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Poe

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Critique littéraire

ACTION ET REACTION. Vie et aventures d'un couple

Pourquoi, dans la vie quotidienne, affirme-t-on qu'une situation intolérable appelle une réaction ? Comment les biologistes en sont-ils venus à penser les rapports du vivant et du milieu en termes d'interaction ? Pour quelle raison la psychiatrie a-t-elle adopté, il y a un siècle, la catégorie des affections réactionnelles ? Pourquoi le concept d'abréaction fut-il inventé puis abandonné par la première psychanalyse ? Que veut-on faire entendre, quand on déclare qu'une politique est réactionnaire ? Dire que le totalitarisme nazi fut une réaction au totalitarisme communiste, n'est-ce pas l'excuser ? Le mot " réaction " et ses dérivés offrent leurs services pour l'explication causale comme pour la compréhension par sympathie. Ils nous viennent à l'esprit quand nous cherchons des réponses à nos problèmes. Or ces mots, précisément, ne font-ils pas problème ? C'est l'occasion, pour Jean Starobinski, d'examiner les filières intellectuelles à travers lesquelles le mot " réaction " et ses dérivés nous sont parvenus. Ce livre remonte au rôle que leur attribua la scolastique, mais aboutit aux interrogations qui entourent aujourd'hui la notion de progrès, sans laquelle la réaction politique ne peut être pensée. Il convoque aussi bien les philosophes (Aristote, Leibniz, Kant, Nietzsche, Jaspers), que les savants (Newton, Bichat, Claude Bernard, Bernheim, Freud) et les écrivains (Diderot, Benjamin Constant, Balzac, Poe, Valéry). L'ouvrage est une traversée originale de la culture occidentale : il éclaire successivement les fondements de la science et la protestation des poètes, parcourant ainsi les chemins qui conduisent à nos perplexités présentes.

10/1999

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Littérature étrangère

Les jours de silence

Porté par une grâce et un style uniques, ce roman d'apprentissage livre le portrait complexe d'une famille du Vieux Sud pétrie de littérature, mais incapable de trouver les mots pour exprimer ses grandes joies et ses infinies douleurs. Convoquant Poe, Wolfe, Faulkner ou Salinger, Phillip Lewis livre un futur classique des lettres américaines. Sur un contrefort élevé des Appalaches se tient une étrange demeure, curiosité de verre et d'acier, que chacun, dans le petit village d'Old Buckram, prétend maudite. C'est ici que vivent les Aster. Il y a le père, Henry Senior, intellectuel autodidacte, homme de lettres révolté dans une contrée hostile aux bibliophiles. La mère, Eleonore, femme insoumise et lumineuse, qui partage ses journées entre la contemplation de la nature environnante et l'élevage de pur-sang. La cadette, Threnody, adorable fillette affublée d'un prénom imprononçable tiré d'un poème de son père. Et, au milieu, se tient Henry Junior, petit garçon sensible et attentif, qui passe le plus clair de son temps caché dans la bibliothèque, à regarder, fasciné, la figure paternelle noircir, jour et nuit, les feuillets qui composeront le roman de sa vie. Des années plus tard, Henry Junior n'a qu'une idée : quitter Old Buckram. Fuir pour devenir un homme ; fuir les montagnes et ce silence intranquille qui le ronge ; et, surtout, fuir pour tenter de comprendre ce qui a poussé son père, un matin, à abandonner les siens, en emportant avec lui son mystérieux manuscrit...

08/2018

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Histoire de l'art

Alfredo Müller et le japonisme

Alfredo Müller, jeune peintre aux origines toscanes, se rend a Paris en 1888 et y découvre la vogue japoniste. Vingt ans plus tôt, le pays du Soleil levant s'est ouvert aux échanges avec l'Occident. Sans qu'il n'y ait trace d'une adhésion formelle au mouvement, l'examen de son histoire et de son oeuvre dévoile de multiples connexions avec l'art de l'estampe japonaise et son admiration pour les choix esthétiques des maitres et la philosophie qui les détermine. Quand il est de retour à Paris en 1895, son statut a changé. Emigré économique, il travaille comme graveur et lithographe pour les grands marchands parisiens. Pierrefort est l'un d'eux, il lui commande l'affiche publicitaire annonçant la venue de la seule actrice de Kabuki autorisée au Japon, attendue à Paris en juin 1900 à l'occasion de l'Exposition Universelle : Sada Yacco. Quelles que soient les qualités du lithographe, le choix de Pierrefort interroge. L'enquéte conclut que sa prédilection pour le monde de la scène a joué en sa faveur. Amoureux de la Commedia dell'Arte de son enfance, passionné par le théâtre d'avant-garde de son ami Lugné-Poe, anglophone et lecteur de la presse américaine, Alfredo Müller s'est intéressé à la troupe japonaise de Kawakami Otojiro et de son épouse Sada Yacco dès sa tournée new-yorkaise, avant Londres, avant Paris, Cette mise en perspective induit un éclairage inattendu de la série des Arlequinades qu'il peint ultérieurement en Toscane.

04/2021

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Thrillers

The Old Man

Un ancien du renseignement militaire, accusé d'avoir volé 20 millions de dollars à l'Etat américain à la suite d'une opération en Lybie ayant mal tourné, est rattrapé par son passé. Après avoir fui aux Etats-Unis et au Canada, il part régler ses comptes au Moyen-Orient. Le nouveau roman de Thomas Perry, adapté en série pour Disney+, avec Jeff Bridges dans le rôle-titre. Un thriller devenue série à succès sur Disney+ Kohler, ancien agent du Renseignement militaire américain, a été envoyé en Lybie au début des années 1980 avec pour mission de fournir 20 millions de dollars à un chef de guerre hostile au régime de Kadhafi. Mais l'opération a mal tourné... Trente-cinq ans ont passé. Celui qui se fait depuis appeler Dan Chase mène, seul dans le Vermont avec ses deux chiens, la vie tranquille d'un retraité anonyme. Jusqu'au jour où son passé le rattrape. Pour échapper aux tueurs - armés par son ancienne hiérarchie - qui veulent l'abattre, Chase se lance dans une longue cavale à travers les Etats-Unis et le Canada. Avant de comprendre qu'il n'a d'autre choix que de retourner au Moyen-Orient pour mettre fin à cette traque. " Un roman qui brûle tout sur son passage. " Stephen King " Une chasse à l'homme intense... Personne ne décrit mieux les scènes de traque que Perry. " New York Times Book Review " Sans doute l'un des meilleurs suspenses de Thomas Perry ! " Bookreporter Edgar-Allan-Poe et, à deux reprises, le prix Barry.

02/2024

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Histoire de la BD

La musique silencieuse de José Muñoz et Carlos Sampayo

Tous deux Argentins exilés en Europe dans les années 1970, José Munoz et Carlos Sampayo ont construit ensemble au fil des années une oeuvre dont la singularité narrative et graphique marque la bande dessinée de la fin du XXe siècle et du début du XXIe. Souvent décrit comme une rupture radicale avec les canons traditionnels, leur travail s'enracine pourtant dans la grande tradition classique de la bande dessinée réaliste, déclinant les différents genres de la fiction d'aventure. La Musique silencieuse de Jose ? Munoz et Carlos Sampayo entreprend d'étudier ce paradoxe, en replaçant l'oeuvre des deux auteurs dans la tradition qui lui donne naissance, des adventures strips étasuniens à leur réappropriation dans l'industrie de la bande dessinée argentine d'après-guerre. Quels me ? canismes de de ? construction des normes esthe ? tiques, narratives et the ? matiques utilisent le dessinateur et le sce ? nariste ? Comment leurs bandes dessine ? es entrent en re ? sonance avec le contexte historique ? Comment d'autres formes d'expression (musique, litte ? rature, cine ? ma, poe ? sie) ont influence ? ces deux auteurs et leurs cre ? ations ? Alors que Casterman publie plusieurs rééditions patrimoniales importantes des bandes dessinées de Munoz et Sampayo, ce livre étudie leur construction narrative et leur évolution formelle. Mettant en évidence les enjeux rythmiques et plastiques du travail des deux auteurs, il propose des pistes pour mesurer leur influence sur les scénaristes et les dessinateurs qui sont leurs héritiers contemporains. Ce livre vient ainsi compléter une histoire de la bande dessinée argentine entamée dans la même collection avec le "Lire Quino" de Claire Latxague (2016).

11/2023

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Collège

Le Horla et autres nouvelles fantastiques. Suivi d'un groupement thématique "Mondes imaginaires"

Un recueil de six nouvelles fantastiques du XIXe et du XXe siècle, dans une édition en couleur, enrichie de compléments pédagogiques. En lien avec l'objet d'étude " La fiction pour interroger le réel " du programme de français en 4e. Les nouvelles Une épidémie étrange, un homme persécuté par son double, un pied de momie ensorcelé, un homme-caméléon, un monstre marin mystérieux, un monde parallèle inquiétant, tels sont les thèmes de ces six nouvelles aux limites du réel. - " Le Masque de la mort rouge " (1884), d'Edgar Allan Poe - " Le Horla " (1887), de Maupassant - " Le pied de momie " (1897), de Théophile Gautier - " La disparition d'Honoré Subrac " (1910), de Guillaume Apollinaire - " Le K " (1975), de Dino Buzzati - " Où sont-ils tous passés ? " (1998), de Rod Sterling Les compléments pédagogiques - un avant-texte pour préparer la lecture - un carnet de lecture pour analyser l'oeuvre - des activités complémentaires sur l'ensemble de l'oeuvre Le groupement thématique Un parcours de lecture, regroupant textes et documents visuels, autour du fantastique. Les ressources en ligne - Des extraits du Horla lus par Michael Lonsdale, disponibles sur la chaîne You Tube Classiques Hatier. - Dans le guide pédagogique (réservé aux enseignants), téléchargeable sur www. editions-hatier. fr (Lien -> http : //www. editions-hatier. fr/), un descriptif complet de la séquence et les corrigés des questionnaires. La citation " Qu'ai-je donc ? C'est lui, lui, le Horla, qui me hante, qui me fait penser ces folies ! Il est en moi, il devient mon âme ; je le tuerai ! "

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Littérature française

Les machines célibataires

En 1954, le surréaliste Michel Carrouges publie Les Machines célibataires (le terme vient de Marcel Duchamp pour désigner la partie inférieure de son Grand Verre - soit La mariée mise à nu par ses célibataires, même), érigeant cette notion en mythe contemporain. Pour appuyer son propos, il puise dans la littérature toutes sortes de machines imaginaires et tentaculaires conçues par des auteurs comme Franz Kafka, Lautréamont ou encore Alfred Jarry. Une deuxième édition augmentée paraît en 1976. Nous rééditons aujourd'hui cet ouvrage légendaire depuis longtemps épuisé. Marcel Duchamp introduit la machine célibataire dans le monde de l'art avant que Carrouges ne poursuive son exploration du côté de la littérature tout en prenant l'oeuvre de l'artiste comme point de départ. En 1954, Carrouges rassemble une série de textes-machines dans un répertoire où se côtoient Kafka et La Colonie pénitentiaire, Raymond Roussel et son Locus Solus, Alfred Jarry et Le Surmâle, Edgar Allan Poe et Le Puits et le Pendule, Hillel-Erlanger et Les voyages en kaléidoscope, Villiers et l'Eve future. Puis trois nouvelles machines viennent s'ajouter dans l'édition de 1976 : Adolfo Bioy Casares avec L'invention de Morel, Lautréamont et ses chants de Maldoror, et enfin Jules Verne avec Le château des Carpates. Quel est le trait en commun entre toutes ces oeuvres ? Que mettent-elles à chaque fois en scène ? Le mouvement autosuffisant d'une machine qui obéit à des règles strictes renvoyant à l'impitoyable indifférence d'une technique qui porte la mort comme l'extase.

05/2024

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Littérature française

Voyage au centre de la Terre ; De la Terre à la Lune ; Autour de la Lune ; Vingt mille lieues sous les mers ; Le tour du monde en 80 jours ; L'île mystérieuse

Il se rêvait poète et auteur dramatique. Les hasards de la vie l'auront conduit à s'imposer comme le père du récit d'aventures et d'anticipation. Doté d'une formidable curiosité pour les technologies nouvelles et d'une imagination sans limites, il cherche encore sa voie lorsque l'éditeur Jules Hetzel, suite au succès de Cinq semaines en ballon, l'encourage à produire une série de "romans-voyages" illustrant "toutes les connaissances géographiques, géologiques, physiques, astronomiques amassées par la science moderne". Mais, contrairement à une idée reçue, Jules Verne n'invente rien. Il se contente de concevoir jusqu'où la logique pourrait conduire l'innovation, et mêle ses récits de péripéties à peine croyables. Voyage au centre de la Terre s'appuie ainsi sur la cryptologie, dont Edgar Poe avait tiré parti, mais aussi sur la paléontologie et la géologie. De la Terre à la Lune et Autour de la Lune, avec plus d'un siècle d'avance, annoncent la première et périlleuse équipée spatiale de l'humanité, celle du Gun-Club de Baltimore. Le Tour du monde en 80 jours témoigne du développement des moyens de transport, notamment du train et des bateaux à vapeur. Quant à Vingt mille lieues sous les mers, le plus original et le plus populaire, il trouvera une suite inattendue dans L'île mystérieuse, en partie inspiré du Robinson Crusoé de Daniel Defoe. Six Voyages extraordinaires, parmi les plus emblématiques, sont regroupés dans ce volume qui reproduit les gravures originales de l'édition Hetzel.

12/2017

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Littérature française

Le juif errant

Eugène Sue (1804-1857) fut le romancier le plus lu de tout le XIXe siècle. Cet ancien chirurgien de la Marine, un peu artiste peintre, a connu un immense public. Il fut, avec Alexandre Dumas, le maître du roman populaire, le virtuose du récit découpé en tranches quotidiennes laissant chaque fois les héros face à un mystère ou à un péril... éclairés ou conjurés le lendemain ! Ce procédé ne suffit pas à expliquer les prodigieux succès des Mystères de Paris (1842-1843) et du Juif errant (1844-1845). Ces deux romans avaient le mérite d'une inspiration nouvelle : l'exploration des bas-fonds de la société. Ils introduisaient dans l'espace littéraire une foule de personnages (ouvriers et déshérités) ou de marginaux (vrais et faux mendiants, assassins, chiffonniers) que le roman bourgeois avait jusqu'ici dédaignés. Manipulant l'horreur, le mystère, la douleur, ils étalaient, à travers mille intrigues et complots, les souffrances du peuple et les sublimaient par le triomphe du bien, apportant ainsi à leurs modestes lecteurs le sentiment d'une justice sécurisante. De tous les romans de Sue (Les Mystères du peuple, Martin l'enfant trouvé, Les Sept Péchés capitaux), le seul à surpasser Les Mystères de Paris est Le Juif errant ; aux qualités du précédent, ce dernier ajoute l'intervention du surnaturel et du fantastique, représentés par le vagabond légendaire qui donne son nom au livre. Précédé par le choléra, qui inspire à Sue des pages dignes d'Edgar Poe, le Juif légendaire revient d'au-delà des mers et d'au-delà des siècles pour empêcher la Compagnie de Jésus de s'emparer d'une fabuleuse fortune en éliminant un par un ses héritiers.

04/2010

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Littérature étrangère

Confessions d'un mangeur d'opium. Témoignage d'un drogué

Thomas de Quincey (1785-1859) fut un des écrivains anglais les plus célèbres de son temps. L'audience de son ouvre dépassa de loin les frontières des îles Britanniques et de son époque et l'on sait qu'il fut un modèle tant pour Edgar Allan Poë, Charles Baudelaire, Nikolaï Gogol ou Jorge Luis Borges que pour Hector Berlioz à qui il inspira le thème de la Symphonie fantastique. Auteur brillant, Quincey fut aussi un opiomane frénétique durant toute sa vie et il a rendu compte de son addiction de manière détaillée dans Confessions d'un mangeur d'opium. Ce livre est à ce titre un document du plus grand intérêt car c'est la première description en Europe des effets de cette drogue que Thomas de Quincey décrit ainsi : « Le vin conduit toujours l'homme à la marge de l'absurdité et de l'extravagance, et au delà d'une certaine mesure, il a pour effet, de volatiliser, de disperser les énergies intellectuelles, tandis que l'opium semble toujours faire succéder le calme au désordre, la concentration à l'éparpillement. Pour tout dire en peu de mots, un homme qui est ivre ou qui tend vers l'ivresse, se trouve et sent qu'il se trouve dans une condition qui donne la prépondérance à la partie purement humaine, et trop souvent à la partie bestiale de la nature, tandis que le mangeur d'opium sent s'exalter en lui la partie la plus divine de cette nature, c'est-à-dire que les affections morales jouissent en lui d'une sérénité sans nuage sur laquelle plane la grande et majestueuse lumière de l'intelligence ».

06/2012

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Critique littéraire

Panorama de la littérature fantastique américaine. Des origines à nos jours

Malgré sa relative jeunesse, la littérature fantastique nord-américaine est sans doute l'une des plus riches du monde. Or, si l'on demande à un amateur de nommer quelques écrivains américains représentatifs du genre, les réactions sont quasi-unanimes. Les noms d'E. A. Poe, de H. P. Lovecraft et de Stephen King viendront sans doute sur toutes les lèvres. Les lecteurs plus érudits ajouteront N. Hawthorne et Henry James. Après, on attend... Où sont Fred Chapell, J. P. Brennan, W. Hjortsberg, T, Carroll, J. Saul, T. Tryon — et, du côté de ces dames : l'inquiétante J. C. Oates ou la triste S. Jackson ? Celui qui souhaiterait étendre ses connaissances dans ce domaine, se retrouverait vite le bec dans l'eau. Que ce soit en anglais ou en français, il n'existe aucun traité spécialisé, aucune main charitable qui aiderait l'amateur à se frayer un chemin parmi une forêt incroyablement luxuriante — où les plantes néfastes poussent plus dru que les arbres fruitiers. Ce guide indispensable, le voici. Il n'a rien d'un livre d'humeur ou d'une docte thèse. Il ne veut rien démontrer — seulement montrer, proposer, inviter. Avec le plus d'objectivité possible, il présente auteurs et oeuvres — avec assez de détails pour mettre en goût ou convaincre de chercher plus loin. Somme toute, ce panorama, c'est ce que j'aurais aimé trouver dans ma jeunesse, alors que je cherchais mes marques : les indications, même petites, qui auraient répondu à mes goûts, à ma curiosité, à mes attentes. Avec ce livre, j'ai l'impression de colmater une brèche...

05/2018

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Littérature française

Spirite

"Quoique son corps fût toujours près de la table, gardant la même attitude, Guy intérieurement était absent, évanoui, disparu. Une autre âme, ou du moins une autre pensée se substituait à la sienne et commandait à ces serviteurs qui, pour agir, attendent l'ordre du maître inconnu. Les nerfs de ses doigts tressaillirent et commencèrent à exécuter des mouvements dont il n'avait pas la conscience, et le bec de la plume se mit à courir sur le papier, traçant des signes rapides avec l'écriture de Guy légèrement modifiée par une impulsion étrangère." Cette relation mystérieuse est l'extraordinaire histoire d'amour fantastique entre une femme, devenue esprit, et un vivant qu'elle est venue chercher de l'extra-monde. Dans la lignée des Mottes-amoureuses d'Edgar Poe, elle conduit le lecteur du Paris enneigé sous le Second Empire jusqu'au Parthénon, miraculeusement reconstitué. Ce récit paraît en 1866, et témoigne, comme le montre ici Anise Geisler-Szmulewicz, de la vogue spirite qui touche alors son temps. Mais il se révèle surtout être la confidence d'un auteur arrivé au faîte de sa carrière de romancier, de critique et de poète, qui fait un retour sincère sur son expérience d'écrivain. Loin des truculences du Capitaine Fracasse et des provocations de Mademoiselle de Maupin, Gautier livre, à travers le parcours initiatique de Malivert, sa propre histoire, celle d'un écrivain déçu par la vulgarité de son temps mais qui conserve une foi intacte dans la puissance de l'art. Spirite constitue, à cet égard, un vibrant plaidoyer en faveur de la beauté.

12/2010

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Littérature anglo-saxonne

Les mousses d'un vieux presbytère. Suivi de Hawthorne et ses mousses

Ecrivain américain le plus célèbre de son temps et auteur, avec La Lettre écarlate, d'un des premiers grands romans américains, Nathaniel Hawthorne (1804-1864) n'avait encore jamais vu son autre chef-d'oeuvre, Les Mousses d'un vieux presbytère, intégralement traduit en français. C'est désormais chose faite. Ce recueil regroupe vingt-six nouvelles, marquées par le puritanisme de la Nouvelle-Angleterre et le poids de la faute du péché ("La Marque de Naissance"), mais aussi par le goût du fantastique ("Plumette"), celui des fables millénaristes ("La Procession de la Vie"), ou le souvenir des procès des sorcières de Salem ("Le Jeune Maître Brown"), tandis que d'autres ("Mme Crapaudbuffle") possèdent une dimension comique, voire grotesque, qui rivalise avec certains contes d'Edgar Poe. On y trouve aussi une vibrante célébration de la nature ("Bourgeons et Chants d'Oiseaux"), ainsi que des gens de peu et des "effacés" - "Le Vieux Marchand de Pommes" , courte nouvelle à propos de laquelle Herman Melville, dans l'éloge qu'il publia des Mousses d'un vieux presbytère, et que nous proposons à la suite de cet ensemble, écrit que Hawthorne est sans doute le seul de sa génération à savoir faire preuve "d'une si profonde tendresse" et d'un "amour si omniprésent" . Dans ces nouvelles, Nathaniel Hawthorne conjugue, avec acuité et virtuosité, ce mélange de réalisme et de fantastique, de pragmatisme et de religiosité qui forge l'identité américaine. Pour Paul Auster, "Hawthorne a compris la noirceur des êtres, une forme particulière de noirceur américaine" , qui continue d'exercer une véritable fascination sur le lecteur.

10/2023

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Photographie

A New American Photographic Dream US Today After. Lyon septembre de la photographie

Après le 11 septembre et l'ouragan Katrina le rêve américain désenchanteur... Le vers dans la pomme qu'Henry Miller qualifiait de " cauchemar climatisé ". Et au bout du périple sur les road movie des internets, croisés à toute allure ces créateurs d'images au son des obturateurs d'Andrew Bush et de Paul Fusco dans le train qui ramène le corps de Bobby Kennedy en 1968 ou de Nina Berman qui accompagne la triomphale investiture d'Obama en 2009. L'Amérique est always en route sautant des pas géants d'Armstrong aux empreintes souterraines des boucliers nucléaires du désert illuminé par les dancings fumeux de Las Vegas... Entre ces deux bornes le drapeau étoilé sans cesse oscille de l'espoir aux désillusions, du va t'en guerre perdu du Vietnam ou de l'Irak, de Nixon à Bush junior, de Kennedy à Obama en passant par Luther King ! Et les Etats-Unis avancent vers ce future toujours ravivé au gré des soubresauts de l'histoire médiatisée, se recréant sans cesse une nouvelle frontière. Quand Zimmerman chantant The Times They Are a-Changin' prophétisait l'arrogance des vainqueurs, ébranlée par. les grands oiseaux blancs des terroristes du 11 septembre et les mensonges urbanistiques de la Nouvelle Orléans... Today ? On rêve d'un after heureux, d'un " Nevermore Katrina ", comme Edgar Allan Poe l'on brûle les dernières cartouches d'énergie pétrolifère devant les belly dances d'Elinor Carucci qui détendent une minute nos zygomatiques dans les quartiers de la pluralité culturelle quand les boxeurs de Brad Harris luttent au poing pour la gagne de cet éternel et prolifique billet vert... Gilles Verneret

10/2010

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Critique littéraire

Le Nombre et la sirène. Un déchiffrage du Coup de dès de Mallarmé

Un Coup de Dés jamais n'abolira le Hasard constitue, dans l'histoire de la poésie moderne, peut-être la rupture la plus radicale: lignes éclatées sur tout l'espace de la double page, jeu sur la taille des caractères qui emprunte au procédé de l'affiche, multiplication des incises qui déroutent la lecture. Mais son intrigue est plus étrange encore, qui résiste toujours à une pleine élucidation. On y rencontre un naufrage, et un Maître, bientôt noyé à son tour, qui tient en son poing les dés qu'il hésite à lancer en face des flots furieux. Le héros pressent que le résultat de l'envoi, s'il avait lieu, devrait être extraordinairement important: un Nombre qu'on dit "unique", et "qui ne peut pas être un autre". Le point décisif de l'investigation proposée- ce qui en fait la nouveauté- tient à une découverte, déstabilisante et simple comme un jeu d'enfant. Toutes les dimensions du Nombre, on le comprend progressivement, ne s'articulent entre elles qu'à une seule condition: que ce Nombre nous soit ultimement délivré par un code secret, enfoui dans le Coup de dés comme la clé qui ouvre enfin à tous ses dispositifs. Alors se dévoile aussi la signification de cette sirène, surgie le temps d'une fulgurance parmi les débris du naufrage: elle est le cœur vivant d'un drame en train de se produire. Étude littéraire minutieuse, enquête policière à la Edgar Poe, chasse au trésor digne des romans d'aventure- tel est le clavier dont il faut jouer pour déchiffrer la partition cachée d'un poème sans pareil.

09/2011

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Policiers

Allers sans retour

Allers sans retour est inspiré par deux faits divers. À Caudebec, près de Rouen, Roger Verdière, 18 ans, tue une sexagénaire pour la voler, afin de pouvoir aller au cinéma. Descendu à Paris, il passe le plus clair de son temps dans les salles obscures. Escapade de la durée d'un bal, dans les rues glacées de la butte Montmartre. Arrêté à la lisière de la jungle montmartroise, presque devant un de ces cinémas où il avait l'habitude d'aller, il est condamné à mort en 1939, à la veille de l'entrée en scène de l'armée allemande. Le lendemain du vendredi saint, à l'aube, Andrée Denis, une Parisienne de 17 ans, est retrouvée debout dans la Marne, tête émergeant de l'eau. Quelques heures avant, elle serait allée au cinéma, à Meaux, où elle ne connaissait personne. C'est ce que conclut une enquête rapide, à l'aide d'un billet de cinéma, au numéro irréaliste, optant, au bout de deux jours, pour un suicide dépourvu de tout mobile, et bien que personne ne vît la jeune fille au Majestic, et personne ne saura ce qu'elle était allée faire à Meaux. L'affaire n'aura pas de suite judiciaire. Une histoire survenue en 1936, à l'aube du Front populaire. Noyade qui pourrait rappeler celle de Mary Rogers, autre banal fait divers, qui avait inspiré à Edgar Poe Le Mystère de Marie Roget, jamais clairement éclairci. Différence de taille avec la mort de Marie Roget, personne n'a vu Andrée Denis, vivante, à Meaux. Deux allers sans retour... sur fond de cinéma.

10/2009

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Littérature française

Les neufs (premières) vies de Pandora

Les neuf (premières) vies de Pandora réunit neuf nouvelles de Renaud Santa Maria parues entre 2008 et 2009 dans la revue Bordel ainsi que dans un premier recueil intitulé Le Cœur en berne, paru en 2010. L'auteur a à cette occasion revu ses textes en y ajoutant un dixième, inédit, La résurrection de Pandora.   Qui est Pandora ? Au fil de ces dix histoires elle est la féminité, le compagnon fidèle des errances nocturnes, l'Humanité, l'indomptable amoureuse, la personnification d'un joyeux memento mori, celle qui réconcilie les frères ennemis dans les tranchées… À travers ces diverses facettes d'une seule et même chatte, Pandora est toujours le fil conducteur et surtout, le lien à la vie. Tout l'inverse du chat noir d'Edgar Allan Poe…   Du Paris occupé d'Augustin et de Clara dans Le Cœur en berne – qui reste à ce jour la plus célèbre nouvelle de l'auteur – en passant par la figure du kamikaze japonais qui trouve un étrange écho dans notre époque, jusqu'au New York de Basquiat, Renaud Santa Maria nous livre le large spectre de son univers, entre espérances et quête d'absolu. Tiraillé par ce qui semble inéluctable à tous, l'auteur cherche, au travers de ce qu'il nomme « les néants en vacations », ce qui peut encore faire tenir debout les hommes blessés par la lucidité qu'ils ont de leur destinée. Le rêve, la beauté, l'art, l'amour, l'ivresse, la poésie, les idéaux, l'humour…  Dieu ? Il cherche ce qui peut encore faire tenir debout les hommes donc – et il le trouve, avec l'humanité et l'universalité qui le caractérisent.

11/2016

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Photographie

Soul'étude

Si la vie est un roman, ce livre pourrait e^tre qualifie ? de "roman-photo" , mais contrairement aux sce ? narios de roman-photos, celui-ci n'a pas e ? te ? e ? crit a` l'avance. Dans cette "auto-photo-biographie" , tel un arche ? ologue, l'auteur fouille un passe ? ressuscite ? par ses propres photographies pour nous livrer une fascinante odysse ? e visuelle et poe ? tique d'un nouveau genre. I ssu d'une famille de joueurs de tennis - ses parents, champions, se rencontrent a` Wimbledon - l'auteur britannique ne ? en 1964 sera e ? leve ? sur la Co^te d'Azur en allemand, raquette a` la main. Paralle`lement, tre`s to^t se greffera e ? galement a` son autre main un appareil photo qui l'accompagnera des anne ? es durant, sur les courts et a` travers le monde. De sa que^te home ? rique, il partage ici quelques moments de ? cisifs : naissance du tennis professionnel (dont son pe`re sera l'un des principaux acteurs), essor et de ? clin de la plus ce ? le`bre famille du tennis Allemand (avec laquelle il grandit), une enfance dissolue et sa rencontre avec la photographie sur un chemin d'e ? veil mise a` l'e ? preuve par des combats pour survivre a` ses re^ves d'enfance : devenir champion, trouver des racines et e^tre un bon pe`re. Sans de ? tours ni pudeur, c'est un voyage photographique et initiatique de plus de cinquante ans dans lequel l'auteur nous invite. Beau, e ? mouvant et inspire ? , il parvient en cent vingt minutes a` faire vibrer, dans un savant me ? lange d'e ? criture et de photographie, l'intime en chacun de nous.

11/2019

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Spécialités médicales

L'éclipse du symptôme. L'observation clinique en psychiatrie 1800-1950

Qu'appelle-t-on "symptôme" en psychiatrie ? Et de quel talent d'observateur faut-il créditer le clinicien qui essaie de regrouper les symptômes en syndromes, voire en maladies mentales ? Steeves Demazeux, après son enquête sur les classifications contemporaines (Qu'est-ce que le DSM ? , Ithaque, 2013), continue ici sa remontée dans le temps, en examinant l'émergence de la clinique psychiatrique, de ses origines chez Pinel à la crise qui la secoue au tournant des années 1950. A cette fin, il fouille le sol de la relation clinique, en amont du diagnostic, quand, au plus proche du patient, le psychiatre se met en quête des "signes" de la maladie. Les aliénistes ont longtemps cherché à constituer une "sémiologie" de la folie aussi respectable que celle des autres branches de la médecine. Très vite, cependant, ils ont hésité. Fallait-il voir dans ces signes et ces symptômes les éléments formels d'un tableau, les indices d'un trouble sous-jacent qui en serait la cause, ou les lettres d'un texte dont le sens nous échappe ? Une sémiologie psychiatrique n'est-elle pas au fond une chimère ? La psychanalyse n'a-t-elle pas hérité de ses impasses ? Et si c'était à des auteurs méconnus, voire méprisés, "numéristes" et modestes statisticiens d'asile, qu'il fallait enfin accorder la palme de l'objectivité ? L'histoire et la philosophie des sciences croisent ici des personnages inattendus, et pourtant tous nécessaires : Edgar Poe et Jacques Lacan, Carlo Ginzburg et Michel Foucault, les habitants de Manhattan, un photographe victorien spécialisé dans les gouttelettes, et plusieurs neurologues le marteau à la main. Au terme de ce parcours, Steeves Demazeux propose une refondation vigoureuse de notre épistémologie de la psychiatrie, qui doit changer et d'objet et de but

10/2019

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Critique littéraire

Le mal absolu. Au coeur du roman du dix-neuvième siècle

Existe-t-il un point commun, dans cette surprenante galerie de portraits, entre le hardi Robinson et la lunaire Jane Austen, entre le vertigineux Thomas De Quincey et l'enfant terrible Pinocchio, entre les yeux d'Emma Bovary, les chevaux de Leskov et les petites filles de Lewis Carroll ? Ou bien entre le rire de Dickens et ses incursions dans les ténèbres, la pitié infinie de Dostoïevski, la vitesse et la grâce parfaite de Stevenson, les labyrinthes aériens des phrases de Henry James et les descentes de Freud dans l'Hadès tout au long des nuits au cours desquelles il écrivit L'Interprétation des rêves ? Ce qui relie ces écrivains et ces personnages, parmi bien d'autres rencontrés dans ce livre, ce n'est pas seulement leur apparition au cœur d'une époque marquée par l'apogée du roman et par des bouleversements considérables. C'est aussi le regard subtil de Pietro Citati, son intérêt passionné pour les défis de l'esprit et les aspects multiples de l'existence, son aptitude à accueillir en lui la multitude des visages et des voix qui hantent les écrivains et leurs livres. C'est enfin le fil rouge qui court à travers ces pages : Balzac, Poe, Dumas, Hawthorne, Dostoïevski, Stevenson et presque tous les grands romanciers du XIXe siècle sont attirés par une image, celle du Mal absolu. Non pas le mal étriqué et monotone de la réalité quotidienne, mais le mal fascinant que semblent diffuser les grandes ailes sombres, encore imprégnées de lumière, de Satan et des anges déchus. Car ce siècle est aussi celui du retour de Satan qui séduit, corrompt et tue, aussi magnétique et irrésistible que Stavroguine dans Les Démons. Il tend à s'identifier au Tout, jusqu'à ce qu'il révèle n'être rien d'autre que le vide vertigineux et sans bornes qui hante la conscience moderne.

03/2009

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Littérature étrangère

Centurie. Cent petits romans fleuves

Toute l'oeuvre de Manganelli tourne autour d'un questionnement ou d'un détournement de l'écriture ; chacun de ses livres est un de ces météores noirs. Il s'avance dans la critique, dans le fait divers, relit Pinocchio ou Poe. Mais, avec Centurie, c'est à la maladie du roman qu'il s'attaque. A quoi bon ce ronron des histoires, si votre intrigue, son enjeu, sa manière et son dénouement, on peut tout faire tenir en une page ? Alors ce serait une sorte de rictus. Mais Giorgio Manganelli, affrontant le défi de 100 romans d'une seule page, doit bien déplier 100 fois le dispositif possible. Alors c'est toute la gamme du fantastique, tout le spectre narratif de la langue qui sont convoqués. Son métier est le rêve (72), Il se réveille au milieu de la nuit et prend clairement conscience de n'avoir rien compris aux Allégories de sa propre vie (84), Cet homme est mal à l'aise, c'est évident (87), Dans la ville à demi abandonnée, dévastée par la peste et par l'histoire, vivent quelques habitants qui déménagent continuellement d'une maison à l'autre (88), Dans sa précédente incarnation, cet homme était un cheval (91), L'inventeur du cygne noir est un homme mélancolique (93), Un homme avide de rêves rêvait si abondamment que, dans l'immeuble où il habitait, personne d'autre ne réussissait plus à rêver (96), Un écrivain écrit un livre sur un écrivain qui écrit deux livres, l'un et l'autre sur deux écrivains, dont l'un écrit parce qu'il aime la vérité, l'autre parce qu'elle lui est indifférente [...] (100), même de recopier les 100 incipits est un formidable déclencheur d'imaginaire, ou d'écritures en cascade.

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Illustration

Les Arts dessinés Hors-série N° 4 : Benjamin Lacombe

BENJAMIN LACOMBE HS ARTS DESSINES N°4 SORTIE 18 NOVEMBRE Né le 2 juillet 1982 à Paris, Benjamin Lacombe est actuellement un des illustrateurs français, auteur de bande dessinée et de littérature jeunesse, les plus importants. En quinze ans de carrière, l'artiste a vendu plus de deux millions de livres en tant qu'auteur complet ou accompagné d'écrivains et écrivaines. En 2001, s'il sort diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris, il a un pied dans le monde professionnel, puisqu'il exerce déjà en publicité, dans l'animation comme l'édition et en bande dessinée, sa première paraissant en 2001. Son projet de fin d'études, Cerise Griotte, est édité en 2006 aux éditions du Seuil jeunesse. Il en est l'auteur et l'illustrateur de ce premier livre jeunesse. Depuis, Benjamin Lacombe a écrit et illustré de nombreux livres. Il a notamment travaillé avec en France chez Albin Michel Jeunesse, la collection Métamorphoses chez Soleil, les éditions Margot et le Seuil Jeunesse. A l'étranger, ce sont Barefoot Books (Etats-Unis), Edelvives (Espagne), Hemingway Korea (Corée), Milan, MaxMilo, Sarbacane, Walker Books (Etats-Unis)... qui diffusent son talent. Benjamin Lacombe illustre aussi les nouvelles des Contes Macabres d'Edgar Allan Poe, dans la traduction de Charles Baudelaire, et aussi l'histoire de Notre-Dame de Paris avec le texte intégral de Victor Hugo. Depuis quelques années, il a ajouté une corde à son arc en devant directeur de collection aux éditions Albin Michel Jeunesse, mettant en avant de jeunes et talentueux auteurs. Benjamin Lacombe expose régulièrement son travail. Il a entre autres été exposé dans les galeries : Ad Hoc Art (New York), L'Art de rien (Paris), Daniel Maghen (Paris), Dorothy Circus (Rome), Maruzen (Tokyo), etc.

11/2022

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Sociologie

De la visibilité. Excellence et singularité en régime médiatique

Depuis l'invention de la photographie, les moyens modernes de reproduction et de diffusion de l'image des personnes creusent une spectaculaire dissymétrie entre celles qui sont reconnues et les autres. Cette dénivellation de la " visibilité ", forme moderne de la célébrité, crée un véritable " capital ", qui peut se mesurer au nombre d'individus capables d'associer le nom et le visage de la personne reconnue. Pour Nathalie Heinich, les êtres dotés d'un tel " capital de visibilité " forment une nouvelle catégorie sociale, depuis le " personnage " qui fait parler de lui dans le village jusqu'à la " star " mondialement connue, élite aussi visible que peu objectivée. Assimilant ce phénomène au paradoxe de la " lettre volée " d'Edgar Poe, elle montre combien il crève les yeux, à force d'être exposé aux regards, tout en demeurant quasiment invisible : situation d'autant plus paradoxale qu'elle s'applique à la capacité de certains d'être plus vus que d'autres. De fait, la célébrité est peu ou mal analysée et reste confinée à une approche étroite (un fan-club, une émission de téléréalité, une enquête sur la presse spécialisée). À l'opposé, l'approche de Nathalie Heinich envisage la visibilité comme un " fait social total " qui engage toutes les dimensions de la vie sociale. Cette innovation entraîne un nouveau rapport entre vie publique et vie privée, une nouvelle échelle des valeurs sociales, de nouvelles formes de hiérarchies, non moins qu'une économie très lucrative : cinéma, magazines, marques. Prolongeant L'Élite artiste, paru en 2005 dans la même collection et déjà sous-titré " Excellence et singularité en régime démocratique ", ce nouveau livre repose la question de la célébrité dans le cadre plus général de la singularité, dont elle montre comment, après s'être constituée en valeur avec l'avènement du régime démocratique, elle prend un exceptionnel essor dans le régime médiatique.

03/2012

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Critique littéraire

La folie Baudelaire

C’est « la vague Baudelaire » et ses effets dans l’art et la littérature que Roberto Calasso analyse et raconte ici avec l’érudition et le talent narratif qui sont les siens. S’appuyant sur un réseau enchevêtré de citations et de rapprochements, le grand écrivain italien nous propose de déambuler dans un Salon imprévisible où seraient exposées des images de toutes sortes, il nous fait circuler dans les méandres de ce système nerveux qui s’appelait Baudelaire, il nous introduit, enfin, dans un monde réel ou fantasmé peuplé par des personnages comme Ingres, Delacroix, Manet, Courbet, Sainte-Beuve, Flaubert, Rimbaud, Mallarmé, Lautréamont, Degas, Valéry… La Folie Baudelaire se constitue autour d’un emblème qui remonte a Sainte-Beuve : « M. Baudelaire a trouvé moyen de se bâtir, à l’extrémité d’une langue de terre réputée inhabitable et par delà les confins du romantisme connu, un kiosque bizarre, fort orné, fort tourmenté, mais coquet et mystérieux, où on lit de l’Edgar Poe, où l’on récite des sonnets exquis, où l’on s’enivre avec le haschisch pour en raisonner après, où l’on prend de l’opium et mille drogues abominables dans des tasses d’une porcelaine achevée. Ce singulier kiosque, fait en marqueterie, d’une originalité concertée et composite, qui, depuis quelque temps, attire les regards à la pointe extrême du Kamtchatka romantique, j’appelle cela la Folie Baudelaire. L’auteur est content d’avoir fait quelque chose d’impossible, là où on ne croyait pas que personne pût aller ». L’enjeu de ce livre est de montrer, avec le maximum de précision possible, que cette Folie attrayante, désolée et dangereuse eut, après Baudelaire, bien d’autres visiteurs, puisque finalement ce lieu se révélera coïncider avec le territoire de la littérature absolue.

10/2011

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Poésie

L'autre, c'est moi

L'Autre c'est moi est l'aboutissement d'un travail mené par deux enseignants, Serge Boulaz et Francesco ? -Maria Oriolo, avec une cinquantaine d'élèves de 12 à 15 ans du Cycle d'orientation de Genève. L'idée émerge lorsque Serge Boulaz, enseignant d'arts visuels, se propose d'explorer la façon dont nous appréhendons les images d'aujourd'hui et les confrontons à nos vies. Liant cette réflexion à la situation migratoire actuelle, il demande à ses élèves de choisir sur ce thème une photographie de presse qui les touche particu­lièrement. Ils ont alors pour tâche de reproduire l'image en suivant la technique de la mise au carreau, par le dessin et la peinture. Ce travail de transposition - qui exige attention, patience et préci­sion - a pour objectif de faire vivre à l'élève ce que dit la photo­graphie, et d'y laisser l'empreinte de ses émotions. Francesco ? -Maria Oriolo, enseignant de français, prolonge cette ex­pé­rience en montrant à ses élèves les peintures réalisées par leurs pairs. Il leur demande de faire le choix d'une peinture et de prendre le temps de l'observer. L'immersion dans la réalité évoquée par l'image est cette fois rendue possible par l'écriture de strophes poé­tiques. La poésie devient alors un moyen d'aller chercher au plus profond de soi ce que peut ressentir l'autre, en devenant cet autre, l'espace d'un instant. Ce livre est une rencontre de regards, d'univers et de formes. L'oeuvre dans son ensemble émerge d'un travail collectif, qui fait intervenir des élèves d'horizons et de sensibilités différents. Ce n'est rien d'autre qu'un voyage vers soi-même pour mieux comprendre l'autre. L'autre devient alors un reflet de soi.

05/2018

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Musique, danse

Art et santé mentale. Tome 2, Quatre grands compositeurs bipolaires (Beethoven, Berlioz, Schumann, Williamson)

Alors que le premier volume de ce grand ouvrage consacré aux relations entre l'art et la santé mentale décrivait la vie tragique de 150 écrivains de premier plan, dont Artaud, Balzac, Baudelaire, Byron, Dickens, Goethe, Hemingway, Hugo, Maïakovski, Nerval, Poe, Pouchkine, Tolstoï, ou encore Zola ; le second analyse en détail la vie et l'oeuvre de quatre compositeurs parmi les plus célèbres. Comment la bipolarité et ses troubles se sont-ils manifestés dans la vie et l'oeuvre de ces quatre grands compositeurs ? Combinant immersion dans leur quotidien et étude approfondie de leur art, François Buhler compose un nouvel essai bibliographique à la hauteur du premier, aussi accessible qu'intelligent, aussi éclairant que passionnant. France Loïse Rehbur Voici le livre fondamental que l'on attendait, le livre nouveau qui procède enfin à l'inverse de la quasi-totalité des ouvrages parus sur le trouble bipolaire depuis plusieurs décennies. Au lieu d'être écrit par un psychiatre et de se servir des grandes personnalités du monde musical comme simples exemples pour le bénéfice presque exclusif de l'étude et de la connaissance de la maladie, il est rédigé par un musicologue et se fonde sur les dernières avancées de la psychiatrie pour faire progresser la connaissance des compositeurs et leur oeuvre. Ce livre mérite de trouver place dans la bibliothèque de toute personne intéressée par la psychologie et la musique. Claudio Leubacher Ancien virtuose de la clarinette et professeur de conservatoire dans sept disciplines différentes, François Buhler est aussi écrivain, critique littéraire, traducteur, auteur de nombreuses publications spécialisées en musicologie, correcteur, relecteur, rewriter, graphologue et conférencier international. Il est l'actuel directeur de la collection Musicologie aux éditions Connaissances et Savoirs où il a publié Aleko, l'opéra tzigane de Rachmaninov.

10/2019

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Poésie

La nuit des terrasses & Caverne. Suivi de Cadavres

Préface de Gisèle Sapiro "J'ai commence ? a` fre ? quenter les bars, donc boire, tre`s tard dans ma vie. Pour une raison tre`s simple, il faut payer apre`s avoir consomme ? ... Aujourd'hui, de`s que j'arrive dans une ville, la premie`re chose qui me vient a` l'esprit, c'est d'aller faire la tourne ? e des bars. Tous les poe`mes du recueil La nuit des terrasses forment ensemble une seule plonge ? e a` travers ces espaces re ? els ou imaginaires, pour combiner non seulement ces instantane ? s, ces souvenirs disparates, mais aussi inviter l'autre a` sortir sa te^te de son verre, a` la convivialite ? . Le verbe "boire" ne se conjugue-t-il pas mieux ensemble ? La nuit des terrasses ce ? le`bre l'instant, la rencontre des corps et l'amitie ? ". Makenzy Orcel " Caverne est une chanson personnelle. Un chant intime. Caverne est une descente dans mes cavernes, mes zones existentielles les plus reculées, une exploration de l'intime. J'ai vu tant de cadavres dans ma vie, autant que des vivants je crois. Et ceci, dès ma plus petite enfance dans ce quartier violent, à Martissant, où j'ai grandi avec ma mère. Des cadavres d'amis, d'inconnus, de femmes, d'hommes et d'enfants. Des gens que je n'ai pas eu le temps d'aimer, de connaître, avec qui je n'ai pas eu le temps de discuter. Ce poème est une manière de dire que je pense à eux, que je regrette qu'ils soient partis si tôt, avant d'avoir vécu, aimé. S'il faut coucher avec les morts avant de trouver un vers, la poésie sert à ça aussi : à donner vie aux morts. Comme Caverne, Cadavres est un poème intime, un retour sur les lieux de l'enfance, de l'intérieur. " Makenzy Orcel

11/2023

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Littérature anglo-saxonne

La pipe d'Oppen

Au fil de ces quatorze textes, Paul Auster rend hommage à une constellation de créateurs dont la rencontre, à travers leurs oeuvres et, parfois, dans la vie réelle, a durablement marqué son propre parcours d'écrivain. Si le livre salue des auteurs américains aussi prestigieux que Nathaniel Hawthorne ou Edgar Allan Poe, la créativité d'un Joe Brainard telle que l'exprime son célèbre I remember (qui servit de modèle au Je me souviens de Perec) ou la mémoire d'un George Oppen, figure tutélaire de la poésie américaine, la plupart de ces textes s'attache à payer également tribut aux écrivains français qui ont contribué à faire de Paul Auster (lui-même, un temps, éminent traducteur du français) "le plus européen des écrivains américains" : du grand poète Jacques Dupin auquel le lia une longue et profonde amitié à l'effervescent Georges Perec aussi inventif que sensible, sans oublier André du Bouchet et sa poésie virulente ou Alain Robbe-Grillet, personnalité jubilatoire et écrivain libérateur. Dans un entretien accordé à The Paris Review, Paul Auster évoque également sa propre pratique de l'écriture, insistant sur sa foi inébranlable dans le roman en tant que genre majeur, sans pour autant nier les vertus du septième art tel que l'incarne son ami Jim Jarmusch, dont il qualifie l'un des films, Night on Earth, de véritable poème sur New York. Arts poétiques multiples, infinie variété des tempéraments mais identique engagement vis-à-vis de la création : à travers l'évocation de tant de figures bien-aimées, Paul Auster célèbre avant tout les pouvoirs fédérateurs de l'art s'efforçant d'interpréter et d'éclairer le texte éternellement énigmatique que délivre le monde.

01/2016

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Critique littéraire

Les bords de la fiction

On le sait depuis Aristote : ce qui distingue la fiction de l'expérience ordinaire, ce n'est pas un défaut de réalité mais un surcroît de rationalité. Elle dédaigne en effet l'ordinaire des choses qui arrivent les unes après les autres pour montrer comment l'inattendu advient, le bonheur se transforme en malheur et l'ignorance en savoir. Cette rationalité fictionnelle a subi à l'âge moderne un destin contradictoire. La science sociale a étendu à l'ensemble des rapports humains le modèle d'enchaînement causal qu'elle réservait aux actions d'êtres choisis. La littérature, à l'inverse, l'a remis en cause pour se mettre au rythme du quotidien quelconque et des existences ordinaires et s'installer sur le bord extrême qui sépare ce qu'il y a de ce qui arrive. Dans les fictions avouées de la littérature comme dans les fictions inavouées de la politique, de la science sociale ou du journalisme, il s'agit toujours de construire les formes perceptibles et pensables d'un monde commun. De Stendhal à João Guimarães Rosa ou de Marx à Sebald, en passant par Balzac, Poe, Maupassant, Proust, Rilke, Conrad, Auerbach, Faulkner et quelques autres, ce livre explore ces constructions au bord du rien et du tout. En un temps où la médiocre fiction nommée " information " prétend saturer le champ de l'actuel avec ses feuilletons éculés de petits arrivistes à l'assaut du pouvoir sur fond de récits immémoriaux d'atrocités lointaines, une telle recherche peut contribuer à élargir l'horizon des regards et des pensées sur ce qu'on appelle un monde et sur les manières de l'habiter. Né à Alger en 1940, Jacques Rancière est professeur émérite de philosophie à l'université Paris VIII. Il a consacré de nombreux ouvrages aux relations entre politique, art et littérature. Il a notamment publié au Seuil, dans " La Librairie du XXIe siècle ", Courts voyages au pays du peuple (1990), Les Mots de l'Histoire (1992), La Fable cinématographique (2001) et Chroniques des temps consensuels (2005).

09/2017

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Policiers

Les aventures de Sherlock Holmes Tome 1 : Une étude en rouge ; Le signe des quatre ; Les aventures de Sherlock Holmes ; Les mémoires de Sherlock Holmes ; Le retour de Sherlock Holmes

Au numéro 221 de Baker Street, le docteur Watson, ancien officier de l'armée des Indes, partage un appartement avec Sherlock Holmes. Tantôt celui-ci fume l'opium ou rêve après une piqûre de morphine, tantôt il explore les gazettes du matin ; tantôt il neige à flocons épais, tantôt le brouillard envahit lentement la rue, mais on sait qu'un cab va s'arrêter, qu'un pas pressé va retentir sur les pavés, que la porte de l'appartement va s'ouvrir pour livrer passage à un inconnu, bouleversé par l'angoisse. Une nouvelle aventure va commencer dans ce domaine propre à Conan Doyle : la magie du rationnel. Parmi les héros de l'histoire littéraire, Sherlock Holmes a sa place auprès d'Ulysse et de Don Quichotte. Apparemment héros de la raison, Conan Doyle l'enfanta en effet à la fin d'un siècle positiviste où la science semblait s'être révélée capable de résoudre tous les problèmes cosmiques et humains. Sherlock Holmes est plutôt physicien et chimiste que mathématicien ou psychologue. Alors que Dupin, le détective d'Edgar Poe, raisonne intuitivement en se mettant à la place de l'autre, que Rouletabille, le détective de Gaston Leroux, cherche abstraitement " le bon bout de la raison ", Sherlock Holmes déduit le passé d'un inconnu à une certaine usure de sa canne, du boîtier de sa montre, de ses semelles ou de son haut-de-forme, et le passage clandestin d'un coupable ou d'une victime, aussitôt identifié, à des cendres de cigarette ou au déplacement d'une pendule. Mais Sherlock Holmes n'est pas que robot génial, car Conan Doyle est un romancier. Le mystère initial, l'émotion qu'il inspire, le démenti qu'il semble souvent porter à la raison, l'angoisse qui en résulte, la menace qui subsiste multipliée par les péripéties, tout conspire à produire une électricité poétique qui persiste lorsque, à la fin, la lumière plus banale de la raison triomphante vient remettre le monde en ordre. (Jacques Laurent)

09/2014