Alfredo Müller et le japonisme

Hélène Koehl

Alfredo Müller, jeune peintre aux origines toscanes, se rend a Paris en 1888 et y découvre la vogue japoniste. Vingt ans plus tôt, le pays du Soleil levant s'est ouvert aux échanges avec l'Occident. Sans qu'il n'y ait trace d'une adhésion formelle au mouvement, l'examen de son histoire et de son oeuvre dévoile de multiples connexions avec l'art de l'estampe japonaise et son admiration pour les choix esthétiques des maitres et la philosophie qui les détermine. Quand il est de retour à Paris en 1895, son statut a changé. Emigré économique, il travaille comme graveur et lithographe pour les grands marchands parisiens. Pierrefort est l'un d'eux, il lui commande l'affiche publicitaire annonçant la venue de la seule actrice de Kabuki autorisée au Japon, attendue à Paris en juin 1900 à l'occasion de l'Exposition Universelle : Sada Yacco. Quelles que soient les qualités du lithographe, le choix de Pierrefort interroge. L'enquéte conclut que sa prédilection pour le monde de la scène a joué en sa faveur. Amoureux de la Commedia dell'Arte de son enfance, passionné par le théâtre d'avant-garde de son ami Lugné-Poe, anglophone et lecteur de la presse américaine, Alfredo Müller s'est intéressé à la troupe japonaise de Kawakami Otojiro et de son épouse Sada Yacco dès sa tournée new-yorkaise, avant Londres, avant Paris, Cette mise en perspective induit un éclairage inattendu de la série des Arlequinades qu'il peint ultérieurement en Toscane.

Par Hélène Koehl
Chez A PRECISER

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Editeur

A PRECISER

Genre

Histoire de l'art

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28/04/2021 60 pages 12,00 €
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