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Dominique Delplace

Extraits

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Littérature française

Le chêne de Rhodes

Un cavaliere, un chevalier tel est le titre qui vient spontanément aux lèvres à la lecture des mémoires de Vittorio Alhadeff. De Rhodes – l’île des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem – où il est né en 1904 à l’Argentine, en passant par Paris et Milan, il aura traversé le XXe siècle avec la grâce et l’aisance, le panache et la flamboyance de ceux qui ont vécu une enfance heureuse au sein d’une illustre famille. La dynastie des Alhadeff, de grands banquiers et commerçants juifs, remonte au légendaire Hadji Bohor né en 1793. De génération en génération, la famille étendra son champ d’activité profitant de la tutelle italienne à Rhodes, puis quittant les rives de l’Orient pour les métropoles de l’Occident. Vittorio Alhadeff, formé chez les Frères des écoles chrétiennes, part à la conquête de l’Europe avec une culture classique digne des marchands lettrés du Quattrocento. Sans fausse modestie, il nous fait partager ses rencontres avec le maestro Arturo Toscanini, le Duce Benito Mussolini – auquel il refuse un poste dans la diplomatie – Benedetto Croce qui l’incite à quitter l’Italie fasciste. Ce sera l’occasion d’un nouveau départ à Buenos Aires où, grâce à ses heureuses initiatives, le centre de gravité financier de la famille se déplace. Mais quelque chose s’était brisé entre-temps. De même que Vittorio nous fait partager le ressort intime de l’ascension d’une grande famille, il nous en confie la décadence lorsque s’installe la discorde entre ses membres. On n’aurait pas tout dit si l’on ne soulignait pas l’importance des femmes dans ce récit. On sera tenté de voir dans ces beaux portraits féminins, un reste ineffable de la culture méditerranéenne qui imprègne tout le livre.

06/2019

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Beaux arts

Rob Mallet-Stevens 1917-1940

Les écrits de Rob Mallet-Stevens (1886-1945) avant la guerre de 1914-1918 révèlent son admiration pour la Sécession viennoise qu'il découvre dans l'hôtel particulier de sa tante, Suzanne Stevens-Stoclet, édifié à Bruxelles par l'architecte autrichien Josef Hoffmann. Il écrit sur le théâtre et est aussi le premier à s'intéresser à l'architecture au Japon. Après la Grande Guerre, son centre d'intérêt se déplace vers le 7e art. Il réalise les décors de quelque vingt films et devient une personnalité reconnue dans le domaine des décors de cinéma. Cette implication va avoir un effet simplificateur sur sa propre architecture. Il se distingue de ses confrères modernistes par une attention soutenue aux arts appliqués, au vitrail, au fer forgé, à la sculpture... En 1925 il atteint la notoriété avec la construction d'une villa pour les Noailles à Hyères, suivie par l'inauguration en 1927 à Auteuil d'une rue qui porte son nom. La villa Cavrois, à Croix dans le nord de la France, inaugurée en 1932, aujourd'hui monument historique, suscite, depuis son ouverture au public en 2015, l'engouement de milliers de visiteurs. Après la publication en 2016, aux éditions AAM, de ses écrits de 1907 à 1914, ce livre rassemble tous ceux rédigés entre 1917 et 1940. Fruit d'un travail intense de recherche de textes disséminés dans de nombreuses publications, certaines rarissimes, ce recueil donne accès à la pensée critique d'un des grands architectes européens de son époque. Les différents textes dévoilent aussi un auteur au style original qui s'inscrit dans une lignée familiale d'artistes et d'une grand-mère écrivain, Jeanne Thilda, amie de Maupassant, qui marqua son époque.

11/2019

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Histoire de France

René et Marguerite Pellet, de la pédagogie à la résistance. Réseau Marco-Polo, Lyon, 1942-1944

René Pellet a dirigé le réseau de renseignement Marco-Polo né à Lyon et qui s'est développé dans toute la zone sud avec des relais en zone nord. Pour son engagement, il a été exécuté le 23 août 1944. Son épouse, Marguerite, arrêtée en novembre 1943 a été déportée dans le plus grand secret selon le décret Nacht und Nebel. Elle est tombée sous un bombardement américain en Autriche, à Amstetten, le 20 mars 1945. Ce livre retrace leur histoire. René Pellet réussit l'examen d'entrée à l'Ecole normale. Il se spécialise dans l'enseignement adapté aux Sourds, Muets et aveugles. Il rencontre Marguerite Baud, institutrice spécialisée. Ils travaillent tous deux à l'institut municipal des Sourds-muets aveugles et arriérées de la ville de Lyon. Sa thèse a pour sujet "Des premières perceptions du concret à la conception de l'abstrait chez l'enfant. Essai de l'analyse de la pensée et de son expression chez l'enfant sourd-muet". Il rentre dans le réseau Marco-Polo par l'intermédiaire des Eclaireurs de France. A l'arrestation du chef du réseau, Paul Guivante, il en prend la tête. L'efficacité du réseau fait que Londres décide d'avoir un contact direct avec lui. Le 6 novembre 1943, René Pellet est donc envoyé à Londres. Le 24 novembre, l'ensemble de l'institut est cerné et tout le personnel, ainsi que des élèves, arrêtés. Le réseau est sérieusement compromis. Malgré les risques René Pellet revient à Lyon le 15 décembre et reprend la tête du réseau. Il déplace la centrale du réseau à Saint-Genis-Laval puis à Chaponost (Rhône). Sur dénonciation d'un membre du réseau, il est arrêté à Chaponost le 30 juillet 1944. Son corps sera retrouvé sans vie le 25 août 1944 à Saint-Pierre-de-Boeuf.

03/2018

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Sciences historiques

La raison des gestes dans l'Occident médiéval

Charlemagne se tord la barbe et pleure ; devant Guillaume le Conquérant, Harold prête serment les mains posées sur des reliques ; les bras tendus, le prêtre élève l'hostie que les fidèles, à genoux et les mains jointes, fixent du regard ; tous font des signes de croix. Qu'ils nous surprennent ou nous paraissent aujourd'hui encore familiers, tous ces gestes sont liés à une culture et à son histoire. Car il n'existe pas de gestes " naturels ", mais des usages sociaux du corps, propres à chaque civilisation et qui changent au cours du temps. Ce livre explore l'histoire des gestes en Occident, depuis l'Antiquité tardive jusqu'au Moyen Age central. D'entrée de jeu, il souligne un problème crucial : l'historien, à l'inverse de l'ethnologue ou du sociologue, n'atteint pas directement les gestes du passé, mais toujours dans des écrits ou des images, des représentations des gestes qui en sont aussi des interprétations données par la culture du temps. Ce qui déplace et enrichit le questionnaire de l'historien : qu'est-ce que " faire un geste " dans la société chrétienne du Moyen Age ? Comment juge-t-on à cette époque le corps, son mouvement et ses attitudes ? Existe-t-il alors une ou des théories du geste ? Ainsi le spectacle des gestes est-il un défi permanent lancé à la raison, qui cherche, non sans difficultés ni malentendus et à chaque époque d'une manière nouvelle, à imposer aux gestes un ordre et du sens. C'est dans cette dialectique des gestes et de la pensée, à laquelle les clercs du Moyen Age ont donné en leur temps une expression systématique, que s'est construite au cours des siècles une culture singulière du corps et de ses usages.

07/2003

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Histoire ancienne

L'invention de la mythologie

Qui a inventé la mythologie ? Quelles sont les frontières de ce territoire où des histoires inoubliables et le plaisir de les conter semblent inséparables de l'exégèse et du désir de les interpréter ? S'il est vrai qu'un mythe est perçu comme mythe par tout lecteur dans le monde entier, pourquoi la science des mythes est-elle toujours impuissante à différencier avec rigueur un conte d'un mythe ? Poisson soluble dans les eaux de la mythologie, le mythe est une forme introuvable : ni genre littéraire, ni récit spécifique. Mais parler de la mythologie, hier et aujourd'hui, c'est toujours, plus ou moins explicitement, parler grec ou depuis la Grèce. D'où l'urgence d'une enquête généalogique pour repenser la mythologie comme objet de savoir autant que de culture. Et se découvrent les procédures d'exclusion portées par un vocabulaire du scandale, convoquant toutes les formes d'altérité : depuis les "gueux du mythe" de l'ancienne Samos, le "mytheux" de la mémoire incontinente dénoncé par Thucydide jusqu'à l'incroyable, le sauvage, l'absurde ou l'obscène qui mobilisent les responsables de la science des mythes dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Des gestes de partage répétés et successifs où le mythologique, chaque fois, se déplace, change de forme et de contenu. Mais où, dans le même temps, la mythologie s'invente entre la fascination exercée sur les modernes par le Grec à deux têtes et la rumeur incantatoire des mythologues rêvés par la cité platonicienne, enfants aux cheveux blancs, et chargés de conjurer la menace d'une tradition rompue. Inventivité de la mythologie qui se raconte dans une histoire où interfèrent les pratiques de l'écriture, les discours sur la tradition et les échanges entre la mémoire et l'oubli.

09/1992

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Psychologie, psychanalyse

Oublier son nom. Histoire d'un cas, l'Amnésique de Collegno

En Italie, les expressions « C’est toi, l’Amnésique de Collegno ? » ou « Qui es-tu, Bruneri ou Canella ? » font partie de la langue courante. C’est dire si le cas de Giulio Canella fit — et continue de faire — grand bruit, cas judiciaire, psychiatrique et médiatique dont s’emparèrent des auteurs tels Sciascia ou Pirandello. Pendant la Première Guerre mondiale, le capitaine Giulio Canella, blessé à la tête, tombe entre les mains de l’ennemi en 1916. Après le choc physique, le trauma : Canella perd la mémoire. Il est déplacé de camp en camp entre la mer Noire et Constantinople. À la fin du conflit, Canella passe de l’état de prisonnier à celui de clochard. Ayant tout oublié — son nom, sa famille, sa patrie, son passé — il erre et vit d’expédients. En 1926, il est arrêté en Italie par des carabiniers : confus, suicidaire, il est hospitalisé dans un asile. Au bout d’un an, sur l’initiative de son médecin, sa photo est publiée dans les journaux avec cette question : « Qui le connaît ? » C’est alors que commence l’Affaire. Tout d’abord formellement identifié par sa famille, il est ensuite dénoncé dans une lettre anonyme : l’amnésique ne serait pas Canella, le brillant professeur de philosophie, mais Bruneri, un simulateur, un vulgaire malfrat recherché par la police. S’appuyant sur le journal intime tenu par le patient lors de son internement à l’hôpital de Collegno ainsi que sur les archives familiales, Christine Dal Bon reprend l’ensemble du dossier. Par la voix de Giulia, épouse de Giulio, elle démêle l’étonnant imbroglio entrecroisant, dans une ambiance délétère, pressions fascistes, machinations de hauts dignitaires du Vatican et corruptions de type mafieux, et dans lequel Canella et ses proches furent pris au piège des années durant.

02/2014

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Psychologie, psychanalyse

Qu'est-ce qu'une place ?

Qu’est-ce qu’une place ? est une tentative d’illustrer et d’ouvrir la question que l’on se pose, plus particulièrement aujourd’hui, quand on vient demander l’aide du psychanalyste, mais aussi dans d’autres situations de la vie : l’impression de ne pas vraiment avoir sa place, de n’être "à sa place" nulle part, le sentiment d’être toujours plus ou moins à côté de soi, déplacé. La vie que l’on s’est construite pouvait même sembler réussie, mais on n’y est pas : le désir est ailleurs. Où ? À quel endroit que l’on ne voit pas, à quelle place qu’il serait peut-être simple de prendre ? Mais qu’est-ce qu’une place ? Cet essai, plutôt que d’apporter des réponses didactiques, met le lecteur au contact de la question, la lui fait éprouver au moyen de récits où l’on entend l’auteur en personne, et qui répondent à un ordre discret mais précis. Différentes occurrences se succèdent et se font écho en effet, de la place de l’analysant pour l’analyste à celle du transfert pour les deux, mais aussi de la place très concrète d’un jeune homme anonyme dans les bras d’une prostituée à celle plus littéraire que des auteurs célèbres ont désiré occuper près de leur mère, et à d’autres situations encore où la question titre est là aussi mise au travail. L’étrange fêlure qui fragilise toujours le sentiment d’être à sa propre place est finalement déplacée, et l’essai traite alors de l’étonnement qu’il y a d’être au contraire chez soi ailleurs, dans la nuit et le rêve, dans le souvenir, le passage du temps. Et du trouble qu’il y a de trouver sa place dans le seul temps réel qu’est le présent.

10/2013

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Philosophie

L'éthique et les limites de la philosophie

Aujourd'hui, il est à nouveau question de l'éthique. Il y aurait urgence, dit-on. Mais, si l'attente du monde moderne à l'endroit de la pensée éthique est sans précédent, Bernard Williams doute que les idées de rationalité que nourrit la philosophie morale contemporaine puissent y répondre. L'idéal éthique de la modernité marque, en effet, les limites mêmes de la philosophie : il est nécessairement général et abstrait - il légifère indistinctement pour chacun et en toute situation -, rationnel et réfléchi - il pense la vie au-delà de ses occasions effectives et particulières en des termes explicitement énonçables et communicables à autrui. Or, montre Bernard Williams, il y a une objectivité possible de l'éthique, fondée sur la vie sociale, enracinée dans les convictions et les pratiques partagées de la communauté à l'intérieur de laquelle chacun trouve les termes de son expérience éthique. La question de Socrate : "Comment doit-on vivre ? ", au commencement de l'éthique, devient aujourd'hui celle de l'individualisme dans un monde que l'individu n'a pas créé et que sa Raison ne comprend et ne contrôle pas totalement. L'interrogation de la pensée éthique se déplace d'une réflexion sur ses fondements philosophiques à une réflexion sur le rapport que l'individu éthique entretient avec la société à laquelle il appartient, une société qui non seulement fournit la situation dans laquelle il vivra la réponse apportée à la question de Socrate, mais qui en outre l'a instruit dans la culture qui le dispose à donner à la question un type de réponse plutôt qu'un autre. Cette réflexion sur l'éthique est aux antipodes des courants dominants - le fondamentalisme d'Aristote ou de Kant, l'utilitarisme, les théories morales contemporaines. Sera-t-elle entendue ?

11/1990

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Littérature française

Série noire

Pour une fois, c'est le roman qui inspire le fait divers. Ce livre retrace l'histoire du premier grand kidnapping français qui agita le pays en 1960 avant de découvrir qu'il était calqué mot pour mot sur un roman américain de la Série noire ! Un jeune ouvrier, séducteur invétéré, revenu de la guerre d'Algérie et reconverti dans la vente d'électrophones, se jette dans les nuits parisiennes. Il rencontre une jeune reine de beauté danoise qui découvre Paris en traînant aux terrasses de Saint-Germain-des-Prés. Tout bascule lorsqu'un escroc de 39 ans, antisocial viscéral, met la main sur un livre de la Série noire qui le révèle à lui-même. Au gré des rencontres, des voyages entre Copenhague et la Côte d'Azur, ces trois personnages que rien ne destinait à réunir, se retrouvent au coeur de l'affaire la plus retentissante du début des années 1960. S'appuyant sur une enquête approfondie et des documents judiciaires inédits, le livre se déploie comme un roman policier qui peu à peu se déplace sur une autre scène, où la littérature et le cinéma deviennent les vrais protagonistes de l'histoire. On y croise Antonioni au festival de Cannes, Anna Karina, Françoise Sagan, Kenneth Anger, Jean-Jacques Pauvert, Simenon, Histoire d'O et les tournages de Clouzot et de Truffaut. On découvre l'envers du décor de certaines scènes de films. On rencontre le monde des artistes de music-hall, des concours de beauté. On assiste à l'avènement de la puissance des médias. Une investigation palpitante sur les puissances de la fiction et les frontières de plus en plus floues entre la réalité et ses images.

08/2018

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Histoire de France

Chanter la Grande Guerre. Les "poilus" et les femmes

Août 1914. La France s’engage dans un conflit d’une durée et d’une intensité jamais atteintes. Chanter paraît alors dérisoire, voire déplacé. Pourtant, cette guerre a inspiré des milliers de couplets et de refrains qui disent tout ce que les documents officiels taisent : les souffrances d’hommes et de femmes confrontés au défi de la séparation. Tour à tour grivoises, comiques ou graves, ces chansons évoquent les espoirs des fiancés, les souffrances des blessés, le manque sexuel et affectif des couples, le chagrin infini des mères. Dans un raccourci saisissant de deux à trois minutes, miroirs fidèles ou photos retouchées de la réalité pour les besoins de la propagande, elles évoquent ce que vécurent, au quotidien, les hommes et les femmes face à la brutalité de la guerre et à ses exigences qui creusent l’écart entre les valeurs masculines et les valeurs féminines. Alors qu’au front les combattants doivent composer avec leurs corps meurtris et redoutent l’abandon et l’infidélité, à l’arrière, gardiennes du foyer et de la famille, celles qui les attendent ne restent pas inactives : aux détours des couplets apparaissent la tourneuse d’obus, la mère courage, l’infirmière, la marraine, la chanteuse, qui, toutes, impressionnent par leur bravoure et leur détermination. Les chansons montrent aussi de quelle façon la ségrégation imposée aux hommes et aux femmes a contribué à redéfinir les images traditionnellement admises du masculin et du féminin au sein de la société. Hésitant entre la dérision et la surprise, leurs auteurs se font l’écho de changements qui ont ouvert aux femmes des portes qui ne se refermeront plus... Miroirs de l’intime et vecteurs de choix pour diffuser des injonctions de la propagande par tout un jeu de représentations, les chansons de la Grande Guerre s’inscrivent avec brio dans l’historiographie actuelle.

01/2014

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Essais

Camille Claudel. Femme-sculpteur, de la grâce à l'exil

De l'oeuvre et de la correspondance de Camille Claudel se dégage l'idée d'un engagement absolu de l'artiste assujetti à un réel à l'oeuvre. Elle y condense sa logique et témoigne d'une quête. Le dernier enseignement de Jacques Lacan permet de cerner comment Camille Claudel tente de circonscrire dans le marbre ce qui la secoue et la met à l'épreuve. Progressivement, il s'y condense le regard de l'Autre qui la vise et l'écrasante dissociation de son corps. Au-delà de la beauté de ses statues apparait le scénario d'une logique autopunitive et sacrificielle, qu'elle élève à la hauteur de l'oeuvre d'art. En définitive, son travail n'est pas à interpréter comme ses motivations secrètes et son histoire, mais comme marques, traces irréductibles de sa décomposition et de sa chute. Une expression essentielle prélevée de son discours condense son rapport à la création et souligne son style intimiste. Elle avance "toute seule", dit-elle, et fait l'épreuve d'un grand dénuement pour faire face à une menace exponentiellement persécutante. Sa logique est resserrée dans cette énonciation et se déplace dans l'oeuvre et dans son dire. L'analyse du cheminement de son existence met en lumière la réalité de sa position d'exilée. Son despotisme, son effronterie et son absolutisme sont à prendre en compte dans l'abord des modalités du traitement de sa jouissance. Cette étude tente de démontrer que suivre les pas de Camille Claudel, c'est se laisser enseigner par elle, sans chercher à psychologiser sa trajectoire et ses chefs-d'oeuvre. Son dit et son produit suffisent à saisir ce dont il s'agit et l'élèvent comme femme-sculpteur, inégalée et inégalable, de la grâce à l'exil.

01/2021

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Histoire des idées politiques

La lutte emprisonnée. Répression, droit et révolution dans l'Italie des années 1970

Si l'Italie des années 1970 et sa formidable ébullition sociale et politique commencent à être bien documentées en France, la question du "front de lutte" qui s'ouvre autour de la répression demeure peu traitée. La politisation des détenus de droit commun dans les prisons italiennes de la fin des années 1960 est le point de départ d'une analyse qui se déplace, au fil des années, vers la question de la violence révolutionnaire des groupes armés et la riposte de l'Etat aussi bien à l'extérieur mais, surtout, à l'intérieur des prisons. Les groupes militants de la gauche révolutionnaire investissent ce terrain avec une présence plurielle, allant du conseil légal à destination des militants ou des manifestants, par exemple, au soutien matériel, politique et affectif aux détenus (assuré par des réseaux de soutien comme ceux du Secours rouge, qui rassemble à certains moments plus de 10000 personnes à travers tout le pays)? ; le tout en assurant également un relais et un appui extérieur aux luttes des détenus, à leurs revendications et, plus généralement, à leur parole Ces années voient également une politisation sans précédent de la sphère judiciaire, habituellement peu touchée par des formes de contestation radicale ? : des avocats et des juristes, aux sensibilités politiques diverses, s'organisent au sein de collectifs pour apporter une défense aux inculpés de délits politiques ? ; les procès se transforment en arènes d'affrontement entre des conceptions antagonistes du droit, allant des procès de "rupture" , théorisés lors de la guerre d'Algérie par Jacques Vergès, aux "procès-guérilla" des Brigades rouges. A travers l'évocation des mouvements qui agitèrent l'univers fermé de la répression, ce livre se propose de contribuer à relire à ce prisme l'histoire de l'affrontement entre la gauche révolutionnaire et les institutions italiennes.

02/2023

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Policiers

Mourir n'est peut-être pas la pire des choses

Toulouse, juin 2000. Jérômine Gartner devait revenir chercher le petit Paul chez madame Jourda, or elle ne s'est toujours pas manifestée. Inquiète, la voisine alerte la police. Quand le capitaine Félix Dutrey arrive sur les lieux, il constate que la porte de l'appartement n'est pas fermée à clé. Aucune trace d'effraction ni de violence. Tout serait normal, hormis la présence de Jérômine Gartner, gisant dans un fauteuil, étranglée. Détails singuliers : la climatisation est poussée au maximum et, après examen, on découvrira dans l'œsophage de la victime sept grains de riz et sept fragments de métal. Chargés de l'enquête, Dutrey et ses hommes s'efforcent de trouver des indices, de remonter des pistes. Jérômine vivait seule, mais elle avait un frère, écrivain à succès, disparu en mer lors d'une tempête. Elle avait des amis : Cédric, Marthe, Suzanne, Simon. Un secret les avait liés à jamais. Et derrière ce secret, un autre encore. La clé de la mort de Jérômine. L'ombre et la lumière. Les cases noires et blanches d'un échiquier où l'auteur déplace les pièces selon de savantes combinaisons. Telles sont les images qui naissent à la lecture de ce roman de Pascal Dessaint où se répondent tour à tour deux hommes et deux femmes. Quatre voix, quatre points de vue pour raconter une histoire privée, celle des relations intimes et contradictoires, riches et douloureuses à la fois, qui unissent les personnages. Mais aussi pour dire l'histoire de notre planète et de toutes les espèces qui la peuplent, y compris la nôtre. Par le biais de cette enquête où nous cheminons de révélations en révélations jusqu'à un flamboyant dénouement, Pascal Dessaint nous confronte aux enjeux majeurs des décennies à venir. Il signe ici un roman noir et lyrique dont la sincérité n'a d'égale que la portée.

01/2003

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Critique littéraire

Une ombre sur le Monde - volet 5- les Exilés de l'Arcange

La saga des Montazini, l'histoire d'un exil en Sud-ouest - En France, l'histoire commence en 1930, pour faire une pause, cinq tomes plus tard en 1947, au lendemain de la guerre. Le centre de l'action se situe en Gascogne, mais elle se déplace régulièrement au gré des péripéties, un peu partout en France : Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon, Paris, Perpignan ou encore en Provence. Tout au long de ces presque vingt années, la vie des Montazini n'est jamais simple. Le sort, le mauvais, mais aussi le bon, semble se complaire à jouer avec eux. Malgré ses déboires, la famille tient bon le cap et fait face. La ferme de L'Arcange, dans laquelle elle se retrouvera peu de temps après son arrivée en France, joue un rôle essentiel. Cette maison, au nom mythique, sera l'occasion pour Michel ZORDAN d'ouvrir de multiples parenthèses pour remonter dans un passé souvent tumultueux. Le destin ne peut toutefois pas s'acharner une vie durant. Derrière les gros nuages, le soleil n'attend souvent qu'une occasion pour briller à nouveau. C'est moi, Sylvio qui raconte l'histoire : Les exilés... c'est nous, les Montazini L'Arcange c'est notre ferme Avec "une ombre sur le Monde" c'est le cinquième volet de la saga des Montazini qui s'ouvre. Si vous n'avez pas lu les quatre premiers titres, rassurez-vous, tout en résumant la situation, c'est une nouvelle narration qui commence. Grâce à l'auteur, j'ai pu me glisser dans votre siècle et je dispose désormais d'une adresse mail. J'aimerai bien discuter avec vous et connaître votre avis sur mon histoire, vous pouvez me joindre à cette adresse sylvio. montazini@laposte. net Je compte sur vous. Bien à vous, Sylvio Montazini

04/2013

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

L'effet papillon

A l'âge de quatorze ans, Zelda Rossi a été témoin de l'impensable, et a passé les dix dernières années à endurcir son coeur contre la culpabilité et le chagrin. Elle canalise sa douleur dans son art : un roman graphique dystopique où des justiciers voyagent dans le temps pour arrêter des crimes odieux - comme des enlèvements d'enfants - avant qu'ils ne se produisent. Zelda présente son roman à plusieurs grands éditeurs de bandes dessinées de New York, mais ses espoirs sont réduits à néant. Les circonstances la laissent perdue dans une ville qui lui est inconnue et, lors d'un embarrassant moment de faiblesse, elle rencontre un jeune homme réservé avec un passé qu'il ferait tout pour changer... Beckett Copeland a passé deux ans en prison pour vol à main armée, et se bat aujourd'hui pour garder la tête hors de l'eau. Messager à vélo, il se déplace à toute vitesse dans New York, roulant toute la journée sans jamais s'arrêter nulle part, son casier judiciaire le retenant presque autant que la culpabilité de son crime. Zelda et Beckett forment alors une alliance de survie à contrecoeur et, entre leurs affrontements obstinés, ils commencent lentement à ressentir la chaleur qu'apporte le pardon, la guérison et peut-être même l'amour. Mais lorsque Zelda et Beckett se retrouvent face à leur passé, ils doivent choisir soit de s'accrocher à la culpabilité et aux regrets qui les lient, ou de lâcher prise et ouvrir leur coeur pour avoir une chance d'être heureux. L'effet papillon est un roman qui révèle le pouvoir du pardon, et comment même les plus petites décisions du coeur peuvent, comme le battement d'ailes d'un papillon, avoir des effets qui se transforment en coups de vent, modifiant à jamais le cours d'une vie.

11/2021

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Ouvrages généraux

A chacun selon ses besoins.. Petit Traité d’économie divine

Si vous vous jetez dans un précipice sans avoir vérifié que l'élastique était bien attaché, croyez-vous qu'un matelas va apparaître tout au fond ? C'est ainsi que beaucoup s'imaginent que fonctionne la Providence : je fais n'importe quoi, et "tout s'arrangera" . En fait, Dieu a déjà donné. Au bout de tout un processus, partant du Big Bang et passant par la naissance de la vie et son évolution, Il a commencé par créer un vivant doté d'assez de jugement pour ne pas prendre de risques inutiles. Selon Rémi Brague, qui s'inspire ici d'intuitions de Thomas d'Aquin, c'est ainsi que Dieu procède envers tout ce qu'Il a créé. A chaque être, Il donne d'emblée ce dont il a besoin pour atteindre le bien qui lui convient, et pour l'atteindre par lui-même. A l'élément, Il donne assez de consistance pour qu'il reste ce qu'il est, là où il est. A la plante, de quoi tirer sa nourriture du sol et du soleil. A l'animal, l'instinct qui lui fait assurer sa survie et la reproduction de son espèce. Dans chaque cas, Il donne une latitude plus grande de mouvement : la plante croît ; l'animal se déplace ; l'homme, qui subsiste comme une personne libre et intelligente, peut accumuler son passé en une mémoire et se construire une histoire. Avec l'homme, où culmine la liberté, la providence devient prudence, sagesse pratique. Chez Dieu, elle devient économie du salut. Là où l'homme a blessé sa liberté et perdu la force de voir clairement son bien et d'en vouloir vraiment les moyens, Dieu combine de quoi libérer la liberté de l'homme en la retournant de l'intérieur.

10/2023

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Romans historiques

L'étrange voyage du Fuseau Gradué

Un roman historique d'aventure. L'histoire se déroule en 1855, dans les Ardennes plurielles, entre France et Belgique. Le lecteur y sentira les parfums et le stress de cette époque en pleine transition industrielle, où nombre de questions se posent, où un réparateur de cloches parcourt les campagnes de paroisse en paroisse, et subit de multiples agressions pour un secret qu'il porte. Cette intrigue remplie de rebondissements ne laisse pas entrevoir ce qu'est ce secret précieux et utile en bien des aspects sous ses noms divers. L'auteur, Marc Van Nes, met en lumière un instrument méconnu pour beaucoup et connu des érudits, comme de certains malandrins. Le héros, Philippe, porteur d'un secret qui lui fut "offert" par son père, comprendra toute l'importance de celui-ci lorsque, à nouveau, on lui offrira... Cet ouvrage érudit et passionnant fait revivre l'époque avec une sensibilité gourmande, à travers une intrigue qui transporte le lecteur à un rythme à géométrie variable. Les cahiers de voyage de Philippe, qui se déplace à cheval, rappellent la notion des distances d'une époque où, en un jour, on parcourait dans l'incertitude au maximum trente kilomètres, sauf à galoper au péril d'une monture, franchir plusieurs départements comportait incertitudes, fatigue et chagrin de la séparation des siens. Le retour au pays en 1855 fut fêté dignement, un 8 avril, jour de Pâques. En outre, à travers ses rencontres, l'instrument de Philippe lui vaudra de rencontrer le bonheur, celui de l'amour. M. Drasuac conduira sa fille à l'autel ; Philippe apprendra à appeler son maitre "père". Quelques jours après, devant les ouvriers rassemblés, il annoncera l'ajout du nom de son gendre devant le sien sur l'enseigne de la façade. Le Bâton de Jacob avait rempli son oeuvre, les commandes suivront...

09/2020

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Histoire internationale

Les vaincus. Violences et guerres civiles sur les décombres des empires 1917-1923

Pour les habitants de l'Europe occidentale, les années qui ont suivi la Première Guerre mondiale furent des années de deuil, mais aussi de paix et de prospérité retrouvée. Mais pour peu que l'on déplace le regard à l'est du continent, c'est un tout autre paysage qui se dévoile. Sur les terres des empires vaincus, jusqu'en 1923, ce furent des années de cauchemar sans fin. Robert Gerwarth reconsidère l'héritage de la Grande Guerre. Pour une large part, ce n'est pas l'hécatombe des tranchées qui s'est révélée la plus dangereuse pour l'avenir de l'Europe, mais ce qui s'est joué dans les années qui ont suivi : révolutions, pogroms, expulsions de masse, guerres civiles et crimes d'une dimension génocidaire. Des millions de civils y trouvèrent la mort. Partout, des peuples pleins de ressentiment, avides de revanche, attendaient leur heure pour se venger d'ennemis réels et imaginaires. La violence extrême qui a déferlé sur l'Europe de l'après-Première Guerre mondiale a pavé la voie des conflits génocidaires qui ont suivi : c'est la thèse centrale de ce livre novateur. " Intense et frappant. Un rappel actuel du fait que les racines de la violence de longue durée du XXe siècle remontent au cataclysme de la Grande Guerre." Richard Overy Elu meilleur livre de l'année par le Times Literary Supplement, The Financial Times et BBC History Magazine Robert Gerwarth est professeur d'histoire contemporaine à University College Dublin, où il dirige le Centre for War Studies. Il est notamment l'auteur d'une biographie de Reinhard Heydrich. Il a enseigné aux Etats-Unis, en Allemagne et en France et a dirigé un programme de recherche européen sur la séquence 1917-1923. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Aurélien Blanchard

09/2017

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Romans de terroir

Le pirate de l'île Lern

C'est en 1912 que paraît ce roman, d'abord sous forme de feuilleton. Il est ensuite édité en 1913, puis en 1918. Un équipage de baleinier de Gravelines ; un rescapé, Santic, amoureux de Micheline, la fille du pirate ; le prêtre de Pleumeur-Bodou, l'abbé Du Goaswen, ancien capitaine dans la marine, devenu recteur ; Marie-Josèphe Costoïc, grand-mère de Santic, dont la religion est un curieux mélange de foi catholique et de survivances païennes ; le pirate Clerfeyt, enfin, alias capitaine Jacob Stillingfleet, de Gravelines : tous ces personnages sont embarqués dans une intrigue moins simple qu'il n'y paraît à première lecture. Dès le début en effet, le lecteur peut s'imaginer que l'auteur lui livre trop vite et trop tôt des indices qui risquent de désamorcer le suspense. Or il n'en est rien : à mesure que l'on progresse vers le dénouement, le mystère se déplace et s'obscurcit. On commence par l'élucidation d'un premier mystère dans un chapitre qui pourrait s'intituler : office des morts pour un (sur)vivant. Suit un récit révélateur : la vérité sur le naufrage de l'Aimable-Elisa. Mais cette vérité pose plus de problème qu'elle apporte de solutions. Il faudra donc, pour les découvrir, sonder les lieux et les coeurs où elle peut se cacher. Le récit privilégie alors certains lieux insolites avant de scruter les deux visages du pirate pour tenter de découvrir quel est le vrai. Le dernier mystère nous sera spectaculairement révélé dans le climat propice d'une nuit de Noël. Et c'est ainsi que, commencé en cauchemar, ce roman se termine en conte de fée... (extrait de la Présentation de J. A. Le Gall).

06/2017

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Actualité politique France

L'Elysée, visite privée

Sous la forme d'un reportage, qui associe portraits, témoignages et anecdotes, Julie Marie-Leconte dévoile le fonctionnement, service par service, de l'Elysée et raconte la vie quotidienne des 800 personnes qui y travaillent. L'Elysée comme vous ne l'aviez jamais vu En mai 2017, un président encore trentenaire s'installe à l'Elysée. Il prend possession d'un palais défraîchi où règne un protocole pesant. Pendant cinq ans, Emmanuel Macron va appliquer à ce lieu le programme qu'il a pour la France : rénover, réformer, réorganiser. Changement de décor : les services sont en partie délocalisés, loin des dorures du " château ", où le chef de l'Etat introduit art contem porain et meubles design. Nouveaux codes vestimentaires, nouveau chef en cuisine, nouvelle marque, nouveaux métiers. Au palais, on ne travaille plus, on ne se déplace plus, on ne parle plus tout à fait comme avant. On trie les déchets, on télétravaille, le jean-basket est autorisé, on est accro aux réseaux sociaux. La " première maison de France ", relookée, entre dans le xxie siècle en même temps que sur Tik-Tok et Instagram. Pour autant, l'Elysée n'est pas devenu une start-up. L'immixtion de youtubeurs n'a pas chassé les huissiers à chaîne. Les maîtres d'hôtel servent toujours " à la française " et il reste interdit de fouler le gravier de la cour d'honneur. Emmanuel Macron a cassé les codes, mais il en a surtout joué, utilisant le château comme un décor au service de sa propre mise en scène. Le reportage immersif de Julie Marie-Leconte invite le lecteur dans le quotidien des quelque huit cents personnes - employés, salariés, prestataires - qui y travaillent et qui racontent ici leur quotidien. Un monde secret, où l'on n'entre jamais sans y avoir été invité...

03/2022

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Littérature francophone

L'éléphant qui avait du pollen sur les pattes arrière

"... Lecteur, je te dois un mot d'explication : tel un détective, j'effectue des recherches sur ma prime enfance. Tellement de cachotteries que cela en est devenu intenable. Je souffre de ne pas savoir ce qui s'est réellement passé. Personne ne m'a jamais donné la raison de mon placement alors que je n'avais même pas deux ans. Et quant à mon état, je n'ai eu droit qu'à un festival d'argumentations pimentées de jargon médical, pour être sûr que je n'y comprenne rien. Qu'en est-il ? Je ne supporte plus d'avouer mon ignorance aux gens que je rencontre. Pour éviter de m'emberlificoter dans de fastidieuses explications, je réponds "accident de voiture à dix ans" . Et je suis toujours surpris de voir l'effet de ma réponse sur mon interlocuteur. Ma décision, je l'ai prise en survolant les Alpes. La crise que ma mère avait piquée lorsque nous étions allés la voir à Barona, près de Milan, ma soeur et moi, résonne toujours dans mes oreilles. C'était le pont de l'Ascension, en 2001 [... ] Je veux simplement savoir ce qui s'est passé à ma naissance, avant qu'il ne soit trop tard. ". . Gilles, brillant ingénieur du son, qui a travaillé avec les plus grands artistes, ne lâchera pas le morceau. Il frappera à toutes les portes, jusqu'à pousser celles des Archives générales du Royaume, en espérant y dénicher la clé de l'énigme. Emouvant roman où la plume fine et sensible de l'auteur conduit le lecteur dans l'intimité d'une relation difficile, celle d'une mère que la vie n'a pas ménagée, et de son fils, d'un optimisme qui déplace les montagnes.

04/2023

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Imagiers, premiers dictionnair

Dans ma rue

Un premier imagier photo pour faire découvrir aux petits lecteurs l'activité bouillonnante de la rue, premier environnement extérieur dans lequel il se déplace. Une collection alliant documentaire et photographie pour les petits L'imagerie photographique est le moyen idéal, pour les petits de 2 à 4 ans, d'observer ce qui les entoure, d'apprendre et de trouver leur place dans le monde. Dans cette collection, le quotidien de l'enfant est mis en lumière, pour le faire voyager vers des univers familiers et lui raconter une histoire au fil des pages. La ville à hauteur d'enfant Dans ce livre de 24 pages, l'enfant aperçoit les objets qui font écho à son quotidien lorsqu'il se promène avec ses parents dans la rue. Il découvre les différents véhicules qui circulent : le tramway, les vélos garés dans la station de vélos partagés, le bus qui ralentit à son arrêt, les voitures, le camion-poubelles... Il apprend à nommer la chaussée, le trottoir, le passage piéton et d'autres termes clés. Il observe les boutiques et leurs vitrines animées, les panneaux, le chantier. Une collaboration avec une artiste photographe dédiée au monde de l'enfance Caroline Fabre, diplômée de l'Ecole supérieure nationale de la photographie d'Arles, se spécialise sur l'univers des tout-petits. Avec spontanéité et tendresse, elle capture leurs premières découvertes, leurs instants de joie, leurs humeurs... en mettant la rencontre et l'échange avec ses sujets au coeur de son approche. Une fabrication simple adaptée aux 2-4 ans Ce livre se compose de 24 pages pelliculées et résistantes. Son petit format est très pratique à transporter et facile à manipuler par les petits lecteurs. Son contenu, lisible et aéré, est à la portée des tout-petits.

03/2023

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Littérature étrangère

Il est interdit de nourrir les pélicans

Andrei, professeur de littérature et véritable névrosé urbain, toujours aussi malchanceux en amour, débarque à Londres pour retrouver sa copine, une chanteuse bien en chair, mais aussi en silicone, et bascule sans le vouloir dans une intrigue policière tout aussi farfelue qu'improbable ! Evidemment, il n'est en aucun cas lié à cette affaire mais, de fil en aiguille, il se retrouve contraint de fuir, de se cacher, et même de devenir trafiquant de drogue ! Avec sa candeur habituelle, son air benêt et son éternel cortège de casseroles, Andrei invite le lecteur dans son univers d'éternel perdant, à la fois pathétique et sympathique. Une fois retourné à Saint-Pétersbourg, Andrei nous plonge dans son quotidien de professeur d'université, décrivant son entourage et son environnement à la manière d'un aventurier étudiant la faune et la flore sauvages. Ce patchwork de personnages donne au roman un caractère marquant et inoubliable : entre l'éminent professeur dont le cadavre est retrouvé dans un bordel, le recteur de l'université, dont la seule mission est de déboucher les toilettes de sa fac, la serveuse qui endort le personnel enseignant de son " délicieux café " alcoolisé, on ne s'ennuie jamais... Le roman est construit de manière enchâssée, non linéaire, faisant se succéder des flash-backs, des souvenirs et des moments de réflexion intérieure, comme des monologues ou les notes éparses d'un philosophe un peu fou, entrecoupés d'épisodes érotiques vains, le tout constituant une pensée fluide et imagée. On se déplace dans les méandres de cette histoire en zigzaguant. C'est souvent drôle, la plupart du temps aux dépens du narrateur, mais c'est beau aussi, comme le vol d'un oiseau.

01/2021

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Travail social

Ecrire pour penser. Du récit professionnel à la réflexivité

Ecrire pour penser. Du récit professionnel à la réflexivité réunit, avec certain·es de leurs formateur·rices, des étudiant·es en formation initiale, devenu·es quelques années plus tard des professionnel·les. Iels sont de fait associé·es autour d'une expérience, celle de l'écriture, la mise sur page d'un récit, pour se former, penser, comprendre, transmettre les faits et gestes, les paroles, posés dans le quotidien d'une rencontre professionnelle. Ouvrage original, attachant, qui s'est construit lentement, un premier écrivant, un second lisant ce qui s'est écrit et apportant sa contribution, puis un troisième, etc., avec un andata e ritorno incessant, entre celles et ceux qui ont écrit le fragment d'un jour professionnel, puis qui y sont revenu·es après coup une fois, deux fois, trois fois, et dont les écritures ont inspiré les suivant·es. Tuilages, montages pour célébrer, pourrais-je dire, l'écriture en formation, une écriture autre que celle attendue. Ecriture du quotidien, du banal, des émotions traversées, des sentiments éprouvés, des ambivalences ressenties, des ambiguïtés non perçues, des contradictions apparues. Ecriture déliant ce qui a été vécu. Geste littéraire renouant avec les " je me souviens ", nommant la dimension esthétique des actes d'un métier, utilisant la métaphore pour " essayer dire " après avoir " essayer voir ", selon la formulation de Georges Didi-Huberman. Ecriture qui révèle, surprend, étonne. Expérience qui déplace, replace, autorise la fiction pour exprimer ce qui ne se voit pas [...]. Un livre, salutaire, consacré à la pratique du récit, aux ateliers d'écriture qu'une formation persiste à sauvegarder. " Extrait de " Cette écriture aurait dû être une conclusion, elle sera une ouverture " de Mireille Cifali à la fin de l'ouvrage

12/2023

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Philosophie

La sexualité suivi de Le discours de la sexualité

Michel Foucault avait engagé le projet d'une histoire de la sexualité dès les années 1960, et lui avait notamment consacré deux cours, jusqu'ici inédits. Le premier, donné à Clermont-Ferrand en 1964, s'interroge sur les conditions d'apparition, en Occident, d'une conscience problématique et d'une expérience tragique de la sexualité, ainsi que de savoirs qui la prennent pour objet. Partant d'une réflexion sur l'évolution du statut des femmes et du droit du mariage, ce cours aborde l'ensemble des savoirs sur la sexualité, de la biologie ou l'éthologie à la psychanalyse. Le second, donné à Vincennes en 1969, prolonge en même temps qu'il déplace ces interrogations. Foucault s'y intéresse plus en détail à l'émergence d'un savoir biologique sur la sexualité et à la manière dont celle-ci a été investie dans un ensemble d'utopies au long des me et me siècles : utopies transgressives de Sade à Histoire d'O., utopies intégratives, visant à réconcilier la société et la nature sexuelle de l'Homme, de Fourier à Marcuse. C'est l'occasion pour Foucault d'approfondir sa généalogie critique du double thème de la sexualité naturelle et de la libération sexuelle, engagée dès 1964 mais qui prend d'autant plus de sens après Mai 1968. Ces cours sont deux jalons essentiels pour une archéologie de la sexualité comme expérience moderne. On y découvre un Foucault qui n'hésite pas à faire jouer les données biologiques sur la sexualité contre une certaine conception étriquée du sujet humain ; un Foucault attentif à maintenir le potentiel transgressif contenu dans l'expérience sexuelle et à analyser les conditions économiques, sociales et épistémologiques de sa constitution récente en objet de savoir et en enjeu politique.

10/2018

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Histoire de l'art

Duels. L'art du combat

David contre Goliath, Athos contre d'Artagnan, Chirac contre Mitterrand, Federer contre Nadal ou encore Harry Potter contre Voldemort... depuis l'Egypte antique jusqu'à nos jours, de l'Orient à l'Occident, les hommes s'affrontent en duel dans la grande Histoire comme dans la fiction : c'est ainsi que, pour résoudre un différend, demander réparation ou simplement pour l'honneur, deux adversaires se rencontrent en combat singulier, mis en scène selon des règles très précises. Le duel est une forme de violence programmée, ritualisée, voire même chorégraphiée et légitimée : elle répond à un protocole, qui, selon les époques et les pays, a été plus ou moins autorisé. Pratiqué, toléré ou condamné, mais toujours valorisé, le duel est un véritable phénomène social, qui a su traverser les frontières et les âges. Féroce, flamboyant, grave ou spectaculaire, il reste aujourd'hui un mode de confrontation très présent dans les esprits, sous des formes différentes, dans l'univers de la politique, du sport, de l'art ou bien du jeu vidéo.

04/2024

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Histoire de la philosophie

100 Fiches de culture générale. Histoire de la pensée, 2e édition

Cette 6e édition actualisée et complétée propose de parcourir neufs moments clés de l'histoire de la pensée : L'héritage de la pensée grecque et latine ; Les apports du judaïsme, du christianisme et de l'islam à la pensée occidentale ; Les étapes de la constitution des sciences exactes et des sciences de l'homme ; L'essor technologique et l'idée de progrès ; La société, le droit et l'Etat modernes ; Les figures du moi et la question du sujet depuis la Renaissance ; Les Lumières et leur destin ; Quelques grands courants esthétiques et artistiques depuis la Renaissance ; Les courants de pensée contemporains. Pour chaque partie, des fiches claires et synthétiques présentent les auteurs " phares ", les courants de pensée ou les mouvements littéraires et artistiques les plus représentatifs, les notions et les concepts essentiels.

06/2024

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Beaux arts

Figures de l'art N° 37/2019 : Le savoir-rire de l'art

Des plaisanteries de Duchamp et de ses amis dadaïstes aux dernières facéties de Yue Minjun, Liu Bolin, Calle, Koons, Cattelan, etc., en passant par l'humour noir des fumistes ou surréalistes, l'art de ce dernier siècle n'a eu de cesse de se débarrasser de l'aura du sacré pour devenir léger, désinvolte, humoristique ou ironique avec le triomphe mondial du Pop Art Design dans les années soixante. Un nouveau prisme qui nous invite à penser que, des joutes en trompe-l'oeil de Zeuxis et Parrhasios aux caprichos de Vélasquez ou Goya en passant par les traits d'esprit — cosa mentale — des doux souris tout chargés de mystères de Léonard ou les peintures facétieuses du Tintoret, un habile savoir-faire-rire a toujours été le propre de l'art. C'est dans ce contexte en effet qu'un Daniel Arasse s'est mis à dénoncer "l'esprit de sérieux de ces gardiens de cimetière, qui se drapent dans la prétendue dignité de leur discipline et, au nom d'un triste savoir, veulent qu'on ne rie jamais devant une peinture", pour risquer une iconographie analytique jubilatoire habile à se mettre au diapason des poétiques rieuses ou risibles des oeuvres d'art. Et c'est dans cet esprit que les articles de Nicolas Boutan, Alice Cazaux, Dominique Etna Corbal, Cécile Croce, Alain Chareyre Méjan, Eliane Chiron, Avril Closset, Cécile Croce, Marine Crubilé, Mylène Duc, Eric Dicharry, Christian Globensky, Bernard Lafargue, Gérard Lahouati, Richard Leeman, Elisabeth Magne, Oscar Motta, Nicolas Nercam, Nicolas Nouhaud, Bertrand Prévost, Bertrand Rougé, Ronald Shusterman, Frédéric Sicard et Christophe Viart réunis par Bernard Lafargue et Bertrand Rougé dans ce numéro 37 de Figures de l'art, s'attachent à analyser les principaux tropes de la "vis comica et polemica" de l'art.

01/2020

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Montagne

Les prisonniers de l'inutile. Chamonix années 80

Toni Bernos a fait partie de cette tribu, ces touche-à-tout de la montagne qu'il désigne aujourd'hui comme « les prisonniers de l'inutile ». Dominique Radigue, Bruno Cormier, Martial Moïoli, Bruno Gouvy, Jean-Marc Boivin, Stephane Deweze, Karen Ruby, Benoît Chamoux, Ellika Sindeman, Romain Vogler, Patrick Vallençant, Éric Escoffier,et bien d'autres de ses camarades ont trouvé la mort à force de chercher à repousser les limites. Ils s'étaient lancés corps et âme dans une quête dont ils n'avaient appréhendé ni l'ampleur ni l'issue. Les conséquences furent-elles proportionnelles aux risques engagés ? « Je ne sais pas, écrit Toni Bernos, mais il ne reste plus grand monde pour témoigner ou me contredire. Chanceux, j'ai survécu à des accidents que, maintenant, je peux qualifier de "surréalistes". »Les Prisonniers de l'inutile est un récit d'aventures, une histoire de montagne, d'amitié et d'expériences uniques vécues dans la capitale mondiale de l'alpinisme. Il égrène quinze ans de souvenirs mêlant des joies et des désespoirs extrêmes qui ont conduit Toni Bernos à haïr ce massif du Mont-Blanc autant qu'il l'a adoré.L'intensité des aventures dont il est question n'a d'égale que la singularité de leurs héros. Elles se confondent avec les pages du magazine Vertical que quelques-uns d'entre eux avaient créé.Skieur, alpiniste et parapentiste, Toni Bernos a vécu sa passion de la neige et du rocher jusqu'à manquer se tuer lui aussi. Loin de Chamonix, il s'est construit une nouvelle vie avant d'accomplir son devoir de mémoire. C'est un livre plein d'énergie, de défis, de délires, d'humour et d'émotion qu'il dédie à ses compagnons disparus et à cette époque insensée.

02/2016

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Religion

L'option religieuse des mineurs et l'autorite parentale

Mgr René Séjourné. Né à Aviré, Maine-et-Loire, en 1930. Etudes secondaires à l'Institution libre de Combrée. Ordonné prêtre à Angers en 1955, Licencié en droit canonique de l'Université pontificale grégorienne de Rome en 1957. Aumônier au lycée Joachim du Bellay d'Angers de 1957 à 1967. Attaché à la Secrétairerie d'Etat, au Vatican, depuis 1967, assurant en même temps l'aumônerie de l'Institut pour jeunes filles Saint-Dominique de Rome, Docteur en droit canonique de l'Université grégorienne en 1971. De quelle manière l'initiative des parents peut-elle conditionner l'orientation religieuse de leurs enfants ? Jusqu'où peut intervenir leur autorité en ce domaine personnel ? Est-ce une question d'autorité ? D'autres qu'eux ont-ils des droits d'influence à faire valoir ? L'Eglise catholique encourage-t-elle la responsabilité de la conscience chez les jeunes, leur liberté religieuse ? Le baptême précoce est-il un handicap ou une condition favorable ? Autant de questions brûlantes, que l'auteur aborde avec maîtrise, dans cet ouvrage précis et documenté, en même temps qu'il dresse un inventaire minutieux des droits et devoirs de chacun. Les juristes y trouveront les solutions adoptées par la jurisprudence française pour régler lés conflits d'ordre religieux que leur présentent les familles. Les nouvelles dis, positions sur l'autorité parentale y sont largement commentées. Les prêtres et éducateurs chrétiens y chercheront comment aider la famille à remplir sa mission, et les jeunes à faire leur, fermement et librement, la foi reçue. Les parents surtout sont concernés par cette étude. Préoccupés, voire angoissés, par l'orientation religieuse que prennent leurs grands enfants, soucieux de leur donner leurs meilleures chances, ils saisiront mieux l'enjeu de ces questions de conscience, pour les aborder avec courage, sérénité, espérance.

04/1997