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1793

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Romans de terroir

Le lépreux de la cité d'Aoste

Xavier de Maistre (1763-1852), officier, peintre et écrivain "savoisien" du royaume de Savoie- Piémont-Sardaigne. Il s'engage en 1781, dans le corps d'infanterie du régiment de la Marine, le Real Navi, à Alexandrie. Ce régiment sera ensuite stationné à Chambéry, Pignerol, Fenestrelle puis à Turin. Xavier de Maistre est nommé cadet en 1784, sous-lieutenant en 1785 et lieutenant en 1790. En 1793, son régiment, combattant contre les troupes françaises, se replie sur le Petit-Saint-Bernard et prend ses quartiers d'hiver à Aoste. Il y retrouve sa famille qui s'y est réfugiée en 1792, depuis l'invasion de la Savoie. C'est là qu'il entre en conversation avec un lépreux, Pierre-Bernard Guasco, qui vivait dans une tour près de l'ancien Hospice de charité. Cette rencontre est à l'origine de son futur roman. En 1798, le roi de Piémont-Sardaigne, Charles-Emmanuel IV abdique, dissout son armée et se réfugie en Sardaigne. Xavier de Maistre, devenu officier sans solde, s'engage alors dans l'armée russe avec le grade de capitaine. Dans l'hiver 1809-1810, il écrit le Lépreux de la cité d'Aoste, dont la première édition paraît en 1811 à Saint-Pétersbourg, petit ouvrage d'une grande simplicité stylistique, où est exposé un dialogue entre un soldat et un lépreux reclus dans une tour (dénommée par la suite tour du lépreux) et qui se souvient des temps heureux de sa jeunesse et pour lequel le seul bonheur reste la vision des Alpes.

05/2017

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XVIIIe siècle

Léonore ou l'amour conjugal

Catherine Clément nous fait redécouvrir la France prérévolutionnaire et le chaos politique qui a suivi à travers une figure féminine forte et émouvante. Un plan audacieux pour libérer son mari Grande, bien bâtie, assez jolie malgré une tache de vin sur la joue qui la désespère, Léonore Doazan, fille d'un riche fermier général à Paris, se laisse marier par son père à seize ans. Son époux revient d'Amérique, où il a combattu aux côtés de La Fayette. René de Semblançay est un noble ruiné, un beau garçon de 23 ans doté d'idées progressistes. Les Semblançay s'installent dans le village qui porte leur nom, près de Tours. Quand la Révolution éclate, René de Semblançay rêve d'une monarchie parlementaire à l'anglaise. Il change d'avis quand Louis XVI quitte Paris pour rejoindre les Prussiens, ennemis de la France, et s'engage volontairement dans l'armée républicaine, qui sera victorieuse à la bataille de Valmy. La République est née. Malgré ses titres de noblesse, René ne se sent pas menacé on n'ira pas arrêter un ancien de Valmy ! Léonore, elle, est follement inquiète. Il ne fait pas bon porter le nom d'une grande famille de la noblesse. En 1793, quand la Terreur s'installe, René est emprisonné sans jugement. La guillotine menace. Léonore de Semblançay va alors mettre en place un plan audacieux pour libérer son mari. A travers l'histoire émouvante de Léonore, Catherine Clément déploie une fresque historique, de la France prérévolutionnaire à la monarchie de Juillet.

10/2023

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Histoire internationale

De la Vendée aux Seychelles

Son histoire est un roman. Fils d'un chirurgien de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, au Sud de Nantes, rien ne prédestinait Rémy-Jean Dargent à finir ses jours aux Seychelles. Il faut dire que sa vie ne fut pas un long fleuve tranquille. Dès mars 1793, lorsque la Vendée s'embrasa, il rejoignit les rangs des royalistes et devint l'aide de camp du général vendéen Charette. En janvier 1796, il fut envoyé par ce dernier avec Suzannet en mission en Angleterre auprès des princes en exil. En janvier 1800, soupçonné par Suzannet d'avoir volé l'or de Charette, il dût alors se cacher. Devenu lieutenant de vaisseau et embarquant à bord d'un navire corsaire, il quitta Nantes et la France. Son parcours le conduisit, deux ans plus tard, dans l'Océan Indien, aux Seychelles. Il mena pendant plusieurs années la vie de capitaine de navire négrier, navigant entre les Mascareignes et Madagascar. Ayant fait sa fortune, il se maria avec la belle-fille du commandant militaire des Seychelles puis s'installa comme notaire public à Mahé. Père de sept enfants -dont cinq se marieront et s'installeront à l'Ile Maurice- (ses fils deviendront tous planteurs), il laissera une nombreuse descendance, établie de nos jours principalement à l'Ile Maurice et en Australie. S'il existe un grand nombre de biographies consacrées à Charette, aucune -ou presque- ne mentionne le nom de Dargent. Ce dernier ne quittait pourtant jamais son général, le suivant comme son ombre. Cet ouvrage a pour ambition de mettre enfin dans la lumière ce personnage méconnu des guerres de Vendée au destin hors du commun.

05/2019

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Romans historiques

L'épopée de la Vendée

Autour de 1830, un gentilhomme vendéen confie ses souvenirs sur la Révolution et les guerres de Vendée. Personnage injustement méconnu, le comte de La Helgue a nourri ses mémoires du récit de ses compagnons d'armes, gentilshommes et paysans. Fidèle serviteur du roi Louis XVI, le comte de La Helgue est aux Tuileries le 10 août. Avec les siens, il échappe de justesse aux massacres de septembre. Au mois de mars 1793, les paysans de sa paroisse d'Anjou viennent lui demander de prendre leur commandement. Avec son fils, ses amis et ses vassaux, il rejoint alors Bonchamps dont il est l'un des lieutenants. Il combat dans la Vendée, avant de suivre l'Armée catholique et royale dans la virée de Galerne. Blessé lors de la déroute du Mans, rescapé de Savenay, il rentre sur ses terres prendre la tête de la résistance face aux colonnes infernales qui exterminent la population. Plus tard, il rejoint la chouannerie bretonne, combattant sous les ordres de Georges Cadoudal à la lisière de la forêt de Brocéliande. Au cours de ces années terribles, il voit mourir nombre de ses proches, noyés, guillotinés ou tués dans le bocage. Son épopée s'identifie donc avec celle des guerres de Vendée, et sa plume enlevée témoigne au coeur des violences de la Révolution de cet esprit français qui fait tout le charme du XVIIIe siècle. Elle dépeint des manants prenant les armes pour défendre leur foi, leurs familles, leurs libertés et leur terre, illustrant la force d'âme de ces paysans et gentilshommes, unis dans une même résistance héroïque à la régénération totalitaire imposée par la Convention, fidèles à Dieu, fidèles au Roi.

08/2020

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Littérature française

Les Louves de Machecoul

Les Louves de Machecoul fait partie des nombreux romans méconnus d'Alexandre Dumas. Ecrit en 1858 (quatorze ans après les Trois Mousquetaires), ce roman fut imaginé par l'un des nègres de Dumas, Gaspard de Cherville. L'intrigue des Louves de Machecoul se déroule entre 1831 et 1832, au confluent du Pays de Retz, du Pays Nantais et du Marais Breton. Mary et Bertha, filles jumelles et bâtardes d'un ancien combattant royaliste de 1793, surnommées "les louves de Machecoul ", se trouvent entraînées dans une lutte où la duchesse de Berry souhaite réveiller l'esprit royaliste vendéen afin d'offrir le trône de France à son fils. Dans le même temps, elles rencontrent et s'éprennent toutes deux du baron Michel de la Logerie qui, pour sa part, tombe sous le charme de la douce Mary et s'engage, par amour pour elle, aux côtés de la duchesse. Et tandis que le complot vendéen échoue peu à peu, que certains secrets se révèlent, qu'on découvre les visages de nouveaux personnages, l'histoire d'amour entre Michel et Mary se voit compromise par des malentendus et les événements insurrectionnels. On retrouve dans ce roman l'ensemble des éléments caractéristiques de Dumas : la trame historique, le caractère fort des personnages, une formidable galerie de personnages secondaires, des perpétuels rebondissement de coups de théâtre en coups de feu. Longtemps introuvable, comme nombre d'oeuvres de Dumas, les Louves de Machecoul reste pourtant un roman passionnant, ancré dans une région au fort caractère. Une oeuvre riche et palpitante, empreinte du puissant souffle romanesque si caractéristique d'Alexandre Dumas.

03/2010

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Histoire de France

Le Couvent des Cordeliers de Savenay. 1419-2019

"La distinction entre histoire locale et histoire nationale a-t-elle véritablement du sens ? Il n'y a pas d'événement de portée nationale qui ne soit incarné dans la vie et l'action d'un territoire et de ses habitants, il n'y a pas d'événement local qui n'ait à sa manière une répercussion sur la "grande" histoire. Un peu partout en France des monuments en attestent : c'est le cas à Savenay du couvent des Cordeliers, aujourd'hui heureusement restauré. De sa fondation à nos jours, il est comme une leçon à livre ouvert des bouleversements de notre histoire, de ses évolutions, de ses retournements [...]. La Révolution ! Eh oui : si on ne doit pas y réduire son histoire, on ne peut faire que le nom de Savenay ne soit attaché à l'un des moments les moins glorieux de notre histoire, la guerre de Vendée, et à l'un de ses épisodes les plus sanglants, la bataille qui vit en 1793 l'anéantissement de l'armée catholique et royale [...]. Ce sont là des fils dénudés de notre histoire qui nous communiquent encore leur secousse électrique. Il importe cependant d'inscrire l'histoire de Savenay dans une perspective plus longue, et relativement apaisée. Mais le temps a passé : abandonné depuis plus de trente ans, dégradé, vitres cassées et fenêtres murées, le couvent des Cordeliers était voué à une totale disparition... s'il n'y avait eu l'initiative courageuse de la municipalité, et le travail de chercheurs dont on peut saluer le résultat, affirmation de continuité historique, exemple de cette grande vitalité républicaine partout présente dans nos territoires." Danièle Sallenave, de l'Académie française.

05/2019

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Sciences politiques

L'exception politique en révolution. Pensées et pratiques (1789-1917)

A l'automne 1793, la Convention nationale décrète que le gouvernement de la République sera "révolutionnaire jusqu'à la paix", c'est-à-dire "extraordinaire". Alors que la République est assiégée de toutes parts, des institutions "révolutionnaires" lui permettent de triompher de ses adversaires. En Thermidor, la coalition qui a éliminé Robespierre invente l'idée d'un "système de terreur" ou d'une "politique de terreur" désormais caducs avec la mort du "tyran". Elle assimile ainsi la notion de "terreur" à un mode de gouvernement, là où les mesures répressives n'étaient qu'un des leviers actionnés par le gouvernement révolutionnaire. L'historiographie devait faire le reste, avec cet usage d'un article défini et d'une majuscule pour évoquer la Terreur. Avec cet exemple, les révolutionnaires des XIXe et XXe siècles ont été amenés à réfléchir sur la notion de "salut public" et sur l'usage de la "dictature". Ils ont dû eux aussi penser l'exception politique, prendre position sur le recours à la violence, inventer des politiques qui leur permettraient de faire triompher leurs idées. Ils ont également été conduits à réfléchir sur l'association entre révolution et guerre. L'exception politique a ensuite nourri de nombreuses réflexions fondées sur ces deux processus historiques, notamment depuis les années 1970, autour par exemple des théories du philosophe italien Giorgio Agamben. Ce volume entend interroger les diverses manières par lesquelles les modèles révolutionnaires ont circulé entre la Révolution française et celle de 1917 en Russie. Il ne s'agit évidemment pas de juxtaposer des récits révolutionnaires, mais d'étudier comment des cas concrets ont donné à penser, mais aussi à mettre en pratique l'exception politique en révolution.

08/2019

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Histoire de France

Mourir en révolutionnaire

"Que le peuple soit sauvé, et je fais volontiers le sacrifice de ma vie". Cette phrase de Dartigoeyte, représentant du peuple montagnard, insérée dans son Opinion (..) sur la défense de Louis Capet, présentée devant la Convention le 3 janvier 1793, combien d'autres révolutionnaires l'ont alors faite leur ? Deux semaines plus tard, l'assassinat de Le Peletier ouvrait une sinistre liste, celle des membres de cette Assemblée décédés d'une mort non naturelle, exécutés, suicidés, assassinés, morts en mission, morts en prison ou en déportation, tous tombés en raison de leurs engagements politiques. Des révolutions de 1830, 1848 et 1871 aux révolutions du XXe siècle, l'idée qu'un révolutionnaire doit par avance accepter de tout sacrifier à son engagement militant, y compris sa vie s'il le faut, s'est largement diffusée et a été l'objet de mythes dont le corps de Che Guevara assassiné en Bolivie peut apparaître comme une icône planétaire, y compris via ses détournements commerciaux. "Qu'eût valu une vie pour laquelle il n'eût pas accepté de mourir ? Il est facile de mourir quand on ne meurt pas seul", écrit André Malraux dans La Condition humaine. Cette autre phrase, de même combien de révolutionnaires l'auraient-ils reniée, dès lors qu'ils étaient justement imprégnés par toute une culture du sacrifice de soi au service d'une cause ? Le présent ouvrage n'entend ni servir à une sorte de martyrologe, ni suivre un déroulement chronologique. Le centre de ses thématiques est consacré à l'importance de cette question dans les mythologies révolutionnaires et aux transferts entre révolutions par-delà les frontières.

01/2022

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Histoire de France

Une histoire de la Révolution française

Dans les années 1790, pour le grand leader whig Charles James Fox, la Révolution française était "l'événement le plus important qui se soit jamais produit dans le monde". Depuis, avec le passage de l'actualité à l'Histoire, la Révolution a gardé son pouvoir de fascination. Le sujet n'est pas neutre : une importante école historique considère la Révolution comme un trouble malencontreux venu bouleverser de façon sanglante le mouvement général vers le libéralisme. Le présent livre s'inscrit dans une tout autre lignée, pour qui la Révolution a changé à jamais la façon de penser et de vivre du monde occidental. Il est construit comme un récit qui donne à entendre les deux voix de la Révolution : celle des assemblées, des personnages célèbres, et celle du peuple, des anonymes, des femmes, des paysans, que l'on perçoit tantôt comme un bruit de fond et tantôt comme un grondement assourdissant. Ces deux voix se mêlent aux moments d'incandescence révolutionnaire, en juillet 1789, en août 1792 où la royauté est abattue, en mai-juin 1793 lors de la chute de la Gironde. Et quand ces voix se font discordantes, alors viennent les moments les plus sombres, jusqu'au drame du 9 thermidor. "Les héritiers des thermidoriens qui nous gouvernent sans discontinuer depuis lors cherchent à travestir l'histoire de la Révolution. Contre eux, gardons vivante la mémoire, gardons l'inspiration de ce moment où l'on put entendre que les malheureux sont les puissances de la terre, que l'essence de la république et de la démocratie est l'égalité, et que le but de la société est le bonheur commun".

09/2012

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Ouvrages généraux et thématiqu

Danton

Georges-Jacques Danton, né le 26?octobre 1759 à Arcis-sur-Aube, guillotiné le le 5?avril 1794 (16 germinal an?II) place de la Révolution à Paris. Il est impossible de parler de Danton sans parler de parler de Robespierre tellement leurs destins sont liés. Ils ont sensiblement le même âge, Robespierre est né le 6?mai 1758 à Arras. Tout comme Dantin, Robespierre est mort guillotiné place de la Révolution à Paris, le 28?juillet 1794. Tous deux sont les figures emblématiques les plus marquantes de la Révolution française et plus particulièrement de la Terreur (1793-1794). Tous deux viennent de province, tous deux sont avocats, tous deux font de la politique, tous deux sont maître dans l'art de manipuler les esprits pour arriver à leurs fins... Mais les similitudes s'arrêtent là, car tous les oppose à tel point qu'ils vont devenir ennemis mortels. Danton, physiquement, c'est un colosse. Il a une voix de stentor qui fait de lui un redoutable tribun qui sait mobiliser les esprits lorsque la patrie, la Révolution ou la Liberté sont en danger. Danton c'est le Verbe ! Danton c'est la flamboyance. C'est un jouisseur et un sentimental qui aime la vie sous tous ses aspects. A contrario, Robespierre est un être de l'ombre. Il est froid, réservé et distant. S'il ne brille pas par ses talents d'orateur, il est, par contre, un fin stratège en politique qui sait être patient et attendre "?son heure?". Pour conclure sur une similitude, tous deux sont morts jeunes, victimes du système qu'ils avaient oeuvrés à mettre en place.

10/2022

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Histoire de France

Soubiran, un escroc au renseignement sous Napoléon

Aventurier, provocateur, escroc, espion, séducteur, Paul Emile Soubiran est un des plus étonnants " inconnus de l'histoire ". La Révolution, l'Empire et la Restauration qui ont bouleversé les sociétés et les moeurs ont donné naissance à des traîtres, mouchards et espions dont il est la parfaite incarnation. Soubiran, qui a déserté la Garde nationale en 1793, vit aux crochets de ses trois femmes successives et de ses nombreuses et riches maîtresses. On le retrouve en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Hollande. Beau parleur, poète, à l'aise dans toutes les bonnes sociétés, il est l'agent de Savary et de Fouché. II usurpe l'uniforme de général français, est arrêté, s'enfuit et disparaît de 1800 à 1806. À la Restauration, il exhibe des états de service royalistes et s'attribue une part active dans divers complots antinapoléoniens. II devient capitaine de grenadiers avant de partir en 1807 au Portugal... en mission secrète pour l'empereur ! Emissaire de Napoléon, il rentre dans l'armée d'Espagne. Mais son goût pour l'intrigue a tôt fait de provoquer son exclusion et il se retrouve sans le sou. Intégré dans une unité d'espionnage militaire, il est envoyé en Suède. Capturé par les Anglais, il retrouve à Londres les légitimistes français en exil et part chercher fortune en Amérique. II y extorque de l'argent à la représentation française, se livre à une opération de désinformation contre les Britanniques et couvre une gigantesque escroquerie au détriment de James Madison, le président des Etats - Unis ! De retour en France, il vit encore nombre d'aventures rocambolesques sous la Restauration.

05/2013

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Histoire de France

LES ESCLAVES DE LA REPUBLIQUE. L'histoire oubliée de la première émancipation 1789-1794

En 1794, sous la pression conjuguée des insurrections dans la Caraïbe française et des mouvements abolitionnistes en métropole, la Convention affranchit les esclaves et déclare tous les hommes égaux devant la loi. En dépit du rétablissement de l'esclavage par Bonaparte en 1802, cette première abolition a servi de préalable et d'exemple à l'ensemble des combats pour l'émancipation dans les Amériques. La mémoire collective n'a pourtant retenu qu'une date pour l'abolition de l'esclavage : celle de 1848. La première, celle de 1794, est étrangement délaissée par les historiens : même ceux qui s'intéressent à la Révolution française circonscrivent leur regard aux frontières de la France métropolitaine. Ce livre comble un vide : archives, actes notariaux, journaux intimes, témoignages, textes littéraires et récits de voyage permettent à Laurent Dubois de reconstituer, au travers d'une révolte d'esclaves qui eut lieu à Trois-Rivières, en Guadeloupe, en 1793, l'histoire oubliée de cette émancipation. En réclamant la citoyenneté républicaine et l'inégalité raciale, les esclaves proposèrent un nouveau contenu à l'universalité abstraite du langage des droits. Les insurgés des Antilles dépassèrent ainsi l'imaginaire politique de la métropole. De sorte qu'une partie fondamentale de la culture politique considérée, aux XIXe et XXe siècle, comme l'héritage et la propriété unique de l'Europe, est en fait le produit d'un conflit autour du sens de la citoyenneté qui s'est déroulé dans la Caraïbe. Le " modèle républicain d'intégration ", qui fonde la culture politique de la France, est né là-bas d'un processus transculturel liant l'Europe, l'Afrique et les Amériques. Laurent Dubois nous le raconte.

10/1998

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Histoire internationale

Les grandes vies. Fouché, Marie-Antoinette, Marie Stuart, Magellan

Grand manipulateur, figure trouble, Joseph Fouché (1759-1820) fut l'un des individus les plus riches et les plus mystérieux de son époque. Homme puissant aux multiples visages, il sert tour à tour une idéologie puis son contraire. Face à ce parcours obscur, c'est toute une réflexion sur l'essence de la politique qui se dessine. Livrée à toutes les caricatures, Marie-Antoinette (1755-1793) ne cesse de fasciner. Mariée à quinze ans pour devenir reine de France, elle passe, selon les observateurs, de dilettante libidineuse à sainte aristocratique. Une existence insolite, qui marque la fin d'une époque et le renouveau de l'Histoire. Intrigues amoureuses, traîtrises et épisodes sanglants se succèdent à une vitesse vertigineuse dans la vie de Marie Stuart (1542-1587). Reine d'Ecosse alors qu'elle n'est âgée que de six jours, puis reine de France, elle mourra décapitée après avoir été deux décennies durant la captive d'Elizabeth Ife. Une héroïne tragique, rendue immortelle par l'ampleur de ses passions et l'étrangeté de son destin. Un pari audacieux, découvrir le passage conduisant de l'océan Atlantique à l'océan Indien, suivi d'un long périple sur des mers inconnues, a fait naître la légende de Magellan (1480-1521). Porté par la force de sa conviction, l'explorateur ira au-devant de tous les dangers pour redessiner la carte du monde. Un voyage fondateur qui devient, sous la plume experte de Zweig, un roman d'aventures trépidant. Dans une prose enchanteresse qui allie rigueur scientifique et intuition romanesque, Zweig retrace quatre destinées uniques et lève le voile sur ces personnages d'exception.

10/2009

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Littérature française

Les Grands romans d'Alexandre Dumas Tome 3 : Mémoires d'un médecin. Le Chevalier de Maison-Rouge. La Comtesse de Charny

La comtesse de Charny succède immédiatement à Ange Pitou : il débute le 6 octobre 1789 pour s'achever, le 21 janvier 1793, avec l'exécution du roi. L'aventure collective relègue à l'arrière-plan les destins individuels et les personnages ne subsistent plus que comme symboles d'une idée ou d'un groupe social : Billot incarne le peuple, Charny, l'aristocrate loyal, Gilbert, le constitutionnel, Pitou, la générosité. Au cours des événements qui ponctuent la chute de la royauté (fuite à Varennes, retour aux Tuileries, 10 août, procès du roi), les héros ne réapparaissent que pour terminer leur carrière romanesque par la mort ou l'exil. Après les excès des passions antagonistes, Le Chevalier de Maison-Rouge incarne la tentative de réconciliation. Un républicain convaincu, Maurice Lindey, s'éprend d'une royaliste, Geneviève Dixmer, dont le mari et le frère (celui-ci est en réalité le chevalier de Maison-Rouge qui se cache sous un faux nom) ont entrepris de délivrer la reine du Temple. Maurice, révolutionnaire mais humain, Geneviève, royaliste mais amoureuse, vivent un amour impossible : la cruauté de Dixmer et de celle de son double républicain, Simon, les conduira à la mort sous l'échafaud, après que la reine elle-même aura eu la tête tranchée. Le roman semble illustrer cette phrase de Michelet : " Cette affaire [...] fut un solennel champ de bataille où se rencontrèrent et se combattirent deux principes et deux esprits : l'un, le principe original et naturel qui avait fait la Révolution, la justice, l'équitable humanité - l'autre, le principe d'expédients, d'intérêts, qui s'appela le salut public, et qui a perdu la France. " Guy Schoeller.

12/1990

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Romans historiques

Suzanne, voulez-vous. Portrait(s) en trois actes

A l'aube du 21 janvier 1793, Suzanne Lepeletier de Saint-Fargeau, dix ans, s'approche de la dépouille sanglante de son père, noble jacobin, assassiné pour avoir voté la mort du roi. L'Histoire est en marche. Louis XVI est guillotiné dans les heures qui suivent. Trois jours plus tard, le peintre David orchestre la pompe funèbre emmenant Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, premier martyr de la République jusqu'au Panthéon. Adoptée le 25 janvier par la Convention, l'enfant est élevée selon les principes révolutionnaires paternels. A seize ans, elle en appelle à l'Assemblée afin de se marier selon son coeur contre l'avis de son grand-père, monarchiste, et contre celui de son oncle, jacobin. Le scandale familial est retentissant. Dans les années qui suivent, alors que la République agonise sous les coups du Consulat, Suzanne, une des plus riches héritières d'Europe, vit grand train, entretenant tout à la fois celui qui est devenu son ex-mari et une famille décimée se déchirant sans fin sur les ruines des idéaux révolutionnaires ou monarchistes. La jeune femme tente de reconstruire son avenir, oscillant entre son amour filial et des cercles familiaux royalistes pressants quand, au matin du 21 janvier 1803, un billet du peintre David lui parvient : "Suzanne, voulez-vous qu'en ce jour dont nous seuls partageons encore la lueur je fasse un portrait de vous ?" En cette année 1803, soutenue par l'amitié de Désirée Thélémaque, riche métisse créole, Suzanne, qui hésite à accepter l'offre du peintre, affronte les ombres du passé, tout en laissant libre cours à son tempérament fantasque. Mademoiselle Nation se prépare à devenir Madame la marquise de Mortefontaine.

03/2017

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Ouvrages généraux et thématiqu

Pour le roi... et l'amour d'une reine. L'incroyables complots pour sauver Louis XVI et Marie-Antoinette

Une période trouble de la Révolution : de Varennes l'exécution de Marie- Antoinette, une épopée tragique mais flamboyante où s'entremêlent complots et trahisons. 10 août 1792 : " A bas veto ! A bas le gros cochon ! Déchéance ! Vive la Nation ! " Une meute hurlante envahit le palais des Tuileries, pillant, massacrant les gardes Suisses. Un carnage ! Louis XVI, pour protéger sa famille a finalement accepté de suivre les conseils de Roederer, procureur-syndic, et s'est réfugié avec sa parentèle au sein de l'Assemblée. Hélas, personne ne retournera au château, car au soir de ce 10 août , la monarchie n'est plus. Le Temple servira de prison à la famille royale. Louis XVI y préparera son procès, rédigera son testament et en partira un matin de janvier 1793 pour gravir les marches de l'échafaud. En août, c'est Marie Antoinette qui seule, sera transférée à la Conciergerie. Pourtant, dans l'ombre de fervents partisans oeuvrent : Fersen l'Ami si tendre, tentera de rallier l'Europe à sa cause, le baron de Batz, descendant de d'Artagnan, achètera des consciences. Son arme ? L'argent. Habile négociateur, il ira jusqu'à Londres pour en trouver . Tous les conventionnels importants seront achetés, le duc d'Orléans, cousin de Louis XVI au comportement ambigu, Hébert le farouche fondateur du Père Duchesne, Barère, Danton. La comtesse de Maussion offrira de prendre la place de la prisonnière. Le bourreau Sanson apportera son aide. D'autres tenteront aussi de sauver la reine, Rougeville, Toulan conventionnel gagné à la cause de Marie-Antoinette, le chevalier de Jarjayes . Pour le Roi ! Une épopée flamboyante où complots et trahisons s'entremêlent .

01/2023

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XVIIIe siècle

L'Audace de la liberté

Paris, le 3 novembre 1793. Après plusieurs mois de détention et une parodie de procès, Olympe de Gouges, condamnée par le Tribunal révolutionnaire, est la première femme à périr sous la guillotine à la suite de Marie-Antoinette. Arrivée de sa province natale vingt ans auparavant, cette fille naturelle d'un poète, essayiste et dramaturge élu à l'Académie française, ambitionne d'embrasser la carrière littéraire, en dépit d'une éducation qui ne l'y prépare pas. Dans l'effervescence de ce siècle des Lumières, tandis que l'on repense la place de l'homme au sein de l'univers, Olympe songe à celle des femmes et plus largement des opprimés. Son instinct politique s'éveille ; sa plume se fait acerbe. Elle devient une pionnière de ce que l'on nommera ultérieurement le féminisme, tout en s'insurgeant contre l'esclavage à travers des pamphlets et des pièces de théâtre. La Révolution génère un formidable élan d'espoir, l'incitant à se jeter à corps perdu dans la bataille avec un courage et une détermination qui forcent le respect. Eblouissante en un combat que Karin Hann nous restitue dans un récit alerte et documenté, cette femme au destin romanesque, trop souvent méconnue, nous émeut, nous interroge et nous emporte indéniablement vers un idéal qu'elle aura incarné jusqu'à son dernier souffle : l'audace de la liberté. Karin Hann, doctorante en lettres, est notamment l'auteur des romans historiques Althéa ou la Colère d'un roi (Robert Laffont, 2010), Les Lys pourpres (2012), Les Venins de la Cour (2013), Raison souveraine (2015) et Reine des Lumières (2017) aux Editions du Rocher.

03/2022

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Histoire des mentalités

L'amour sous la Terreur. La société française pendant la Révolution

"Aucun évènement, ni une guerre, ni une émeute, ni une révolution , ni même un bombardement, n'est capable d'empêcher les hommes et les femmes de se livrer aux plaisirs de la chair", selon Joseph Calvet, dans son "Traité de la sexualité". C'est ainsi que sous la Terreur révolutionnaire, bien des séances de jambes en l'air eurent lieu dans l'ombre de la guillotine. . Ainsi, tout le monde connaît l'assassinat de Marat par Charlotte Corday, le 13 juillet 1793. Mais si tout le monde connaît l'acte auquel elle se livra, il n'en est pas de même des mobiles qui le provoquèrent. Les motifs qui armèrent le bras de mademoiselle de Corday et l'exaltèrent au point de lui faire plonger son couteau dans le coeur d'un homme sans défense qu'elle ne connaissait pas, la veille de leur unique entrevue, sont demeurés mystérieux et controversés. Une légende, de plus en plus luxuriante, a environné l'histoire de cet attentat extraordinaire de ses fictions parasites. Le coeur n'a point voulu laisser à la tête le triste honneur du rôle principal dans un tel drame. L'imagination des contemporains s'est épuisée à la recherche et à l'invention des mobiles secrets, des sentiments romanesques qui semblaient seuls pouvoir convenir à l'explication d'un meurtre sans cela inexplicable. Nul n'a voulu voir là une tragédie sans amour... Adolphe de Lescure revient sur la sexualité au temps de la Révolution, et singulièrement sous la terreur. Nourri d'une abondante documentation, cet ouvrage lève le voile sur les pratiques en vigueur dans les prisons et cachots de la République.

03/2021

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Généralités

L'amour sous la Terreur. La société française pendant la Révolution

"Aucun évènement, ni une guerre, ni une émeute, ni une révolution , ni même un bombardement, n'est capable d'empêcher les hommes et les femmes de se livrer aux plaisirs de la chair", selon Joseph Calvet, dans son "Traité de la sexualité". C'est ainsi que sous la Terreur révolutionnaire, bien des séances de jambes en l'air eurent lieu dans l'ombre de la guillotine. . Ainsi, tout le monde connaît l'assassinat de Marat par Charlotte Corday, le 13 juillet 1793. Mais si tout le monde connaît l'acte auquel elle se livra, il n'en est pas de même des mobiles qui le provoquèrent. Les motifs qui armèrent le bras de mademoiselle de Corday et l'exaltèrent au point de lui faire plonger son couteau dans le coeur d'un homme sans défense qu'elle ne connaissait pas, la veille de leur unique entrevue, sont demeurés mystérieux et controversés. Une légende, de plus en plus luxuriante, a environné l'histoire de cet attentat extraordinaire de ses fictions parasites. Le coeur n'a point voulu laisser à la tête le triste honneur du rôle principal dans un tel drame. L'imagination des contemporains s'est épuisée à la recherche et à l'invention des mobiles secrets, des sentiments romanesques qui semblaient seuls pouvoir convenir à l'explication d'un meurtre sans cela inexplicable. Nul n'a voulu voir là une tragédie sans amour... Adolphe de Lescure revient sur la sexualité au temps de la Révolution, et singulièrement sous la terreur. Nourri d'une abondante documentation, cet ouvrage lève le voile sur les pratiques en vigueur dans les prisons et cachots de la République.

10/2022

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Ouvrages généraux

Traites négrières en France méditerranéenne XVIIe-XIXe siècle. Trafics infâmes et discours vertueux

La France méridionale, surtout Marseille, n'a pas ignoré la traite négrière. Le trafic, attesté dès la fin du XVIIe siècle, y connaît une progression fulgurante à la fin du siècle des Lumières. L'auteur fait revivre une page d'histoire enfouie de l'" infâme trafic " et des discours vertueux. Un navire négrier quittait Marseille tous les trois ans avant 1783. Ils sont neuf à aller à la " traite des Noirs " entre 1783 et 1793. C'est peu par rapport à d'autres places marchandes, mais la croissance est importante et soudaine. Choix économiques de nouvelles figures marchandes ou modifications de stratégies de vénérables maisons de négoce ? Le plus singulier, c'est que ce boom se situe au moment où des discours condamnant la traite commencent à circuler. Des " paroles vertueuses ", d'une extraordinaire modernité, qui émanent de magistrats, de négociants, de chroniqueurs et de poètes, mais qui, finalement, n'ont guère d'incidence. Retrouver les traces de ce trafic méconnu exige de mobiliser un large éventail de sources, de débusquer des éléments glissés furtivement dans des documents de nature variée : inventaire après décès, transcription d'un contrat de mariage, journal de bord d'un capitaine négrier, enregistrement officiel des gens de couleur. La traite négrière n'a pas laissé ici de témoins de pierre comparables aux mascarons avec " têtes de nègres " qui ornent les façades des demeures de négociants à Bordeaux ou Nantes. Seule une " mémoire de papier ", fragmentée, fragile et sujette à l'oubli, sinon à l'incrédulité, permet de mettre au jour une page d'histoire enfouie de l'infâme trafic et des discours vertueux.

11/2023

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Ouvrages généraux et thématiqu

Le général de Charette (1832-1911)

Difficile de se faire un prénom quand on porte devant l'histoire le nom d'un héros du soulèvement vendéen de 1793 ! Le général Athanase de Charette a pourtant réussi à égaler son grand-oncle, tout du moins dans les actions d'éclat, car dans la mémoire collective rien n'est moins certain. D'ailleurs, en dépit des quarante ans qui le séparent du "roi de la Vendée", on confond encore parfois les deux généraux. Pourtant, s'il a bien la vaillance de son glorieux prédécesseur, il a aussi la " sainteté " d'un Lescure ou d'un Cathelineau. La "vie du général baron de Charette" arrive à son heure. Comment parler d'un tel héros, avec plus d'à-propos, qu'à l'instant même où, sur la terre de France, de Belgique, d'Orient et d'Italie, surgissent, devant les hordes allemandes et autrichiennes, des légions d'autres héros. La vieille France rivalise avec la nouvelle, pour graver, sur des cippes, de plus en plus nombreux, les noms de nos officiers et de nos soldats, tous issus de la race, que nos provinces ont formée et nourrie, et qui, sans s'épuiser, a toujours du sang à verser, quand on le lui demande au nom de la Patrie et de l'honneur. Fils et neveu de chevaliers et de marins, Charette eut, dès son enfance, dans les oreilles, les récits de la grande guerre ; et son éducation première se fit sous les yeux et par les soins d'une mère, dont le coeur battait sous l'impulsion des sentiments les plus nobles, les plus purs, les plus pieux.

12/2023

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BD tout public

Les Sanson et l'Amateur de souffrances Livre 3

PARIS, 1793. Dans la capitale. la Terreur bat son plein, et le Tribunal révolutionnaire - sous la houlette de l'inquiétant Fouquier-Tinville, l'accusateur public - envoie des charrettrd entières de condamnés à la guillotine. Pour l'Amateur, qui a orchestré la Révolution, c'est une période faste où il rajeunit quotidiennement. Pour les Sanson qui doivent exécuter plus d'innocents que de réel criminels à un rythme effarant, c'est le temps de la défaite. Henri, le fils de Charles-Henri, voudrait continuer de opposer à l'ennemi implacable qui accompagne sa famille sur maintenant cinq générations. Mais que peut-il faire, alors que son propre père lui interdit de continuer ce combat qu'il juge perdu d'avance ? Et comment, lorsqu'il voit les Parisiens ivres du sang qui coule jusque sur les pavés aux pieds de la guillotine, peut-il espérer lutter contre la folie qui semble s'être emparée de tout un peuple ? Mêlant récit historique et fantastique, cette saga est librement inspirée de la célèbre dynastie Sanson, une famille de bourreaux qui officia durant deux siècles, traversant les périodes les plus marquantes de l'histoire de France sur six générations et qui exécuta notamment Cartouche, Robert-François Damiens, Louis XVI et Marie-Antoinette, Robespierre, Lavoisier, Charlotte Corday, Danton ou encore Lacenaire ! S'inspirant de cette funeste dynastie, Patrick Mallet livre un récit haletant comme une série TV, mêlant habilement la Grande Histoire au fantastique pour manipuler le lecteur tel l'Amateur de Souffrance avec ses bourreaux. Ce troisième volume, consacré à Charles-Henri Sanson, favorable à l'adoption de la guillotine et surtout connu pour avoir décapité Louis XVI et Marie-Antoinette, verra la conclusion du combat de la dynastie contre le terrifiant Amateur de souffrances.

09/2019

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Littérature française

Le chêne de Rhodes

Un cavaliere, un chevalier tel est le titre qui vient spontanément aux lèvres à la lecture des mémoires de Vittorio Alhadeff. De Rhodes – l’île des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem – où il est né en 1904 à l’Argentine, en passant par Paris et Milan, il aura traversé le XXe siècle avec la grâce et l’aisance, le panache et la flamboyance de ceux qui ont vécu une enfance heureuse au sein d’une illustre famille. La dynastie des Alhadeff, de grands banquiers et commerçants juifs, remonte au légendaire Hadji Bohor né en 1793. De génération en génération, la famille étendra son champ d’activité profitant de la tutelle italienne à Rhodes, puis quittant les rives de l’Orient pour les métropoles de l’Occident. Vittorio Alhadeff, formé chez les Frères des écoles chrétiennes, part à la conquête de l’Europe avec une culture classique digne des marchands lettrés du Quattrocento. Sans fausse modestie, il nous fait partager ses rencontres avec le maestro Arturo Toscanini, le Duce Benito Mussolini – auquel il refuse un poste dans la diplomatie – Benedetto Croce qui l’incite à quitter l’Italie fasciste. Ce sera l’occasion d’un nouveau départ à Buenos Aires où, grâce à ses heureuses initiatives, le centre de gravité financier de la famille se déplace. Mais quelque chose s’était brisé entre-temps. De même que Vittorio nous fait partager le ressort intime de l’ascension d’une grande famille, il nous en confie la décadence lorsque s’installe la discorde entre ses membres. On n’aurait pas tout dit si l’on ne soulignait pas l’importance des femmes dans ce récit. On sera tenté de voir dans ces beaux portraits féminins, un reste ineffable de la culture méditerranéenne qui imprègne tout le livre.

06/2019

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Littérature érotique et sentim

Histoire merveilleuse et édifiante de godemiché. Et autres histoires

L'abbé Du Laurens est intrigant, trivial, obscène, scandaleux, subversif, spirituel, hilarant, licencieux, libertin, philosophe, écrivain. Absolument. Deux dates : 1719 - 1793. Entre elles deux, la vie de ce personnage captivant, élevé chez les Jésuites, promis à la vie monastique, étudiant doué, esprit vif, amoureux des belles-lettres, écrivain polémiste, dont les ouvrages licencieux le mèneront sur les routes de l'exil. Dénoncé, Du Laurens sera finalement condamné à l'emprisonnement perpétuel. Il en mourra à l'âge de 74 ans, après 26 années d'enfermement, en laissant derrière lui une oeuvre somme toute abondante, parmi laquelle un ouvrage paru en 1763 : L'Arétin moderne. Etrange ouvrage où des histoires se mêlent à des essais sur des sujets aussi divers que les enfants, l'agriculture, les chiens... Quoi qu'il en soit, le fond de l'affaire est une critique à tout va de la religion. Mais les histoires qui parsèment cet ouvrage peuvent être regardées comme de véritables petites nouvelles. C'est pour quoi elles sont là, rassemblées sous cette couverture. Parodiant à souhait certains des plus fameux épisodes de la Bible, elles nous font découvrir un grand auteur. Et bien que le siècle des Lumières nous ait depuis longtemps habitués aux plus beaux esprits, il faudra bien avouer que Du Laurens fait partie des premiers d'entre eux. Ce que ne manqueront de remarquer les frères Goncourt au siècle suivant : Ce Du Laurens (...) a été, dans son siècle, un esprit rare et redoutable. Au bout de ces imaginations ordurières, de ces portraits caricaturaux, derrière cette parade licencieuse, ce rire et cette polissonnerie, il y a une idée armée. Dans ce carnaval de la Bible et de l'Evangile, de l'enfer et du paradis, il y a un pamphlet, un réquisitoire, un manifeste. Dans ce farceur, il y a un parti : la raison du XVIIIe siècle.

10/2016

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Philosophie

Les raisons de l'art. Essai sur les théories de la peinture

Nietzsche ne s'y est pas trompé : "Toujours le créateur s'est trouvé en désavantage vis-à-vis de celui qui ne faisait que regarder sans mettre lui-même la main à la pâte". Triste privilège de la peinture : les philosophes énoncent des propositions sur la technique picturale et l'histoire de cet art indépendamment de tout critère empirique de validité, sans mobiliser aucune connaissance ni expérience, à l'encontre des philosophes qui, écrivant sur la musique - Nitezsche, Schopenhauer, Adorno ou Jankélévitch -, s'appuient toujours sur un savoir et sur un savoir-faire. Pourquoi la peinture, objet d'un discours philosophique sans objet, autorise-t-elle les interprétations sans contrôle, les analyses purement auto référentielles ? Jacqueline Lichtenstein date du coup de force théorique de Kant, posant la double autonomie du jugement de goût par rapport au jugement de connaissance et de la théorie esthétique par rapport à la pratique artistique, la plupart des impasses philosophiques de l'esthétique. En regard, elle restitue, à partir de l'étude des conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture de 1667 à 1793, l'importance de l'analyse artistique - l'explication de l'oeuvre, chose mentale et matérielle tout à la fois, par les peintres. Ils y puisaient l'occasion de soulever un problème précis touchant à l'une des "difficultés" rencontrées - le sujet et la correction du dessin ; la répartition des lumières ; les libertés que le peintre peut prendre par rapport à l'histoire ; l'expression des passions. Dans ce qu'on appelle philosophie de l'art, écrivait Friedrich Schlegel, il manque habituellement l'une ou l'autre : ou bien la philosophie, ou bien l'art. S'il fallait choisir, Jacqueline Lichtenstein soutiendrait sans doute aucun l'art contre la philosophie. Ou plutôt contre une certaine philosophie.

05/2014

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Romans historiques

Mémoires d'un sans-culotte bas-breton

"Vous êtes le cadet, il n'est point juste que je fasse pour vous autant que pour les autres. Je veux donc que votre établissement me coûte peu, et pour cela il faut que vous choisissiez l'état ecclésiastique." Une carrière ecclésiastique ou militaire, tel était l'avenir des cadets de famille dans l'Ancien Régime. Mais le jeune Baptiste, lui, ne l'entend pas de cette oreille : il fuit Guingamp pour Rennes où il ne tarde pas à rencontrer quelques fortes têtes. C'est que la grogne monte en cette veille de Révolution. Les débats au Parlement échauffent les esprits, Rennes s'enflamme et la Bretagne bascule dans la tourmente. Acteur et témoin, Baptiste raconte pas à pas cette période charnière (1768-1793) qui vit un monde s'effondrer et un autre surgir. D'une plume alerte et parfois acide, il dresse le tableau d'une société où les privilèges d'une minorité justifient le sacrifice du plus grand nombre, y compris de ses propres enfants. Et ce sont ces enfants-là qui creuseront le lit de la Révolution. Engendreront-ils une société plus juste ? Leurs actions et leurs motivations profondes y sont analysées avec le même regard critique. "L'histoire qui fait abstraction de l'homme, parle de tout sauf de la vie" déclare Émile Souvestre (1806-1854). S'appuyant sur les confidences d'un vieillard et les notes de son père, les Mémoires d'un sans-culotte bas-breton peignent la vie quotidienne, les mœurs et l'état d'esprit des hommes. Sa force est de nous offrir à travers une palpitante reconstitution historique, et bien avant la lettre, une "histoire des mentalités" d'une étonnante perspicacité.

02/2003

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Histoire de France

La Terreur en Vendée. " Par principe d'humanité... "

Pas plus que les autres Français, les Vendéens ne regrettent l'Ancien Régime qui s'effondre en 1789. Surtout que, dès le 26 août, la Déclaration des droits de l'homme fonde la modernité politique en proclamant la liberté individuelle et l'égalité en droits. Bientôt, cependant, une dérive s'empare de la Révolution : enfreignant ses propres principes, elle s'enfonce dans une dictature sanglante, d'autant plus incompréhensible que Robespierre attend d'être vainqueur aux frontières et sur les autres factions pour lancer la Grande Terreur. L'intention de ce livre consiste à observer la Terreur depuis la Vendée. Certes, elle y a fait, et de beaucoup, le plus grand nombre de victimes. Mais on y découvre comment, en mars 1793, les plus extrémistes transforment une révolte populaire en une guerre inexpiable, à seule fin d'éliminer les Girondins. Comment, le 1er août, une habile falsification permet de décréter que ce pays sera détruit. Comment enfin, dans le contexte de la lutte contre les Indulgents, Turreau entreprend d'exterminer la population, avec l'aval du pouvoir et sous l'œil de ses représentants. C'est pourtant Carrier qui incarne le mieux la nature profonde de la Terreur. Après s'être débarrassé des élites nantaises, il entreprend de subvertir le droit lui-même en faisant guillotiner sans jugement. Bientôt, il annonce à la Convention des noyades collectives de prêtres, de délinquants et de Vendéens. Ni fou ni sadique, ce pur transforme Nantes en laboratoire de la régénération de l'humanité : il se fait l'instrument d'un massacre perpétré " par principe d'humanité ", tant il est vrai que " le point essentiel, comme l'écrit Alain Besançon dans sa préface en comparant terreur jacobine et terreur bolchevique, est que le mal y est commis au nom du bien ".

04/1999

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Sciences politiques

A la prochaine. De Mai 68 aux Gilets jaunes

Que peut-il bien y avoir de commun entre Mai 68 et le mouvement des Gilets jaunes ? Cinquante ans après, l'"événement" parle encore, et les objectifs portés par les mouvements de contestation trouvent un écho avec les Gilets jaunes ? : les salaires, la reconnaissance sociale, la démocratie. La recherche d'une démocratie active, réelle et à tous les échelons de la société trace un fil entre les deux moments. Ce livre propose de retisser une analyse replaçant le mouvement des Gilets jaunes dans la longue chaîne de mouvements populaires porteurs d'aspirations démocratiques radicales qui se sont manifestés à l'échelle internationale depuis les années 1960. De longue date, la protestation sociale est porteuse des préoccupations écologiques, de la demande de transformation radicale du travail, d'une volonté d'organisation démocratique et collective des entreprises et des services publics, ainsi que d'une démocratie sous le contrôle direct du plus grand nombre pour développer ce qui peut et doit être commun. Ce que disent les mouvements populaires et les contestations radicales compose une sorte de projet, un espoir autant qu'un programme qui reste à écrire ? : Mai 68 est un arbre de la liberté comme le furent ceux plantés en 1793 en France. Pour renouer ce fil, l'auteur étudie avec précision ce qui s'est passé, dans les entreprises, les services, les villes et les universités, ce qu'ont fait les divers partis et organisations afin de tenter d'élucider pourquoi il s'agissait alors d'une "révolution sans révolution". Un livre qui permet de comprendre comment nous en sommes arrivés à la situation actuelle qui appelle à reconstruire un espoir en confrontant ces réflexions aux questions posées par les Gilets jaunes.

12/2019

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Beaux arts

Hokusai, coup d'oeil sur les deux rives du fleuve Sumida. Suivi de Le fleuve Yodo

Un des plus beaux albums de vues urbaines d'Hokusaï. A partir de 1795, époque où il s'est établi à son compte sous son nom, l'artiste japonais Hokusaï (1760-1849) a réalisé un certain nombre d'albums consacrés aux lieux les plus célèbres de la capitale Edo (aujourd'hui Kyoto). Parmi eux Coup d'oeil sur les deux rives de la rivière Sumida, au lieu de présenter une suite de vues isolées, offre la particularité de constituer, en trois volumes, de page en page, une seule et même vue panoramique reproduisant les deux rives à la fois du cours d'eau et leur animation quotidienne, durant le quatre saisons, à la façon des rouleaux à l'ancienne, en dépit du façonnage de l'ensemble sous la forme livre. Cette édition fac-similé restitue la vue panoramique pour la première fois dans son intégralité, telle qu'Hokusaï l'avait conçu, grâce à un façonnage en accordéon que l'on peut déplier à volonté pour la regarder d'un seul tenant. Un livret, rédigé par le spécialiste Matthi Forrer, décrit le sujet de chaque planche, à savoir les faits et gestes des riverains, chalands, boutiquiers, baladins, patrons d'auberge, pêcheurs, promeneurs en jonque, tous personnages saisis dans le naturel de l'action avec une grande vivacité. Le livret présente aussi les traductions des poèmes kyoka qui sont inscrits dans chaque planche comme autant de commentaires plus ou moins liés au sujet. Un second album consacré à une autre rivière célèbre traversant une ville, la rivière Yodoga, à Osaka, forme un complément à l'ouvrage célèbre d'Hokusaï. Il a été conçu par Akatsuki no Kanenari (1793-1860), sous l'influence manifeste de l'oeuvre du grand maître.

10/2012

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Critique littéraire

Choderlos de Laclos

Les Liaisons dangereuses paraissent le 7 avril 1782. En quelques jours, on s'arrache le roman chez les libraires. Est-ce le catéchisme d'un moraliste ou le bréviaire d'un libertin ? L'opinion publique se divise et chacun cherche à découvrir les personnes qui se cachent derrière les héros. L'auteur est Pierre-Ambroise Choderlos de Laclos, officier d'artillerie. C'est à peine si le public le connaît pour un opéra-comique dont il écrivit le livret et qui fut un " four ". Sa vie pourtant est un roman : homme de lettres, il devient politique. Conseiller du duc d'Orléans en 1789, est-il un citoyen vertueux désireux de réformer l'État et la société ou bien, " Homme noir ", un " roué " qui fomente des complots et organise des insurrections ? Directeur du Journal des Amis de la Constitution, il est l'un des membres importants du club des Jacobins. Militaire, il aide Danton à défendre Paris en septembre 1792 et contribue à la victoire de Valmy. Savant, il invente le boulet creux : l'obus moderne. Homme des Lumières, il rêve d'une cité où la femme trouverait la place qu'elle mérite. En 1793, victime de la Terreur, il connaît les geôles et l'angoisse du petit matin des exécutions. Dans la correspondance qu'il entretient alors avec sa femme, il apparaît bon époux, bon père et révolutionnaire malgré tout. Sous le Directoire, il est haut fonctionnaire et participe à la prise de pouvoir de Bonaparte. Celui-ci le réintègre dans son grade de général et l'envoie en mission en Italie où il meurt le 5 septembre 1803. " Enfer et ciel mêlés ", lumières ici, ombres là, homme-labyrinthe, Laclos est un séducteur qui, à deux siècles de distance, captive encore.

09/2003