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1793

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Histoire de France

Eugène Courmeaux (1817-1902). Un républicain démocrate au XIXe siècle

Hervé Paul, né à Reims en 1952, effectue la plus grande partie de sa carrière professionnelle dans l’industrie pharmaceutique. Il a exercé deux mandats de conseiller municipal dans une commune de l’agglomération rémoise. Passionné d’Histoire et de sa ville de Reims, il est l’auteur d’une première biographie, Le comte de Chevigné (1793-1876). Auteur des Contes Rémois, paru en 2008 chez le même éditeur. Figure du paysage républicain rémois, Eugène Courmaux parcourt le XIXe siècle et ses soubresauts en combattant de la Liberté. A ce titre, il mérite de sortir de l’oubli. Né à Reims en 1817, amoureux des livres et des Belles Lettres, il est nommé à 26 ans adjoint, puis 3 ans plus tard, Conservateur en titre de la Bibliothèque municipale de Reims. Républicain, il s’engage dans la révolution de 1848. Il combat la dérive monarchique de la jeune république présidée par Louis Napoléon Bonaparte. Journaliste engagé d’opposition, il est révoqué de sa fonction de bibliothécaire, poursuivi, emprisonné et acquitté. De nouveau, poursuivi, il est condamné et s’enfuit en Belgique en 1851 pour éviter la prison. Il retrouve de nombreux républicains en exil, dont Victor Hugo. Représentant d’une marque de champagne à l’étranger pour gagner sa vie sous l’Empire, il parcourt l’Europe. Ses péripéties l’amènent à être le témoin de la guerre de Crimée en 1855. A la chute du Second Empire, ce défenseur de la république écrit de nombreux articles dans les journaux. Il est élu conseiller municipal, conseiller général puis député en 1881. Opposé aux opportunistes, il fait partie d’un petit groupe de gauche dont le leader est georges Clémenceau. Battu en 1885, il se consacre à l’écriture et au journalisme politique. Il décède en 1902, âgé de 85 ans.

03/2013

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XVIIIe siècle

La légende rose de Marie-Antoinette

Qu'elle est donc jeune, belle et enjouée l'archiduchesse d'Autriche, Maria-Antonia de Habsbourg-Lorraine, qui arrive à Versailles en 1770 épouser Louis-Auguste, duc de Berry, dauphin de France et devenir, au décès de Louis XV en 1774, reine de la plus brillante monarchie d'Europe ! Ravie d'échapper aux pesanteurs de Vienne et au regard soupçonneux de sa mère, l'impératrice Marie- Thérèse, la jeune fille ensorcelle la cour de Versailles. Amoureuse de la mode, coquette autant que séductrice, passionnée par les arts et les jeux, elle fascine par son élégance et son audace, qui fait jaser autant que ses coiffures sont hautes ! Au XVIIIe siècle naît un "style Versailles", qui est un style Marie-Antoinette aux yeux de toute l'Europe. Pourtant, elle n'oublie pas de jouer son rôle de reine, se rend dans les hôpitaux auprès des pauvres – et va même jusqu'à adopter et soigner l'éducation de plusieurs d'entre eux. Son goût pour les bijoux a crédibilisé le piège organisé par une aventurière au nom de l'un de ses soupirants, le cardinal de Rohan et, lorsque le scandale de l'affaire dite du " collier de la reine " éclate, elle trouve refuge dans son cher petit Trianon, ouvert aux seuls intimes, met des rubans au cou de moutons bien propres venus de la Bergerie royale de Rambouillet, lit Rousseau et joue du Beaumarchais au théâtre sans se soucier des remontrances de son royal mari ni mesurer la puissance des critiques formulées dans ces oeuvres. Chassée de Versailles en octobre 1789, elle devient grave aux Tuileries, tente d'arrêter le cours de l'Histoire en aidant la contre-révolution avant d'être recluse au Temple et guillotinée le 16 octobre 1793.

05/2022

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Histoire de France

Correspondance, récits, lettres inédites. 1771-1806

Les brefs mémoires et la correspondance de l'abbé Edgeworth de Firmont, ultime confesseur de Louis XVI, ont été publiés presque huit ans après sa mort en 1807, sous la Restauration. L'essentiel a été repris en Angleterre, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dans une petite monographie, traduite en France à l'occasion du bicentenaire de la Révolution. Ces textes et cette étude n'avaient toutefois donné lieu à aucune approche historique de fond. La découverte d'une trentaine de lettres manuscrites nous a donné l'occasion de reprendre l'ensemble de ces textes pour les faire mieux connaître. On trouvera réunis ici les textes de 1815 et 1818, dont la Relation des derniers instants du Roi et ces lettres nouvelles sont aussi intéressantes sur la vie et l'esprit de leur auteur qu'utiles pour vérifier l'authenticité des pièces déjà publiées. L'introduction fait état des connaissances sur le personnage, par la mise en lumière de ses réseaux de relations et d'amitiés en France, en Irlande, en Angleterre et ailleurs, de son statut institutionnel dans l'Eglise de Paris pendant la crise révolutionnaire (historiquement douteux avant ces nouvelles lettres), de son lien à la famille royale aux Tuileries puis au Temple, de ses fonctions auprès de Louis XVIII émigré, de ses convictions sur le rapport du politique et du religieux, et de sa spiritualité. Cette première étude sur un homme dont le souvenir qu'on en garde se réduit le plus souvent au célèbre "Fils de Saint Louis, montez au ciel", qu'il ne se souvenait plus d'avoir prononcé un certain 21 janvier 1793, permet aussi d'entrevoir quelques personnalités, maintenant bien oubliées, du clergé contre-révolutionnaire.

07/2013

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Histoire de France

Henri IV à Saint-Denis. De l'abjuration à la profanation

Il fut et demeure le souverain le plus aimé des Français. Quatre cents ans après son assassinat, il ne cesse de fasciner, tant sa vie, son oeuvre et sa légende paraissent exceptionnelles. La périlleuse conquête du pouvoir, la mort dramatique et le destin posthume d’Henri IV (1589-1610) sont liés à un espace singulier : Saint-Denis, le lieu de mémoire de la monarchie, là où reposent quatre lignées de souverains (Mérovingiens, Capétiens, Valois, puis Bourbons). « Je suis le Roy, qui demande d’estre reçu au giron de l’Église apostolique et romaine » . Tout commence le 25 août 1593 par l’abjuration d’un pénitent qui sollicite sa réintégration au sein de l’Église catholique. Et parvient, grâce à ce « saut périlleux » , à pacifier un royaume déchiré depuis trente ans par la guerre civile et religieuse et à mettre un terme aux fureurs des « guerriers de Dieu ». Le 13 mai 1610, Saint-Denis est le lieu du sacre et du couronnement de Marie de Médicis, la veille du geste fatal de Ravaillac. Les funérailles grandioses d’Henri IV, quelques semaines plus tard, nous permettent de restituer et de comprendre le cérémonial complexe et méconnu qui accompagne le corps du souverain, « les deux corps du roi », lors de ce moment de grande fragilité que constitue, pour une monarchie, la disparition de celui qui l’incarne. Près de deux siècles après, dans la France effervescente de l’an II de la République, en 1793, la « ci-devant abbaye de Saint-Denis » est le théâtre d’une mise à mort des morts : figures de cire, tombeaux et corps des rois, dont celui d’Henri IV. Ces quatre séquences fortes nous invitent à un extraordinaire voyage dans la réalité mais aussi au coeur de l’imaginaire de la « nation France ».

05/2010

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Histoire de France

Marie-Antoinette

À la fin du XVIIIe siècle, Rousseau a montré pour la première fois dans ses Confessions la vérité d'une existence qui cherche à se définir comme la conséquence d'une histoire individuelle, et non comme l'inflexion singulière d'un modèle universel. À la même époque, Diderot a réclamé de la littérature " quelque chose d'énorme, de barbare, de sauvage ", c'est-à-dire de vastes horizons, des passions naïves et une libération du génie et des corps. Ainsi Marie-Antoinette (1755-1793) est-elle le miroir éclatant de son siècle: nulle femme ne fut plus violemment aimée, ni traquée; rien de sa vie privée ne nous échappe, et, dans sa trajectoire, un conte de fées qui vire à la poésie tragique, c'est bien la barbarie qui nous frappe encore. Dès l'enfance, Marie-Antoinette a acquis le statut de personnage de roman. Si elle fut à la hauteur d'un destin d'exception, elle n'a jamais cessé de déborder du côté de la légende : sensible, sensuelle, excentrique, martyre, et bouleversante comme toute femme qui a eu à lutter, dans un combat perdu d'avance, contre les préjugés nombreux et la calomnie générale. Afin de rendre son visage à une reine que les Français ne cessent de redécouvrir, et de lui restituer ses couleurs et leurs nuances, Catriona Seth, auteur du " Dictionnaire " qui clôt ce volume, a réuni les plus grands textes, parfois introuvables, souvent mal connus, qui ont établi Marie-Antoinette à son rang. De Germaine de Staël à Léon Bloy, d'Isabelle de Charrière à Jules Barbey d'Aurevilly, mais encore Chantal Thomas, tous ont célébré une femme qui a eu le mérite de mourir comme elle avait su vivre : avec l'insolence de la grâce.

09/2006

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Histoire de France

Une blessure française. Les soulèvements populaires dans l'Ouest sous la Révolution 1789-1795

1793-1794. La Terreur règne dans les départements de l'Ouest. Des dizaines de milliers de " monstres ", paysans et ruraux, pauvres dans leur grande majorité, sont liquidés. Depuis deux siècles, leur réputation est si mauvaise - fanatiques ignares, asservis par une religion et des aristocrates obscurantistes ou pauvres hères constituant l'armée des ombres des princes émigrés pour récupérer le Trône et l'Autel - que peu de monde s'est indigné de la politique d'extermination menée par la Convention. Rares sont les épisodes de l'histoire de France à avoir été autant travestis. Sans doute parce qu'il était impensable que la Révolution qui a brisé l'hégémonie de la classe aristocratique ait pu dans le même temps broyer la révolte de " gens de peu ". Ceux qui firent et enseignèrent l'histoire par la suite pouvaient difficilement justifier que le mouvement qui avait érigé en nouvelles Tables de la loi la déclaration des Droits de l'homme n'avait cessé de fouler aux pieds, par ailleurs, l'un de ces droits primordiaux : la liberté de croire et de participer au culte de son choix. En circonscrivant son enquête à la commune de Maumusson, dans le territoire d'Ancenis, une terre qui lui est particulièrement chère, aux confins de l'Anjou et de la Bretagne, Pierre Péan est parvenu à établir que ces soulèvements populaires réagirent autant à l'atteinte à la liberté de culte (la constitution civile du clergé) qu'à la paupérisation des campagnes organisée par la bourgeoisie conquérante des villes. Pour éclairer cette "blessure française ", il a dépouillé archives, registres d'état civil, correspondances, mémoires, brossant ainsi les portraits et les itinéraires des protagonistes dans un tableau de chair et de sang.

10/2008

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Romans de terroir

Un républicain espagnol en Vendée. Le don de Jeanne

Un Républicain espagnol en Vendée, ou Le don de Jeanne La Vendée, son Histoire, donnent un reflet des forces vives qui l'habitent. Ces gens d'ici, qui ne connaissaient que la glèbe comme unique horizon, ont ourdi une trame incrustée au plus profond des sillons qu'ils labourent. Les temps contemporains ont activé son entrée dans l'existence du progrès. Et ce département de tradition a ouvert ses frontières à moult expatriés. Ainsi, en 1939, on vit plus de 80 000 Ardennais débarquer en Vendée, au plus loin des tumultes guerriers de chez eux. De manière plus isolée, des Républicains espagnols ont entrepris ce chemin vers la Vendée. En 1939, la guerre perdue face au Franquisme armé par l'Allemagne d'Hitler. Ils vont être plus de 450. 000 à franchir la frontière français, non loin de Perpignan. Ici, chez les Vendéens, beaucoup d'entre eux vont s'intégrer à la vie locale et y faire souches. Parfois les habitants les dénommaient les Espingoins, une basse moquerie ... A partir de cet exode, j'ai écrit ce roman à la progression littéraire régulée par le rythme contenu de ce Terroir "Bocain", silencieux, discret, mais laborieux... A travers des personnages fictifs, cet ouvrage offre un regard sur une rencontre fortuite en lien avec cet exil espagnol précité. En ces temps difficiles d'après la guerre 1939-45, la venue d'un Républicain espagnol dans le canton de Palluau ranime des débats à propos de l'insurrection des paysans vendéens en 1793. Si sa liaison - puis son union - avec une jeune femme du cru inquiète, elle va aussi accélèrer la volonté d'émancipation qui se propage avec toute l'aventure de la motorisation agricole, du confort ménager nouveau, de l'électricité tentaculaire, du développement de l'automobile... Cela suffira-t-il pour subsister ici ?

04/2018

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Littérature française

Blanc Roy

1789. Gabrielle de Chamblain, son frère aîné Charles et leur frère de lait Pierre s'enthousiasment pour les idées nouvelles de la Révolution. 1793. Charles, devenu fervent patriote, s'engage comme volontaire pour aller défendre la Nation aux frontières. Pierre, comme beaucoup de bocains, ne cache plus son mécontentement et prend la cocarde blanche lorsque la Patrie réclame 300 000 hommes pour la guerre. Les convictions de Gabrielle vacillent. Lorsque son père, Charles-Gabriel de Chamblain, tente d'éviter une exécution sommaire au hameau, c'est le drame. Sur la défensive, les Républicains s'emportent : Charles-Gabriel est fusillé, malgré le vain sacrifice de sa femme, qui s'est jetée devant lui. Ivre de vengeance, Gabrielle se travestit et rejoint l'Armée Catholique et Royale d'Henri de La Rochejaquelein avec son ami Pierre. Celui-ci parvient à placer le jeune Gabriel, que tous croient âgé de treize ans, aux côtés du jeune général. Au fil des mois, l'amitié entre les jeunes gens se transforme. Si Gabrielle ne doute pas de son attachement à Henri, ce dernier se sent de plus en plus mal à l'aise en présence du garçon. Blessé au bras droit, Henri participe à la bataille de Cholet. L'affrontement vire au désastre. Alors que le général Lescure avait été blessé la veille, les généraux D'Elbée et Bonchamps sont grièvement atteints lors de l'assaut. Les Républicains prennent l'avantage. Mue par une peur irrépressible, une foule immense se dirige vers la Loire pour passer en Bretagne, au grand dam d'Henri et d'autres généraux. Les meneurs de la révolte sont mourants, des familles entières fuient la Vendée : la confusion et la panique règnent. Et Gabrielle suit le flot inexorable...

10/2016

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Monographies

William Turner. Sun is God

2023Reconnu comme le plus grand paysagiste de la période romantique en raison de sa maîtrise de la lumière, de la couleur et de l'atmosphère, Turner, né en 1775 à Londres, signe ses premiers dessins, surtout des copies d'après d'autres artistes, à l'âge de 12 ans. Admis à l'école de la Royal Academy en 1789, il suit d'abord les cours d'après l'antique puis ceux d'après le modèle vivant jusqu'en 1793 et cette même année, il reçoit un prix de la Royal Society of Arts pour le dessin et le paysage. Il voyage en Grande-Bretagne, en France, en Suisse : ses nombreux déplacements contribuent largement à son inspiration. Turner rencontre rapidement le succès, surtout grâce à l'aquarelle, première technique, dans laquelle il s'exprime et qui permet d'affirmer en un instant la trace d'un rayon de soleil ou d'un orage. Sa virtuosité se voit couronner par son élection comme membre à part entière de la Royal Academy en 1802. "Sun is God" Avant sa mort, Turner aurait déclaré : "Sun is God" . En effet l'astre du jour occupe une place prépondérante dans son oeuvre. Il le considère comme un "motif joyeux... le plus beau des êtres" . Certains critiques interprètent le soleil de Turner comme un autoportrait ! Cette section avec cinq peintures à l'huile peut être considérée comme le joyau de l'exposition. Non seulement il peint le soleil mais il l'imprime d'une grande énergie. Catalogue de l'exposition : 200 pages 35 Euros N° ISBN : 9782-84431767 Préface de Léonard Gianadda, président de la Fondation Pierre Gianadda Introduction de Maria Baslshaw, directrice de la Tate Gallery Texte de David Blayney Brown, commissaire

04/2023

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Histoire de France

Murat. Edition 1999

Si la légende n'a fait de Joachim Murat (1767-1815) qu'un flamboyant cavalier alliant le courage à l'élégance, l'histoire a plutôt retenu son échec politique final. Comme il arrive souvent, la vérité du personnage est plus complexe. Sous le fils d'un simple aubergiste du Lot et sous le révolutionnaire de 1793 perçait un ambitieux avide de jouer un rôle, bientôt capable de faire donner la troupe contre les émeutiers parisiens en 1795, plus tard, en Brumaire, d'apporter à Bonaparte - qu'il avait servi en Italie et en Égypte - une aide décisive. Du Caire à Moscou, il accompagna Napoléon à peu près partout et fut de toutes les victoires et conquêtes des Français ; ses exploits lui valurent dès 1800 d'épouser Caroline, sœur du Premier Consul, de faire partie de la première fournée des maréchaux de l'Empire (1804), de recevoir ensuite le grand-duché de Berg (1806-1808), enfin le trône de Naples (1808-1815) où il sut, en s'entourant d'artistes et en rassemblant de magnifiques collections, donner du lustre à sa fonction. Cet homme qui ne fut jamais un traître en vint à œuvrer pour l'unité italienne et bien sûr prit ses distances avec son beau-frère, lequel ne voyait en lui qu'un exécutant. Sans pourtant se dérober jamais aux grands commandements militaires qui lui furent confiés, il finit par négocier avec les adversaires de la France. Mais sans doute il n'en fit pas assez en matière d'opportunisme, puisque ceux-ci ne lui pardonnèrent pas de s'être porté au secours de l'Empereur durant les Cent-Jours. Il succomba avec le panache qu'on lui avait connu sa vie durant. La biographie de Jean Tulard rend justice à l'un des plus magnifiques héros de l'épopée napoléonienne.

05/1999

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Littérature française

Les deux poetes

" A l'époque où commence cette histoire, la presse de Stanhope et les rouleaux à distribuer l'encre ne fonctionnaient pas encore dans les petites imprimeries de province. Mal- gré la spécialité qui la met en rapport avec la typographie parisienne, Angoulême se servait toujours des presses en bois, auxquelles la langue est redevable du mot faire gémir la presse, maintenant sans application. L'imprimerie arriérée y employait encore les balles en cuir frottées d'encre, avec lesquelles l'un des pressiers tamponnait les caractères. Le plateau mobile où se place la forme pleine de lettres sur laquelle s'applique la feuille de papier était encore en pierre et justifiait son nom de marbre. Les dévorantes presses mécaniques ont aujourd'hui si bien fait oublier ce mécanisme, auquel nous devons, malgré ses imperfections, les beaux livres des Elzevier, des Plantin, des Alde et des Didot, qu'il est nécessaire de mentionner les vieux outils auxquels Jérôme-Nicolas Séchard portait une superstitieuse affection ; car ils jouent leur rôle dans cette grande petite histoire. Ce Séchard était un ancien compagnon pressier, que dans leur argot typographique les ouvriers chargés d'assembler les lettres appellent un Ours. Le mouvement de va-et-vient, qui ressemble assez à celui d'un ours en cage, par lequel les pressiers se portent de l'encrier à la presse et de la presse à l'encrier, leur a sans doute valu ce sobriquet. En revanche, les Ours ont nommé les compositeurs des Singes, à cause du continuel exercice qu'ils font pour attraper les lettres dans les cent cinquante-deux-petites cases où elles sont contenues. A la désastreuse époque de 1793, Séchard, âgé d'environ cinquante ans, se trouva marié. Son âge et son mariage le firent échapper à la grande réquisition qui emmena presque tous les ouvriers aux armées...

02/2023

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Romans historiques

La gourmette. Un drame vendéen

D'octobre 1793 à janvier 1794, pendant la terrible guerre fratricide de Vendée, Jean Baptiste Carrier, représentant en mission de la Convention nationale et délégué du Comité de Salut public,alors dominé par Robespierre, a mis la ville de Nantes en coupe réglée mais,surtout, avec l'aide d'une phalange d'assassins, a commis les exactions et les massacres de masse qui restent parmi les plus atroces de la Révolution française. Par milliers, des hommes,des femmes, des enfants, faits prisonniers par les armées républicaines, ont été victimes de mauvais traitements, enfermés dans des mouroirs et livrés au typhus et à la peste, entassés dans des gabares et noyés dans la Loire, fusillés devant des fosses, guillotinés à la chaîne, sans jugement ou à la faveur de simagrées judiciaires. Les noyades collectives de centaine de malheureux, de nuit, restent attachées à la réputation de ce personnage. La Gourmette, sensible roman sur l'amour filial et les êtres qui conservent leur humanité malgré les souffrances endurées, est directement inspiré de ces faits authentiques et, en dehors des inévitables éléments de fiction, a été tissé avec les fils de la réalité historique, aussi horrible soit elle. La sanglante terreur mise en oeuvre parle proconsul Carrier, si elle est désormais bien connue, est toujours un sujet d'étude et de débat chez les historiens, en relation avec le caractère génocidaire qui s'attacherait ou non à la guerre de Vendée. A sa façon, l'auteur, en considérant l'époque et les faits de plusieurs points de vue et en se situant à des moments différents de notre Histoire, contribue de manière argumentée et précise à ce travail d'analyse, tout en bâtissant un roman captivant.

02/2020

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Sciences historiques

La République à visage humain. Jean-François Ricord, maire de Grasse, conventionnel, représentant en mission

La République à visage humain retrace l'itinéraire politique du grassois Jean-François Ricord, maire de Grasse en 1791-1792, élu à la Convention en 1792, représentant en mission près l'armée d'Italie avec Robespierre jeune, puis dans le Var et les Alpes-Maritimes en 1793-1794. Contrairement aux deux autres révolutionnaires célèbres à Grasse, Jean-Joseph Mougins de Roquefort et Maximin Isnard, Ricord est peu connu de ses compatriotes, lesquels, lorsqu'ils en parlent, le traitent volontiers de "terroriste" . Pourtant, au cours de ses différents mandats, on le voit toujours soucieux d'établir une continuité entre anciens et nouveaux responsables locaux, particulièrement après la reconquête de Toulon révolté contre les Montagnards. Mais cette attitude ne l'empêchera pas d'être suspect, en tant qu'ami des Robespierre, aux yeux des Thermidoriens. Cet ancien "missionnaire de la République" selon l'heureuse expression de Michel Biard, reste en effet attaché à la Convention de l'an II qui a lutté contre les ennemis de cette République, tant à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur. C'est pourquoi il figure parmi les "derniers Montagnards" poursuivis après les journées révolutionnaires de Prairial. C'est pourquoi il fait partie des quelques anciens députés montagnards qui participent à la Conspiration des Egaux en 1796. C'est pourquoi enfin, malgré un ralliement affiché à l'Empire et à Bonaparte, l'ancien compagnon du siège de Toulon, Ricord se manifeste en républicain convaincu jusqu'à faire partie de la conspiration du général Malet de 1808 contre Napoléon. In fine, la vie de Ricord illustre le parcours de ces démocrates qui, nés avant la Révolution et fortement marqués par la philosophie du XVIIIe siècle, restent fidèles, à travers tous les régimes qui les proscrivent, à l'idéal républicain qui les anime.

11/2019

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Révolution française

La révolution militaire de l'an II, 1794 entre Flandres et Moselle

La campagne de 1794 est d'abord celle de l'an II (21 septembre 1793-20 septembre 1794). Nouvelle par son immensité en hommes, en défis et en matériels, elle mobilise les efforts de la jeune République. C'est aussi une période où mûrissent de grands plans d'opérations, le "système général" en sera la synthèse et la matrice des campagnes d'envergure à venir. Les armées de 1794 sont aussi le vivier des grandes figures de l'Empire. On y trouve les futures têtes de file de l'Armée d'Allemagne, les colonels Soult, Bernadotte ou Ney à l'armée de Sambre et Meuse de Jourdan, ou encore l'aréopage malheureux de Moreau, les Mac Donald, Souham ou Vandamme, qui tous, paieront plus ou moins cher leur proximité avec le concurrent de Bonaparte. Côté Coalisés, Arthur Wellesley futur duc de Wellington y entrevoit les Pays-Bas alors que Mack, le futur battu de 1805 est déjà chef d'état-major. Parmi tous ces noms, Lazare Carnot, concepteur et "organisateur de la victoire" est peut-être la figure révolutionnaire la plus connue, son action en tant que chef opératif l'est pourtant moins. Le système général germe sous sa direction, et il en suivra la réalisation jusqu'à la percée en Allemagne. C'est bien sous cet angle, l'articulation entre "conception et réalisation" des opérations, que le présent ouvrage veut faire la part belle au récit. Rédigé par deux praticiens de la chose militaire, cet ouvrage tente de montrer en quoi, à la frontière nord, s'est joué lors de la campagne de 1794 le sort d'une nation mais aussi une révolution dans la façon de mener la guerre, socle des combats napoléoniens à venir.

02/2024

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Littérature française

Les nuits de Paris ou le spectateur nocturne. Tome 1, Nuit 1-82 - Pack en 5 volumes

Cette édition donne pour la première fois l'intégralité des Nuits de Paris, avec une ponctuation modernisée et une annotation éclairant l'arrière plan littéraire, historique et social de l'oeuvre. Rétif en a commencé la rédaction en décembre 1786, l'a achevée en octobre 1788, pour les XIV premières Parties. Elle est conçue comme une histoire, celle de la relation entre une marquise apparue un soir à son balcon, la "vaporeuse", et un promeneur, le Hibou, spectateur et acteur de scènes nocturnes de la rue parisienne, philosophe également, car l'oiseau nyctalope est l'oiseau de Minerve, et à ce titre témoin critique de la société de l'Ancien Régime à la veille de la Révolution. Un pacte s'établit entre la marquise et le roturier : celui-ci dispose du pouvoir de la parole (il est conteur, journaliste, satiriste, philosophe), et par là du pouvoir d'arracher la marquise à la langueur de ses vapeurs ; celle-là dispose du pouvoir que donne l'argent. Le Hibou acquiert ainsi une efficience morale et sociale, tandis que la vaporeuse, captivée par les récits et les discours de son visiteur nocturne, reprend goût à la vie. Les Nuits ne sont donc pas une juxtaposition de "tableaux", comme peut l'être le Tableau de Paris de Mercier, mais une histoire, celle d'une alliance entre deux classes sociales, pour soulager la misère, protéger la vertu et améliorer le bonheur de l'homme. Un an plus tard, en 1789, Rétif ajoute une XVe Partie, La Semaine nocturne, puis une XVIe, Vingt Nuits de Paris, en 1793, sous la Terreur. L'Histoire a fait irruption et se mêle au romanesque. Les Nuits sont devenues, plus qu'un témoignage historique, un témoignage politique sur les rapports entre littérature et Révolution. A tous égards, les Nuits sont l'oeuvre la plus originale de Rétif, la manifestation la plus évidence de sa liberté et de sa modernité.

06/2019

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Esotérisme

Décodage de la 1ère des dix centuries de Nostradamus. Tome 3, Quatrains N° 42 à 59

Après les Tomes 1 et 2 et leurs 41 premiers quatrains décodés de la Centurie I de Nostradamus, voici le Tome 3 avec les 18 quatrains suivants, numéro 42 à 59. Nostradamus y a prédit les dates, le plus souvent au jour près, de 101 nouveaux faits historiques, dont 91 déjà réalisés qui valident et prouvent son extraordinaire pouvoir de voyance, qui reste encore un mystère ! Avec les deux tomes qui suivront, les 100 quatrains de la première des dix Centuries seront ainsi dévoilés. Voici quelques-uns des faits historiques prédits et décodés en ce Tome "Nostradamus annonçant son décès pour le 1er juillet 1566. Pour la France, massacre de la Saint Barthélemy le 24 août 1572, meurtre de Henri III le 2 août 1588, sacre de Louis XVI le 11 juin 1775 et sa décapitation le 21 janvier 1793, culte de l'être Suprême le 7 mai 1794, coups d'état du 18 brumaire 1799 et du second Empire le 2 décembre 1852 avec sa chute le 4 septembre 1870, fin du gaullisme avec Sarkozy président le 6 mai 2007. Pour les USA, Indépendance Day du jeudi 4 juillet 1776, puis guerres du Vietnam et d'Irak. Pour la Russie, en 1762, assassinat de Pierre II le 17 juillet et couronnement de Catherine II le 12 septembre ; puis le 27 septembre 1947 Staline crée le Kominform. Et un cataclysme apocalyptique, prédit pour 2218 !" En introduction, l'auteur explique pourquoi Nostradamus a cru bon de prédire autant de faits historiques maintenant réalisés en occultant leurs dates, et quel était son objectif vis-à-vis de l'humanité, objectif aujourd'hui devenu d'actualité pour notre futur. Ce décodage daté est aujourd'hui rendu possible grâce à la récente reconstitution du Système de Cryptage Temporel imaginé rationnellement par Nostradamus et qu'il utilisa afin d'occulter les dates des faits qu'il prédisait.

04/2013

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Critique littéraire

Misère de la littérature, terreur de l'histoire. Céline et la littérature contemporaine

Roman de la misère du monde, prosaïsme de la vie ordinaire, dénonciation de la violence faite aux êtres et aux choses, autofiction - la littérature contemporaine se veut manifestes, ou presque. D'aucuns y voient un âge nouveau. Pour comprendre quand tout a commencé, Philippe Roussin a préféré la perspective à la saisie du détail, la pesée globale à l'anatomie d'une œuvre singulière. Il lui a paru que Céline offrait un parapet, du fait de son statut exorbitant, d'où embrasser le paysage littéraire contemporain. On ne trouvera pas ici une analyse des romans et écrits de Louis-Ferdinand Destouches, mais, à partir de Céline, l'étude du basculement qui fit que la littérature décida d'avoir pour objet celui même du politique en régime démocratique : la vie ordinaire et ses énigmes, le monde commun et le conflit de ses valeurs en partage. Entre médecine et littérature, entre prose et poésie, entre poétique et rhétorique, la chose se fit par la négation de la figure de l'écrivain campé hors du monde, par le refus du Grand Homme de Lettres confiné à une langue écrite, par l'irruption, en littérature, de la langue parlée, par le pamphlet en lieu et place du récit. Le rejet de la Rhétorique - des fleurs de la langue romanesque et de ses conventions -, la dénonciation de la misère de la littérature se firent au profit du recours à la transparence de la communauté des êtres - ce qu'il est convenu d'appeler, depuis 1793, la Terreur. Chemin faisant, c'est tout un pan du fait littéraire en France qui est éclairé - de Zola aux années soixante du siècle dernier. Aujourd'hui, on songerait plutôt à caractériser l'époque par la misère de l'Histoire et la Terreur d'une littérature attachée à dire l'opacité d'un monde sans perspectives, où l'individu s'englue dans son isolement. Inversion de la vision, accordons-le, mais la question demeure de mesurer ce qui, de Céline à aujourd'hui, s'est joué dans la littérature française.

02/2005

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Révolution française

Danton. Histoire, mythes et légendes

Georges Danton, exécuté en avril 1794 (germinal an II), place de la Révolution, est l'un des "trois hommes formidables" (Victor Hugo) qui dirigea la première république française, avec Marat et Robespierre, dans les rangs de la Montagne. Rarement un responsable politique aura été autant encensé par les uns, au moment du centenaire de 1789, puis accusé par les autres, entre 1910 et 1930. Les historiens "dantonistes" ont célébré l'homme de la Patrie en danger (août 1792), de l'abolition de l'esclavage (février 1794). Les historiens "anti-dantonistes" ont dénoncé les compromissions politiques et la vénalité de celui qui voulut "épargner le sang des hommes" alors qu'il avait participé aux massacres de septembre 1792 et à la mise en place de la Terreur, avant d'en être une de ses victimes, à 34 ans. Le présent ouvrage se propose de donner des clefs aux lecteurs pour comprendre qui fut finalement Danton. Dans un premier temps, il s'attache à restituer son histoire, entre sa naissance à Arcis-sur-Aube (1759) et la guillotine (5 avril 1794) : tour à tour agitateur Cordelier, ministre de la Justice, dirigeant du Salut public au printemps 1793, Indulgent avant son procès tragique. Ensuite, sont analysés les regards croisés de ses contemporains, amis, alliés ou adversaires, pour connaître l'homme, privé et public, son charisme et ses faiblesses. L'historien montre enfin comment les mythes de Danton, personnage hors du commun, ont été amplifiés par l'histoire, les médias, les arts, l'enseignement, l'opinion publique. Dépasser les procès d'intention, les légendes, noire ou dorée, de Georges Danton : tel est l'objet de ce livre, au plus près des archives, des témoignages, des coups d'éclat et des failles de cet homme qui incarna au plus haut point le destin de sa patrie, dans les avancées comme dans les contradictions d'une Révolution fondatrice.

09/2021

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Islam

Nana Asma'u. Un idéal féminin

Femme, Africaine, musulmane : trois identités fortes. Chacune, au cours de l'histoire, eut à lutter pour la reconnaissance de sa dignité et de son rôle dans le destin de l'humanité. Ces combats se poursuivent aujourd'hui et sont à l'origine de mutations importantes en divers lieux du monde. Le terreau est la société africaine dans laquelle l'islam s'est diffusé et qui a accueilli la nouvelle religion tout en maintenant des traditions également solidement ancrées, parmi celles-ci le rôle de femmes puissantes, traditionnellement soeurs des dirigeants, nommées à la tête de la communauté des femmes, maîtresses du culte, parfois collectrices de l'impôt, régentes en l'absence de leur frère, voire combattantes à leurs côtés. A l'aube du 19e siècle, une femme musulmane en Afrique subsaharienne fit de cette triple identité une puissance d'action telle qu'elle provoqua une onde encore ressentie plus de cent cinquante ans plus tard, au-delà même de son continent d'origine, de l'autre côté de l'Atlantique. Son nom : Nana Asma'u bint Shehu (Cheikh) Usman dan Fodio (1793-1865), princesse lettrée, écrivaine, femme combattante engagée dans le jihâd de l'éducation. L'écho de ce nom, par-delà les générations, résonne jusque dans des villages reculés du Soudan. Et a pu s'épanouir ce qui est aujourd'hui le principal héritage de Nana Asma'u, cet extraordinaire réseau d'éducation qui porta le savoir dans les villages les plus reculés au nord de l'actuel Nigéria, qui jamais ne fut interrompu malgré la période de la colonisation, et qui traversa l'Atlantique pour inspirer aujourd'hui des musulmanes américaines par un même idéal de connaissance, d'éducation et d'engagement social : le mouvement Yan Taru. Il convient donc d'inverser la logique d'une pensée : non pas femme, Africaine, musulmane, au 19e siècle, mais pourtant lettrée, écrivaine, engagée, puissante. Au contraire : lettrée, écrivaine, engagée, puissante, parce que femme, Africaine, musulmane, au 19e siècle.

06/2021

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Histoire des idées politiques

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Les droits de la femme et de la citoyenne

Livre conforme au programme du baccalauréat de la classe de première de la voie générale (année scolaire 2021-2022) La "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne" est publiée le 5 septembre 1791 dans la brochure "Les droits de la femme et de la citoyenne". Il s'agit du premier texte à réclamer l'égalité civile et politique des femmes par rapport aux hommes. Olympe de Gouges pastiche dans celui-ci la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" du 26 août 1789 proclamant que "la femme naît libre et demeure égale en droits à l'homme" . Ce texte s'inscrit dans la tradition de la philosophie des Lumières en élargissant aux femmes la notion de Droits humains posés dans le "Bill of rights" de 1689 (Grande-Bretagne), la "Déclaration d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique" de 1776 et la "Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" de 1789. Cette édition de qualité est la fidèle retranscription de l'intégralité de la brochure originale de 1791 déposée à la Bibliothèque nationale de France et contenant le préambule, la "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne" et le postambule. La présente édition a par ailleurs été enrichie de notes additionnelles de l'éditeur, d'une mise en perspective du texte et d'une présentation biographique de l'auteure ainsi que de ses oeuvres. Enfin, le livre s'achève sur la "Préface pour les Dames, ou le Portrait des Femmes", texte précurseur d'Olympe de Gouges, publié en 1788. Olympe de Gouges, femme politique et de lettres, est une pionnière du féminisme et une abolitionniste convaincue. Née en 1748, elle a été exécutée sous le régime de la Convention le 2 novembre 1793. Elle est un symbole de l'égalité des droit civils et politiques pour les défenseur. e. s des droits des femmes. L'intégralité des droits issus de la vente de ce livre sera reversée au fonds de soutien des femmes-auteures.

06/2021

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Littérature française

Mémoires de Sophie. Suivi de Amélie et Pauline, Romans d'émigration (1789-1800)

Claire de Kersaint, duchesse de Duras (1777-1828), a connu une grande célébrité de son vivant. Amie de Chateaubriand qui la nommait sa "soeur", elle a tenu, sous la Restauration, le plus important salon de Paris, y réunissant, sur fond de faubourg Saint-Germain, des savants (Cuvier, Humboldt, l'astronome Arago), des écrivains et des hommes politiques (Chateaubriand, Talleyrand, Lamartine, Benjamin Constant). Si madame de Duras, au cœur d'un contexte politiquement agité, a laissé le souvenir d'une grande dame supérieure à l'esprit de parti, elle doit également demeurer comme écrivain majeur. Ses romans lui ont valu une renommée européenne. Ourika et Edouard, publiés en 1824 et 1825, ont connu un immense succès. Son troisième ouvrage, Olivier ou le Secret, a fait scandale avant même de paraître. Abordant le sujet délicat de l'impuissance, il a suscité une intense curiosité, de Stendhal notamment qui y trouva le sujet d'Armance. On a réuni ici sous le titre Romans d'émigration, deux textes inédits : Mémoires de Sophie et Amélie et Pauline, rédigés en 1823 et 1824, et conservés dans des archives privées jusqu'à nos jours. Après la mort dramatique de son père, guillotiné en 1793 pour avoir refusé de voter la mort du Roi, Claire de Duras et les siens doivent quitter la France. L'exil constitua pour elle une tragédie, mais ce fut également une source d'inspiration féconde. Témoignages historiques de première main, ces Mémoires de Sophie sont une interrogation romanesque de l'émigration. Celle-ci fut-elle une erreur, une expiation, une faute ? Comment vivre ce bouleversement produit par la Révolution française et peut-on survivre dans un monde radicalement transformé ? Telles sont quelques-unes des questions posées dans ces romans écrits dans une langue qui tient sa perfection du classicisme et sa trame intime d'un sentiment prématurément romantique : Claire de Duras réunissait, selon Chateaubriand, "la force de la pensée de madame de Staël à la grâce du talent de madame de Lafayette". "Merveilleux compromis" ajoute Sainte-Beuve dans ses Portraits de femmes.

11/2011

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Histoire de France

Chouan et espion du roi

En 1793, la Convention décrète la "levée en masse". L'Ouest se soulève. De nombreux paysans s'équipent d'armes de fortune et commencent à organiser la résistance à ceux qu'ils appellent les "Bleus". Parmi ces hommes qui refusent de combattre pour la République et entendent rester fidèles au roi, se trouve Michel Moulin, fils d'artisan : très vite, se révélant habile meneur d'hommes et fin connaisseur de son bocage natal, celui que ses compagnons d'armes surnomment Michelot devient l'homme de confiance de Louis de Frotté, jeune général de l'Armée catholique et royale de Normandie. Les Mémoires de Michelot Moulin, publiés en 1893 et jamais réédités jusqu'à aujourd'hui, décrivent dans un style alerte l'organisation de la chouannerie, l'âpreté des combats et les délicates relations humaines au sein de ce monde clos. Après l'exécution de Louis de Frotté, tandis qu'il tente de réintégrer la vie civile, Moulin est arrêté et emprisonné au fort de Joux, en Franche-Comté, d'où il s'évade dans des conditions rocambolesques. Puis il parcourt l'Europe pour échapper à la police impériale et trouve refuge à Londres. Là, il découvre un autre monde, celui de l'émigration et de ses royalistes intransigeants. Et c'est à Londres que va commencer pour lui une nouvelle vie, celle d'espion au service du roi : envoyé en France pour préparer le retour des Bourbons, il livre ainsi un témoignage de première main sur les milieux interlopes des passeurs, des réseaux plus ou moins fiables, entre gendarmes, policiers et gardes-côtes. Le récit de Michelot Moulin est original à plusieurs titres : il est rare d'avoir, sur la guerre civile qui a ensanglanté les années 1790, le témoignage d'un homme sorti du rang ; il est également peu fréquent qu'un roturier, adhérant à la cause royaliste, nous livre ses impressions, parfois amères, sur le milieu de l'émigration ; il est enfin précieux d'avoir en un même récit, sur plus de vingt ans, les différents visages de la contre-Révolution.

01/2013

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Histoire de France

Victor Hugues. L'ambition d'entrer dans l'Histoire (1762-1826)

Né à Marseille dans une famille de commerçants aisés et mort à Cayenne, Jean-Baptiste Victor Hugues est l'un des conventionnels les plus maudits de son temps. Il incarne pourtant avec brio toute l'histoire de la Révolution française aux Caraïbes. En 1793, Robespierre l'avait nommé accusateur public à Rochefort et à Brest. L'année suivante, c'est en tant que commissaire civil qu'il fut chargé d'aller promulguer aux îles du Vent le décret du 16 pluviôse abolissant l'esclavage. Gouverneur de la Guadeloupe, il va combattre avec succès les Anglais, et déclarer, de sa propre initiative, la guerre aux Etats-Unis en menaçant le Congrès américain d'envahir la Virginie et la Caroline du Sud pour y soulever les Noirs ; fait peu connu en France, comme la plupart de ses morceaux de bravoure à Saint-Domingue et dans les Amériques. Il manquait un grand coup de sonde dans les recoins de cet homme sulfureux assoiffé de gloire et d'argent, osant tous les paradoxes, toutes les provocations, toutes les violences, pour servir le Gouvernement français, fût-il républicain, impérial ou royaliste. On découvre ainsi l'origine de ses parents, son adolescence à Marseille, ses activités de marin aux Antilles, de contrebandier à Bogota, de négociant au Port-au-Prince, de voyageur de commerce au Mexique, sa participation à la guerre d'Amérique, ou ses menées d'agent secret allant au rapport quotidien chez Talleyrand, avant que ce dernier ne le fasse nommer, en 1814, commissaire de Louis XVIII à la démarcation des limites entre la Guyane française et le Brésil. Cet essai biographique, fondé sur des sources d'archives inédites, permet de découvrir les multiples facettes d'un personnage étonnant, mais c'est aussi une réflexion sur la facilité prodigieuse dont font preuve certains individus afin de tirer le plus grand profit des phénomènes collectifs auxquels ils sont confrontés.

04/2017

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Histoire de France

Louis Pierre Dufaÿ. Conventionnel abolitionniste et colon de Saint-Domingue (1752-1804)

Louis Pierre Dufay est inconnu de la plupart des dictionnaires ou doté d'une brève biographie très erronée, par exemple la notice du Dictionnaire des conventionnels d'Auguste Kuscinski lequel écrivait très justement à son propos : «Les documents que nous avons consultés sur ce personnage... sont tellement contradictoires qu'il est bien difficile d'y démêler la vérité». On connaît mal sa vie avant son second voyage à Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti), qui se situe en 1792 et guère mieux son action à partir de l'an III. Devenu le collaborateur fidèle de Sonthonax et Polverel qui ont mis en place une politique antiesclavagiste dans un contexte particulièrement difficile de guerre raciale et étrangère, il a tout naturellement été l'ennemi des colons de Saint-Domingue attachés au maintien de l'esclavage. Les colons n'ont jamais accepté son élection en qualité de député de la partie nord de Saint-Domingue en septembre 1793, élection qui l'a amené, à la tête d'une délégation tricolore (Dufaÿ, Mills, Belley), après bien des péripéties, dignes d'un roman d'aventures, à emporter l'adhésion des députés de la Convention le 16 pluviôse an II (4 février 1794), et à entraîner ainsi le vote de l'abolition de l'esclavage. A partir de documents d'archives, essentiellement, conservés à Paris aux Archives nationales (dans les séries D III, D XVV, AF 7, F 12 et le Minutier central des notaires, par exemple), et de rares imprimés notamment à la Bibliothèque nationale, mais aussi aux Archives de la Seine, et aux Archives d'Outre-mer à Aix-en-Provence (en particulier pour l'état civil et les actes notariés de Saint-Domingue), l'auteur a reconstitué l'itinéraire de ce personnage. Le résultat est surprenant et très contrasté : il n'est ni le diable que décrivent les colons ni l'apôtre que soutiennent les abolitionnistes, même si l'abbé Grégoire le cite parmi «les hommes courageux qui ont plaidé la cause des malheureux Noirs et Sang-mêlés».

04/2015

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BD tout public

Les Aphrodites Tome 1 : Intrigante Agathe

Ecrit en 1793, Les Aphrodites est, à l’origine, un de ces romans « qu'on ne lit que d'une main » dont l’univers est une joyeuse débauche. En un siècle où les sociétés secrètes abondent, il fut un groupe de libertins, près de Paris, qu'on nommait "Les Aphrodites". L'auteur y place l'intrigue de son marivaudage et décrit ses contemporains en véritable humaniste: les hommes sont juge?s sur leur calibre et leurs performances, les femmes sur leurs qualités et leur expérience. Libertin donc, mais surtout hédoniste car Nerciat est aux antipodes de la morgue du marquis de Sade. Le Chevalier vient retrouver Mme Durut, sa marraine en matière de plaisir, à l'hôtel de rencontre pour nobles dont elle est l'intendante. Les retrouvailles, après quatre années, sont fougueuses. Comme la Duchesse se morfond dans l'attente du comte, en retard au rendez-vous donné, Mme Durut lui propose, après les services d'un jeune "jockey", de rencontrer le Chevalier qu'elle fait passer pour son neveu. Le retardataire sera de son côté retenu comme il se doit, à son arrivée, par l'adorable Célestine, une fringuante espiègle, à laquelle il ne saura résister. La Duchesse reprend ses esprits et oubliant soudain le plaisir obtenu avec celui qu'elle tient encore pour un roturier, crie au viol et menace de suicide. Mme Durut venue défendre son champion, est suivie par le Comte jaloux qui aussitôt exige des réparations. Elle doit alors leur révéler la condition d'un Chevalier déjà prêt à en découdre. Célestine vient enfin s'ajouter au tableau pour apaiser les passions, en rappelant au Comte ses propres incartades. Les cinq personnages se retrouvent autour d’un dîner de réconciliation qui tourne vite à la bacchanale. On l’aura compris, Les Aphrodites est une sorte de vaudeville, une histoire de placards où la langue fine du 18e siècle est mise en valeur par le dessin de grande qualité d’Emmanuel Murzeau.

01/2011

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Littérature française

Soljenitsyne en Vendée. 30 ans après...

Le 25 septembre 1993, il y a trente ans ! Deux siècles après la Révolution et la Terreur, l'ancienne province du Bas-Poitou commémorait le bicentenaire du soulèvement de 1793 pour défendre ses libertés. Une blessure mal refermée confessera Aragon. Une histoire, qu'enfant, Alexandre Soljenitsyne avait lue au point de vouloir traverser un jour la Vendée pour mieux la comprendre... Il a réalisé ce vou en inaugurant le Mémorial des Lucs-sur-Boulogne où l'un des pires massacres des guerres de Vendée a été perpétré. C'est ce voyage que nous évoquons dans ce livre, pour en comprendre le sens et en tirer les leçons. Philippe de Villiers, créateur du Puy du Fou, revient sur cet événement exceptionnel en compagnie de son ami diplomate, Dominique Souchet. Deux témoignages très émouvants. Hervé Louboutin, journaliste à l'époque et Benoît Castillon du Perron, grand lecteur de Soljenitsyne, complètent et ponctuent l'explication. Les vitraux de l'église des Lucs-sur-Boulogne appor- tent enfin une note criante de vérité à cette évocation poignante, porteuse d'espérance. AUTEUR Benoît Castillon du Perron, fils de la grande historienne Marguerite Castillon du Perron et familier de l'oeuvre de Soljenitsyne revient sur l'oeuvre et la vie de l'auteur de L'archipel du goulag. Philippe de Villiers, créateur du Puy du Fou et Président du Conseil général de la Vendée à l'époque nous explique ensuite comment il a accueilli durant quatre jours Soljenitsyne et son épouse dans sa maison familiale proches des Herbiers. Dominique Souchet, diplomate, à l'origine de la venue de l'écrivain russe, raconte les rouages de l'invitation envoyée aux Etats-Unis au dissident soviétique et les pourparlers qui suivirent pour le convaincre de venir en Vendée. Hervé Louboutin, journaliste devenu éditeur, qui couvrit l'événement in situ revient sur ces journées exceptionnelles qui marquèrent pour toujours l'histoire de la Vendée.

10/2023

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Terrorisme

Juger le terrorisme. Regards croisés de la criminologie, du droit et de l'histoire

Comment juger l'horreur ? Comment juger l'abomination ? Quel sort peut-on envisager pour les auteurs de ces crimes ? 30-33 : procès de Jésus de Nazareth. 1793 : la France définit le concept politique de la Terreur. 1800 : attentat de la rue Saint-Nicaise contre Bonaparte. 1893 : les "lois scélérates" contre l'anarchisme provoquent la controverse. 1970 : l'Europe met en place un arsenal juridique pour faire face à la menace terroriste. 1986 : la France tente une insertion dans son code pénal. 1990 : le terme s'applique au religieux. Des dizaines de milliers de victimes, de morts, de blessés ont été recensés dans le monde depuis deux siècles. Depuis 2012, les attentats terroristes en France ont causé la mort de 273 personnes et fait de nombreux blessés. Par ailleurs, 75 attentats ont été déjoués. Du procès Jésus aux sections spéciales, de la cour de sûreté de l'Etat aux juridictions spécialisées, Alain Bauer, Gilles Ferragu et Alexis Deprau croisent leurs regards sur les facteurs de l'évolution de la justice et sa faculté à juger des terrorismes. Trois prismes : le crime, le droit, l'histoire. Un livre décisif. Professeur de criminologie appliquée au Conservatoire national des arts et métiers et aux universités de Shanghai, New York et Pékin, Alain Bauer est l'auteur de nombreux ouvrages sur la criminalité, la guerre ou le renseignement dont l'ABC de la criminologie, aux Editions du Cerf. Docteur en droit de la sécurité et de la défense, titulaire du CAPA, juriste dans une institution publique, essayiste, contributeur pour des revues spécialisées en sécurité et défense, Alexis Deprau est l'auteur du Droit face à la terreur aux Editions du Cerf. Gilles Ferragu, ancien membre de l'Ecole française de Rome, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Paris-Nanterre. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont Histoire du terrorisme et Otages, une histoire.

04/2024

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Divers

Les yeux verts Intégrale

Le regard qui tue, une aventure fantastique par les auteurs de Peau d'Homme. 1793. Le vicomte Narcisse de Rougemont, en exil à Londres, est mandaté pour une mission de la plus haute importance : faire sortir le père Anselme de France, où la Révolution gronde toujours. Mais le jeune aristocrate va se trouver rapidement confronté à d'étranges phénomènes. Pragmatique, il refuse de se laisser déconcerter par des superstitions obscurantistes ! Pour peu que l'on garde " son flegme ", comme disent nos cousins britanniques, il est possible de trouver une explication rationnelle pour tout. Vraiment ? Même aux sorcières ? Même aux femmes à corps de félin ? Alors que son chemin croise celui de deux soeurs qui se disputent une même paire d'yeux verts, Le vicomte réalise que sa mission est de toute autre nature. Sa vie bascule quand il se retrouve à son tour, en possession de ces yeux maléfiques ! Commence alors une nouvelle vie pour Le Vicomte... mais les Anglais ne comptent pas en rester là. En compagnie de Mister Smith, un petit yorkshire à la langue bien pendue, ils sont prêts à tout pour récupérer le pouvoir surnaturel des yeux verts... Ouvrez grand les yeux pour redécouvrir la première collaboration d'Hubert et de Zanzim. Avant le succès de Peau d'Homme et une pluie de récompenses (200 000 ventes en France, plus de 15 prix), Les Yeux Verts, paru initialement en 2002, mêle avec brio poésie et onirisme. Conte fantastique à l'atmosphère singulière, il annonce les prémices d'un duo talentueux (Ma vie posthume, La Sirène des Pompiers et bien sûr Peau d'Homme...) et dévoile le style unique des deux auteurs, Zanzim travaillant ici en couleurs directes. En 2023, les éditions Glénat rééditent ce diptyque savoureux et y ajoutent des bonus conséquents, dont les prémices d'un tome 3 qui n'a finalement jamais vu le jour (14 planches finalisées, un story-board et un scénario complets).

10/2023

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Ordres et vie monastique

La voie de la miséricorde

"Elle avait mis du temps à le comprendre, et à l'admettre ; pour dire la vérité, elle n'en avait pas été contente tous les jours, il lui était arrivé de renâcler. Elle avait avancé néanmoins, sans épargner ses forces ni compter ses peines, guidée par l'amour qu'elle portait au Christ, et la certitude, dont aucune épreuve n'avait jamais triomphé, qu'elle pourrait toujours s'appuyer sur lui, qu'il ne la laisserait manquer de rien, quoi qu'il arrivât. Elle ne s'était pas trompée, et il ne l'avait pas trompée. Elle savait aussi, avec une clarté aveuglante, que son oeuvre représentait beaucoup plus qu'un refuge accordé à des femmes en détresse qui avaient rarement choisi la voie du vice et du péché sur laquelle elles s'étaient engagées. Thérèse n'avait pas travaillé à rendre de bonnes citoyennes à la société civile, comme l'assurait M. de Hercé autrefois, elle avait oeuvré à peupler le royaume des Cieux. Et c'était autrement important". Thérèse Agathe Rondeau naît le 6 octobre 1793 à Laval en Mayenne. Jeune repasseuse lavalloise, elle aspire à vingt ans à consacrer toute sa vie à Dieu. Sous l'inspiration de son père spirituel, en 1818, elle vient au secours de celles qu'on appelle "les filles perdues" , objets de mépris social, et abandonnées à leur misère et leur solitude. Son objectif sera humain et spirituel : leur rendre leur dignité et leur honneur d'enfant de Dieu. Son oeuvre, Notre-Dame de la Miséricorde, soutiendra des centaines de jeunes filles. Elle sera aussi le berceau d'une autre vocation : sainte Faustine, religieuse polonaise, à l'origine d'une dévotion à la Divine Miséricorde. D'une plume toujours élégante et précise, Anne Bernet nous plonge avec éblouissement dans l'épopée historique d'une belle âme de France au début du XIXe siècle. Anne Bernet est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages historiques traduits en une douzaine de langues, et spécialiste de l'histoire de l'Eglise.

11/2023

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Poésie

Cérès-Pauline. Poème à épisodes et saison unique 2016-2017

"A chaque fois qu'une enfance s'éloigne, un monde disparaît. Ou du moins se transforme. Car il n'est pas de temps humains qui se perdent. Il en est, peut-être, qui s'estompent, se gomment, se délitent... Le plus souvent, cependant, ils demeurent et continuent de nous constituer. Et nous les recherchons, comme Martin-André les recherche dans son recueil intitulé Cérès-Pauline, pour tisser maille à maille le fil de laine mémoriel, qu'il soit celui de la mère ou de la marraine. Et tout et tous dansent autour de celle qui avait été belle... d'une beauté singulière : la salle de vie illuminée, le bon morceau de beurre fondant, la grande mare comme une mer étale, mais également François et son drôle d'oeil, Gérard, Médor, et même les vaches quand nous partons le soir chercher les bêtes au pré... Ainsi, tout s'inscrit en jalon et repère pendant les vacances d'été, jusqu'au seuil de l'adolescence, dans la ferme. La petite histoire côtoie ainsi la grande, et le lourd tombereau à betteraves et poupées de maïs qu'on entasse au silo ressemble à s'y méprendre à celui qui, en 1793... charrie des hommes en chemise vers la funeste Veuve, place du Ralliement, à Angers. Quand t'es arrivé chez nous tu n'savais pas courir... dit Marraine à son filleul. Nous non plus, au début du texte ! Pourtant, la lecture achevée, comme le filleul hébergé, nous grandissons et acquérons le droit de veiller, d'écouter les cultivateurs et leurs histoires... Martin-André nous les raconte, ces histoires, avec maestria : il sait trouver les articulations pour décrire les situations, ainsi que les mots porteurs d'émotions. Ce sont deux "habiletés" qui font que le texte ne stagne pas dans la dimension personnelle, mais au contraire s'élève pour nous atteindre en profondeur. C'est là, dans ce texte, que se situe précisément la marque de l'universel, du moins son approche. Si l'on s'accorde à croire que la vocation d'un texte réside dans sa possibilité à toucher le plus grand nombre, le présent recueil de Martin-André relève d'une incontestable réussite." François Fasula, auteur.

03/2019