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Théâtre

Le jeu et la règle

Etre en société nécessite de "jouer le jeu" ! Avant l'invention de la parole, le jeu est au centre de la communication de nos lointains ancêtres, les primates. Le jeu entre dans la conversation quand les règles sont redéfinies dans la spontanéité de l'instant. Il permet d'adopter la perspective d'autrui. "Faire semblant" permet à l'enfant l'acquisition de l'attention et la régulation des émotions nécessaires au développement social et cognitif. Le genre, les identités ou la filiation articulent normes et ambiguïté, biologique et social. Les rites et les rituels sont à la fois des rapports sociaux et des jeux avec les dieux, des représentations et des métaphores du politique. Dans la Grèce antique, entre hasard et stratégie, les règles du jeu figurent l'ordre de la cité. Le jeu est au coeur des arts de la scène quand se croisent présence des corps, conventions, transgressions, imaginaires et attentes des spectateurs. En rassemblant les points de vue de chercheurs en littérature, histoire, sociologie, primatologie, linguistique, psychologie du développement, sciences et neurosciences cognitives, ceux de chorégraphes, metteurs en scène et auteurs, cet ouvrage pluridisciplinaire explore comment le jeu raconte la communication humaine et les sociétés. Avec les contributions de Adrien Meguerditchian, Guillaume Dumas, Sonja Kotz Sasha Waltz, Jochen Sandig, Emanuel Gat, Sylvie Richard, Edouard Gentaz, Véronique Dasen, Philippe Desan, Didier Galas, Alain Badiou, Jacques Moeschler, Rebekah Ahrendt, Vinciane Pirenne-Delforge, Chloé Dabert, Mondher Kilani, Thomas Jolly, Patrick Boucheron, Français Chaignaud, Nino Laisné, Sébastien Chauvin et Catriona Seth.

07/2019

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Anthologies

Désir de nuit. De Virgile à Jean Genet

Une anthologie originale par sa thématique et son ambition. La première du genre. Inspirées par la nuit, d'innombrables oeuvres ont célébré les charmes et les vertiges de ces heures qui voient les êtres danser, jouer, rêver, marcher, blesser, tuer, dormir parfois. Vouée à la littérature, à la poésie et au théâtre, cette anthologie propose un voyage inédit, de l'Antiquité gréco-romaine au xxie siècle, en France pour l'essentiel, avec des incursions aux alentours de l'Europe et vers des lointains plus exotiques... De la nuit amoureuse à celle des mauvais garçons, de la nuit fantastique à celle de la fête, tous les visages changeants de " cette fille au manteau étoilé " (Péguy) se côtoient dans cette fascinante traversée d'un autre imaginaire. Tendre est la nuit, comme l'écrivait Fitzgerald. Cette anthologie révèle une source d'inspiration encore plus étendue qu'on ne pouvait le soupçonner, inhérente à l'intimité de chacun d'entre nous. De la chanson, à travers Bashung, Bohringer, Léonard Cohen, Hallyday, dont les couplets sont autant de célébrations des sortilèges nocturnes, au cinéma à travers des films inoubliables, La Nuit du chasseur, La Notte, Les Nuits de la pleine lune, sans parler de la fiction romanesque illustrée ici par des textes rares ou plus célèbres, signés des meilleurs auteurs de la nuit - Aragon, Gary, Colette, Virginia Woolf, Pavese... Autant de plongées fascinantes et enivrantes dans un univers de sensualité, d'émotions, de transgressions, d'errances et de vagabondages qui traverse les époques, les continents, en préservant et renouvelant sans cesse sa magie particulière.

09/2021

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Philosophie

Le Lévite d'Ephraïm. Suivi de Le Livre des juges (chapîtres XIX-XXI)

" Ma lecture ordinaire du soir était la Bible ", nous dit Rousseau. Et en effet, le 8 juin 1762, il relisait les trois derniers chapitres du Livre des Juges, quand, dans la nuit, on organisa précipitamment sa fuite : l'Émile avait été condamné à être lacéré et brûlé, et l'auteur était " décrété de prise de corps ". Impressionné par sa lecture, il décida d'écrire Le Lévite d'Éphraïm. Le sujet de ce long poème en prose est atroce : des brigands, membres de la tribu de Benjamin, tentent de commettre le crime de Sodome sur la personne d'un Lévite. Celui-ci leur offre en échange sa femme, qu'ils violent et tuent. Pour faire prendre conscience de la gravité du crime, le Lévite démembre en douze morceaux le corps violé de sa femme, qu'il envoie aux douze tribus d'Israël. Une guerre punitive est menée et la tribu de Benjamin est exterminée. La vengeance est accomplie, mais c'est un grand malheur pour Israël puisqu'une des tribus est détruite. Après le temps de la vengeance, vient le temps de la régénération. Pour que renaisse cette tribu, les viols, les rapts, les sacrifices se multiplieront jusqu'à ce que l'ordre et la paix soient rétablis. Le recours à une violence démesurée met provisoirement fin aux innombrables transgressions du droit et de la morale. Ce récit méconnu, publié ici avec le texte biblique qui lui a donné naissance, propose une réflexion anthropologique et politique de premier ordre, susceptible d'éclairer la nature de la violence interne aux sociétés.

03/2010

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Histoire littéraire

Anciens et modernes face aux pouvoirs. L'Eglise, le Roi, les Académies (1687-1750)

Pour quoi et contre qui Anciens et Modernes se sont-ils vraiment affrontés ? Alors que la monarchie encadre la vie culturelle par la création d'institutions nouvelles comme les académies et le Bureau de la Librairie, ceux que l'on qualifie d'Anciens ou de Modernes cherchent moins à construire une unité de parti qu'à cultiver de mobiles nuances au sein d'un champ littéraire en pleine transformation où chacun entend se faire une place. La possibilité d'une littérature moderne, solidaire de la pensée d'un pouvoir autonome de la littérature, s'élabore au coeur d'une dialectique avec les pouvoirs politiques et religieux dont la subtilité et les évolutions peuvent éclairer la compréhension des enjeux de la Querelle dans son ensemble. Les articles réunis dans ce volume s'attachent à contribuer au renouvellement de l'approche critique d'un moment majeur de l'histoire intellectuelle. Ils proposent des lectures qui, sans majorer ni surdéterminer le clivage entre les deux partis, ni prendre à la lettre les scénographies polémiques face aux pouvoirs d'Ancien régime, montrent comment la Querelle permet au monde des arts et des lettres d'accéder à une certaine autonomie, en composant avec les éventuels antagonismes partisans mais sans s'y subordonner. Face aux pouvoirs, les acteurs de la Querelle ne tiennent pas un propos univoque ni un discours toujours assumé ou stable. Ce sont alors les contradictions de ces positions, leurs coïncidences inattendues ou leurs transgressions tacites qui permettent d'éclairer, plus subtilement que la partition des camps, la nature profonde de la Querelle.

03/2022

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Ecrits sur l'art

Surréalisme au féminin ? Edition bilingue français-anglais

Mouvement provocateur et dynamique, le Surréalisme déclenche au 20ème siècle un renouvellement esthétique et éthique. Les hommes ne sont pas les seuls à avoir rendu vivants ce courant et ses transgressions : de nombreuses femmes en furent des actrices majeures mais néanmoins mésestimées par les musées et minorées par le marché de l'art. Le Surréalisme offrit à celles-ci un cadre d'expression et de créativité qui n'eut sans doute pas d'équivalent dans les autres mouvements d'avant-garde. Pourtant, c'est souvent en s'appropriant et en étendant des thèmes initiés par les "leaders" du mouvement qu'elles exprimèrent leur liberté. C'est aussi en se dégageant de ce qui devint parfois une doxa surréaliste qu'elles s'affirmèrent. "Tout contre" le Surréalisme, c'est ainsi que l'on pourrait définir leurs positions diversifiées et complexes à l'égard du mouvement. Des années trente aux années soixante-dix, le "surréalisme féminin" forme des constellations éphémères, au gré de ralliements au mouvement souvent temporaires mais aussi d'amitiés qui se nouent hors de ce cadre. L'imaginaire de ces artistes n'est pas aligné sur celui des figures masculines du mouvement. Leurs pratiques, fréquemment interdisciplinaires - picturales, photographiques, sculpturales, cinématographiques, littéraires... - expriment leur volonté d'échappées belles au-delà des normes hétérosexuelles et des frontières géographiques. C'est une cartographie d'un mouvement éclaté et mondialisé que l'exposition esquisse en évoquant les foyers belge, mexicain, britannique, américain, praguois et français du Surréalisme que ces femmes ont enrichis, passant parfois de l'un à l'autre.

04/2023

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Ouvrages généraux et thématiqu

La Saintonge maritime au sortir de la guerre de Cent Ans

A la fin du Moyen Age, les campagnes maritimes saintongeaises sont sur une frontière à plus d'un titre : une frontière politique en cours d'apaisement avec la Guyenne anglaise au cours du xve siècle et une frontière en " falaise de la mer " face à un espace atlantique à la fois redouté du fait des transgressions marines et des descentes ennemies mais qui ouvre également de nouvelles perspectives aux marins saintongeais. A l'écart des grands centres urbains (La Rochelle, Bordeaux ou Saintes), cet espace rural, durement éprouvé par la guerre de Cent Ans, va entamer sa reconstruction en s'appuyant sur cette ouverture maritime qui lui apporte des ressources alimentaires (pêche à pied, pêche en mer, commerce...), des matériaux (matériaux de construction en particulier), de nouveaux arrivants qui viennent compenser les pertes démographiques et également une fenêtre pour s'insérer dans le commerce atlantique en plein essor. Sans parler " d'appel du rivage ", la reconstruction saintongeaise va être accélérée par cette assise littorale. La production en grande quantité du sel, un des produits phares du grand commerce, offre à cette ruralité maritime une ouverture internationale qui est une véritable aubaine en matière d'investissements et d'apports de devises dans un espace dépourvu de grands centres urbains. Sans atteindre le dynamisme des grandes villes-ports de La Rochelle et Bordeaux qui délimitent cet espace au nord et au sud, la Saintonge maritime parvient à une certaine aisance au début du xvie siècle, aisance qui contraste avec l'état de désolation de la première moitié du xve siècle.

06/2023

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Littérature étrangère

La Fin d'Alice

Elle a vingt ans à peine, habite chez ses parents, dans une banlieue cossue, mais elle ne semble pas heureuse, plutôt mélancolique, isolée, et surtout dévorée par un feu intérieur qu'elle dissimule à tous sauf à cet homme à qui elle a décidé d'écrire. Lui a cinquante-quatre ans, il purge depuis plus de deux décennies une peine de prison pour le viol et le meurtre sauvage d'une adolescente de douze ans. La relation épistolaire qu'ils nouent poussera la jeune fille, irrésistiblement attirée par un petit voisin de huit ans son cadet, à passer à l'acte. Tandis que la prédatrice se rapproche de sa proie, le prisonnier, tout en livrant le froid compte-rendu de son quotidien carcéral, dessine les contours de son propre parcours - d'une enfance avilie par une mère déviante à la naissance en lui de ce goût périlleux pour les toutes jeunes filles qui le conduira à la transgression suprême. Constamment sur le fil du rasoir, un roman dérangeant et superbement accompli qui a provoqué une énorme polémique lors de sa publication aux Etats-Unis. Les protagonistes en sont deux pédophiles, un homme qui purge une peine de prison pour l'assassinat d'une enfant, et une jeune fille invinciblement attirée par un tout jeune garçon... Un saisissant réquisitoire compassionnel sur la monstruosité à l'œuvre au cœur de l'âme humaine.

04/2013

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Littérature française

L'amitié

Ce recueil de Maurice Blanchot contient un choix d'essais critiques très variés. La naissance de l'art, son rôle historique, son universalité et l'illusoire pérennité que les musées assureraient aux "chefs-d'oeuvre" ont inspiré à Maurice Blanchot des essais sur les grottes de Lascaux, la psychologie de l'art de Malraux, les écrits de Georges Bataille et de Georges Duthuit. Claude Lévi-Strauss, Henri Lefebvre, Dionys Masolo, Karl Marx, Trotski entraînent l'auteur vers les problèmes de l'ethnographie, du marxisme, de la littérature et de la politique. De nombreux essais sont consacrés à des oeuvres de "fiction" (Louis-René des Forêts, Pierre Klossowski, Roger Laporte, Marguerite Duras), à des autobiographies ou à des témoignages (Michel Leiris, Robert Antelme, André Gorz), à des auteurs plus que jamais contemporains (Jean Paulhan, Albert Camus). On retrouve également une des préoccupations dominantes de Blanchot, le judaïsme, par une réflexion sur des oeuvres d'Edmond Jabès, d'Emmanuel Levinas, de Martin Buber et de Franz Kafka. L'Amitié s'achève sur le souvenir, l'oubli, de la mort de Georges Bataille. L'un des centres de ce livre qui n'a pas de centre : la mise en cause de la culture et la "transgression" que ne précède, au moins dans l'espace de l'écriture, nul interdit. Ici, il faudrait prononcer encore le nom de René Char.

10/1971

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Critique littéraire

Etre écrivain. Création et identité

S'interroger sur l'identité d'écrivain, c'est comprendre à quelles conditions un sujet peut dire : " Je suis écrivain. " À travers les thèmes de la subsistance matérielle et de l'engagement dans l'écriture, de la solitude et des liens avec autrui, de l'inspiration et de la publication, des modèles de vie et de la présentation de soi, ce livre tente de dégager la spécificité de l'écriture, et de la création en général, par rapport à d'autres types d'activités susceptibles de définir une identité. Il repose sur une trentaine d'entretiens avec des romanciers, des poètes, des auteurs de théâtre, que complètent des autobiographies, des journaux intimes, des correspondances. Dans la tradition d'une " sociologie compréhensive ", l'auteur reconstitue l'espace des possibles imparti aux écrivains et en dégage les " idéal-types ", ainsi que leurs critiques par les acteurs et leur mise en perspective par les historiens. On découvre alors que loin d'être homogène, l'identité d'écrivain comporte des dimensions multiples, voire contradictoires, tout en possédant sa propre cohérence. Nathalie Heinich prolonge ici ses précédents travaux, faisant de l'art un moyen privilégié d'explorer des problématiques générales - la reconnaissance et l'admiration, la transgression et l'interdépendance, l'identité et la profession - à travers lesquelles se dévoile peu à peu une sociologie de la singularité.

10/2000

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Philosophie

La suite de l'histoire. Actrices, créatrices

" L'émancipation des femmes a suivi deux chemins parallèles et distincts au lendemain de la Révolution française, et au commencement du débat démocratique : celui du "pour toutes' et celui du "pour chacune'. Le premier menait aux droits civils et civiques, citoyenneté, éducation, emploi, responsabilité individuelle, autonomie sociale. Le second ouvrait la voie à la liberté de créer, de penser, d'écrire, de partager avec les hommes les lieux de la jouissance intellectuelle et artistique. C'est sur le deuxième chemin, emprunté par ce livre, que j'ai voulu arpenter la suite de l'Histoire. La suite de l'Histoire, pour une femme artiste, ce n'est pas seulement la conquête de droits et la transgression des contraintes établies, c'est aussi la construction de pratiques nouvelles et le déplacement des repères obligés. L'égalité, c'est encore la liberté de trouver de nouvelles formes de création. Et c'est pourquoi, sans s'arrêter à l'identité sexuelle ou à la visibilité sociale, ce qui est en jeu, ici, c'est d'abord et avant tout leur production. " Geneviève Fraisse est philosophe, directrice de recherche émérite au CNRS. Ancienne députée européenne, elle est l'autrice de livres sur la généalogie de l'égalité des sexes et la problématique sexe/genre, tels Du consentement (Seuil, 2007, édition augmentée 2017), et La Sexuation du monde. Réflexions sur l'émancipation (Presses de Sciences Po, 2016).

09/2019

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Littérature française

Zébulon le monde

" C'est sûr, elle l'a eu trop tôt. Zébulon a toujours affiché cette vélocité de puce. Un ressort, une piafferie chronique, l'éclaireur intrépide qui met la troupe en danger. Sa tête à elle n'était pas formatée. Il a poussé gigolo, elle n'avait que des barrettes dans le cœur. Il a tapé au soupirail un jour de rouge à lèvres et de cheveux shampouinés de frais, qui se déploient en éventail sur la cambrure du dos. De longs cheveux que l'on finit pas lisser entre l'index et le pouce. Elle n'avait surtout pas voulu le voir venir, en tapinois. Faites comme si je n'étais pas là ! A quinze ans, une belle figure de petite blonde, tout sucre et tout boudoir, première clope maladroite à l'angle d'un bar, les talons calés crânement au mur, impossible d'entendre brailler les couches au coin de l'amour et des baisers ! " Zébulon est-il demeuré un avatar ? Mélanine, sa trop jeune mère, tient de la fée et de la sorcière. Ensemble, ils traversent le désert pour échapper à une humanité aux lois oppressantes. Cet amour maternel et filial mis à l'épreuve, Nathalie Potain nous invite à la partager avec une écriture toute entière au service d'une énergie jubilatoire de la transgression.

01/2006

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Essais

Amour et Psyché, passion du lien. Couple, famille, groupe, institution, lien social

Amour, haine, passion... La question du lien se pose tant dans le couple que dans la famille, le groupe, l'institution, le social... Le point sur une notion centrale. Le conte " Amour et Psyché " d'Apulée, décrit la rencontre amoureuse entre un dieu et une mortelle : une mère jalouse, des soeurs rivales, un fils sous emprise... désir et transgression sont au coeur du destin du couple mythique interdit. L'argument narratif du mythe nous invite à repenser avec ces deux signifiants – l'amour, et la psyché – la notion de " lien ". Les enjeux cliniques et conceptuels du lien se posent en thérapie tant dans le couple, dans la famille, dans le groupe que dans l'institution, et dans le lien social. C'est ici une perspective originale qui est recherchée, celle qui interroge la place des sentiments, des affects dans le lien. Des auteurs d'horizons conceptuels distincts envisagent l'actualité des questions cliniques du lien, de la périnatalité au grand âge avec la tendresse, de l'amitié aux passions radicales, du désamour parental à la haine. Qu'en est-il d'une psycho-anthropologie de la rencontre amoureuse, de l'influence des djinns invisibles, du pouvoir des filtres d'amour et aujourd'hui du cyber-amour pour des robots, ou des passions dans un lien de couple après la transformation transgenre d'un partenaire ?

02/2021

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Critique littéraire

Ionesco. Recherches identitaires

Ces monographies présentent les brillantes figures artistiques, culturelles et scientifiques, venues de tous les pays, faire de Paris au XXe siècle, le centre du monde et de la Modernité. Les Roumains de Paris est dédié à ces personnalités, originaires de Moldavie, de Transylvanie, ou de Valachie, dont l'œuvre novatrice, dans le génie et la transgression, au croisement des cultures, annonce l'homme européen de demain. Le sous-titre Recherches Identitaires caractérise pleinement l'étude de Matei Calinescu sur Eugen Ionesco. Né en 1909 en Roumanie, de père roumain et mère d'origine française, Ionesco a vécu son enfance en France, avant de retourner en Roumanie à l'âge de 13 ans, poursuivre des études secondaires et universitaires. Critique littéraire, poète, polémiste, romancier, le jeune écrivain roumain Eugen Ionesco, dont la première langue était le français - tout comme ses lectures - vivait de façon conflictuelle sa double identité culturelle, se sentant presque en exil dans son pays natal. Toute l'œuvre de Ionesco laisse transparaître tant le conflit d'identité - culturelles, linguistiques, politiques, religieuses - que le conflit psychologique entre l'amour envers une mère et une profonde ambivalence envers le père et le pays d'origine. De cette complexité résulte une œuvre où le comique et le tragique, le ludique, et le fantastique onirique, le scepticisme, et la quête religieuse s'entrecroisent de façon permanente dans une synthèse d'une grande originalité.

09/2005

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Littérature sud-américaine

Paul

"Il n'allait plus guère tarder à claquer comme un chien. Tout seul. La petite Chinoise n'était pas revenue lui apporter la soupe cuisinée par son père. Ou peut-être ne l'avait-il pas vue, en proie à ses accès de douleur et de delirium tremens. Il connut la faim, certes, mais sa peinture s'éclaircissait, elle respirait mieux. Une peinture qui respire est la plus grande réussite d'un peintre, car elle porte la vie ; il lui insuffle sa vie, sa respiration, les battements de son coeur, ses palpitations heureuses et ses craintes les plus profondes". Accablé par la maladie, sur une île paradisiaque de la Polynésie française, Paul Gauguin affronte les fantômes de son passé. Fiévreux et délirant, il se souvient de sa vie bourgeoise de financier avant que la peinture, devenue pour lui une passion, le pousse à tout quitter. Ce roman crépusculaire met en scène l'artiste en proie à ses ultimes visions et à ses derniers désirs. Zoé Valdés livre ici "son" Paul, rhapsodie intime où les voix du passé se mêlent, comme des litanies. L'écrivaine fait la part belle aux corps, aux sens, à l'intime, et poursuit sa réflexion autour de l'amour, la mort, l'exil, la création et bien sûr la transgression, autant de thèmes qui nourrissent son oeuvre.

08/2022

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Contes et nouvelles

Nouvelles d'une humanité en crise

Il devait comprendre qui était cet autre. Leur rencontre, le regard et les paroles échangés, avaient donné lieu à la signature implicite d'un pacte qui ne souffrirait aucune transgression. Un pacte signé du liquide sirupeux qui s'était échappé du corps de Charles Zondi, duquel on avait au préalable extirpé la vie au forceps, sans compassion aucune ; cet autre était un barbare". Voici un ensemble de nouvelles à chutes, plantées dans des mondes disparates et changeants, ayant toutes en commun d'aborder ces états d'âme terribles et indissociables que sont le désespoir et la résignation -et leurs antonymes l'espoir et la lutte-, la haine et l'amour, la peur et l'incompréhension. Ces courts récits pourront souvent paraître durs, ils empruntent tantôt à la science-fiction, tantôt au thriller policier, tantôt à l'héroïque-fantaisie, et se veulent être de ceux qui surprennent momentanément et touchent durablement. Ils sont le reflet des pensées tumultueuses qui, loin d'extraire tout optimisme, permettent parfois d'accéder à une certaine quiétude, transformation psychologique et physique partagée par les protagonistes qui y évoluent. Le souhait de l'auteur, Clément Zugetta, est que vous y voyiez le cheminement fantastique qu'il a tenté de tracer au travers des fondements de cet esprit humain si complexe et tortueux qu'il en est fascinant, et que vous preniez plaisir à en emprunter les sombres méandres.

03/2023

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Philosophie

De la guerre civile

Entre horreur et activité normale de l'État, la guerre civile, opposée à la guerre classique, est une absence remarquable de la philosophie politique. Or les convergences entre ces deux catégories hâtivement séparées apparaissent en creux chez des auteurs éloignés comme Machiavel ou Cari Schmitt. ou encore dans les problèmes posés par la recherche des limites, notamment chez les penseurs de la guerre juste, souvent contraints d'amender leur théorie. Guerre civile et guerre extérieure ont pourtant en commun la transgression et la désignation de l'ennemi. La démarche non historique, qui compare la guerre de Trente Ans, la Commune et la guerre d'Espagne, révèle la dialectique entre guerre tolérable et guerre intolérable. Les enjeux se font sociaux et surtout politiques. La guerre civile, interne, partisane, rejoint la guérilla, tandis que les guerres étrangères ne sont pas exemptes de risques internes. Comment déterminer si la guerre du Péloponnèse, la guerre de Sécession ou la guerre d'Algérie sont des guerres internes ou externes ? La guerre civile, mal politique absolu, oblige la philosophie à revenir sur l'irrégularité totale ou partielle, et à considérer les intermittences d'un droit de la guerre parfois évanescent. L'articulation entre l'essence transgressive de la guerre et la loi que l'on se donne permet de comprendre le politique comme une conjuration répétée de la guerre intérieure.

11/2009

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Littérature française

Vivre en herbe

Dans l'Italie des années trente, au coeur d'une grande propriété familiale, non loin de Modène, l'enfance de Bona Tibertelli de Pisis ; les rêveries entêtantes d'une petite fille dont la vie serait plus douce si son père ne répétait à l'envi qu'il l'aurait voulue garçon et qui comprend très tôt que le sexe est une voie rebelle par laquelle s'initier aux mystères du corps et de la nature. Ce sont les jeux de Bona avec ses frères et sa soeur dans la villa de Formiggine, ses rencontres avec son oncle, le peintre Filippo de Pisis, Angiolino le jardinier, Maria la petite paysanne ou la Signorina Sassi, une préceptrice, c'est aussi une expérience intime de la transgression et de la provocation, qui vont initier l'enfant au monde et à son étrangeté. Avec les années sombres, la guerre et l'effondrement de la fortune familiale, s'installe la nostalgie de l'enfance, et c'est la mort de son père, en 1945, qui referme la première vie de Bona. Mais, entre-temps, sous les bons auspices de l'oncle Pippo, s'est affirmé le destin de celle que son mari, l'écrivain André Pieyre de Mandiargues, appellera la "peintresse" . "De tous les silences qui recouvrent chaque prise et chaque perte de conscience d'un enfant, naît un artiste".

10/2001

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Critique littéraire

Le regard d'Orphée

L'histoire est digne d'une légende. Un petit garçon de Quassabine (Syrie), né près d'Ougarit, où demeurent les traces de la première écriture, devient poète et choisit le nom d'un dieu païen, Adonis. Cet entretien évoque toutes les facettes du poète, ses années d'apprentissage, sa vie au Liban, ses liens avec de grands poètes français comme André du Bouchet, Alain Bosquet, Jacques Prévert ou encore Henri Michaux. Il retrace son parcours littéraire depuis la création de la revue Shi 'r (Poésie), qui lui permit d'affirmer son génie et de contribuer à la modernisation de la poésie arabe, jusqu'à l'analyse des éléments pré-socratiques et nietzschéens de sa pensée. Adonis rompt en effet avec le système platonicien, qui désigne le corps comme tombeau de l'âme, et rétablit le corps et la chair. Mais on le sait aussi rebelle, poète de la révolte, et c'est en homme libre qu'il aborde également des thèmes comme l'orientalisme, la question de la femme, l'érotisme, la transgression, l'exil, la religion. La forme de l'entretien ne pouvait pas mieux convenir qu'à cet homme au contact duquel on comprend immédiatement que la pensée est, par essence, mouvement. Le jeu des questions et des réponses, des arguments et des doutes bouscule alors les idées préconçues, les a priori, les dogmes.

05/2009

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Histoire de France

1940-1945, années érotiques. L'occupation intime, avec 1 DVD

Les événements qui marquèrent la France entre 1940 et 1945 demeurent, soixante-dix ans après, présents dans la mémoire et l'imaginaire des Français. Vues sous l'angle des moeurs, ces années troubles racontent une tout autre histoire que celle habituellement enseignée ou dont on préfère se souvenir. Qui se serait douté qu'à la France vaincue et humiliée répondrait le développement d'une sexualité de guerre débridée et un goût de la fête particulièrement marqué ? Et que l'ordre moral, de Vichy à la Résistance, chercherait à restaurer une autorité patriarcale mise à mal par la débâcle de 1940 et l'Occupation ? Dressant une fresque magistrale, qui couvre aussi bien l'histoire politique, littéraire, cinématographique que la chanson, la mode ou les faits divers, l'auteur révèle la face cachée de l'Occupation : une relecture vertigineuse de cette période, illustrée par une iconographie d'une richesse inégalée et pour une large partie inédite. Un DVD inédit et exclusif est offert avec cet album : le documentaire amour et sexe sous l'occupation, par les réalisateurs d'apocalypse, Isabelle Clarke et Daniel Costelle. Amour et sexe sous l'Occupation interroge le mystère brûlant des relations intimes en temps de guerre et explore ces années de chaos où la proximité avec la mort a renforcé l'aspiration au bonheur individuel, au plaisir et à la transgression.

09/2011

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Décoration

Grandes cornes et hauts atours. Le hennin et la mode au Moyen Age

Grandes cornes et hauts atours, le hennin et la mode au Moyen Age. Plus que toute autre grande coiffe, le hennin est considéré comme l'attribut vestimentaire féminin caractéristique de la fin du Moyen Age. Qualifié au XVe siècle de coiffe "oultrageuse", "laide" et "ridicule", il est perçu comme un symbole de vanité et de vacuité des biens matériels, mais plus encore comme une transgression à l'ordre établi. Vivement condamnées par les pouvoirs religieux et civils, ces coiffes sont désignées par les moralistes et les prédicateurs comme les stigmates du diable, la attributs des prostituées et des femmes hérétiques et comme des étendards de la bestialité. Les sources écrites du XVe siècle, romans, chroniques, sermons mais aussi peintures, enluminures et sculptures ici rassemblées par l'auteure, lui ont permis de construire et de mener une démonstration qui place ces "atours à cornes" au coeur des débats religeux et sociaux de la fin du Moyen Age. Dans cette étude, qui va bien au-delà d'une approche strictement formelle et iconographique, Alix Durantou livre le résultat d'une recherche passionnante qui lui a fait interroger origines possibles de ces éléments de l'habillement médiéval, revoir les dénominations imprécises qui les avaient jusque-là qualifiés et toucher ainsi à l'histoire des mentalités, du goût et des sensibilités.

05/2019

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Littérature française

Portrait nu

Christine Aventin est lectrice de Bataille : l'acte sexuel est une expérience de la transgression tout comme l'écriture est une pratique transgressive du langage. Elle est aussi lectrice de Jelinek : Il ne peut y avoir de langue spécifiquement féminine du plaisir et de l'obscénité, parce que l'objet de la pornographie ne peut développer de langue qui lui soit propre. C'est dans cet interstice qu'elle a écrit Portrait nu, un roman qui impose autant qu'il réfute la possibilité de faire un récit à partir d'une expérience pornographique au féminin, c'est-à-dire de donner la parole à l'objet sexuel au moment précis où il en est fait usage. Il en résulte non un texte de plaisir - travaillé en vue d'une pratique confortable de la lecture -, mais un texte de jouissance dont la lecture nous met dans un état de perte. Christine Aventin a connu à quinze ans son quart d'heure de gloire, avec un roman dont le titre lui échappe. Elle en est toujours restée un peu gauche : un écrivain contrarié. Portrait nu a paru pour la première fois en 2005 aux éditions du Cercle. A disparu presque aussitôt dans un dépôt de bilan. Le revoici, comme le furet de la chanson, accompagné de la nouvelle inédite La mort quand elle veut qui en éclaire la genèse.

02/2018

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Littérature étrangère

L'encre vive

Marie King a cinquante-neuf ans, est fraîchement divorcée, et mène une vie assez conventionnelle dans un quartier résidentiel de Sydney. Maintenant que ses trois enfants ont quitté le foyer, elle consacre la majeure partie de son temps à l'entretien de son jardin. Elle boit peut-être aussi un peu trop... Mais elle n'a pas réduit son train de vie fastueux, ses économies s'amenuisent et elle est bientôt contrainte de mettre en vente la maison "familiale". Un soir, après avoir pris quelques verres en ville, Marie entre dans un salon de tatouage. Elle en ressort moins d'une heure plus tard avec une rose dessinée sur l'omoplate. La transgression, le sentiment de se libérer du monde corseté et étouffant dans lequel elle a toujours vécu l'électrisent. C'est le premier tatouage d'une longue série, et le début d'une amitié avec Rhys, une jeune artiste qui lui fait découvrir une autre facette de Sydney et une nouvelle culture. Confrontés au changement soudain de personnalité de leur mère, les enfants de Marie s'inquiètent. Ses amis des beaux quartiers, eux, ne la comprennent plus. Qu'importe, elle n'a plus les moyens — ni l'envie — de frayer avec eux. Et rien ne l'empêchera de reprendre le contrôle de son existence.

03/2019

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Littérature étrangère

Contes du Nord

Un univers fantastique Inspiré de l'édition originale de 1919 conservée à la Réserve des livres rares, cet ouvrage richement illustré nous conduit dans un univers peuplé de trolls, de fées, de princes et de princesses à l'exotisme paradoxal : celui du givre et des neiges... Ici, le feu couve sous la glace... Des textes délicieusement terrifiants Cette publication offre au lecteur de tous les âges des textes puissants qui racontent le désir, l'interdit, la transgression, la quête initiatique, l'amour, la mort, l'éternelle histoire des humains et leur soif éternelle d'histoires... La puissance évocatrice des illustrations Des illustrations de Kay Nielsen renforcent encore la puissance de ces récits par une attraction indicible, diffuse, souterraine, d'autant plus étrange que chacune d'elles convie, avec l'effroi, la sensualité la plus raffinée, la plus délicate. La palette de l'artiste décline les passions humaines venues du froid en magnifiant les bleus, les gris et les blancs, évocateurs du froid, de la glace et de la neige. Une préface de Pierre Péju, très personnelle L'écrivain Pierre Péju s'empare ici du sujet dans une préface qui mêle une grande sensibilité littéraire à ses propres souvenirs d'enfance. Pierre Péju retrouve en effet, et nous le fait partager, le même émerveillement que lorsque, petit garçon, il lisait les Contes du Nord dans l'édition originale.

10/2015

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Revues de psychanalyse

Psychanalyse N° 49 : L'argent

L'Homme aux rats nous offre une première vue, toujours pertinente, sur l'argent. Il est la merde à la place des yeux d'Anna Freud, ce que Freud interprète comme le voeu d'épouser sa fille non pour ses beaux yeux, mais pour de l'argent. Quant aux rats (Raten), grâce à leur homonymie avec l'acompte (Ratten), ils permettent à cet analysant d'espérer solder, avec une monnaie-rat, sa dette à l'endroit du père. Deux faces donc : le voeu incestueux du sexe avec Anna, mais amendé par une conjuration de cette transgression, dès lors que son motif n'est pas la libido mais la soif d'argent. Chez Lacan, le mathème du discours capitaliste donne à lire une promesse qui retentit comme la phrase sinistre : "Enrichissez-vous ! " Telle est sans doute la supériorité du capitalisme. On ne trouve ni dans le féodalisme ni dans l'esclavagisme une phrase du genre : "Tous nobles ! Tous maîtres ! " A partir de ces prémisses, plus rien n'interdit de peser l'argent, y compris dans la pratique analytique, à l'aune de sa valeur : usage ou échange. Ni non plus, puisque manifestement l'argent concurrence le sexe dans une conception cynique de l' "éthique" , de se demander si, à jamais, les centi-milliardaires vont écumer nos vies.

04/2022

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Critique

Michelet hors frontières

Ce cahier entend reprendre la réflexion sur un auteur dont on réduit à tort l'oeuvre au "schème national". Michelet, en tant qu'écrivain, se joue des frontières entre les formes et les types d'écriture. Mais sa pensée historique et politique est, elle aussi, labile, construisant et déconstruisant le modèle de la nation, lorsqu'elle s'élargit à l'échelle de l'Europe et du monde ou qu'elle prend en compte le local, le périphérique et l'excentrique. Ancrée dans une épistémè romantique qui dépasse largement les bornes de la France, nourrie de la lecture des savants et des théoriciens de toute l'Europe, aspirant à la fraternité des peuples, actualisant celle-ci par un très large réseau de relations internationales, l'oeuvre de Michelet est constamment animée d'un double mouvement : identification de frontières, de seuils, de délimitations - en fonction de quoi se marquent le devenir et le travail du sens -, mais aussi franchissement de ces frontières, remise en cause des seuils, transgression des limites - en fonction de quoi l'interprétation chemine sans jamais se figer dans l'idéologie ou la doctrine. C'est à partir de l'examen de ce débordement des frontières, tant épistémologiques que géographiques ou littéraires, que les textes ici réunis explorent les écrits d'un penseur qui joua un rôle majeur dans la constitution des sciences humaines actuelles.

03/2021

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Histoire des femmes

Clio N° 52/2020 : Abuser/Forcer/Violer

Ce numéro 52 traite des violences sexuelles sur la longue durée de l'Antiquité au Mouvement Me Too. Il est centré sur les violences inter-individuelles, commises hors d'un contexte guerrier ou politique clairement établi. Les définitions juridiques des atteintes sexuelles fluctuent suivant les époques et diffèrent d'une culture humaine à l'autre. Les seuils de tolérance sont variables, et une échelle de gravité est définie selon la nature de l'atteinte, l'identité des coupables et celle des victimes (âge, sexe, statut). Certains gestes ne sont, à certaines époques, considérés ni comme violents ni comme sexuels. Le numéro s'intéresse au traitement juridique, social, culturel et politique des violences sexuelles, au sort des victimes, entre prise en charge et rejet, à celui des coupables qu'ils soient désignés, contraints voir châtiés, ou protégés. L'accent est mis sur les articulations entre histoire du genre et histoire des violences sexuelles, question qui renvoie, à chaque époque, aux normes de la masculinité et de la féminité intégrant la contrainte et/ou la violence dans l'exercice de la sexualité, qu'elle soit hétérosexuelle, homosexuelle ou pédosexuelle. Il convient de savoir si, à une époque donnée, la violence sexuelle se place en continuité avec les autres formes de la domination masculine ou si elle est une transgression de la masculinité "ordinaire" ou idéale telle que définie socialement.

02/2021

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Cinéastes, réalisateurs

Catherine Breillat, "Je ne crois qu'en moi" - Entretien avec. Entretien avec Murielle Joudet

Catherine Breillat n'a jamais raconté qu'une seule histoire : la sienne, celle d'une jeune fille interdite d'existence qu'on aura, dès l'enfance, coupée en deux, écartelée entre son cerveau et son sexe, marquée par la honte d'être née femme. Elle est devenue cinéaste à une époque où choisir cette vocation consistait à désobéir à tout le monde. Depuis son premier film, Une vraie jeune fille (1975), jusqu'à L'Eté dernier (2023), elle filme pour reprendre ce qu'on lui a volé, pour explorer ce qu'elle appelle l' "infilmable" : cette inépuisable zone grise du féminin où honte, transgression, volupté, dégoût et quête de soi s'entremêlent jusqu'à se confondre. Son oeuvre formule un lancinant "Connais-toi toi-même" , un voyage spirituel qui, pour ses héroïnes, s'articule comme une guerre ouverte avec l'autre sexe. Parler avec Catherine Breillat et l'écouter, c'est obtenir des réponses qui tiennent autant de la leçon de cinéma que de la survie. Murielle Joudet est critique de cine ? ma. Elle a pre ? ce ? demment publie ? Isabelle Huppert - Vivre ne nous regarde pas (Capricci, 2018), Gena Rowlands - On aurait dû dormir (Capricci, 2020), La Seconde Femme - Ce que les actrices font à la vieillesse (Premier Parallèle, 2022) et coe ? crit Hitchcock - La Totale (E/P/A, 2019).

09/2023

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Rock

Rock'n'Foot. Deux passions populaires, deux univers voisins

Les deux passions - rock et foot - sont voisines et les deux univers se sont souvent rejoints à travers les fans et les supporters qui sont parfois les mêmes ; souvent les mêmes, au moins outre-Manche. Deux passions singulières et prenantes qui laissent exprimer la révolte, une certaine fascination pour la violence et le goût de la transgression ; la ferveur et l'attrait pour l'outrance, pour l'outrage. Deux univers qui se rencontrent à la faveur d'enfances émerveillées et d'adolescences tourmentées, et se poursuivent à l'âge adulte, à peine atténuée à peine émoussée. Il ne s'agit pas là d'une démonstration - quel intérêt - mais de rapprochements qu'on espère pertinents et convaincants. En espérant à tout le moins que ces pages, coloriées aux différentes teintes des maillots et sonorisées au son des différents groupes de rock évoqués pour l'occasion, auront pu faire honneur à la fois aux gloires du football et aux légendes du rock, tout uniment ; la figure emblématique de toutes ces légendes pouvant être incarnée par celle du grand Georgie Best, à lui seul représentant en majesté de la grâce du football et de la subversion du rock. Gloire lui en soit rendue, par-delà des nuages ronds comme des ballons et sous l'acclamation des foules enthousiastes. Partout et pour toujours.

06/2022

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Violence

La sociocriminologie. 2e édition revue et augmentée

Deuxième édition revue, enrichie et actualisée d'un classique de la sociocriminalité, cet ouvrage incontournable a servi depuis prés de vingt ans à former maints étudiants aux principaux aspects de la pensée sociologique sur différentes réalités liées à la criminalité, aux criminels et aux conduites culturellement associées au crime. S'appuyant sur les travaux fondamentaux de la sociologie, tels que l'opposition entre holisme et individualisme ou celle entre les théories du consensus social et les théories du conflit, l'auteur présente les éléments essentiels pour comprendre le phénomène et les concepts de base de la sociocriminologie et pose des questions pertinentes. Quel est l'effet des médias sur notre conception de la criminalité, du rôle de la police et du "bon" citoyen ? Comment évoluent les codes pénaux ? Quelles sont les activités quotidiennes des policiers ? Quel est le rôle de l'Etat et des institutions dans la définition, la prévention et la répression des actes criminels ? Il explique clairement la notion de subjectivité et montre son importance lorsqu'il s'agit de comprendre l'attitude des individus face aux normes et à la transgression de celles-ci. En étudiant les réactions des individus, des groupes, de l'Etat et des institutions face au crime, le sociocriminologue contribue finalement à définir le cadre sociétal dans lequel nous évoluons.

06/2022

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Littérature française

Ennemi de Dieu

Téhéran. Après 2 764 jours passés en prison, un condamné à mort en sursis retourne à l'appartement où il a vécu avec sa femme et tente de reprendre le cours de son existence. Avide de recouvrer sa liberté, il est pourtant confronté à de multiples obstacles qui l'en empêchent : son statut d'Ennemi de Dieu, qui l'oblige à pointer chaque veille de vendredi au ministère des Renseignements, le sentiment d'être instrumentalisé par des clans antagonistes, mais aussi sa vie conjugale dévastée, ses remords dus aux délations qu'il a commises en prison afin d'assurer sa survie, enfin ses efforts désespérés pour se réhabiliter aux yeux de ses proches. Plongée saisissante dans l'univers implacable de la dictature iranienne, ce roman nous entraîne dans les méandres d'une société corrompue où le pouvoir cherche, au nom de la religion, à contrôler les citoyens sans toujours y parvenir, où les relations humaines sont soumises aux lois strictes de la charia, où les réseaux de contrebande et les services de renseignement se croisent et se superposent de façon inextricable... Amour, adultère, désir, passion équivalent alors à autant de transgressions passibles de mort. Pour échapper à l'horreur de cette gigantesque prison, le héros ne dispose que de son imagination. Survivre à la réalité ne devient possible qu'à travers le roman et la poésie... Seuls les mots et les métaphores sont capables de faire tomber les murailles de cet univers restitué par Sorour Kasmaï avec une puissance romanesque qui démontre aussi la force et la vitalité de la littérature face aux pires tyrannies.

03/2020