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BD tout public

Hergé, le feuilleton intégral. Volume 11, 1950-1958

Au départ, Tintin c'était un feuilleton. Les albums ne sont venus que plus tard et n'avaient pas du tout été prévus, racontait Hergé. C'est cette version originale des Aventures de Tintin, mais aussi de Quick et Flupke et de Jo et Zette, que propose la présente collection. On y découvrira pour la première fois l'intégralité des bandes dessinées d'Hergé telles qu'elles furent publiées dans Le Petit Vingtième, Cours Vaillants, Le Soir et le journal Tintin, ainsi que toutes les créations graphiques qui s'y rapportaient (couvertures, bandeaux-titres, illustrations...) Ce captivant retour aux sources permet de redécouvrir l'oeuvre d'Hergé dans la fraîcheur du moment de la création. Lors de la publication en album, son souci de perfection conduisait en effet Hergé à apporter d'importantes modifications à ses histoires : il redessinait certains passages, supprimait des images, parfois des planches entières et, à compter de la création du journal Tintin, en changeait systématiquement les couleurs. En fin d'ouvrage, trois postfaces illustrées de nombreux documents inédits viennent enrichir le regard : Benoît Peeters évoque la vie et le travail d'Hergé, Jean-Marie Embs se penche sur les sources et le contexte historique de chaque aventure, Philippe Mellot présente les activités et publications d'Hergé au jour le jour. Reprenant les bandes dessinées parues dans la presse entre avril 1925 et avril 1976, les 12 volumes de la collection Le Feuilleton intégral s'adressent à tous les passionnés de l'oeuvre d'Hergé. Entre 1950 et 1958, le monde change... et le créateur de Tintin modifie ses méthodes de travail en créant les Studios Hergé. De la conquête spatiale (Objectif Lune, On a marché sur la Lune) à l'esclavagisme moderne (Coke en stock) en passant par la guerre froide (L'Affaire Tournesol), les aventures de ses héros reflètent et devancent l'actualité de leur temps.

11/2015

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Science-fiction

Pellucidar Tome 3 : Tanar de pellucidar

Paru initialement en 1929, Tannar de Pellucidar est le troisième tome d'un autre Cycle, celui de Pellucidar qui comprend six volumes. Sa première publication en français date de la fin des années 1960. Dans ce cycle, la Terre est une sphère creuse dans laquelle se trouve le continent de Pellu­cidar. Ce sont le prospecteur David Innes et son compagnon, l'inventeur Abner Perry, qui découvre par hasard ce continent intérieur. Jason Gridley, jeune Californien passionné de radio, reçoit un jour un appel de détresse d'Ab­ner Perry provenant de Pellucidar qui lui résume la situation : un peuple inconnu de pirates, les Korsars, a envahi une partie de l'Empire de David Innes. Lequel a envoyé une armée pour les contrer. Mais les Korsars, bien que battus, ont fait des prisonniers dont Tanar, fils de Ghak le Chevelu, roi de Sari. David Innes organise une expédition pour tenter de les secourir. À bord du bateau pirate, Tanar fait la connaissance de Stellara, la fille du Cid, le chef des pirates. Ils parviennent à s'enfuir au cours d'une tempête et seront tout à tour victimes, lors de leur errance à travers Pellucidar, des pirates Korsars lancés à leurs trousses et des divers peuples qu'ils vont rencontrer : dans l'île d'Amiocap, d'où vient la jeune fille (qui y retrouve inopiné­ment son vrai père Fédol, un chasseur amiocapien), dans les grottes des Coriopis qui s'em­parent d'humains pour les dévorer, dans l'île de Hime, où ils sont repris par les Korsars. Là, ils découvriront que David Innes est également prisonnier des pirates... A la lecture du message, Jason Gridley décide donc de partir au secours de David Innes... Edgar Rice Burroughs, né à Chicago (1875-1950), est plus connu aujourd'hui comme le créateur des aventures de Tar­zan. Pourtant les oeuvres de science-fic­tion de ce grand précurseur dans le genre planet opera (Cycle de Mars, de Vénus, de la Lune, de Pellucidar) méritent am­plement d'être redécouvertes.

01/2017

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Football

Numéros 10. Les plus grands meneurs de jeu parisiens

Les enfants dans la cour d'école veulent tous être attaquants. Marquer. Célébrer. Tous ? A Paris, les enfants rêvent d'autre chose. 10. Numéro 10. Le jeu. Le geste qui efface les lignes et illumine les coeurs. Le créateur, le prophète, le solitaire qui, d'une feinte, d'une prémonition, transforme un match en une prière exaucée. Les numéros 10 sont des égoïstes lumineux, des électrons insoumis, des étoiles dans nos yeux parisiens. Depuis 1970. Depuis toujours donc. Dogliani. Dahleb. Leonardo. Valdo. Rat. Okocha. Gallardo. Nenê. Pastore. Et Neymar. Et Ronaldinho. Et Susic. Strike ! Au PSG, on a choisi. La beauté du geste avant la réalité. La magie plutôt que le pragmatisme. Le livre fiévreux de Grégory Protche, déjà auteur de Je suis né la même année que PSG et contributeur du site www.virage.paris, raconte cette histoire. Une belle histoire, gorgée de miracles et de temps suspendu, d'actions indélébiles et de reconnaissances éternelles. A Paris, les numéros 10 sont des héros, des incompris, des souvenirs tatoués à l'âme, des Ulysse ayant défié tous les océans pour rejoindre le seul Club capable d'aimer parfois jusqu'à la folie leur poésie sans drapeau blanc. Le titre de Michéa, Le plus beau but était une passe mériterait presque d'être gravé sur les murs du Parc des Princes. La victoire est une chose aléatoire. Presque futile. Cette passe qui déchire nos ténèbres, cette mystification technique qui ravive en chaque supporter la part d'enfance sauvage et pure, n'est-ce pas exactement cela le football ? Il n'y a que des numéros 10 dans la team de Gregory Protche, lui qui continue d'aller régulièrement s'assoir au Parc depuis 1977. Ces pages peuvent parfois donner le vertige. Ce n'est pas un best-of. C'est notre légende qui revit ici. Notre Odyssée. Michael Jackson a un jour chanté au Parc. Il ne manque que lui dans ce livre qui rend fier et qui ravive la passion.

04/2021

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Thèmes photo

Auctus Animalis. Prix Swiss Life à 4 mains

Auctus Animalis (animal augmenté) Au croisement de la science et de la magie, Auctus animalis raconte l'expérience d'un biotope crée par une société parallèle au XVIIIe siècle sur l'île de Kyramide. Cet étonnant bestiaire associant histoire et anticipation, mémoire et science-fiction révèle une collection de créatures inspirée d'une nature repro­grammée par les biotechnologies et certaines mythologies : panthère au pelage luminescent, papillon créateur de silence, oiseaux sculpteur de nuages... La composition musicale qui joue avec cette galerie de portraits donne à entendre des sons hybrides qui résonnent avec l'univers de ces néo-êtres. Auctus animalis est une fable qui fait l'experience de nouvelles relations possibles avec la nature. Auctus Animalis, un bestiaire surréaliste et futuriste. Entre histoire et anticipation, mémoire et science fiction. La série se situe au croisement entre la biologie et le surréalisme, en nous plongeant dans un monde suspendu entre réel et virtuel qui défie les réalités scientifiques à l'image de l'ère anthropocentrique que nous vivons. Ce bestiaire imaginaire met l'accent sur des animaux potentiellement en voie de disparition : un paon à l'exosquelette en argent serti de diamants, une libellule dotée d'un capteur luminescent qui mesure la qualité de l'air... Vincent Fournier (photographie) et Sébastien Gaxie (musique) sont les lauréats de la 5ème édition du Prix Swiss Life à 4 mains pour leur projet Auctus Animalis. La Fondation Swiss Life a créé son Prix Swiss Life à 4 mains - Photographie & Musique, en 2014 : le prix est destiné à valoriser des talents et récompense un projet de création croisée et originale d'un photographe et d'un compositeur. Pour la 5ème édition, ce sont le photographe Vincent Fournier et le compositeur Sébastien Gaxie à remporter la mise. Le nouveau binôme lauréat sera accompagné durant deux ans par la Fondation Swiss Life et ses conseillers artistiques : Emilia Genuardi pour la photographie, et Olivier Bouley pour la musique.

10/2022

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Littérature étrangère

Bebuquin ou les dilettantes du miracle

Juif berlinois, Carl Einstein (1885-1940) peut être aujourd'hui considéré comme un témoin exceptionnel des avant-gardes du xxe siècle. Ennemi de tout compromis, inventeur au sens plein du terme, qu'il s'agisse de littérature (en atteste Bebuquin) ou d'esthétique (en attestent notamment ses essais concernant l'art africain), Carl Einstein a eu l'insigne mérite de contribuer au renouvellement radical des modes de représentations et de créations, qu'il s'agisse de littérature ou d'histoire de l'art, créateur d'un style qui procède par fulgurances et par bonds, au point de pouvoir dérouter encore aujourd'hui quiconque s'intéresse à son oeuvre. C'est pourquoi Bebuquin, oeuvre de jeunesse de Carl Einstein, déroutante et parfaitement même indéfinissable, demeure une sorte d'objet littéraire non identifié. Réparti en dix-neuf chapitres, ironiquement qualifié de roman, Bebuquin, écrit entre 1906 et 1909, a le don de renverser les lois de l'écriture, comme les cubistes en leur temps avaient défié les lois de la peinture. Bebuquin, est-il besoin de le préciser, est un texte qui ne s'embarrasse d'aucune convention : aucun narrateur, aucune intrigue, aucune histoire. Ici, nulle psychologie, nul déroulement linéaire d'un récit, personnages à peu près inidentifiables. Ouvre inclassable et décontertante, où se côtoient sans discontinuer la parodie, l'humour et le grotesque, pour aboutir à l'ébranlement continuel de la tradition littéraire, Bebuquin demeure encore aujourd'hui, et sûrement pour longtemps, un moyen de mettre à bas toute convention, en s'accomplissant dans une dynamique de création libre qui permet à l'art d'écrire d'acquérir une autonomie des plus affolantes. Aussi, par sa radicalité, sa modernité et sa liberté sans pareilles, cette oeuvre de Carl Einstein ne pouvait pas manquer de trouver place parmi cette collection des Cahiers de curiosités, en ce qu'elle représente, non seulement un jalon de l'histoire littéraire, mais encore, également, à n'en pas douter, une énigme qui demeure impérativement incontournable pour toute littérature à venir.

04/2019

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Jardinage

Le jardin des utopies

A la découverte du Jardin des utopies d'Adrien Lagnier, qui nous invite à cultiver notre jardin en explorant l'espace intime qu'il a à nous offrir. Un guide pour explorer des voies de résilience et déployer son imaginaire. C'est au coeur d'une forêt bretonne qu'Adrien Lagnier a planté le décor de ses rêves : le Jardin des Utopies. Animé par le désir d'explorer une voie de résilience où la nature retrouverait toute sa place, ce créateur fantaisiste a quitté sa vie d'urbain pour imaginer son petit coin de paradis. Potager, verger " multi-étagé ", poulailler, vannerie vivante, constructions utopiques... Il a conçu cet espace unique comme un lieu de contemplation et de rêverie où esthétisme cohabite avec abondance nourricière et diversité végétale. Il nous invite à tourner les pages de cet univers artistique coloré pour développer notre imaginaire et bâtir notre propre utopie. Un guide ludique et vivant : pour une petite ou une grande surface, tout ce qu'il faut savoir pour organiser et optimiser son jardin, développer son aspect sensoriel et y inviter la biodiversité (installation d'un potager fertile ou d'une mare, construction d'un poulailler, production de plants, reproduction des végétaux, apprentissage de la greffe...). Des créations originales et féeriques : des tutos, des dessins et des pas-à-pas pour créer des portes rondes tressées, des arches et des haies en osier, un tunnel végétal, des tableaux glaçons... des constructions esthétiques et étonnantes qui mettent en scène le paysage et poétisent le jardin. Une plongée drôle et poétique dans l'univers intime du jardin : une odyssée " jardinesque " richement illustrée qui dévoile tour à tour le subtil langage végétal des plantes bio-indicatrices, la vie secrète du sol et de ses étranges habitants, la sexualité étonnante et débridée des plantes à fleurs, jusqu'aux petites machinations à l'oeuvre dans nos jardins. Pour ne pas s'arrêter de rêver, cultivons notre jardin !

03/2023

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Biographies

A la recherche du buste perdu d'Edmond Rostand sculpté par Sarah Bernhardt (et autres représentations du poète)

De Marseille à Paris, en passant par Luchon et Cambo-les-Bains, et même par les Pays-Bas, Thomas Sertillanges vous propose une promenade illustrée au cours de laquelle vous pourrez, Mesdames, faire la révérence devant le poète et, Messieurs, soulever votre chapeau. Edmond Rostand voit se pencher sur son berceau de jeune dramaturge la plus célèbre comédienne du XIXe siècle, Sarah Bernhardt. Elle créé pour lui trois de ses six principales pièces, La Princesse lointaine, La Samaritaine et L'Aiglon. Le "monstre sacré" est aussi à l'origine de la rencontre entre Coquelin, le créateur de Cyrano de Bergerac ; en tournée à l'étranger, elle jouera même le rôle de Roxane. Sarah Bernhardt, on le sait moins, est aussi peintre et sculpteur et, en 1910, elle réalise un buste de son auteur fétiche. Las, ce buste disparaît, après avoir été officiellement présenté dans le théâtre de la grande artiste dix ans plus tard. C'est l'histoire de cette effigie qui est racontée ici, avec l'appui de photos d'époque. Depuis, la figure et le nom d'Edmond Rostand ont été représentés sous différentes formes dans l'espace public. Statues, bustes et médaillons immortalisent le visage du poète ainsi que des personnages de ses oeuvres, Cyrano en tête. Son souvenir, se retrouve aussi au coin de rues, sur des façades d'immeuble, dans des jardins ou musées… L'auteur, passionné par le monde rostandien et spécialiste reconnu, nous propose un itinéraire permettant de découvrir tous ces lieux de mémoire, en les replaçant dans le contexte de l'époque. Thomas Sertillanges est le fondateur du Festival Edmond Rostand et le président des Amis du musée Cyrano de Bergerac. Conférencier et collectionneur, il est l'auteur de la première biographie illustrée, Edmond Rostand, les couleurs du panache. Ce passionné a été nommé chevalier des Arts et Lettres pour ses actions en faveur d'un des plus grands poètes et dramaturge français.

01/2023

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Histoire de la philosophie

L’Énigme de la philosophie grecque

L'ouvrage ici présenté ne prétend pas constituer une histoire de plus de la philosophie grecque. Pour tenter d'en résoudre l'énigme, il propose une histoire à deux caractéristiques typiques : 1) elle est gouvernée, des premiers Milésiens jusqu'aux Néo-platoniciens tardifs, par une idée qui sert de trame. Autrement dit, ce n'est pas le récit d'une évolution des systèmes sur un mode paisiblement chronologique, mais l'illustration d'une formidable guerre dans la pensée, d'un "combat de géants" que j'ai déjà évoqué dans d'autres ouvrages, et qui demande d'interroger le fait majeur d'un "virage dans la pensée" dont l'Occident provient ; 2) cet aspect polémologique de la première philosophie m'a semblé reposer sur un changement de paradigme : on serait passé d'une pensée-mouvement, ambiguë, s'intéressant non pas aux êtres et aux choses, mais à l'intervalle ou l'interstice entre ces entités, et voyant dans cet intervalle le mouvement vif de la réalité et le gage paradoxal de sa stabilité contrastée - à une pensée-substance, tenant les formes diverses (corps et en concepts), pour des réalités arrêtées et "absolues" , entre lesquelles nul partage n'existe que hiérarchique, les unes pleinement positives, vouées à prendre la direction des affaires, les autres traînant leur vie d'inférieures au service des premières. Je fais l'hypothèse que ce passage d'une pensée à un autre a laissé sa trace dans la forme "duel" du grec, dont on peut noter qu'elle disparaît en latin : ni "un" ni "deux" , mais l'unité duelle d'un conflit créateur, aucun des antagonistes n'ayant de raison de céder devant l'autre. La pensée grecque, sous sa forme crépitante, serait l'histoire de ce paradigme perdu et de la longue bataille qui en est résultée. L'ouvrage est destiné à tout public, excepté les notes en encadré, plus techniques

09/2022

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Religion

L'évangélisation en Afrique. Approche théologico-spirituelle de l'image de l'Eglise

Le choix du thème de notre recherche plonge ses racines dans un sentiment de profonde foi qui un jour nous surprit. L'amour que Dieu porte au continent africain veut que ce dernier mette à contribution ses richesses pour mener à bien son pèlerinage vers son Créateur. Dans les conditions qui sont les siennes, sur quelles bases spirituelles fondera-t-il son action pour réussir ce projet ? Comment contribuera-t-il à faire que les autres parties du monde, fidèles à leurs caractéristiques réussissent leur traversée ? Notre préoccupation trouva de parlants correspondants dans l'histoire de l'évangélisation de ces terres. Au cours de la décennie 1960-1970, quelques Eglises d'Afrique sentirent un urgent besoin de réviser les méthodes pastorales en vigueur jusque-là. D'un côté, les indépendances politiques auxquelles avaient accédé leurs pays, posaient le problème d'une Eglise à la remorque de la métropole de la veille. De l'autre, les nouvelles orientations issues du Concile Vatican II, imposaient une profonde réflexion, pour projeter un avenir où l'Eglise soit ce sacrement du salut pour l'homme et la femme concrets des temps qui courraient. La solution fut trouvée dans les Petites Communautés Chrétiennes, qui semblaient être un modèle pastoral qui pouvait lui convenir. La beauté des valeurs de la famille africaine fit prendre conscience que si ailleurs l'Eglise pouvait être exprimée préférentiellement par l'image de "Peuple de Dieu" ou de "Corps du Christ", elle est ici excellemment dite par celle de "Famille de Dieu". C'est sur cette ligne que s'orientèrent les recherches théologiques et l'édification d'une Eglise africaine en maturation, jusqu'à l'heure où se tint l'assemblée spéciale du Synode des Evêques pour l'Afrique. Ce dernier officialisa cette image comme celle en laquelle convergeraient toutes les initiatives libératrices. Il fallait dès lors mettre en évidence les ressources spirituelles que l'image propose, et montrer comment on pouvait arriver à une libération intégrale de ce continent, coopérant ainsi à celle de l'univers entier.

01/2012

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Compositeurs

Reynaldo Hahn

Reynaldo Hahn (1874-1947) est longtemps demeuré attaché à la seule figure d'un musicien mondain, compositeur précoce fêté dès son enfance dans les salons parisiens. La postérité de ce spirituel et distingué Vénézuélien d'origine juive allemande, affectionné et admiré de Massenet et d'Alphonse Daudet, ne semblait pouvoir dépasser son affinité première avec la poésie de Verlaine, sa relation amoureuse avec Marcel Proust et sa fervente amitié pour Sarah Bernhardt. Incarnation immuable de la Belle Epoque, il était rivé à quelques mélodies à succès et une opérette célèbre, Ciboulette, qui l'érigeait en nouvel André Messager. Aujourd'hui pourtant, la musique de Reynaldo Hahn séduit une nouvelle génération d'interprètes et sa stature est reconsidérée, notamment en ce qui se rapporte à ses échanges intellectuels et esthétiques avec Proust. Cette biographie se propose, en revenant aux sources - dont son journal inédit - et en ne s'aliénant pas aux clichés, de retrouver l'artiste sous le personnage. Autrement dit le créateur d'une oeuvre multiple, riche de bien d'autres poèmes vocaux et ouvrages lyriques que ceux toujours entendus, où le ballet côtoie l'oratorio et le quatuor à cordes. Certaines oeuvres, comme Sagesse ou La Corsaire, sont étudiées ici pour la première fois. On découvrira également un interprète d'exception et un homme de lettres accompli, chanteur-né, chef d'orchestre et directeur musical de grande envergure, critique musical influent et alerte conférencier. Restait à faire apparaître sous le plastron du contempteur brillant d'une modernité de commande, acteur incontournable de la vie musicale de l'entre-deux-guerres et parangon incontesté de l'esprit français le plus piquant, un être voué à l'art s'exprimant par nécessité intérieure. Fidèle à une conception non progressiste de la beauté et meurtri face à une époque d'intenses mutations qui ne lui correspondait pas, Reynaldo Hahn s'est voulu à la fois un éclectique et un classique

05/2021

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Littérature française

Revue singulière

Cette revue, dont c'est le premier numéro, se veut singulière à plus d'un titre : par son rythme de parution (elle est annuelle) et son format (13x18 cm, poche). Par son contenu, aussi, qui n'a d'autre unité que les admirations, goûts et trouvailles de son éditeur. Pas de thématique donc... Au sommaire de ce premier numéro : - Un texte hommage de Jean Touitou (créateur de la marque A. P. C.) sur son cousin William Baranès, alias Guillaume Dustan. - Une série de sept photographies d'Eva Truffaut extraites de sa série Fiction (roman familial). - Un extrait des Chérubins électriques, roman publié en 1983, unique livre de son auteur, Guillaume Serp (de son vrai nom Guillaume Israël), qui fut leader du groupe Modern Guy, un groupe post-punk-new wave de la fin des années 1970. L'ouvrage sera réédité en octobre 2013 par L'éditeur singulier, avec une importante préface d'Alexandre Fillon. - un Portrait de l'ennuyé, chapitre extrait d'un étonnant essai d'Emile Tardieu (un médecin) publié en 1913 et consacré à l'ennui. - Un florilège commenté de citations misogynes d'auteurs de la fin du XIXe collectées et commentées par Louise Ebel, dont le blog Pandora est lu par des milliers d'internautes du monde entier. - Un texte de François Appas, auteur singulier qui a autoédité trois romans dont Considérations, non dénuées d'intérêt, selon moi, concernant, spécifiquement, le mouton tarbais. Ce texte brosse le portrait d'une espèce de Des Esseintes d'aujourd'hui. - Un article de Joseph Ghosn, rédacteur en chef d'Obsession et animateur d'un blog musical très suivi. Son article sera consacré à groupe de rock libanais imaginaire des années 1970. - Une étonnante réflexion d'Olivier Benyahya sur les possibles raisons de l'échec commercial et critique de son deuxième roman, Dexies & Dolly. - Des dessins (publiés à l'origine dans Gringoire) de Pierre de Régnier, fils de Marie de Régnier et de Pierre Louÿs.

06/2013

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Sciences des religions

La lumière repliée

Des Origines à nos jours, d'un Passé conquérant à un Présent ultra conservateur, les illusions d'un ordre humain tout puissant et convaincu de son indestru ctibilité s'effondrent l'une après l'autre. Quel Futur résistera à une mise à sac de la Planète par une Humanité qui a perdu tout sens de l'humain ? A des dogmes et croyances périmés qui entravent l'évolution d'une Conscience supérieure ? Analyse des liens de Cause à effet, interrogation des Pouvoirs dominateurs, récit qui explore les collusions et détournements du Masculin durant des millénaires, c'est au coeur de cette ascension accélérée vers le désastre que se trouvent les réponses. Au coeur d'une Spiritualité Universelle combattante et d'une Science adepte de Nouvelles Alliances. Des choix décisifs pour la survie d'une Humanité Une. Part. 1 - REBELLE ANIMA - Le "monstre" en l'homme. Face à face guerriers, corps asservis, déchirés, un Passé de tueurs millénaires aujourd'hui démasqués, étend son Empire de mort sur la Terre. Révolte du Féminin et énumération sans fin de la Grande Honte. Régression et décadence du génie humain sont totales. Part. 2 - ANIMUS VIOLEUR - Manipulations émotionnelles, mensonges des Religions, trahisons d'Amour, une féroce cristallisation des Pouvoirs exacerbe les de rniers sursauts de l'Hydre. L'Action juste : lancer le Pont, réussir le passage vers la Nouvelle Ere. Une transition douloureuse que facilitera ou non le prochain Alien ! Part. 3 - INITIATION et QUANTIQUE - LE BIG BANG de la FEMME ENCEINTE - Dieu est Femme, Ventre créateur. La Déesse raconte le grand voyage de la Conscience, "le Pouvoir de l'oeil devenu l'OEil du pouvoir" , les Rythmes de l'Univers. Emergence du génie divin, correspondance entre Haut et Bas, une possible rencontre entre Science et Sagesse Immémoriale, entre l'une qui cherche à "disséquer Dieu" et l'autre qui libère sa Connaissance sur "un Tout non sécable" . Fusion ou explosion finale ? Le défi du FEMININ.

05/2021

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Egypte

Les dieux et déesses d'Egypte

Au commencement, il n'y avait ni êtres humains, ni animaux, ni jour, ni nuit. Il n'existait rien d'autre qu'un immense océan, le Noun, qui remplissait tout l'Univers. Avec ce nouveau tome de la collection "Mes p'tits mythes égyptiens", l'enfant découvre la naissance et les liens de parenté entre les principaux dieux et déesses égyptiens. A la rencontre de l'Egypte antique et de ses mythes fondateurs Le thème de l'Egypte, qui passionne souvent les enfants, est à découvrir via la naissance des dieux du panthéon égyptien : Atoum-Rê, le dieu-soleil, surgit d'une colline émergeant de l'océan primordial. Il est considéré comme le créateur du monde égyptien. Il donne naissance à Shou et Tefnout, dieu de l'air et déesse de l'eau, les grands-parents des mythiques Isis et Osiris et des cruels Seth et Nephtys. Pour les Egyptiens, c'est également Atoum-Rê qui crée les humains en versant des centaines de larmes de joie, et en offrant à la terre et à tous ceux qui la peuplent le nécessaire pour y vivre... Un documentaire narratif qui fait voyager dans le temps et sur les terres d'Egypte Dans cette collection, l'information documentaire passe par la narration. Sur chaque double, on apprend des notions et du vocabulaire "mine de rien". Qu'est-ce qu'une pyramide, un pharaon ? ... L'information passe aussi par de la culture générale en lien avec le mythe : les croyances des Egyptiens antiques autour de la création du monde, de l'apparition des humains et de la protection de ces derniers par les dieux... Chaque terme compliqué est expliqué par son contexte ou dans le corps du texte. Avec une représentation des dieux égyptiens en début d'ouvrage pour bien se situer dans le récit, une page d'ouverture pour bien rappeler le mythe et une page de conclusion qui raccroche le texte dans le quotidien des enfants.

05/2023

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Littérature française

La comédie humaine. Volume 1

La Comédie humaine est le titre sous lequel Honoré de Balzac a regroupé un ensemble de plus de quatre-vingt-dix ouvrages - romans, nouvelles, contes et essais - de genres réaliste, romantique, fantastique ou philosophique, et dont l'écriture s'échelonne de 1829 à 1850. Par cette oeuvre, Balzac veut faire une "histoire naturelle de la société" , explorant de façon systématique les groupes sociaux et les rouages de la société, afin de brosser une vaste fresque de son époque susceptible de servir de référence aux générations futures. Il répartit ses récits en trois grands ensembles : Etudes de moeurs, Etudes philosophiques et Etudes analytiques. Le premier est le plus important et se divise lui-même en six sections, explorant divers milieux sociaux et régions de la France. Les ouvrages sont liés entre eux de façon organique par plusieurs centaines de personnages susceptibles de reparaître dans divers romans, à des moments variés de leur existence. Pour assurer l'unité de son oeuvre, Balzac corrige et réécrit inlassablement nombre de ses ouvrages, afin de mieux les fondre dans un plan d'ensemble qui est allé compter jusqu'à cent quarante-cinq titres. Créateur du roman moderne, Balzac veut décrire la totalité du réel et s'intéresse à des réalités jusque-là ignorées en littérature, parce que laides ou vulgaires. Il montre sous ses diverses formes la montée du capitalisme et la toute-puissance de l'argent, menant à la disparition de la noblesse et à la dissolution des liens sociaux. Le titre a été choisi en référence à la Divine Comédie de Dante. Mais au lieu d'une entreprise théologique, l'auteur s'est voulu sociologue et a créé un univers non manichéen, où l'amour et l'amitié tiennent une grande place, et qui met en lumière la complexité des êtres et la profonde immoralité d'une mécanique sociale où les faibles sont écrasés tandis que triomphent le banquier véreux et le politicien vénal.

01/2023

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Littérature française

La comédie humaine. Volume 2

La Comédie humaine est le titre sous lequel Honoré de Balzac a regroupé un ensemble de plus de quatre-vingt-dix ouvrages - romans, nouvelles, contes et essais - de genres réaliste, romantique, fantastique ou philosophique, et dont l'écriture s'échelonne de 1829 à 1850. Par cette oeuvre, Balzac veut faire une "histoire naturelle de la société" , explorant de façon systématique les groupes sociaux et les rouages de la société, afin de brosser une vaste fresque de son époque susceptible de servir de référence aux générations futures. Il répartit ses récits en trois grands ensembles : Etudes de moeurs, Etudes philosophiques et Etudes analytiques. Le premier est le plus important et se divise lui-même en six sections, explorant divers milieux sociaux et régions de la France. Les ouvrages sont liés entre eux de façon organique par plusieurs centaines de personnages susceptibles de reparaître dans divers romans, à des moments variés de leur existence. Pour assurer l'unité de son oeuvre, Balzac corrige et réécrit inlassablement nombre de ses ouvrages, afin de mieux les fondre dans un plan d'ensemble qui est allé compter jusqu'à cent quarante-cinq titres. Créateur du roman moderne, Balzac veut décrire la totalité du réel et s'intéresse à des réalités jusque-là ignorées en littérature, parce que laides ou vulgaires. Il montre sous ses diverses formes la montée du capitalisme et la toute-puissance de l'argent, menant à la disparition de la noblesse et à la dissolution des liens sociaux. Le titre a été choisi en référence à la Divine Comédie de Dante. Mais au lieu d'une entreprise théologique, l'auteur s'est voulu sociologue et a créé un univers non manichéen, où l'amour et l'amitié tiennent une grande place, et qui met en lumière la complexité des êtres et la profonde immoralité d'une mécanique sociale où les faibles sont écrasés tandis que triomphent le banquier véreux et le politicien vénal.

01/2023

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Art du XXe siècle

Bacon. Eclats d'une vie

Il fallait oser illustrer la vie et l'oeuvre de Bacon dans un roman graphique... pari réussi pour Manel et Maubert ! Plus grand peintre (figuratif ? ) de son temps, excentrique, autodidacte, amoureux de la grande peinture, profondément lettré, voyageur, joueur, noctambule, alcoolique, provocateur et autodestructeur, Francis Bacon n'est pas seulement un génie, c'est un personnage fascinant. Il a déjà fait l'objet de nombreuses monographies, livres d'entretiens, textes biographiques... Jusqu'à présent cependant, aucun ouvrage n'avait affiché le projet audacieux de raconter sa vie et son oeuvre par le texte et par des images (qui n'étaient pas les siennes). C'est chose faite aujourd'hui avec ce Bacon, éclats de vie, oeuvre de deux passionnés du peintre, dont Franck Maubert qui en est le spécialiste reconnu. Dans un livre dont la maquette et l'apparence rappelleront le Monsieur Proust illustré par le même Stéphane Manel, on parcourra la biographie et les grands thèmes de l'oeuvre de Bacon (à noter qu'en changeant de sujet Stéphane Manel change aussi son approche stylistique et sa palette de couleurs). De l'enfance irlandaise aux errances nocturnes parisiennes ou londoniennes des derniers temps, des casinos de Monte Carlo aux bars enfumés de Tanger, en passant par les paysages splendides de l'Afrique du Sud et les ateliers désordonnés du peintre, toute une vie défile : la famille, les premiers pas dans l'art, comme décorateur, les amants (George Dyer, Isabelle Rawsthorne), les amis (Peter Beard, Lucian Freud, Michel Leiris) mais aussi les secrets de fabrication des grands chefs d'oeuvre (Crucifixions, papes, portraits, autoportraits), les singularités du créateur (le cri, la bouche, le corps, les couleurs, la viande), le rapport aux grands " maîtres ", contemporains ou non (Picasso, Van Gogh, Monet, Velasquez, Munch, Giacometti, David Hockney, Walter Sickert, Giacometti, l'école de Londres) et à la littérature... De la sorte, c'est aussi à une balade artistique et pop au coeur du XXe siècle que nous convient Stéphane Manel et Franck Maubert.

10/2023

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Histoire internationale

Ntsikamanou. L'art de l'autre, précis de civilisation kongo

"C'est le travail d'un homme seul porté par cette invraisemblable situation : montrer que la civilisation kongo existe et perdure dans le maelström de la mondialisation. Et qu'elle peut perdurer". Marie-Claude Dupré, Anthropologue, Docteur d'Etat en histoire politique africaine Que veut dire être kongo aujourd'hui pour des milliers d'hommes et de femmes qui ne regardent pas seulement vers le passé mais vers l'avenir et s'interrogent sur les valeurs à transmettre à leurs enfants ? Olivier Bidounga nous répond en se distinguant de la recherche africaniste classique par son regard intime sur les fondements de cette grande culture. Loin de son pays, le Congo-Brazaville, il a conservé un souvenir intact de ce qu'il a pu observer enfant et adolescent à Ngampiéma, en pays lari dans le Pool. Il n'aura alors de cesse de creuser sa mémoire pour retrouver les traits de la culture kongo en voie de disparition, de s'interroger sur la langue, l'étymologie des mots, le sens des proverbes et l'origine des institutions kongo. Conseillé par Marie-Claude Dupré, anthropologue, Docteur d'Etat en histoire politique africaine et ancienne chercheuse au CNRS, ainsi qu'Etienne Féau, Conservateur en chef du Patrimoine, spécialiste de l'art africain, Olivier Bidounga nous livre un récit d'une justesse rare pour préserver et défendre la culture kongo. Auteur de plusieurs articles dans les revues L'Autre, Droit & Culture et Anthropoweb, créateur de l'association ADECA (Association pour le développement Culturel et Artistique) et cofondateur de la FCD (Fédération des Congolais de la Diaspora), Olivier Bidounga s'efforce de donner sa voix à la culture kongo. Il envisage de créer sur Internet un musée virtuel qui rassemblerait les chefs-d'oeuvre de son pays dispersés dans les différentes collections du monde. En 2015, Olivier Bidounga est fait chevalier des Arts et Lettres par Fleur Pellerin, alors ministre de la Culture et de la Communication.

07/2019

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Entre deux guerres

Les années trente en Touraine. Tome 1, Au nord de la Loire

Qui n'a pas rêvé de découvrir la vie de son village cent ans auparavant ? .. Revenir sur les pas de nos ancêtres, pousser les portes des commerces et métiers oubliés, se souvenir des noms de nos maires, médecins, curés, et de ceux et celles qui faisaient vivre nos villages dans les années trente. Du cantonnier à l'instituteur, en passant par le maire, le tambour-de-ville de Gizeux, le crieur-public de Semblançay, l'allume-feux de Cléré-les-Pins, le sonneur de Saint-Laurent-de Lin, personne n'est oublié dans cet inventaire exhaustif à la Prévert listant plus de 300 couturières et 560 épiciers. Chaque lecteur y retrouvera sans doute un de ses ancêtres ayant vécu au nord de l'Indre-et-Loire, car son patronyme figure sûrement dans cet ouvrage. Il y découvrira aussi de quelle commune était maire M. Maffray qui signera les pleins pouvoirs à Pétain, où vécurent les constructeurs de T.S.F. M. Pautré et M. Gody, où habitaient les héritiers des recettes de la Jouvence de l'abbé Soury, les descendants du créateur du célèbre petit LU. Dans les années trente en Touraine, afin d'obtenir une guérison, on se rend en pèlerinage dans une chapelle, on visite sources et fontaines listées dans cet ouvrage, on consomme l'apéritif fabriqué par Ernest Bourin à base d'écorces de quinquina dont la molécule a fait l'objet de débats passionnés dans le cadre de la pandémie de Covid-19 en 2020. Mais l'histoire de la Touraine est aussi jalonnée d'évènements dramatiques durant cette décennie : l'éboulement de Cinq-Mars-la-Pile en 1931 dont sera victime le général américain Dunlop ; celui de 1933 qui a fait trois morts à Rochecorbon ; et aussi l'accident d'aviation de Parçay-Meslay en 1939 avec ses neuf victimes. Avec cet ouvrage inédit, l'auteur nous permet de découvrir l'Indre-et-Loire de l'entre-deux-guerres et de retrouver des ancêtres ayant vécu cette période en Touraine.

04/2021

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Littérature étrangère

Constance ou Les pratiques solitaires

Après Monsieur et Livia, voici Constance, le troisième volet de ce que l'on pourrait appeler le «Quintette d'Avignon». Au terme d'un été provençal au goût de Paradis avant la Chute, la Seconde Guerre mondiale va disperser la petite colonie anglaise d'Avignon et c'est non seulement en France, mais en Suisse et en Egypte, que Durrell nous invite à suivre les nouvelles aventures de Constance, de Livia, de Blanford et de quelques autres. L'on retrouve ici les idées chères à l'auteur, à commencer par celle de la genèse du roman, dans lequel le romancier est à la fois créateur et créature, et qui sert de point de départ à d'innombrables jeux de miroirs. Davantage peut-être encore que dans les précédents volumes, Durrell nous fait partager sa perception désabusée de l'incohérence cosmique et de la crise de notre civilisation occidentale paralysée par les théories de Freud et la froide rationalité de la morale judéo-chrétienne. Un nouveau thème apparaît cependant : celui de la guerre dans toute son absurdité. N'est-elle pas absurde en effet la mort de Sam tué au cours d'un pique-nique par des soldats de son propre camp à l'entraînement ? N'est-il pas absurde, lui aussi, l'accident de chasse qui coûtera la vue au général nazi Von Esslin, blessé par la décharge de son propre fusil ? A cette absurde cruauté, Durrell tente d'opposer la beauté rédemptrice de l'amour gnostique lové au cour de l'univers, en harmonie avec lui et soutenu par l'orgasme simultané et conscient des deux partenaires - véritable antipode aux manoeuvres de Monsieur, le Prince des Ténèbres. Mais cette vision pessimiste de la vie se trouve comme toujours chez Durrell, équilibrée par un humour qui replace les choses dans une juste perspective. C'est à cet humour et à la poésie d'une langue allusive et baroque que nous reconnaissons, une fois encore, le merveilleux talent de Durrell.

10/1984

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Ouvrages généraux et thématiqu

Haro sur les parlements (1787-1790). Anthologie critique de pamphlets contre les parlements d'Ancien Régime

Ni genre mineur, ni part sombre des Lumières, la littérature pamphlétaire a longtemps souffert d'un discrédit et d'une négligence historiographiques tandis qu'elle a pourtant fait l'opinion et l'événement. Instruments formidables de la liberté d'expression, les pamphlets sont le journalisme politique mais aussi la mauvaise toi par excellence et la dénonciation, moteur le plus créateur de toute révolution. A la veille du grand ébranlement de 1789, cet art de commenter, d'expliquer et de diffamer s'est mis au service d'une actualité soudainement accélérée. Le pouvoir royal qui depuis des décennies avait stipendié des plumes afin de saper les prétentions législatives des parlements jusqu'à les anéantir provisoirement lors de la Révolution du chancelier Maupeou (1770-1774), a poursuivi son oeuvre à partir de ses dernières tentatives de réformes entre 1787 et 1788. Sa contribution absolutiste à inscrire le monde parlementaire sur le tableau noir des impérities chroniques de la société politique s'est vue dépassée par la recomposition extraordinaire de l'automne 1788 puis par le basculement fatal de mai-juillet 1789. Parangon d'une fiction d'un régime monarchique partageur de la puissance souveraine et donc exempt de toute accusation de despotisme, les parlements ont été les premières victimes expiatoires de la Révolution. Cette anthologie critique et dynamique de vingt-cinq pamphlets rend compte de l'acharnement médiatique dont ont été victimes les cours souveraines et leurs magistrats, de Paris et de province. Elle nous entraîne au coeur de l'histoire des institutions politiques et judiciaires de l'Ancien Régime au gré des fluctuations idéologiques entre 1787 et 1791 ; elle nous plonge au coeur d'un véritable folklore politique aux références foisonnantes qui représentaient la culture des auteurs et par conséquent l'apprentissage de celle des lecteurs. Haro sur les parlements ! C'est enfin une histoire inédite de la fin des parlements dont la légende noire suppose nombre d'interrogations sur ce que l'on peut appeler "le parlementarisme d'Ancien Régime", une sorte de maladie infantile de l'absolutisme français.

04/2012

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Bourse

Le grand livre de l'Ichimoku pour réussir en bourse et en trading. De l'étude des originaux de Hosoda à l'interprétation contemporaine

Transformez votre approche du marché financier avec l'Ichimoku Kinko Hyo ! L'Ichimoku Kinko Hyo est un outil d'analyse technique visuel permettant d'évaluer différents actifs financiers (actions, cryptomonnaies, devises, indices, matières premières...) et de définir d'un seul coup d'oeil les tendances à la hausse ou à la baisse, les niveaux de support ou de résistance. Créé dans les années 1930 par le Japonais Goichi Hosoda, il est toujours d'actualité et utilisé par de nombreux traders. Cet ouvrage est le guide ultime de l'Ichimoku Kinko Hyo, écrit par Patrick Riguet, expert chevronné et grand pédagogue. Il établit des bases solides en partant des fondamentaux de l'analyse technique, pour offrir une analyse poussée de cet indicateur. Chaque composant est interprété avec clarté, et l'auteur vous guide sur la manière de les combiner pour une utilisation optimale. - Un guide pratique et poussé qui s'adapte à votre profil, que vous soyez adepte du day trading, du swing trading ou de l'investissement à long terme. - De nombreux exemples et captures d'écran analysés. - Un chapitre dédié aux théories des vagues, du temps et des prix de Goichi Hosoda et les parallèles entre l'utilisation contemporaine de l'Ichimoku et la vision originelle de son créateur. Apprenez à entrer sur le marché avec confiance, à placer vos stops et take profits avec précision, à suivre des tendances et à naviguer entre différentes unités de temps. Vous aurez ainsi toutes les clés pour maîtriser cet outil puissant qu'est l'Ichimoku et devenir non seulement compétent en trading, mais également dégager du profit de votre investissement boursier. Patrick Riguet a découvert l'Ichimoku en 2012. Depuis, il n'a cessé de l'étudier et de l'utiliser au quotidien pour son propre trading et ses investissements. Il a formé plus de 1 000 personnes à l'Ichimoku via ses formations en ligne et est devenu un expert incontournable. Il cumule plusieurs dizaines de milliers de followers sur X, YouTube, Facebook et son blog, tous dédiés à l'Ichimoku.

06/2024

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Critique littéraire

Journal de la roue rouge. 1960-1991

Le Journal de la Roue rouge décrit pas à pas l'écriture de l'oeuvre majeure d'Alexandre Soljénitsyne : La Roue rouge. Dans ce "roman" (un peu comme Tolstoï dans Guerre et paix) l'auteur s'interroge sur ses propres origines, il les recherche dans l'histoire, et donc dans l'événement créateur de l'Union soviétique, la révolution de 1917. Il décrypte avec minutie l'enchaînement des faits, mettant en mouvement la matière historique, telle une roue que rien n'arrête dans sa course. Dès sa prime jeunesse, il avait entrevu l'édification de ce projet colossal. Mais ce Journal met en lumière la seule et même motivation profonde de tous ses livres, que ce soit La Roue rouge, Une journée d'Ivan Denissovitch ou L'Archipel du Goulag : écrire au nom des siens, témoigner au nom de tous ceux qui ont été anéantis, réduits au silence et calomniés. Derrière la masse des faits historiques, l'écrivain cherche les causes cachées, accessibles à la seule intuition littéraire. Il devient un super-historien, chargé non seulement de retrouver la vérité, mais de rendre justice à tous ceux que la Roue de l'histoire a écrasés. Chronique de l'écriture d'une oeuvre démesurée qu'il devra interrompre bien avant que soit réalisé le projet initial, Le Journal de la Roue rouge est aussi un véritable journal intime où se reflètent, au coeur même de l'atelier de l'écrivain, son itinéraire spirituel et intellectuel et les principaux faits d'une biographie personnelle qui se fond avec l'Histoire, ainsi lorsque la publication de L'Archipel du Goulag" explose " en Occident. Pour ceux qu'effraie le volume de La Roue rouge, ce Journal peut permettre de l'aborder plus facilement. Toutefois, il est une oeuvre au sens plein du terme, qui se suffit à elle-même et témoigne d'une expérience de création littéraire hors du commun.

10/2018

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Histoire internationale

Mballo Dia Thiam - L'indomptable combattant du SUTSAS. Biographie

C'est l'histoire et la trajectoire d'un homme. Cette histoire et cette trajectoire épousent celles du plus grand syndicat de la santé du Sénégal mais aussi celles de celui qui en a tenu le gouvernail ces dernières années, contre vents et marée. Nous sommes au début des années 1980. Léopold Sudar Senghor, frappé par l'usure du pouvoir, cède les rênes du pays à son dauphin Abdou Diouf. Celui-ci tente une ouverture démocratique en suscitant le multipartisme intégral. Pour autant, le pays n'en mène pas large. La culture de Parti unique reste tenace, le monde syndical est sous la coupe de la CNTS, prolongement du Parti au pouvoir, chantre de la Participation Responsable, sorte de syndicalisme caviar, cautère sur une jambe de bois qui préfère le conformisme à la confrontation. Les leaders de ce syndicalisme sont généralement des cadors du parti au pouvoir. C'est à fleurets mouchetés que les acquis du peuple laborieux se décident. Il s'agit davantage d'un cimetière des revendications des masses laborieuses. Le monde de la santé (...) est un exemple saisissant et pathétique, de ce que précarité veut dire. Parmi les mieux instruits, les agents de la santé sont paradoxalement frappés d'une indécente indigence. On eût dit que cette noblesse faisait en même temps office de caste d'Intouchables. En effet, après avoir fait menacer son fond de culotte d'escarres, l'infirmier ne touche pas plus de 58 000 FCFA et le médecin et son Bac + 8 ne voit inscrire sur son bulletin de salaire qu'un net de 70 000 FCFA. Mais ces agents si différents des autres font face à un dilemme : se syndiquer, faire grève, faire planer sur les populations la menace d'un mal qui s'aggrave, d'un handicap irréversible, de la survenue de l'irréparable parce qua un moment, l'urgence est suspendue sur un piquet de grève ; ou se mettre, contre vents et marée, debout devant des autorités qui ne connaissent que le rapport de force, pour préserver leur dignité, s'assurer (.. j le minimum pour vivre décemment. Ils sont nombreux, à l'aube de ces années 1980 à choisir le second terme de l'alternative. Mballo Dia Thiam, en poste à Ziguinchor fait déjà office, avec d'autres, de pionnier et de chef de file de ce Germinal des damnés de la souffrance humaine. Réunions syndicales, prises de paroles devant des militants parfois sceptiques, souvent déterminés, nuits blanches, privations, désinformation, intimidations, tentatives de corruption n'y feront rien. Aux quatre coins du Sénégal, les sections s'organisent fédérant le Professeur Agrégé de Médecine, l'infirmier, le travailleur social et le manoeuvre. Le SUTSAS obtient son récépissé en 1982. Les fers de lance ont pour nom Bakhao Seck, Awa Marie Coll Seck, Salif Guindo, Fangaly Diouf, Mballo Dia Thiam, Abdel Kader Badji. Le SUTSAS se lance alors dans sa première grève qui marquera les annales du mouvement syndical du pays. Tous les corps de métier de la santé y prirent part et toute la pyramide sanitaire s'en trouvàt ébranlée. Cet ouvrage remarquablement écrit par une des plus belles plumes sénégalaises du moment raconte avec l'art sublime du conteur ce qu'a été le SUTSAS mais aussi les mutations récentes et profondes de la vie syndicale et politique sénégalaises.

10/2019

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Poésie

Douleur

Holan est né à Prague en 1905. Il a connu la fondation de la Tchécoslovaquie, l'occupation hitlérienne, la libération par l'Armée rouge, le régime soviétique. Il renonce alors à l'idéologie communiste et se retire du monde pour se consacrer à l'écriture. Après une interdiction de publication pendant près de vingt ans, l'horizon s'ouvre à partir de 1964 : Une nuit avec Hamlet est traduit dans une dizaine de langues et publié chez Gallimard (préfacé par Aragon), il reçoit le Grand Prix d'Etat, il est même pressenti pour le prix Nobel. Mais ces appels du monde ne suffisent pas à rompre sa solitude et il meurt en ermite en 1980. Cet "enfoncement en lui-même" est pleinement voulu : Holan est le poète de l'espace intérieur. Il est comme "le gardien de la maximalité du coeur" (Dominique Grandmont) : "Un tel amour / que tu n'as pas assez du monde, ne serait-ce que pour un pas". ("Il y a"). A la conscience, il préfère l'intuition. Au vivre, l'être. Aux mots, "un poème si simple et si limpide (...) qu'il ne puisse qu'être invisible" ("Témérité"). C'est là cette "dette" envers lui que se reconnaît Bouvier, qui signe la préface du présent recueil : "Cette impossibilité à dire absolument la création, cette marche nocturne et tâtonnante vers un point d'eau que la fugacité, la précarité mais aussi la lourdeur de la condition humaine nous interdisent à tout jamais d'atteindre, est sans doute le plus grand cadeau qu'un vivant puisse faire à son semblable". Douleur et Une nuit avec Hamlet sont les deux grandes oeuvres de Holan, découvertes par les lecteurs francophones surtout grâce au traducteur Dominique Grandmont, lui-même poète, et qui disait de lui : "Sa parole n'était que la partie émergée de son silence, son brasier intérieur". Dans sa préface à Une nuit avec Hamlet, Aragon lui rend à son tour un vibrant hommage : "Il est le plus haut des arbres de la forêt tchèque, celui qui est le plus près de l'orage, et ses yeux reflètent naturellement les éclairs" . Car cette oeuvre réputée sombre est pourtant fulgurante et souvent tout simplement lumineuse. Et surtout, empreinte d'un amour (complexe) de la poésie dont Holan fait, pour ainsi dire, son manifeste : "... car la poésie ne consent à nous parler qu'à une condition, à la seule mais inexorable condition de l'aimer. Je ne dis pas cela dans le vide : On ne peut rien faire sans amour. Sans amour, on ne peut même pas mourir". (Sur la poésie, 1940). Avec notre recueil Douleur, publié pour la première fois en 1967 par Pierre Jean Oswald et réédité chez Metropolis en 1994 grâce à l'intervention de Nicolas Bouvier, c'est une poésie de la sobriété, qui ne cède pas au moindre artifice, qui ne se veut même pas littéraire : "C'est ce qui n'est que poésie qui tue la poésie" ("Et de nouveau"). Une poésie qui ne demande qu'à s'invisibiliser pour rejoindre le monde, dans son impression la plus brute, la moins médiatisée possible. Cette disparition, ce tremblement de légèreté, pour reprendre les mots de Nicolas Bouvier, Holan en fait l'acte poétique par excellence. Que la forme poétique de ses textes ne fait que préparer, et dont ils ne donnent, comme par une infinie humilité qui n'est rien de moins que leur titre de noblesse, pas plus que le titre : "Même le poème le plus long du monde / n'en reste qu'au titre et la fin manque" ("L'automne à Vsenory").

07/2024

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Poésie

L'arbre à poèmes. Anthologie personnelle 1992-2012

Abdellatif Laâbi est né à Fès en 1942, au temps du protectorat français au Maroc. Son père est artisan sellier, et sa mère, femme au foyer. Il sort à peine de l'enfance lorsque son pays accède à l'Indépendance. Après des études universitaires à la faculté des lettres de Rabat, il est nommé professeur de français dans un lycée de la capitale. Sa vocation pour la culture se décide tôt. Encore étudiant, il est l'un des créateurs du Théâtre universitaire marocain, qui met en scène des pièces de Bertolt Brecht et de Fernando Arrabal. A la radio nationale, il anime brièvement deux émissions littéraires. En 1966, il fonde avec un groupe de poètes et de peintres la revue Souffles, qui aura un vrai rayonnement, notamment à l'échelle du Maghreb. Au Maroc, elle jouera un rôle déterminant dans le renouvellement des formes d'expression littéraires et artistiques, ensuite dans la contestation de l'ordre social et politique qui régnait à cette époque. La revue est interdite en 1972 et Laâbi est arrêté, torturé, puis condamné à dix ans de prison. Libéré en 1980, suite à une campagne internationale en sa faveur, il quitte le Maroc cinq ans plus tard pour s'installer en banlieue parisienne. Dès lors, son oeuvre, essentiellement poétique, touche néanmoins à tous les genres : roman, théâtre, livres pour la jeunesse, écrits sur la culture, essais politiques... Pour autant, il ne renonce pas à ses engagements d'intellectuel citoyen. Ses interventions se multiplient, tant en France qu'au Maroc, contre le despotisme, les obscurantismes de tout bord, et en faveur de la dignité humaine, des libertés et du dialogue des cultures. L'anthologie personnelle qui paraît en Poésie/Gallimard a pour but d'arpenter le continent poétique d'Abdellatif Laâbi sur un trajet de plus de vingt ans et de se laisser traverser par sa parole rebelle autant que généreuse, parole " adressée ", ouverte au partage, qui apporte une réponse sans qu'il soit besoin de discourir. " Lecture roborative, souligne Françoise Ascal dans sa préface, qui lève les doutes quant au pouvoir des mots. La suspicion contemporaine à leur égard, souvent martelée par les poètes eux-mêmes, en est désarmée. La poésie de Laâbi est incarnée, vibrante de toutes les passions humaines, elle va droit à l'essentiel, n'a peur de rien, se joue des modes esthétiques, du poétiquement correct, elle témoigne avec simplicité de ce qui est complexe, elle explore sans répit la condition humaine, entre misère et grandeur pascaliennes, et souffle sur nos capacités de résistance comme sur des braises. "

01/2016

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Sculpture

Sculpture. Des oeuvres anciennes aux créations contemporaines

Repérer l'arbre ou le roc, le tailler, le sculpter pour obtenir la forme parfaite ; l'orner de délicats motifs pour le relier au divin... Ils étaient sculpteurs, tahu'a ou tuhuna, artisans spécialistes dans l'art de créer en conciliant les dieux, les objets liés au prestige, au sacré, à la guerre, aux fêtes ou au quotidien. Tous ces artéfacts étant nécessaires au bon fonctionnement de la société. Objets trophées, ici échangés ou vendus, là pillés, ils gagnèrent bientôt les collections des cabinets de curiosités. Très recherchées, ces oeuvres majeures dont la valeur artistique est reconnue, sont aujourd'hui exposées dans les plus grands musées du monde. Elles fascinent par l'élégance de leurs formes, la noblesse de leur matière, le mystère de leurs motifs. Cet ouvrage offre une vision globale de la création sculptée des Polynésiens, depuis les plus beaux objets utilisés au XVIIIe siècle jusqu'aux productions du début du XXIème siècle. Jamais autant d'objets de tous les archipels de la Polynésie française, de la Société aux Marquises en passant par les Tuamotu, les Gambier et les Australes, n'avaient été présentés ensemble dans une publication. Découvrir ces chefs-d'oeuvre anciens, permet d'appréhender le monde des sculpteurs experts, leurs outils, de détailler les matériaux, les formes et les motifs. Ces objets phares de la culture matérielle traditionnelle polynésienne sont visités par thème, mettant en évidence différences et ressemblances entre les archipels : la guerre et le jeu avec les armes, les tambours et les échasses ; le prestige des bâtons de commandement, des éventails, des chasse-mouches ou des pagaies cérémonielles ; le sacré et le divin célébrés par des sculptures taboues, anthropomorphes ou animalières et, le quotidien, par les plats, pilons, tabourets et appuie-nuques. Référence originelle, cette sculpture n'a jamais cessé d'évoluer, s'enrichissant au fil des décennies des multiples contacts, des nouveaux matériaux et outils, des goûts et de l'intérêt des commanditaires et des utilisateurs. Le lien est ici enfin établi entre les productions des créateurs du XVIIIe siècle et celles des artisans du XXIe siècle, leurs héritiers. Car, à l'aide de leur gouge ou de leur fraiseuse, les sculpteurs polynésiens, fiers de leur culture singulière, participent aujourd'hui à tracer les contours d'une nouvelle identité qui tente de concilier héritage culturel et modernité. Un ouvrage de repères - et de référence - pour les artisans contemporains et les amateurs des sculptures polynésiennes d'hier et d'aujourd'hui.

09/2023

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Beaux arts

Les Brown Decades. Etude sur les arts aux Etats-Unis (1865-1895)

Les Brown Decades ont commencé après la guerre de Sécession : elles ont pris fin avec l'adoption de la frontière. La couleur de la vie en Amérique a changé par la suite. L'électricité a effectué des progrès pour notre civilisation mécanique : la période néotechnique était née. Les nouveaux appareils de libération du territoire, l'automobile, l'avion et la radio, ont été inventés : l'atome a révélé la complexité insoupçonnée et la psychologie a mis en lumière des profondeurs jusqu'alors intactes dans l'esprit. A côté de ces impulsions vives à la réflexion et à l'action sont des éléments plus sombres, aussi sombres que tout ce qui a été généré par la guerre de Sécession : la journée du pionnier industriel finie, un impérialisme agressif commençait la recherche de nouveaux marchés et par une centralisation constante du pouvoir et de la richesse, des villes monstrueuses ont commencé leur existence : l'embrigadement des hommes et de la culture de choses ont suivi. Les Brown Decades finissaient : leurs créateurs et initiateurs ont été négligés, jetés avec mépris de côté, leurs espoirs sont devenus insolvables ; leurs seuls monuments ont ironiquement défié le temps. Nous avons gagné et nous avons perdu. Qui peut pleinement montrer où, qui peut estimer combien ? Un changement définitif dans notre vie a eu lieu vers 1895 et il y a quelque chose derrière celui qui se perd dans un simple compte des choses, des forces, des machines, des institutions, des événements : quelque chose qui nous échappe encore et semble détenir un indice. C'était peut-être que seulement une couleur. Mais ce qui était valable dans l'art et dans la pensée des Brown Decades n'a pas cessé d'exister, même si cela a été temporairement oublié. Si l'on met l'accent sur les personnes négligées des Brown Decades, il n'y a pas a dénigrer les leaders reconnus ou a rabaisser tout à fait leur travail : il s'agit plutôt de placer la totalité de la somme des réalisations dans une meilleure perspective et de mettre en premier plan les noms les plus illustres. Quand les artistes s'appelaient - Olmsted, Roebling, Richardson, Ryder - les Brown Decades devenaient dans les arts ce qu'était le Guilded Age dans la littérature : l'accomplissement du passé et un point de départ pour l'avenir. Ce travail mène-t-il vers notre propre génération ? Oui, au moins, dans une certaine mesure. Vers une réalisation encore plus solide que la nôtre ? Espérons-le.

11/2015

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Beaux arts

Au sud d'Eden. Des Américaines dans le Sud de la France (Années 1910-1940)

1910-1940 : Quel grand écrivain ou artiste américain n'a pas un jour poussé son voyage transatlantique du côté de la Provence et de la Côte d'Azur ? Toute la bande de la « génération perdue » est passée par là Dos Passos, Hemingway et Fitzgerald qui ont fait d'Antibes leur terre de plaisirs. Chaque été, ils se retrouvaient dans la « villa America » du peintre et dandy Gerald Murphy, enfant chéri de Picasso et de Fernand Léger, et dont Fitzgerald fit le héros de Tendre est la nuit. Le Sud polarisa les grands marginaux et rebelles de l'Amérique du XXe siècle. Voir l'écrivain afro-américain Claude McKay qui, promu par les Cahiers du Sud de Jean Ballard, a écrit à Marseille l'un de ses romans phares : Banjo ; ou John Reed qui découvrit en Marseille une ville « romantique », « splendide » et « virile ». La région entière est fréquentée par des artistes pour qui la nature reste une fabuleuse machine créatrice. On y voit William Glackens, le « Renoir américain »; le synchromiste Stanton Macdonald-Wright, mais aussi Man Ray qui descend sur Marseille pour sa Canebière populaire et bruyante aux couleurs orientales et son pont Transbordeur, symbole de modernité. Pour ces créateurs, le Sud rime avec Eden. Ils y trouvent une sensation de liberté que leur refuse l'Amérique puritaine, du soleil à profusion, des contrastes de couleurs assourdissants, une nature quasi intacte, et un mode de vie méditerranéen « à l'antique ». Lorsque, brutalement, le paysage s'assombrit. En 14-18, le sud devient refuge : Au Cannet, Morgan Russell, l'ami de Cendrars délaisse pour un temps ses recherches synchromistes pour interroger les maîtres de la Renaissance italienne ; à Nice, Alexander Archipenko sculpte de jeunes femmes au bain dans un langage moderniste sans précédent. Année 1940 : le Sud - devenu zone libre - se transforme en une terre de transit où espoir et désespoir se côtoient. Entrent alors en scène des personnages à l'étoffe de héros qui mettront leur vie en péril pour sauver des artistes et intellectuels pourchassés par les nazis. Ces héros sont : Varian Fry et son extraordinaire équipe du CAS ; ou bien encore Hiram Bingham. Leur champ d'action sera Marseille. Et tout se finit ou recommence avec Jim Harrison qui semble rouvrir la route du Sud. Depuis la tragédie du 11 septembre, il a encore plus de raisons d'y venir. « Quelle meilleure idée », écrit-il, « que de faire un voyage en France et de lutter contre le terrorisme avec de l'ail et du vin rouge ? » Doit-on dès lors s'attendre à une nouvelle migration artistique ?

02/2006

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Théâtre - Pièces

Corps premiers

Le sport me raconte d'abord quelque chose sur les usages possibles du corps. Dans le sport il y a le jeu, les règles qu'on ne peut transgresser et le corps qui se déplace à l'intérieur de ces règles. Un sportif développe sa puissance et sa technique dans ces règles, et ce qui l'obsède, c'est de savoir comment son corps doit se déployer pour atteindre une limite jamais atteinte. Un sportif devient un champion s'il pousse son corps à une puissance que les autres n'arrivent pas à atteindre ou s'il invente quelque chose de nouveau. C'est le cas de Dick Fosbury par exemple ; ce sauteur américain moyen, qui invente en 1968 aux jeux olympiques de Mexico un nouveau saut en enroulant son dos juste au-dessus de la barre de saut. Il devient champion olympique en essayant cette manière de sauter pour la première fois en compétition, à Mexico, sous le regard médusé des juges incapables de savoir si ce qui vient de se passer est réglementaire ou non. Le public en redemande, le stade entier n'a d'yeux que pour lui, et l'arrivée du marathon passe totalement inaperçue, Fosbury vient de marquer l'histoire des jeux, il vient d'inventer un saut qui porte encore aujourd'hui son nom. Le sport oblige à l'invention, il faut inventer pour gagner, créer des coups, concevoir des tactiques. L'histoire du sport est remplie d'inventeurs, de créateurs qui donnent d'ailleurs tous leurs noms aux coups inventés (il y a Fosbury mais aussi Panenka, ou Madjer, et bien d'autres...). Au-delà des émotions euphoriques des victoires et dramatiques des défaites, je crois qu'on cherche, comme à Mexico, à vivre par le sport cet instant où le nouveau va surgir. On attend l'inventeur. Il ou elle surprend tout son monde, et on ne l'avait pas vu venir, il ou elle renverse la table, frappe un grand coup, et plus rien ne sera jamais comme avant ; on se frotte les yeux, on refait défiler les images au ralenti pour en avoir le coeur net... La foudre vient de frapper et on peine à retrouver ses esprits... J'ai donc voulu raconter plusieurs moments emblématiques de l'histoire du sport. Et à travers ces histoires, révéler le besoin que nous avons d'assister à l'imprévisible, l'insaisissable, quand nous attendons l'éclair, quand nous espérons que se produise sous nos yeux quelque chose de nouveau. Cédric Orain Pièce écrite pour 1 comédien et 2 comédiennes

11/2023

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Beaux arts

Courbet. La vie à tout prix

Deux cents ans après la naissance du peintre, l'oeuvre de Gustave Courbet ne laisse personne indifférent : ses toiles engendrent l'adhésion ou l'aversion. Ou plutôt la personnalité de l'artiste suscite encore des réactions passionnées : pour certain, il est toujours le rebelle des autoportraits de jeunesse et l'artiste scandaleux, relatant l'histoire d'Ornans ou celle de sa vie parisienne avec la grandeur des peintures d'histoire. Courbet a nié les hiérarchies académiques, il a brouillé les genres, transformant son pays natal en une matière, une substance, une odeur, un souvenir, une émotion : un univers entier. Parce qu'il ne sut pas séparer l'art de sa personnalité, Courbet a caché ses souffrances par celles des plus misérables et sa vulnérabilité par des provocations. L'extraordinaire naît du frisson devant la réalité. C'est pourquoi sa sensibilité est mesure de toute grandeur. Car l'artiste a manifesté une insolence tout au long de sa cardère, repoussant avec une apparente spontanéité le convenu, le coutumier, l'habituel, sachant jouer des mécanismes de la peinture officielle pour les détourner à son profit, avec une puissance et une conviction qui s'imposent aujourd'hui à l'égal des plus grands maîtres. Son orgueil fut son triomphe et sa perte. Gustave Courbet : l'un des peintres les plus importants, les plus novateurs les plus originaux du XIXe siècle. Un vrai créateur, inclassable, ni impressionniste, ni naturaliste mais romantique, buveur, dévoreur de femmes, de nourriture, de vie, bourgeois faux pauvre mais vrai révolté, accusé d'avoir ordonné la démolition de la colonne Vendôme, exilé politique en Suisse où il décédera en 1877 dans la commune de La Tour-de Peilz... Après des décennies de silence sur Courbet, l'entrée au musée d'Orsay d'un tableau de petites dimensions a déclenché une avalanche de biographies et d'études. Cette monographie de référence, abondamment illustrée, fait le tour complet du personnage en incluant les dernières découvertes (correspondance) ainsi que les oeuvres récemment restaurées (L'Atelier par exemple). Elle paraîtra à l'occasion du bicentenaire de la naissance de l'artiste.

09/2019