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Littérature française

On l'appelait Maïco. Marie-Claude Vaillant-Couturier, la révoltée

Marie-Claude Vaillant-Couturier, dite Maïco, est la fille gâtée de Lucien Vogel, éditeur d'avant-garde, et d'Yvonne de Brunhoff, soeur du créateur de Babar. Adolescente à l'aube des années 30, Maïco danse aux bals russes, pose pour Vogue, croise Aragon, Picasso, Gide, Malraux, bien d'autres... Apprentie peintre à Berlin en pleine montée du nazisme, elle en revient métamorphosée et se tourne vers la photo. Elle fréquente alors les jeunes Capa, Cartier-Bresson, Gerda Taro, qui, comme elle, voient en l'URSS le seul rempart contre le nazisme. En 1933, son reportage clandestin au camp de Dachau est un scoop mondial. Elle rencontre alors Paul-Vaillant Couturier, rédacteur en chef de L'Humanité, leader communiste et prophète vénéré des " lendemains qui chantent " . Coup de foudre absolu. L'amour et la politique ne feront désormais qu'un. A la mort de Paul, en 1937, la jeune veuve de 25 ans incarne les espoirs du héros du Front Populaire. Résistante de la première heure, déportée à Auschwitz puis à Ravensbrück, son courage est inébranlable. Libérée par l'Armée Rouge, elle choisit de rester auprès des mourants et afin que " le monde sache l'horreur concentrationnaire " . Seule femme à témoigner au procès de Nuremberg, Maïco avance sans faillir vers Göring et les accusés nazis, devant une assistance saisie par un " effroi sacré " , selon Joseph Kessel. Les images de sa déposition implacable font le tour du monde. " Regardez-moi, car à travers mes yeux, ce sont des centaines de milliers de morts qui vous regardent, par ma voix ce sont des centaines de milliers de voix qui vous accusent " . Devenue député, elle fera voter à l'Assemblée Nationale l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité, sans jamais renier son dévouement à l'URSS et sa foi en l'idéologie stalinienne.

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Histoire d'entreprises

La saga Lego. La petite brique qui a conquis le monde

" Notre idée a été de créer un jouet qui prépare l'enfant à la vie en faisant appel à l'imagination de l'enfant et en développant l'esprit créatif et la joie de réussir, qui sont les forces motrices de chaque être humain. " Des centaines de millions de personnes dans le monde ont joué avec ces petites briques depuis leur création, en 1952, par un charpentier danois : Ole Kirk Christiansen. Dans cette saga riche de nombreux documents d'époque, vous découvrirez l'histoire du créateur de LEGO et de sa famille et l'évolution de ce groupe emblématique, de la fabrication de simples jouets en bois à la petite brique qui forgea leur succès. Très novateurs dans leur approche du jeu, les Christiansen ont été parmi les premiers à comprendre son importance pour les enfants. Le jeu leur est indispensable pour apprendre, se construire et développer leurs compétences créatives. C'est aussi l'histoire d'une entreprise qui a su pivoter vite et à de nombreuses reprises. En faisant le pari avant les autres, de choisir un matériau solide et inusable, sans craindre que cela ne freine les ventes - alors que les jouets en bois étaient très en vogue à l'époque -, en étant la première à se lancer dans la mondialisation : chaque pays devant s'approprier les LEGO ; en développant tout un univers autour du LEGO, grâce aux parcs d'attraction Legoland ; en sachant rebondir alors que LEGO était dans la tourmente, grâce aux licences, notamment ; en réussissant enfin à s'adapter à la nouvelle appétence des enfants pour le digital, grâce à LEGO Mario. Visionnaires, les différents membres de cette famille ont réussi à garder le cap et à faire de LEGO, la "marque la plus puissante au monde" .

10/2023

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Cinéastes, réalisateurs

Les carnets. Tome 3, Mai 1981 - juillet 1986

René Allio a, durant toute sa vie d'adulte, tenu des carnets qui lui servaient à faire le point sur son travail de peintre, de créateur de costumes et de décors de théâtre, de scénographe, de scénariste, de cinéaste. Dans des pages remarquablement écrites, il ?xe, pour lui-même au début, ses espoirs, di?cultés et bonheurs rencontrés dans le processus créatif, son expérience sensible et critique des oeuvres d'autres artistes, sa lecture d'événements sociaux et politiques qui le questionnent et le marquent, mais aussi — quoiqu'un peu plus rarement — les moments forts de sa vie privée. Ce journal o?re aussi un panorama passionnant des courants de pensée, des écoles et théories qui naissent et disparaissent en ces années de contestation, des cinéastes, acteurs et metteurs en scène connus et moins connus, en un mot un tableau de tout ce qui a vu le jour au cinéma, au théâtre et dans les musées, à Paris mais aussi dans d'autres pays, durant ces décennies si fécondes, si mouvementées que furent les années soixante à quatre-vingt-dix. Allio se révèle, dans ces carnets qui n'étaient pas, au départ, destinés à la publication, un remarquable essayiste, en outre philosophe, historien, esthète et théoricien. Il livre ses impressions, ses ré?exions, aussi bien sur ses lectures que sur les événements politiques contemporains, sur l'histoire et le passé, sur les personnalités auxquelles il fut confronté, sur ses espoirs, ses projets, ses réussites et ses échecs. Ce troisième volume couvre la période de mai 1981 à juillet 1986. Comme pour le précédent, c'est Annette Guillaumin qui assure la transcription et l'historienne Myriam Tsikounas qui rédige l'appareil critique.

10/2021

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Ecrits sur l'art

Matières premières

Matières premières s'ouvre sur trois citations de femmes - Anne Truitt, Anni Albers et The Slits - qui donnent le ton au premier livre de l'artiste visuelle Annie Descôteaux. Entre la confidence et le désaveu, la révolte et la boutade, ces courts textes poétiques se présentent sous forme de réflexions écoféministes et décomplexées quant à la place de l'artiste au sein de l'institution, et plus intimement, au coeur de la vie quotidienne. Pour Descôteaux, l'art est une expérience esthétique et intérieure indissociable de la vie secrète des choses : "je tire ma force du royaume des couleurs et des objets" . L'artiste cherche ici la source vive de la puissance féminine dans l'acte créateur, et avec elle, la nature lui répond par gerbes de couleur, atomes de beauté et paradoxes alchimiques. Elle s'adresse par ailleurs à l'intelligentsia académique avec élégance, puis désinvolture : "Je n'aurai jamais l'ambition du Sculpteur / Dois-je bouder la simplicité de mes intentions ? " Ainsi émerge une force tranquille de cet exercice de vulnérabilité auquel l'autrice se livre, tête première. "Je me suis efforcée de consigner, à brûle-pourpoint, l'ambivalence qui s'était emparée de mon esprit depuis la fin de mes études de deuxième cycle universitaire en arts visuels, confie Annie Descôteaux. C'est le récit d'une marche à pied semée d'embûches ; une collection de doutes, puis de convictions, où l'autonomisation se trouve à deux pas, dans les trèfles et la bruyère". Avec Matières premières, Annie Descôteaux parvient à recréer une oeuvre textuelle qui donne à voir et à penser le monde "de l'autre côté du miroir" , c'est-à-dire, à travers le prisme désobéissant de l'art qu'elle entend exercer.

10/2021

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Cinéma

Eclats de rire. Variations sur le corps comique

Comme on rit beaucoup aujourd'hui sur le petit écran et sur la scène des music-halls, des grands et des moins grands parmi les artistes et les bateleurs contemporains sont passés ici en revue. Mais voici un drôle de renversement de situation : n'a-t-on pas longtemps cru que l'art comique ne se remettrait pas de la disparition des génies du burlesque qui ont occupé le grand écran ? En suivant à la trace Chaplin, Keaton, Laurel et Hardy, les Marx Brothers, puis Tati, Rozier, de Funès, ou Jerry Lewis, ce sont les changements qui affectent le rire, surtout quand celui-ci passe du grand au petit écran, que ce livre cherche à mettre en scène. Mais ce voyage chez les rieurs d'hier et d'aujourd'hui n'est pas empreint de nostalgie. Des bêtes de scène sont ici saluées - Raymond Devos, Pierre Desproges, Rufus, Philippe Caubère, Dany Boon... - qui témoignent que le rire ne cède pas à la pente d'une vulgarité qui menace toujours. En mettant en scène des corps comiques, ceux du cinéma, du théâtre, de la scène de music-hall ou de la télévision, ce livre est sous-tendu par une réflexion sur la nature du rire où le corps du rieur répond à sa manière à celui du créateur de rire. Renouant ainsi avec l'esprit de Molière, mais aussi avec les interrogations de Stendhal ou de Baudelaire, Eclats de rire affirme que le rire ne cesse d'enrouler corporellement le haut et le bas, le petit et le grand, Arlequin et Pantalone le noble et le vulgaire, mais aussi de mettre en relation le haut et le bas de la scène, le public et l'artiste.

01/2002

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Monographies et entretiens

Hergé intime

Paru en 2011 et indisponible depuis plusieurs années, cet ouvrage de référence est enfin réédité dans une version revue et augmentée. Tintin a aujourd'hui atteint une renommée planétaire. Mais connaît-on bien son créateur, le très discret Hergé, né Georges Remi (1907-1983) ? La personnalité de ce pionnier de la bande dessinée francophone n'émerge pas toujours de façon distincte des ouvrages qui lui ont été consacrés jusqu'ici. Sous le masque du jeune reporter, apparu en 1929 dans Tintin au pays des Soviets, se dissimule un tempérament complexe, insaisissable et ambitieux. Les auteurs de ce livre en font un portrait précis et attachant tout en proposant un nouveau décryptage de son travail. Parmi les révélations qu'ils apportent figure notamment l'importance de la mère de l'artiste, une femme fragile, dont Hergé partageait le caractère inquiet. La folie emportera Elisabeth Remi et irradie l'oeuvre de celui qui, depuis son plus jeune âge, se réfugie dans le dessin. Alors que les premiers albums de Tintin, publiés en noir et blanc, faisaient de celui-ci le héraut d'une Europe encore triomphante, le séisme de la seconde guerre mondiale modifie profondément la vision du monde d'Hergé. A partir d'Objectif Lune (1953), l'humoriste intégrera à sa " comédie humaine " ses tourments les plus intimes. Son premier mariage ne sera pas épargné par ce renversement des valeurs. A partir des années 1960, une nouvelle vie s'offre à lui avec Fanny Vlamynck. Auprès d'elle, il trouve la sérénité, se passionne pour le taoïsme, l'art contemporain... Hergé et Tintin finiront alors par se confondre, dérobant aux yeux du public le véritable Georges Remi, que ce livre fait enfin apparaître.

03/2023

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Sociologie

Une si vive révolte

Voici donc une vie qui sut dire "non". Un "non" d'ouverture au contraire des refus qui signifient repli sur soi et fermeture aux autres. Autrement dit, un "non" pour mieux inventer des "oui" qui ne seraient pas d'autorité ou d'obéissance, mais de liberté et d'adhésion. Une vie où se donnent à voir, avec la générosité désordonnée de leur bouillonnement créateur, ces trois décennies des années 1950, 1960 et 1970 que les nouveaux conservatismes des trois décennies suivantes ont tant insultées et caricaturées, dans une passion destructrice qui fut à la mesure de la grande peur des possédants et des dominants. Tout chemin se fait en marchant, et son origine ne garantit jamais le point d'arrivée. Aussi la grandeur de Jean Baubérot est-elle d'avoir préservé, après s'être débarrassé comme toute jeunesse de ses scories adolescentes, les fidélités essentielles. D'être resté sur la même trace, celle ouverte par cette auto-institution d'un gamin limougeaud, vif et curieux, qui, de Jean-Ernest, décide de devenir Jean en même temps qu'il découvre que sa liberté peut agir, et, qui sait, transformer le monde. On le découvre donc, durant une deuxième vie apparemment officielle, vivant toujours dans cet écart où l'ironie tient à distance les pièges de la reconnaissance et du pouvoir. Responsabilités universitaires, directions d'équipes de recherche, cabinets ministériels, distinctions républicaines... Rien n'y fait, même quand, habile ventriloque, il prête sa plume d'historien des religions et de la laïcité à deux présidents de la République, François Mitterrand, puis Jacques Chirac, Jean Baubérot est toujours ce jeune homme qui, bravache, confiait à son Journal : "Je ne sais pas me taire".

02/2014

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Réussite personnelle

Le discernement. A l'usage de ceux qui croient qu'être intelligent suffit pour décider

Qui n'a jamais été hanté par la mauvaise décision ? Qui n'a jamais douté d'un choix qui engage fondamentalement l'existence ? Même à l'âge de la société liquide qui donne à croire que tout engagement n'est que provisoire et toute décision relative, la vie comme le passage à l'âge adulte se chargent de modérer cette arrogance moderne. Comment, alors, prendre la meilleure décision au regard des circonstances et du but à atteindre ? Comment choisir la bonne option dans une société prompte à condamner toute décision dans l'instant et sans appel ? Grâce au discernement, nous précise l'auteur sans ambiguïté. Ce dernier, en s'appuyant sur des exemples concrets, nous donne la mesure de ce qu'est le discernement, en le distinguant du savoir pur, du raisonnement, du consensus ou de l'analyse technique. Il nous donne les clés intérieures pour exercer cette notion fondamentale dans un monde complexe, mouvant, perpétuellement dans l'urgence et qui a oublié la sagesse des anciens. Le discernement est pourtant à la portée de tous : aussi utile pour les puissants qu'à hauteur de nos propres responsabilités. Il est LA vertu des temps de crise qui fait grandir notre intelligence des situations et notre capacité à bien décider, nous révèle François Bert avec toute la justesse de l'expérience vécue. Saint-Cyrien, ancien officier parachutiste à la Légion étrangère, et créateur en 2011d'Edelweiss RH, François Bert accompagne ou forme des dirigeants à la prise de décision sur les sujets humains et stratégiques. Fort de cette expérience unique et éprouvée, il a fondé en 2019 l'Ecole du Discernement au profit des décideurs publics et privés. Conférencier et chroniqueur dans de nombreux médias, il est notamment l'auteur de l'essai Le temps des chefs est venu (2016, Edelweiss Editions).

09/2023

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Littérature française

Hugo Pratt : la rencontre de Buenos Aires

Buenos Aires, octobre 1952 : mise en scène romancée au cours de laquelle Hugo Pratt rencontrerait l'incarnation du personnage qui est né de son trait de crayon, Corto Maltese. Ce rendez-vous fictif entre le dessinateur et son héro offre l'occasion de découvrir les facettes méconnues d'Hugo Pratt et de sa créature, dans l'Argentine des années 50. Un beau texte merveilleusement dépaysant et enrichi de somptueux dessins. " Corto Maltese a vieilli. Il n'est plus marin. Débarqué une fois encore à Buenos Aires, il cherche à rencontrer Jorge Luis Borges pour lui soumettre un singulier parchemin fait de peau humaine. Les signes qui y sont tracés pourraient provenir d'un alphabet inconnu. Tout à fait fortuitement et dans un bordel, l'aventurier croise un jeune Italien interprétant un air que lui chantait sa mère. Il retrouve le jeune homme au cours d'une soirée mondaine donnée par un éditeur. Et apprend qu'il est dessinateur de bande dessinée. Il enquête sur lui et finit par se convaincre de lui raconter sa vie. " Et si les chemins de Corto Maltese et de son créateur, Hugo Pratt, s'étaient croisés en Amérique du Sud ? C'est l'idée qui a germé dans l'esprit de Michel Rime après une enquête d'un mois à Buenos Aires. Au cours de celle-ci, il a réuni du matériel sur la présence du dessinateur dans cette ville dans les années 50, notamment en recueillant les témoignages de ses proches. Le résultat est un récit très documenté, enrichi de références à des évènements et à des personnages historiques. Michel Rime, de sa plume légère, y mêle habilement fiction et réalité, ainsi qu'aimait à le faire l'auteur auquel il rend hommage.

09/2014

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Littérature française

Passionnément... Je t'aime

" Toute petite déjà, je menais une double vie. La vraie vie, je ne la supportais pas. Je la voyais comme une mare de boue dans laquelle on se débat, avec des gens tout autour qui vous tendent la main. Mais ils sont toujours trop loin, même en semblant tout près, même quand ils vous effleurent des doigts. C'est affreux de se noyer quand même, avec quelqu'un qui vous touche et, pire encore peut-être qui vous aime. Bien terrorisée par les faits d'ici-bas, en particulier par l'amour, j'aurais pas survécu si j'avais pas mené une existence parallèle, dans un genre d'au-delà où tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. " Ce livre est l'histoire d'une orpheline qui grandit hantée par la peur de perdre. Entre son frère Hector à qui elle porte une tendresse quasi incestueuse et sa grand-mère, Mamou, qui entretient la légende familiale, elle vit tournée vers le ciel où ses parents disparus incarnent la figure du Grand Amour, celui où l'on meurt main dans la main. C'est décidé : elle n'en vivra pas d'autres. L'héroïne mène une existence d'apparence normale, mais se réfugie dans les livres où elle continue de puiser son dédain pour les petites histoires sentimentales de la réalité. Jusqu'au jour où l'improbable rencontre d'un homme l'arrache à son indifférence et les entraîne tous deux dans une passion au bord de la folie et de la violence. Passionnément... Je t'aime est le roman d'un enfermement, aussi bien psychologique et volontaire que carcéral et subi. Il décrit une existence " hors la vie ", en marge de notre monde. C'est aussi un formidable texte sur le pouvoir à la fois créateur et dévastateur du sentiment amoureux.

06/2000

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Beaux arts

Combas & Kijno. Peindre à quatre mains

Ladislas Kijno (1921-2012) est considéré comme l'un des maîtres de l'abstraction, spécialiste de la technique du froissage et de la vaporisation sur toile. Sa rencontre avec Louis Aragon et Francis Ponge en 1943 l'a également amené à beaucoup oeuvrer en collaboration avec des poètes. Invité de la Biennale de Venise en 1980, l'artiste a notamment signé plusieurs oeuvres monumentales pour des édifices religieux dont la rosace de la cathédrale Notre-Dame de la Treille de Lille. Kijno a réalisé aussi une représentation de la Cène pour l'église du plateau d'Assy, sur la commune de Passy (Haute-Savoie), décorée par les plus grands artistes de l'après-guerre. Robert Combas a apporté à l'aube des années quatre-vingt une nouvelle peinture figurative. Présent sur la scène artistique dès 1979, il est le créateur d'un mouvement que Ben appela la Figuration Libre, mouvement regroupant Rémi Blanchard, François Boisrond et Hervé Di Rosa. Peinture faite de libertés elle parle de la société, de la violence, de la sexualité, de la souffrance des gens, de leurs petits bonheurs, de leur petitesse, de leur grandeur... Elle s'inspire du rock dont l'artiste est un fin amateur, des images populaires, des livres d'enfance, des manuels scolaires de tout ce qui fait une culture populaire accessible à tous. Robert Combas a souhaité rendre hommage à celui qui fut un ami, Kijno, mort en novembre 2012. Cette exposition et le catalogue qui l'accompagne présentent une série réalisée en commun, un Chemin de croix, ainsi que deux oeuvres aux thématiques partagées : Bouddhas, galets, crucifix... Un véritable dialogue entre la puissance de l'abstraction de Kijno et la foudre de la figuration libre de Combas, une vision commune de l'engagement, du sacré et de la peinture.

06/2013

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Sociologie

Cino Del Duca. De Tarzan à Nous deux, itinéraire d'un patron de presse

Créateur de Nous Deux, Télé Poche, producteur de Touchez pas au grisbi et de E--lruentura, éditeur des Rois maudits, Cino del Duca (1899-1967) a construit un empire médiatique populaire. Au moment de son décès, en 1967, il pilotait le quatrième groupe de presse français. Mais comment ce vendeur de comics est-il devenu un magnat de la presse ? Son destin est autant atypique qu'exemplaire. Il traverse les deux guerres mondiales, il milite au Parti communiste, il subit la répression de la dictature fasciste et participe pleinement à la reconstruction des Trente Glorieuses. Au niveau personnel, l'ambition le porte. Plutôt intuitif qu'intellectuel, il est animé par une terrible volonté de réussite. A ses débuts en Italie, il ne choisit pas le secteur le plus facile, la presse de jeunesse, mais elle se trouve être rapidement un domaine lucratif. Autant pour élargir ses activités éditoriales que pour échapper à la police fasciste, il émigre en France en 1952. Son premier magazine pour enfants Hurrah ! s'inscrit parmi les illustrés de l'âge d'or. Après-guerre il se lance sur le créneau de la presse féminine sentimentale. Les années 50 marquent son apogée. Mais à la même période, toute l'intelligentsia souhaite censurer la presse sentimentale et la bande dessinée, cette culture de masse est considérée comme un opium du peuple. Del Duca engage alors son entreprise dans une nouvelle stratégie pour défendre ces lectures de distraction. Personnage oublié de l'histoire, il demeure un cas exceptionnel en France car il est un des premiers entrepreneurs culturels à développer une infrastructure verticale de cette ampleur. Cette biographie retrace un destin original et elle montre selon quels processus un personnage de bande dessinée devient un héros planétaire.

01/2013

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Religion

Urbain V le bienheureux

L'année 2010 célèbre le septième centenaire de la naissance du bienheureux Urbain V, un des derniers papes français d'Avignon. Né au château de Grizac en Lozère dans le diocèse de Mende, capitale du Gévaudan, Guillaume Grimoard connaît une destinée exceptionnelle qu'Yves Chiron retrace ici à partir de nombreuses sources, d'anecdotes méconnues et dans un style propre à maintenir le lecteur sous le charme de ce grand languedocien. L'enfance et la jeunesse de Guillaume, son entrée dans la vie bénédictine, ses réalisations de Père Abbé à la tête de Saint-Germain d'Auxerre puis Saint-Victor de Marseille, ont convaincu son biographe du caractère unique d'un homme qui n'étant ni évêque, ni cardinal, se tient résolument étranger aux querelles de clans et ne doit sa carrière ni à l'Empereur, ni au roi de France. Sa proximité avec l'Italie, Guillaume Grimoard l'acquiert à l'occasion de ses missions diplomatiques au service d'Innocent VI notamment comme légat à Naples. Elu pape en 1362, il prend le nom d'Urbain V parce que, dit-il, " tous les papes qui portèrent ce nom furent des saints ". Créateur de l'université de Cracovie en 1364, il relance le pèlerinage d'outre-mer pour secourir les chrétiens de Terre Sainte, réforme le clergé, s'attaque au népotisme et à la simonie, explore de nouvelles terres de mission et prend part à de nombreux projets architecturaux sans se dérober aux arbitrages douloureux de la Guerre de Cent Ans. De retour à Rome après la vaillante reconquête du cardinal Albornoz, il repart en Avignon l'année de sa mort le 19 décembre 1370, de la maladie de la pierre. Seul pontife avignonnais béatifié (en 1870 par Pie IX), d'innombrables lieux témoignent en France et en Europe de son extraordinaire rayonnement de serviteur de l'Evangile.

08/2010

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Littérature française

Prestige et infamie. Signor Giovanni ; Dans la main de l'ange ; Le dernier des Médicis ; La course à l'abîme

Pourquoi, à un homme parvenu au faîte de sa carrière, vient-il le besoin de se détruire ? Cette question a hanté très jeune Dominique Fernande:, lui-même fils d'un écrivain qui a connu la gloire puis la déchéance. Depuis la parution de Ramon, chez Grasset, en 2009, nous savons que cette obsession est aussi au coeur d'une grande partie de son oeuvre. Ce volume rassemble quatre grands romans de l'écrivain: Le Dernier des Médicis, Signlor Giovanni, La Course à l'abîme et Dans la main de l'ange (prix Goncourt 1982), et autant de portraits de personnages qui ont connu ce passage du prestige à l'infamie. Le premier est Gian Gastone, l'héritier d'une lignée prestigieuse, celle des Médicis, qui a délibérément mené une vie de turpitudes en tous genres. On retrouve ce même travail de sape chez Winckelmann, le héros de Sign or Giovanni, grand savant en quête du " beau idéal " dont la vie bascule soudain dans le désir de "se dévaloriser " et de côtoyer le pire. La Course à l'abîme raconte l'ascension d'un jeune peintre de génie, Caravage, lequel, à force de provocations et de dépravations, dans son oeuvre comme dans sa vie, connaît une descente aux enfers jusqu'à sa disparition dans des conditions jamais élucidées. La dernière de ces destinées maudites est celle de l'écrivain et cinéaste Pier Paolo Pasolini, assassiné sur une plage d'Ostie en 1975. Dominique Fernande: raconte l'acharnement d'un créateur à démentir l'image qu'on s'est faite de lui et à s'inventer une double identité, où la solidité le dispute à la fragilité et au déchirement. " Pour qu'un personnage m'intéresse, il faut que je découvre une faille dans sa vie", écrit Dominique Fernandez dans sa préface, décisive pour la compréhension de son oeuvre.

09/2010

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Musique, danse

Miles Davis et le blues du blanc

" Ces vrais résidus de poubelle du type My Funny Valentine, ces camelotes d'un autre temps écrites à l'usage des Blancs ! " : ainsi Miles Davis qualifia-t-il en 1975, un jour de colère, les standards empruntés au répertoire de la chanson populaire et de la comédie musicale, dont il avait été pendant plus de vingt ans le plus troublant des interprètes. Il leur devait en grande partie sa gloire et sa fortune. Il leur avait fait l'amour avec plus de ferveur, de tendresse et d'imagination qu'aucun trompettiste avant lui. Comment et pourquoi en vint-il à les agresser, et pas seulement en paroles, à les démantibuler, à leur lancer de l'acide au visage, avant de les exiler de sa musique pour très longtemps ? C'est la principale question que posent ces pages d'où se dégage peu à peu la figure fascinante d'un créateur qui, ne voyant dans l'éternité " rien d'autre que l'éphémère toujours réinventé ", terrorisé à l'idée que l'air du temps pourrait souffler la flamme de son génie si son génie restait en place, n'a cessé de fuir son reflet et de fausser compagnie à son ombre (à sa lumière aussi !). Quitte à se chasser lui-même des paradis successifs auxquels il avait accédé. Au moins ne l'aura-t-il fait que pour en gagner de plus inouïs. " Critique à la notoriété transatlantique - a écrit Paul Benkimoun dans Le Monde - Gerber possède, comme les musiciens qui le fascinent, cette impressionnante assise technique qui lui permet de canaliser une imagination profuse. Il nous révèle les vérités secrètes du jazz, dissimulées sous notre nez, et suscite en nous le sentiment de voir énoncé ce que nous n'aurions pas su exprimer. "

01/2003

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Beaux arts

Essais florentins

Créateur de la Kulturwissenschaftliche Bibliothek de Hambourg dont l'actuel Warburg Institute de l'université de Londres affirme être la continuation, Aby Warburg (1866-1929) est demeuré en France une figure aussi légendaire qu'inconnue. Les Gesammelte Schriften dont il est l'auteur sont cependant des textes de référence faisant autorité auprès de nombreux chercheurs qui s'intéressent aux débuts de la Renaissance à Florence, à l'Allemagne du temps de la Réforme luthérienne. Warburg contribue au renouvellement du concept de Renaissance stylistique par le problème qu'il fait sien, l'étude des stéréotypes formels empruntés à l'antiquité classique, qui servent à exprimer le mouvement et la passion. Il s'intéresse en effet non point aux principes d'engendrement et aux règles de construction d'un espace géométrique ou perspectif, mais aux règles de la représentation d'un espace intérieur rendu visible sur l'écran plastique à deux dimensions par des procédés beaucoup plus mystérieux. Cependant le principe méthodologique auquel il se conforme lui interdit de dissocier l'étude des formes et celles des fonctions, l'étude de l'oeuvre de celle de ses usages sociaux et du monde de l'art dans lequel elle a été créée. D'où une conception interdisciplinaire de l'histoire de l'art. La thèse novatrice des Essais florentins réside dans la mise en évidence de la double influence de la vision esthétique de l'art gréco-romain sur la première Renaissance italienne. Ainsi Warburg identifie-t-il plus que des emprunts du Quattrocento (XVe siècle italien) à la double richesse de l'Antiquité païenne : l'harmonie apollinienne, et, à l'opposé, l'expressivité dionysiaque. Les artistes du début de la Renaissance vénéraient l'Antiquité ressuscitée tant pour sa belle régularité que pour la maîtrise avec laquelle elle donnait expression au tempérament pathétique.

04/2015

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Religion

Dieu au Kasay : passage d'une expérience humaine à la Révélation biblique

Le terme biblique pour dire Passage est le mot Pâque qui invite à rendre compte de sa foi-adhésion donnée à la Parole de Dieu reçue d'une révélation. Or la foi chrétienne des Kasayens ne vient pas de l'audition d'une parole que Dieu leur adresserait seulement aujourd'hui. Ils la tiennent avant tout de leur tradition qui affirme que Dieu a parlé jadis lorsqu'il a fait passer à l'existence la totalité. Ensuite, ils ont été amenés par les missionnaires à passer à une foi engendrée par une autre tradition qui affirme que Dieu a parlé jadis à Abraham, aux patriarches, qu'il a parlé plus tard aux hommes par Moïse, par les prophètes et dernièrement par Jésus. Quelle a été l'issue de ce passage ? Il appert qu'il se caractérise par une configuration bicentrique dans laquelle le nouvel univers religieux est écartelé entre l'ancien et le nouveau. Comment surmonter cette vie d'amphibie? L'auteur propose une narration d'un récit unifié de Dieu pour engendrer l'homme-pécheur à la vie de témoin qui habite en vérité les gestes qu'il pose et les paroles qu'il prononce. Un Dieu qui dit aux Nègres : corrigez en vous l'idée que je suis un Créateur qui interviendrait, à tout moment et de l'extérieur, dans son oeuvre ; je vous ai tout confié ; dès la fondation du monde, ma Parole vous a tout livré ; ma Parole a tout dévoilé à votre savoir-faire, à votre capacité de communication avec autrui et à votre désir du bonheur ; à vous de jouer en étant enchaînés au service de l'amour car sans ce corrélat, votre savoir est raffinement de la barbarie et de la torture réciproque.

05/2014

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Musique, danse

Tout Mozart. Encyclopédie de A à Z

Un nom, synonyme ou promesse de génie ? Mozart (1756-1791). Ce petit homme (1,66 m) qui signait ses lettres " Trazom " reste assurément l'incarnation de tous les paradoxes. Enfant virtuose et compositeur en butte aux vexations d'une société qui jettera son corps dans une fosse commune, esprit libre - il est adepte de la franc-maçonnerie - et tête mystique - son œuvre, même la moins religieuse, est une mise en notes du phénomène divin -, il est aussi le créateur bouleversant d'une musique qui ne cesse d'être légère, sans être insignifiante - jamais elle ne pèse, ni ne pose -, et d'un Requiem dont les accords funèbres retentissent d'une gravité hors pair. Mais, plus que tout, Mozart est le dernier représentant de l'esprit du XVIIIe siècle, qu'il porte à son apothéose, cependant que son œuvre annonce les révolutions à venir et les langueurs du romantisme. Mozart, ce sont encore des amis, des rivaux, des disciples ; des œuvres, des interprétations, et à travers celles-ci un style inimitable, une manière de vivre - autant d'élans à la joie qui continuent de se renouveler au gré des approches successives. Tous et toutes, de Nietzsche à Harnoncourt, de Heidegger à Barenboïm, de Bonnefoy à Bartoli, ce dictionnaire les met pour la première fois en perspective, avec des points, accessibles à chacun, sur les plus grandes partitions, de Don Giovanni à La Flûte enchantée, et des conseils pratiques du metteur en scène Patrice Chéreau, du chef d'orchestre René Jacobs et de la chanteuse Barbara Bonney. Composé sous la direction de Bertrand Dermoncourt, directeur de la revue Classica/Répertoire, cet ouvrage mêle à l'esprit de sérieux la prescription mozartienne : " Viva la libertà ! " STEPHANE BARSACQ

01/2006

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Littérature française

Le Cardinal Saliège

On se souvient du livre de Jean Guitton Portrait de Monsieur Pouget, suivi des Dialogues. En 1941, Albert Camus avait écrit : "Nous avons là un portrait d'élu qui me paraît une réussite exceptionnelle dans notre littérature. Il n'y fallait pas seulement du talent, mais les puissants mobiles que sont l'admiration et la tendresse. Jean Guitton, en effet, apporte de la clarté aux idées les plus délicates, et c'est un effet du grand style. Mais il met de la chaleur dans les abstractions et de la passion à l'objectivité. C'est un effet de l'âme. Une piété virile fait le reste et donne le ton de ce beau livre". Ces qualités se retrouvent dans ce portrait du Cardinal Saliège, que l'auteur a observé avec amour pendant trente ans. Comme le Cardinal était passionné pour les problèmes du présent et du proche avenir, on ne s'étonnera pas de trouver dans ce livre toute l'actualité religieuse, depuis les "prêtres-ouvriers" jusqu'au "catéchisme", depuis l'oecuménisme jusqu'au laïcat... sans parler des problèmes posés par la science moderne, comme celui de la matière et de l'évolution. Le Cardinal a dit son mot sur tout avec une extrême originalité. Il avait l'âme d'un précurseur. Le monde entier avait le regard fixé sur lui depuis ce jour d'aout 1942 où il avait pris la défense des Juifs persécutés. Sous l'Occupation il fut le chef de la résistance spirituelle. Chacun sait qu'il était un grand paralysé, qu'il s'exprimait difficilement. Il a donné à notre époque un magnifique exemple de lucidité, de gaîté et de courage. Le livre de Jean Guitton est riche d'inédits, de textes inconnus, de menus propos du Cardinal, ce créateur de styles en toutes choses.

01/1967

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Musique, danse

Le génie de Beethoven

Personnalité hors du commun et puissant génie créateur, Beethoven est une de nos plus grandes figures artistiques. C'est à lui qu'on fait appel dans les grandes circonstances, face aux événements tragiques pour ramener l'espoir mais aussi pour célébrer fastueusement les grandes causes. Depuis deux cents ans, son humanisme fraternel et son sens de la grandeur nous poussent à avancer et à regarder vers le haut. En même temps peu d'artistes ont aussi profondément scruté leur monde intérieur en y cherchant l'universel. Populaire dans certaines pages symphoniques, il est par excellence un musicien visionnaire dans ses quatuors à cordes et ses sonates. Témoin de son temps, il a su recueillir l'héritage du passé tout en anticipant l'avenir. Il n'a cessé jusqu'à nos jours d'être le contemporain de toutes les générations qui l'ont suivi et il n'a cessé de parler à chacun. Après bien des études biographiques, Bernard Fournier s'attache à nous faire comprendre son oeuvre. En scrutant les partitions comme avec un microscope et en s'appuyant sur des notions telles que l'énergie, l'espace et le temps, il éclaire l'importance du geste compositionnel et dégage ainsi ce en quoi la musique représente selon son auteur "une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie". Beethoven Tondichter (poète en sons) est aussi un Tondenker (penseur en sons) ; la pensée qu'il exprime fait preuve d'une originalité qui, toujours remise d'une thèse d'Etat en question, explore sans cesse de nouveaux domaines et met en jeu des énergies nouvelles. Bernard Fournier est l'auteur sur la modernité de Beethoven et d'une somme sur le quatuor à cordes (Fayard, 4 volumes, 1999-2010).

10/2016

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Droit

La guerre des copyrights

Une guerre inédite s'intensifie depuis quelques années sur le front de la propriété intellectuelle. Car chacun sent bien, l'auteur-compositeur connue les Majors de la musique, le petit artisan de l'atelier de couture aussi bien que les industriels du luxe, que si ces droits ne sont pas respectés, c'est à terme à la fin de la création et à la mort de la recherche que nous assisterons. Mais cette course à la protection, cette lutte contre la piraterie ne sont pas sans conséquence sur la culture, l'économie, la science, la santé, l'agriculture. D'où le clivage qui s'affirme, chaque jour davantage, entre le droit du consommateur/internaute et celui du créateur. Opposition entre droit à l'information et droit de l'information, droit à la culture et droit de la culture. D'où aussi cette contradiction exacerbée entre pays du Nord et du Sud pour l'accès aux nouvelles semences, aux vaccins, aux traitements médicaux, aux publications savantes. Or, rien n'est tout noir ou tout blanc au nouveau royaume du copyright. Ainsi l'artiste qui s'indigne du pouvoir des marques est le premier à recourir aux mêmes instruments pour défendre ses œuvres. Et l'entreprise qu'il fustige se plaint elle-même des redevances qu'elle doit payer pour l'usage de ses photocopieuses, la musique d'attente ou la revue de presse Internet. En une quinzaine de chapitres, Emmanuel Pierrat dresse ici un tableau des nouveaux enjeux dont la propriété intellectuelle se fait tour à tour l'instrument ou le révélateur. Le tout chiffres à l'appui, mais avec le talent du conteur d'anecdotes et l'expérience du professionnel qui, sur ce terrain, aura approché ou conseillé des intérêts parfois des plus divergents sur plusieurs continents...

01/2006

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Philosophie

Le tempo de la pensée

Le blocage, l'empêchement de penser, le détour, la panne se trouvent au coeur de la création : tous ces dysfonctionnements où la pensée "grippe" sont la pensée même. Kafka, Mallarmé, mais aussi Platon, Aristote, Kant, Husserl et Wittgenstein négocient avec leurs conflits. S'ils réussissent, il y a une oeuvre, sinon, elle demeure dans les limbes — ce qui est le cas pour une partie de l'oeuvre de Mallarmé. Chez le créateur, il existe une peur essentielle, celle de poursuivre. Plutôt recommencer que poursuivre : tel est le secret désir qui paralyse. Pour Rimbaud, c'est différent. Il va très vite, ne connaît pas d'obstacle, brûle toutes les étapes en feignant de ne pas voit les difficultés. Alors que les philosophes ne cessent d'avancer en un mouvement d'aller et de retour, chez Rimbaud, il n'y a pas de retour, ou alors il aurait été catastrophique. Troublée par l'énigme qu'elle est pour elle-même, la pensée n'existe pas sans affectivité : ce qui excite paralyse, mais, sans excitation, il n'y a pas de pensée. Ce qui suscite le désir d'écrire empêche d'écrire. Tout l'art consiste alors à négocier avec les résistances. En compagnie de Rilke, Proust, Valéry, Claudel et Beckett, l'auteur — qui a lu Freud — montre comment la raison se démène, étant entendu que la compréhension des choses n'est pas autonome. L'affectivité peut lui opposer un mur. Il faut alors consentir à un saut, à penser un pont, sans savoir quel sera le terrain inconnu découvert "en face". Dans ce livre, en quête d'une musique secrète (le tempo dénote un rythme qui n'est pas défini de manière absolue), il y a un désir de se déprendre du lyrisme de la pensée. Plutôt qu'une oreille séduite, l'énergie d'un pas décidé.

09/1993

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Cuisine

Le bouquin de la gastronomie

A travers les textes fondateurs de la gastronomie française, Jean Vitaux nous offre une plongée riche, gourmande et rigoureuse dans notre imaginaire culinaire. On découvrira, au gré de ces pages, comment nos aïeux du XVe siècle dégustaient du bouillon de tétine de truie agrémenté de fromage vieux et de girofle. On se souviendra qu'avant d'être un prophète abscons Nostradamus fut un théoricien du sucré dans son Traité des confitures. On ira saluer Rabelais, dont le nom même a donné un adjectif synonyme de plaisir et d'excès. On appréciera les doux aphorismes d'Alexandre Dumas, pour qui "la truffe embellit tout ce qu'elle touche" et "le vin [est] la partie intellectuelle du repas". On suivra les pas de l'admirable La Reynière, fils de fermier général, neveu de Malesherbes et créateur des premiers guides gastronomiques. On retrouvera bien sûr l'incontournable Brillat-Savarin, qui sut si bien mettre les saveurs en mots dans sa Physiologie du goût. On fera des pas de côté chez Maupassant, Proust, Flaubert, Balzac, Zola, Daudet, qui décrivirent par la fiction les habitudes alimentaires d'un siècle où la cuisine devint bourgeoise et qui vit la naissance de la restauration telle qu'on la pratique encore aujourd'hui. On savourera la prose de Marcel Rouff, de Joseph Delteil ou du merveilleux Jean-François Revel. On verra à quel point les plaisirs de la table n'ont jamais cessé d'être le terrain de querelles opposant anciens et modernes, cellesci culminant au coeur des années 1970 avec ce "Manifeste de la nouvelle cuisine" lancé par Henri Gault et Christian Millau qui mit à bas un siècle de suprématie du gras. Nicolas d'Estienne d'Orves

10/2020

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Musique, danse

Gustav Mahler

Lors de sa publication en 1979, le premier tome du Gustav Mahler d'Henry-Louis de La Grange fit sensation. Le compositeur du Chant de la Terre sortait à peine d'un purgatoire qui, en France, s'apparentait à une ignorance quasi absolue ; deux autres tomes, plus volumineux encore, en 1983 et 1984, achevaient cette révélation d'une œuvre extraordinaire, d'un génie de la musique à la vie captivante et pathétique, dont les immenses symphonies allaient rapidement entrer au répertoire de tous les orchestres symphoniques du monde. Destin étonnant d'un créateur qui souhaitait que son œuvre reflète " la création tout entière " et que lui-même devienne " un instrument dont joue l'univers ". Le succès de cette biographie rendait nécessaire une nouvelle étape. Les trois mille huit cents pages de l'édition originale ne pouvaient convenir à tous les nouveaux adeptes de Mahler et la nécessité se faisait sentir d'une édition plus brève et synthétique, mais nullement schématique, où l'on retrouvera l'essentiel de l'ouvrage. En même temps que le parcours magnifique d'un musicien, issu d'un obscur village de Bohême, qui deviendra le chef de l'Orchestre philharmonique de New York, ce livre retrace une page d'histoire, celle de la musique à l'orée du XXe siècle en Europe centrale et surtout à Vienne. En une décennie de direction à l'Opéra, Mahler suscite enthousiasme et controverses passionnées. Son union avec Alma Schindler et les drames de sa vie familiale contribuent à sa célébrité. Par son œuvre qui s'enracine dans le romantisme finissant, et ouvre les voies d'un langage nouveau, aussi bien que par son rayonnement personnel, il est une figure majeure de Vienne, creuset d'une mutation des sensibilités artistiques et intellectuelles qui nous fascine encore.

09/2007

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Littérature française

Julien Green. Journal intégral, 1919-1940

Ouvre monumentale qui couvre soixante-dix ans de la vie de l'écrivain, le Journal de Julien Green n'avait pourtant jamais été publié dans sa version intégrale et définitive. L'auteur en avait délibérément écarté les pages les plus intimes, l'évocation de sa vie amoureuse et certains portraits littéraires dans lesquels il livrait une opinion sans fard sur quelques-uns de ses pairs. Jugeant impubliable de son vivant cette "confession qui rétablissait la vérité" et où l'on saurait "tout" de lui, selon sa formule, Julien Green s'est cependant toujours montré favorable à l'idée que cet ensemble soit exhumé le moment venu par ses héritiers, leur laissant le choix d'en décider en fonction des instructions qu'il leur avait laissées. C'est chose faite aujourd'hui, grâce à cette édition conçue à partir des manuscrits originaux par Guillaume Fau, Alexandre de Vitry et Tristan de Lafond. Entre préoccupations métaphysiques et notations relatives à son travail de créateur, le grand romancier catholique, porté par une exaltation incessante de la jeunesse et de la beauté, livre ici, avec une sincérité sans détour et de la façon souvent la plus crue, le récit de ses rencontres et aventures homosexuelles, de ses rapports avec des amants de passage comme avec son compagnon de l'époque, Robert de Saint Jean. Julien Green n'ignorait pas que ces pages restées longtemps confidentielles pourraient surprendre, voire scandaliser, le jour où elles seraient révélées. Mais il tenait les exigences de la chair pour indissociables de celles de l'esprit : une conviction qu'il ne cesse d'illustrer à travers cette magnifique célébration du désir et de la passion. Son "journal complet", comme il le qualifiait, offre ainsi une approche plus authentique de sa vie comme de l'ensemble de son oeuvre.

09/2019

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Poésie

Voyages avec Rimbaud, Kipling, Baffo. Coffret en 3 volumes : Lettres d'Afrique ; Poèmes ; Sonnets érotiques

Dans les dernières années de sa vie, entre 1991 à 1994, Hugo Pratt choisit d'accompagner d'aquarelles des textes rares d'Arthur Rimbaud, Rudyard Kipling et Giorgio Baffo. Ces recueils, devenus depuis introuvables, sont rassemblés pour la première fois dans un coffret et accompagnés de préfaces inédites d'un des meilleurs connaisseurs d'Hugo Pratt, Dominique Petitfaux. L'oeuvre de Pratt permet de le deviner, les livres occupèrent une place prépondérante dans sa vie. De sa découverte précoce d'écrivains comme Robert Louis Stevenson et Homère, jusqu'à ses ultimes lectures, souvent très érudites, le célèbre dessinateur n'a eu de cesse tout au long de sa vie de constituer une bibliothèque irradiante, à la mesure de son insatiable curiosité. Au moment de sa mort, cette bibliothèque rassemblait plus de vingt mille ouvrages et avait envahi toutes les pièces de sa maison. Mais pourquoi, dans le vaste inventaire de ses livres de prédilection, Hugo Pratt a-t-il privilégié des lettres d'Afrique de Rimbaud, des poésies militaires de Kipling et des sonnets érotiques de Baffo, poète vénitien du dix-huitième siècle ? Comme le souligne dans ses préfaces Dominique Petitfaux, le choix inattendu de ces textes en dit beaucoup des goûts littéraires de Pratt mais révèle aussi l'attirance du créateur de Corto Maltese pour des écrivains dont les destins font écho au sien. L'Ethiopie de Rimbaud et son appel de l'ailleurs, l'enfance coloniale de Kipling et sa culture militaire, la Venise de Baffo et son goût immodéré des femmes... En choisissant des auteurs à la façon d'un portrait chinois, Hugo Pratt nous offre, à la croisée de la littérature et de l'art, l'une de ses dernières et plus intimes invitations au voyage.

11/2018

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Histoire de France

Arnhem. La dernière victoire allemande

Le 17 septembre 1944, le général Kurt Student, créateur des forces aéroportées allemandes, entend le rugissement crescendo d'un grand nombre de moteurs d'avions. Il sort sur la terrasse de la villa qu'il occupe et qui domine le plat pays du sud des Pays-Bas pour regarder passer l'armada de Dakota et de planeurs qui convoient les 1re division parachutiste britannique et les 82e et 101e divisions aéroportées américaines. Ce n'est pas sans une pointe de jalousie qu'il contemple cette démonstration de force aéroportée. Market Garden, le plan du maréchal Montgomery consistant à donner le coup de grâce à l'Allemagne nazie en capturant les ponts hollandais donnant accès à la Ruhr était audacieux. Mais avait-il la moindre chance de réussir ? Le prix à payer quand il s'avéra un échec fut effroyable, en particulier pour les Néerlandais qui avaient tout fait pour aider leurs libérateurs éphémères. Les représailles allemandes furent cruelles et sans pitié, et ce jusqu'à la fin de la guerre. Quant à Arnhem et Nimègue, villes cartes-postales au coeur de l'Europe civilisée, elles se retrouvèrent, à l'arrêt des combats, dévastées et jonchées des cadavres d'innombrables jeunes soldats qui avaient payé de leur vie l'hubris de leur haut commandement. En puisant dans une documentation prodigieuse et parfaitement maîtrisée composée pour beaucoup d'archives inexploitées hollandaises, britanniques, allemandes, américaines et polonaises, Antony Beevor nous fait vivre la terrible réalité d'une bataille dont le général Student lui-même prédit avec lucidité qu'elle donnerait à l'Allemagne sa "dernière victoire" . Son récit implacable, qui alterne les gros plans et les vues d'ensemble, nous plonge au coeur même de la guerre, et rend hommage à des milliers de héros anonymes que l'Histoire a oubliés.

11/2018

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Montagne

L'Alpe N° 76, avril-mai-juin 2017 : Grands bâtissseurs

Vous vous imaginiez les Alpes comme un océan de nature préservée ? Que nenni ! Sans même remonter aux premiers bergers qui, à la préhistoire, ont colonisé les alpages avec leurs troupeaux jusqu'à plus de 3000 mètres d'altitude (dans les Ecrins, par exemple), les Romains ont, dès les premiers siècles de notre ère, aménagé des voies de communication. En témoigne la fameuse table de Peutinger, cette étonnante représentation cartographique des passages alpins de l'Antiquité. Dans la foulée de ces traversées, il a fallu sécuriser les itinéraires en élevant murs et fortins. L'histoire aura retenu le duc de Lesdiguières (1543-1626), né dans les Hautes-Alpes, pour ses premières fortifications de grande ampleur, mais aussi, juste après, Vauban (1633-1707) dont les ouvrages sont aujourd'hui classés au patrimoine de l'Unesco. On se souvient sans doute moins de l'ingénieur en chef chargé des travaux du Simplon sous Napoléon qui se serait exclamé en 1805 : "Vous pouvez dire à Sa Majesté Impériale qu'il n'y a plus d'Alpes. Le Simplon est ouvert et j'attends l'artillerie". C'est au travers d'une série de portraits que ce numéro de printemps se propose de redécouvrir l'aménagement des Alpes, depuis les premières routes jusqu'à la construction des grands barrages hydro-électriques et des premières stations de sports d'hiver. De grands noms ont émaillé cette longue histoire. Ceux précédemment cités, mais aussi des Charles-François de Ladoucette, préfet des Hautes-Alpes, Adrien Ruelle, ingénieur des chemins de fer, Philippe Lamour, papa de l'aménagement du territoire dans l'immédiat après-guerre, le géophysicien Eric Boissonnas, créateur de la station intégrée de Flaine en Haute-Savoie, ou encore, ailleurs en Europe, des hommes comme Cavour, Victor-Amédée III (en Italie) voire Napoléon.

03/2017

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Shonen/garçon

Les mémoires de Vanitas Tome 1

Fin du xixe siècle. Paris est en plein émoi à la suite d'attaques répétées de vampires. Pourtant, la règle d'or de leur communauté est de ne pas s'en prendre aux humains ! Un mal mystérieux semble ronger ces créatures immortelles... C'est en cette période troublée que Noé arrive dans la capitale. Il suit la trace du grimoire de Vanitas, artefact légendaire craint de tous les vampires. On dit qu'il permet à son détenteur d'interférer avec ce qu'il y a de plus sacré pour eux : le nom véritable, symbole même de leur vie. Le modifier peut les rendre fous, voire les anéantir... A bord de l'énorme vaisseau flottant sur lequel il a embarqué, Noé fait la connaissance d'Amélia. Alors qu'il l'aide à se remettre d'un malaise, tout s'emballe : elle perd la tête et révèle sa nature de vampire devant les passagers ! C'est alors qu'entre en scène un mystérieux assaillant, se présentant comme... Vanitas ! Devant un Noé bouche bée, il dégaine le fameux grimoire et apaise l'accès de folie de la jeune femme. L'artefact ne serait donc pas qu'une arme mortelle ? Vanitas, héritier du nom et du pouvoir du créateur du livre, a une mission : sauver les vampires de la malédiction qui pèse sur eux ! Après Pandora Hearts, Jun Mochizuki crée un nouvel univers palpitant, entre steampunk et fantasy ! Le talent du jeune auteur pour camper des personnages mystérieux, ambivalents et à la psychologie complexe ne se dément pas. D'un trait toujours aussi soigné et élégant, elle nous entraîne à travers un Paris peuplé de créatures de légende, dans une enquête aux frontières du monde des humains et des vampires !

07/2017

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Ouvrages généraux

Georges Bidault. De la Résistance à l'Algérie française

Un parcours hors normes, de la Résistance à l'OAS Fondée sur d'abondantes archives personnelles récemment ouvertes et de nouveaux témoignages, cette première biographie de Georges Bidault depuis un quart de siècle dépeint le portrait romanesque d'un simple professeur d'histoire, issu de la France profonde et militant chrétien sous l'entre-deux-guerres, engagé dans la lutte clandestine dès 1941 et devenu, en 1942, le plus proche compagnon de Jean Moulin avant de lui succéder à la tête de la résistance intérieure. Ministre des Affaires étrangères du général de Gaulle à la Libération, il prit personnellement une part déterminante à la reconquête du " rang " international de la France en 1945 - malgré des relations tendues avec ce dernier. Créateur d'un parti politique, l'inclassable MRP, Bidault fut l'un des principaux dirigeants de la IVe République, plusieurs fois reconduit au Quai d'Orsay en pleine guerre froide, visionnaire de la réconciliation européenne et bête noire de Staline, mais aussi président du Conseil à l'origine de grandes réformes sociales dont la création du SMIG. Pourtant, son style exagérément bohême, mâtiné d'un sens aigu de la dérision et de la provocation, le condamna à l'incompréhension puis à la solitude. Au début des années 1960, son engagement en faveur de l'Algérie française acheva de le diaboliser et d'en faire un authentique paria contraint à l'exil avec son épouse Suzanne Borel - la première femme diplomate. Passé en quelques années de la lumière du héros à la nuit du pestiféré, Bidault est aujourd'hui oublié. Mais les convictions de cet homme d'Etat, intellectuel hanté par le déclin de la France et de l'Europe, pourfendeur de la résignation et de la repentance, anticipaient sur les déchirures du XXIe siècle.

03/2022