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Heckle Freux

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 2, L'Art de la contradiction

Peut-on parler ? Qu'est-ce que l'expression ? Quel est l'effet d'un langage ? Paulhan ne s'interroge pas sur l'origine du sens, il n'est pas en quête de la langue originelle. Il a, comme personne, le sens des contradictions. Il est des premiers, en 1907, à parler de Freud, mais il se refuse à faire crédit à la psychanalyse. En matière de langage, il a eu les meilleurs maîtres, mais il doute radicalement de la possibilité d'une linguistique. Pour le reste il se soucie comme d'une guigne du cloisonnement des disciplines, et ne paraît se préoccuper de logique, de psychologie, de sociologie ou de sémantique que pour mieux s'adresser aux poètes eux-mêmes. L'exercice de la raison s'est mué pour lui en une expérience de la saveur. Il sait suspendre ses réponses pour maintenir la force d'une seule question - ses précautions en ce sens sont étincelantes. C'est qu'il s'agit de nos façons de parler - et de celle des Malgaches. Paulhan ne s'en moque pas, il les passe au crible. Contrairement à la plupart des écrivains contemporains, il ne croit pas que le reproche que l'on fait aux lieux communs tienne debout. C'est aussi que, pour lui, il n'est pas d'autre sens à l'attention portée au langage que l'effort de lucidité d'un esprit. Tel est le mouvement général du présent volume, dans une nouvelle édition, entièrement renouvelée. Il part d'une réflexion exigeante sur les raisonnements quotidiens, poursuit avec les poèmes et les proverbes de Madagascar, enjambe la guerre, débouche dans les parages de Dada et du surréalisme, saisit le haiku japonais comme une occasion poétique inespérée, file enfin du côté de la réflexion pure, à propos du sort que la critique fait aux grammaires, aux dictionnaires et à la rhétorique, par-delà Les Fleurs de Tarbes, qui figureront au tome troisième. En attendant, la poésie lui est une clé, qui joue sur le langage. Critique de la critique et critique du langage, Paulhan dénie d'abord à la métaphysique la faculté de répondre à toutes les questions. Il sort d'un cercle, celui des analystes et des logiciens, mais son génie consiste à savoir écouter, contre une bonne partie de lui-même, ce que disent les enfants de la balle et de la métaphore.

03/2009

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Littérature française

Xenia

Xenia, c'est l'histoire de deux femmes, de deux héroïnes invisibles, de celles que l'on croise tous les jours sans les voir, des femmes de ménage, des caissières, des vendeuses. C'est un face-à-face avec la précarité, un combat salutaire dans le monde du travail mené par des Thelma et Louise, ici et maintenant. Xenia (en grec "l'étrangère") a vingt-trois ans et un bébé de cinq mois. Pour survivre, elle enchaîne les ménages dans une entreprise de nettoyage industriel. Sa situation se détériore lorsque son compagnon la quitte en emportant toutes ses affaires et leurs économies. N'ayant personne pour garder son fils, elle n'a plus d'autre choix que de l'emmener avec elle durant ses ménages. Avec la complicité de ses collègues, elle parvient à le dissimuler jusqu'au jour elle se fait surprendre avec l'enfant. Elle sera renvoyée sur le champ. Heureusement, Xenia peut compter sur la solidarité de certains de ses voisins, notamment Blandine qui lui trouve un emploi de caissière dans l'hypermarché du coin. Entre rires et larmes, entre amours et bagarres, entre espoir et révolte, Xenia et Blandine partagent désormais le même quotidien, le même travail, le même appartement, la même rage de s'en sortir pour connaître une vie meilleure. Tout se brise le jour où Blandine est menacée de licenciement pour avoir récupéré des fruits comestibles dans les poubelles de l'hypermarché. Mais le sort réservé à Blandine est un détonateur. La population de la cité se soulève contre cette injustice, Xenia en tête. A deux cents à l'heure, l'histoire de Xenia et Blandine est traversée par leurs élans du coeur ; par les hauts et les bas des jours sans cesse recommencés ; par les luttes qu'elles mènent dans des emplois qui les asservissent faute de les faire vivre. On y croise des personnages profondément humains, témoins parfois silencieux d'une mal-être général mais soucieux de garder dignité et sourire : un banquier en rupture avec son employeur qui fera chavirer le coeur de Xenia, une vieille Algérienne affectueuse et son fils épicier, un garagiste tout amour pour elle, un jeune métis en quête de lui-même, dans un monde qui est le nôtre, un monde où la solidarité n'est pas un mot creux ; un monde que Xenia et Blandine ne renoncent pas à transformer quitte à l'embraser.

01/2014

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Thérapies diverses

À la lumière de nos traumas

Jérémy Nouen propose une approche unique du traitement de la blessure psychique par l'hypnose. L'auteur a travaillé dans le milieu militaire pendant près de 10 ans au sein d'une unité d'élite de l'armée française, en étant toujours en lien avec le Service de Santé des Armées. Pendant cette période, il s'est longuement formé aux neurosciences, aux approches cognitivistes et comportementalistes, au point de devenir pour ses camarades un spécialiste et un formateur du stress post-traumatique, tout particulièrement dans les pratiques à adopter en milieu dégradé. La pathologie traumatique (le trauma pst) était il y a quelques années encore mal connue des milieux professionnels civils et même militaires. Pourtant, lui l'a rencontrée à plusieurs reprises. Il était avec ses camarades sur le terrain, à leurs côtés, il a même partagé les coups durs. Dans les temps d'épreuves, il affronté et reconnu les angoisses comme les souffrances de ses proches. Il a appris à lire sur ses frères d'arme leurs états émotionnels. Désormais, il sait les déceler, mêmes les micro-émotions que souvent les blessés savent cacher. Ils le font parce que ce qui a été vécu était de l'ordre de l'indicible, de l'inexprimable. Seulement, si les lèvres se taisent, le corps parle disait Freud. Ces micro-émotions finissent par trahir leurs silences. Cela, Jérémy Nouen l'a bien compris et il en explique toute l'importance dans ce livre. Cette terrible blessure traumatique n'est invisible qu'à celui qui ne veut pas voir ou qui ne sait pas voir. Mais le corps a parlé. Au travers des très riches exemples fournis, vous apprendrez à en faire la lecture et vous saurez ensuite comment agir pour le soin. Ce livre propose un procédé inhabituel pour les hypnothérapeutes. Sa vision du soin par l'hypnose est plus directe parce qu'elle va droit au but. Elle réalise une désensibilisation du traumatisme dès la première rencontre (alors qu'un protocole "classique" l'obtiendrait peut-être à la 3e séance). C'est donc un gain très important pour celui qui consulte. Cette technique est d'une remarquable efficacité et d'une réelle pertinence. Cette méthodologie veut s'adresser à tous les publics mais préférentiellement à des thérapeutes qui veulent confirmer leurs pratiques, à ceux qui ont déjà une bonne maîtrise des techniques d'hypnose, une solide connaissance des mécanismes du traumatisme psychique.

10/2023

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Littérature érotique et sentim

Hors sexe

"Après Ressort cassé publié l'an dernier, voici Hors Sexe : le deuxième des romans publiés chez Kistemaekers en 1890, sous le titre Le Troisième Sexe. Curieusement, alors qu'un seul titre figure sur la couverture, l'éditeur belge a choisi de publier en un seul volume deux intrigues distinctes, donc deux romans. La justice, qui a intenté une action contre le livre, ne semble pas s'en être rendu compte, puisque le procureur prend ses exemples dans le premier roman et y ajoute un dernier, provenant du second, comme s'il s'agissait d'une seule et unique intrigue. Il est vrai que les deux romans parlent de l'hésitation de genre et du refus de la stricte coïncidence du genre et du sexe. C'est ce qui irrite la justice de l'époque et c'est ce qui fait leur modernité. Hors Sexe est un récit plus alerte et plus imagé que Le Troisième Sexe alourdi par de longs discours théoriques. C'est pour cette raison que je me suis autorisée à couper le volume, au risque de me le voir reprocher par certains puristes. La publication de ce livre obéit aussi à un intérêt sociologique. Avec Marguerite Coppin, nous avons l'occasion de nous pencher sur l'oeuvre d'une femme de la fin du xxe siècle, issue d'un milieu modeste, une provinciale largement autodidacte. Dans ses livres, en creux et en plein - je veux dire dans leurs lacunes mêmes, comme dans la fiction - on voit les difficultés qu'éprouve une femme sans fortune et sans références culturelles solides, quand elle essaie de vivre et de penser autrement qu'en suivant les rails du mariage. Marguerite Coppin est née à Bruxelles en 1867 et il semble qu'elle soit morte en Angleterre, en 1831. Elle a publié trois romans, sans nom d'auteur, chez un éditeur bruxellois sulfureux. Le procès ouvert à l'encontre du second et qui s'est terminé par un non-lieu, a permis d'établir la "paternité" des deux volumes : en 1889, Ressort cassé et en 1890 Le Troisième Sexe suivi de Hors Sexe. Ces ouvrages ne lui ayant attiré que des ennuis, Marguerite Coppin s'est ensuite adressée à des éditeurs de province, pour des écrits bien inoffensifs", Mirande Lucien.

04/2012

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Histoire internationale

Histoire de Vienne

Ville princière, puis résidence des Habsbourg, Vienne s'affirme dès la Contre-Réforme comme l'un des grands pôles européens. Le péril turc repoussé, elle devient un foyer de l'art baroque : églises somptueuses, imposants palais de l'aristocratie, Chancellerie de Bohême manifestent avec éclat la puissance de la dynastie. Bientôt, le château de Schönbrunn est aménagé afin de permettre à la monarchie d'y déployer ses fastes. Après les conquêtes napoléoniennes, Vienne retrouve la gloire en accueillant les congrès qui réorganisent l'Europe. Commence alors l'époque Biedermeier, qui accompagne les débuts de l'ère industrielle et l'essor de la grande bourgeoisie. Un nouvel art de vivre apparaît, plus sobre, à l'image de ces intérieurs où les Viennois recherchent le " bien-être " ; c'est le triomphe de la valse, des guinguettes du Prater et du Theater an der Wien. En 1848, la ville s'embrase, contraignant Ferdinand Ier à abdiquer en faveur de François-Joseph. Le jeune empereur, qui prend la tête d'un empire réunissant cinquante millions de sujets de onze nationalités, veut donner à sa capitale un visage conforme à son rang. En quelques années, le prestigieux Ring s'élève à la place des anciens remparts tandis que d'innombrables bâtiments officiels en font la vitrine de la monarchie habsbourgeoise. Musiciens et écrivains en ont fait depuis longtemps la capitale des arts ; à la fin du siècle, Klimt, Otto Wagner et bien d'autres artistes fulminent contre les artifices de la Vienne libérale et lancent le mouvement de la Sécession. La culture viennoise entre dans la modernité. Elle est inséparable des cafés : Schnitzler, Hofmannsthal et Karl Kraus se retrouvent au Griensteidl ; au café de l'hôtel Impérial, on croise Rilke, Freud et Mahler ; Berg, Kokoschka, Schiele comptent parmi les familiers du Museum. Au crépuscule du siècle, les affrontements entre les déçus du libéralisme et la montée de l'antisémitisme annoncent les heures sombres. Le cortège funéraire du vieil empereur qui s'éteint en 1916 préfigure l'enterrement de la monarchie. Au lendemain de la Première Guerre, Vienne n'est plus que la capitale d'un petit Etat en quête de son identité. Première victime des Nazis, il lui faudra bien des années pour se relever de ses ruines, immortalisées par Le Troisième Homme.

02/1998

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 40, Décembre 2004 : Jacques Audiberti. Par le feu et par le rire

Audiberti prend pied quelque part du côté de la commedia dell'arte, du burlesque, du mystère de la Passion, de la tragédie shakespearienne, de la clownerie, de la comédie-ballet, de la pantomime dialoguée, voire du Grand-Guignol et de la parapsyrchocomédie. Alain Absire. Dans L'Abhumanisme, traité philosophique qui en vaut bien d'autres, Audiberti rappelle au sens de la mesure le pédant homoncule " livré à la guerre, aux courses de taureaux, à la cuisine, à la femme, à l'instabilité numérale des morts et des naissances, fuyant de toute part dans la bouillabaisse de l'univers ". Et de clore ce chapitre par une sentence sans appel : " L'homme est à gifler quand il prétend avoir des droits. " Pierre Joannon. La terre est vide et le ciel creux jadis peuplés de tant de fêtes. Un temps où nous étions heureux Quand les dieux dansaient sur nos têtes. Fernando Arrabal. Ah oui, Le Cavalier seul d'Audiberti, c'est grandiose. Avec Les Paravents de Jean Genet, de façon un peu différente, c'est l'une des rares pièces occidentales qui parlent de cette fracture, de cette convulsion entre l'Islam, enfin l'Orient en général, puisqu'une grande partie se passe à Byzance et à Jérusalem, et l'Occident. Marcel Maréchal. Nourri du passé, et cependant tout à fait neuf, d'autant plus que les livres de Fabrice Lardreau ne se ressemblent pas, Contretemps est surprenant, amusant, grand et petit, inclassable. Pascale Privey. Il suffit d'entrer dans une discothèque à Paris, Londres ou Tokyo, pour constater que plus personne ne danse encore la valse, le menuet, la gigue ou je ne sais quelle danse vénérable d'Asie. On y dame le sol et se déhanche, en frappant dans les mains, comme dans les villages bantous de mes grands-parents. La mondialisation sécrète ses anti-corps. Henri Lopes. Sous son langage technique et policé, respectueux de grands principes moraux, notre société adopte les normes d'une psychologie d'affaires, obscurantiste et médiatique à la fois, pressée d'attaquer, de réprimander, de facturer. La phraséologie du " travail de deuil " est l'un des masques de ce recul intellectuel et de cette avancée économique qui contribue à faire de la mort un marché comme les autres. Benoit Duteurtre.

12/2004

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Religion

Moses Mendelssohn. La naissance du judaïsme moderne

Il est des vies qui ne valent que par leurs œuvres. Telle est bien l'existence de Moses Mendelssohn (1729-1786). Issu d'un milieu pauvre et pieux, il se fit très tôt remarquer par ses dons intellectuels, salués par les plus grands de ses contemporains - Kant, Goethe, les frères Humboldt, sans oublier Lessing qui en fit le héros éponyme de sa pièce sur l'amour du genre humain, Nathan le Sage. Père fondateur d'une dynastie d'une quarantaine d'aristocrates, de banquiers, d'industriels, de juristes, d'officiers, de politiciens, de professeurs d'université, de religieuses et d'un compositeur- Felix Mendelssohn -, Moses fut un pivot des Lumières allemandes et européennes : soucieux de réconcilier la foi et la raison, il n'eut de cesse de souligner l'immortalité de l'âme ; de prouver que, par la raison, l'homme pouvait, tout autant que par l'observance des rites et la récitation des prières, accéder à la Révélation divine; de défendre enfin la singularité du judaïsme, seule religion dont la Loi a été révélée. De là, sa défense et illustration de la foi de ses ancêtres et son engagement dans la bataille en faveur de l'émancipation civique de ses coreligionnaires, pour lesquels il traduit le Pentateuque en allemand mais en caractères hébraïques, afin que la culture juive puisse innerver la culture allemande. Il entend célébrer les noces des Lumières allemandes (Aufklärung) et des Lumières juives (Haskala). L'Europe intellectuelle se précipite sur ses ouvrages. Celui qui, dans la journée, tenait les livres de compte d'une soierie, " Monsieur Moyse, grand savant juif à Berlin " devient, de son vivant, le " Platon allemand ".Vénéré à l'égal de Maimonide, son nom chemine en France lors des débats sur les juifs à l'Assemblée nationale entre 1789 et 1791, puis grâce à Mirabeau. Il y a quelques années encore, son portrait se trouvait aussi bien à Rehavia chez les juifs allemands de Jérusalem que dans la banlieue de Boston ou dans le "quatrième Reich ", Washington Heights à New York, partout où les juifs allemands s'exilèrent. Car la vie réelle de Moses Mendelssohn, c'est la postérité de son œuvre essentielle : la " symbiose judéo-allemande ". La débauche d'intelligence issue de cette mystérieuse alchimie et illustrée par les noms célèbres de Heine, Marx, Einstein, Freud, Schönberg et tant d'autres, naquit grâce à Moses Mendelssohn, le Dernier Moïse.

05/2004

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Philosophie

Spirituel et rationnel. Les alliances paradoxales

Foi et Raison : dans les débats autour de la laïcité, de la place du religieux ou du sacré dans les sociétés contemporaines, ces catégories sont convoquées de façon si tranchée qu'elles semblent vouées à entretenir une guerre de position interminable. A la raison universelle qui ne s'occupe que de savoir, d'expliciter et de contrôler les raisons de ce savoir, on oppose la foi aveugle, incommunicable, de ceux qui croient sans voir. Comment sortir de ce jeu à somme nulle ? Les auteurs de ce volume formulent un pari : mieux qu'un régime de coexistence pacifique, mieux qu'un redécoupage des frontières, ils proposent d'aborder spirituel et rationnel à travers les alliances qui, depuis l'aube de l'humanité, n'ont cessé de se nouer entre eux. Alliances paradoxales, sans doute, puisque chacun des termes s'y trouve poussé jusqu'à ses limites, au risque de se perdre. Ainsi la raison inspirée peut devenir déraisonnable, sans basculer pour autant dans l'irrationnel : c'est ce que les Grecs ont vu, au-delà du partage proclamé entre logos et mythos. Le fait mystique invite à dépasser l'alternative entre foi et raison en dénouant le lien qui assimile couramment foi et croyance. Il conduit à envisager l'objet du spirituel et les oeuvres de la foi du point de vue d'une rationalité élargie, capable de faire communiquer par un effort d'intuition et de création les plans disparates de l'expérience : le moi et le monde, la nature et la surnature. La philosophie elle-même, et jusqu'à un certain point la psychanalyse, peuvent se définir dans un rapport à des "exercices spirituels" où le sujet est directement engagé, affecté, altéré par le travail de la pensée. Au coeur des formes de sagesse ou d'éthique qui ont fait de la connaissance et de la transformation de soi leur enjeu principal, on trouve l'idée que la raison peut s'approfondir par degrés et atteindre par elle-même, en elle-même, des vérités d'ordre spirituel. Au terme de cette enquête qui traverse les pensées de Platon, saint Augustin, saint Jean de la Croix, Corneille Agrippa, Spinoza, Emerson, Thoreau, Freud, Lacan, Bergson, Ostad Elahi, se dessine une perspective nouvelle : celle d'une spiritualité rationnelle, solidaire d'une raison ouverte au spirituel.

09/2011

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Philosophie

Philosophie de l'art

Que peut-on espérer aujourd'hui de l'art ? notre culture semble hésiter sur la réponse à cette question. D'un côté elle persiste à attendre énormément de lui, et notamment qu'il continue à incarner, face à la montée en puissance de l'économique, le principe d'une activité gratuite ne visant qu'à témoigner du pouvoir créateur de l'homme et de son aptitude à élaborer des formes dans lesquelles il se reconnaisse. D'un autre côté pourtant, elle commence à craindre qu'après les aventures glorieuses du romantisme et de l'art moderne, le pouvoir d'innovation, de contestation et de révélation de l'art ne soit en train de s'affaiblir, et que la logique de consommation ne soit en train de le réduire insidieusement à une simple forme de divertissement. Cette perplexité justifie un retour à la réflexion philosophique sur le sens et les pouvoirs de l'activité artistique. Cette réflexion suppose elle-même un rappel préalable des grandes théories élaborées dans le passé soit par les artistes eux-mêmes, soit par les philosophes qui ont spéculé sur leurs créations. Le présent ouvrage commence donc par analyser les principales d'entre elles : qu'il s'agisse des doctrines esthétiques du XVIIe et du XVIIIe siècles, des idéologies de mouvements comme le cubisme ou l'art abstrait, des élaborations plus systématiques d'auteurs comme Hegel, Freud, Malraux, Camus, Benjamin, Adorno, Merleau-Ponty, Goodman, etc. Ce rappel historique n'est cependant qu'un point de départ pour une réflexion plus directe : au travers des articles de ce recueil on pourra avoir une image, inévitablement contrastée, de ce que peuvent dire et penser de la création artistique et de sa signification, sociale, psychologique ou même métaphysique, des philosophes français contemporains. L'ouvrage est d'abord conçu pour les étudiants de philosophie, auxquels il donne les bases de ce qui s'enseigne sous le nom de " philosophie de l'art ". Mais il s'adresse aussi à ceux qu'intéresse l'analyse théorique tant de l'expérience esthétique que de la création artistique. Et en définitive, c'est à tous ceux qui se sentent concernés par l'évolution de notre culture - à " l'honnête homme " en un mot - qu'il cherche à apporter des éléments de réflexion.

10/1998

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Energie

Traverser Tchernobyl

" Ce que le journalisme littéraire peut faire de meilleur. " La Croix La nouvelle édition augmentée (deux chapitres) d'un livre important, unanimement salué lors de sa parution en grand format. Le 26 avril 1986, le réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl explosait. Galia Ackerman fréquente ceux qui sont la mémoire de la catastrophe depuis plus de vingt ans. Avec Traverser Tchernobyl, elle nous emmène dans des lieux inattendus : la plage ensoleillée sur la rivière Pripiat, les forêts habitées par une faune sauvage, le cimetière juif abandonné, les alentours du plus grand radar de détection de missiles intercontinentaux de toute l'URSS, les décharges nucléaires. Elle raconte le vieil homme heureux de sa pêche radioactive, les orphelins irradiés, les vrais et faux héros de Tchernobyl. Un tableau intime du désastre, mais aussi, en creux, de l'ex-URSS et de ce qu'elle est devenue. Un voyage sur une terre fantomatique, dans le monde d'après. " Ici point de poésie des ruines, encore moins de nostalgie du soviétisme (honni dès l'enfance) mais une singulière familiarité. Laquelle ouvre à l'auteure bien des portes (les ressorts de l'administration sont plus affectifs qu'on ne veut le croire) et place le récit dans une grande justesse de ton. " Le Monde " A la fois grave et extrêmement vivant. Un vrai roman russe. " Olivier Barrot, Un livre un jour, France 3 " Un récit pudique et anti-spectaculaire. " La Vie des Idées " Ses pérégrinations [... ] s'avèrent haletantes. Sidérantes, la plupart des rencontres qu'elle y fait. Miraculeuse, son exhumation de la mémoire juive de ce no man's land. Uniques, les pages, plus métaphysiques, où elle dialogue avec certaines figures littéraires, scientifiques et artistiques. " Marianne " Un livre tissé d'humanité, de mots sensibles, de biographies bouleversantes. " Mediapart " Au fil de ces pages qui se lisent comme un roman, le lecteur plonge dans un monde étrange, où tout paraît normal et rien ne l'est vraiment. Se mêlent astucieusement les descriptions et les témoignages avec les analyses sur les conséquences sanitaires, écologiques, économiques et culturelles du désastre. " La Croix " La force de ce récit réside surtout dans les deux grandes qualités de l'auteur, au-delà de ses talents de narration et de description : l'empathie et la volonté de la vérité. " Alternatives Economiques " Ce n'est pas le premier livre que Galia Ackerman consacre au sujet, mais c'est le plus beau. " France Inter

04/2022

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Littérature étrangère

Le grand cercle

"Le Grand Cercle", paru à New York en 1933 aux éditions Charles Scribner's Sons, deuxième roman de Conrad Aiken (1889-1973), était jusqu'alors inédit en français. Poète majeur d'une oeuvre considérable, nouvelliste sublime, critique... , également éditeur d'Emilie Dickinson, homme dont la discrétion fut exemplaire, poursuivant la résonance de son temps sans y être esclave, et dont l'influence fut décisive sur des oeuvres telle celle, répétons-le, de Malcolm Lowry qui, de ses propres mots, reconnut en lui "un père spirituel" , Aiken est cependant resté dans l'ombre. Ce roman se compose de quatre grands chapitres évoquant des mouvements musicaux quasi indépendants les uns des autres, notamment le deuxième chapitre, lequel entièrement entre parenthèses, en flash-back, revient sur l'adolescence d'Andy, là où tout se serait joué en effet... Par ailleurs, ce second chapitre n'est pas sans rappeler de par son approche sensible de l'enfance et de l'adolescence sa nouvelle : "Etrange clair de lune". Andy devenu Andrew Cather le Borgne, héros ou plutôt anti-héros moderne, porteur d'une culture classique, est à l'image de l'écrivain lui-même. Les références y sont plus européennes qu'américaines ; Melville, Poe, aux côtés de Shakespeare, Michel-Ange et Dante, comptent parmi les présences d'un univers qui ne craint pas les outrances, les ruptures de temps et de ton. Ajoutons à ces présences, celle de Freud qui lut "Le Grand Cercle" et en fut séduit au point de vouloir rencontrer son auteur. Ecrit dans une période difficile dans la vie de son auteur se considérant, non sans humour, lui-même "posthume" , suite à une tentative de suicide, ce roman peut être considéré comme l'expérience d'une remontée vers un renouveau de la vie calquée sur la déconvenue banale d'un couple : une tromperie. Dans une lettre datée du 24 octobre 1932 à un ami, en fin de la rédaction du Grand cercle, "son fidèle vieux cauchemar" tel qu'il le qualifiait encore dans cette même lettre, Conrad Aiken notait : "On ne change jamais sans un Acte ? Mais les mots sont des actes, les idées sont des actes, les sentiments sont des actes, les attitudes sont des actes ? " Ces questions tangentes, sans réponses, qui se veulent aussi affirmatives, semblent en ce roman côtoyer l'impossible. Un grand cercle se dessine...

10/2017

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Littérature française

Le complexe de Diane

" Le sort des révolutions est lié à celui des femmes ! " Réédition du premier texte théorique de Françoise d'Eaubonne, intellectuelle et militante à l'origine du concept d'éco-féminisme, dont la pensée iconoclaste suscite en 2021 un fort regain d'intérêt. A la sortie du Deuxième Sexe, Françoise d'Eaubonne écrit à Simone de Beauvoir : " Vous êtes un génie, vous nous avez toutes vengées ! ". Pourtant l'essai est loin de faire l'unanimité. Ses détracteurs sont nombreux et virulents, comme François Mauriac, qui voit dans ce livre " un danger pour l'individu, la nation et la littérature elle-même ". Françoise d'Eaubonne est alors une romancière de trente et un ans. C'est d'abord pour répliquer à ces critiques masculines et conservatrices qu'elle se lance dans un essai théorique. Bien décidée à défendre Le Deuxième Sexe, elle veut aussi avec Le Complexe de Diane faire la synthèse entre lutte des classes et lutte féministe, et entreprend de contrer les préjugés sexistes encore présents dans la psychanalyse et le communisme. Convaincue que Marx n'est pas allé assez loin dans sa conception de la révolution prolétarienne, elle lui reproche de ne pas avoir remis en cause la structure de la famille, source d'inégalités flagrantes entre hommes et femmes. Chez Freud, elle remet en question la notion d' " envie du pénis ", attribuée aux femmes révoltées, et montre que leur refus de se soumettre à leur destin (le mariage et la maternité), loin d'être pathologique, relève d'une aspiration légitime. Quant à leur supposé masochisme, sur lequel les adeptes de la psychanalyse s'étendent beaucoup pour expliquer leur soumission ou, même, leur infériorité, elle le conteste avec ferveur. S'appuyant sur la figure mythologique de Diane chasseresse, elle affirme que la nature féminine est une construction sociale qui tend à justifier la domination masculine en vertu d'un patriarcat nécessaire et éternel. Elle se penche sur des modèles alternatifs, hérités de sociétés matriarcales archaïques et se montre d'une modernité remarquable lorsqu'elle se penche sur le concept d'éros féminin, absent du livre de Simone de Beauvoir. Les conclusions de son ouvrage mettent l'accent sur une bisexualité originelle de tous les individus, et annoncent ses livres et ses combats futurs, qu'ils soient féministes, écologistes ou libertaires.

10/2021

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Exercice médicale

Sentinelle du premier passage. Témoignage d'une sage-femme martiniquaise

Gracienne Laurence possède cette qualité humaine, hautemment appréciable et qui se fait rare, de beaucoup plus parler des autres que d'elle-même. Le présent ouvrage, écrit pourtant à la première personne du singulier, s'apparente en réalité, plutôt qu'à une autobiographie, à la fois à une peinture des sociétés antillaises observées depuis la maternité d'une commune de la côte atlantique de la Martinique et à une réflexion critique - éclairée par plus de quarante années de pratique du métier de sage-femme - sur l'obstétrique dans le système hospitalier français en général et dans celui des colonies françaises des Amériques en particulier. Développant une analyse sur le temps long de cette spécialité médicale dont le but premier n'est pas de guérir mais d'accompagner les femmes tout au long de leur grossesse et dans leur accouchement, le témoignage de Gracienne Laurence permet de découvrir les origines et le développement des méthodes et pratiques obstétricales perfectionnées à partir du 16e siècle dans le royaume de France et seulement au quasi mitan du 20e siècle en Martinique. Mais, dans la métropole comme dans sa colonie, l'histoire qui nous est contée est aussi celle de la mise à l'écart des femmesA : mise à l'écart progressive des anciennes matrones qui s'occupaient des naissances durant la période esclavagiste et jusqu'à la fin de la société d'habitation dans la seconde moitié du 20e siècle, mise à l'écart également des sages-femmes - qui ont pourtant elles-mêmes inventé et perfectionné leur Art - par les grands pontes de la médecine et de la chirurgie, dépossession - enfin - des femmes de leur propre corps. En creux, en illustrant son propos de situations vécues par ces femmes confrontées à la peur de l'enfantement et faisant face, pour un certain nombre d'entre elles, à une précarité affective et/ou sociale, en critiquant les évolutions néfastes comme en se félicitant des progrès réalisés dans la gestion de la douleur (jusqu'à parfois son absence), Gracienne Laurence offre un outil de connaissance à ses lectrices - déjà mères ou futures mères - comme au lecteur en général ; convaincue que le savoir partagé avec l'ensemble de la société humaine est la clé pour une venue au monde la plus apaisée possible. Un document de première main tout à fait original et un bel hommage à une profession admirée souffrant pourtant d'un manque de reconnaissance.

11/2023

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Histoire internationale

Histoire de Saint-Pétersbourg

Dès sa fondation, en 1703, Saint-Pétersbourg engendra des mythes tenaces. Pour la construire, Pierre le Grand mobilisa des dizaines de milliers d'ouvriers, dont beaucoup moururent, d'où la légende d'une ville édifiée sur des ossements. En moins de dix ans, à coup d'oukazes et de déplacements de population, le tsar fit surgir une ville qui devait surpasser toutes les capitales d'Europe. Bâtie sur le principe de la perspective " régulière ", elle serait un modèle d'ordre et de raison, le phare de l'Empire russe, une ouverture sur l'Europe. Les héritières du tsar, Elisabeth et surtout la Grande Catherine, reprirent l'ambitieux dessein de Pierre. Sous la houlette de Rastrelli, l'inventeur du baroque russe, palais et églises se multiplient. La cour de Pétersbourg vit alors au rythme des bals masqués et des feux d'artifice, et leur magnificence fait dire aux étrangers que les impératrices, à l'instar de Louis XIV, veulent ruiner la haute noblesse. S'affirmant digne héritière du tsar fondateur, Catherine érige la célèbre statue de Pierre le Grand. A la fois Auguste et Mécène, elle transpose les rêves d'architecture néoclassique de l'Occident, couvre la capitale de colonnades et fait construire l'Ermitage où elle réunit ses collections de peinture. Au XIXe siècle, salons littéraires, cabinets de lecture, spectacles font de Pétersbourg une grande capitale européenne. La cité est en même temps le centre d'un Etat en pleine expansion, qui s'affiche à l'occasion des parades militaires de Nicolas Ier et dont le dynamisme surprend les étrangers. A la fin du siècle, la révolution industrielle bouleverse le visage de Pétersbourg alors même que la société russe s'y enracine. La ville semble cependant marquée par la malédiction originelle qui, de Pouchkine à Dostoïevski, imprègne toute la littérature et que viennent illustrer des événement tragiques : l'inondation de 1824, l'assassinat d'Alexandre II, le Dimanche rouge de 1905. En 1914, Saint-Pétersbourg perd son nom : après la Révolution de 1917, elle cède à Moscou son statut de capitale, avant d'entrer dans l'ère soviétique.

05/1996

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Non classé

ARS MAGNA suivi de la Nuit de Noël de 1922 et du Psaume de la réintégration

Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz (1877-1939), que vous connaissez sans doute pour l'amitié profonde qu'il vouait aux oiseaux, nous décrit, dans Ars Magna, une extraordinaire expérience qui lui fera dire plus tard qu'il avait rencontré le soleil spirituel... Et cette expérience s'inscrit dans des vues stupéfiantes : ainsi Matière-Espace-Temps nous serait donné en bloc - sans doute nous sommes-nous égarés en les dissociant - et ce bloc, le Mouvement, serait celui, initial, du Sang, de notre sang : "secret hermétique très ancien hérité, avec le mouvement du sang, de mes ancêtres les souverains de la Lusace ". Nous cheminons effectivement en Philosophie Her­métique, et non en littérature : "Toutefois, ils affirment superbement qu'à celui qui en sortirait [de l'atmosphère], le soleil apparaîtrait non pas jaune ou rouge, mais bleu, électriquement et glacialement bleu dans un espace funèbre éclaboussé d'univers blafards. "S'il en est vraiment ainsi, quel enseignement de charité ne nous donne-t-il pas, ce scientifique soleil qui, en traversant notre atmosphère humanisée par notre respiration aimante et anxieuse, redevient le doux Sol des pieux laboratoires de jadis ". Nous nous attacherons à pénétrer une pensée extrêmement dense et riche, aux feux étincelants de multiples joyaux, à ressentir l'angoisse toute métaphysique du lieu inconnu où se tenait Milosz, - où nous nous tenons tous, sans cesse, sans jamais en prendre conscience... Il faut lire et relire Ars Magna maintes fois : comme toute chose inconnue, de prime abord nous n'en discernons pas le contour ; mais peu à peu, nous approcherons l'intimité d'un auteur admirable et nous serons alors en mesure de nous retrouver dans la sphère même de sa révélation... Vraiment, c'est une chance et une joie de rencontrer, comme l'écrivait René de Berval, "cet être merveilleux et magnifique " , qui se qualifiait lui-même de "fils du Cosmopolite errant" : c'est assurément l'un de ces Nobles Voyageurs qui ont toujours quelque trésor à nous confier... 1. Ars Magna. 2. Ibid. , Lumen. 3. Collectif. O. V de L. Milosz. Paris, Editions André Silvaire, 1959, p. 22.

01/2017

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Royaume-Uni

Lady Diana. Une tragédie moderne

D'une beauté saisissante, gracieuse et timide, Lady Diana Frances est la candidate idéale pour une épouse royale. Le monde était en admiration devant le couple le plus charmant et la romance du siècle du prince Charles et de la princesse Diana. Le peuple est captivé par la beauté époustouflante de leur toute nouvelle princesse. Le tableau semblait parfait, mais il "était loin de l'être. Derrière l'illusion d'un mariage de conte de fées, la princesse Diana cachait une saga déchirante de trahison conjugale, de solitude insupportable et d'agonies indescriptibles. Blessée, trahie et brisée, Diana était d'abord dévastée, puis vengeresse. Divorcée, humiliée, calomniée et dépouillée de ses titres, elle a eu le coeur brisé, sa fierté piétinée, sa dignité en lambeaux. Mais elle n'a pas tardé à prendre conscience de sa force intérieure, qui l'a aidée à rebondir dans tous les combats. L'histoire de la princesse Diana est l'histoire de toutes les femmes dont le mariage a volé en éclats à cause d'une autre femme. Ce n'est pas qu'une histoire tragique, c'est aussi une histoire d'endurance, de compassion et de résilience. Le combat d'une femme pour trouver sa place dans le monde. Dans ce livre riche et précis à la mémoire de Diana, de nombreuses photos dans un portfolio élégant documentent les moments les plus mémorables de la princesse sous les feux de la rampe. Entre ses apparitions publiques qui ont fait sensation, ses tenues qui ont fait d'elle une icône de la mode, parcourez le chemin de la mémoire à travers ces images remarquables de Diana, de son enfance en tant qu'écolière à ses fiançailles avec le prince Charles, la naissance des princes William et Harry, et sa vie dans les médias en tant que défenseur des plus démunis, des malades et des opprimés. Pour les collectionneurs, les fans de la princesse ou même les curieux qui voudraient en apprendre plus sur son histoire, cet ouvrage, par son esthétisme et son authenticité, a sa place dans toutes les bibliothèques.

08/2022

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Littérature française

Un voyage en italique. Suivi de Entretien

Jean Seberg, égérie de la " nouvelle vague )), s'attacha durant toute son existence à la plus profonde sincérité dans son jeu comme dans sa vie. Propulsée sous les feux de la rampe à l'âge de dix-sept ans par le cinéaste Otto Preminger, elle va épouser en premier mariage François Moreuil, puis Romain Gary, aviateur engagé dans les Forces Françaises Libres pendant la seconde guerre mondiale, diplomate et romancier Prix Goncourt 1956 (futur deuxième Prix Goncourt 1975 sous le pseudonyme de Emile Ajar) et enfin Dennis Berry, cinéaste, fils du réalisateur et acteur américain John Berry. Jean Seberg quitta tragiquement la Vie le 30 août 1979 à Paris après avoir voué son existence entière à la sincérité et à l'engagement, à la scène comme dans sa vie de femme, mais encore soutenant les minorités depuis son adolescence dans sa petite ville natale de Marshalltown en Iowa. Devenue star internationale, elle consacrera sa notoriété, ses relations et ses moyens financiers au soutien inconditionnel de la cause noire américaine alors éprouvée, s'attirant les foudres du F.B.I. et de la C.I.A. qui ne cesseront de la harceler pour son engagement politique sans concession, notamment à l'apogée de sa carrière dans les années 1968-1969. Elle aura cependant eu le temps de tourner Bonjour Tristesse avec Preminger, A bout de souffle avec Godard, La ligne de démarcation avec Chabrol et bien sur Les oiseaux vont mourir au Pérou de et avec Romain Gary, sans oublier Lilith avec Robert Rossen... pour les plus importants. Spontanée et attachante, sincère et infiniment séduisante, brillante, elle traversa la Vie comme une comète avec une innocence et une fraîcheur de cœur et d'esprit jamais démentis. Elle repose de nos jours dans la plus grande modestie au cimetière du Montparnasse... Philippe Legouis, dans un roman/biographique qui débute par une rencontre avec & ce qui pourrait être a le double de Romain Gary, donne vie à une Jean Seberg superbe et fragile, peu après sa rupture avec l'écrivain-aviateur. L'auteur n'en est pas à sa première tentative d' " habiter " ses personnages féminins, après avoir suivi les traces de Virginia Woolf, publié fin 2006.

06/2009

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Littérature francophone

Pyromanes

PYROMANES Christian Demark Les méga-feux ravagent tout sur leur passage, cet été-là, dans la région d'Alonee. En contre-bas, juchée sur les falaises de Roch Rude, une demeure se trouve encore à l'abri des flammes, mais combien de temps tiendra-t-elle ? La Solitude domine toute la vallée d'Alonee et les monts qui l'entourent. C'est dans cette maison, qui appartenait à ses parents, au milieu de cette Californie irréelle, que vit Bruno. Pilote de Canadair de son état, ce fringuant quadra vit seul depuis que sa femme, Autumn, l'a quitté, lasse de cette passion qui le dévore - Le feu. Autumn est partie s'installer sur le front de mer, avec leur fils Coraÿ. La marina artificielle qui les abrite semble préservée des incendies, pour le moment. Du coup, Bruno s'est mis à la colle avec une starlette du porno, sous le regard ébahi de Matt, son meilleur ami. Pour des raisons encore mystérieuses, Matt, se terre aux yeux du monde à La Solitude, depuis qu'Autumn a fait ses valises. Encore dans la quarantaine, Il est scénariste à succès, notamment pour des séries télé. Mais de largages de retardant en interviews pour les chaînes d'infos en continu, Bruno va bientôt se retrouver affaibli et désespéré face à la tâche à accomplir. Inconsciemment, il va entrouvrir la porte à Autumn, qui va tenter de le reconquérir. Quant à Matt, submergé par une mère psychotique qu'il aimerait étrangler de ses propres mains, et un père avec lequel il parle au cimetière, il va devoir céder sa place à Dia, son ex, qui s'installe à La Solitude, fuyant les flammes. C'est alors que tout bascule, dans ce panorama de fin du monde. Comme tout reprenait place dans ce chaos, que tous les fils étaient reliés, le doigt du destin va s'en mêler. Et rien ne sera jamais plus comme avant. Comment éteindre ce feu qui ronge nos personnages ? La pluie salvatrice, tant attendue, lavera-t-elle ainsi ces pyromanes de leur propre vie ? Du chaos, parfois, peut naître une étoile...

06/2021

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Religion

Théologie mariale

"Icône parfaite de la foi" : telle est l'évocation de la Mère du Seigneur sur laquelle s'achève la première encyclique du pape François (Lumen Fidei 58). La Journée Mariale de l'Année de la Foi inspira aussi au pape François cette heureuse formule : "La foi est fidélité définitive, comme celle de Marie" (Homélie du 13 octobre 2013). Marie a cru avant et mieux que les autres, aimait souligner saint Jean-Paul II, si bien que la foi de l'Eglise c'est d'abord la foi de Marie dont Pierre est le garant. Par suite, les paroles par lesquelles le successeur de Pierre vise à affermir ses frères dans la foi de Marie et de l'Eglise sont autant d'invitations pressantes à l'adresse des théologiens afin qu'ils s'emploient à faire resplendir de tous ses feux la foi théologale vécue de Celle qui est bienheureuse parce qu'Elle a cru (cf. Luc 1, 45). Si Marie est l'icône parfaite de la foi vécue comme fidélité définitive à la Parole de Dieu, comment ne pas approfondir l'intelligence contemplative de cette vertu de la Mère de Dieu afin de mieux en vivre et en témoigner ? C'est dans une telle quête, celle de la foi qui cherche l'intelligence, qu'a voulu s'inscrire humblement mais résolument le Colloque de théologie mariale qui s'est tenu du 11 au 13 octobre 2013 à Rocamadour, à l'initiative conjointe de ce beau Sanctuaire de Notre Dame, à l'occasion du Jubilé de son Millénaire, ainsi que de la Faculté de théologie de l'Institut catholique de Toulouse. Puissent les Actes de cette rencontre théologique rassemblés en ce livre transmettre et partager aux lecteurs désireux de mieux connaître la Vierge Marie pour mieux suivre le Christ, non seulement la richesse symphonique de l'apport des conférenciers (F. -M. Léthel, ocd, M. -V. Meurice, cvm, F. Daguet, op, Ph. -M Margelidon, op, T. -M. Pouliquen, G. Passerat, G. de Menthière, E. Richer) mais aussi et surtout un élan renouvelé dans l'Amour de Jésus en Marie qui surpasse toute connaissance.

11/2014

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Littérature anglo-saxonne

Enig Marcheur

Dans un futur lointain, après que les feux nucléaires ont ravagé le monde - "le grand boum" -, ce qui reste des hommes est retombé à l'âge de fer, leur survie sans cesse mise en péril par les chiens sauvages et les autres clans. L'ignorance, la peur et les superstitions ont pris le pouvoir, et la langue n'est désormais plus qu'un ¬patois menaçant et vif dans lequel subsistent par fragments les connaissances du passé. C'est là qu'Enig Marcheur, douze ans, va prendre la décision inédite de mettre par écrit les aventures hors norme qui vont le mener à la poursuite de la "vrérité" en revenant sur les pas des hommes à l'origine du "sale temps" . Road-movie post-apocalyptique, Enig Marcheur est une oeuvre profondément humaine qui s'interroge sur la survie, les croyances, la politique, la manipulation et l'espoir. Raconté avec les mots d'un enfant dans la seule langue qu'il connaît, ce livre offre un voyage intimiste d'une rare intensité dans des contrées menaçantes. Né en 1925 en Pennsylvanie, Russell Hoban est excentrique et haut en couleur, à l'image de ses livres. Récompensé pour son service durant la Seconde Guerre mondiale, il suit des études d'art avant de devenir illustrateur puis directeur artistique dans une agence de publicité, et d'oser, enfin, se consacrer pleinement à l'écriture d'albums exceptionnels, puis de romans d'envergure. Auteur prolifique, père de sept enfants issus de ses deux mariages, Hoban décline la puissance du lien père-fils dans nombre de ses livres. Brièvement confronté à la page blanche, il émigre à londres, où il retrouve l'inspiration et compose son chef-d'oeuvre : l'explosif Enig Marcheur, en 1980. Le monde, la civilisation et la langue ne sont plus que ruines dans ce roman post-apocalyptique où les personnages errent en quête de sens et de liberté. Décédé en 2011, Russell Hoban laisse derrière lui, en plus de grands classiques de la littérature, une communauté internationale de fans, qui, tous les 4 février, placardent leurs citations préférées au détour d'emplacements étonnants dans l'espace public.

09/2021

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Littérature sud-américaine

La Tante Julia et le scribouillard

Lorsque la table du déjeuner familial est desservie et que s'annonce un après-midi sans surprise et sans sorties, que faire ? En Amérique latine, des millions d'hommes et surtout de femmes attendent alors le moment de tourner le bouton de la radio pour absorber leur dose quotidienne de rire, de larmes et de rêve. C'est derrière les feux de cette rampe-là, faussement clinquante, que le grand romancier péruvien nous mène : acteurs vieillis dont seule la voix séduit encore, tâcherons de l'écriture dévorés par le halo d'une gloire illusoire, requins de l'audio-visuel artisans de la misère de leurs "créateurs". Pedro Camacho, un as du feuilleton radio, arrive alors à Lima. Il n'a d'autre vie que celle de ses personnages et de leurs intrigues. Enfermé jour et nuit dans la loge de l'immeuble de la radio, il manipule les destinées de ces êtres imaginaires qui font battre le coeur des auditeurs. Mais voilà que, au comble de la gloire, son esprit s'embrume : comme des chevaux fous, ses héros franchissent les barrières, font irruption dans des histoires qui ne sont pas les leurs et engendrent une avalanche de catastrophes : les auditeurs affolés portent plainte... En contrepoint, nous est contée l'histoire de "Varguitas" : à dix-huit ans, il poursuit, mollement, des études de droit, comme l'exige son père. Installé dans un cagibi, il gagne quelques sous en rédigeant les bulletins de nouvelles pour la radio de Lima et rêve de faire publier les nouvelles qu'il écrit à ses (nombreux) moments perdus. Pour la première fois, Mario Vargas Llosa parle ici à la première personne et raconte son histoire : "Varguitas" n'est autre que lui et la tante Julia, fraîchement divorcée, de quinze ans son aînée, a bien existé. Malgré l'opprobre familial et le rocambolesque bureaucratique, il finira par l'épouser. Il est difficile de mieux conjuguer le rétro, le kitsch et le mélo que Mario Vargas Llosa le fait dans ce livre, l'un des plus éblouissants témoignages sur ce qu'est aujourd'hui le vécu, le ressenti, le rêvé de l'homme moyen en Amérique latine.

01/1980

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Sciences politiques

Sacré versus sécularisation. Religion et politique dans le monde

Les événements du ii septembre 2001 et leurs répercussions en Afghanistan et en Irak ont ébranlé les théories scientifiques relatives à "la fin de l'histoire" et aux dividendes de la paix postérieure à la guerre froide. L'étude de la religion s'est retrouvée soudain sous les feux de la rampe. Les conflits religieux sont-ils désormais le problème central ? Les prophéties annonçant un nouveau "choc des civilisations" se réalisent-elles ? Le processus de sécularisation est-il en train de réduire le rôle de la religion dans la vie quotidienne ou les grandes religions mondiales connaissent-elles une forte reviviscence ? Pour répondre à ces questions, Pippa Norris et Ronald Inglehart ont exploité un corpus important de données empiriques recueillies dans un très grand nombre de sociétés de type très différent, réparties dans le monde entier. A partir des idées développées par Weber et Durkheim il y a un siècle, ils élaborent un nouveau cadre théorique pour comprendre comment l'expérience de la sécurité existentielle influence le processus de sécularisation. Ils montrent de façon convaincante que les populations les plus vulnérables restent les plus attachées à la religiosité, surtout (mais pas exclusivement) dans les pays les plus pauvres et les Etats en faillite. A l'inverse, dans les franges les plus prospères des nations riches, les pratiques, les valeurs et les croyances religieuses sont en érosion constante. Mais si les populations de quasi toutes les sociétés industrielles avancées se sont de plus en plus laïcisées au cours du dernier demi-siècle, leurs taux de fécondité ont enregistré une chute brutale. Au total, le monde compte plus d'individus qui adhèrent à des conceptions religieuses traditionnelles que par le passé - et ils représentent une part croissante de la population mondiale. Salué lors de sa publication en anglais comme un ouvrage fondateur par l'American Journal of Sociology, les Comparative Politicai Studies, le Journal of the Scientific Study of Religion, cet ouvrage solidement argumenté et d'une lecture agréable séduira autant le monde académique que le lecteur curieux de comprendre les évolutions majeures de notre temps.

10/2014

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Littérature étrangère

Mistero Doloroso

C’est avec les codes du conte que joue Anna Maria Ortese, dans cette nouvelle écrite entre 1971 et 1980, retrouvée, miraculeusement, dans ses archives. Il y a un prince bourbonien mélancolique, Cirillo, convoité par deux jeunes aristocrates rivales, et il y a une adolescente pauvre, Florì, fille de la couturière Fertì. Il y a des rencontres fortuites faites de regards, et un amour non dit, dont l’épiphanie sera un baiser du prince sur le pied nu de Florì, nouvelle Cendrillon napolitaine. Enfin, il y a deux Naples, celle des églises débordantes d’or et de fleurs odorantes, en ce mois de mai qui est, comme chez les poètes de la Renaissance, le mois de l’amour et de la jeunesse, et celle des bassi - les maisons populaires - et des mystères nocturnes. Mais par-delà ces éléments qui pourraient n’être que des clichés littéraires, il y a surtout la vision du monde d’Anna Maria Ortese. Ainsi, le personnage de Florì rejoint les nombreux êtres à la fois angéliques et liés au règne animal qui peuplent son œuvre - chardonnerets, iguanes, feux follets ou princesses victimes d’un sort cruel, des êtres d’une sensibilité à fleur de peau, mais privés de parole, comme Aurora Guerrera ou l’Infante ensevelie… A l’inverse des contes de fées qui voient le triomphe du bien sur le mal, l’amour est source de douleur autant, sinon plus, que de joie. Le “mystère douloureux” est celui de l’amour, condamné dès sa naissance, et dont les deux jeunes gens ont la nostalgie en même temps que la révélation, dans des moments d’une intensité fulgurante. Sans doute né de la même inspiration qui a produit le chef-d’œuvre d’Anna Maria Ortese, La Douleur du chardonneret (Gallimard, 1997), cette nouvelle est parfaitement achevée dans sa construction et son rythme ; elle a été longuement travaillée et réécrite par l’auteur, signe de son attachement à ce texte. La complexité voulue de l’écriture dit la complexité des choses, jouant avec les oxymores, rompant les structures syntaxiques traditionnelles, inventant quasiment un langage pour dire l’indicible et nous maintenir en équilibre entre réel et irréel, car “le reste n’est qu’un grand ennui”.

01/2012

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Histoire de France

Les années de misère. La famine au temps du Grand Roi, 1680-1720

1693-1694 : loin des fastes de Versailles, des centaines de milliers de miséreux, poussés par la faim, se traînent le long des routes. Les curés les décrivent mangeant de l'herbe, déterrant les chevaux morts pour se nourrir. Cette terrible famine est la conséquence de calamités climatiques qui se sont abattues sur tout le pays. Dans certaines régions, on est resté dix-huit mois sans voir le soleil. Les récoltes ont été désastreuses et le prix du pain a été multiplié par quatre ou cinq. L'inexistence de la médecine a fait le reste car les maladies et les épidémies atteignent vite les individus sous-alimentés. L'hécatombe est à peine imaginable aujourd'hui : la famine fit sans doute un million et demi de victimes dans un pays de 20 millions d'habitants. Le "grand hiver" de 1709 atteint, lui, riches comme pauvres. Arrivée le jour des Rois, une première vague de froid prend d'assaut tout le royaume en vingt-quatre heures. Les rivières et les fleuves gèlent brutalement, les campagnes se transforment en champs de glace et les maisons en glacières. Tout gèle, l'eau dans les puits, le vin dans les caves, les pots sur le feu. "Le verre dans lequel on buvait prenait aux lèvres, le pain gelait sous les couettes des lits." Le froid paralyse toute activité : "Plus de commerce à cause du temps, l'encre gèle au bout de la plume", note la marquise d'Huxelles. Cet hiver, qui succède à une grave crise économique et aux drames de la guerre, tue d'abord les plus démunis, même si dans les villes on allume des grands feux pour réchauffer les vagabonds. Formidable document sur la vie quotidienne du petit peuple de Louis XIV, ce livre raconte le combat des humbles pour vivre et même pour survivre, quand le dérèglement des saisons transformait le royaume en pays du tiers monde. Ces "années de misère" sont la face cachée du Grand Siècle, à l'heure où la France n'était plus, selon Fénelon, qu'un "grand hôpital" désolé et "sans provisions".

09/1991

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Droit administratif général

Le droit du pilotage des crises et de la gestion des risques

Fukushima, Tchernobyl, AZF, Lubrizol ; Feux de forêts, canicule, sécheresse, inondations, tempêtes et cyclones, séismes et éruptions volcaniques... Menaces terroristes ; Attaques cyber contre les institutions publiques, les hôpitaux, les simples particuliers... Les crises sont de toutes natures, omniprésentes avec des risques climatiques, naturels, technologiques, nucléaires ou industriels, d'ordre public et terroristes, sans oublier la menace cyber qui plane sur tous les pays puisque mondialisée. Bien communiquer, bien "manager la gestion de crise" ne sont plus les prérequis suffisants. Les enjeux, notamment les responsabilités engagées, sont trop importants pour se contenter de l'instinct, de la pratique ou de l'expérience, même si ces acquis peuvent être importants. La gestion des risques et le pilotage des crises, parce qu'une crise ne se gère pas mais se "pilote" -, reposent avant tout sur une indispensable connaissance des règles juridiques, multiples, diversifiées, complexes qui s'appliquent à ces matières. Bien gérer les risques et piloter la crise oblige à entrer dans nombre de textes et codes qui fondent ce droit de la crise. Bien sûr le Code de la sécurité intérieure et le Code de la défense, mais aussi le Code de l'environnement, de l'urbanisme, général des collectivités territoriales, le Code forestier, le Code des assurances, de la construction et de l'habitation, des ports maritimes, de l'aviation civile, le Code du travail... et d'innombrables plans, instructions, directives et circulaires. Quel droit applicable, quel rôle doit remplir chacun, quels moyens sont mis en oeuvre, comment prévenir, comment éviter, comment réduire les conséquences d'une crise... tout cela est formalisé juridiquement et s'impose aux décideurs confrontés aux situations de crise, de l'Etat, des collectivités territoriales, de toute personne publique ou privée, aux chefs d'entreprises et leurs directeurs de la sûreté-sécurité. C'est avec la vision du praticien, confronté lui-même à des situations de crises, qui analyse depuis des années les retours d'expérience des grands évènements qui ont marqué le pays mais aussi celle de l'universitaire, du juriste, que vous rentrerez dans cet univers extrêmement divers, complexe, en constante modification et aux multiples ramifications juridiques du droit de la gestion des risques et du pilotage des crises.

05/2023

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Techniques photo

Compétence Photo N° 81 : Maîtrisez la lumière artificielle

Le Numéro 81 de Compétence Photo consacre deux grands dossiers pratiques à la maîtrise de la lumière artificielle. Le premier dossier de 20 pages vous accompagne dans la réalisation de portraits vraiment singuliers, où chaque cas concret est minutieusement détaillé. En tout, pas moins de trente-cinq situations sont décryptées par un professionnel reconnu du portrait en studio. Le second dossier (22 pages) se consacre plus volontiers à la gestion de la lumière douce. Une fois les principes élémentaires présentés, celui-ci vous fournit toutes les techniques et astuces pour adoucir la source principale, maîtriser la gestion des ombres et contrôler la lumière d'arrière-plan. Côté pratique logicielle, ce numéro aborde un sujet capital pour les photographes : le catalogage de leurs images (30 pages). Grandement facilité par les meilleurs logiciels du marché, le catalogage est assurément l'assurance-vie de votre mémoire des scènes photographiées. Ce dossier vous livre tout ce que vous devez savoir pour entamer cette tâche. Et pour ce faire, nous avons sélectionné les applications les plus efficaces : Lightroom Classic, Darktable, XnViewMP, ACDSee Photo Studio et digiKam. Second sujet proposé dans ce numéro : le fameux et tout nouveau Luminar AI de Skylum (16 pages). Un outil terriblement performant, à tel point que nous n'avons pas hésité à parler de " ; retouche magique" . Côté matériel, pleins feux sur les bagues-allonges (12 pages). Offrant un large champ d'applications, celles-ci servent tout aussi bien à la macrophotographie ou proxyphotographie d'insectes, de faune minuscule, de flore, mais également d'éléments de la nature ou du quotidien aux détails insoupçonnés, en extérieur comme en intérieur. Les bagues-allonges sont enfin de précieux alliés pour développer votre créativité. Dans ce dossier sont abordés leur fonctionnement, la technique et les lois du grossissement, ses limites, ses contraintes, et bien entendu la manière d'en tirer le meilleur parti. Viendront ensuite les cas concrets pour lesquels nous vous fournirons les méthodes à suivre ainsi que des conseils techniques et pratiques afin que vous puissiez évoluer librement au gré de vos envies et de votre inspiration. Egalement dans ce numéro, un article sur les contrats pour les auteurs et les artisans photographes. Tout ce que vous devez absolument savoir présenté en dix points-clés.

05/2021

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Immigration

Les nouveaux nomades. La revanche d'Abel

Une vision neuve et radicale du nomadisme et de la migration, à contre-courant des conceptions alarmistes actuelles. Une réflexion majeure pour notre temps. Dans notre conscience collective, le terme "migration' évoque presque exclusivement l'immigration : celle de l'ère postcoloniale, celle des pauvres hères que nous croisons aux feux rouges et dont nous avons peur, ou celle des réfugiés africains ou orientaux qui fuient "leur pays' sur des embarcations de fortune pour, selon nos sensibilités politiques, envahir " le nôtre " ou y trouver refuge. Nous nous trompons. Loin d'être anormal, l'acte de quitter le confort ou la dureté du familier est un acte fondateur de l'expérience humaine. Tant que l'on n'est pas parti, on ne sait pas vraiment qui l'on est. La démarche permet de s'émanciper et de croître, d'apprendre d'où l'on vient et ce vers quoi l'on veut tendre. Notre conception moderne du nomadisme, axée sur la mobilité, est une caricature. Le nomade ne peut pas être défini par son seul mouvement mais par son rapport au lieu, à son écosystème, à la nature, à sa communauté, aux autres et à lui-même. Quelque chose de fondamental s'est brisé en nous lorsque nous sommes passés d'une espèce massivement nomade à une espèce massivement sédentaire. Ce quelque chose est en train de nous dévorer. Saisir la dimension universelle, pluriverselle et épique de la migration, c'est comprendre que si " guerre des civilisations " il y a, ce n'est pas celle décrite par ceux qui voudraient en découdre mais la redite d'un conflit ancestral qui opposait déjà Caïn, le fratricide paysan sédentaire, à Abel, le berger nomade. C'est prendre conscience que nos instincts nomades et sédentaires sont non seulement réconciliables mais qu'en choisissant de ne pas les réconcilier nous courrons au suicide. Après des millénaires de sédentarisation, la crise existentielle que traverse l'humanité appelle à l'émergence d'une nouvelle métaphysique du mouvement, rendue plus urgente que jamais à l'heure du bouleversement climatique. Derrière la réflexion à laquelle nous convie Félix Marquardt, c'est une véritable éthique du nomadisme, basée sur l'ouverture à l'Altérité, qui se dessine.

01/2022

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Asie

Souffrances et Splendeur

Dans l'Est du monde au XXe sièlce, la chose la plus excitante et la plus bouleversante, ce sont les hauts et les bas de la naiton chinoise : de l'homme malade de l'Asie de l'Est au dragon géant de l'Orient, et d'un siècle de naufrage à un siècle de renouveau. Au début de la formation de ce destin, les quatre forces majeures, le Guomindang chinois, le Parti communiste chinois, le Parti communiste de l'Union soviétique (bolchevik) et l'Internationale communiste, et le groupe japonais de seigneurs de guerre Showa se sont violemment heurtées sur la scène de la terre chinoise. Mao Zedong, Staline, Jiang Jieshi et les élites du groupe de seigneurs de guerre Showa vivaient à la même époque, et la collision et la concurrence des trois doctrines représentées derrière eux en CHine ne sont en aucun cas un coïncidence historique. A partir de ces événementes et phénomènes extraordinaires, ce livre révèle et analyse en profondeur le processus complexe, déroutant et magnifique de l'histoire chinoise moderne dans un panorama sans précédent. Les conflits internes et externes sont d'une intensité sans précédent, la situation de lutte mutuelle est extrêmement complquées, les stratégies des différentes forces changent à une vitesse sans précédent et les dirigeants et les généraux de chaque camp déploient pleinement toute leur énergie dans la lutte, laissant ainsi une empreinte profonde dans l'histoire. Siège, poursuite et blocage extérieurs, querelles et compromis internes, réconciliations et divisions, ainsi que voyages sans fin, sacrifices étonnants et trahisons en grand nombre, c'est exactement ayant connu de tels feux de l'enfer que les communistes chinois ont conduit la nation chinoise à explorer une profondeur historique et une largeur d'ère sans précédent, et onet finalement accompli l'exploit le plus épique de l'histoire chinoise, et la révolution chinoise est ainsi devenue un phénix dans le feu, allant de la souffrance à la gloire. Après que les figures toutes-puissantes ont disparu les unes après les autres, l'histoire est devenue un immense héritage, qui nous a été laissé intact. Tout le monde ne peut pas refléter une longue histoire avec une courte vie. L'histoire est l'ascension et la chute, mais aussi le destin.

01/2023

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Philosophie

Wittgenstein Tome 1 : Les années de jeunesse

Un destin tragique a marqué la vie de celui qui est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands philosophes du XXe siècle. Né à Vienne, en 1889, au sein d'une famille richissime - son père était un magnat de la sidérurgie -, le jeune Ludwig Wittgenstein connaîtra les derniers feux de la monarchie austro-hongroise et les tourbillons de la vie intellectuelle et artistique de son temps, mais aussi les terribles drames que furent les suicides successifs de trois de ses frères, Hans en 1902, Rudien l903 et Kurten 1918. Passionné depuis l'enfance par les machines, Ludwig fait des études d'ingénieur à Berlin, puis à Manchester où il se spécialise en aéronautique. En 1911, brusque virage, il décide de suivre les cours de Bertrand Russell, à Cambridge. C'est Russell qui, le premier, parlera de son génie. Une grave crise s'opère alors, à la fois existentielle et intellectuelle (mystique et folie ne sont pas loin), qui conduira Wittgenstein à rompre avec Russell (et son entourage de Cambridge) et à se frayer dans la solitude son propre chemin philosophique. Comme en témoignent ses carnets intimes, la guerre de 1914 -1918 est le tournant décisif de son existence. Paul, son dernier frère, pianiste de renommée internationale, est amputé du bras droit (c'est pour lui que Ravel composera son Concerto pour la main gauche). Ludwig, qui s'est engagé, se conduit héroïquement sur le front de l'Est, puis sur le front italien. Rentré à Vienne, après avoir été prisonnier, il renonce à sa fortune et à ses biens. Après la guerre, Wittgenstein publie, en 1921, le très célèbre Tractatus logico-philosophicus puis se retire comme instituteur dans un village de la montagne autrichienne. Ainsi se clôt le premier tome de cette monumentale - et déjà classique -biographie, écrite par Brian McGuinness, traducteur de Wittgenstein et philosophe, qui enseigna lui-même, à Oxford, pendant trente-cinq ans. Le livre puise largement dans des sources inédites, notamment la correspondance, quasi journalière, de Russell avec Lady Ottoline Morrell. Brian McGuinness enseigne aujourd'hui l'histoire de la pensée scientifique à l'université de Sienne.

12/1991

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Sciences historiques

Grenadiers à pied de la Garde impériale. Edition français-anglais-allemand

Les couples, dans la bande dessinée. ne sont pas légion. L'un d'eux - Liliane et Fred Funeken - a été le fer de lance d'une bande dessinée, certes d'aventure. mais respectueuse du contexte historique, dans ces années 60/70 qui nous sont si chères. Que ce soit avec les séries "Le Chevalier blanc", "Harald le viking" "Le lieutenant Burton". "Junk Diamond, "Doe Silver". "La croisade des Saint-Preux" par exemple. ou en s'intéressant aux différentes figures et faits authentiques. via les "récits complets" dans le journal "Tintin" et "Les histoires de l'Oncle Paul". Liliane et Fred Funcken ont toujours cherché à divertir le lecteur, mais sur des bases bien précises. L'un et l'autre sont habités par le souci du détail qu'ils portent à son maximum. Et cette exigence porte ses fruits, puisque cette série d'albums est devenue. au fil du temps. un classique de l'uniformologie. Cet exemplaire "Uniformes et armes" témoigne de l'extraordinaire complémentarité qui unit nos deux auteurs. Fred est le dessinateur intuitif qui "croque" les tenues et les armes militaires en les mettant en scène, grâce à des personnages qui vivent et bougent devant le lecteur qui les admire alors, fasciné. Liliane, elle, encre avec précision les dessins de son mari, tout en écrivant des textes qui sont à la fois basés sur une documentation sans faille - glanée lors de nombreux voyages effectués par notre duo dans le Monde -, documentation qu'elle saupoudre d'un zeste bienvenu d'humour, si l'on considère la gravité du sujet abordé. Car ce qui caractérise également ce tandem si particulier, c'est sa capacité ft ne pas se prendre au sérieux. d'où des textes qui respirent eux aussi la vie, tout simplement. même si celle-ci reposa dans cette suite d'albums- sur une activité semble-t-il essentielle à l'Humanité : à savoir la Guerre... Jamais- cependant, les deux auteurs ne font l'apologie de la violence. Bien au contraire. ils évitent tout ce qui pourrait être de mauvais goût, préférant insister sur la beauté des costumes et des armes façonnés : au cours des siècles : ce qui nous permet de nous replonger dans des périodes historiques qui débutent avec l'Antiquité et vont jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Et ce, toujours avec la mémo aisance. Au final, cette série passionnante peut apparaître comme une ode émouvante à la créativité humaine, créativité que ce couple d'auteurs de bande dessinée aura portée au plus haut. Rémy Gallart

07/2019