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Désenchantement

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Littérature française

Récits de jeunesse. Les Mémoires d'un fou ; Novembre ; Pyrénées et Corse ; Voyage en Italie

Les rapports de l'enfant Flaubert et de la littérature illustrent de façon exemplaire la naissance d'une vocation. Le petit garçon qui connaissait Don Quichotte par coeur avant de savoir lire avait déjà senti que l'écriture serait sa façon à lui de "s'emparer du monde". Les Mémoires d'un fou racontent une aventure amoureuse vécue par un garçon de quinze ans, placée sous le signe du désenchantement : "Jeune j'étais vieux, mon coeur avait des rides". Novembre décrit l'éveil de la sexualité chez un adolescent. Ces récits nous révèlent un penchant (déjà proustien) à voir les choses par le filtre de la remémoration. Quant aux récits de voyage, ils expriment les états d'âme et les vagabondages de l'imagination de celui qui affirme : "haine de ce qui restreint, émotion de la liberté". On pressent dans ces textes rares le jaillissement, le charme, le talent déjà adulte du jeune Flaubert. Ce volume est publié à l'occasion de la redécouverte de deux manuscrits, que l'on connaissait mais dont on avait perdu la trace depuis 1931 : Novembre et Pyrénées et Corse. Ils sont ici retranscrits tels que Flaubert les avait voulus, dans la spontanéité de son écriture, avec ses hésitations, ses repentirs, ses fulgurances. Nous voici au plus près du travail de création d'un génie littéraire.

06/2023

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Littérature Italienne

Le Jardin des monstres

Toscane, fin des années 1980. Alors que des bouleversements dans le pays contrarient les croyances et les moeurs, Sauro Biagini, éleveur de chevaux, et Filippo Sanfilippi, politicien bon vivant, deviennent amis et décident de faire affaire, liant inexorablement leurs deux familles. Mais cette entente donne naissance à des conflits et à des trahisons. Annamaria, la fille de Sauro, âgée de quinze ans, peine à trouver sa place et à s'affirmer, surtout face à la fille de Filippo, si belle et si sûre d'elle. Jusqu'au jour où elle découvre le Jardin des Tarots, un endroit sublime peuplé des sculptures monumentales de Niki de Saint Phalle. C'est au sein de ce lieu magique, au gré de ses déambulations et de ses échanges avec l'artiste - qui vit là -, qu'Annamaria parviendra au fil du temps à trouver un sens à son existence. Dans cette histoire fascinante, Lorenza Pieri mêle avec brio épopée rurale, saga familiale et roman de formation. Elle dépeint merveilleusement le désenchantement adolescent à l'instar d'Elsa Morante, Italo Calvino ou d'Elena Ferrante. Traduit de l'italien par Anaïs Bouteille-Bokobza. "Un récit familial tissé à la perfection dans lequel les amours et les différends forment une mosaïque du coeur humain et de ses révolutions". Corriere della Sera. "Une vraie réussite". The Financial Times.

09/2021

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Pléiades

Le grand Meaulnes. Suivi de choix de lettres, de documents ; Esquisses du roman

En 1913, Rachilde croyait apercevoir derrière les pages du Grand Meaulnes tout juste paru "une fée qui vous guette" pour vous jeter au visage "le don d'enfance" . Bel éloge, quoique non dépourvu d'ambiguïté. Rachilde signalait par là la poétisation du réel qui demeure aujourd'hui encore l'un des charmes les plus actifs du roman. Mais elle ouvrait la porte, pour qui lisait à une moindre profondeur, à un malentendu durable. Peu de romans sont plus célèbres que Le Grand Meaulnes. Peu ont une place comparable dans le paysage littéraire. Sans doute la mort à l'ennemi d'Alain-Fournier, en septembre 1914, n'y est-elle pas pour rien, qui fit de lui un jeune homme irrévocable et de l'ouvrage un livre unique. Mais peu de romans sont aussi souvent lus "en surface" , là où les apparences sont trompeuses. Ainsi a-t-on pu prendre pour un texte peu construit et destiné aux adolescents ce qui est en réalité un concerto en trois mouvements et un roman pour adultes "avertis" , une sombre et cruelle histoire de déception, de désenchantement (ce désenchantement qui serait bientôt le terrain favori de la modernité littéraire), de dégonflement, dit Philippe Berthier dans sa décapante préface, le "dégonflement, voulu et méchant, d'un très bref et miraculeux mirage" . Un mirage en effet. Yvonne de Galais a quelque chose de la Mélisande de Maeterlinck et Debussy : elle n'est "pas d'ici" . Et Augustin Meaulnes tombe à Sainte-Agathe comme un aérolithe - premiers mots du livre : "Il arriva chez nous" -, chamboule tout, puis disparaît. Il est l'un de ces êtres qui "paraissent autour d'eux créer comme un monde inconnu" . Son ami Seurel, le narrateur du roman, ne peut que l'imaginer partant "pour de nouvelles aventures" , dont on ne saura rien. Ainsi se termine Le Grand Meaulnes, mystérieusement. Rien de moins simple que la simplicité de ce livre. Il se nourrit de toute une bibliothèque secrète, qui va des récits du Graal à la Sylvie de Nerval et à Pelléas en passant par le roman d'aventures anglo-saxon. Et bien que Fournier se soit efforcé de gazer la violence latente chez Meaulnes (qui fait songer à celle de Golaud) et les pulsions liées à une sexualité intense et compliquée, l'une et les autres affleurent. On touche là un point névralgique du livre ; il suffit pour s'en persuader de consulter le chapitre finalement retranché par l'auteur et qui figure ici parmi les esquisses manuscrites éclairant la genèse de l'ouvrage. Ou encore les lettres et documents rassemblés à la suite du roman. Ils racontent l'histoire d'une passion impossible, celle que Fournier éprouva pour Yvonne de Quiévrecourt, la jeune femme rencontrée en 1905 et à qui le personnage d'Yvonne de Galais doit beaucoup. Mais ils retracent aussi, d'une autre manière que les esquisses, la genèse du livre qui s'écrit de 1904 à 1913. Les deux aventures - un inguérissable rêve amoureux, une expérience d'écriture unique - ont partie liée et s'entrecroisent.

03/2020

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Littérature étrangère

De l'écriture africaine à la présence afropéenne. Pour une exploration de nouvelles terres littéraires

Qui serait l'Afropéen ? Un afro-descendant qui tente d'adopter et de s'adapter à notre postmodernité. Pour y parvenir, il doit redécouvrir le nomadisme culturel en refusant de s'identifier aux clichés entretenus par une autorité centrale qui le rejette à la périphérie des pouvoirs et des représentations. Aussi se forge-t-il une culture par hybridation car il est le produit d'une migration, contraint de s'approprier une place congrue dans l'espace d'un entre-deux : entre les mythes et les traditions qui ont sustenté ses racines et le progrès et ses désenchantements auxquels ses rameaux tendent. En effet, il apprend à vivre dans une société en crise, frappée par les incohérences de la mondialisation. Le présent ouvrage explore l'imaginaire littéraire d'écrivaines telles Calixthe Beyala, Léonora Miano, Elisabeth Tchoungui, Noémie K., Muriel Diallo, qui offrent les premières lettres de noblesse à la culture de la diverCité, au nom d'une "francophonie populaire". Leurs voix sont rejointes par celles d'Abd al Malik, Georges Yémi et de Paul-Gaston Effa. Il s'agit alors de mener une enquête sociocritique sur les discours qu'ils tiennent face aux transformations de la société française à l'aube du XXIe siècle.

07/2014

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Littérature étrangère

Dans son sillage

Un roman d'apprentissage lumineux, par une nouvelle voix de la littérature anglaise, qui explore la complexité des relations mère-fille et l'identité de classe. Ou comment aller de l'avant en regardant derrière soi. Au cours de son enfance faite de hauts et de bas au sein de la classe ouvrière du nord de l'Angleterre, Lucy a toujours pu compter sur sa mère ? mystérieuse et réconfortante, férocement aimante, inlassablement dévouée. Une mère dont les choix, souvent difficiles, ont façonné le désir de sa fille et son rapport à la séduction, son sens du devoir, son inextinguible soif d'insouciance. Lorsqu'elle arrive à Londres à l'aube des années 2000 pour y poursuivre ses études, la jeune femme y voit une promesse, un endroit où elle pourra devenir une version plus scintillante d'elle-même. Mais cette ville est celle de tous les désenchantements, et Lucy s'y perd, s'éloignant de plus en plus de celle qui était jusque-là sa boussole. Il faudra une énième disparition de son père et la mort de son grand-père pour qu'elle comprenne enfin qu'il est temps de grandir, et se réfugie dans le cottage irlandais où ce dernier a vécu, pour renouer avec ses racines. Et, qui sait, avec elle-même...

01/2020

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XXe siècle

Après la fête

Dix ans après la révolution, ce roman coup de poing nous livre les espoirs et désenchantements de la jeunesse égyptienne. Les destins du jeune Ali Kamal et de son ancien camarade, Selim Riad, s'entremêlent au fil des pages et dégénèrent au moment où la révolution éclate en Egypte, pays natal duquel ils se sont tous les deux exilés. Ali Kamal arrive à Paris au printemps 2010, bien décidé à mettre derrière lui son passé en Egypte et à recommencer sa vie. Il renoue pourtant avec de vieux amis militants, mais également avec Eglal, ancien amour qui le relie déjà discrètement à Selim, avec qui elle a entretenu une relation à Londres. Selim, quant à lui, quitte Londres à la suite de la crise financière et se retrouve au Caire, où il lui est difficile de s'intégrer. Il renoue lui aussi avec de vieux amis militants et se rapproche du père d'Ali, avec qui il fait brièvement affaire. Les troubles éclatent et Ali rentre au pays. Les deux jeunes hommes se retrouvent dans leur ville natale, poussés par un élan de contestation grandissant. Ils se battent ensemble contre le régime et luttent pendant les dix-huit jours d'une fête nationale... mais déchantent vite face à la violence des massacres organisés.

02/2023

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Théâtre

Persona. Factory 2 ; Marilyn ; Le corps de Simone

Pour Lupa, reconnu en Europe pour ses spectacles d'une exigence extrême, il s'agit de se pencher sur des personnages extraordinaires, en essayant de comprendre d'où venait leur lumière et comment coexistent la grandeur et la superficialité. Sur le principe du monologue intérieur, la langue est délibérément déconstruite, morcelée, presque désordonnée et comme en suspens, et le texte semble ainsi s'écrire sous nos yeux. Dans ces trois pièces, il mêle fiction et réalité, remodèle les mythes et déplace les horizons d'attente. Dans Factory 2, Lupa retrace deux journées de la Factory new yorkaise et réanime quelques figures légendaires de ce groupe d'artistes avant-gardiste constitué autour d'Andy Warhol. L'auteur évince en grand partie les détails biographiques sur le pionnier du Pop Art, et soulève plutôt des questionnements sur l'art, son rôle et son utilité, il jette une passerelle entre les utopies des années soixante et les désenchantements du présent. Dans les deux autres pièces, Lupa met en scène deux figures antinomiques : Marilyn Monroe, icône de la sensualité exacerbée dont il interroge la quête spirituelle, et la philosophe et mystique Simone Weil qu'il aborde, elle, sous l'angle de son rapport complexe au corps.

10/2015

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Littérature française

Sur le chemin des dames

Plein phare sur quatre femmes d'une même lignée ; l'arrière-grand-mère, la grand-mère, la mère et la fille, quatre femmes aux vies tumultueuses. Au départ, un drame familial sur fond de première guerre mondiale... un fait divers qui aurait pu réduire cette famille à néant, mais la vie est là. Chacune de ces femmes, empêtrée dans ses souffrances, ses peurs, son désespoir parfois, n'a de cesse d'avancer en puisant dans ses propres ressources. Outre le lien de sang et les difficultés de la vie qui les lient, elles ont aussi en commun cette lettre A ; première lettre de leurs prénoms ; Adèle, Alice, Ariane et Anouk. Cette lettre symbolique serait-elle le signe avant-coureur d'une vie de désenchantements ? Les galères semblent s'enchaîner au fil des générations. A travers cet ouvrage, l'auteure dévoile sa propre histoire et celle de ses ancêtres sans tristesse aucune mais avec générosité, amour et fierté même. Elle pose ainsi un regard lucide, et parfois sans concession, sur les différents personnages. Sur le chemin des dames est un hommage à toutes ces femmes importantes pour l'auteure, c'est également un témoignage marqué de l'espoir d'une vie meilleure pour les générations futures.

03/2021

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Histoire de France

Stèles à de Gaulle

Ces stèles ponctuent le cheminement de De Gaulle, de Lille à l'Élysée, de Londres aux landes du Connemara. Elles visitent les grands moments d'une vie qui s'érige en geste et tentent de cerner les différents visages d'un homme sans cesse partagé entre l'action et l'écriture : l'officier, l'homme du 18 Juin veillant à Londres la flamme de la France vaincue, le libérateur glorieux, l'exilé de Colombey, le fondateur de République, le monarque solitaire des années soixante, le connétable usé. Par touches successives, elles retrouvent les lieux, les acteurs, les embrasements, les ombres et les désenchantements aussi d'une vie constamment façonnée comme une légende. Le regard n'est ni celui de l'historien ni celui du témoin. Il explore, avec une fascination teintée de nostalgie, un univers et un trajet qui ont partie liée, avec le mythe et la fiction. C'est un voyage, un pèlerinage au temps de l'action et de la grandeur. Entre Lille et Londres, entre Colombey et l'Irlande, via Paris et Alger, cinquante-huit stèles, cinquante-huit morceaux de prose pour honorer et se souvenir, soixante ans après l'Appel de juin 1940, trente ans après la disparition de l'homme, un soir de novembre, dans la retraite de Colombey.

04/2000

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Développement durable-Ecologie

Le miracle d'être. Science et nature

"Si le savant n'est que scientifique, s'il n'est pas du tout intuitif, artiste, poète, mystique (...), il n'est qu'une brute scientifique... S'il ne s'accroche pas durement à l'analyse, à l'expérience, à l'action, le poète est une brute poétique". Ces deux phrases résument à merveille le propos de cet ouvrage publié en 1946 sous le titre "Nature et Mécanisme", dans l'indifférence quasi générale d'une époque où l'écologie n'avait pas voix au chapitre face à l'économie et à la technique. Alors que le XXe siècle se termine dans un climat de désenchantement général devant les méfaits de la société industrielle, Robert Hainard propose une réflexion tonifiante sur les dangers d'une pensée et d'une civilisation dominées par la science et la raison au détriment de la nature et de l'intuition. Comme l'écrit Philippe Lebreton dans sa préface : "Il nous invite à entrer en résistance face à l'économisme, cette machine inhumaine et anti-naturelle qui a envahi le monde occidental puis la planète entière". Graveur, peintre et sculpteur animalier le plus célèbre d'Europe, l'auteur s'exprime ici en sentinelle avancée de la civilisation, dont il pressentait la crise à venir. Avec une grande fraîcheur de ton et d'esprit, il nous communique par le texte et le dessin sa passion viscérale pour la nature sauvage et nous donne à observer le "miracle" du monde vivant "agissant par lui-même" .

11/2020

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Ethnologie

Pour quoi vivons-nous ?

Pour quoi vivons-nous ? La question a-t-elle seulement un sens pour nous qui avons pris acte du désenchantement du monde et de la mort de Dieu ? Oui, sans doute, puisque rien n'est plus caractéristique des sociétés occidentales depuis la fin des grandes idéologies que le sentiment du vide, l'aspiration à donner un sens à sa vie. Au cœur du désarroi actuel, le silence des grandes institutions sur les finalités de l'expérience humaine. A l'ambition politique elles préfèrent la gestion ; au vacarme de la rue, le silence des living-rooms à vingt heures ; à l'imagination, l'apologie de l'immédiateté et de la consommation. Or cette montée du silence - la fin des questions entraînant celle des réponses et réciproquement -, c'est très exactement ce que les ethnologues ont eu l'occasion de repérer dans les années 1970, quand les rodomontades du colonialisme se sont tues. C'est pourquoi les anthropologues ont, plus que d'autres sans doute, à nous dire sur nos ambivalences actuelles, sur ces conforts que nous souffrons de payer au prix fort, mais aussi sur les voies qu'il nous est loisible d'arpenter pour en sortir. Et d'abord ceci, en forme d'avertissement : le global s'évertue à tuer les fins en faisant mine de les réaliser. Nous n'avons pourtant jamais été aussi près de pouvoir effectivement les percevoir pour ce qu'elles sont : des incitations à la fraternité, à la pensée, au savoir.

09/2003

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Actualité et médias

De la révolution à la restauration, où va la Tunisie ?

Une fois encore, la Tunisie est à la croisée des chemins. Les élections générales de l'automne 2019 - bousculées par la mort prématurée du président Essebsi - ont rebattu les cartes. Si les électeurs ont clairement choisi, avec Kaïs Saïed, un président austère et sans parti, ils ont en revanche composé une Assemblée multicolore d'islamistes, de progressistes divisés, d'opportunistes ou de nostalgiques de l'ancien régime qui promet des nuits blanches au gouvernement quel qu'il soit. Les temps qui viennent montreront si le pays de la seule révolution qui a pris à la suite des "Printemps arabes" est gouvernable ou pas. Car, neuf ans après la chute du dictateur Ben Ali, la Tunisie n'en finit pas avec sa "transition", entre acquis révolutionnaires et restauration de l'ancien monde. Elle s'enlise dans une crise économique et sociale qui pousse à l'exil les plus pauvres comme les plus diplômés. Comment en est-on arrivé là ? Et quels scénarios pour la suite ? A travers une exploration de la réalité politique, économique et sociale de ce pays-clé du Maghreb, un "fils de la révolution" analyse les causes du désenchantement des Tunisiennes et des Tunisiens. Croisant données empiriques et regards des experts, il remonte le cours laborieux de l'édification d'un Etat de droit. Un enjeu crucial pour l'avenir du pays mais aussi pour ses partenaires comme la France.

11/2019

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Ethnologie

Le livre des superstitions. Mythes, croyances et légendes

Entre la religion d'un côté et de l'autre la science, s'étend le domaine vaste et flottant des superstitions. Le déclin de la première leur profite sans que le progrès de la seconde les fasse reculer. Le merveilleux et l'obscur conservent tous leurs prestiges. Enquêtes d'opinion et faits divers l'attestent : qu'il s'agisse de la vogue de l'astrologie, de la croyance à l'existence d'extra-terrestres, ou, sur un mode plus sombre, du goût pour L'occulte qui se manifeste dans certaines sectes. Comme si les hommes ne se résignaient pas au désenchantement du monde, et que ce monde dont ils se proclament simultanément seuls maîtres et possesseurs était toujours lié à l'invisible, peuplé de signes, (le présages et de sortilèges, animé d'intentions favorables ou hostiles qui échappent à la raison, défient notre savoir et notre volonté. Nul doute, par conséquent, que Le Livre des superstitions d'Eloïse Mozzani comble une attente. Etabli par une historienne, ce dictionnaire, agrémenté d'illustrations parfois savoureuses, compte mille deux cents entrées. Sûrement l'ouvrage le plus complet à ce jour sur le sujet, il ne recense pas seulement les superstitions françaises et européennes, mais offre également un panorama suggestif des superstitions américaines, africaines et asiatiques. Le lecteur y trouvera de nombreuses citations d'ouvrages anciens et modernes consacrés aux superstitions, mais aussi de fréquentes références à la poésie, à la littérature et au théâtre. GEORGES LIEBERT

01/1997

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Actualité et médias

A tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient

Dans l'histoire de la gauche française, c'est peu dire qu'il y eut des pages peu glorieuses - promesses bafouées, reniements et trahisons - et qu'après la fête, les réformes annoncées ont souvent été écornées. Après l'espoir du changement, la "rigueur" ou la "pause" ! Et, en bout de course, l'inévitable défaite... Le marasme dans lequel la France est enlisée depuis la victoire de François Hollande en 2012 est à nul autre pareil. Jamais un candidat n'avait ainsi caché au pays la véritable politique qu'il entendait conduire. Jamais un gouvernement de gauche n'avait tourné casaque le jour même de sa formation et n'avait désespéré à ce point celles et ceux qui l'avaient porté au pouvoir. Jamais, surtout, un gouvernement n'avait tant renoncé aux valeurs fondatrices de la gauche, acceptant qu'en son sein les campagnes xénophobes, dont l'extrême droite avait autrefois le monopole, trouvent des relais. Ce naufrage de la gauche se double du naufrage d'une génération, celle des Cambadélis, Le Guen ou Vans. Militant à l'Organisation communiste internationaliste dans sa jeunesse, l'auteur témoigne de sa sidération en voyant que ceux avec qui il partageait un idéal de transformation sociale ne défendent désormais qu'une seule cause : la leur. Ce livre, qui révèle les choquantes dérives de quelques-uns de ces dirigeants socialistes, est aussi une adresse à ceux qui ne cèdent pas au désenchantement.

09/2014

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Littérature française

La Voie des maîtres

"Le conditionnel passé est un mode à bannir. Futile et détestable, il emprisonne dans les regrets et prive de la perspective. Pour une fois, je réclame le Présent, temps du tremplin. La résignation appartient au passé et l'espoir à l'avenir. Ce ne sont plus mes choix ! J'opte brusquement pour la Vie. Ce sera mon dernier essai pour vivre libéré de la souffrance. Une décision radicale s'impose. Une voix me dit : "ne rentre pas chez toi". J'abandonne les embouteillages et emprunte une autre autoroute sans savoir où elle me mènera". Des premières pages terriblement réalistes aux dernières lignes littéralement lumineuses, de la grisaille initiale à la clarté intérieure finale, c'est sur un chemin d'abandon, de dénuement, de découverte de soi autrement dit sur un chemin de vérité et de sérénité que nous conduit l'antihéros de ce roman, qui, pour être lambda, n'en incarne pas moins notre désenchantement moderne. Jalonné de rencontres fortes (l'ermite, le moine, le mendiant...) et faisant halte en des lieux hautement symboliques (la forêt, la communauté, le désert, la grotte), ce récit, qui abandonne le trivial pour mieux laisser s'épanouir l'ambiance onirique et fantastique, se situe dès lors dans la noble tradition des contes philosophiques... De ces écrits où fiction et enseignement se confondent, et qui se tendent à nous comme autant de miroirs dans lesquels se réfléchir et cela dans les deux sens du terme.

03/2014

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Sociologie

Sociologie des valeurs

Que faut-il entendre par valeurs ? Comment celles-ci sont-elles produites, acquises, maintenues, remises en question ? Comment s'organisent-elles en systèmes ? De quels outils disposons-nous pour les interpréter et les diagnostiquer ? Quel rôle jouent-elles dans la vie personnelle et dans la sphère publique ? Comment naissent les jugements de valeur ? Comment se déroule un débat d'idées ? Cet ensemble de questions fait sens dans nos sociétés où l'effacement des utopies et des grandes idéologies a laissé la place à un certain désenchantement, puis à la recherche de nouveaux fondements pour se comporter et agir avec justesse. De multiples enquêtes, en sociologie et ailleurs, ont abordé la problématique de l'évolution des valeurs dans divers pays et en divers domaines : politique, religion, travail, loisirs... Ce livre propose la synthèse qui faisait défaut jusqu'ici. Sa perspective théorique et méthodologique est éclairée par de nombreux exemples, et illustrée par deux études empiriques concernant l'évolution des valeurs depuis les années 1960 et l'émergence, à travers l'histoire, de valeurs communes aux Européens. Il s'adresse aux étudiants en sciences humaines et sociales, ainsi qu'aux candidats des concours (CAPES ou Agrégation, IUFM, IEP...). Il répond également aux besoins des enseignants confrontés à la difficulté de présenter les valeurs et leur évolution à leurs élèves. Il apportera aussi de nombreux éléments de savoir et de réflexion au public cultivé en général.

04/2006

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Littérature française

Inflammables

Inflammables, comme les films de l'époque, ces années soixante qui virent Gérard Guégan passer de Contre-Champ à Champ Libre, d'une revue de cinéma communiste, surréaliste et marseillaise à une maison d'édition ultra gauchiste et parisienne. Trente ans après son premier roman (La Rage au cœur, 1974), Guégan nous fait tout un cinéma : dans ce livre de souvenirs et de rencontres, François Truffaut passe un savon à son ami Lebovici, coupable d'avoir produit La Société du spectacle, tandis que Sterling Hayden remâche son passé maccarthyste à bord d'une péniche amarrée devant le Louvre. Burroughs, traqué par le FBI découvre Le Parrain à Londres où il s'est réfugié. Roger Leenhardt plaide pour la transformation de la lutte des classes en comédie sentimentale alors que Godard, bien avant l'émeute de Mai, tente de dénaturer l'information télévisée. Orson Welles déclare ne connaître que deux directeurs d'acteurs "réellement compétents, Hitler pour les plans larges, et Himmler pour les scènes plus intimes" tandis que Sam Peckinpah part en chasse d'une nymphette dans les rues de Paris. Par-delà la colère, l'émotion, la démesure et bien souvent la cocasserie des situations, s'ébauche, tout à la fois pudique et échevelé, le portrait d'un franc-tireur : jamais Guégan n'a abdiqué ses premiers engagements en faveur du rêve, des désirs, des utopies que charrient les livres et les films qu'il aime. La preuve ? Ce livre flamboyant, formidable viatique contre le désenchantement.

05/2004

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Littérature française

Le soleil, l'herbe, et une vie à gagner

« Mon père était venu un jeudi matin me cueillir à l’hôpital après un bad trip de cocaïne, après que je lui ai expliqué méthodiquement l’ampleur de mon désastre affectif, le manque, la souffrance d’être homo, le dégoût des hommes. L’humanité me dégoûte. » L’Hôtel-Dieu, un matin d’hiver. Thierry va chercher Charles, son fils. A vingt ans, Charles vit une descente aux enfers : la drogue, les dettes et un chagrin d’amour. Il aura fallu cette nuit terrible pour que Thierry mesure toute la détresse de son fils. Pour ne pas s’effondrer, et pour aider Charles à goûter à nouveau à la vie, le père et le fils vont entreprendre ce récit à deux voix, sans en connaître la fin. Où l’on découvre que les failles, la peur de grandir, la peur de vivre aussi, se répondent. La coke, le sexe, la culpabilité, la mort de Lara, leur sœur et fille, l’argent se mélangent à la douceur, la tendresse, les rires. C’est l’hiver et leur vaste chantier est une magnifique ode à l’amour et à l’espoir. Une histoire qui se joue à Paris, à l’île d’Yeu et en Bourgogne, dans la maison de famille. On y retrouve le charme des souvenirs d’enfance, la cruauté des coups du sort et le désenchantement des enfants gâtés. Tant de vies sont ratées, mais pour ces deux-là, tout commence.

08/2011

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 3 : Hollywood, La Mecque du cinéma ; L'ABC du cinéma ; Une nuit dans la forêt ; Trois propos sur le cinéma

Le cincnra tient une grande place dans la vie, dans l'oeuvre et dans l'imaginaire de Blaise Cendrars, du moins de 1917 à 1936, puisque ensuite c'est le "divorce", pour "incompatibilité d'humeur". En fait, ses rapports avec le septième art passent par trois étapes : d'abord la découverte, donnant lieu à des textes plus qu'enthousiastes, suivie d'un réel engagement dans la pratique du cinéma (écriture de scénarios, assistanat, réalisation de films), puis du désenchantement. Cendrars est peut-être venu trop tôt. Il pouvait difficilement s'accommoder de Ia lourdeur des appareillages techniques et financiers de l'époque. L'invention de la caméra légère avec son synchrone lui aurait peut-être permis de s'inscrire parmi les cinéastes voyageurs, éternels itinérants. La collection "Tout autour d'aujourd'hui" présente, en quinze volumes, les oeuvres complètes de Blaise Cendrars 1887-1961) dont elle propose la première édition moderne, avec des textes établis d'après des sources sûres (manuscrits et documents), accompagnés de préfaces et suivis d'un dossier critique comprenant des notices d'oeuvres, des notes et une bibliographie propre à chaque volume. Les textes réunis dans le volume Ill témoignent de la passion de Cendrars pour le cinéma, qu'il célèbre tour à tour dans un reportage (Hollywood, La Mecque du cinéma, 1936), dans un manifeste visionnaire (L'ABC du cinéma, 1936) ou dans ses souvenirs de metteur en scène à Rome (Une nuit dans la forêt, 1929).

10/2022

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Sciences politiques

Vivre à l'heure de l'innocence impossible

Nous sommes devenus une société soucieuse. De nos données à nos enfants, nous nous évertuons à maximiser notre contrôle sur une existence que nous ne cessons de numériser pour mieux la gérer de notre smartphone. La cause ? Un XXIe siècle plombé par la fin des grandes utopies, la suspicion généralisée et la conscience aiguë d'un avenir climatique funeste comme d'un présent en proie à toutes les crises. Alors que chaque jour révèle une nouvelle catastrophe et que l'on nous promet un futur cataclysmique, l'insouciance et l'ignorance bienheureuses ne sont plus permises. Le citoyen contemporain se doit à présent d'être en état d'alerte permanent. Un désir toujours plus accru de maîtrise qui nous pousse également à ne plus nous contenter d'un réel que nous nous acharnons à augmenter pour le rendre toujours plus intelligible et malléable dans une logique néolibérale où même l'intime devient une marchandise à faire fructifier et à gérer comme un véritable entrepreneur. Dès lors, l'innocence semble être devenue aujourd'hui impossible. Tout comme l'émerveillement est relégué à un passé révolu, celui d'un temps où l'on pouvait encore croire en un happy end. Un désenchantement et un cynisme généralisés que ce livre entend interroger pour redonner sa chance à une nouvelle naïveté militante et combattre la morosité actuelle par la recherche et l'édification de nouveaux possibles.

06/2021

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Beaux arts

Deux soeurs. Yvonne et Christine Rouart, les muses de l'impressionnisme

Tout le monde connaît les sœurs Rouart... sans pourtant les connaître : peintes par Renoir, au piano, elles sont aussi mythiques que les Danseuses de Degas ou les Tournesols de Van Gogh. Leurs visages sont des icônes de l'Impressionnisme.Filles du peintre et collectionneur Henry Lerolle, les belles Yvonne et Christine ont grandi au milieu d'artistes de génie. Renoir, Degas, mais aussi Debussy, Ernest Chausson, ou encore Claudel, Gide et Mallarmé étaient des familiers, toujours enclins à peindre ces deux jeunes filles modèles, à les photographier, à jouer du piano avec elles.C'est Degas, le peintre préféré de leur père, qui a l'idée de les marier aux frères Eugène et Louis Rouart, les fils de son ami, le collectionneur Henri Rouart.Issues d'un milieu libéral, elles allaient se heurter au caractère impétueux et sombres des deux énergumènes, pourtant venus comme elles d'une famille éprise d'art, jusqu'à la folie.Elles avaient tout pour être heureuses... L'amour sera leur grande blessure. Leurs mariages, par des chemins détournés, les conduiront de l'insouciance au désenchantement. Jusqu'à la tragédie.Derrière les lourds rideaux de ces hôtels particuliers fréquentés par tant d'artistes exceptionnels, ou dans les ateliers des peintres, c'est tout un univers qui renaît avec ses passions et des drames, ses secrets et ses ombres. Ce monde, Dominique Bona le fait revivre dans cette biographie foisonnante, à travers l'aventure de deux sœurs au destin brisé.

02/2012

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Romans historiques

Au commencement, il n'y avait rien

Un sourd mal-être ronge les jours de Carlo. Lassitude et désenchantement ont pris possession de l'âme de cet instituteur qui se replie sur lui-même quand il n'est pas gagné par de brusques montées de rage. Même son mariage avec Jeanne lui apparaît maintenant dans sa fade réalité?: juste un simulacre dont il est à présent prisonnier. Seuls moments où il peut être lui-même : ceux passés avec Karl, étrange ascète qui a investi le vieux bunker caché dans les dunes. Et soudain, comme un rai de lumière qui viendrait percer la grisaille quotidienne?: Juliette. Inattendue, inespérée, salvatrice. Elle semble l'attendre à la plage. à un sujet qui aurait pu la maintenir dans les voies étroites du roman purement sentimental, M. Lebeau impose, tout au long du récit, des notes métaphysiques et psychologiques qui aboutissent à bien plus qu'une œuvre sur la passion adultère. En effet, il est encore question du cheminement d'un homme vers une forme de spiritualité empreinte de symboles. Dans la solitude du grenier où il s'est réfugié, il affrontera ses doutes, ses peurs, ses lâchetés. Bibliothécaire à ses heures, il comprendra que, malgré tous les livres publiés, l'Homme ne sait encore "?ni lire, ni écrire?" les mystères de l'Univers. Ce roman est aussi la chronique d'un village, avec son bistro, ses boutiques, son école, son cimetière au pied des dunes...

02/2012

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Littérature étrangère

Portrait-robot. Ma mère/Mon père

Résumé de portrait robot mon père : " L'homme que je connaissais ou croyais connaître n'était qu'une part de cet autre que personne ne connaissait. " Comment aimer un père apolitique ", l'écrivain Eberhard Meckel (1907-1969), finalement complice de l'idéologie nazie ? En exécutant sans faillir le portrait d'un être au fil du temps désemparé qui, entre romantisme, idéalisme et catholicisme, fut incapable d'assumer ses contradictions, Christoph Meckel pose aussi la question de l'héritage des pères aux fils après la chute du Troisième Reich. Publiés pour la première fois en diptyque tel que l'imaginait son auteur à l'origine, ces deux récits, écrits à vingt ans d'intervalle, radiographient l'univers intime de l'Allemagne d'hier et le séisme mental auquel son peuple dut faire face. Résumé de portrait robot ma mère : " Je n'ai pas aimé ma mère. " Phrase tabou d'un fils qui déplore la froideur bourgeoise d'une mère au protestantisme prussien. Christoph Meckel dit son manque dans une langue sèche et cassante, reflet de celle qui était sans tendresse ni amour ; une femme prude, égoïste et arrogante dont la violence larvée le conduisit au désenchantement absolu. Publiés pour la première fois en diptyque tel que l'imaginait son auteur à l'origine, ces deux récits, écrits à vingt ans d'intervalle, radiographient l'univers intime de l'Allemagne d'hier et le séisme mental auquel son peuple dut faire face.

01/2011

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Critique littéraire

L'invention du temps. Tome 1, Le silence de Delphes, journal littéraire 1948-1962

Claude Michel Cluny n'a que dix-huit ans lorsqu'il commence de prendre des notes " venues sous la main ", sur des lectures, des faits ou des rencontres. La Deuxième Guerre mondiale vient à peine de s'achever. Il l'a vécue comme une initiation intellectuelle autant que païenne aujourd'hui dévoilée dans un récit, Sous le signe de Mars, véritable préface à ce qui allait devenir un journal d'écrivain, L'Invention du temps. L'engrenage des jours accumule peu à peu, au gré d'une inlassable curiosité pour les arts et la vie, un matériau divers et considérable en parallèle aux œuvres publiées. Ce premier tome s'étend de 1948 à 1962. Marqué par une lucidité précoce aiguisée aux leçons de l'histoire, le jeune écrivain se tient tôt à distance des événements. Ses jugements sur le temps présent, les pays qu'il découvre, les idéologies, le personnel politique sont sévères, étonnamment dépourvus d'illusions. On le voit aussi découvrir un milieu littéraire qui ne l'éblouit pas. Les aphorismes sur l'art ou les mœurs, les portraits attentifs, cruels ou drôles, les scènes vues, établissent un dialogue avec l'œuvre à faire, avec le doute, et l'affirmation d'un amour de vivre sans tabou. Une liberté de ton et de pensée qui donne tout son prix à la sensualité et au désenchantement profond du jeune païen, seul dans " le silence de Delphes " et les ruines d'un idéal à jamais perdu.

08/2002

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Sociologie

La force de conviction. A quoi pouvons-nous croire ?

Nul homme ne peut vivre sans croyance. Aucune société humaine ne peut survivre sans une conviction minimale qui la maintienne debout. Or, en ce début de millénaire, une violence nouvelle semble avoir envahi le monde. Un peu partout, des fanatismes se déchaînent, des assassins tuent et terrorisent au nom de Dieu. Hier, c'est au nom de l'idéologie qu'ils le faisaient. Une folie paraît s'attacher, décidément, à toutes les croyances. Elle nous fait horreur. Dans le même temps, nous sentons rôder autour de nous le désabusement général. Un doute délétère nous habite. Le XXIe siècle, avec ses massacres et ses désastres, nous a appris à nous méfier des adhésions rassembleuses et des utopies. Nous voudrions bien croire encore, mais à quoi? Nous errons entre intolérance et désenchantement, crédulité et cynisme. Quelque chose paraît s'être détraqué dans notre capacité de conviction. Ainsi la grande question devient-elle aujourd'hui celle du croire, et de ses diverses pathologies. Cette question déborde largement le cadre du religieux et de son prétendu "retour ". Ailleurs aussi, des dogmatismes et des cléricalismes menacent, d'autant plus redoutables qu'ils se présentent comme des savoirs. En politique ou en économie, dans la science ou dans la religion, il nous faut réapprendre à distinguer la croyance aveugle de la conviction raisonnable, la pure crédulité de la détermination réfléchie. C'est à cette patiente et minutieuse interrogation que nous invite ce livre: à quoi pouvons-nous croire?

08/2005

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Poésie

Créatures

Mon esprit n'est pas suffisamment philosophique pour analyser l'évolution de la pensée. Et puis, peut-être est-ce moins la dégradation qui m'intéresse que la question même de la pensée (ou du dessin). Me posant la question du sens de la phrase de Heidegger : "nous n'avons pas encore commencé à penser". Très jeune, je jalousais l'époque de la Renaissance et de ses grands bouleversements qui avaient trituré, malaxé et redé? ni l'Homme. Mais ce n'était rien par rapport à ce que nous vivons. Nous sommes dans un bain total de désenchantement. Notre désuétude fait mal et nous invite à disparaître. Pourtant ce qui est traqué ici, c'est le point nodal, imaginaire, à partir duquel se décline toute évolution. "On cherche le corps et l'on trouve la pince. On cherche le vivant, et c'est la pierre ou l'arbre fossilisé des forêts carbonifères ou des souvenirs de cromlech. On ne sait si l'homme que l'on croyait connaître y fut d'abord et, pour tout dire, au commencement, ou s'il existe seulement en puissance, pour un avenir repoussé à l'in ? ni. " (Claude louis-Combet) L'univers de Roland Sénéca n'est ni ? guratif ni abstrait, il n'a pas plus de destination que d'origine : timidement le verbe souf ? e un sens sur des formes qui n'ont de compte à rendre qu'à elles-mêmes. Quarante-cinq dessins de l'auteur en pleines pages.

02/2019

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Littérature française

Journal d'un psychotronique

Un événement des plus extraordinaires pousse le narrateur à rouvrir le journal qu'il avait abandonné par inertie naturelle profonde, moins par souci de témoigner que pour faire front contre ce qui semblerait vouloir lui voler la vedette. Lui, un marginal qui se sent agir sur tout et tous comme un éteignoir, se remet donc à l'écriture, replié dans l'appartement où il vit, sans travail, sans le sou, misanthrope et égoïste, mais moins par conviction que par l'effet d'une solitude que rien n'allège. Entièrement livré à ses pérégrinations intellectuelles nourries de lectures diverses et à ses errances dans Montréal, son être éparpillé se fait le réceptacle des préoccupations médiocres et dérisoires d'un monde boursouflé. En quelque cent pages, le lecteur est entraîné dans une sorte de féerie ratée du moi, un faux journal fou furieux de fantaisie et d'imagination, déversé en une logorrhée joyeuse, souvent franchement drôle, avec une légèreté qui ne s'encombre de rien et dans une langue singulière, inspirée, pleine de contrastes et de dérision. Il y a un je-ne-sais-quoi de joueur et par là de très rafraîchissant, une gaieté envers et contre tout, dans ce Journal d'un psychotronique qui oscille entre volonté de néant et volonté de grandeur, désenchantement et allégresse - comme si le spectacle d'une hypothétique fin du monde était, finalement, assez réjouissant pour que personne ne regrette d'être venu.

01/2017

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Littérature française (poches)

Je me revois grimper les escaliers

La banane n'est guère aussi rentable, l'ananas ne nourrit plus son homme. Les vieux n'ont plus rien à perdre, et la jeunesse se morfond sur les marches du nord de l'île Martinique où l'auteure qui y a passé une partie de son enfance se revoie grimper les escaliers. A Macouba où l'exode devient galopant, nous sommes à la fin des années soixante. L'exil vers Fort-de-France d'abord puis vers la mère patrie qui tend les bras à tous ceux qui croient que l'herbe est plus verte ailleurs se fait ressentir et devient quasiment indispensable. Quitter ce petit bout de village, sortir de son enclavement est vital pour ceux qui sentent leur avenir pris au piège du désenchantement. Ils gouteront assez vite aux affres de l'amère patrie qui va les accueillir sans complaisance, avec le froid dont ils feront connaissance, le chômage qui les poursuivra encore, la crise de logement qu'ils ne subissaient pas autant dans leur case de Fibrociment. Ils ne reconnaitront pas leur Eldorado. Ce roman raconte l'histoire vraie de tous ceux qui ont voulu fuir leur misère, en s'expatriant. Patricia Norca nous narre ce récit dans le détail et avec une belle poésie qui veut cacher la souffrance de ces gens qui n'auront d'autres choix que de toujours placer leur espoir ailleurs. Tanbou o lwen ni bon son dit le proverbe créole. Térèz Léotin

01/2018

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Sociologie politique

Interventions, 1961-2001. Science sociale et action politique, 2e édition revue et augmentée

" Seule une critique radicale des formes actuelles de circulation de l'information peut permettre de sortir du désenchantement de la politique. Paradoxalement, les appareils de parti conçus comme des instruments de libération, individuelle et surtout collective, ont très souvent fonctionné comme des instruments de domination, à travers notamment la violence symbolique qui s'exerçait en leur sein. C'est pourquoi la priorité doit être d'élever la conscience critique des mécanismes de violence symbolique qui agissent dans la politique ; et, pour cela, de divulguer largement les armes symboliques pour se défendre contre la violence symbolique - et de se libérer, si besoin, des "libérateurs"" . Parue début 2002, la première édition de ce livre se donnait pour objet de mettre à jour, par le seul fait d'une succession organisée, les soubassements politiques d'une oeuvre qui ne s'est jamais coupée des chaos de l'histoire. Des interventions du sociologue, au début des années 1960 à propos de la guerre d'Algérie, à son dévoilement des mécanismes de reproduction de l'idéologie dominante, en passant par son analyse de la reproduction des inégalités par le système scolaire. Vingt ans plus tard, la réception de l'oeuvre de Pierre Bourdieu et la perception de son personnage public restent très contrastées. Il est d'autant plus nécessaire de clarifier la manière dont le sociologue a articulé, toute sa vie durant, les exigences du savant et les engagements de l'intellectuel.

01/2022

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Littérature française

Désir d'Europe

Invitation au voyage, mémoires d'un touriste au sens de Stendhal, de Morand ou de Gobineau, confession d'un narrateur lucide, romantique et rêveur, nostalgique d'une époque et d'un art de vivre désormais révolus, Désir d'Europe est teinté du désenchantement secret de ceux qui ont porté un rêve et lui ont tout sacrifié. Jamais Pierre-Jean Remy n'était allé aussi loin dans la recréation de sa propre expérience qu'à travers ce récit de trois hommes qui, à Moscou, au début des années 90, s'interrogent à propos d'un ami disparu. Des lettres, notes et cahiers qu'il a laissés leur permettent de suivre le jeune homme tout au bonheur de ses vingt ans dans son périple européen en compagnie d'une poignée d'amis. La musique, les rencontres, l'amour tissent la toile de cette narration picaresque qui tourne brusquement au cauchemar, quelque part à la barrière rouge d'une frontière entre Vienne et Prague. Dès lors, noir contrepoint de ce premier voyage, viennent les errances de l'homme mûr devenu diplomate, de Berlin à Leipzig, de Budapest à Bucarest, suivant les soubresauts d'une Europe qui n'est plus qu'une vaste entreprise où s'enlisent tous les projets. Grand roman de l'ampleur de Chine ou des Mémoires secrets pour servir à l'histoire de ce siècle, Désir d'Europe égrène les derniers carillons d'un vieux monde dont toute une génération restera l'éternelle orpheline.

03/2017