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Littérature française

De l'ovaire à l'absolu. Journal du très haut Amour (1920-1928)

De l'ovaire à l'absolu. Tel est le titre étonnant que Catherine Pozzi inscrivit dans ses premiers carnets, comme pour témoigner de la dimension à la fois charnelle et spirituelle qu'elle entendait donner au journal qu'elle allait tenir plus de quarante années durant. Plus que des pages où elle consigne ses faits et gestes, qui sont ceux de la vie d'une femme - et une femme de lettres - de son époque, c'est une fenêtre grand ouverte sur la vie intérieure d'une personnalité hors du commun, celle d'une femme rebelle et déterminée, et cherchant à atteindre, à travers l'écriture, le point ultime de sa compréhension de l'univers. Les années 1920-1928, qui sont réunies ici, sont celles de la rencontre avec l'écrivain Paul Valéry, et de la relation intime qui unit, pendant huit ans, ces deux esprits supérieurs dans lesquels chacun reconnut l'égal de l'autre. Confrontée aux progrès de sa maladie, et de plus en plus hantée par la mort, "Karin" se lance à corps perdu dans l'étude des sciences et de la philosophie, tandis qu'à ses yeux son amant, son "coeur-esprit", qui court après la gloire de salon en salon, en quête de légitimité institutionnelle, la délaisse et ne se montre pas à la hauteur du rêve de fusion amoureuse qu'elle nourrit. Histoire d'un désenchantement lucide, le Journal de Catherine Pozzi est tout autant une oeuvre de résilience, une tentative unique de réunion par l'écriture de soi du corps, de l'âme et de l'esprit. Préface de Hélène Maurel-Indart.

02/2021

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Littérature française

Le songe d'un monde meilleur

Pourquoi devient-on anarcho-syndicaliste ? Ce choix n'est pas toujours sans conséquence. Mais il intervient le plus souvent à la suite d'évènements qui nous sont insupportables. Comme des injustices, du mépris et autres éléments qui entraîne de la révolte ou encore de la rébellion. Un peu à l'image de mon grand-père maternel Abel Foy qui était loin d'être libertaire mais, suite aux circonstance de la vie c'est vu par deux fois obligé de défendre sa terre, son drapeau, sa nation. Il est devenu malgré lui un grand résistant, torturé, humilié, déporté, il s'est toujours relevé et resté digne. Il a toujours combattu ces formes d'intolérances qui ont jalonné sa vie. Deux guerres, des blessures et une déportation qui l'a fait vivre au quotidien à côté de la mort, forge le caractère d'un homme et je pense en partie tenir de sa générosité tout comme sa ténacité. Sa devise se résumait à l'humanisme, la liberté de penser et l'indulgence. Mon parcours n'est pas plus glorieux ni différent de bon nombres de militants que j'ai eu l'occasion de fréquenter dans les différentes régions que j'ai sillonnée durant ma carrière. Néanmoins, ceux-ci ont toujours apporté un peu d'eau à mon moulin pour être resté depuis le début un libertaire convaincu. Durant toutes ces années, mes combats se sont montrés multiples. Je les ais affronté avec de l'enthousiasme comme le désenchantement, rien n'est simple, il faut prendre les choses au fur et à mesure qu'elles se posent.

08/2022

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Critique

D'où vient la critique littéraire ?

Pourquoi ne pas se contenter de lire des livres ? Pourquoi dans les lycées ou les universités, dans les journaux ou sur Internet, commente-t-on ce qu'on lit, sous forme de devoirs laborieux ou d'articles érudits, de rubriques polémiques ou de vidéos survoltées ? C'est à cette question que tente de répondre ce livre, en traçant la longue histoire de la critique littéraire. Autour de la littérature ont pris place des activités d'enseignement, de recherche et de critique qu'on pourrait croire accessoires, mais qui se manifestent dès qu'elle paraît. Ce livre nous propose de découvrir l'histoire de ces pratiques, comment elles sont apparues et comment elles se sont développées. Dès l'Antiquité, les kritikoi sont ceux qui jugent, au sein de la bibliothèque d'Alexandrie, les ouvrages à conserver ou pas. La Critique apparaît donc, accompagnée d'autres disciplines comme la Grammaire, le Commentaire ou la Rhétorique. Puis le Moyen Age et la Renaissance voient émerger le conflit entre Anciens (qui estiment les oeuvres antiques indépassables) et Modernes. Au XVIIIe siècle se déploie l'âge des critiques, à travers essais, revues et salons. Au XIXe siècle se met en place un véritable champ littéraire avec ses auteurs, ses théories et ses critiques assassines. Depuis le XXe siècle enfin, on assiste à une démocratisation de la critique, au prix, selon certains, d'un désenchantement de la littérature elle-même. Il n'en demeure pas moins, comme le démontre ce livre, que la critique littéraire, y compris dans ses formes les plus novatrices, reste l'héritière de cette histoire longue.

06/2023

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Romans historiques

L'an prochain à Grenade

Grenade, 31 décembre 1066 : 5000 Juifs sont massacrés en une nuit par une foule musulmane en furie. Parmi les morts, Samuel Ibn Kaprun, chef des armées du vizir, premier ministre, receveur des impôts, pourvoyeur d'esclaves, grand poète et... Juif. Echappent à la tuerie, sa jeune fille Gâlâh et Halim, son amant musulman vite assassiné par les brigades intégristes. Mémoire vivante de son peuple, Gâlâh traverse les siècles. On la retrouve à Séville, à Lisbonne, à Oran, à Constantinople, à Venise, à Treblinka, à Sarajevo, à New-York, à Grenade à nouveau, bien des siècles plus tard, à Paris enfin, devant une école juive, un matin de septembre 2012, où l'attend un tueur prénommé Iblis, nom qui dans le Coran désigne le Diable. L'An prochain à Grenade est un roman d'amour, qui raconte l'idylle entre une jeune femme juive et un poète musulman. Un roman épique, où résonnent les guerres, les pogroms, les soulèvements populaires. Un roman littéraire, qui par son souffle, s'inscrit dans la lignée du Dernier des Justes et de la Mémoire d'Abraham. Un roman politique, car la nuit noire de 1066 résonne d'une façon étrangement actuelle. Un conte philosophique enfin, qui débouche sur une interrogation essentielle : pourquoi l'antisémitisme, pourquoi l'intolérance, pourquoi la haine ? Ce livre fort donne à lire une indispensable méditation sur l'extrême difficulté (impossibilité ?) à faire cohabiter les croyances religieuses, sur le désenchantement d'un monde où les mots de fraternité et de tolérance ont perdu tout sens. Quelle histoire, sinon celle subie par la jeune Gâlâh - mémoire vivante du peuple juif - résume à ce point la noirceur de l'humanité ?

01/2014

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Géographie

GEOGRAPHIE HUMAINE DE L'ALLEMAGNE. 2ème édition

Dix ans après la réunification de l'Allemagne, il est possible d'en établir un premier bilan, non seulement en termes d'équilibres économiques, sociaux et politiques mais aussi de transformation dans les relations entre les hommes et les territoires. La réunification s'est faite à marche forcée, par un alignement pur et simple de l'Est sur l'Ouest, dans le climat de confiance en l'avenir qui prévalait en 1990. Aujourd'hui, le désenchantement est grand et l'Allemagne rencontre de sérieuses difficultés d'adaptation. La réunification n'est pas seule responsable de ces problèmes, mais son coût (au moins pour les budgets publics) a restreint les marges de manœuvre face à l'usure du modèle de l'" économie sociale de marché ". L'ouvrage présente ce cadre général et donne une synthèse des controverses qu'a suscitées son évolution. Mais sa véritable originalité est de montrer les incidences spatiales de ces changements, qu'il s'agisse du territoire et de son peuplement, des conséquences de la réunification ou du rôle des villes. Le parallèle avec la France a conduit à privilégier certains éléments de différenciation entre les deux pays : permanence ou variabilité du territoire, droit du sol ou droit du sang, nature des relations villes-campagnes, rôle de l'armature urbaine dans l'organisation de l'espace, principes et mise en œuvre de l'aménagement. La structure fédérale de l'Allemagne apparaît en définitive comme un trait majeur, aux incidences multiformes, mais le long effacement de Berlin en a renforcé les effets : d'où la place importante que consacre l'ouvrage à la capitale de l'Allemagne réunifiée.

02/2000

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Religion

Déclin ou sursaut de la foi ?

Bien des livres s'interrogent sur l'avenir de la foi chrétienne. Ils cherchent les causes de son déclin : fautes de l'Église, processus de désenchantement ; ils en déterminent le résultat : athéisme, paganisme, religion à la carte ; ils proposent des solutions qui peuvent aller dans le sens d'une promotion commerciale : braderie, dégriffage. Et le questionnement fait parfois penser au lancement d'une entreprise ou d'un produit (hypothèses, scénarios), voire au tirage d'une loterie. Ce livre voudrait montrer que la question " France, pays de mission ? " n'est pas neuve et fournir à la mémoire les grandes étapes de cette réflexion, lancée d'abord par des hommes du terrain, des apôtres qui tapaient dans le ballon au lieu de regarder le match du haut des tribunes pour se livrer à des paris. Il voudrait surtout porter le débat à son vrai niveau : celui de la Révélation biblique. Car Dieu lui-même s'est voulu " au risque de l'homme " en se faisant homme : il s'est exposé à l'amour et au refus ; exposé aussi aux interprétations des chrétiens, qui ont parfois frisé le dérapage. C'est en courant cette aventure que Dieu se veut "gagnant", c'est-à-dire librement reconnu pour ce qu'il est : un débordement d'amour. Sans que les dés soient pipés, il nous rend capables d'espérer pour tous. C'est à ce niveau de profondeur que cesse le voyeurisme amusé ou angoissé. Au-delà de l'analyste en chambre ou du chroniqueur en mal de papier, il y a l'apôtre attentif, ingénieux, bûcheur et paisible.

03/2002

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Sciences politiques

Passion arabe. Journal, 2011-2013

Le 17 décembre 2010, à Sidi Bouzid, une ville du centre de la Tunisie, Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant de fruits et légumes, s'immole par le feu - et embrase le monde arabe. Les régimes de Ben Ali, Moubarak, Kadhafi sont précipités dans les flammes, et l'incendie porte à Bahreïn, au Yémen et jusqu'en Syrie. En deux ans, les révolutions ont abattu des dictatures, mais fréquemment porté au pouvoir les Frères musulmans. Le salafisme prolifère, nourri du désenchantement de jeunes et de déshérités dont la pauvreté s'est accrue. Et al-Qaida, qu'on croyait enterrée, resurgit de la Syrie au Mali. Que sont devenues la liberté, la démocratie, la justice sociale revendiquées par les " printemps arabes "? Quel est le rôle des pétromonarchies du Golfe dans l'arrivée au pouvoir des partis islamistes ? Pourquoi le conflit entre sunnites et chiites est-il en train de détourner l'énergie des révolutions, tandis que la Syrie s'enfonce dans des souffrances inouïes ? Gilles Kepel, familier du monde arabe depuis quatre décennies, est retourné partout - Palestine, Israël, Egypte, Tunisie, Libye, Oman, Yémen, Qatar, Bahreïn, Arabie saoudite, Liban, Turquie, Syrie - et a rencontré tout le monde - salafistes et laïcs, Frères musulmans et militaires, djihadistes et intellectuels, ministres et fellahs, diplômés-chômeurs et rentiers de l'or noir. De ce périple, il a rapporté un Journal. Ecrit sur le vif puis enrichi au cabinet de travail, il capte en quatorze chapitres conçus comme autant de stations les déchirements intimes de ces sociétés. La passion de l'auteur y rend compte en écrivain, par la violence et les épreuves, et parfois l'espérance, d'une incoercible Passion arabe.

03/2013

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 7, Correspondance étrangère Amérique-Europe continentale

Nous pensons encore les Etats-Unis dans les termes posés par le grand livre de Tocqueville De la Démocratie en Amérique, paru en 1835-1840. La pensée de Tocqueville pourtant ne s'épuise pas avec ce chef-d'oeuvre. De son voyage en Amérique en 1831 jusqu'à sa mort en 1859, Tocqueville n'a cessé de questionner ses amis américains, historiens ou hommes politiques les plus notables du temps, sur l'évolution de la société américaine. Après avoir écrit la Démocratie, il a vu l'Amérique devenir une grande puissance, il a connu les troubles qui menèrent à la guerre civile. Sa correspondance avec les Américains, demeurée jusqu'à présent inédite ou dispersée, nous le montre très soucieux des effets de l'immigration massive, de l'impérialisme américain qui s'affirme, de la récurrence des crises économiques et des haines suscitées par l'esclavage... confiant, néanmoins, dans l'extraordinaire capacité d'invention des Etats-Unis. Ce qu'on trouvera ici est le troisième volet de la Démocratie en Amérique : la remise en cause du modèle américain. En l'Amérique, Tocqueville voyait plus que l'Amérique : un avenir possible pour une Europe secouée par les révolutions. Député, ministre des Affaires étrangères en 1849 puis historien de l'Ancien Régime, Tocqueville entre en relations épistolaires avec les hommes politiques et les publicistes les plus influents d'Europe continentale. Il s'entretient avec eux de tous les problèmes politiques : la délinquance et les prisons, les revendications nationales, la montée des régimes autoritaires après 1848. Cette correspondance, presque entièrement inédite, manifeste un désenchantement croissant. De ces craintes de Tocqueville pour l'Europe, l'histoire contemporaine a montré la tragique pertinence.

12/1986

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Histoire internationale

La faucille et la vodka. Journal de la perestroïka URSS 1984-1987

Printemps 1985 : Mikhaïl Gorbatchev devient secrétaire général du parti communiste d'URSS. Eté 1985 : grande campagne contre l'alcool de celui qu'on appellera alors le secrétaire minéral. Automne 1985 : début des réformes qui tentent de sauver structurellement le régime. Puis c'est la publication du Docteur Jivago, Tchernobyl, le retour de Sakharov, le réveil des nationalismes... Jean-Noël Benoit, lecteur à l'université, entre 1984 à 1987, a été d'abord à Krasnodar dans le Kouban, ensuite à Moscou même. Au cours de ces années, il a partagé avec les Russes un quotidien où le plus grand nombre vit dans la pénurie, tandis que les élites ont droit à des privilèges. Un monde de grisaille et d'ennui rythmé par la débrouillardise, les fêtes entre amis, les espoirs souvent déçus, le désenchantement. Dans cette période où l'on continue à exalter la grande guerre patriotique, où plane l'ombre de l'Afghanistan, le communisme tente en vain de ranimer la flamme collectiviste, mais la perestroïka semble ne rien changer à l'indifférence générale et à un individualisme sans perspective qui noie parfois son impuissance dans l'alcool. Ponctué par des relations amoureuses sans lendemain, des rencontres insolites avec des membres du KGB, des peintres, des artistes conceptuels, une famille d'ouvriers, des nostalgiques de l'ancienne Russie, par des périples dans des paysages immenses et dans des villes où l'or des coupoles contraste avec les palais abandonnés et les riches musées avec la boue des rues, le récit de l'auteur nous offre un éclairage de l'intérieur sur l'URSS en train de vivre ses dernières années.

05/2015

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Ouvrages généraux et thématiqu

Vivre la misère au Moyen Âge

Les sociétés anciennes vivaient sous la menace de la précarité, du chômage, des crises et des épidémies ; mais elles vivaient aussi le retour des famines et les rues des villes envahies de mendiants criant à la rage de la faim. Comment les hommes ont-ils vécu ces misères en France au Moyen Age et à la Renaissance ? Pour mener l'enquête, Jean-Louis Roch traque, recense et décrypte leurs mots : les lieux communs, les proverbes, et l'expression des sentiments, comme la honte ou la pitié. Il explore, à côté des archives, la littérature et en particulier le théâtre à destination populaire, les farces et les Mystères. Ce faisant, il multiplie les points de vue sur ces gueux sans souci, sans six sous : le travail précaire, l'obsession de la faim et de la ruse, la fraude et la violence, les mille et une stratégies de survie et les rêves de festins plantureux et du pays de Cocagne. Il raconte l'ambivalence du rapport aux pauvres, qui font rire au théâtre et que l'on chasse dans la rue : "truand" , "maraud" , "bélître" , "gueux" ; des termes à l'étymologie mystérieuse. En détaillant le vocabulaire de la misère à la fin du Moyen Age, c'est l'ensemble de l'imaginaire social des humbles et un pan entier de la culture populaire qui se découvrent chemin faisant. Les mots des pauvres témoignent d'une très ancienne conception magique du monde, qui allait s'effacer lors de son désenchantement. Cela valait la peine d'aller voir à la fois du côté de la langue et du côté de l'histoire.

04/2023

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Littérature anglo-saxonne

Pénitence

Nord-Est de l'Angleterre, au lendemain du vote du Brexit. Trois adolescentes dans un McDonald's d'autoroute. Bourrées de caféine, de sucre, d'adrénaline, couvertes de sable et soulevées d'éclats de rire, elles viennent de laisser leur amie brûler vive entre les quatre murs d'une cabine de plage. Cinq ans plus tard, Alec Z. Carelli, journaliste à scandales et auteur disgracié, rôde dans les rues de Crow-on-Sea, la ville côtière du drame. Son objectif : faire la lumière sur ce qui s'est déroulé ce soir-là, découvrir les motifs du meurtre et relancer sa carrière en berne. Mais le mystère s'épaissit très vite, sans cesse exacerbé par les dépositions contradictoires et les accommodements de l'auteur avec la vérité. Sous couleur de true crime, Eliza Clark croque le désenchantement de la jeunesse des années 2000 - neurasthénique, voyeuse, fabulatrice, mégalomane et sans avenir, gavée de junk food comme d'histoires de serial killers. Une enquête ambiguë sur la fabrique du fait divers et un roman social hanté par ce que deviennent les jeux d'enfants une fois qu'ils n'en sont plus. Traduit de l'anglais par Stéphane Vanderhaeghe Romancière britannique, Eliza Clark publie son premier roman en 2020 et connaît un très bel accueil critique. La parution de Pénitence en 2023 lui vaut d'être citée sur la prestigieuse liste des Meilleurs jeunes écrivains britanniques de Granta. "Eliza Clark ménage une place à ce que la société rejette, et braque une lumière équivoque sur les rapports de genre, de pouvoir et de violence". granta best of young british novelists 2023

04/2024

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Policiers

Le miroir aux alouettes. Alice au pays des baudruches

Alice a tué Armelle, sa jumelle. Son reflet, son double, son alter ego inverse dont elle enviait la vie de rêve. Alors que, célibataire, elle doit gagner sa vie en enseignant la philosophie, sa jumelle, épouse et mère comblée, mène l'existence oisive des riches, dans le luxe et un magnifique cadre de vie au bord de la mer. La mort d'Armelle va permettre à Alice de prendre sa place. Pourtant, au " pays des merveilles ", ce n'est pas le bonheur, mais le désenchantement qui l'attend. La vie d'Alice de l'autre côte du miroir va tourner au cauchemar... Elle réalisera, mais trop tard, que le beau miroir n'était qu'un leurre. Un miroir aux alouettes... Elle était seule. Sans son ombre. Enfin unique. Seule dans l'implacable lumière. Ses pensées crissaient à l'unisson des cigales. Un grincement sourd et obsédant qui envahissait la garrigue. explosait sous le soleil. J'ai tué ma soeur... ma soeur... ma soeur... ma soeur ! Qu'attendait-elle pour aller chercher de l'aide ? Elle se leva d'un bond et se mit à courir le long de la falaise rocailleuse. sautant au-dessus des rochers qui affleuraient. Soudain. elle s'arrêta. la gorge étranglée suffoquant dans la chaleur accablante. Pourquoi courir ? Armelle était morte. Il n'y avait plus rien à faire. Et puis comment expliquer la querelle. la chute ? Et cette entaille à I a tête ? Autant de lourdes présomptions. Il n'y a pas de témoin. Pourquoi ne pas saisir l'occasion de changer de vie ? Prendre la place de mon double. entrer dans la peau de "l'autre": devenir Armelle.

04/2010

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Généralités médicales

Une psychiatrie plurielle et créative. Regards croisés

La psychiatrie française a connu une avancée considérable depuis ces 50 dernières années. La politique de secteur détruisant l'ancien asile a eu pour effet la proposition de structures alternatives à l'hospitalisation, l'explosion de pratiques de soins pour les patients évoluant au plus près de la vie ordinaire. Aujourd'hui, patients et professionnels de soins évoluent dans un milieu social et culturel qui s'est considérablement modifié. nouvelles compositions de la famille, itinéraires de vie faits de ruptures, de discontinuité, crises, souffrances au travail , tiraillements iden-titaires face aux migrants, toutes ces données actuelles fragilisent et font émerger de nouveaux besoins . La psychiatrie doit faire face à de nouvelles demandes amenant d'autres plaintes, d'autres doléances, d'autres expressions de la souffrance psychique. Les problèmes posés par le vieillissement de la population, les distorsions dues au jeunisme ambiant, la recherche de l'immortalité plus que de la croyance, ont provoqué eux aussi, illusions et désenchantement. Donner la parole aux équipes de terrain, pour tenter de répondre à ces questions, témoigner de la diversité des regards, partager nos réflexions de professionnels de la santé mentale, valoriser les pratiques et la créativité des approches face la douleur psychique tels sont les enjeux de l'association RIVE. A l'EPS de ville Evrard, depuis 15 ans, cette association, pendant deux journées d'étude, ouvre le débat sur ces questions, dans un but de transmission et d'appropriation d'expériences inédites et contemporaines. La psychiatrie est une discipline à la croisée de plusieurs sciences humaines et de plusieurs savoir-faire. Des psychanalystes, des psychiatres, des philosophes mais aussi des historiens, des juristes, des soignants ont été sollicités par cette association pour s'interroger sur ces questions. Nous en livrons ici quelques contenus.

07/2019

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Italien apprentissage

Figures de la crise et crises de la figuration dans l'oeuvre de Dino Buzzati. Textes en français et en italien

La richesse de ce volume tient tout autant à la multiplicité des facettes créatives buzzatiennes étudiées (l'écriture romanesque, la nouvelle, le théâtre, la poésie, l'écriture journalistique, la bande dessinée, la peinture) qu'à la variété des méthodologies adoptées par les vingt contributeurs (de l'intertextualité et de l'intermédialité à la critique génétique en passant par les études thématiques, stylistiques ou de type sociologique), méthodologies utilisées pour mieux mettre en lumière les différents aspects de la "crise" chez l'auteur, l'artiste, le journaliste et l'homme Buzzati. Une crise qui peut être celle qui met à mal notre perception habituelle et routinière du monde et des choses par l'irruption d'une possible dimension autre, celle du fantastique. Une crise qui peut être celle des sociétés du désenchantement, par ailleurs frappées par la guerre mondiale, la guerre froide, la contestation générationnelle des années Soixante, les tensions sociales et les violences urbaines qui en découlent, mais aussi profondément transformées par la technologie, le consumérisme ou la modification progressive de la place de l'homme et de la femme dans le tissu social. Crise philosophique, politique ou sociétale, la crise traverse l'oeuvre mais également son créateur, Buzzati, que celui-ci soit dans une phase de gestation stylistique ou en proie au questionnement sur sa propre valeur d'écrivain ou de journaliste, ou bien même en conflit avec son éditeur. La crise est enfin, bien entendu, celle de l'homme Buzzati face au temps et à la mort. A travers ce voyage buzzatien auquel l'invite ce volume, le lecteur pourra redécouvrir la richesse et la profondeur d'un monde créatif qui s'est fait l'écho d'un parcours personnel et plus largement des transformations de l'individu et de la société italienne.

05/2018

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Littérature française

Quand le "Soleil rouge" les aveuglait. La Chine entre hier et aujourd'hui

Soixante ans après la Révolution culturelle, la Chine refait parler d'elle et renoue avec les années maoïstes. Charles se souvient de ces années où il s'était engagé pour la Révolution culturelle. Adossé à une expérience réelle en Chine maoïste, vécue par une équipe d'enseignants français et étrangers fascinés initialement par Mao et sa révolution ce témoignage romancé rappelle la réalité des fondements du régime chinois au moment où la communauté internationale s'inquiète de sa persistance et de ses ambitions. "il m'a semblé judicieux de faire comprendre, de façon charnelle et psychologique, les motivations d'étrangers venus en Chine par enthousiasme et adhésion au maoïsme, pour aider à la construction du socialisme. Or, le contact avec la réalité va très vite enclencher leur " désenchantement ". L'élément le plus déstabilisant étant la quasi-impossibilité de nouer des rapports amicaux entre les " experts étrangers " et leurs collègues chinois. Bien que forcés de vivre dans une " prison dorée ", coupés de la vie de leurs collègues et de la population, les protagonistes vont découvrir une vie qu'ils n'avaient pas imaginée et qui va détruire, peu à peu, leurs illusions concernant la Révolution Culturelle, censée s'opposer au révisionnisme soviétique, et conduire à l'avènement d'un homme nouveau. Chacun devra tirer à sa manière, les conséquences de cette expérience qui remet en question leur vision du monde, le pourquoi de leur engagement, mais aussi, malgré la douleur du renoncement à un rêve, la liberté retrouvée de penser. Ce livre devrait contribuer à faire mieux comprendre que si la Chine a changé, concernant son développement économique et sa position de deuxième puissance mondiale, elle n'a pas renoncé à sa volonté de puissance hégémonique qu'elle entend imposer au monde, tout en réprimant férocement sa population."

11/2022

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Poésie

Oeuvre poétique. Tome 3, Au bout du monde

Dans ce troisième volume de l'oeuvre poétique de Du Fu (712-770) figurent 95 poèmes composés entre le printemps et l'hiver 759, une année charnière dans la vie du poète qui le vit renoncer à sa carrière gouvernementale et prendre la route de l'exil vers la province occidentale du Gansu. Tout au long de cette pérégrination, marquée par des conditions de vie extrêmement précaires et des sentiments lancinants d'errance, Du Fu chante l'abandon, l'indignation, la souffrance, l'ironie, la tristesse et parfois la consolation. Déterminé à préserver son intégrité morale face aux turpitudes des temps, il recherche aux confins de l'Empire un sanctuaire où se mettre à l'abri et, du moins l'espère-t-il avant de réaliser l'inanité de son entreprise, une situation lui permettant de faire vivre sa famille. Mais, dans ce "bout du monde" qu'il découvre à Qinzhou, la dernière métropole chinoise à l'ouest au croisement des espaces ouighours et tibétains, non seulement nul ne vient à son aide, mais de plus le poète est le témoin de l'incapacité du pouvoir impérial à contenir la pression croissante des "barbares" sur cette frontière dont la défense a été affaiblie par la guerre civile. Ses poèmes manifestent une dimension personnelle jamais atteinte jusqu'ici : le lettré confucéen, qui avait tant espéré éclairer le règne de son souverain, trouve dans les ressorts les plus intimes de ses émotions l'expression du désenchantement et de la solitude. Abandonné de tous, conduisant femme et enfants affamés sur des corniches vertigineuses au fin fond du pays, à la recherche d'un logis qui se dérobe à chaque étape, Du Fu ne survit au bord des précipices que par la magie de ses chants : "la littérature honnit un destin accompli, les démons se régalent des gens qui s'égarent... jette-donc un poème ! "

06/2021

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Beaux arts

Chagall

Il fut l'un des géants de l'art moderne. Mais à l'ombre de cette figure flamboyante se dessine l'existence mouvementée d'un enfant du siècle, où se mêlent constamment le malheur et l'audace, le désenchantement et la vitalité, l'exil et la gloire. C'est Vitebsk, sa ville natale, nichée au fin fond de la Russie tsariste, qui fournit à Chagall les sources et la matière de son oeuvre : les splendeurs d'un Empire finissant, la chronique misérable et exubérante du shtetl, les contes hassidiques, la beauté du corps féminin... Il délaissera bientôt ce théâtre délabré, mais les scènes matricielles de son art, elles, ne le quitteront jamais. Jackie Wullschläger le suit dans toutes ses tribulations, de la découverte éblouie du Paris des Années folles jusqu'à la vieillesse provençale, en passant par Saint-Pétersbourg à l'heure de la révolution bolchevique, le Berlin de l'entre-deux-guerres, Paris à nouveau, puis New York, où les Chagall se réfugient en 1940. Elle reconstitue les différents cycles de son art : la période russe qui fécondera tout l'oeuvre à venir, l'assimilation très personnelle du cubisme, la scénographie héroïque des ballets, les décors de théâtre, les grandes fresques et les vitraux. Apparaît alors, au miroir de cet oeuvre immense, l'itinéraire singulier d'un artiste travaillé par le génie et happé par une perpétuelle inquiétude. On y rencontre Malévitch, son rival des années russes, Soutine et la bohème de Montparnasse, Blaise Cendrars qui prend le jeune Chagall sous son aile, Apollinaire qui lui donne son amitié, des artistes, des marchands d'art, des écrivains, des exilés, des femmes, surtout, qui ont traversé sa vie et l'ont souvent façonnée.

10/2012

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Philosophie

Témoins du futur. Philosophie et messianisme

Guerres d'ampleur inconnue, rêves d'émancipation brisés, extermination : le XXe siècle a été le cimetière du futur. Il y a des témoins : de Hermann Cohen à Emmanuel Lévinas, d'Ernst Bloch à Leo Strauss, de Franz Rosenzweig à Gershom Scholem, de Walter Benjamin et Martin Buber à Hans Jonas, ils sont allemands d'origine ou de culture, juifs et philosophes. Leur formation, leurs préoccupations et leur orientation parfois s'opposent mais souvent se croisent : entre l'engagement sioniste et des formes hétérodoxes de marxisme, dans la redécouverte de traditions cachées de l'histoire juive, au carrefour de l'éthique et de la métaphysique. Ils ont en commun d'avoir contribué à introduire dans la philosophie une dimension messianique inédite. La raison en est que, à un moment donné de leur critique du monde comme il va, l'expérience historique s'est dressée comme un obstacle qu'il fallait se résigner à accepter ou tenter de surmonter pour dégager un nouvel horizon, tourné vers le futur, ouvert à l'utopie, en un mot messianique. Les plus grands de leurs prédécesseurs avaient annoncé le désenchantement du monde et proposé d'en payer le prix : leurs œuvres portent la trace d'une morsure du nihilisme. Eux se sont risqués à la résistance et au sauvetage des promesses du monde : c'est la lumière messianique qui éclaire leur œuvre. Thèses de Walter Benjamin sur l'histoire, principe de responsabilité envers les générations futures chez Hans Jonas, redéfinition par Emmanuel Lévinas des formes de l'éthique, voici quelques-unes des problématiques qui irriguent désormais la philosophie. Comment comprendre le paradoxe de ces pensées dont l'écho est d'autant plus universel qu'elles se sont faites d'abord plus juives ?

08/2003

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Sociologie

La France nous a lâchés ! Le sentiment d'injustice chez les jeunes des cités

" Nous, on est des pions, des bicots dans des cages à poules, ils ne savent pas quoi faire de nous " ; " on vit dans un système bien huilé et nous on est un peu les boucs émissaires " ; " on nous a parqués dans des cités dortoirs avec rien. C'est normal qu'à un moment donné on fasse des conneries ". Les témoignages empreints de désespoir, de haine et de révolte sont légions dans cet ouvrage, lequel propose un éclairage sur les dimensions politiques du sentiment d'injustice qui structure la perception du monde chez beaucoup de " jeunes des cités ". A partir de son observation participante menée sur plusieurs terrains en France, et de sa retranscription des discours formels et informels dont il a été témoin, Eric Marlière analyse la nature des propos belliqueux qui animent une partie de ces jeunes. Les relations conflictuelles avec la police, la méfiance à l'égard des travailleurs sociaux et le désenchantement vis-à-vis de l'école singularisent leur rapport aux institutions. Leur conception de la politique est négative et hypercritique : corruption, " toute-puissance " de l'Etat, " forces obscures " (franc-maçonnerie et " sionisme ") forment une sorte de " théorie du complot " dont ils se sentent les premières victimes. La radicalité des discours entendus fait écho au quotidien de ces enfants d'ouvriers qui n'ont plus d'emprise ni sur le présent, ni sur l'avenir. Se sentant déconsidérés et, de surcroît, stigmatisés comme les " nouveaux ennemis de l'intérieur ", ils développent un sentiment d'insécurité dans un pays qui a pourtant vu naître la constitution des droits de l'homme et du citoyen. Réalisée sans détour, cette enquête de terrain nous montre de l'intérieur les représentations sociales véhiculées par ces " jeunes des cités " qui défrayent si souvent la chronique.

02/2008

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Critique littéraire

François-René de Chateaubriand - Napoléon Bonaparte : une histoire, deux gloires. Biographie croisée

"Le 22 avril 1802, dans les salons de l'hôtel de Brienne, rue Saint Dominique, au cours d'une fête donnée par Lucien Bonaparte, se tient la seule et unique rencontre entre Napoléon Bonaparte et François-René de Chateaubriand. Cette rencontre n'est pas fortuite. Au contraire. Elle a été voulue, organisée, préparée. Elle marque la réconciliation de la France révolutionnaire avec le catholicisme, dont Bonaparte a été l'artisan et Chateaubriand le héraut. Au Concordat de Bonaparte répond le Génie du Christianisme de Chateaubriand." Napoléon et Chateaubriand se cherchent, se regardent, s'admirent sans jamais se trouver. Napoléon, premier homme moderne confronté à la précarité du pouvoir face à l'opinion publique, poursuit une gloire qui n'est que le masque de ses doutes. Cette quête angoissante l'a sans cesse poussé en avant. Comme un drame intérieur. Avec les conquêtes pour seul remède contre le désenchantement des Français. Tandis que Napoléon révèle son vrai visage, celui de l'intranquille au pouvoir, Chateaubriand bouleverse la littérature au génie du romantisme. Révolution du style, écriture nouvelle, empire des mots, Chateaubriand inaugure une écriture politique et donne à l'écrivain une légitimité et une supériorité qu'il n'a jamais perdues depuis. Celles des mots sur les réalités politiques. Celles du verbe sur l'action. Celles de la vérité sur les mensonges. Par un 18 Brumaire politique et littéraire, Chateaubriand et Napoléon ont écrit une nouvelle page de l'histoire de France. Dans le fracas et les tumultes de la Révolution française, du Consulat, de l'Empire et de la Restauration, l'histoire de Chateaubriand et de Napoléon est celle de deux génies ayant enfanté les deux grandes gloires de la France, qui s'opposent sans jamais s'épouser : la littérature et la politique.

10/2015

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Littérature française

Cornelia

Cornélia est un roman d'aventure pour enfants qui raconte les péripéties et malheurs d'une jeune fille de treize ans, immature et mal dans sa peau qui, au collège, subit le harcèlement d'un groupe. De façon inattendue, elle acquiert un don qui ne l'aide pas idéalement comme elle l'attendait. Du jour au lendemain, elle a l'opportunité de lire dans la tête des autres. Un voyage dans un monde inconnu qui lui donne accès à de précieuses informations. Ce don de "voyance" lui permet de savoir enfin ce que les autres pensent d'elle, pensent vraiment d'elle. Question essentielle et dans laquelle chacun peut se reconnaître. Ces allers-retours dans une autre dimension l'enchantent. Son pouvoir va cependant devenir rapidement insoutenable. Elle part alors à la recherche de la voyante qui le lui a transmis afin que cette dernière l'en débarrasse. Le parcours initiatique de l'adolescente s'associe à des enquêtes de différents niveaux : enquête sur soi, enquête sur les autres et enfin enquête sur la famille de la vieille femme qui lui a fait cadeau de ce pouvoir avant de lui interdire de la revoir. Au cours du roman, de plus en plus décontenancée par ce nouveau positionnement, la jeune fille oscille entre le dit et le non-dit. Au fil du désenchantement et des rencontres, Cornélia va dépasser la simple curiosité pour accéder à plus de lucidité et de maturité. A travers ses mésaventures et de nombreux rebondissements dans un univers mi réel mi fantastique, elle apprend à se connaître et à s'accepter telle qu'elle est. Elle redécouvre également son environnement familial et scolaire sur lesquels elle va porter un regard neuf.

03/2022

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Histoire internationale

Vertiges de la guerre. Byron, les philhellènes et le mirage grec

Au printemps 1821, lorsqu'éclate la révolte des Grecs contre le joug ottoman, l'événement génère un vaste et puissant mouvement de solidarité à travers tout l'Occident. Tandis que des comités philhellènes apportent à distance leur soutien moral et matériel aux insurgés, des engagés volontaires, venus des quatre coins du continent et même d'outre-Atlantique, s'ébranlent vers l'Orient, désireux d'égaler les Anciens et de régénérer la Grèce, mais se rêvant aussi en nouveaux croisés venus libérer un pays chrétien de quatre siècles de domination musulmane. Se côtoient dans leurs rangs de jeunes romantiques, animés d'une irrépressible envie de connaître enfin l'épreuve du feu, ainsi que nombre d'anciens soldats des conflits napoléoniens, incapables de se réintégrer à la vie civile. Soucieuse de restituer au plus près leur expérience, combinant une étude de l'imaginaire philhellène, une histoire culturelle du nomadisme guerrier et une anthropologie historique du combat, notre enquête vise d'abord à analyser la dynamique d'un fantasme collectif et l'économie psychologique d'un désenchantement. Car, une fois sur place, l'accueil hostile des Grecs, leurs curieuses manières de combattre et l'extrême violence déployée sur le théâtre guerrier transformèrent l'enthousiasme du départ en une profonde amertume. Or, l'étonnant est que leur nombre très limité, 1 200 hommes environ et leur expérience largement malheureuse furent finalement éclipsés par le mythe puissant qui entoura la venue de Lord Byron en Grèce et sa mort à Missolonghi, lesquelles donnèrent à ce corps de combattants une place toute particulière dans la mythologie de l'engagé volontaire et dans le processus de sacralisation de la guerre que connut l'Occident au cours des XIXe et XXe siècle.

10/2013

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Histoire de France

Philibert de Chalon. Prince d'Orange

" C'est vers l'an 1000 qu'apparaît pour la première fois dans l'Histoire la lignée des comtes de Bourgogne. C'est en 1530 qu'elle s'éteint, après cinq siècles, avec Philibert de Chalon, prince d'Orange. Philibert de Chalon est une figure de légende. Franc-comtois, il naît à Lons-le-Saunier en mars 1502 et meurt au combat en août 1530, à vingt-huit ans, alors qu'il conduit la guerre en Italie pour Charles Quint. En quatre ans d'une chevauchée infernale, remplaçant le connétable de Bourbon tombé sous les murs de Rome, il se rend maître de l'Italie et permet le couronnement à Bologne de l'empereur par le Pape Clément VII. Il prend Rome, bat l'armée française, conquiert le royaume de Naples, soumet la République de Florence, rétablit le pouvoir des Médicis sur la Toscane. Ce grand capitaine vit dans un monde ; l'Italie de la Renaissance, que Michelet appelle " un carnaval de la mort ". Il est emporté par le sac de Rome qu'il ne peut empêcher. Il affronte la peste à Rome, Naples et Florence. Il rencontre l'horreur et la contagion, l'égoïsme et la lâcheté des hommes livrés à eux-mêmes. Il s'oppose au pape qui se comporte en chef de clan des Médicis. Je suis entré dans sa vie, je l'ai suivi dans ses campagnes. J'ai découvert un être profondément humain, attachant dans ses doutes, son désenchantement quand il apprend que Charles Quint se détourne de l'Italie et l'abandonne. J'aime sa devise : " Je maintiendrai ", qui est aujourd'hui encore celle de la maison d'Orange. Je maintiendrai un nom, un titre, un héritage, ; plus encore, un état d'esprit, une façon de se tenir dans la vie, de rire aussi et, le moment venu, d'affronter la mort. " J-P. S.

10/2005

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Littérature française

Les phoques de San Francisco

Où on voit un écrivain célèbre proposer à un débutant de reconstituer la vérité de sa vie et rendre justice au bonheur que lui-même fut incapable d'exprimer dans son oeuvre. Mais était-ce un rêve ou un cauchemar? (La loyauté du contrat. ) Où on découvre qu'un menu chagrin peut équilibrer - et compromettre - toute la gloire du monde. (Qu'est-ce que tu deviens? ) Où il est rappelé que point n'est nécessaire d'aller en Uruguay pour rencontrer Lautréamont, ce que l'on savait déjà, mais la chose peut entraîner d'incalculables conséquences. (Souvenir de Montevideo. ) Où on constate que l'existence peut devenir aussi arbitraire que les plus mauvaises lectures. (Une vie illisible. ) Où il s'avère que les murs qui entourent les villes ne s'effondrent pas toujours vers l'intérieur, et que la liberté des uns peut faire la servitude des autres. (A l'aller elle préfère le retour. ) Où il apparaît que, dans les congrès d'écrivains, les coulisses importent davantage que la scène, et que, quand on aime, on peut réduire à néant les décalages horaires. (Les phoques de San Francisco. )Il faut supposer Faust intelligent, échangeant panfois son rôle avec le diable en inversant les termes du pacte. On peut imaginer Ulysse n'ayant pas effectué le moindre détour pour rejoindre sa compagne. Ces textes qui jouent à saute-mouton les uns avec les autres, et qui enfourchent des tigres, composent le roman vrai de nos désenchantements et de nos euphories. A propos: on trouve vraiment des phoques à San Francisco.

04/1991

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Littérature française

L'autre moitié du monde

De son écriture imperturbablement habitée par la sensualité des odeurs et de la matière, Laurine Roux, dans L'Autre Moitié du monde, s'éloigne à petits pas des univers oniriques qu'on lui connaissait pour se faire l'archéologue sensible d'une épopée collective qui emporte les individus. Espagne, début des années 1930. Des paysans s'éreintent dans les rizières du delta de l'Ebre pour le compte de dona Serena, une marquise impitoyable, mère d'un jeune garçon cruel et lubrique. Sous son joug, les employés arrachent les rares joies qu'autorise la fraternité de la misère. Parmi eux grandit Toya, gamine ensauvagée qui connaît les salines comme sa poche. Quand un instituteur s'installe dans le delta, apportant avec lui ses idéaux révolutionnaires et son amour de la musique, la jeune fille s'éveille aux sentiments en même temps qu'à l'esprit de la révolte. Si bien qu'en 1936, lorsque éclate la Guerre civile, c'est à corps perdu qu'elle se jette dans l'expérience libertaire, avec son lot d'espérances folles et de désenchantements féroces. Sans soupçonner à quel point son destin aura dorénavant partie liée avec l'histoire d'une Espagne que le franquisme s'apprête à faire basculer. De son écriture imperturbablement habitée par la sensualité des odeurs et de la matière, Laurine Roux, dans L'Autre Moitié du monde, s'éloigne à petits pas des univers oniriques qu'on lui connaissait pour se faire l'archéologue sensible d'une épopée collective qui emporte les individus.

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Anglais apprentissage

Figures de la décomposition familiale dans le roman contemporain américain

Pendant deux décennies, celle qui clôturait le vingtième siècle et celle qui ouvrait le second millénaire, Jonathan Franzen (1959-), Jeffrey Eugenides (1960-), Rick Moody (1961-), David Foster Wallace (1962-2008) et Jonathan Lethem (1964-) ont formé une nouvelle génération d'écrivains parfois qualifiée de "fabuleuse" et animé l'une des scènes littéraires américaines les plus stimulantes. Amis, anciens étudiants de la même université, publiés dans les mêmes revues ou maisons d'éditions, ils ont comme composé une famille intellectuelle et artistique tout en manifestant un intérêt commun pour les "structures familiales" que Roland Barthes jugeait "solidaires des formes narratives". Leurs oeuvres majeures, The Corrections (2001), Middlesex (2002) Purple America (1999) Infinite Jest (1996) et The Fortress of Solitude (2003) ont accompagné la déconstruction de la famille occidentale traditionnelle et l'intranquillité qu'ont pu générer ces bouleversements. Romans de l'inceste et de l'hermaphrodisme, de l'impossible rituel familial, du père mort et de la mère malade, du suicide parental, de l'absence ou de la condition d'orphelin, ils ont tous foré dans une veine tragique pour signifier les désoeuvrements inédits de l'homme contemporain, bien souvent post-hamletien. Nourris de culture et de musique populaires, héritiers du postmodernisme métafictionnel, cultivant un penchant pour l'ironie et les procédés parodiques, ces écrivains ont toutefois tempéré la représentation d'une défamiliarisation trop inquiétante par des effets comiques, proches de la bande dessinée et du dessin animé. Dotant leurs récits d'une facture familière, accueillante voire même hospitalière, ils espéraient ainsi, comme l'écrivait David Foster Wallace, et malgré son suicide en 2008, "chanter pour la génération future" et la préserver ainsi des désenchantements de leur propre "génération perdue"

02/2018

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Contes et nouvelles

Les terrasses de Sperlonga

Un seul instant d'éternité Les hommes, à ce jour, ne savent toujours pas exactement ce qu'est le temps ; est-il linéaire, courbe ? Ressemble-t-il à du papier froissé ? Existe-t-il au moins ? Le héros de cette histoire a mis deux mille ans pour parcourir cent kilomètres. Il mettra deux mille ans pour atteindre la mer. A moins que ? La page de garde. L'amour est dans le pré Deux histoires d'une liaison manquée. La cruauté des désenchantements ? Le chagrin de l'olivier Cela ne se sait pas, cela ne se voit pas, mais les arbres, ça vit en couple. Lorsqu'ils se sont choisis, leurs racines se cherchent, se trouvent, se nouent. Les couples se forment ainsi pour la vie, et la vie d'un olivier dure trois mille ans. On connaîtra un jour les joies et les chagrins des arbres. Des abeilles et des hommes Je ne suis pas une abeille. Je suis l'Abeille ! Celle d'hier, d'aujourd'hui, de demain et celle de toujours, sauf si le monde devient fou. Le socle de Julia Je suis pierre, caillou, rocher, socle ; dépositaire de la mémoire du monde. Je garde en moi l'écho des voix de ceux qui l'ont construit. J'étais là avant eux et avant toute chose humaine. Bien avant que ceux-là se souviennent d'eux-mêmes. Et je serai encore là lorsque les cloches vaticanes sonneront une ultime fois. Le plus court chemin d'un point à un autre, c'est la ligne droite, dit le géomètre. Non ! prétend le poète, c'est une journée de bonheur. Sept nouvelles pour nous le dire.

07/2022

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Indépendants

Naphtaline

Nous sommes en 2001 et l'Argentine est plongée dans une grave crise politique et économique. Rocío, une jeune fille de dix-neuf ans, emménage dans l'ancienne maison de sa grand-mère Vilma, peu de temps après les funérailles de cette dernière. Dans cet environnement marqué par l'absence, Rocio se remémore la vie de Vilma, une histoire teintée de tragédie qui commence dans les années 1920 en Italie. Les parents de Vilma fuient le pays peu après sa naissance, au moment de l'accession au pouvoir de Mussolini. Arrivés en Argentine sans le sou, ils ne peuvent financer les études de Vilma. Celle-ci doit alors quitter l'école, puis est mariée de force à un voisin après être tombée enceinte et avoir été abandonnée par l'homme avec lequel elle pensait faire sa vie. L'histoire de Vilma dans cette société patriarcale sera une longue suite de désenchantements et de sacrifices, qui la rendront progressivement acariâtre. Vilma terminera sa vie seule, ayant coupé les ponts avec la plupart des membres de sa famille, à l'exception de Rocio. La jeune fille, qui se pose énormément de questions sur son avenir, va tenter de tirer des leçons de cette tragédie familiale. Ambitieux, ample, fourmillant de nombreuses trouvailles narratives et graphiques, Naphtaline est en partie inspiré de l'histoire de la famille de Sole Otero. La narration sur plusieurs époques, l'inventivité du découpage et de la mise en scène, les jeux sur les couleurs, font de ce roman graphique une jolie découverte et de Sole Otero une autrice promise à un bel avenir.

02/2022

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Sciences politiques

L'avènement de la démocratie. Tome 1, La révolution moderne

L'Avènement de la démocratie propose, échelonnées sur quatre livres, à la fois une histoire philosophique du XXe siècle et une théorie de la démocratie. L'entreprise constitue la suite du Désenchantement du monde. Ce qui advient avec la sortie de la religion, c'est un monde où les hommes ambitionnent de se gouverner eux-mêmes. Mais c'est en fait le monde le plus difficile à maîtriser qui soit. Ce sont les péripéties de ce parcours tumultueux, traversé d'embardées et de crises, dont il est fait une analyse raisonnée. Le premier volume, La Révolution moderne, est une sorte de prologue. Il campe l'arrière-fond, en retraçant sous une forme ramassée la révolution qui court entre 1500 et 1900, celle de l'autonomie. Surtout, il s'emploie à identifier les trois composantes spécifiques du monde désenchanté, du point de vue politique, juridique et historique. L'originalité de notre démocratie tient à la combinaison de ces trois éléments, qui est simultanément son problème permanent. Le deuxième volume, La Crise du libéralisme, présente une analyse en profondeur des années 1880-1914, qui constituent la matrice du XXe siècle, de ses tragédies et de ses réussites. En même temps que sont jetées les bases de la démocratie libérale, à la faveur de l'association du régime représentatif et du suffrage universel, le nouvel univers qui se déploie fait exploser le cadre hérité de l'univers religieux qui avait soutenu l'édifice des libertés fraîchement acquises. Ce sera la source des folies totalitaires comme ce sera le ressort de l'approfondissement et de la stabilisation des démocraties libérales. C'est précisément cet épisode crucial qu'examinera le troisième volume, A l'épreuve des totalitarismes. Le quatrième et dernier volume, Le Nouveau Monde, sera consacré, dans la même perspective et avec les mêmes instruments de lecture, à la réorientation de la vie de nos sociétés depuis le milieu des années 1970 et à la nouvelle crise de croissance de la démocratie dans laquelle elle nous a plongés.

11/2007

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Poésie

Black-Label. Suivi de Graffiti et de Poèmes nègres sur des airs africains

Avec ses amis Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas est considéré comme le troisième « père fondateur » du mouvement de la négritude. Né à Cayenne en 1912, il connaît une enfance chaotique, et son parcours scolaire puis universitaire le mène successivement à Fort-de-France, à Meaux, à Paris. C’est là qu’il prend pleinement et douloureusement conscience de son identité « nègre », celle-ci s’exprimant dès ses premiers poèmes avec le soutien des surréalistes, notamment de Robert Desnos, en 1937, sous le titre de Pigments. Animateur du « Mouvement de la renaissance guyanais », il se lance dans l’action politique. Il est élu député de 1948 à 1951, puis opte pour une carrière de journaliste. Il multiplie les conférences à travers le monde, compose une anthologie des littératures francophones d’outre-mer et, finalement, accepte un poste d’enseignant à l’université Howard de Washington où il meurt d’un cancer de la gorge en 1978. L’oeuvre poétique de Léon-Gontran Damas exprime, clame, revendique un profond sentiment d’appartenance raciale, mais sans éclats lumineux ni accents triomphants. Le malaise existentiel de l’être noir est ici un mal-être torturant qui ne connaît de répit que dans la dérision et la lucidité conquise d’une parole directe, en crochets courts et uppercuts dirait-on, puisqu’elle adopte souvent un rythme de boxeur au combat. Black-Label, le long poème lamento de Damas, est devenu au fil des ans comme l’hymne blessé de l’âme nègre. Là, les désirs, les frustrations, les errements de l’âme d’Afrique surgissent en plaintes, chansons, rêveries et révoltes. On a fréquemment évoqué le cousinage des complaintes de Damas avec les Paroles de Jacques Prévert, le rapprochement tient à la simplicité de l’expression et à la qualité émotionnelle, mais les mots qui déferlent chez Damas ont un goût de sang fauve, une pulsion de sang noir qui mêle la fureur au désenchantement.

09/2011