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Flore Servais

Extraits

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Récits de voyage

Le faucon afghan. Un voyage au royaume des talibans

" A la tombée du jour, on peut observer dans Ghazni un curieux mouvement de foule. D'un côté les cohortes de volontaires qui se rendent à la mosquée, de l'autre les récalcitrants, les hésitants que viennent fouetter les miliciens du Vice et de la Vertu, nerf de bœuf en main. " Allez, tas d'hypocrites, filez à la prière ", hurle un taliban aux gestes secs, haut comme trois pommes, avec quelques poils de barbe se battant en duel, visiblement heureux d'un tel pouvoir pour son jeune âge et qui semble particulièrement habile dans le maniement de la cravache. Lorsque je lui demande pourquoi il lui faut obliger tant de gens, pourtant bons musulmans, à se rendre obligatoirement à la mosquée, il répond : " Mais vous vous rendez compte, ils continuent de faire des affaires pendant qu'on prie..." Et il ordonne d'un geste rageur à un commerçant de clore son étal d'épices multicolores, pendant que son compère, guère plus âgé que lui, et sans doute tout aussi illettré, hurle davantage. Quand ils aperçoivent une kyrielle d'enfants qui, tout sourires, ont oublié de rallier le lieu de culte, les deux nervis lancent leurs fouets mais les enfants, décidément rétifs, s'en vont dispersés vers le bazar au pied de la citadelle et saluent les deux commis à la pureté d'une bordée de doigts d'honneur. "

09/2001

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Littérature française

Le Voyage au Liban

Le narrateur, un très jeune homme qui a brillamment débuté en littérature, observe une photo de Claire prise au cours de l'extravagant voyage entrepris par la jeune fille au Liban pendant la guerre. A partir d'une image un peu floue, fuyante, rêveuse et rieuse, il va tenter de construire la réalité de leurs rapports. Que sait-il exactement de Claire ? Qu'elle appartient à la riche bourgeoisie conventionnelle de Neuilly, qu'il l'a connue à l'époque du bac pendant une surboum, qu'elle est belle, révoltée, superficielle et profonde, cruelle et douce à la fois, que son amant le beau Régis n'est qu'un passe-temps provisoire, qu'elle a soif de liberté et d'absolu. Un jour se produit entre elle et le narrateur une étincelle qui pourrait se transformer en amour : ils ont en commun l'angoisse, la terreur du "vivre", un orgueil dément qui les pousse à percer à jour le secret des corps, des âmes et des coeurs. Au cours de la nuit qu'ils passent à se chercher et se prendre passionnément, vont-ils enfin résoudre leur double énigme ? Oui, puisqu'ils se sont touchés. Non, puisque la folle et sage Claire s'envolera pour Beyrouth, risquant d'y mourir sous les bombes dans un dernier geste de défi.

05/1979

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Littérature française

Vie électrique

« J’étais à New York il y a cinq ans et j’ai commencé à fréquenter cette fille, Susan, plutôt dévergondée et vraiment drôle. On s’amusait du côté de TriBeca, chez des amis à elle. Des musiciens, des fous. On débutait la longue nuit par des alcools rares et du champagne rosé, les têtes tournaient, tournaient, les gars jouaient de la batterie, tapaient des mains, ne voulaient surtout pas qu’on trouve le temps long. C’était une boucle. Celui qui s’arrêtait de danser ou de chanter laissait la place à celui ou celle qui en avait encore sous la pédale. On accélérait à plusieurs un rythme cool & cold, certains prenaient des drogues, moi j’en ai jamais eu besoin. Mon corps s’amuse seul à en secréter gratuitement ». Dans ce roman trépidant divisé en trente « jours », un jeune homme pressé décide de prendre le large. De Berlin, où le narrateur fréquente les endroits les moins connus et les plus allumés de l’ex Berlin-Est à la Russie en passant par une partie de pêche au large de l’Espagne, New York ou encore Cambridge, dans une incessante collision de lieux et de personnages, le livre swingue sur un rythme très particulier, entre pulsation et vibration ondulatoire, avant de se clore sur un éloge du sommeil, bienvenu après ces trente journées électriques.

09/2011

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Policiers

L'île de l'Ange Déchu

Janvier 1925 : tandis que Mussolini prononce son discours à la Chambre assumant la responsabilité politique, morale et historique du crime Matteotti, dans une petite île italienne hors du temps, on retrouve le cadavre d'un homme, au pied d'une falaise. Il s'agit d'une chemise noire, un milicien appartenant à la colonie pénitentiaire de file où sont détenus des délinquants communs et des prisonniers politiques. Celui qui va enquêter sur cette mort suspecte et sur les deux autres qui vont suivre est un jeune commissaire sans illusions, ni fasciste ni antifasciste, petit héros involontaire, triste, un peu mou mais encore décidé à penser avec sa tète. Il est marié avec une femme rendue folle par la tristesse, la solitude et les influences maléfiques qui semblent souffler sur file. Le seul moyen de la sauver serait de clore rapidement l'affaire et de se faire muter. Mais cette histoire devient encore plus visqueuse que file même. A la fin de l'enquête on découvrira une vérité incroyable, terrible et diabolique comme file qui l'a engendrée : l'île de l'Ange Déchu, un lieu où soufflent tous les vents du monde, où les saisons coexistent, où le brouillard est noir, un lieu d'où les hommes ne réussissent pas à prendre leur essor, un lieu oublié de Dieu et du monde.

03/2002

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Mondes fantastiques

Les loups Tome 5 : L'envol de l'ange

Quel scout n'a jamais rêvé de camper sur une île déserte ? C'est ce qu'Edouard, dix-huit ans, assistant du chef de troupe, et secondé par son ami Ange, a proposé aux Loups, aux Cerfs et aux Renards. Alors, cet été, direction l'île Morgazh, connue pour ses étranges légendes qui racontent que, sur ce petit bout de terre battu par le vent et les flots, erre le Capitaine des noyés, ancien marin victime d'un naufrage avec son équipage. Fable ou vérité mystérieuse ? Edouard est sceptique, mais pourtant, des phénomènes inexpliqués se produisent peu après l'arrivée des scouts sur Morgazh. Certains tombent malades, d'autres affirment avoir aperçu une étrange créature rôder dans les bois. Une nuit, le camp est ravagé. Comble de malheur, une tempête se prépare, risquant de couper les scouts de toute communication avec le continent. Quand le chef de troupe disparaît avec les téléphones, Edouard et Ange comprennent que la situation est grave. Le destin de la troupe est entre leurs mains. Mais les deux jeunes gens ne se doutent pas qu'une menace plus terrible encore s'apprête à fondre sur eux... Nos héros réussiront-ils à sauver les jeunes scouts dont ils ont la responsabilité ? Eux-mêmes survivront-ils au danger qui les assaille ? Plongez dans une aventure qui mêle héroïsme, fraternité et tragédie pour clore la saga des Loups.

10/2021

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Monographies

Leo Drouyn, la Mémoire et l'Imaginaire. Volume 24

Le 24e volume, Leo Drouyn, la Mémoire et l'Imaginaire, vient clore le triptyque que nous avons voulu consacrer au Leo Drouyn paysagiste, certes moins connu que l'archéologue, mais à ses yeux tout aussi important, lui qui écrivait au soir de sa vie à l'un de ses correspondants "je ne veux pas qu'on oublie qu'avant tout je suis artiste" . Nous sommes donc fidèles à ce voeu. Les paysages qui forment la matière de ce 24e volume sont des dessins et des fusains. Mais des paysages qui, pour la plupart, n'ont pas été réalisés sur le motif. Ils sont le produit d'une activité artistique spontanée, souvent en société, dans un contexte de rencontre ou de séjour, parfois dans ce que l'on appelle des "album amicorum" . Des albums dans lesquels les hôtes ou amis de passage, poètes, artistes, écrivains, laissent une trace, gracieuse, de leur venue et de leur art. Nous avons eu la chance d'en retrouver un certain nombre, et les dessins de Leo Drouyn que l'on y trouve sont l'expression la plus intime de son imaginaire artistique et de son sens de l'improvisation. Il laisse libre cours à ses souvenirs et à son imagination. C'est bien dans ces oeuvres-là que s'exprime le plus librement ce qui est au plus profond de lui-même.

05/2022

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Littérature anglo-saxonne

Au temps des requins et des sauveurs

En 1995 à Hawaii, au cours d'une balade familiale en bateau, le petit Nainoa Flores tombe par-dessus bord en plein océan Pacifique. Lorsqu'un banc de requins commence à encercler l'enfant, tous craignent le pire. Contre toute attente, Nainoa est délicatement ramené à sa mère par un requin qui le transporte entre ses mâchoires, scellant cette histoire extraordinaire du sceau de la légende. Sur près de quinze ans, nous suivons l'histoire de cette famille qui peine à rebondir après l'effrondrement de la culture de la canne à sucre à Hawaii. Pour Malia et Augie, le sauvetage de leur fils est un signe de la faveur des anciens dieux - une croyance renforcée par les nouvelles capacités déroutantes de guérisseur de Nainoa. Mais au fil du temps, cette supposée faveur divine commence à briser les liens qui unissaient la famille. Chacun devra alors tenter de trouver un équilibre entre une farouche volonté d'indépendance et l'importance de réparer la famille, les coeurs, les corps, et pourquoi pas l'archipel lui-même. Avec cet éblouissant premier roman, Kawai Strong Washburn lève le voile sur l'envers du décor hawaiien, à rebours des clichés et du tourisme de luxe. Il offre de ces îles une vision plurielle et bouleversante, servie par un choeur de voix puissant, et livre une histoire familiale unique et inoubliable.

03/2023

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Critique littéraire

L'âme charnelle. Journal 1953-1978

Le journal commence en 1953 au moment où Guy Dupré entre chez Plon, l'éditeur de Barrès et de Bernanos, et publie son premier roman Les fiancées sont froides, qui lui vaudra une consécration littéraire immédiate : Mauriac, Albert Béguin, André Breton, entre autres, salueront l'arrivée de ce jeune écrivain. Il a comme amis Jean Cassou, Julien Green, Julien Gracq, Raymond Abellio et madame Simone (l'actrice Pauline Benda qui fut le dernier amour d'Alain-Fournier), croise Marguerite Yourcenar et rencontre Sunsiaré de Larcône. Le récit de ces jours se déploie en une langue incisive agrémentée de lectures et de propos rapportés. Guy Dupré relate également avec franchise et sans fard ses aventures féminines. Le livre s'articule en fragments journaliers, autant de portraits et d'impressions qui en peu de mots cernent l'essentiel. Souvent sans concessions, parfois caustiques et crues, ces impressions livrent la face cachée d'un écrivain, ses regards décapants sur la femme, la comédie du monde et la souffrance intime. Le journal s'interrompt en 1965 et reprend en 1974 pour se clore en 1978. Ce n'est qu'en 1980 que Guy Dupré publiera un nouveau roman, Le Grand Coucher. Ce journal comble les années de silence qui n'en constituent pas moins la genèse de l'oeuvre à venir.

08/2010

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Policiers

Ne reste que la violence

Depuis qu'il a été chargé d'éliminer Frank MacLeod, Calum est devenu le seul homme de main de Peter Jamieson. Cette fois, il lui demande d'exécuter le comptable de Shug Francis, son principal rival, et de faire d'une pierre deux coups en tuant aussi Kenny, son propre chauffeur, soupçonné d'être une balance. Calum décide de se servir de ce dernier travail pour se faire la belle. Car il sait que, après une exécution, son patron ne cherchera pas à le contacter avant une semaine pour ne pas éveiller les soupçons de la police. Plus de temps qu'il n'en faut pour prendre le large... Mais Calum a besoin d'aide pour mener à bien son plan, et la seule personne en qui il ait toute confiance est son frère William. C'est donc à lui qu'il fait appel pour le cacher, lui procurer de faux papiers et l'accompagner à l'aéroport d'Edimbourg. Calum sait qu'il lui fait courir un risque, mais a-t-il vraiment le choix ? Dans un monde idéal, tout pourrait se passer sans accrocs. Mais dans le monde réel, surtout celui du crime organisé, les gens pensent avant tout à leurs intérêts, alors quelqu'un vendra la mèche... Seule issue possible : la violence. Un troisième et dernier volet ultra sombre pour clore cette trilogie déjà mythique.

10/2014

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Philosophie

Apologie du doute. Réflexions sur les temps passés et actuels

Rien n'est plus précieux dans notre littérature "que la lucidité implacable de ce regard, plus que la sincérité courageuse de cette voix qui ne s'est rien caché par timidité et qui n'a rien dissimulé par prudence des tares de la société", écrivait Marcel Jouhandeau préfaçant Les Caractères ou les Moeurs de ce siècle de La Bruyère. Cette appréciation est tout à fait transposable au livre de Monique Charles qui, pour ce qui est du style, serait quelque chose ou quelqu'un entre La Bruyère et Céline, donc littérairement inclassable (Freud et Lacan sont passés par là !), mais terriblement efficace. C'est vivant, buissonnier, digresseur (mais on ne regrette pas les détours imprévus qui, changeant le décor, font rebondir la réflexion). De l'expérience, de la faconde, du souffle. Des réflexions intéressantes sur le deuil, l'amour, les rapports entre les sexes, le couple, le mariage, le problème du Mal, la douleur, le désir, les passions, la psychologie du Tueur... Et pour clore ce parcours du combattant à cloche-pied sur tant de faits, d'idées, de drames, arrêtons-nous à celui-ci : Non la femme n'est pas celle qui tire l'homme vers le bas, "l'éteignoir de l'homme". Monique Charles les réveillerait plutôt ! Elle a enseigné avec passion. Maintenant il faut la lire.

12/2011

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BD tout public

Nous aurons toujours 20 ans. Edition spéciale

Jaime Martin avait 9 ans le 20 novembre 1975, le jour de la mort de Franco. Alors que sa famille en liesse sabrait le champagne, dans la cuisine, les mots de sa grand-mère résonnent encore aujourd'hui : "Il y a un long chemin à parcourir et un ciel plein d'oiseaux noirs". A travers ce récit autobiographique, l'artiste retrace sa trajectoire dans l'Espagne de l'après dictature en miroir d'une génération portée par l'enthousiasme de la démocratie et sévèrement frappée par la crise économique. Jaime s'en sort grâce au dessin, sa passion depuis l'enfance. Ado, sa carrière d'auteur de BD se décide quand il découvre le rock et Métal Hurlant. L'âge adulte vient ensuite creuser les distances avec son ancienne bande tandis que le système libéral fait des victimes chez ses vieux amis. Après "Jamais je n'aurai 20 ans", sur la jeunesse de ses grands-parents engagés dans la guerre civile espagnole et "Les guerres silencieuses" sur la jeunesse de son père pendant son service militaire dans l'Espagne franquiste, ce témoignage personnel vient clore le cycle de ces chroniques familiales et sociales. Fort de l'histoire des générations qui l'ont précédé, le dessinateur porte son regard lucide et plein d'humanité en invitant à croire en l'avenir et aux rêves toujours possibles.

09/2020

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Sociologie

Moi Tarzan, toi Jane. Critique de la réhabilitation "scientifique" de la différence hommes/femmes

Tout le monde le sait, les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus... Plus personne n'ignore que le cerveau des femmes, à jamais marqué par le cadre restreint de la grotte et de leur progéniture, les rend incapables de lire des cartes routières tandis que celui des hommes, programmé pour les chasses silencieuses sur de grands espaces les limite dans les échanges verbaux avec leur compagne. Pléthore d'ouvrages "psy" grand public s'inspirent de la psychologie évolutionniste pour oeuvrer à la restauration d'un dialogue entre les sexes et prôner qu'une bonne communication dans le couple n'est possible que si hommes et femmes acceptent l'évidence de différences immuables et naturelles entre les sexes. Au-delà du projet de clore une soi-disant "guerre des sexes", quelle est la face "cachée" des discours de ces nouveaux bonimenteurs ? A quel dessein nouveau correspond cette vulgate psychologique qui tente une fois de plus de légitimer par la science des différences socialement construites entre les hommes et les femmes ? Ces doctrines évolutionnistes qui mythifient la préhistoire et instrumentalisent tests cognitifs et techniques de l'imagerie cérébrale, poursuivent un sempiternel objectif : trouver une trace matérielle des différences naturelles entre hommes et femmes et par là, faire l'impasse sur la persistance et la prégnance des inégalités sociales.

11/2011

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Anglais apprentissage

L'anglais pour les entrepreneurs, les dirigeants et les managers

Le monde de l’entreprise – The world of firms : L’entreprise dans l’économie de marché ; les secteurs économiques et industriels : les diverses formes d’entreprise ; les formes juridiques des sociétés ; organigrammes d’entreprises ; l’entreprise et les actionnaires ; l’entreprise et la Bourse ; l’entreprise et les banques ; la situation financière de l’entreprise ; comptabilité ; audit ; élaborer une stratégie ; achat ; production ; marketing ; ventes ; l’entreprise et les réseaux ; logistique ; import-export ; l’entreprise et les questions environnementales ; gestion du personnel, relations avec les syndicats ; les transformations ; les questions juridiques ; vie sociale de l’entreprise. Les relations avec les pays de langue Anglais – Relations with english-speaking countries : Correspondance : formules générales, modèles de lettres ; téléphoner. : Formules générales pour communiquer – all-purpose phrases for communicating : Premiers contacts ; participer à une réunion ; formules générales dans toutes situations ; comment ouvrir une réunion ; comment demander la parole ; comment donner la parole et diriger une réunion ; comment faire des suggestions et présenter ses arguments ; comment exprimer l’accord ; comment exprimer le désaccord ; comment demander des informations ; comment clore une réunion et remercier si vous présidez ; comment rendre compte. Pièges et difficultés de la langue Anglaise. La prononciation : les lettres muettes, accent de mots ; la vocabulaire : faux amis ; grammaire ; chiffres, fractions, pourcentage, dates ; tableaux de conversion des unités de mesure ; les sigles. Lexiques bilingues : Lexique français-anglais ; lexique anglais-français Verbes irréguliers.

05/2010

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BD tout public

Blanco

Dans le jargon de l'imprimerie, le blanco est un exemplaire d'un livre relié mais non imprimé qui permet à l'éditeur de se faire une idée précise de l'objet fini et d'en éprouver des variantes (apparence, poids, épaisseur, grammage et main du papier, etc.) lorsqu'il sort des formats usuels. Blanco s'inscrit strictement dans la tradition de la bande dessinée franco-belge telle qu'elle a été décriée naguère par Jean-Christophe Menu lorsqu'il fustigea la standardisation des formats, donc des contenus, dans les pamphlets d'Eprouvettes, en forgeant l'expression qui fit flores "48cc" (abréviation de "48 pages cartonné-couleurs", le standard industriel auquel ne dérogeaient pas encore les éditeurs mainstream). Le principal apport à la bande dessinée de l'éditeur L'Association est sans conteste d'avoir créé ce terme pour désigner ce que, par son ubiquité même, on ne percevait pas, ce format se confondant avec la bande dessinée elle-même. Blanco est un 48cc. Puisque le format lui-même charrie des significations autant qu'il les génère, Blanco dit et montre ni plus ni moins que n'importe quelle bande dessinée de ce format et de ce standard. Elle a simplement été épurée de ses scories jusqu'à l'os pour n'être plus que la quintessence de tout un genre qui a déjà assez lassé.

05/2018

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Poésie

Le dos de la langue (poésie courbe)

" Mademoiselle, voudriez-vous courbons nos langues ? (Pas l'échine !) Aimeriez-vous redressons langage ? Par racines... Que prenons-re les lettres au mot ? Et que pendez-les ? Par les pieds ? Plus si affinités ? Se souvenir soudain que scènes de ménage égalent scènes de méningerie, marcher ligne de crête entre fil intérieur de la pensée et chose proférée, faire collecte, ou cueillette, c'est-à-dire antho-logie, ou flori-lège, selon que grec ou latin, qui est " choix de fleurs ", id est bouquet choisi, bref recueil, de textes écrits de 1985 à 2000, ou de 2000 à 1985, selon courbure du temps, et d'espace, et point de vue où la vie vous place, poser un œil sur calembour et l'autre sur étymologie, se dire qu'étymologie quelquefois n'être pas autre chose que calembour qui a bien réussi, dans la vie, outiller bien avec outils d'indicatif, infinitif, impératif, indiquer impérieusement l'infini, placer tout ça haut sous le haut patronage de monsieur Paul, saint, qui sut le premier supplier " que ceux qui aient le don des langues, qu'il n'y en ait pas plus de deux ou trois qui parlent en une langue inconnue, et qu'ils parlent l'un après l'autre ! ", Première Epître aux Corinthiens, XIV, 27, pour enfin, regretter, allegretto, de ne pouvoir faire aboutir votre appel ". J. R.

04/2001

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Philosophie

La jalousie. Une géometrie du désir

Trop souvent, on traite la jalousie et l'envie comme si elles étaient interchangeables. Rien n'est plus faux. Ce livre part de la théorie du désir mimétique de René Girard : le sujet envie le modèle qui a éveillé en lui le désir pour un objet que pourtant ce modèle se réserve. Il n'y a pas de désir sans rivalité ni de rivalité sans désir. Or cette théorie échoue à rendre compte de la jalousie. Elucider cet obstacle conduit à mettre en question le caractère universel du désir mimétique. Celui-ci prend au départ la forme d'un triangle : le sujet, le modèle et l'objet. La jalousie relève d'une tout autre géométrie : le sujet souffre d'être exclu d'un monde qu'il voit se clore sur lui-même. Dans la jalousie amoureuse, ce monde est formé par l'étreinte des deux amants. Don Giovanni n'imite ni n'envie le paysan Masetto, qu'il méprise. Mais il ne peut supporter le cercle amoureux qu'il forme avec Zerlina. Son désir commence par la jalousie. Celle-ci est, comme chez Proust, antérieure au désir. Nourri de littérature, de philosophie et d'expériences personnelles, ce livre débouche sur une théorie générale de la jalousie, cette souffrance tenue pour élément indépassable de la condition humaine. Une postface d'Olivier Rey met cette théorie à l'épreuve de la psychanalyse.

03/2016

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Critique littéraire

Nouveaux essais de littérature universelle

«Si j'ai pris un malin plaisir à ouvrir ces Nouveaux essais de littérature universelle sur la presse du département où je naquis (et ce, dans l'immeuble aujourd'hui détruit où s'imprimait Mayenne-Journal, hebdomadaire de ma sous-préfecture), pour les clore sur la littérature des Pintupis, seuls aborigènes australiens qui survécurent aux massacres perpétrés par les trois cents et quelques forçats dont Sa Gracieuse Majesté décida de «peupler» le continent australien, c'est afin de bien justifier mon titre : Nouveaux essais de littérature universelle ; de Mayenne aux Pintupis, la distance est aussi grande que la différence des cultures. Ou je n'y connais rien à l'universel, ou je ne pouvais pas faire beaucoup mieux pour, je ne dis pas : justifier, mais pour excuser ce deuxième et - vu mon espérance de vie qui dépasse de six ans déjà celle de l'existence moyenne des universitaires, soixante-dix-sept ans (moyenne la plus élevée de toutes les professions françaises) - ultime sans doute volume de ce genre. On y trouvera divers essais sur les cultures européennes, arabes, sur la littérature chinoise et sur la japonaise, sur la grecque ancienne et celle d'aujourd'hui (en la personne de mon cher et grand Stratis Tsirkas, dont une rue d'Athènes porte aujourd'hui le nom), sur la turque et la bengalie. Suffit, ce me semble, à justifier mon titre.»Etiemble.

10/1992

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Développement personnel

Celle qui a dit "fuck"

Moi, c'est Alice, jeune femme attachiante (si j'en crois mon entourage) qui a des rêves plein la tête. Pourtant, j'ai l'impression de subir ma vie plutôt que de la vivre vraiment ! J'ai une fâcheuse tendance à me mettre la pression, à me montrer trop exigeante avec moi-même, à culpabiliser pour tout et surtout pour rien (#chargementale), et à courir après cette fucking perfection ! Mon quotidien n'est plus que to-do lists et longues heures de réflexion sous la douche : Comment être à La fois la Caroline Ingalls de mon foyer et l'Oprah Winfrey de mon job ? Comment assurer le bien-être de ma future progéniture alors que j'ai laissé mon chat s'enfuir au bout de trois jours ? Comment garder le piquant de mon couple tout en m'enfilant le soir cinq épisodes de Game of Thrones... dans mon pyjama de la honte ? I have a dream : clore le bec à mes ruminations incessantes ! Moi, Alice, j'ai (enfin) décidé de me foutre la paix, de vivre ma vie et de partir à la quête du graal : le lâcher-prise. Je veux être celle qui a dit fuck ! #imparfaiteetfieredeletre Je veux oser jusqu'au bout de mes socquettes ! #freeandwild Il est temps... voilà pourquoi je commence mon journal !

03/2018

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Philosophie

Heidegger et les paroles de l'origine

Phusis, Alèthéia, Khréon, Moïra, Logos : tels sont les Grundworte, ces "paroles fondamentales" qui inaugurèrent notre destin, et dont Heidegger dévoile le double statut : ouvrant le commencement, elle abritent l'origine ; donnant le branle à l'histoire manifeste de la pensée, elles restent en même temps porteuses de son versant secret, et toujours oublié. C'est ce versant secret qui est ici exploré, faisant de ce livre la patiente reconstitution du texte de l'origine. Texte essentiel, puisque ce n'est que lorsqu'il est rétabli que notre histoire, enfin rendue à elle-même, peut trouver sa clôture ; que la "question de l'être ", enfin pensée comme question, peut être abandonnée. C'est dire que l'oeuvre heideggérienne connaît un double tournant : le premier permet à la pensée de s'engager dans la question de l'être comme histoire ; le second lui permet de se dégager de cette même question, et de clore l'histoire. De ces deux ruptures, l'une, précoce et assez généralement reconnue, est celle de la Kehre, l'autre, tardive et plus méconnue, est celle de l'Ereignis. Interroger les paroles fondamentales, c'est donc éclairer l'ensemble du cheminement heideggérien, en faisant ressortir son double projet : projet qui le conduit, à partir du commencement, sur les traces de l'origine ; et à partir de l'origine, vers l'expérience d'un "autre commencement".

06/1990

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Thérapies diverses

Soigner et guérir en psychanalyse. Névroses, états limites, somatisations, psychoses

Peut-on soigner et guérir avec l'analyse ? A l'heure où la psychanalyse est la cible de nombreuses critiques, cet ouvrage vient réaffirmer sa créativité et sa vitalité. Qu'est-ce que le soin et la guérison en psychanalyse ? Cette question centrale se pose aujourd'hui comme elle se posait déjà lors de la naissance de la psychanalyse. Un siècle après Freud, et avec toutes les évolutions traversées par la psychanalyse, ses effets thérapeutiques – avec ou sans divan – sont questionnés plus que jamais. En psychanalyse, la guérison n'a pas le même sens qu'en médecine. Lorsque l'analyste parle de "guérison", il s'agit d'une meilleure compréhension de soi-même. Comment aborder cette question dans le cadre de la thérapie de couple et familiale ? Comment avoir une attitude réparatrice avec les cas limites, avec une technique de soin plus active, afin de rendre au patient le sens et la saveur de la vie ? Avec les adolescents comment travailler le lien plutôt que l'interprétation, l'affect comme voie de représentation ? Avec les patients psychotiques comment déboucher vers la création ? A l'heure où le quantitativisme fait flores dans le champ de l'évaluation des thérapies et où la psychanalyse est critiquée, cet ouvrage réaffirme qu'elle est une science vivante en plein essor. Et qu'elle permet de soigner et souvent de guérir.

04/2021

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Romans noirs

On dirait des hommes

La juge d'instruction Dominique Bontet a la réputation de ne jamais clore un dossier avant la fin du délai légal. Les victimes méritent cela : face à leurs vies brisées, elle doit leur accorder jusqu'à la dernière seconde. Le dossier qui est aujourd'hui sur son bureau lui parle de Gabi et de ses parents, Anna et Thomas. De cette soirée où le petit garçon a couru sur la jetée et buté sur un anneau d'amarrage, de sa chute dans des eaux sombres, de son père impuissant face aux vagues. Entre les lignes, elle lit la blessure infinie de la perte, les fissures d'un couple, la culpabilité d'un homme à n'avoir pu sauver sa famille. C'est un drame tragiquement simple : juste un accident. Pourtant, elle n'arrive pas à conclure. Chaque jour des femmes viennent dans son bureau réclamer de l'aide et elle aimerait que pour une fois un père soit un héros. Et puis elle l'a appris, les histoires simples, ça n'existe pas. Alors, elle va tout reprendre. Dans ce roman noir psychologique, Fabrice Tassel nous invite à nous glisser au-delà des apparences pour découvrir ce qui fait la part de ténèbres de chaque famille, les secrets, les mensonges et les crimes qui ne sont pas toujours ceux que l'on croit.

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Arbres

Arbres remarquables en Isère. Merveilles du Dauphiné

Tous ces arbres remarquables de l'Isère constituent une formidable richesse patrimoniale naturelle encore trop méconnue et sous-estimée. Mais les mentalités changent, on considère désormais certains arbres comme une partie intégrante de notre patrimoine local, au même titre que les sites et monuments historiques. Cependant, la notion même "d'Arbre remarquable" reste encore floue. Il existe pourtant des critères plus rigoureux, basés sur des données dendrométriques, esthétiques, botaniques et historiques qui permettent de juger de façon pertinente le caractère de remarquabilité d'un arbre. C'est en s'appuyant sur ces critères que l'inventaire mené durant huit ans sur le département de l'Isère a permis de relever 1 200 arbres considérés comme remarquables. Certains d'entre eux sont exceptionnels et représentent des références pour leur espèce en France et en Europe. La présentation détaillée de l'ensemble du relevé de l'inventaire pourrait rapidement devenir très ennuyeuse, même pour les plus passionnés... Alors pour faciliter la lecture, le premier chapitre se contente de présenter brièvement la méthode utilisée et les caractéristiques des arbres remarquables, pour ensuite se focaliser sur le portrait de 25 arbres aux caractères exceptionnels, ceux qui constituent l'identité arboricole de l'Isère. L'ouvrage se poursuit par une synthèse des résultats par espèces, afin de se rendre compte de toute la richesse botanique présente sur notre territoire.

11/2022

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Contes et nouvelles

Nouvelles drôles d'histoires de médicaments d origine naturelle

Les principaux protagonistes de ces Nouvelles drôles d'histoires de médicaments d'origine naturelle sont avant tout des molécules et leurs sources naturelles respectives, végétale, animale ou microbienne. Presque tous les principes actifs présentés dans ce livre sont indiqués dans des pathologies graves (les maladies infectieuses, la goutte, la sclérose en plaques, la douleur, la toxicomanie, les thromboses, les rejets de greffe, les cancers...). Si les médicaments se taillent la part du lion dans ce livre, les humains n'ont pas été exclus du générique : le lecteur y trouvera des noms bien connus (par exemple Fleming, Florey et Chain, Howell et McLean, Pelletier et Caventou, ou encore Houdé), mais aussi certains personnages restés beaucoup plus confidentiels malgré leur apport capital à la découverte de certains médicaments. Qui connaît aujourd'hui Abelardo Aguilar, Biaggio Pernice, Bartolomeo Gosio ? Le casting ne serait pas complet sans le recours à un certain nombre de guest-stars dont l'apparition ponctuelle a permis d'associer le monde des médicaments à celui de la chanson, du cinéma, de la peinture, de la littérature. Des couples Jane Birkin-Serge Gainsbourg et France Gall-Michel Berger à Liz Taylor, Catwoman, Pablo Picasso, Jean de La Fontaine, Alexandre Dumas et d'autres encore : une distribution de rêve vous attend, mise au service d'histoires de médicaments tout à fait sérieuses mais ne se prenant surtout jamais trop au sérieux !

05/2021

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Romance sexy

Heart Protector

And I will always love you... Voilà maintenant six ans que Gabriel Flores a brisé le coeur de Lana en faisant passer le gang avant leur relation. Depuis, Lana est devenue une chanteuse de renommée internationale. Depuis, Gabriel a compté chaque jour qui s'écoulait, en prison. Il a eu largement le temps de réfléchir à ses choix, à ses erreurs. En privilégiant la vengeance, il a perdu l'amour. Alors, à sa sortie, aller voir Lana s'impose comme une évidence ; il doit lui dire la vérité. Mais très vite son passé le rattrape, et il comprend que Lana est en danger. Dès lors, il ne s'agit plus seulement d'obtenir son pardon ni de l'inciter à céder à l'attraction magnétique qui les pousse aujourd'hui encore l'un vers l'autre ; il s'agit de protéger sa vie. Et pour ça il est prêt à tout, y compris à imposer sa présence à Lana. De jour comme de nuit, il sera là pour veiller sur elle. Qu'elle soit d'accord ou non. A propos de l'autrice Grande romantique, Victoria Arabadzic jongle entre son métier de consultante et l'écriture de romances. L'inspiration ne lui manque jamais, et elle adore créer des univers dans lesquels l'amour domine tous les autres sentiments.

03/2024

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Ouvrages généraux

Pour ne pas en finir avec la nature. Questions d’un philosophe à l’anthropologue Philippe Descola

Méditant sur le destin de la nature dans le contexte contemporain de son artificialisation toujours plus avancée, Philippe Descola annonce "son décès prévisible, en tant que concept" et la "clôture probable d'un long chapitre de notre propre histoire" . Mais comment définir les "dégâts anthropiques" occasionnés par l'action de l'homme sans faire référence au moins implicitement à ce que cette action modifie et à ce qui est atteint par ces dégâts ? Soit à ce qui, dans le monde, a de loin précédé notre existence, l'a produite et continue de la déterminer : la nature. Il est tout à fait certain qu'une époque est en train de se clore, caractérisée par une certaine manière de concevoir notre rapport à la nature. Il n'en reste pas moins que nous avons beaucoup de raisons, et des raisons assez solides, de douter que ce à quoi renvoie le mot "n'existe pas" , ou encore que la notion de nature n'ait "aucun sens" et ne soit qu'un "fétiche" qui a "fait son temps" . Comme on peut douter qu'il faille "désormais penser sans elle" et qu'user du concept de nature soit, comme le suggérait Pessoa, le symptôme d' "une maladie de nos idées" . Il est ainsi plus urgent de le clarifier de manière critique que de penser par-delà nature et culture.

02/2024

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Romans noirs

On dirait des hommes

La juge d'instruction Dominique Bontet a la réputation de ne jamais clore un dossier avant la fin du délai légal. Les victimes méritent cela : face à leurs vies brisées, elle doit leur accorder jusqu'à la dernière seconde. Le dossier qui est aujourd'hui sur son bureau lui parle de Gabi et de ses parents, Anna et Thomas. De cette soirée où le petit garçon a couru sur la jetée et buté sur un anneau d'amarrage, de sa chute dans des eaux sombres, de son père impuissant face aux vagues. Entre les lignes, elle lit la blessure infinie de la perte, les fissures d'un couple, la culpabilité d'un homme à n'avoir pu sauver sa famille. C'est un drame tragiquement simple : juste un accident. Pourtant, elle n'arrive pas à conclure. Chaque jour des femmes viennent dans son bureau réclamer de l'aide et elle aimerait que pour une fois un père soit un héros. Et puis elle l'a appris, les histoires simples, ça n'existe pas. Alors, elle va tout reprendre. Dans ce roman noir psychologique, Fabrice Tassel nous invite à nous glisser au-delà des apparences pour découvrir ce qui fait la part de ténèbres de chaque famille, les secrets, les mensonges et les crimes qui ne sont pas toujours ceux que l'on croit.

04/2024

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Réalistes, contemporains

Nous aurons toujours 20 ans

Jaime Martin avait 9 ans le 20 novembre 1975, le jour de la mort de Franco. Alors que sa famille en liesse sabrait le champagne, dans la cuisine, les mots de sa grand-mère résonnent encore aujourd'hui : "Il y a un long chemin à parcourir et un ciel plein d'oiseaux noirs". A travers ce récit autobiographique, l'artiste retrace sa trajectoire dans l'Espagne de l'après dictature en miroir d'une génération portée par l'enthousiasme de la démocratie et sévèrement frappée par la crise économique. Jaime s'en sort grâce au dessin, sa passion depuis l'enfance. Ado, sa carrière d'auteur de BD se décide quand il découvre le rock et Métal Hurlant. L'âge adulte vient ensuite creuser les distances avec son ancienne bande tandis que le système libéral fait des victimes chez ses vieux amis. Après "Jamais je n'aurai 20 ans", sur la jeunesse de ses grands-parents engagés dans la guerre civile espagnole et "Les guerres silencieuses" sur la jeunesse de son père pendant son service militaire dans l'Espagne franquiste, ce témoignage personnel vient clore le cycle de ces chroniques familiales et sociales. Fort de l'histoire des générations qui l'ont précédé, le dessinateur porte son regard lucide et plein d'humanité en invitant à croire en l'avenir et aux rêves toujours possibles.

09/2020

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Philosophie

ECRIRE A LA LUMIERE. Le philosophe et l'ordinateur

Cet essai traite du mode d'existence de la philosophie à l'âge de l'ordinateur et, du rapport indissociable entre écriture et instrument employé. L'idée n'est pas récente : Platon considérait l'écriture à la plume et à l'encre comme une activité infructueuse, et se servait de l'expression écrire à l'eau pour la distinguer de l'écriture dans l'âme. Contenant plus d'une ambiguïté, cette expression permet d'aborder une série de questions sur les rapports entre la philosophie et la technique d'écriture utilisée. Il s'agit notamment de s'interroger sur les préférences des philosophes pour certaines techniques et de reconsidérer leurs théories de l'écriture à la lumière de l'écriture électronique. En partant des espoirs bien précis que nourrissait Platon au sujet du discours oral et du discours écrit, une première analyse cherche à déterminer s'il aurait renoncé à écrire ses dialogues au moyen de l'ordinateur. L'enquête se poursuit chez Heidegger où l'apparente préférence pour l'écriture à la main conduit inévitablement à replacer la philosophie heideggerienne de la technique dans le cadre des technologies les plus avancées. Sont évaluées, en outre, les implications d'une technogrammatologie chez Derrida, théorie de l'écriture qui inclut également l'emploi de l'ordinateur. Puisque la question de la technique utilisée joue un rôle majeur dans ce débat, il importe également de prendre en considération les différentes formes d'expression de la philosophie, le fait que l'ordinateur rend possibles de nouvelles écritures et lectures, et les déplacements qui s'opèrent entre écriture privée, écriture publique et écriture collective. Sont ainsi pris en compte l'expérience de la lecture selon les phénoménologues, l'apport de l'esthétique dans le multimédia, sans oublier la transformation du code éthique depuis l'informatisation de la société et la quête d'une altitude adéquate face aux nouvelles technologies envahissantes. Et à l'arrière-plan de ces différentes approches, se dessine la recherche d'une possible coexistence des différentes techniques d'écriture caractérisée par les mots à la fois et superposition, traits caractéristiques et répétitifs de cet essai.

03/1999

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Droit

La Sécurité sociale, son histoire à travers les textes. Tome 9, La mutualité sociale agricole 1981-2015

La Mutualité sociale agricole (MSA) est-elle identique en 2015 à celle de 1981 ? La réponse est à la fois oui et non. La MSA n'est effectivement plus la même. La MSA a été et s'est profondément transformée durant cette trentaine d'années. Sous l'effet de dispositions législatives et réglementaires et par la volonté de l'institution mutualiste elle-même. La protection sociale agricole s'est enrichie en trois décennies de nouveaux droits sociaux : une retraite complémentaire obligatoire, une protection contre les accidents du travail et les maladies professionnelles, des droits améliorés pour les conjoints pour les non-salariés agricoles. Le revenu cadastral qui servait de base au calcul des cotisations des exploitants a été remplacé par le revenu professionnel, le financement du régime des non-salariés n'est plus assuré au travers d'un budget annexe à la loi de finances mais sa gestion a été confiée à la Caisse centrale de la MSA. Le réseau des caisses a été restructuré, de nouveaux pouvoirs ont été donnés à l'échelon central afin de piloter le réseau des caisses. Un nouvel équilibre a été mis en place entre les représentants des salariés et des non-salariés au sein des conseils d'administration. Mais, la MSA a conservé son identité. Sa gestion demeure assurée par des représentants salariés et non-salariés élus par les assurés, aussi bien au niveau local qu'au niveau central. Elle dispose toujours de représentants sur les territoires avec ses délégués locaux élus. Elle fait toujours preuve d'innovation dans son action sanitaire et sociale. Si son fonctionnement a été harmonisé avec celui des autres régimes de Sécurité sociale, elle demeure une organisation professionnelle. Ce sont toutes ses transformations, objets de textes législatifs, réglementaires ou internes à la MSA et les débats, parfois vifs qui ont entouré leur adoption et leur mise en oeuvre qui sont le sujet du présent ouvrage, résultat d'un travail réalisé par Christian Fer, ancien directeur des affaires juridiques de la Caisse centrale de la MSA, et un collaborateur de la caisse centrale, en concertation avec une équipe de directeurs de la MSA en poste durant cette période.

01/2021

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Histoire internationale

Journal de Moscou. Ambassadeur au temps de la guerre froide

Il n'aura fallu que deux décennies pour que ce qui fut un monde à part, avec son soleil trompeur et sa nuit enveloppante, son arbitraire et ses règles, sa grisaille et ses couleurs singulières, sa brutalité et sa sociabilité, obsédant les uns, en asservissant d'autres, donnant de l'espoir à d'autres encore, s'évanouisse comme s'il n'avait jamais existé... Ce monde courut-il à sa fin selon un processus aussi inéluctable que discret, pour ainsi dire souterrain ? Ou bien cette disparition ne fut-elle elle-même qu'un artifice d'apparence, nombre de traits essentiels du régime défunt lui ayant survécu avec une inaltérable vigueur ? Tout ce qui entoure l'expérience soviétique nous paraît aujourd'hui bien étrange. Comment cette étrangeté, avec son coeur d'opacité encerclé par les murailles du Kremlin, fut-elle perçue par les observateurs avisés ? Un Français, issu d'un canton raisonnable, plutôt apaisé, voire un peu rassis de la vieille Europe, pouvait-il comprendre ce pays anormal, s'exempter d'humeurs et pour autant ne pas tout sacrifier à ce réalisme politique dont, après coup, l'opportunité est si souvent sujette à caution ? Pouvait-il aussi ne pas se sentir plus stimulé, fût-ce pour lui opposer un zeste d'esprit missionnaire, par ce curieux empire que par la République livrée à ses calculs, mais qu'il servait de toute sa loyauté ? Le Journal tenu par Henri Froment-Meurice, au fil de trois postes successifs dont au final celui d'Ambassadeur, est un précieux document. L'acuité du regard et le style élégant du diplomate n'assèchent en rien la capacité d'indignation et la force d'enthousiasme de l'homme. La haine du communisme contrebalancée par l'amour de la Russie, la croyance dans les vertus de la présence culturelle de la France, la complexité parfois savoureuse des rapports de l'Ambassadeur, qui n'en pense pas moins, avec son administration et un pouvoir qui se laissaient trop souvent abuser par le langage de paix venu du Kremlin... Nous voilà ramenés aux heures chaudes de la relation très particulière, très intéressée de part et d'autre, mais empreinte à sa manière de sincérité entre la France et l'URSS.

05/2016