Soda Tome 13 : Résurrection

Les dictateurs ou les grands criminels sont-ils les victimes d'une enfance particulièrement malheureuse, pour basculer ainsi du côté obscur de la force ? Pour Stéphane Colman et Eric Maltaite, les auteurs de (Dupuis), il n'y a pas de doute : Monsieur Choc, le méchant emblématique des aventures de a bien une revanche à prendre sur la société, à travers tous ceux qui l'ont fait souffrir par le passé et qui ont fait du mal à sa mère adorée. 

La Chronique BD, avec 

Loin d'être une psychanalyse schématique et puérile, cette explication fonctionne parfaitement et donne une épaisseur, une crédibilité à un personnage à la silhouette inoubliable ! Grand, vêtu d'un smoking en toutes circonstances, se séparant rarement de son fume-cigarette, mais surtout coiffé d'un heaume qui dissimule à jamais son visage, Monsieur Choc dirige d'une main de fer une organisation mafieuse, la "Main Blanche". 

Bénéficiant de moyens financiers considérables, sa volonté de conquête et de domination impressionne... Lorsque le scénariste de Tif et Tondu, Maurice Rosy, le fait naître, il s'agit pour lui d'améliorer la série en créant un méchant singulier et fascinant, dont les origines restent toutefois mystérieuses.

En 2014, Choc revient dans un préquel imaginé par Colman au scénario et dessiné par Eric Maltaite, fils de Willy Maltaite, responsable pendant des dizaines d'années des aventures du barbu et de son ami chauve (ou l'inverse). 

En guise de séquence d'ouverture, les auteurs nous emmènent au cœur de l'hiver 1955, devant le manoir de Knightgrave, en Angleterre. Un agent immobilier y conclut la vente de l'imposant édifice avec un américain au look de gangster, dont les manières bien rudes déplaisent fortement au rigide britannique, mais ce rustre n'est que l'homme de main du marquis di Magglio, resté caché dans sa grosse Cadillac pendant la transaction. 

Quand le marquis sort de la voiture pour visiter ce qui est désormais sa propriété, nous reconnaissons instantanément Monsieur Choc. Pendant qu'il parcourt les nombreuses pièces de l'édifice, les souvenirs se bousculent dans son esprit : au cours de la Première Guerre mondiale, sa mère rencontre un soldat anglais près du front. 

Choc de Stéphane Colman et Éric Maltaite

sur BDfugue.com

Coup de foudre, et retrouvailles lorsque ledit soldat est démobilisé, un bras en moins. Entretemps, un fils est né, aux origines troubles - suite à un évènement dramatique, que je vous laisse découvrir - et qui souffre de voir son père se détruire par l'alcool.

Après la mort de celui-ci lors d'une manifestation d'ouvriers réprimée dans le sang, la mère de Choc obtient un travail dans le manoir de Knightgrave. Le jeune garçon, bricoleur et débrouillard s'attire les sympathies du maître de maison, mais aussi la jalousie du fils du Lord, qui complote pour le faire envoyer en maison de correction où il est victime d'un gardien sadique... 

Copieux album de 86 planches, Choc est un pari réussi à tout point de vue ! L'histoire s'articule autour d'un hold-up spectaculaire sur l'aéroport de Londres, démonstration du génie criminel de Monsieur Choc, et d'une série de flashbacks sur son passé, jalonné de rencontres déterminantes dans la formation de sa personnalité. 

Le dessin semi-réaliste s'inscrit dans la continuité des Tif et Tondu, sans édulcorer un propos très violent : les horreurs de la guerre, les meurtres bien sanglants et autres mutilations se succèdent, réservant ce livre à un public point trop jeune. Ce récit prévu en deux parties est à lire absolument, en attendant que renaissent de leurs cendres en 2015, le chauve et son ami barbu (ou l'inverse).

Noé se déchaîne contre Vanitas alors que ce dernier refuse toujours de lui dévoiler son passé. Avec une fête foraine délabrée pour terrain, les deux compagnons se déchirent pour mieux se rapprocher. Le mystère autour de leurs maîtres respectifs pourrait bien se dévoiler…

Avec un Paris du XIXe peuplé de vampires en toile de fond, Les Mémoires de Vanitas continuent de nous éblouir par la richesse de son univers autant que par la sincérité des sentiments de ses personnages. Le trait sublime de Jun Mochizuki ne cesse de nous éblouir.

Malheureusement, la série est actuellement en pause au Japon à cause des problèmes de santé de l’auteur. On ne sait pas quand on aura la suite, alors profitez bien de ce 10e tome !

Au temps des palais de jade, des empereurs et des concubines, Mao Mao, jeune apothicaire fascinée par les poisons en tout genre, se retrouve engagée de force au cœur du palais impérial. Héroïne intelligente, drôle et attachante, elle devient goûteuse officielle... Mais à quel prix ?

Entre humour décalé et réflexions plus profondes sur la condition des femmes, les identités de genre ou encore le rôle des puissants, ce seinen aux enquêtes farfelues ne laisse pas une minute de répit !

Avec un animé prévu pour cette année, c'est le manga du moment, et le tome 11 est sorti le 4 mai dernier. À ne pas manquer !

Par Cloé & Daniel de la Librairie Heroes de Saint-Étienne

À retrouver en librairie Le Petit Pape de Boucq, de retour chez Fluide Glacial après plus de dix ans d'absence (il fallait bien dessiner l'incroyable Bouncer).

Des gags en quelques planches prenant pour héros un pape minuscule, bête à manger du foin d'hostie, mais plein de bonne volonté. C'est idiot, souvent absurde, politiquement impardonnable, et très peu catholique.

Mais quel dessin ! Boucq, comme Daniel Goossens, soigne au moins autant ses décors et les tronches de ses personnages que ses gags. L'album vaut le détour, rien que pour le plaisir évident que Boucq prend à dessiner le souverain pontife et sa clique, dans les décors disproportionnés du Vatican.

Mortelle Adèle, la reine des plaisanteries, espiègle, insolente et sans filtre a une caractéristique : dire et faire tout ce qu'elle veut. Que ça plaise aux autres ou non.

La langue bien pendue, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et a bien l'intention de crier au monde entier tout ce qu'elle pense. Avec une confiance qui dépasse l'imagination, ses blagues n'en finissent pas.

Dans ce nouveau tome, Face de Beurk !, Adèle séduit une fois de plus enfants et parents ! 

Comme toujours, la petite fille de Mr Tran nous embarque dans une série d'aventures rocambolesques et décalées : de jolies bêtises en perspectives et l'assurance de sueurs froides pour ses parents.

Le final tant attendu du magistral Dededede est enfin là ! Et vous ne serez pas déçus.

Dans Dededede, les aliens ont envahi la Terre… ou du moins, leur vaisseau est arrêté au-dessus de Tokyo, menaçant. Personne ne connaît les dangers réels de cette menace et les habitants poursuivent leur quotidien ordinaire, sans se douter que la fin de l’humanité est proche. Nous suivons le quotidien de deux lycéennes excentriques dans ce monde qui peut se lire comme une métaphore du Japon post-Fukushima.

Dans ce volume final, tous les fils narratifs sont bouclés, le déchirement apocalyptique atteint son paroxysme, et avant de mettre le point final à sa série, Inio Asano nous rend une dernière fois tous nos personnages favoris. Un concentré d’émotions, un homage à la banalité des humains, et surtout un chef d’œuvre graphique. Incontournable !

Le tome 42 de Naruto avait été fort en révélations et lançait un des combats les plus attendus de la série celui des frères Uchiwa. Un combat dont l'issue restait encore incertaine à la fin du tome. Nous attendions donc le volume 43 avec impatience [NdCorrecteur : surtout toi, en fait...], mais en plus d'un combat absolument époustouflant, maître Kishimoto, se permet de nous offrir des révélations qui vont changer bien des choses.

Le tome 43 de Naruto (Celui qui sait), s'ouvre donc sur le combat entre Sasuke et Itachi. Les techniques des deux personnages deviennent de plus en plus monstrueuses, et chacun des deux même à bout de force (et de chakra) réserve toujours une surprise à son adversaire. On verra même Orochimaru refaire une très brève apparition durant ce duel.

D'un autre côté, l'équipe de Kakashi et Yamato se retrouve aux prises avec Tobi (alias Madara Uchiwa) dont le seul but est de gagner du temps et de tenir l'escouade loin du lieu de l'affrontement des frères Uchiwa. Bizarrement, toutes les attaques portées contre Tobi échouent. Pire même, aucune ne parvient à le toucher. Quel est le secret de ce personnage qui arrive à tenir en échec huit des shinobi les plus talentueux de Konoha ? Kakashi découvrira un élément de réponse...

L'histoire des Uchiwa et des Senju

En entamant ce tome, on s'attend certes à la fin du combat titanesque entre Sasuke et Itachi Uchiwa mais on est loin d'imaginer toutes les révélations qui vont nous être faites. Et toutes les implications qu'elles vont avoir. En effet, à l'issue du combat des frères Uchiwa, Madara entre en contact avec Sasuke afin de lui révéler de trois choses sur l'histoire de son clan. Bien évidemment, on se doute que cet acte n'est pas gratuit et que Madara compte bien en retirer un quelconque bénéfice.

On apprend donc au passage l'histoire de la fondation du village de Konoha et les liens tendus entre les deux clans (les Senju et les Uchiwa) à l'origine de la formation du village. Ces événements très lointains sont pourtant d'une importance capitale dans ce qui va se dérouler par la suite, et l'histoire de Madara est au centre de tout cela. Il sera aussi question d'Itachi et de ses réelles motivations.

Ces révélations vont complètement bouleverser la façon dont Sasuke voyait les choses. À partir de là, le scénario est complètement chamboulé, une nouvelle problématique apparaît et de grands moments sont à venir. Impressiont d'autant plus renforcée que l'on constate que Sasuke est ressorti bien plus fort de son affrontement avec Itachi et de son entrevue avec Madara.

Un scénario de plus en plus consistant

Masashi Kishimoto a amorcé une nouvelle phase dans sa série, on sent qu'il veut insuffler plus de nervosité à son scénario. De ce point de vue chaque tome est une perle, apportant de grandes révélations, mais surtout plus de consistance et de cohérence à l'ensemble. On sent que la saga de Naruto est un tout bien pensé, bien cohérent et bien articulé qui se dirige vers une fin que l'on espère grandiose.

Naruto, tome 43 (Celui qui sait) de Masashi Kishimoto est une belle réussite sur tous les points tant au niveau du scénario, que des dessins. Le mangaka ne nous laisse pas le temps de souffler que ce soit par le rythme effréné du combat des Uchiwa ou par le suspens haletant de son histoire. Un très bon tome donc, à ne pas rater et une série à côté de laquelle il serait vraiment dommage de passer.

Naruto, tome 43 (Celui qui sait) de Masashi Kishimoto est édité par Kana. On pourra se le procurer pour 6,25 euros et il compte 240 pages. Le tome 44 devrait sortir le 23 octobre, on l'attend avec grande impatience.

Yawara est la nouvelle étoile du judo. Personne ne résiste à son ippon-seio-nage qu'elle travaille sous la bride de son grand-père depuis sa naissance. Mais au fond, elle voudrait surtout vivre sa jeunesse, étudier à l'université et sortir avec un beau garçon...

Le petit ami ou la médaille d'or aux JO ? Comment pourrait-elle choisir ?

Le grand classique de Naoki Urasawa, l'incontournable et accrocheuse saga de jeunesse de la charmante Yawara! Dans une super édition grand format avec des couvertures redessinées par l'auteur.

Le webtoon français qui rassemble déjà plus de 6 millions de vues fait finalement son entrée en librairie. Colossale, c’est l’histoire de Jade jeune aristocrate française qui a bien du mal à se plier aux obligations que son statut lui impose.

Fan de musculation, elle est loin des rêves de princesses et de mariages que sa mère échafaude pour elle.

Pour autant, c’est bien sur ses épaules musclées que repose l’avenir de son nom, c’est pourquoi elle doit tout faire pour ne pas ternir son image et que son secret soit bien gardé. De rallyes mondains en activités réservées aux jeunes femmes de son rang, la vie de Jade n’est pas de tout repos.

Romance féministe, drôle et engagée qui associe sans mal musculation et aristocratie, le récit vient remettre en cause les apparences, les stéréotypes de genre et les codes de la société le tout avec un texte pêchu et plein d’humour.

Le premier tome réunit une dizaine d’épisodes avec en prime un programme de musculation pour débutant et une interview des autrices. Avec un trait fluide, dynamique et très expressif pour Diane Truc au dessin et Rutile au scénario d’une rare fraîcheur, le duo est en passe de séduire plus d’un lecteur !

Ancienne judokate, Kokoro trouve son premier emploi chez un éditeur de mangas. La voilà membre de la rédaction du magazine de prépublication "Vibes". Un milieu intense où on est sans cesse débordé, où il faut se plier aux exigences des mangakas et ne jamais perdre de vue sa passion première.

La série Réimp'! (5 tomes parus) nous plonge au cœur du monde de l'édition du manga au Japon. C'est l'occasion d'en apprendre beaucoup sur ce qui se passe en coulisse, mais Réimp' est aussi une série riche en émotions, pleine de rebondissements et de personnages attachants. Chaque volume est complété par une interview de professionnels français du manga.

Une magnifique série pour vibrer et tout savoir sur l'édition de mangas.

Tout juste lauréat du Prix Fauve patrimoine du festival d’Angoulême, Hisashi Sakaguchi renaît avec une nouvelle édition de son Ikkyu, parue en France pour la première fois en 1996.

Élève du grand maître Osamu Tezuka, papa d’Astro boy, Sakaguchi meurt en 1995 alors qu’il venait de finaliser la couverture du dernier Ikkyu. 

Ikkyu reprend l’histoire d’un célèbre moine japonais du XVe siècle. Les 4 tomes, selon l’édition Revival, retracent la vie entière de ce personnage anticonformiste.

Le premier album, sorti ce 15 février, narre l’enfance du héros, fils illégitime d'un empereur, et de son chemin vers le bouddhisme zen.

Prison de Molène, un hélicoptère militaire décolle. À son bord, Seth, un criminel  extrêmement dangereux, solidement ligoté dans une coquille, surveillé par le policier Luther et son équipe. Cette mission, ordonnée par le gouvernement français, a pour objectif de l'évacuer de l'île pénitentiaire où sévit une violente tempête. Quand le tableau de bord explose et que le pilote perd le contrôle des commandes, le monde pénitentiaire perd celui de Seth…

Dans la mythologie égyptienne, le dieu Seth est le grain empoisonné qui enraye l'harmonie du monde. Il est jaloux, colérique et manipulateur. Il est le dieu du Chaos. Dans , le personnage est de la même (et pire) espèce : caractériel, haineux, assoiffé de sang et de mort. Ambitieux et maléfique, il n'a qu'un but : la destruction du monde. Luther, le seul policier qui avait réussi à le mettre sous les verrous, se remet à le pourchasser malgré les multiples travestissements derrière lesquels se cache ce redoutable caméléon. Les choses se compliquent quand un autre assassin se met à tuer en son nom. Pour Seth qui enrage contre cette usurpation. Mais aussi pour la police qui ne sait plus qui poursuivre… Voilà, en quelques mots, pour le Tome 1.

Le Tome 2, Le don des larmes, qui vient à peine de paraître, reprend le récit haletant de la poursuite de l'insaisissable Seth qui, cette fois, prend les traits humains d'un père qui ne renonce pourtant pas à faire sauter le monde … Mais de qui ce monstre peut-il bien être le père…

La première scène happe le lecteur: un avion explose pour ne laisser qu'un seul véritable survivant. Ce survivant, c'est nous. Alors, attention, sachez que la lecture de ce roman n'est pas anodine ! Le livre n'est plus entre vos mains, mais il est toujours dans votre tête… Nous nous sommes surpris à nous poser les mêmes questions que les personnages du roman quant à la mystérieuse personnalité de Seth, sans jamais pour autant réussir à le cerner… Le pari de Hervé Jubert est relevé : attraper le lecteur dans les filets d'un monde imaginaire, mouvementé et fascinant. Déconseillé à celles et ceux qui veulent garder les pieds sur terre.