Frédéric Léal

me peser sur les nerfs autant que son bouquin m'avait… comment dire tout en restant poli ?

Et tant mieux. Car dans ce livre, peu importe après tout que l’auteur soit connu ou non, l’essentiel est ailleurs.

Mais enfin, quand on réécrit ce qui pourrait être la Confession d’un enfant du siècle, version XXIe siècle, on a bien le droit à quelques égards.

Frédéric Beigbeder, Nouvelles sous ecstasy

Je n’ai pas passé mon chemin et ai aimé les cinq pistes de ce set littéraire rousseauiste. Cherchant à comprendre toujours plus, j’ai lu ces confessions avec vigilance et ai percé des points de désaccord.

Cette encyclopédie vivante est un livre génial et remarquable, à un ou deux détails près.  Ce que j'aime dans ce travail épique, érudit, consciencieux, rigoureux et ambitieux est l’empathie et la générosité dont témoigne l’auteur envers ses pairs. Et cette liberté de lecteur et d'acteur que Beigbeder prend avec chacun d’eux, un peu comme le ferait à ses heures un « grand frère » de lettres, copain de cour de récréation ou d'atelier créatif, est jubilatoire.

De bestiaire il sera donc encore une fois question aujourd’hui, mais plus subtilement, quoique moins profondément.

Le non-sens... Fallait-il être Anglais pour mettre la main sur pareille trouvaille ? Voici un livre écrit pour les enfants, par un homme souffrant d'épilepsie, de bronchites chroniques et d'asthme, et qui finit par devenir aveugle. Mais quel livre !

Vies minuscules et concordantes racontées en pied de nez par une plume qui prend tour à tour le rouge cerise d’une certaine bouche, les reflets d’or de tels cheveux, bleu virginal ou plomb fondu.

En 2003, une série télé américaine, malheureusement arrêtée à la fin de la seconde saison, Dead Like Me, racontait comment George devenait, après sa mort accidentelle, une faucheuse. Autrement dit, une employée de la mort. Nous étions et restions en 2003, dans notre société et l’héroïne devait se débrouiller pour exercer son métier de faucheuse, et vivre, sous une apparence différente de sa première vie, comme n’importe qui...

Romancero Gitan, Frédérico Garcia Lorca

On s'en lave les mains, Dr Frédéric Saldmann

« Mais j'aimais le goût des larmes retenues, de celles qui semblent tomber des yeux dans le coeur, derrière le masque du visage. » Valéry Larbaud. Quel beau livre, encore une fois. Comment imaginer un seul instant que l’œuvre de Beigbeder puisse un jour sombrer dans l’oubli, que ses livres ne soient plus lus ? (une phrase écrite quelque part dans le roman pleine d’humour ou d’auto-dérision). 

ENQUÊTE ROMANCÉE – Affaire Rimbaud, suite. Depuis Charleville-Mézières, la famille Rimbaud s’est agrandie d’un petit garçon, Arthur. Pour Jean Nicolas Frédéric, un compagnon de jeu. Mais l’histoire est ingrate : elle ne gardera que ce frère, devenu poète, provocateur, vendeur d’armes, amputé et légende. 

Ah, manifestement, la Page 99 - et sa petite soeur, la Page 69, coquine - vous avaient manqué. Alors qu'à cela ne tienne, nous vous en reproposerons plus régulièrement. Allez, soyons fous : avec un peu de chance et beaucoup de travail, nous pourrions même organiser deux rendez-vous hebdomadaires. Mais, si, mais si… Page 99 et 69, ce sont deux outils pour savoir ce que vaut un livre en quelques extraits. Et quasiment infaillibles...

Frédéric Coché réécrit en soixante-douze planches gravées des parties de l’« œuvre monde » de Wagner, L’anneau du Nibelung, opéra de quinze heures, et livre un album d’une grande richesse visuelle. 

Serviette, râteau, pelle et seau de rigueur ; tenue de plage exigée à l’entrée. Tout le monde est prêt pour des vacances réussies. On est en famille, tout est parfait. Joli décor pour un huis clos où tout s’écroule, le temps, l’espace et les sentiments. Pas de temps pour les remords, vous allez tous mourir.

Frankenstein, Dracula et Beigbeder sont à une terrasse : qui commande un jus détox au sang de vierge, à s’injecter en intraveineuse ? La réponse n’est pas si simple, d’autant que si les deux premiers sont des personnages fictionnels, le troisième aime plus que tout se mettre en scène. Son dernier roman, Une vie sans fin, donne le tournis comme un des brins hélicoïdaux dextrogyres… (mais si, la double hélice…)

ESSAI – C’est une heureuse surprise de voir figurer sur la liste des auteurs sélectionnés pour le Prix Jean d’Ormesson 2020, un ouvrage de Frédéric Boyer, Sexy Lamb, sous-titré, De la séduction, de la révélation et des transformations chrétiennes paru pour la première fois en 2012 chez P.O.L. Occasion pour nous de revenir sur un livre majeur qui n’a d’ailleurs aucunement vieilli et qui bouscule en quelque sorte les traditions littéraires ; et bien au-delà encore.

ROMAN ETRANGER - Un long roman intérieur qui va et vient entre les différents personnages et leur passé. Tout cela car le grand Morty Lear est mort. Autour de lui continue de briller tout un monde de succès mais aussi de questions restées sans réponses. L'occasion de penser et repenser du début à la fin.

Avant une pause estivale amplement méritée, notre partenaire libraire Elsa livre une ultime fournée de ses lectures et recommandations, toujours avec ce prisme : des livres écrits par des femmes. Au retour des vacances, des nouveautés sont prévues, comme le podcast, pour varier le contenu de cette lettre. En attendant, régalez-vous avec les trois derniers livres de la saison !

AVANT-CRITIQUE – La piscine est le personnage central de ce roman qui traite de l’adolescence. Vous suivrez Léna qui durant l’été qui précède son entrée en Terminale va vivre les expériences d’une ado d’aujourd’hui. 

L’Odeur des garçons affamés, c’est celle que se traîne Oscar, fugitif du désert sur qui s’ouvre l’album. Manipulant l’un des tout premiers appareils à photographie, accusé d’escroquerie (ce qu’il ne cache pas) et prétendument ex-manieur d’ectoplasmes (rien que ça), il a tout de l’énergumène en cavale vers le Grand Ouest, des cartes lui tombant des manches...

Bob & Marley. Les ricochetsFrédéric Marais

Roman : Le Manuel du serial killer, de Frédéric Mars

Récemment quittée par son mari Frédéric, Pascaline Malon, après diverses recherches, a enfin trouvé un petit appartement de moins de cinquante mètres carrés

En surmontant l'épreuve du feu, Frédéric, allias Croco à rejoint la Meute ; Cobra et Chacal, deux skinheads en mal d'affection et de repères qui pour s'occuper, brûlent des caves d'immeubles populaires, se droguent, dessinent des croix gammées et échafaudent des plans de vengeances…
Frédéric n'est plus seul maintenant, ils peut compter sur ses amis, ses potes, ceux qui l'accuseront d'un crime qu'il n'a pas commis…Parce qu'il n'était pas sur les lieux le soir de l'attaque entre clans. Croco était avec sa grand-mère, Pépita, en Andalousie. Il était même en train de sauver de Kenza, d'une jeune Berbère clandestine en fuite avec son père Béchir. Croco va aussi offrir le dernier plaisir à Pépita en l'emmenant le long du Guadalquivir, le fleuve de sa jeunesse et de sa belle histoire d'amour. Frédéric n'est pas un saint pour autant, ni un démon. Frédéric se cherche, tente, rate et tâte le terrain et finalement bascule du bon côté de la vie.
Stéphane Servant, connu pour ses collages/découpages et ses albums nous offre avec Guadalquivir un premier roman en forme de parcours initiatique tout en réflexions et finesse d'esprit. À suivre.

« Papa vient de tuer maman », dit au téléphone Léa treize ans à son frère. Nous sommes dans un pavillon de Blanquefort dans la banlieue bordelaise, pour revivre la soirée de trop.