Safari Books lecture en ligne

L’hiver se rapproche comme un jumpscare dans un film d’horreur au rabais, et avec lui ses vacances à la neige, pas données. La Fontaine de Siloé, qui raconte les splendeurs des territoires de Savoie, Haute Savoie et Isère, publie Ma Montagne.

Ses sommets enneigés, les pistes de ski qui serpentent à travers les forêts de sapins, le son cristallin des skis glissant sur la poudreuse fraîche, les soirées au chalet, feu qui crépite et fondue qui fond, mais pas seulement : toute l’année, se sont les villages pittoresques à traverser, les treks et autres randonnées à travers des prairies fleuries. Offrir des vues spectaculaires sur les vallées et les sommets alpins. La montagne, ça s’écoute.

Le spécialiste reconnu de la gouvernance des entreprises familiales et de taille intermédiaire, mais aussi photographe, Pascal Viénot, propose un abdécédaire amoureux du Mont Blanc. Pas de blabla (à l’inverse de moi), mais à chaque entrée, une photo et la citation d’un grand auteur. 

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Renard : « Il est plus facile de tenir dans ses bras cinq éléphants qu’un renard. » Lucien de Samosate / Ordre : « Avec de l’ordre et du temps, on trouve le secret de tout faire et de tout bien faire. » / Œuvre d’art : « Quand tu es arrivé au sommet de la montagne, pose une pierre et continue de grimper. » Proverbe tibétain. / Éphémère : « N’oublie pas que tout est éphémère ; alors tu ne seras jamais trop joyeux dans le bonheur, ni trop triste dans le chagrin. » Socrate.

Adret, Arc en ciel, Bournes, Baroque, Eiger, Chapelle, Corne, Heurtoir, Bleu, Rose, Quinquets, Monchue, Glacier, Foehn, Clarines, Ébouli, Hibou, Nuit… Paul Claudel, Lamartine, Chateaubriand, proverbes, comptines, Hermann Hesse, Jean-Jacques Rousseau… De quoi comprendre la montagne et l’aimer.

Au commencement, le roman de Julia Thévenot (2020, Sarbacane) : quatre ans plus tard, l'univers déjà fantastique de Bordeterre est confié au dessinateur Timothée Leman et son style si reconnaissable. Et une question : quelle autre association aurait crée plus belle harmonie, les mots de l’une nourrissant la palette délicatement monochromatique de l’autre ?

L’histoire commence lorsque Inès, accompagnée de son frère Tristàn, traverse accidentellement un portail qui les mène à Bordeterre, un monde parallèle étrange et inquiétant, situé juste à la limite de la Terre.

Dans ce nouvel univers, la technologie est interdite et le monde est régi par des règles strictes sous la surveillance des « contrôleurs ». Frères et sœur séparés, se retrouvent rapidement impliqués dans les intrigues de ce monde, chacun dans un camp opposé...

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Timothée Leman apporte ici son style remarquable, où le fantastique croise le surréalisme — le tout dans un récit de fantasy profondément marqué. L’utilisation audacieuse des couleurs souvent dans des palettes contrastées donne une dimension onirique aux images. Et là encore, accentue la cité chimérique où les enfants sont tombés.

Des traits fins avec un grand souci du détail confèrent une richesse plus grande encore à l’aventure. Familier des atmosphères mystérieuses ou sombres, Leman sort ici de ses thèmes et sublime le roman originel.

C’est une pure splendeur, autant qu’un plaisir de redécouvrir le texte de Julia Thévenot, si magnifiquement exprimé. 

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(NdA : Timothée a déjà expliqué pourquoi Alma n’était pas aussi ronde dans la BD que le roman : « J'ai essayé mais je n'étais pas satisfait de mes dessin et donc j'ai préféré rester sur des design que je maîtrise. Par contre oui il faudrait que je travail sur différents types de corps en premier et second plan. » On attend désormais le tome 2 avec impatience.) 

À notre époque, le FBI utilise une machine à voyager dans le temps pour protéger des témoins importants de procès en cours. Ils sont envoyés 1898. Chevie, plus jeune agent du FBI, a légèrement raté sa dernière mission et est chargée de surveiller la très inactive machine du . Sauf que, bien sûr, la machine ne reste pas inactive bien longtemps et cette dernière finit par lui envoyer un jeune homme affolé du nom de Riley qui se dit poursuivi par un « tueur sans âme ». 

Il est le  jeune apprenti du grand illusionniste Albert Garrick qui est aussi un assassin très doué et celui-çi souhaite voir Riley suivre ses traces. Lorsqu'il est envoyé dans le futur, Riley n'a aucun doute : où qu'il soit, Garrick va le retrouver. Avec l'aide de Chevie, il tente de fuir par tous les moyens un Albert Garrick génétiquement modifié par le voyage dans le temps, et encore plus dangereux qu'il ne l'était dans son époque.

On attendait avec impatience la nouvelle saga d'Eoin Colfer et on vous le dit tout net elle tient toutes ses promesses. C'est totalement addictif ! Un vrai coup de cœur.

Les aventures de Riley et Chevie ne vous laisseront aucun répit, des aventures effrénées, des courses poursuites, des lieux sombres et mystérieux, de la magie,  des personnages attachants, de l'humour, une histoire entre deux périodes historiques : la nôtre et la victorienne. Tout un programme ! C'est écrit de main de maître. Combiné à un style historique, ce roman offre la possibilité aux lecteurs de s'interroger sur une probable esquisse des travaux d'Albert Einstein sur les voyages dans le temps. Ce n'est pas le premier roman à traiter du sujet, certes, mais cela fait toujours autant rêver…

Les fans de voyages dans le temps et de thriller vont vraiment adhérer. Nous ne sommes réellement pas déçu par la nouvelle saga de l'auteur d'Artémis Fowl et du Supernaturaliste qui ne cesse de confirmer son talent. Vivement la suite !

Louise, dix ans et demi, est EHS : électrohypersensible. C'est-à-dire allergique à tout ce qui fait notre monde moderne. Les ondes lui provoquent de graves saignements et crises de douleur. Ses parents achètent donc un vieux château, abandonné au fin fond de la France depuis des décennies – et pour cause : dans un rayon de plusieurs kilomètres, impossible de capter le moindre réseau téléphonique.

Louise devrait enfin pouvoir y vivre normalement. Mais c'était sans compter le passé mystérieux du domaine : est-il vraiment maudit, comme le murmurent les gens du village, ou est-ce l'isolement qui fait sombrer ses occupants dans la démence ?

Chaque soir, Louise entre dans une sorte de transe : le stylo à la main, elle raconte l'histoire de Shanoé, une jeune sorcière pourchassée dans ce château, quelques siècles plus tôt, par la folie meurtrière des paysans. Plus l'esprit de la disparue emporte Louise dans son récit, plus les fantômes des lieux viennent la hanter…

Si Flaubert ou Maupassant avaient vécu à l'ère d'Internet, ils auraient sans doute raconté l'histoire de . Voilà un roman qui s'inscrit dans la grande tradition du fantastique, mise au goût du jour par . Tout y est réuni pour nous angoisser à souhait : les sous-sols glacés du château, un voisin que seule Louise semble voir, une tempête meurtrière et, surtout, le sombre récit de Shanoé.

Car la profondeur du roman se trouve là, au cœur de cette relation étrange entre une jeune fille morte et sa « biographe » vivante. Elles n'ont rien en commun, sinon l'expérience du rejet et de la solitude. Shanoé, parce qu'elle était étrangère et sorcière ; Louise, parce que ce monde envahi de technologies la rend malade. Et comme dans tout bon roman fantastique, vous vous poserez la question jusqu'au bout : la morte force-t-elle Louise à écrire pour trouver l'apaisement… ou n'est-ce finalement que le dédoublement hallucinatoire d'un esprit malade ?

Dans le Paris de 1668, sous le règne de Louis XIV, des choses absolument fascinantes se déroulent. Une maladie bien étrange fait de nombreuses victimes. Les personnes touchées meurent tour à tour sans qu'aucun remède ni aucune explication ne puissent être trouvés. Les symptômes sont pourtant à chaque fois les mêmes : un estomac dur, sec et noir, dû, selon les médecins dépêchés sur place, « à un dérèglement des humeurs de la bile ».

Le célèbre ministre du roi, Colbert,  nomme alors Timoléon Batifort comme enquêteur. Le jeune homme est alors chargé d'élucider cette mystérieuse hécatombe. Au cours de ses investigations, il rencontre Brindille, une charmante marchande de toilette au service du roi et de son entourage. La jeune femme est aussi belle qu'intrigante. Elle le séduit, l'envoûte et l'entraîne dans une histoire d'amour dont il a du mal à se défaire malgré ses obligations professionnelles.

Grâce à , nous découvrons un Paris pittoresque et plein de surprises.  Loin des grandes avenues aérées et des immeubles haussmanniens d'aujourd'hui, le Paris du XVIIe est décrit comme un lieu encombré, où il est impossible de marcher. Les rues y sont aussi étroites que des bouches d'égouts et les bâtiments en construction recèlent des cachettes pour les malfrats, des refuges pour les maçons et des gouffres pour les innocents.

Au sein de ce Paris historique que nous aurions aimé connaître, nous est raconté La poudre d'amour de Louis XIV avec force détails allant de la description des rues, du mobilier, des vêtements et même de la nourriture de la cour du roi. Parmi ces informations intéressantes, quelques-unes valent le détour : saviez-vous que le roi Louis XIV était né alors que sa mère, Anne d'Autriche, souffrait de stérilité depuis 23 ans ? Qu'on lui donna le prénom de Dieudonné parce que sa naissance fut considérée comme un miracle ? Un roman vivant et passionnant.

Chaque année à Noël, Anna et sa famille remontent la montagne enneigée en traineau pour rejoindre leur chalet familial. Les chevaux tirent des luges, cortèges luminescents de lanternes allumées pour l'occasion, ce qui rend magique l'évènement et émerveille les enfants.
À dix ans, Anna est bouleversée par les conséquences du réchauffement climatique : d'abord un premier Noël sans neige ce qui nécessite l'utilisation de tracteurs pour monter jusqu'au chalet, désacralisant l'évènement, puis des animaux morts dans la montagne et d'autres envahissant les villes afin de trouver de quoi survivre…

Six ans plus tard, Anna est devenue une jeune fille engagée pour l'environnement, mais elle ne sait pas encore comment faire pour agir. Son petit ami Jonas, plus âgé, là soutien et l'aide dans sa prise de conscience. De plus, encore choquée de ses expériences passées l'adolescente devient paranoïaque, des rêves étranges d'une vie parallèle dans un futur chaotique la tourmentent : réalité et craintes s'entremêlent jusqu'à la pousser à croire que ses rêves sont une réalité simultanée qui lui permettent de voyager à la fois dans l'espace et le temps…

, est un récit un brin « moralisateur » qui rappelle à ses lecteurs les conséquences de l'Homme sur terre, chaque pensée de l'héroïne et question qu'elle se pose tend à faire réfléchir le lecteur sur sa propre nature humaine et sur sa place au sein d'une planète qu'il contribue à détruire…

Quel héritage nos ancêtres nous ont-ils légués ? Quel héritage lèguerons-nous à nos descendants, et eux aux leurs ? C'est ce que finira par rechercher le personnage principal de cette fable sur le climat et l'environnement à l'issu de laquelle Jostein Gaarder, l'auteur, lèguera au lecteur les clés de lieux et réseaux par lesquels agir. Finalement, cet héritage n'est pas seulement celui d'une génération fictive et romanesque, elle se concrétise et se matérialise grâce au livre auprès des lecteurs.

Au Ve siècle après Jésus-Christ, l'Empire romain est exsangue, il est bien trop étendu pour être administré correctement et est cerné de surcroît par les Vandales. Les croyances anciennes laissent peu à peu place au christianisme. C'est dans cet univers moribond qu'a grandi Thya, une jeune patricienne exilée en Aquitaine, où elle peut dissimuler ses visions et s'épanouir loin de l'influence néfaste de son frère aîné. Mais quand le père de Thya est attaqué par des mercenaires mandatés par son propre fils, la jeune fille est brutalement jetée sur les routes, sur la foi d'une intuition : elle doit à tout prix se rendre à Brog, haut lieu militaire qui a vu le triomphe de son père vingt ans auparavant.

nous plonge aussi bien dans le joyeux chaos des cités gauloises que sur les routes désertes aux pavés descellés de l'Empire : Estelle Faye nous offre une reconstitution historique de qualité, redonnant vie à une période troublée, à une ère de transition qui voit l'avènement d'un catholicisme tout puissant au détriment du panthéon romain et des croyances celtes.

Par petites touches, Estelle Faye nous montre des créatures mythiques désemparées face à la disparition progressive de leur culte et la répression sauvage dont est capable le tout jeune clergé de l'Église catholique. C'est dans ce contexte tendu que Thya s'élance sur les routes : courageuse, mais parfois trop insouciante et bornée pour son propre bien, la jeune fille peut heureusement compter sur deux partenaires de poids, l'ancien militaire Mettius  et le séduisant Enoch, un maquilleur plein de ressources.

Premier tome bien ficelé, mais de facture somme toute classique, La Voix des Oracles – Thya vous plongera dans un monde antique où la magie prend vie pour votre plus grand bonheur. Aventure, Histoire et secret vieux de vingt ans sont au programme de ce roman des plus prometteurs.

Budo, l'un des deux héros de cette histoire, est extraordinaire. Il ne dort jamais, comprend tout à une vitesse folle et peut traverser les portes qui lui sont fermées. S'il est capable de ce genre de choses tout à fait hors du commun, c'est parce que Max l'a créé tel quel. Les gens embarrassés disent que Max est un peu “différent”. Ceux qui ne se voilent pas la face disent qu'il est autiste.

Obligé d'exister dans un univers étrange où tout, ou presque, lui est hostile, coincé entre une mère qui le souhaiterait autre et un père dans le déni, persécuté par Tommy (apprenti tortionnaire émérite) Max a été quasi forcé d'inventer Budo. Pour survivre. Pour avoir au moins une personne qui le comprenne et l'aime comme il est. Alors Budo voit tout, accompagne son créateur où qu'il aille, le conseille, le soutient et l'épaule. Mais le jour où Max est enlevé, son état d'ami imaginaire le limite grandement dans l'aide qu'il peut apporter. Pourtant, lui seul sait où il est...

est sans aucun doute né d'une pure idée de génie. Et ce génie a un nom: . Ce dernier traite avec talent, finesse et humour le délicat sujet de l'autisme, mais pas que ! Car, ne vous y trompez pas, ce livre n'a rien d'un traité misérabiliste sur la maladie mentale. Nous parlons ici surtout d'amitié, de combat intérieur, de difficulté pour chacun à trouver sa place ou se définir. Et ce n'est jamais prévisible, lourdingue ou moraliste. Bien au contraire: voilà une histoire folle, traitée avec ingéniosité, malice et originalité.

C'est déconcertant d'intelligence et de créativité! Attendez-vous, jeunes lecteurs, à être totalement surpris, désarçonnés et embarqués dans une réalité tellement plus attractive que la nôtre... Et si vous n'avez jamais eu d'ami imaginaire, Budo en deviendra très probablement un pour vous. Le meilleur même.

Dans un monde post-apocalyptique, la seule solution pour l'homme est de se réfugier dans l'immense cité de Babel – une monstrueuse ville verticale - pour fuir le Grand Nuage toxique qui a dévasté toute vie sur terre. Mille ans plus tard, l'aventure reprend …

Liram, un jeune Aérien, voit le jour de son anniversaire où tout devait être une fête pour lui, se transformer en véritable cauchemar. Il assiste devant ses yeux à l'assassinat de ses parents et échappe de peu à la mort. Sa seule chance réside dans la fuite, oui, mais vers où ? Un ami de son père va lui confier le chemin, un vieil escalier descendant vers les étages inférieurs, vers les profondeurs inconnues de la monstrueuse cité de Babel et vers un destin dont il ignore encore tout. Dans les étages inférieurs, Maïan, une enfant du monde des chauves découvre ses fascinantes aptitudes, et va bientôt s'apercevoir qu'elle n'est pas la seule à posséder un étrange tatouage …

Proche du roman d'anticipation, Carina Rozenfeld nous entraîne une nouvelle fois par une écriture efficace, vive et sensible dans une aventure dont il est difficile de lâcher prise. Elle réussit le pari de nous faire voyager dans cette étrange mégalopole qu'est devenu Babel, la cité où l'homme s'est réfugié pour survivre à un monde qu'il a empoisonné. Certains habitants conservent également les stigmates de ses erreurs passées, ayant entraînées la disparition de toute vie sur terre. Liram va plonger dans les tréfonds de Babel comme pour effectuer un voyage initiatique vers les abîmes de nos cauchemars les plus extrêmes. Un lieu qui portera peut-être le fruit d'une nouvelle chance, qui sait ?

pourrait se révéler prophétique si nous continuons à nous conduire de la sorte avec cette petite planète bleue qui nous accueille. Une plongée visionnaire dans le monde de Babel !

PrixFrontieres2024 – Dans son deuxième roman, la Vénézuélienne Karina Sainz Borgo confirme son goût pour les atmosphères délétères avec un thriller, un western et une tragédie antique. Le lieu où se situe l'action n'est pas précisé, mais il est proche d'une frontière, peut-être celle entre la Colombie et le Venezuela, un no man's land propice à toutes les violences envers les femmes, les migrants et les pauvres. Deux femmes sont au coeur du livre : Visitación Salazar, la "gardienne" du cimetière illégal, et Angustias, la mère venue enterrer ses jumeaux nouveaux-nés, qui va rester sur place car elle n'a nulle part ailleurs où aller.

Angustias Romero fuit la Sierra orientale avec son mari et ses jumeaux de 7 mois pour échapper à une épidémie. Mais les enfants meurent en chemin et Angustias, épuisée et sans argent, cherche un endroit où les enterrer dignement. Elle entend parler du Tiers Pays, un cimetière illégal fondé et dirigé par Visitación Salazar, une femme déterminée et extravagante qui offre un ultime lieu de repos aux laissés-pour-compte. La frontière entre Sierra orientale et occidentale est un territoire dévasté et dévastateur, où règne une extrême misère et où la seule loi est dictée par des potentats locaux corrompus et des troupes armées violentes.

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Le cimetière est un havre de paix et de compassion au milieu de l'enfer où s'illustrent un cacique sans foi ni loi, un maire corrompu et des troupes soldatesques sanguinaires. Le Tiers Pays est menacé de fermeture et Visitación et Angustias, responsables de mort violente, doivent lutter pour le protéger. Avec des chapitres courts et cinglants, Karina Sainz Borgo ne lâche jamais son lecteur et réussit parfaitement un mélange des genres qui fonctionne à merveille, dans un style visuel qui pourrait donner des idées à des cinéastes latino-américains pour une éventuelle adaptation au cinéma.

Qui n'a jamais rêvé de faire un tour du monde en voilier ? C'est dans cette aventure que se lance la famille Escampette. Les jumeaux s'appellent Athénaïs et Hélios, surnommés Hisse et Ho. Hisse est rêveuse et casse-cou, tandis que Ho est un peu plus froussard. La première escale est l'Île aux fleurs, un vrai petit coin de paradis au large de la Bretagne. À son arrivée, Hisse veut visiter l'île et se rend au phare. Un homme, qui ressemble à un géant, arrive et lui dit de déguerpir. La nuit, alors qu'ils essaient de dormir dans leur cabine, Hisse et Ho voient une lumière étrange diffusée par le phare. Ils vont voir ce qui se trame. Dans le phare, ils rencontrent un garçon, Titouan. Le lendemain, il leur explique à la crêperie qu'il allume le phare chaque nuit pour que son grand frère, Mahé, revienne. Il est parti après la mort de ses parents, deux ans auparavant…

Dès ce premier tome, on débute un fabuleux voyage. L'écriture d'Anne Loyer est vivante et l'on a beaucoup de plaisir à suivre les aventures de cette famille qui a le courage de suivre ses rêves. Ils nous emmènent avec eux pour « larguer les amarres, quitter le ronron du quotidien, faire le tour du monde… ».

Un souffle d'aventure emporte cette série qui débute par une enquête qui sent bon le kouign-amann, les embruns et les crêpes. C'est aussi un texte sur les relations entre frères et sœurs, qui sont parfois empoisonnées par des chamailleries et des jalousies mais qui se révèlent fortes et bienveillantes aux moments opportuns.

Par ailleurs, les belles illustrations fines et légères d'Anne Montel nous permettent un embarquement immédiat à bord de cette histoire.

Vivement la suite et leur prochaine escale au Portugal car comme l'écrit Hisse dans son journal de bord, « cette nouvelle vie va être aussi riche de découvertes, de rencontres que de renoncements. Car à chaque départ, nous allons laisser un peu de nous sur place… ».

Inspiré du célèbre jeu PC, Dofus, par Ankama Games, et de la série télévisuelle Dofus : Aux trésors de Kérubim vous découvrirez (ou retrouverez) dans ce roman les aventures de Kerubim Crépin, un vieil homme-chat (de la race des Ecaflip) propriétaire d'une brocante d'objets magiques qui a adopté un jeune garçon nommé Joris, âgé de 10 ans. L'histoire prend place dans le Monde des Douze, au sein de la majestueuse cité de Bonta. Joris est un naïf au grand cœur dont la meilleure amie Lilotte est une orpheline mi-humaine mi-chienne au caractère bien trempé !

Un jour où Kerubim Crépin s'apprête à amener Joris voir son plus grand héros : l'illustre joueur de Boufbowl Khan Karkass, une terrible nouvelle l'oblige à annuler la sortie. Joris plus que déçu, mais aussi révolté, décide d'aller voir le match seul !

Cette décision changera le cours de sa vie, mais aussi celui du Monde des Douze.

Si vous ne connaissez pas encore l'univers , le roman du film vous plongera dans une histoire à la fois amusante et trépidante dont les héros aussi mystérieux qu'imprévisibles ne vous laisseront pas le temps de vous ennuyer ! Écrit par le brillant Christophe Lambert, auteur de la série romanesque Wakfu, ce roman convertira les plus grands à travers ses néologismes, ses jeux de mots et références subtiles, ainsi que les plus jeunes par son écriture imagée et humoristique qui place les personnages à hauteur d'enfants, leur facilitant une possible identification aux héros.

Petits et grands seront étonnés et charmés par les aventures de ces personnages atypiques dont l'univers riche développe des sujets légers aux thèmes plus difficiles : l'adolescence, l'amitié, la solitude, la mort, le poids des responsabilités, le pardon… tout ce à quoi Joris sera confronté à seulement 10 ans. Et pour ceux déjà fans de l'univers Dofus, les révélations sur les origines de Joris en surprendront plus d'un !

Facile à lire, ce roman aux vingt petits chapitres se dévore comme des Shigekax ! Ces bonbons bien connus du Monde des Douze. On vous le recommande donc vivement pour patienter jusqu'à la sortie du film d'animation qui sortira le 3 février 2016 prochain !

qui a déjà brillé avec son livre Coraline, nous plonge, dans cette nouvelle histoire, au cœur d'un monde onirique étonnant. Tous les repères sont bouleversés. Un cimetière, ça fait peur, les fantômes aussi. Pourtant, au fil des pages, le lieu de mort devient un lieu de vie : les fantômes racontent leurs souvenirs, transmettent leur savoir, deviennent une vraie famille pour cet orphelin. Conte moderne, poétique, magique, irréel, L'étrange vie de Nobody Owens est un livre incontournable, qui nous happe dans son univers à part. Un cimetière nous ouvre ses portes, nous invite à le découvrir, il n'y a pas à hésiter, entrons vite !

« Aujourd'hui je fête mes 12 ans. Et je vais avoir un téléphone. »

Louise vient d'avoir 12 ans et après maintes et maintes négociations avec ses parents, elle réussit enfin à avoir un téléphone. Sous les conseils de sa meilleure amie Romy, elle s'inscrit à un réseau social et tout se passe bien jusqu'au jour où un malentendu - un garçon - vient troubler la relation entre Louise et Romy, et cette dernière s'empresse de raconter la version de son histoire avec le hashtag #EverybodyhatesLouise.

C'est alors que tout se bouscule : les rumeurs ne s'arrêtent pas, les torrents de haine ne semblent pas se calmer et une décision doit être prise. 

Un livre qui parle parfaitement de l'harcèlement et du cyber-harcèlement à l'école et qui met en alerte le lecteur. Comme Louise, les victimes peuvent cacher la souffrance très facilement à cause de la honte qui les submerge - et cette douleur peut passer inaperçue même quand l'enfant vit sous le même toit que ses parents.

L'autrice a pu décrire avec précision et réalisme les conséquences des photos et des commentaires haineux sur la personne visée et ciblée. Les émotions noient à tel point qu'il n'y a que deux échappatoires : arrêter tout de son côté ou chercher de l'aide. Annelise Heurtier nous offre alors les deux versions de l'histoire. Une qui brise la vie de toute une famille, l'autre qui nous montre qu'une simple phrase peut sauver. Un simple "Non, ça ne va pas très bien" fait la différence.

« Je me déteste. Tout est ma faute. Du début à la fin, chaque fois j'ai réagi comme il ne fallait pas. [...] Je me suis crue plus maligne, je suis juste stupide. Tellement stupide. [...] Everybody hates Louise. Ca se comprend. »

OU

« Peut-être que c'est le moment. LA dernière occasion de tout avouer. Peut-être qu'elles auraient la solution, qu'elles pourraient m'aider, faire que tout s'arrête enfin. Me rendre ma vie d'avant. [...] Peut-être que c'est possible ? »

Ce texte fut un grand succès aux États-Unis pour le précieux témoignage qu’il constitue.

Une “fille de samouraï”, née alors que se met en place dans son pays ce virage à 180° de l’ère Meiji. Éduquée dans la rigueur absolue d’une vieille famille feodale, elle s'inscrit dans cet entre-deux : d’un pays fermé au reste du monde à une imitation de l’Occident et son industrialisation.

Avec une langue distanciée, une forme linéaire et simple, et un esprit subtilement spirituelle, elle raconte cette jeunesse d’un autre temps, son adolescence de déclassée, ses parents ayant perdu les avantages du système féodal précédent. Puis son mariage aux Etats-Unis avec un japonais dans l’import-export. Deux filles qui naissent et le décès précoce de son mari l’a pousse à retourner dans son pays natal afin de donner a ses enfants une éducation.

Elle retrouve enfin à nouveau le “Nouveau Monde” et y dévient une professeure de littérature et civilisation japonaise. La conscience, ou la lucidité, naît toujours d’une double appartenance. Impossible de voir son cul quand on est assis dessus. Elle regarde l’Amérique et le Japon. Au pays de l'oncle Sam, l'intégration est réussie :  le respect et le pouvoir d’adaptation légendaire des nippons ne sont pas étrangers a cette réussite. Elle se convertit même au méthodisme. Une synthèse.

Et pointe un moment, au bout de ce raffinement et de cette recherche de l'excellence par un constant et effrayant dépassement de soi, une forme de poésie.

Les récits des entre deux mondes, deux époques, tels Les mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand, portent la vigueur des périodes troublées et galvanisantes.

C’est enfin un portrait de femme de la fin du XIXe-début XXe siècle, qui affirme une certane individualité, malgré une éducation et une époque.

Amélie Nothomb réalise la préface de cette nouvelle édition par les éditions Bartillat : “Etsu Sugimoto raconte son parcours avec tant de fausse candeur que cela devient presque de l’espièglerie. Qui plus est, c’est un texte bouleversant. (...) Elle est irrésistible.”

Janette Jones a quinze ans lorsqu'elle met au monde Aidan et Cass, la jeune maman aux mauvaises fréquentations ne peut assumer cette nouvelle vie et fait appel aux assistants sociaux afin que ceux-ci placent ses enfants dans une famille d'accueil stable.

Cass a quatre ans lorsqu'elle est adoptée par la famille du célèbre politicien Montgomery. La jeune rouquine brille dans ses études, grâce à une famille modèle dont les revenus et la réputation lui assurent un avenir certain. La belle profite de la vie sans une pensée pour son frère.

Mais voilà qu'un jour, alors que la lycéenne jette un œil à son compte Facebook, un lointain souvenir du passé refait surface : une demande d'ajout à ses contacts d'un certain Aidan.

Ce frère, quant à lui, n'a pas cessé de rechercher sa sœur. D'ailleurs, tout le monde n'a pas eu la chance de vivre dans l'amour, le privilège, les cadeaux et les vacances… L'arrivée de ce frère sorti de l'ombre va bouleverser le quotidien de Cass, sans compter les mensonges des uns et des autres qui viennent compliquer la vie de l'adolescente.

Petit bijoux de la littérature anglaise contemporaine, écrit par Keren David, nous immisce dans l'intimité londonienne des familles aisées jusque dans celles des bas-fonds de la ville. Ce récit nous rappelle que l'on ne choisit pas sa famille, mais que nos actes influent sur notre avenir pour le meilleur comme pour le pire. Qui est ce frère inconnu qui souhaite reprendre contact avec la jeune et célèbre Cass Montgomery ? S'il faut se méfier de ceux dont on ne connait rien, il ne faut pas pour autant oublier que ceux que l'on croit connaitre sont ceux qui nous cachent le plus de choses.

Et c'est là toute la beauté de ce texte, un récit à deux voix qui permet d'unir plusieurs chemins de vie en une seule et même histoire ; chaque personnage apporte son lot de malheurs et d'espoir, au même titre que la vie. Loin des bestsellers habituels, ce roman brosse les portraits authentiques et attachants de ses personnages. Une écriture habile qui amène les lecteurs à prendre de la distance avec leur propre vie et leurs problèmes, une histoire qui propose d'aborder la vie avec optimisme, aussi tragique que celle-ci puisse être…

Dans une banlieue « proprette » de Londres, Galdwyn et Blithe ont installé un petit coin que cette dernière essaye de rendre le plus doux possible pour son mari et leur fils, Tom.

Un choix à regret pour Galdwyn qui aurait bien préféré s’installer à la campagne comme sa mère, veuve, qui habite le cottage que son mari avait acheté dans les Downs.

Galdwyn va, de temps en temps, rendre visite à sa mère, la plupart du temps seul, et c’est à l’occasion d’un de ces brefs voyages qu’il fait la connaissance de Lara. Cette dernière ayant fait une chute à vélo sur la petite route peu circulée de son trajet de retour vers Londres, il l’a accompagnée à l’hôpital puis chez elle après qu’elle eût été soignée.

A son retour chez lui, Galdwyn ment à Blithe pour lui expliquer son retard après avoir menti par omission à Lara à qui il n’a pas dit qu’il était marié.

Et c’est parti !

Bon, alors si vous avez un autre bouquin sur le feu, ce n’est pas la peine de le laisser tomber pour vous arrêter sur ce nouveau roman d’. Autant j’avais été séduit par Quand rentrent les marins, autant cette dernière production m’a profondément ennuyé.

L’histoire manque diablement de crédibilité et la double vie entamée dès le début du livre  par le personnage principal repose sur une cécité absolue de son épouse qu’une vie précédemment rangée aurait pu interpeller face à la multiplication des absences.

Les occasions ne manquent pas que la félonie n’éclate au grand jour tant pour l’une que pour l’autre des deux femmes qui s’accommodent pourtant avec une facilité déconcertante des absences de leur mari/amant. Et les ficelles qui permettent à l’évidence de ne pas leur apparaître frisent l’invraisemblance qui n’aurait pas leurré une seconde Miss Marple (qui n’habitait pas si loin) dont l’acuité d’observation manque diablement à ces deux femmes.

La chute est à pleurer tant elle sent la guimauve, les bonnes intentions et la sauce à émouvoir la ménagère de moins de cinquante ans qui, à mon sens, ne peut pas, plus que moi, apporter quelque crédit que ce soit à ce récit.

Bref, circulez, il n’y a rien à voir.

«Je ne suis pas l'auteur du . J'en ai découvert le manuscrit, soigneusement dissimulé au creux dune jambe de bois. Ce récit extraordinaire y dormait depuis plus d'un siècle, attendant de révéler tous ses mystères.»

C'est par ces mots que nous accueille F.E. Higgins, l'auteur du Livre Noir des Secrets

Dans l'Angleterre victorienne, Ludlow Finch est un jeune pickpocket de la City, quartier mal famé de Londres. Il échappe de peu à un destin funeste le jour où ses parents décident de lui arracher et de vendre ses dents. Le garçon réussit à s'enfuir, à l'arrière d'une calèche. Celle-ci le mène à un petit village, Pagus Parvus. Perché au sommet d'une colline, il y fait toujours froid et les nuages ne se déchirent jamais.
Transi de faim et de froid, il rencontre alors un homme étrange au regard pénétrant. Joe Zabbidou le fait entrer chez lui et le nourrit. Il semble à Ludlow que l'homme le perce à jour et devine qu'il est quelque peu malhonnête.
« Je suis Zoe Zabbidou, prêteur sur gage et gardien du Livre des Secrets, veux-tu travailler pour moi ? » C'est le début d'une nouvelle vie pour Ludlow. Un toit et de la nourriture tous les jours, plus obligé de voler pour survivre.
M. Zabbidou est un préteur sur gage différent de ceux que Luldow connaissait. Il accepte tout objet et paye toujours un prix supérieur aux villageois. Car les pagus-parvusiens mènent une vie bien difficile. Ils sont tous victime d'un seul et même homme : Jérémiah Ratchett. L'homme, un riche bourgeois, possède presque tout le village et exige un loyer démesuré pour tenir sous sa coupe les habitants.
Mais le principal travail de Joe Zabbidou a lieu la nuit. Plus que des objets, c'est leurs secrets qu'il achète aux villageois. Ludlow voit défiler presque tout le village, qui confie ses secrets à l'homme étrange.
Le travail du garçon est d'écrire ces secrets dans un livre noir, le Livre noir des secrets...

Des personnages attachants, à mi-chemin entre Dickens et Tim Burton, une histoire de confessions, et un méchant à bouter hors du livre, que demander de mieux ? Passionnant et très bien écrit, Le Livre noir des Secrets est à lire absolument !