Jean-Louis Serre

Comme prévu, ce 14 juin, les ouvrages numériques de Georges Simenon sont disponibles directement depuis le site de l'éditeur Omnibus. C'est en passant par l'outil de vente en ligne Interforum que l'on retrouvera les 41 ouvrages du romancier. Les mises à jour ne sont pas encore toutes effectuées sur les différents sites de ecommerce, probablement plus tard dans la journée.

Information ActuaLitté :ENFIN, hurlera un proche de la rédaction (mais si, tu es proche…), en découvrant que l'éditeur Omnibus vient de proposer une offre numérique pour l'oeuvre de Georges Simenon. Le papa de Maigret, homme à pipe et à chapeau peut être retrouvé à travers 41 titres.

Ce sont les romans de Maigret - 21 titres, proposés pour 7,99 € pièce - ainsi que les romans durs - 20, par soustraction logique, également à 7,99 € pièce - que l'on pourra découvrir directement depuis le site Simenon numérique. Le curieux pourra également se plonger dans une série d'archives, vidéo ou photographiques, mais également retrouver des entretiens et différents témoignages sur l'homme : Marcel Aymé, Ernest Hemingway ou encore Jean d'Ormesson et d'autres, tous ont leur petite citation sur les romans, la modernité ou leur relation à cette oeuvre.

Citons d'ailleurs la plus poignante, de Luis Sepulveda : « Rien ne vaut l'hiver en compagnie d'un tonnelet de cognac et des œuvres complètes de Simenon. »

En outre, le site ne recense pas simplement les oeuvres disponibles chez l'éditeur, mais toutes celles parues, au fil des années, chez d'autres. 

Le commissaire Maigret, un personnage entré dans la mythologie du roman policier, et devenu mondialement connu et reconnu. En onze romans, voici les lieux et les milieux que le héros de Simenon aura parcourus en 40 ans d'enquêtes...

Pour l'occasion de cette sortie, une offre découverte est proposée, avec trois romans en version ebooks pour le prix de deux - une offre valable jusqu'au 31 décembre uniquement. 

Du reste, l'éditeur a également lancé un site Tout Simenon, récapitulant toute l'oeuvre de l'homme, que ce soit au travers des livres, ou des adaptations. Et un jeu-concours accompagne également le lancement, avec un iPad 3, un Kobo by Fnac ou un Kindle à gagner, tous chargés avec des oeuvres du romancier. 

Le site regroupe également une multitude de liens en relation avec Simenon : associations, centre d'étude, ou festival et bibliographie complète de l'auteur, rien, ou si peu, ne semble oublié. 

On n'achètera pas directement sur le site les livres numériques, pour le moment, et les titres ne sortiront qu'à partir du 14 juin ; on peut en trouver la confirmation sur les différents ebookstores. 

Évidemment, en regardant le prix des versions poche des ouvrages, on pourra se poser quelques questions... 

ACTA EST FABULA... Le rideau tombe sur la série De Cape et de Crocs (Delcourt) d'Alain Ayroles et Jean-Luc Masbou. Une publication commencée en 1995 et prévue au départ en trois volumes... et voilà le dixième ! AURI SACRA FAMES ? Un délayage honteux motivé par l'argent ? Que nenni, que nenni !!! 

Si l'on doit choisir un mot pour caractériser De cape et de crocs, c'est : fantaisie ! Fantaisie des auteurs élaborant cette histoire dans l'esprit de l'improvisation théâtrale, selon l'humeur ou l'inspiration du moment. Fantaisie des personnages venant pour déclamer une seule tirade et en vrais cabotins, finissant par s'accaparer une scène entière.

Fantaisie d'un univers faisant se télescoper la folie visuelle d'un Tex Avery et l'invention verbale de la commedia dell'arte. Et bonheur de conclure par une belle fin qui nous laisse nostalgiques... mais sans regret : ITE MISSA EST !!! Souvenons-nous : au départ, Don Lope de Villalobos y Sangrin, loup espagnol, et Armand Raynal de Maupertuis, renard gascon, se lancent dans une course au trésor dans l'Europe du dix-septième siècle.

De Cape et De Crocs

Alain Ayrole et Jean-Luc Masbou

sur BDfugue.com

De rebondissements en péripéties, ils vont jusqu'au bout du monde et même au-delà. Ils se lient d'amitié avec le lapin Eusèbe, rencontré sur un banc de galère : un peu gaffeur, mais plein de bonne volonté, il les tire plus d'une fois d'un traquenard. Ils croisent le Raïs Kader, corsaire Ottoman, qui leur prête main forte d'abord par intérêt puis par amitié, et le savant fou - mais génial - Bombastus.

Ils trouvent l'amour sous les traits respectifs d'Hermine, ardente gitane, et de la diaphane Séléné. Ils combattent le pirate Boney Boone - et ses hommes, au moins aussi bêtes que méchants - ainsi que le Capitan Mendoza, génie du mal. Ils explorent la lune et son royaume fantastique... Ouf !

Ce qui rend De Cape et de Crocs irrésistible jusqu'à cet ultime épisode, c'est la joyeuse érudition d'Ayroles et Masbou, qui leur permet de multiplier les allusions, parodies et pastiches, tant au niveau du dessin que du texte, et sans que cela devienne pédant ou assommant. 

Les noms des deux principaux personnages sont une révérence au Roman de Renart mais leurs aventures évoquent plutôt Alexandre Dumas et ses mousquetaires, ou Robert-Louis Stevenson et ses pirates. L'évocation du royaume lunaire ?

Cyrano de Bergerac, bien sûr (le vrai, pas celui d'Edmond Rostand) ou les voyages fantastiques de Jonathan Swift ! De Cape et de Crocs est aussi un hommage aux fabulistes Ésope ou la Fontaine : loup, renard, lapin, cigogne (pas de raton-laveur) doués de parole présentent des caractères typés jusqu'à l'exagération, pour fustiger les travers humains.

Mais de plus, ils évoluent au milieu d'animaux et d'humains "normaux" créant ainsi une réjouissante absurdité et installant un climat burlesque. Ajouté au foisonnement du dessin, tout cela confine au "nonsense" !!! Et fort logiquement, cette bande dessinée qui est une véritable déclaration d'amour au théâtre classique est incarnée au fil des ans sur les planches - en bois, celles-là - par plusieurs troupes adaptant l'univers d'Ayroles et Masbou ou jouant Le Médecin Imaginaire, Impromptu en un acte et en vers écrit par Alain Ayroles. De Cape et de Crocs ?

Moi en mieux, de 

Kyung-Eun Park, Antoine Ozanam

sur BDfugue.com

Une série à lire et relire, pour le plaisir et pour découvrir les détails qui vous échappent au premier abord ! Il y en a forcément... DOCTUS CUM LIBRO !!!

Mais jetez un coup d'œil à celui-ci...

Dans Moi en Mieux (Casterman) d'Antoine Ozaram et Kyung Eun Park, Valentin Choupeau, excellent pâtissier, mais piètre homme d'affaires trouve l'idée du siècle pour pallier la défection de son associé Maxime parti faire du business aux États-Unis : fabriquer un Golem qui bossera à sa place et lui permettra de passer plus de temps avec sa femme et ses enfants.

Bingo !

Sauf que le Golem est à ce point réussi qu'il lui pique sa place et le chasse littéralement de sa propre vie... Un thème classique du romantisme allemand et du fantastique d'Europe centrale délocalisé dans la province française et le commerce de détail !!!

C'est plutôt rigolo, absurde et le dessin a du caractère. A découvrir !

Grâce à mon frère aîné, j'ai lu très tôt de nombreux romans d'épouvante édités par Marabout, des livres de poche qui ne payaient pas de mine, mais constituaient pourtant une remarquable bibliothèque de l'horreur ! J'adorais les textes de Jean Ray, et je découvrais aussi des textes mythiques comme  de Matthew Gregory Lewis, ou de Bram Stoker : le plus beau roman jamais écrit, selon Oscar Wilde !!!

Avec BDfugue

Conjointement aux adaptations cinématographiques de Terence Fisher pour la fameuse maison de production britannique Hammer Films, ma vision des vampires s'en trouva fixée dans une esthétique bien précise, que je retrouve aujourd'hui avec D d'Alain Ayroles et Bruno Maiorana (Delcourt)

De Ayroles scénariste, j'ai adoré De cape et de crocs (Delcourt) d'une finesse d'écriture renversante, et Garulfo (Delcourt), hilarante parodie des contes de fée avec déjà Maiorana au dessin. Longtemps attendu, le deuxième volume de D vient de paraître et maintient l'intérêt au plus haut niveau : dans les pas de Richard Drake, nous continuons d'arpenter les ruelles ténébreuses et les salons luxueux de cette fascinante époque victorienne qui n'a pas fini d'exciter les imaginations...

Mister Drake est un explorateur de haut vol qui fréquente les réceptions organisées par la bonne société de Londres : on est entre personnes comme il faut, nobles ou gens d'esprit, le dandysme y est exacerbé et les bons mots fusent ! Drake peut y sembler comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, mais il lui faut bien récolter des fonds pour financer ses voyages...

Beau mâle viril, il attire les regards féminins et justement, la belle Catherine Lacombe est à son goût ! Mais elle semble obnubilée par le ténébreux Lord Faureston : un rival, donc ? Oui, mais bien particulier selon mister Jones, sage employé de banque le jour et chasseur de vampires la nuit... car selon lui, les vampires existent et Lord Faureston en est un !!! Richard Drake d'abord sceptique finit par être convaincu et commence alors un combat sans merci, porté par la finesse du dessin, la subtilité des couleurs et le charme de l'écriture.

L'impeccable hommage aux classiques histoires de vampires se complexifie astucieusement dans ce deuxième volume quand Betty, cousine de Catherine découvre dans les livres de Drake que celui-ci a partagé la coutume de certains indigènes consistant à boire du sang frais ! Quand Jones fait la lecture du Journal d'un mort-vivant du comte Drakul, membre de l'ordre du dragon… Drakul... Dragon... Drake... Coïncidence ? Ultime rebondissement, la mystérieuse Lady D'Angerès apparaît à la fin de l'album, mais semble tirer toutes les ficelles depuis le début : vite, la suite !

Ce que j'apprécie dans la série D, c'est cette impression de retour aux sources du mythe et de ses premières adaptations littéraires, et on peut en dire autant, dans la veine des récits de piraterie, de Long John Silver de Xavier Dorison et Mathieu Lauffray (Dargaud) qui ne se veut pas une suite proprement dite à L'île au trésor de Robert-Louis Stevenson mais plutôt un hommage amoureux !

Lord Hastings découvrant après des années de recherches la cité de Guyanacapac et - peut-être - son fabuleux trésor fait savoir à sa femme restée en Angleterre qu'elle doit se retirer dans un couvent !!! Celle-ci ne l'entend pas de cette oreille et décide de rejoindre son mari pour toucher sa part du gâteau : il lui faut un homme d'action pour l'accompagner dans ce périlleux voyage, et ce sera Long John Silver, le fameux personnage du roman de Stevenson...

Habile scénario d'aventure qui se teinte peu à peu d'une inquiétante noirceur et d'un dessin plus qu'impressionnant, qui me fait penser irrésistiblement au film de Victor Fleming où tous les protagonistes semblent sortir des gravures de William Hogarth : yo oh oh et une bouteille de rhum !

Le jury du Prix du Livre Environnement vient de dévoiler la liste des 23 ouvrages retenus pour l’édition 2011 soit 17 ouvrages pour le « Prix du Livre » et 6 autres livres pour la « Mention jeunesse » (8?14 ans).

Créé en 2006 par la Fondation d’entreprise Veolia Environnement, il soutient chaque année des écrivains et des maisons d’édition qui ont en commun de sensibiliser le grand public aux enjeux environnementaux de la planète.

Autour d’un nouveau Président, Denis Tillinac, le jury du Prix du Livre Environnement rassemble des écrivains, des spécialistes de l'environnement et des personnalités engagées dans les actions en faveur du développement durable. Pour cette édition 2011, il accueille 3 nouveaux membres : Françoise Gaill, Directrice de l’Institut Ecologie et Environnement (INEE) du CNRS, Marie?Odile Monchicourt, Journaliste scientifique à Radio France et Elisabeth Roman, Rédactrice en chef de Science et Vie Découvertes.

En attendant la cérémonie de remise du Prix du Livre Environnement et de la Mention jeunesse, le 9 juin 2011, ce jury a retenu les ouvrages suivants :

- Le tour de France du développement durable de Bertrand GUILLIER, Hélène ROY et Gilles VANDERPOOTEN ? Editions ALTERNATIVES
- L’effet papillon – Petits gestes, grands effts pour une croissance durable de Xavier de BAYSER ? Editions de L’ARCHIPEL
- Des abeilles et des hommes ? Passerelles pour un monde libre et durable de Thanh NGHIEM ? Editions BAYARD
- Biodiversités ? Nouveaux regards sur le vivant sous la direction d’Anne?Caroline PREVOT?JULLIARD, Virginie MARIS et Karine ALAIN Editions LE CHERCHE?MIDI
- Ce à quoi nous tenons d’Emilie HACHE ? Editions de LA DECOUVERTE
- L'entreprise légère de Julia HAAKE et Basile GUEORGUIEVSKY Editions DELACHAUX & NIESTLE
- Biogée de Michel SERRES ? Editions DIALOGUES.FR
- La planète bazar ? Comment la surconsommation détruit la planète et ce qu'il faut faire pour s'en sortir d’Annie LEONARD ? Editions DUNOD
- Aux origines de l'environnement de Pierre?Henri GOUYON et Hélène LERICHE ? Editions FAYARD
- Social?Ecologie d’Eloi LAURENT ? Editions FLAMMARION
- Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête de Sylvie BRUNEL et Jean?Robert PITTE ? Editions JEAN?CLAUDE LATTES
- Leçons de choses d’Emile DEYROLLE et Louis?Albert de BROGLIE Editions MICHEL LAFON
- La Forêt des 29 d’Irène FRAIN ? Editions MICHEL LAFON
- Madagascar de Lucile ALLORGE et photographies de Régine ROSENTHAL Editions PRIVAT
- L'Economie verte de Manuel FLAM ? Editions PUF
- La vie, quelle entreprise ! de Robert BARBAULT et Jacques WEBER Editions LE SEUIL
- Une histoire de la forêt de Martine CHALVET ? Editions LE SEUIL

MENTION JEUNESSE :

- Petites et grandes histoires des animaux disparus de Damien LAVERDUNT ? Illustrations d'Hélène RAJCAK Editions ACTES SUD JUNIOR
- Thomas Drimm (Tome 2) ? La Guerre des arbres commence le 13
- de Didier VAN CAUWELAERT ? Editions ALBIN MICHEL
- Ils changent le monde ! de Marie?Hélène de CHERISEY Editions FLEURUS
- Panthère de Carl HIAASEN ? Editions GALLIMARD JEUNESSE
- La biodiversité, c’est la vie de Denis CHEISSOUX et Frédéric DEHNEZ Editions HOËBEKE
- Le gorille et l’orchidée de Laurana SERRES?GIARDI et Alain SERRES Editions RUE DU MONDE

Privés que vous fûtes des extraits de ce grand ouvrage à paraître en septembre, nous voici tout penauds, à vous demander pardon en en rajoutant une grosse couche, avec triple quantité de célébrité dans cette version .

Et n'allez pas croire que le dictionnaire d'injures littéraires sont uniquement un ensemble de tout ce qui peut se faire de méchant. Non, c'est bien plus amusant que cela.

Et les trois victimes de la journée sont Camus, Céline (le petit Louis Ferdinand et Chaplin. Ça se déguste sans fin...

(1913-1960)
écrivain français
Il y a chez Camus comme une rage d’être honnête : cette frénésie se traduit bien dans Le Renégat, où il jouit de prendre sur lui tous les péchés du monde.
Un bon bain d’abjection pour se retrouver ensuite le plus propre et le plus pur des hommes…

CÉLINE (Louis Destouches, dit Louis-Ferdinand)
(1894-1961)
écrivain français
Comme tout paranoïaque, il reste très imprécis dans ses récits et donne l’impression qu’autour de lui grouille dangereusement une vie abjecte.Elias Canetti
Le Territoire de l’Homme
M. Céline fait beaucoup penser à une dame qui aurait des difficultés périodiques ; ça lui fait mal au ventre, alors elle crie et elle accuse son mari. La force de ses hurlements et la verdeur de son langage amusent la première fois ; la deuxième fois, on bâille un peu ; les fois suivantes, on fiche le camp et on la laisse crier toute seule.

CHAPLIN (Charles Spencer dit, Charlie)
(1889-1977)
comédien, metteur en scène et musicien britannique
Cinéaste sous-Mack Sennett, acteur sous-Max Linder, Stavisky des larmes des filles-mères abandonnées et des petits orphelins d’Auteuil, vous êtes Chaplin, l’escroc aux sentiments, le maître-chanteur de la souffrance.
Il fallait au Cinématographe ses Delly. Vous lui avez donné vos oeuvres et vos bonnes oeuvres.
Parce que vous disiez être le faible et l’opprimé, s’attaquer à vous c’était attaquer le faible et l’opprimé, mais derrière votre baguette de jonc, certains sentaient déjà la matraque du flic.
Vous êtes « celui-qui-tend-l’autre-joue-et-l’autre-fesse » mais nous qui sommes jeunes et beaux, répondons Révolution lorsqu’on nous dit souffrance.
Max du Veuzit aux pieds plats, nous ne croyons pas aux « persécutions absurdes » dont vous seriez victime. En français Service d’Immigration se dit Agence de Publicité. Une conférence de Presse comme celle que vous avez tenue à Cherbourg pourrait lancer n’importe quel navet. Ne craignez donc rien pour le succès de Limelight.
Allez vous coucher, fasciste larvé, gagnez beaucoup d’argent, soyez mondain (très réussi votre plat-ventre devant la petite Elisabeth), mourrez vite, nous vous ferons des obsèques de première classe.
Go home Mister Chaplin.