La Mort à Venise et Tristan comptent parmi les meilleurs récits de Thomas Mann. Malgré leur brièveté, ces deux chefs-d'œuvre d'inspiration très romantique contiennent de la pensée du grand écrivain allemand. On y retrouve le pessimisme foncier hérité de Schopenhauer, la clairvoyance, la perspicacité et l'extraordinaire raffinement psychologique que Thomas Mann admirait chez Nietzsche, ainsi que les quatre notions fondamentales qui, à travers la littérature, ont pendant des siècles défini l'âme allemande : culture, musique, protestantisme et sens du devoir.
La fascination mortelle que peut exercer la beauté physique, tel est le sujet à ces brusques déraillements qui conduisent à la mort.
Univers glacé de la montagne, gaieté factice du sanatorium, Tristan est en quelque sorte un prélude à la Montagne magique. Dans ce monde qui déjà échappe aux vivants s'affrontent l'artiste, voué aux rêves morbides et à la métaphysique, et le bourgeois, l'homme d'action à la santé et aux affaires florissantes.
Nouvelle brève, infiniment poignante, le Chemin du cimetière clôt sur un point d'orgue la réédition de ces deux joyaux de la littérature allemande.
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