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Vélimir Khlebnikov

Extraits

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Littérature étrangère

Oeuvres 1919-1922

La révolution a eu lieu. Elle a entamé radicalement le siècle. En mai 1919, Khlebnikov quitte Moscou, une petite valise à la main : "Je vais dans le Midi, c'est le printemps." Il part vers l'un des points les plus brûlants de la guerre civile, l'Ukraine. L'errance va durer plus de trois ans et le mènera autour de la Caspienne, en Azerbaïdjan, au Daghestan, en Perse, puis de nouveau en Russie. Il sera emporté par la misère et la gangrène à Santalovo, un village du Nord, près de Novgorod. La valise a fait place à une légendaire taie d'oreiller dans laquelle il entasse ses manuscrits, poèmes, proses, lettres, feuilles parfois volées ou envolées, qui accueille aussi son sommeil. Il écrit dans l'urgence, dans l'obscurité, dans la maison des fous, au profond de la faim, des abris de fortune, devant des feux de camp où s'échangent pain et poème, pain et immortalité.

09/2017

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Poésie

Zanguézi. Edition bilingue français-russe

Velimir Khlebnikov (1885-1922), poète hors norme, écrit Zanguezi, poème-pièce, "surnarration" , à la fin de sa vie. Zanguezi est le nom du héros, prophète, alter ego de son créateur. Contemporain de la révolution russe, révolution non seulement politique mais aussi artistique, Velimir Khlebnikov est, parmi les novateurs, celui qui, sans doute, dynamite le plus le langage pour créer un monde nouveau. Mathématiques, astronomie, philosophie, ornithologie, tout sert à celui qui se veut "président du globe terrestre" pour façonner sa "langue des oiseaux, poésie stellaire" , dans laquelle il n'est pas de mots, mais des mouvements, pas de chapitres, mais des surfaces. En 2020, on célébrait le 135e anniversaire de la naissance de Velimir Khlebnikov. A cette occasion, l'atelier de Boris Trofimov, à Moscou, réalisait une édition de Zanguezi, en russe et en anglais, visant à reproduire graphiquement le rythme du poème. Nous reprenons cette composition graphique en russe et en français.

11/2021

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Poésie

Khlebnikov pleure. Edition bilingue français-allemand

Ce premier livre d'Anne Seidel se déploie comme un regard à la fois scintillant et rétrospectif, fait de très lents déplacements qui soulèvent délicatement paysages, histoire obscurcie et souvenirs. Regard transsibérien, glissement en errance à travers la nuit, à la fragile vibration d'une bougie, mais "regard qui ne sait rien de lui-même" . Poésie d'éclats, de reflets électriques sur la neige, livre miroir où figures du passé et du présent se superposent à travers la brume. La main d'Anne Seidel efface la buée et fait surgir des panoramas entre absence et visage, oubli et blancheur plane. Connaissance, surgissement, reconnaissance : tout se passe "de l'intérieur de l'oeil" . Khlebnikov pleure est un jardin d'hiver où les échos des hommes et des territoires, aussi bien sensoriels que réels, imaginés ou traversés, se réverbèrent tout au long du poème et viennent se déposer sur la rétine, dans la mémoire, puis fondre à peine le sol touché, ou déposer au contraire une empreinte délicate, dans de nouveaux scintillements. C'est le livre des lumières perdues, muettes, en forme de "souvenir de neige" , sous lequel doucement s'efface l'Europe de l'est, loin d'ici, s'efface dans les regards oubliés qui glissent sur la Neva. On ne sait pas trop ce qu'on regarde au loin, ce qu'on retient et ce qui parvient jusqu'à nous ; si des hommes souffrent encore, s'il pleut ou pas. Difficile de percevoir l'écho clair des larmes, des voix perdues, presque éteintes, chuchotées. Dans les reflets - plats reflets de lacs gelés, de maigres reliefs, un chien, une usine, un poème - joue, fragile, en apparitions-disparitions, l'attente et peut-être un peu de peur, choses tirées, enfouies, très lointaines : noires. Noires de silences, traces tranchantes de rails luisants dans la nuit. Dans le coeur de pays où affleurent encore de manière sourde les signes de l'exil et de la déportation. Cet "espace de neige" , espace vu, tu, reste "impensé" , sa continuité nous échappe, fragmentée, ressassée. Nous sommes nous-même enfouis entre présent et histoire, qui essayons de remonter nos traces sous la clarté paradoxale de la neige. Nos empreintes, entre les arbres, à travers les rêves, sont diffuses. Un passage à peine assez grand pour nous laisser passer. Des tas de ruines de "temps dérobé" . La douleur en héritage d'une idée russe abandonnée au fond de la mémoire, et de générations enfermées dans leur propre terre. Ici, au milieu de la clarté plane de la lumière d'hiver, nous sommes incertains d'être au bon endroit, ni de comprendre le poids du silence dans chaque mot. Nous qui cherchions à combler quelque chose, nous qui "nous sentions abandonnés" dans cette blancheur qui tombe.

09/2020

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Critique littéraire

La Langue et ses monstres. Edition revue et corrigée

Gertrude Stein, Vladimir Maïakovski, Vélimir Khlebnikov, William Burroughs, Edward Estlin Cummings, Pierre Jean Jouve, Antonin Artaud, Francis Ponge, Pier Paolo Pasolini, Jude Stefan, Bernard Noël, Jean-Pierre Verheggen, Hubert Lucot, Valère Novarina, Christophe Tarkos (etc.) : de quoi parlent ces auteurs qui nous mènent, comme disait Georges Bataille, "au bord des limites où toute compréhension se décompose" ? Quel "réel" représentent leurs langues monstrueuses ? De quelle nature est la jouissance sidérée qu'elles provoquent en nous ? De quels outils disposons-nous, et quels autres devons-nous forger, pour en déchiffrer les intentions ? En quoi ce déchiffrement peut-il nous aider à mieux évaluer ce dont on parle quand on parle de littérature (la plus ancienne comme la très contemporaine) ?

11/2014

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Critique Poésie

Surgi de la salvation, andrea zanzotto

Fidèle à toutes les inscriptions de la poésie de son siècle, non seulement d'Italie mais d'Europe occidentale jusqu'à l'Inde, l'art poétique d'Andrea Zanzotto (largement traduit en français par Philippe Di Meo) ne se réduit pas à un échantillonnage, à une combinaison de genres et de styles antagonistes mais compose et joue le va-tout de la poésie par rapport à ses périodes fastes et même décadentes. Zanzotto a l'oreille musicienne initiant les formes nouvelles du poème, ouïe qui prend langue avec l'oeil et la parole mobile des vivants rapportant les mémoires des morts, portant leurs langues, leurs mots et leurs paroles vives au coeur du présent. René Noël (né en 1959 à Givet dans les Ardennes), poète et critique vivant à Strasbourg, est l'auteur de deux recueils de poèmes : Bancs de Rayons (Toulon, La Termitière, 2010) ; D'étoiles (Toulon, La Nerthe, 2023) et d'un essai consacré à Vélimir Khlebnikov : Créations critiques (des mimésis). Khlebnikov (Toulon, La Nerthe, 2020). Ses poèmes et études critiques sur Alejandra Pizarnik, Paul Celan, Gerard Manley Hopkins et d'autres poètes contemporains sont publiés notamment dans les revues La Polygraphe, L'Etrangère, Cahier critique de poésie et sur le site Sitaudis. fr.

01/2024

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Poésie anthologies

Nikolaï Goumilev & autres poètes russes de l'âge d'Argent. Poésie acméiste ou la quête de l'hyperborée

"Dans le tourbillon bruyant de la jeunesse épanouie/Je brûlais ma vie avec folie,/Jour après jour, en courant vite aussi,/Sans me reposer, sans me réveiller." 2021 est l'année de Nikolaï Goumilev, ou le centième anniversaire de sa mort. Le 26 août 1921, le poète russe Nikolaï Goumilev est assassiné dans des circonstances terribles. Au-delà de sa destinée tragique, ce poète universel est sans doute le plus grand poète de "l'Age d'argent" de la poésie russe, cent ans après Alexandre Pouchkine et les grands classiques de "l'Age d'or". A travers cet ouvrage, l'auteur traduit non seulement cent-cinquante poèmes de Nikolaï Goumilev, mais aussi vingt poèmes inédits appartenant à d'autres poètes acméistes, tels que Sergueï Gorodetski, Anna Akhmatova, et Irina Odoevtseva, des poètes symbolistes tels que Valéri Brioussov et Innokenti Annenski, un poète imaginiste tel que Sergueï Essénine, et enfin un poète futuriste tel que Velimir Khlebnikov. Ils ont tous connu Nikolaï Goumilev et permettent, ainsi, de mieux sonder l'essence de son âme.

10/2021

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