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Polyte

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Littérature française

Polyte

« Étant enfant, Polyte une fois s’était cassé un piquant d’oursin dans le doigt ; ni les cataplasmes de gingembre, ni les emplâtres de vers de terre pilés, rien n’avait pu faire sortir la fine pointe barbelée… Et pendant bien des mois, il avait connu cette sensation cuisante d’un élancement subit qui vous larde la chair, sans avertissement, sans raison… Il semble à Polyte qu’il a maintenant un piquant d’oursin dans le cœur. » Hippolyte Lavictoire dit Polyte a navigué sur toutes les mers du monde : il a connu les péniches, les chasse-marées, les goélettes, les longs courriers. Mais après trente-six ans d’aventures et de tempêtes, il ne peut résister à l’appel de la terre, sa terre : deux arpents de glèbe pierreuse, un chétif domaine, que son père et ses pères avant lui lui ont transmis et qu’il ne peut se résoudre à abandonner. Alors ce cœur farouche, asséché par la dureté d’une vie en mer, s’ancre pour la première fois : il trouve une jeune épouse, Rebecca Sansdésir, des occupations quotidiennes, et surtout il guette l’arrivée de l’enfant, l’héritier qui sauvera son maigre bien et transmettra sa mémoire. Mais l’enfant ne vient pas et l’attente de Polyte devient tourment, doute, colère. Et quand six ans plus tard survient enfin l’heureux événement, il est trop tard. La suspicion, la jalousie et le désir de vengeance se sont emparés du cœur farouche de Polyte. Il est devenu ce monstre implacable, qui broie lentement les siens et s’enferme dans le cachot de la haine qu’il crée lui-même de toutes pièces. Polyte est bien le héros de cette tragédie superbe, un héros terrible mais qui nous fascine aussi par ses chimères vaines et fragiles comme l’écume, par sa verve fine jusqu’à la rouerie, qui touche à la poésie, à la magie.

02/2011

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Critique littéraire

Histoire

Qui est Polybe ? Il est, après Hérodote et Thucydide, le troisième des grands historiens grecs. Le premier avait présenté les guerres médiques ayant opposé les Grecs et les Barbares ; le second avait choisi de raconter la guerre entre les Péloponnésiens et les Athéniens ; au troisième s'impose le récit de la conquête romaine : non pas une grande guerre unique, mais toute une série de conflits livrés sur de multiples théâtres d'opérations. "Comment et grâce à quel gouvernement l'Etat romain a pu, chose sans précédent, étendre sa domination à presque toute la terre habitée et cela en moins de cinquante-trois ans ?" : telle est la question à laquelle Polybe se propose de répondre. La défaite de Pydna, en 168 avant notre ère, qui marque la victoire de Rome et la fin de la monarchie macédonienne, bouleverse sa vie. Envoyé à Rome, comme otage, il y reste dix-sept ans et devient un familier de la grande famille des Scipions. Passé de l'action à la réflexion, c'est là qu'il devient historien, pour expliquer aux Grecs d'abord, mais aussi aux Romains ce qui s'est passé. Cette Histoire d'un vaincu est aussi, c'est là son intérêt majeur, la première histoire universelle.

11/2003

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Histoire ancienne

Histoire. Tome 1, Livres I et II

Nous prendrons pour point de départ, comme date, la CXLe olympiade, et comme faits, en Grèce, la guerre sociale que dirigeait, avec les Achéens, contre les Étoliens, Philippe, fils de Démétrios, père de Persée ; en Asie, la guerre de Célésvrie entre Antiochos et Ptolémée Philopator ; en Italie et en Afrique, cette terrible lutte qu'on appelle la guerre d'Hannibal. Avant cette époque, la vie des peuples est comme isolée, les faits qui se passent chez chacun ont une origine, une issue, un théâtre qui leur est propre ; mais ensuite, l'histoire ne forme plus, pour ainsi dire, qu'un seul corps : un lien commun rapproche et unit entre elles l'Italie, l'Afrique, la Sicile et la Grèce ; tout converge vers une même fin.

10/2012

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Sciences politiques

Et si Polybe avait raison, vers la fin de la democratie ?

Au coeur de l'hiver 2018, il y eut des soirs où l'on a senti la République vaciller, des heures où tout aurait pu basculer, où la démocratie n'a plus tenu qu'à la loyauté des forces de l'ordre. C'est peu de dire que, depuis des années, les fondements de notre système démocratique : la liberté, l'égalité et la souveraineté populaire, subissent de nombreux assauts. Certains visibles, d'autres plus insidieux. C'est également peu de dire que, désormais, majorité et minorité semblent comme à fronts renversés. Alors, faut-il admettre avec Polybe, observateur des chutes et renaissances des régimes romains, que les régimes politiques aussi naissent, vivent et meurent ? Que notre démocratie, finalement très jeune encore, pourrait se trouver au bord de l'abîme ? Voici quelques-unes des questions auxquelles je tente de répondre dans ce livre, pour observer la vie politique française depuis près de trente ans. Et comme Polybe, je vois et observe les failles d'un système qui fait désormais figure de poudrière. Comme lui, je vois la foule tentée de se prendre pour le peuple et d'en revendiquer la légitimité. Je vois la démocratie française s'enfoncer dans la fragilité, faire le lit de toutes les violences et ouvrir grandes les portes du régime aux populismes de droite et de gauche. Mais, fort heureusement, je vois aussi des solutions qui restent à notre portée pour en sortir, pour permettre au peuple français de reprendre et sa place et ses droits. Ce livre est donc un voyage dans la France d'aujourd'hui. Un voyage sans concessions mais pas sans espoir. Alors se pourrait-il que Polybe ait eu raison ?

11/2021

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Critique littéraire

Le latin de polybe. Les implications historiques d'un cas de bilinguisme

Le plus grand des historiens de Rome est un Grec. Il y vcut longtemps et subit l'influence de la culture et de la mentalit romaines. Son jugement sur la conqute, qu'il considre comme l'un des phnomnes majeurs de l'histoire universelle, s'en trouve affect, mais dans quelle mesure ? Question proccupante pour les historiens modernes, qui attachent un grand prix aux informations de leur plus consciencieux prdcesseur. La diversit des approches comme l'incohrence apparente de la pense polybienne ds qu'il s'agit de Rome ne permettent pas des conclusions unanimes : Polybe est-il un observateur grec impartial, un Grec romanis ou un collaborateur cynique ? Il faut, en fait, commencer par poser la question du latin de Polybe et de son bilinguisme. L'usage d'une langue trangre entrane pour le locuteur nombre de consquences linguistiques (contamination de la langue maternelle) et psychologiques (modification de la vision du Monde). Michel Dubuisson, en tudiant en dtail le premier de ces aspects ce qui a permis de rassembler des donnes nouvelles sur la langue de l'historien, sur son utilisation des documents et sur sa vision des ralits romaines dgage des perspectives concernant le second : les interfrences de mentalit , points de vue romains inconsciemment adopts par Polybe. Ne sont-elles pas comparables aux interfrences linguistiques par leur origine et leur nature ? L'histoire, affirmait le mdiviste belge Godefroid Kurth, est insparable de la philologie. L'histoire ancienne n'a pas fini d'exploiter les rsultats que lui apporte une rigoureuse tude philologique des textes.

04/1985

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Edition

Une occasion manquée. La réédition de l'histoire de Polybe commentée par Folard

En 1753 parut une nouvelle édition de l'Histoire de Polybe, commentée par le chevalier de Folard, étonnamment sans mise à jour. Or, le défunt avait préparé des corrections, mais celles-ci furent dissimulées au public. Pour quelle raison ? Quel rôle joua le maréchal de Belle-Isle dans cette censure éditoriale ?

07/2023

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