Les primaires

La LSF, ou langue des signes française, trouvera une place dans le taux horaire hebdomadaire des élèves de primaire dès la rentrée vient d'indiquer le gouvernement. Se référant à un arrêté du ministère de l'Éducation nationale paru aujourd'hui dans le JO.

Tous les établissements ne sont pas concernés et seules 30 à 100 écoles, selon les besoins, suivront un enseignement adapté. Ce dernier « sera dispensé aux élèves concernés dans le cadre horaire de l'enseignement du français ». Cette mesure s'inscrit bien sûr « dans la politique globale » que la France a lancée pour venir en aide aux handicapés.

En juin dernier, le ministre évoquait également la possibilité que la LSF soit également enseignée en écoles maternelles. Cette initiative avait couronné la grande première qui voyait cette année l'inscription de la LSF au baccalauréat, à Arcueil, dans le Val de Marne.

À la base de ce programme, Pierre Encrevé, linguiste et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (E.H.E.S.S.). Les cours seront dispensés aux élèves sourds ou malentendants, dont les parents auront opté pour une double formation, français standard et LSF.

En France, on compte 10.700 enfants scolarisés atteints de troubles de l'audition. À terme, le ministre avait également projeté un Capes de langue des signes.

La réforme prévue par Xavier Darcos fait parler d'elle. Et depuis sa présentation hier, il semble qu'il fasse toujours peu bon d'être ministre de l'Éducation nationale.

Voir le site du ministère (PDF) pour le texte intégral.

Des retombées quasi radioactives

Sauf que l'intention du ministre de « diviser par trois, en cinq ans, le nombre d'élèves qui sortent de l'école primaire avec de graves difficultés, et par deux le nombre d'élèves ayant pris une année de retard dans leur scolarité », quoique noble, ne fait pas l'unanimité.

Si dans l'ensemble, constate un réel retour aux fondamentaux, qui mettent en avant les deux orientations de langue et de maths, l'introduction de domaines plus culturels (comme l'histoire de l'art, amorcé depuis un bail)se fera tout de même dans un cadre horaire plus resserré. « Donc plus rapidement expédié, nous explique Marie, une jeune professeure des écoles. C'est Enseigner en moins de temps pour en faire rentrer plus, ça. » Et avec quelques innovations. C'est également ce que remarque le SNUIpp, syndicat majoritaire. Pour Gilles Moindrot, secrétaire général : « On a paradoxalement des programmes qui sont plus lourds alors qu'on va avoir à la rentrée moins d'heures par semaine. »

Confiance, sérénnité et calme

Mais en dépit des critiques, le ministre ne se démonte pas, voyant là «une nouvelle école qui se dessine, une école qui a la même ambition pour tous ses élèves, mais respecte leur rythme d'apprentissage, sait reconnaître leurs difficultés et trouve le temps de les résoudre ». De fait, les programmes sont, selon lui « plus courts, plus lisibles, refusant l'idéologie, l'emphase et l'abstraction ». Mm. Lang et Ferry n'avaient pourtant pas caché leur hostilité à ce tissu d'incohérences, voire de passéisme.

Ces nouveaux programmes remaniés depuis les avertissements syndicaux tiendraient compte de la volonté des parents, qui pour 81 % s'estiment favorables à un retour aux fondamentaux, justement. « De la démagogie, poursuit Marie. On emploie les mots d'un sondage pour montrer qu'on est à l'écoute des parents, mais enfin, si les parents faisaient cours, ils se rendraient compte de l'aberration. » Car sur la globalité, on n'y voit qu'un remaniement cosmétique, qui a déçu les syndicats.

« Le projet que vous nous présentez est marqué par un alourdissement des contenus, par une conception mécaniste des apprentissages et un affaiblissement de leur dimension culturelle. » Voilà comment dix-neuf associations se sont adressées au ministre, M. Darcos, aujourd'hui. On se souviendra entre autres que l'enseignement des arts et de leur histoire était envisagé.

Ces dernières demandent clairement au ministre de « revoir profondément » la réforme de l'école primaire, en prenant le temps de s'enquérir de l'opinion de « l'ensemble des partenaires ».

Critique essentielle ? Il ne réalisera pas les objectifs qu'il se fixe : « Il est loin de pouvoir contribuer à la réussite de tous les élèves. » On se demandera par ailleurs comment le Président avait pu envisager de concrétiser son projet de commémoration de la shoah.

Bien au contraire, « il pénalisera ceux qui ont le plus besoin d'école. De plus, le contenu de ce projet ne s'inscrit pas dans l'ensemble commun des connaissances et des compétences que l'école s'engage à faire acquérir à tous les élèves ».

Veuillez prendre acte...

Enfin, les associations rappellent qu'en maternelle, « les programmes ne peuvent occulter l'accueil, la maturation psychologique et affective et ne donner comme finalités que la préparation à l’école élémentaire ». Et de fait, elles considèrent que cette réforme « tourne le dos à l'ambition des programmes de 2002 qui était de doter tous les élèves des outils nécessaires pour réussir au collège ».

Une « consultation approfondie » serait de bon ton, avant de commettre un impair.

La liste des 19 signataires comptent les associations suivantes :

À partir de la rentrée, les élèves de primaire pourront s’initier au langage informatique. Si les cours en question restent facultatifs, Benoît Hamon, ministre de l’Éducation, estime toutefois que « l’école ne peut ignorer l’importance du numérique qui intervient aujourd'hui dans toutes les disciplines. »

Le ministre a fait cette annonce dans le Journal du Dimanche du 13 juillet. Cette mesure attendue, qui va s’accompagner d’un financement à hauteur de 700 millions d’euros, s’inscrit dans un plan plus large destiné à développer le numérique dans les écoles françaises. 

Parmi les autres mesures annoncées, celle de relier 9000 écoles au haut débit hertzien dès septembre. 

Pas question pour autant d’abandonner les enseignements traditionnels. « Si maîtriser le français est indispensable pour penser, formuler un jugement, s’exprimer et communiquer, les mathématiques comme l’informatique sont d’autres formes de langage, qui apprennent la logique, facilitent la manipulation de concepts », précise Benoît Hamon, toujours dans le Journal du Dimanche. 

Du reste, les cours seront dispensés sur le temps périscolaire, au titre des activités proposées aux enfants dans le cadre de la fameuse réforme des rythmes scolaires. Et le financement des cours de code sera à la charge des communes, ce qui ne plaira pas à tout le monde. Enfin, le ministre a expliqué qu’il avait « lancé un appel aux associations pour structurer une offre nationale. »

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CC BY 2.0

Michael Himbeault

Cela vient de tomber comme une bombe ou la dernière lubie présidentielle, les commentateurs hésitent. L'esclavage et avec lui, la traite des noirs pratiquée en Occident seront enseignés aux classes d'école primaire. Une manière de commémorer le 160e anniversaire de son abolition en 1848.

Nicolas Sarkozy l'a ainsi annoncé : ces thèmes toujours délicats et douloureux seront au programme des primaires, dès la rentrée 2008. Un élément clairement nouveau et inattendu qui ne figurait pas dans les nouveaux programmes de primaire dévoilés dernièrement par Xavier Darcos.

« Cette histoire doit être inscrite dans les manuels scolaires afin que nos enfants puissent comprendre ce qu'a été l'esclavage, puissent mesurer les souffrances que l'esclavage a engendrées, les blessures qu'il a laissées dans l'âme, déclare le président. La traite des noirs ainsi que l'abolition seront donc introduites dans les nouveaux programmes de l'école primaire dès la rentrée prochaine. »

Dans les Jardins du Luxembourg, Nicolas Sarkozy a également fait référence au poète Aimé Césaire.

On passe du 10 mai au 23 mai, pour l'outre-mer

Par ailleurs, la journée du 10 mai, instaurée comme journée de la commémoration par M. Chirac sera désormais décalée au 23 mai pour les Français d'outre-mer. Une décision qui fait suite au boycottage de nombreuses associations et qui correspondra mieux « pour les associations qui regroupent les Français d'outre-mer de l'hexagone et qui souhaitent célébrer le passé douloureux de leurs aïeux ».

Le 23 mai 1998 correspond surtout à une marche de 40.000 personnes organisée pour protester contre la date fixée par M. Chirac.

À ce titre, nous vous proposons également de retrouver deux extraits de célèbres textes sur le sujet : Le nègre de Surinam, de Voltaire, extrait de Candide ainsi que celui de Montesquieu L'esclavage, tiré de l'esprit des lois.

Il faut sans doute s’attendre à voir de nombreuses écoles fermées le jeudi 15 mai. En effet, les trois principaux syndicats de professeurs des écoles, le SNUipp-FSU, le SE-Unsa et le Sgen-CFDT, ont appelé hier mercredi à une grève unitaire dans les écoles primaires pour dénoncer la politique budgétaire et éducative du gouvernement.

Les syndicats estiment que « le budget 2008 qui sera appliqué à la prochaine rentrée dans les écoles ne permettra pas de faire face à la hausse démographique dans le premier degré ». Ils expliquent redouter des « effectifs de classes plus chargés » et « des dispositifs innovants difficiles à mettre en œuvre ».

Les enseignants du secondaire, les parents d'élèves et les lycéens appellent également à la grève ce même jour, pour protester contre les 8.830 suppressions de postes attendues à la rentrée. L'objectif des syndicats : faire de cette journée un rassemblement national sur le thème de l'éducation.

« L'école a besoin d'un budget ambitieux et d'une toute autre politique éducative qui mette la réussite des élèves au centre de ses préoccupations », déclarent les trois syndicats, qui représentent près de 80% de la profession.