Camille a été adoptée ! Voici qui est nouveau pour Charlotte qui, du haut de ses sept ans, parmi son fidèle clan d'amitié, Philomène « Fifi », Nina et Justine n'avait pas encore rencontré cette figure familiale d'un enfant « rapporté ». Elle le dit avec empressement à sa maman. Charlotte est intriguée.
Vivant depuis deux ans à Singapour et entrant en classe de CE1 dans un Lycée français, la petite fille se lie facilement avec la nouvelle élève et tente de percevoir la marque d'une différence. Camille, d'origine chinoise, pourrait aisément passer pour une petite singapourienne, c'en est étrange et étonnant pour Charlotte. Camille semble dire que sa maman l'a choisie et donc aimée pour cela.
« Et moi ? », se demande Charlotte.
Prenant le sujet par l'autre bout de la lorgnette, si nous pouvions dire, aborde avec beaucoup de tendresse et de tact l'adoption avec les lecteurs qui savent juste lire, en prenant la petite Charlotte comme le personnage central de l'histoire et Camille comme le point de départ de son questionnement. L'auteure marque la différence de façon originale, puisque la petite Camille ne semble pas être « l'étrangère » à Singapour.
Devant l'exemple d'une Camille « choisie », Charlotte se questionne quant à la valeur de l'amour que ses parents lui portent avec ce lien naturel, sur son intensité, mettant à égalité par ailleurs tous ces amours portés. L'auteure note que la différence n'a justement donc que peu d'importance, ne mettant pas pour autant de côté les origines puisque la petite Camille revient sur le lieu qui l'a vu naître à la fin de l'histoire, accompagnée de ses parents de cœur. La rencontre des deux mamans est touchante. Camille est adoptée est abordé avec des mots simples.