Le « plan de réorganisation » que décrit la direction s'apparente plutôt à un « plan social », estiment les employés de La Martinière et pour cause, cela ressemble fort aux méthodes pratiquées par les éditeurs d'outre-Atlantique.
Alors qu'officiellement, le groupe annonce « un plan de réorganisation qui entrera en application par étapes d’ici le 30 juin et concerne l’ensemble des marques et pôles d’activités en France comme à l’international », on voit débarquer les départs volontaires, un gel de la hausse pour certains postes et en parallèle, une réduction des coûts pour faire front...
Les 6 et 7 janvier derniers, trois orientations majeures, que personne n'a daigné illustrer avec des chiffres, ont été décrétées lors de la réunion d'un comité de direction. D'abord, dépenser moins et produire moins, un plan qui s'étalera sur trois ans, avec une baisse « de tous les coûts, production comme exploitation », rapporte Livres Hebdo.
Concernant le gel pour les salaires, seuls ceux inférieurs à 43.000 € annuels y échapperont, et encore, la société l'annonce comme « provisoire ». Le dernier point, et le plus intriguant reste le « guichet départ », qui débutera mi-février et mis en place « pour les personnels souhaitant quitter le groupe ». Selon la direction, « l’évolution du marché du livre, influencée notamment par de nouvelles exigences du lecteur, l’émergence du numérique et l’instabilité du pouvoir d’achat » motive cette décision.
Dès aujourd'hui, des discussions seront entamées, et les syndicats ont déjà manifesté leur mécontentement ; en effet, ils « s’étonnent que la direction ait adressé à la presse un communiqué évoquant un “plan de réorganisation” alors que cette réorganisation a été présentée à l’ensemble du personnel comme un plan social ». Surtout que selon l'intersyndicale CGT-FO-CFDT, « le calendrier communiqué à la presse est prématuré, dans la mesure où la direction n’a pas, à ce jour, mis en place la procédure légale d’information-consultation des différents CE. »