Le gouvernement s’est rapidement félicité de la mise en place du service minimum dans le primaire lors de la dernière grève du 7 octobre 2008. Pourtant, sur le terrain, il était évident de remarquer des disparités d’application criantes.
La mesure est loin de faire l’unanimité politiquement. C’est pourquoi, ce sont en premier lieu les mairies de gauche qui ont freiné la bonne mise en place d’un service d’accueil. Certaines ont même été attaquées en référé par les préfets. Mais ces recours n’ont pas eu de suite, les juges ayant estimé que le temps d’organisation imparti était trop juste.
Le cas inverse s’est également présenté. A la mairie de Paris, on a voulu bien faire. En tenant compte du nombre de grévistes déclarés (48 heures à l’avance, comme le prévoit la loi), les services municipaux avaient fait appel à de nombreux animateurs.
Mais de beaucoup de grévistes ont tout de même assuré la classe, ce qui a conduit à faire venir des gens en plus…pour rien. La mairie s’est empressée de transmettre la facture à l’Etat…
Un droit d’accueil difficile à mettre en place :
Selon le texte de la loi, à partir de 25 % d’enseignants grévistes, un droit d’accueil existe pour les enfants scolarisés au primaire. Les mairies ont donc 48 heures pour s’organiser et trouver des animateurs pour assurer la garde des enfants. Ce délai, très court, pose des problèmes dans l’application de la loi sur le terrain et beaucoup de mairies n’ont pu assurer le service faute de candidats.
L’Association nationale des directeurs des villes de France (Andev) a communiqué les résultats de son enquête menée auprès de 150 villes : 20% ont exprimé une opposition de principe, 46,5% ont annoncé mettre en place l'accueil, 29% ont répondu « oui dans la mesure du possible », le reste ne se prononçant pas.
Un nouveau mouvement de grève était annoncé pour aujourd’hui en région parisienne pour le primaire. La mairie a répondu présente et les animateurs nécessaires ont été recrutés. Reste à voir quels seront les besoins réels sur le terrain.