Depuis qu'elle a cessé de croire en Dieu, ce fut le jour du 11 septembre, l'auteure Ayaan Hirsi Ali s'est condamnée en s'opposant aux fondamentalistes, et vit sous protection très rapprochée, chaque jour. En 2004, le 2 novembre, l'assassinat du cinéaste Theo Van Gogh, qui avait signé avec elle le livre Soumission, précipita la situation.
Sa lutte contre le radicalisme de l'islam l'a alors contrainte à vivre en permanent exil. Une situation toujours très difficile à vivre au quotidien, mais les menaces de mort émises par des musulmans offensés par son travail ne lui laissent guère d'autre choix. Et très comparable à celle que vit Taslima Nasreen, également menacée de mort.
Pourtant, la jeune femme d'origine somalienne a fait une apparition remarquée lors de la cérémonie de l'Anisfield-Wolf Book Awards, et a accepté de recevoir sa récompense, jeudi, pour le livre Ma vie rebelle, paru en 2006 chez Nil Éditions, traduction de Infidel: My Life. Dans ce livre, elle évoque les mutilations pratiquées sur les jeunes filles de Somalie, l'excision, ou encore le mariage forcé.
Solitude des solitudes...
« Oui, mes journées sont solitaires, a-t-elle reconnu dans un entretien. Mais on la surmonte. En arrivant sur un plateau où l'on n'a plus à chercher à survivre et que l'on peut recommencer à vivre de nouveau - rencontrer des gens, échanger des histoires - on se déleste d'une part de cette solitude. Et on apprécie la vie plus encore. » Dernièrement elle avait sorti un livre pour expliquer la religion islamique aux enfants.
Sa présence, sue de Ronn Richard seulement, le directeur de la Cleveland Foundation, qui organisait la soirée, a été gardée secrète jusqu'au bout, pour protéger l'auteure, mais également le public. Une garde rapprochée et une sécurité renforcée furent mises en place. Une salve d'applaudissements l'a accueillie.
« Le problème, c'est le Prophète et le Coran », expliquait-elle dans une interview réalisée en 2005 par l'Express.