Lunes Birmanes n'évoque pas les drames de la Birmanie, mais des Birmans. La nuance est de taille. Sophie Ansel, journaliste, et Sam Garcia, dessinateur, donnent à voir l'enfer de la survie qui dure bien après la fuite hors du pays. Dans ce roman graphique, la liberté ne réside pas au-delà des frontières. L'enfer y est plus avilissant encore en Thaïlande où « les poissons destinés au marché européen ont plus de valeur que [la] vie » de ceux que les passeurs ont vendus comme esclaves. Pour celui qui fuit, il y a encore le risque des geôles de Malaisie. Et la reconduite à la frontière quand les trafiquants n'exécutent pas ceux que l'on ne peut pas rançonner auprès des familles.