La mission d'audit des manuels et programmes de sciences économiques et sociales du lycée présidée par Roger Guesnerie a présenté son rapport au ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos. Les conclusions sont plutôt accablantes pour l’enseignement des sciences économiques au lycée.
Professeur au Collège de France, Roger Guesnerie, épaulé par Michel Pébereau, président de BNP Paribas, et Sylvain David, président de l'Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses), entre autres, dresse un bilan de la filière ES. Un premier point fait apparaitre la progression des effectifs dans cette filière. Les bacheliers ES sont même majoritairement en phase avec les filières qu’ils choisissent après le bac.
Des critiques...
Toutefois, le tableau ne reste pas rose longtemps. Le rapport met en avant notamment la lourdeur des enseignements de SES au lycée. Les programmes sont d’une ambition démesurée. Et les manuels sont particulièrement décriés par le rapport. Trop souvent, ce ne sont que des recueils de documents qui mettent uniquement en avant les problèmes de société. L’emploi est traité sous l’angle du chômage et la mondialisation sous l’aspect des délocalisations…
... et des propositions :
Face à cette situation, la mission suggère d’en passer davantage par l’acquisition de connaissances et de compétences précises. Il faut restreindre les ambitions du programme tout en proposant un enseignement plus précis, plus efficace. Il faut passer de l’abstrait au concret. Il serait même souhaitable d’étendre les SES à tous les élèves de seconde. Bien avant ce rapport, il était même question que cet enseignement fasse son apparition au collège…
L’Association des professeurs de SES (Apses) s’en est pris tout de même à certains éléments du rapport. Selon elle, « l'enseignement des SES ne saurait se limiter à l'acquisition de connaissances et compétences » non problématisées. » Les professeurs se prononcent aussi contre « une vision réductrice des apports de la sociologie », qui y est qualifiée de « trop abstraite, trop déterministe, et trop compassionnelle ».
Néanmoins, l’Apses n’est pas totalement en opposition avec les conclusions du rapport. Les programmes apparaissent bien comme trop chargés. Reste maintenant à savoir ce que sera l’avenir de ce rapport. Le ministre de l’Education nationale pourrait ainsi s’en inspirer pour faire évoluer la filière ES dans le cadre de la réforme à venir du lycée. Vous pourrez retrouver l'intégralité du rapport transmis au ministre au format PDF sous le lien suivant.