L'éducation au Canada est une délicate affaire actuellement, et tout particulièrement l'apparition d'une école afro-américaine à Toronto.
Centrant son enseignement sur la culture afro-américaine, elle vise en effet à empêcher les jeunes noirs qui sont échec scolaire (40 % d'entre eux) de se désolidariser totalement du système scolaire.
Denis Jeffrey, directeur du Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage de l’Université Laval a donné son avis sur ce projet. « L’orientation des cours dans certains domaines spécifiques comme la musique, les sports ou l’apprentissage des langues donne des résultats positifs, alors pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas dans le cas de l’afro-centrisme ? »
Stay in the ghetto
Mais le risque que soulignent certains de ses confrères est bel et bien la ghettoïsation et ce système risque de « créer des classes sur demande, pour les Blancs, les Noirs, les homosexuels, les hétérosexuels, etc. », explique Jean Plante, du Département des fondements et pratiques en éducation.
Pour lui, « la dévalorisation des Noirs est marquante » dans leur Belle Province. De fait, on a recours à la discrimination positive dans des secteurs comme la télévision bien que Laval, l'université, « emploie peu de professeurs noirs ». « J’ai peur à cause de la ségrégation raciale », confie-t-il.
Alors que Denis Jeffrey estime que la ségrégation est déjà présente dans le système scolaire canadien, à travers le public et le privé, l'encourager serait une chose risquée. Rappelons que l'école sera créée en 2009. Beaucoup avancent l'exemple des écoles hassidiques, vues comme hermétiques, et loin de permettre l'ouverture sociale.
Plus on y pense, plus on se ressemble, avec nos cousins...