Paul Pope, 100 %
Paul Pope l'a dit lui-même : il est à la croisée d'influences comme Bradbury et Edgar Burroughs (chose amusante, c'est à peu près ce que nous a dit William Gibson... et chose plus étonnante, c'est aussi ce que dit de lui le magazine Booklist). Et après son travail chez Kodansha, maison de manga, il a lancé son propre style. Rapide. Vif. Fulgurant. Mais aussi sombre. Mélancolique. Très sombre.
Dont 100 % est une parfaite illustration. Un dessin noir et blanc pour masquer les couleurs de vie qui cherchent encore leur lumière. Des corps légèrement déformés, qui expriment si facilement les destins qui marchent sur le fil du rasoir, entre perdition et rédemption. Tout converge à accentuer le mal-être, et le rendre palpable.
Trois destins, qui vont se croiser, dans ce New York de 2038, pas franchement si différent ce qu'il peut être aujourd'hui. Entre boîte de nuit et ring de boxe, mais peut-on simplement qualifier cela de boxe ? Trois destins découpés en six personnages, tous guettant la lueur d'espoir, l'avenir ou simplement le monde de leurs humbles rêves.
Inhumanité, ou trop-plein d'humain, le scénario ne permet pas de décrocher, tant il faut encaisser le choc, mais les images soutiennent un rythme de folie. Dargaud a mis le doigt sur un OVNI, qui suit de peu Heavy Liquid, et qui ne manquera pas de conquérir les romantiques post-modernes et autres écorchés un peu vifs. Une séduction qui ne vous coûtera pas plus de 17 €. C'est plutôt honnête.
22/03/2008 - 09:00