Guillaume Rey, Christophe Palette

Ce texte est une fiction. La distanciation existant entre l’auteur et les propos comme les actions de son personnage interdit en conséquence, on l’aura compris, toute assimilation à des personnes réelles comme toute intention dolosive de la part de l’écrivain.

     Lorsqu’un homme solitaire arrive au milieu d’une foule avec une intention délibérée, un projet précis, il se crée autour de lui une sorte de lien magnétique qui, au lieu d’attirer les gens, les écarte mystérieusement sur son passage. Une lutte silencieuse semble s’opérer contre cet individu. Par sa détermination, il paraît soudain plus grand que cette foule.
   Il ne le fait pas exprès.
   C’est ainsi.
    Dans cette fête paysanne où cet homme attend quelque chose, la main crispée à l’intérieur de sa poche droite, les bêtes se détournent aussi en sa présence.
   Elles ne connaissent ni la théorie des foules ni les joutes oculaires, mais elles comprennent une chose : quelle que soit la raison de sa présence en ces lieux, quel que soit son plan à court terme, cet homme ira jusqu’au bout.
   Pour l’instant, son billet en poche, il se dirige à l’aveugle dans la plus grande ferme du pays.
   Les gens se croisent, se bousculent.

     Dans les grands halls résonnent meuglements, bêlements et grognements divers attestant d’un surcroît d’activité animalière. Il parcourt du regard les panneaux « Destination mouton » et « Le village du cochon » alors que deux hommes s’exaltent devant une génisse blonde.
   Plus loin, une vieille femme dit à une autre :
   – Un mouton comme celui-ci ! Je vous dirais bien que ça me fait toute l’année, mais je vous mentirais ! Mais bon, dix mois, c’est sûr.
   L’homme passe devant deux génisses qui le saluent d’un tintement de cloches.
   Il avance nonchalamment, en roulant des épaules. Le bout de ses chaussures frotte légèrement sur le revêtement. Il porte des baskets éculées, une veste de treillis étriquée et un pantalon ample multipoches.
   Un habillement standard, passe-partout.
    Un peu plus loin, un agneau n’hésite pas à grimper sur le dos de sa mère pour venir lui lécher la main.
    Un contact doux, rassurant.

     Cinq minutes plus tard, il arrive à la tétée de porcelets noirs. Ces animaux sont des rescapés. Sauvés d’une extinction probable il y a quelques années, ils ont retrouvé leur joie de survivre. Ils n’hésitent pas à se marcher les uns sur les autres pour accéder aux tétines de leur mère. L’homme observe la scène avec un émerveillement admiratif. La force chaleureuse, la tendresse du tableau soulignent presque la petitesse de l’arrière-plan.
    Il regarde autour de lui, enregistre toute la scène, établit des repérages précis. Il possède un oeil ultrasensible, doté des focales les plus invraisemblables.
   L’homme est depuis toujours un observateur obsessionnel qui remarque le moindre déplacement.
   Il scrute le hall numéro 1, distinguant des formes en mouvement sous les lumières colorées, des existences qu’il peut situer en quelques secondes, des agriculteurs en goguette, des étudiants en agronomie, des serveuses qui apportent des consommations à des hommes déjà imbibés, des conférenciers, des éleveurs, des costumés de différentes régions, des badauds ennuyés.
   Il est 15 heures.
   Il a une heure devant lui.
   Un compte à rebours silencieux commence.

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Ce texte est une fiction. La distanciation existant entre l’auteur et les propos comme les actions de son personnage interdit en conséquence, on l’aura compris, toute assimilation à des personnes réelles comme toute intention dolosive de la part de l’écrivain.

Retrouvez le chapitre 3

    À la vérité, cet homme au milieu du monde est un anonyme.
   Comme vous, comme moi.
   Une nature ordinaire.
   Comme l’anarchiste Caserio surgissant d’un défi lé à Lyon en 1894 pour donner un coup de poignard mortel à Sadi Carnot, comme Ali Agça en 1981 lorsqu’il tire sur le pape, comme John
   Hinckley Jr. qui décharge son revolver sur Ronald Reagan la même année, il appartient à la cohorte des meurtriers spectacles, de ceux qui surgissent de la foule dont ils sont les enfants écartés.
   On tuait autrefois pour obtenir le pouvoir. Aujourd’hui, le seul pouvoir dont cet homme pourrait s’emparer, c’est celui attribué par l’attention médiatique.
   Ironie du sort, il s’élèverait un instant à la hauteur de celui dont le règne vient d’abaisser la valeur politique pour la laisser surclasser par les médias. La boucle serait bouclée. Car quel autre moyen, sinon le coup de pistolet qui marque les esprits, terrorise le pouvoir, pourrait faire sortir les masses de leur léthargie ?

    Bien plus tard, comme pour Kennedy, on parlerait de complot, d’implication de plusieurs personnes. Même s’il a une famille, des enfants, peut-être des amis, cet homme ne dépend que de lui-même. Seul un acte d’une portée immense pourrait le relier encore aux autres. Les mêmes hommes qui attendent que quelqu’un le fasse, qu’un autre qu’eux-mêmes accepte cette tâche comme une épreuve personnelle, un défi à l’ordre des choses.
   Cet homme n’est finalement pas si seul.

Ce texte est une fiction. La distanciation existant entre l’auteur et les propos comme les actions de son personnage interdit en conséquence, on l’aura compris, toute assimilation à des personnes réelles comme toute intention dolosive de la part de l’écrivain.

Retrouver le chapitre 1

    Ce matin, lorsqu’il a ouvert les yeux dans la grande chambre, le monde avait changé. Sa femme était en déplacement.
  Sa fille était en pension et ne rentrerait pas avant la fi n de la semaine.
  Il était seul.
   Il avait eu l’impression que les murs étaient beaucoup plus hauts que d’habitude.
  Il était sorti du lit et s’était approché de la fenêtre. Des gens sautaient dans leur voiture pour se rendre à leur travail, une grande queue s’était formée à l’arrêt de bus. Tout un monde en mouvement d’où il se sentait absent.
  Il avait pris une douche, s’était rasé de près. Puis il avait saisi le téléphone pour dire à l’usine qu’il ne viendrait pas aujourd’hui. Il se sentait barbouillé, avait-il dit à la secrétaire. Une intoxication alimentaire ; quelque chose ne passait pas. En prononçant ce demimensonge, il s’était massé l’estomac.
  La douleur était bien là, présente.
  Il aurait pu lui dire que l’arrivée de Mark, propulsé à la direction par les actionnaires, ne passait vraiment pas.

    Depuis le début de la crise, il avait entendu parler de « moralisation du capitalisme », de « régulation des marchés », mais les entreprises privées étaient de plus en plus soumises aux attaques de ces squales appelés hedge funders, les nouveaux saigneurs de la finance. Et le groupe n’avait pas résisté aux premiers coups de dents. Les Bourses de Londres et de New York avaient dû sentir le sang. Il n’y a pas de période plus excitante que les krachs pour les spéculateurs.
   Personne à l’usine n’avait compris lorsque des rumeurs de restructuration avaient commencé à circuler.
  Les performances fi nancières du groupe étaient excellentes, l’ambiance sociale était au beau fi xe. C’était sans compter les actionnaires qui voulaient plus. Après une réunion houleuse, l’ancien PDG avait été débarqué et remplacé par Mark qui avait mis en place la semaine suivante ce que d’invisibles prédateurs attendaient de lui : dégager du profit. Cessation d’activités sur certains postes (celui de l’homme était sérieusement menacé), délocalisation partielle, licenciements (les premières lettres étaient arrivées il y a un mois), restructuration d’un groupe plutôt sain.
  Décidément, il y avait beaucoup de choses qui ne passaient pas.

    Après avoir raccroché, il avait enfilé une chemise blanche et un pantalon en velours beige, choisi une cravate sobre, passe-partout, et un pull Jacquard à col montant ; il avait prévu de se changer plus tard. Un sac traînait dans l’entrée avec des vêtements de rechange.
  Puis il s’était tenu de nouveau à la fenêtre pieds nus. Les banlieusards, avait-il pensé. Le téléphone avait sonné.
  Il était resté immobile.
   Sa femme, sans doute.
   Au bout d’un moment, il avait mis ses chaussettes, des mocassins neufs, et enfilé une veste de tweed marron. Il s’était regardé dans le miroir en pied de la chambre.
   Ensuite, il s’était assis dans le fauteuil crapaud dans l’angle à droite du lit. Il avait croisé lentement ses jambes, posé ses doigts en pagode à hauteur de la bouche.
  Il était maintenant un homme en route pour l’Histoire.

Pour en savoir plus...

Parmi les sagas littéraires les plus connues, aujourd'hui, est extrêmement bien placé dans l'Héroïc Fantazy. Christopher Paolini, de passage en France, était présent pour répondre à nos quest... euh... à vos questions ! Rencontre...

Christopher Paolini : L'Héritagepar LesHistoiresSansFin

Alors que c'est l'acteur britannique qui la fera dans la version originale, en France c'est (de la Comédie Française. Oui, c'est comme ça, il faut que ce soit écrit…) qui  sera la voix de l'Ours Paddington.

© StudioCanal

Paddington, comme le dit la bande-annonce est produit, entre autres, par David Heyman, l'un des producteurs de Harry Potter et bizarrement, cette histoire commence également dans une gare anglaise, comme quoi, la boucle est bouclée…

Paddington raconte l'histoire d'un jeune ours péruvien fraîchement débarqué à Londres, à la recherche d'un foyer et d'une vie meilleure. Il réalise vite que la ville de ses rêves n'est pas aussi accueillante qu'il croyait. Par chance, il rencontre la famille Brown et en devient peu à peu un membre à part entière.

Ce n'est pas la première fois que Guillaume Gallienne s'intéresse à la littérature jeunesse. Dans son émission sur France Inter,Ça peut pas faire de mal, en décembre 2010 et décembre 2011, le comédien, en trois émissions (La littérature enfantine, Les classiques de la littérature jeunesse et Les best-sellers de la littérature adolescente) a lu de sa plus belle voix plusieurs passages de différentes histoires a qui il a réussi à donner même parfois une nouvelle dimension…

Rendez-vous donc le 3 décembre pour découvrir le travail du comédien sur grand écran pour ce film qui a déjà une forte attente du grand public. 



D'ici là, les éditions Michel Lafon feront une petite piqure de rappel en ressortant les deux premières aventures du célèbre ourson La véritable histoire de Paddington et Paddington fête Noël de son créateur Michael Bond.

En attendant, voici la première bande-annonce avec la voix du comédien !

En janvier 2018, Les Editions du Net publiaient en France le livre de Franklin Nathan Nyamsi « Phénoménal Guillaume Soro - L’incarnation d’une génération africaine ».

Son auteur est Conseiller Spécial de Guillaume Soro, Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, qui a salué cette édition par le tweet "Ma reconnaissance au prof Nyamsi pour sa plume exquise. Ecrire pour le témoignage et la postérité."

Suite à une forte demande de la part des libraires de Côte d’Ivoire et de plusieurs pays voisins, LEN Afrique fait une édition africaine du livre imprimée et distribuée dans tous les pays francophones.

Ainsi le livre est maintenant disponible partout sur le continent au prix de 10 000 FCFA (soit 15€ contre 26 € pour l’édition française).

Ce livre est un recueil de tribunes et d’analyses politiques réalisées de 2012 à 2017 par Franklin Nyamsi.

De son introduction Comprendre le phénomène Soro au dernier chapitre La révolution soroïste en marche en Côte d’Ivoire, l’auteur nous décrit un homme politique hors du commun qui a une vraie vision non seulement pour son pays mais aussi pour toute l’Afrique.

Professeur de philosophie, l’auteur ne se contente pas de décrire les événements, il les analyse, les décortique et les éclaire par l’histoire de la pensée, par celle de l’Afrique postcoloniale et par les convictions de Guillaume Soro.

Ce livre est indispensable pour celui qui veut comprendre la motivation de l'homme et la justification de son action politique.

La proximité de la démarche politique actuelle de Guillaume Soro avec celle du candidat Emmanuel Macron est frappante pour tous les observateurs. Ils affichent la même volonté de renouveau en écartant les vieux débats stériles du passé et en s’adressant directement aux gens sans peur, ni tabou par-delà les clivages habituels. Mais c’est Guillaume Soro qui le premier a utilisé le slogan En marche en 2011 à propos de la révolution ivoirienne.

Ce Livre confirme que Guillaume Soro est plus que jamais, à la disposition des espérances des ivoiriens.

Numéro ISBN : 978-2-411-00046-6

Prix de vente : 10 000 FCFA

En savoir plus et lire un extrait, à cette adresse.

Olivier Barbarant, Un grand instant, Champ Vallon, 2019
Séverine Daucourt, Transparaître, LansKine, 2019
Yves Leclair, L’autre vie, Gallimard, 2019
Gérard Pfister, Ce qui n’a pas de nom, Arfuyen, 2019
Jacques Vandenschrick, Livrés aux géographes, Cheyne éditeur, 2018

Sélection du Prix Apollinaire Découverte 2019 :

Adeline Baldacchino, D’écrire, Outrebleu, 2018
Arthur Billerey, À l'aube des mouches, Éditions de l'Aire, 2019
Sébastien Fevry, Solitude Europe, Cheyne éditeur, 2018
Anne Lorho, Froissements, La rumeur libre, 2019
Aldo Qureshi, Barnabas, Vanloo, 2018

La remise du Prix Apollinaire 2019 et du Prix Apollinaire Découverte 2019 aura lieu en novembre, au café-restaurant Les Deux Magots. La récompense est financée par Catherine Mathivat, présidente des Deux Magots ; Pierre Guénant, propriétaire des vignobles Villa Beaulieu ; Pierre Walusinski, de la librairie Nicaise et le Printemps des Poètes.

Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones

Nouvelle collection pour les : Thriller. Guillaume Lebeau, auteur lui même de thriller, tient les rênes de la collection et a choisit pour la démarrer le texte de Hervé Jubert"Vagabonde, les voleurs de têtes". Rencontre avec l'un et l'autre dans un sombre parking...

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Hervé Jubert / Guillaume Lebeau : Collection...par LesHistoiresSansFin

Alors qu'il vient de sortir Que serais-je sans toi ? (avril 2009), Guillaume Musso divise la critique comme tous les auteurs à succès. Il est communément admis que l’on ne peut pas cumuler un grand talent avec un succès populaire. Les fines plumes littéraires publient des livres confidentiels au sein de maisons qui ne le sont pas moins avec un lectorat très discret pour ne pas dire discrètement inexistant…

Depuis la parution de son premier best-seller, Et après…, en 2004 (adapté au cinéma par Gilles Bourdos avec Romain Duris début 2009), Guillaume Musso les accumule. Mais, lorsque vous interrogez un critique littéraire de renom, il ne pourra tenir sa langue et s’en prendra vertement à ce vil écrivaillon qui manie les titres percutants avec adresse. On y retrouve un jeu presque constant de questions où le « je » se confronte au « tu » ce qui ne manque pas d’interpeller le lecteur :

Et après… (2004)…on verra bien !
Sauve-moi (2005)…est-ce vraiment nécessaire ?
Seras-tu là ? (2006)…non pas aujourd’hui !
Parce que je t’aime (2007)…moi non plus !
Je reviens te chercher (2008)…non ! par pitié, laisse-moi tranquille !
Que serais-je sans toi ? (2009)…bonne question…
Oui….ce n’est pas très brillant, mais sachez tout de même que nombreux sont les fans qui aiment à s’échanger des sms en ne parlant qu’en langage Musso !

Rejeté de la galaxie littéraire, Guillaume Musso, né en 1974, ancien prof de sciences économiques et sociales ne s’en fait pas trop pour autant. Même les libraires le reconnaissent. S’ils n’aiment pas toujours vendre des Musso à la pelle, l’auteur a le mérite de faire passer la porte des lieux à un public très large. C’est là une occasion de proposer à ces fans de Musso d’autres ouvrages davantage rangés dans la catégorie « œuvres littéraires »…

Guillaume Musso se voit fréquemment reprocher l’utilisation d’un vocabulaire simple pour ne pas dire simpliste, lié à une intrigue qui s’approche des films hollywoodiens et autres séries made in USA. Quant à la psychologie des personnages, elle serait digne de celle que l’on peut entendre au comptoir du Café du commerce… N’en déplaise à tous ces médisants : quand Musso publie, il est lu. Tout le monde ne peut pas en dire autant…