Le Tribunal de Commerce d'Evry n'a pas eu la décision la plus facile à prendre en liquidant l'imprimerie le 17 décembre dernier. Voilà deux ans, déjà, une cession à l'entreprise allemande Arquana avait marqué un certain deuil auprès des employés.
Cette filiale du groupe Arques AG devait cependant faire croire à une possible continuation. Et malgré les investiments, notamment la nouvelle rotative 64 pages KBA, augmentant la productivité de 30 %, les 80 personnes travaillant encore dans l'imprimerie n'auront pas fêté un joyeux Noël...
Un marché d en grand péril, une industrie peu ou du moins pas assez rentable, la catastrophe était inévitable. Les raisons, on les puise dans la campagne anti-imprimés que le Sénat a relayée, sous la forme d'une écotaxe, terme particulièrement en vogue, en amendement au projet des finances 2008. La presse papier en est cependant étrangement exempte avec son 1,5 million de tonnes annuel...
Du côté des employés, l'humeur est ainsi morose. « Nous sommes totalement délaissés. Et pour retrouver du boulot, c'est cuit », déplore Patrick Collado, délégué CGT de l'imprimerie. « Nous nous sommes battus et avons redoublé d'efforts. Certains week-ends, nous ne voyions plus nos enfants », clame un autre employé. Et Patrick de poursuivre : « Même au niveau des syndicats, nous avons poussé dans le sens des patrons ! Ce n'était pas facile à accepter mais nous avons pris sur nous ».
Après un blocage de l'imprimerie pour protester, un rendez-vous est attendu avec les dirigeants allemands.