Un retour s'impose sur une émission diffusée dimanche dernier sur M6 : Best Seller, dans les coulisses de l'édition. Une enquête montre comment se déroule l'édition des succès qui alimentent les étals.
Première approche : parmi les produits culturels, une enquête en date de 2007 effectuée par la SNEP affirme que les livres restent les plus choyés, avec 160 €, devant la musique, 60 € et les jeux vidéo, 45 €. Quels sont donc les titres qui fonctionnent et comment cela marche-t-il ? Trois éléments sont particulièrement probants dans cette perspective : les documents-chocs, les témoignages et les essais d'actualité. En bref, tout ce qui s'apparente à des « coups d'édition ». On se souviendra du succès phénoménal de Une Vie, de Simone Veil, avec 500.000 exemplaires. Plus généralement, les livres politiques eux reçoivent généralement l'assentiment général.
Les livres qui aident les livres
Il sortirait 15.000 titres de ce genre chaque année, ce qui représenterait alors 30 % de plus qu'il y a trois ans. Pour illustrer ces propos, trois maisons se sont prêtées au jeu, en offrant un coup d'oeil sur leur modus operandi. Finalement, on n'y apprend rien qui ne soit déjà connu : pour les uns, les best-sellers permettent d'assurer les ventes de livres au tirage plus confidentiel. C'est le cas de Scali, dans l'enquête.
Surfer sur l'actualité, nous l'avons déjà vu avec plus de 70 livres sur Nicolas Sarkozy, ou encore l'intérêt de l'édition pour le trader Kerviel, permet également de réaliser des ventes aux perspectives lucratives. Mais tous n'ont pas l'optique de livres à succès qui permettent des ventes ; pour d'autres, elles constituent l'essentiel des publications, à l'image du livre écrit par Ingrid Betancourt et publié par XO éditions, piloté de A à Z par Bernard Fixot.
C'est à lire qu'il nous faut
Outre que l'on peut regretter le ton contemporain empreint de catastrophisme et d'alerte, employé par la journaliste, on trouvera cependant le portrait de plusieurs maisons, dans leurs optiques de fonctionnement, désacralisant sans peine un mythe encore ancré de l'auteur et de l'inspiration, mais écorchant également au passage le métier d'éditeur, ramené facilement à un rôle de commercial à l'affût, plus intéressé par un business et des chiffres de vente que par la qualité de son contenu. Chacun en tirera les conclusions qu'il pourra.
Reste que pour les invendus, c'est le pilon qui les attend, car « cela coûte moins cher de détruire que de stocker ». Bien que des éditeurs commencent à travailler pour éradiquer cet aspect de l'édition.
Toute l'enquête est à retrouver sur M6replay.