John Le Carre, tenté par le camp soviétique, durant la Guerre froide
Le célèbre écrivain, auteur de romans d'espionnage, a travaillé pour les renseignements britanniques en 1949, et fut en poste à Bonn et Hambourg, dans ce qui était alors encore l'Allemagne de l'Ouest. Et suite à la réédition de L'espion venu du froid, paru en 1963, il est revenu sur cette carrière.
À l'époque il fut tenté de faire défection et de passer dans le camp soviétique, alors qu'il travaillait pour le MI-6. Ce n'était pas par idéologie, mais plutôt parce qu'il était curieux de savoir ce qui se passait de l'autre côté du rideau de fer. Ainsi, une grande part de ses romans s'appuie sur des éléments personnels de son expérience d'espion.
Depuis, il s'est fait remarquer, notamment dans une lettre ouverte critiquant librement la politique étrangère américaine en Irak, appelant même les Américains à virer Bush de son poste.
Mais le point fort de cette interview restera peut-être ces paroles de semi-réconciliation avec Salman Rushdie. Les deux hommes s'étaient querellés, principalement parce que Le Carre avait refusé de soutenir Salman, lorsqu'une fatwa lancée par le gouvernement iranien s'abattit sur l'écrivain. Le Carre avait même accusé Rushdie d'avoir volontairement froissé les musulmans avec les Versets sataniques, insultants à l'égard de l'islam.
« Il ne me semblait pas raisonnable de s'attendre à ce que l'islam soudainement atteigne le même stade de développement que nos religions [occidentales]. Mais peut-être avais-je tort. Si c'est le cas, j'avais tort pour les bonnes raisons. »
15/09/2008 - 08:54