Inviter les acteurs participant à la diffusion de livres numériques comme Numilog ou Feedbooks, aux côtés de Hachette et d'un libraire du Syndicat de la Librairie Française était une gageure que le Salon a tenu à relever. Histoire d'examiner un peu l'état du marché et son devenir.
La question fut presque récurrente au cours de la manifestation : quid du rôle des librairies physiques, comment organiser un e-commerce équitable au sein de l'internet ? Sans évoquer de nouveau l'affaire opposant Amazon au SLF, touchant à la gratuité des frais de port, les intervenants ont tenu à recentrer quelques éléments.
Car, les internautes et les professionnels voient se profiler une interrogation implicite : pourquoi acheter en librairie, quand je peux me contenter d'une commande réglée en trois coups de clics ?
Colette Gagey de Bayard jeunesse et Loïc Roussel de Feedbooks
Or, il apparaît clairement que la clientèle des librairies n'est pas tout à fait celle des sites internet. Aussi la transposition d'un magasin « de mortier et de briques » sur la toile n'aurait pas grand sens. Et de fait, les différentes tentatives d'interaction entre l'acheteur et le libraire, par le biais de la vidéo, par exemple n'ont rien prouvé de convaincant.
Numérique VS Brique
Au contraire, il semblerait que la tendance soit de coupler – et surtout pas d'opposer – les libraires du net et ceux de la rue. Pour que les premiers se montrent capables d'offrir un service qui se rapprocherait du second, « de nombreux manques sont à combler, même si certaines propositions tendent à pallier ces défauts », explique le représentant de Numilog.
Renny Aupetit membre du SLF et Denis Zwirn de Numilog
Chez Amazon, on profitera ainsi de l'avis de lecteurs, ou des recherches croisées orientant vers d'autres ouvrages. D'autres se démarqueront avec un service de recherche dans l'ensemble du texte, à partir de thème ou de mots-clefs. Tout cela est donc bien et beau, dans la tendance à apporter un service de qualité sur internet.
Le Web, ou la déflagration de la gratuité
Mais la problématique essentielle reste de savoir comment contrôler les livres numériques achetés via le net. Comment parvenir à contourner cette règle quasi implacable qui considère que tout ce que le Web touche devient gratuit ? Car l'inquiétude majeure pèse sur tous : la musique a vu sa valeur détruite par le net et d'aucuns considèrent presque injurieux d'acheter un CD.
Une vigilance effective est de mise, mais les réponses ne sont pas encore posées. Le support papier, frappé d'une TVA à 5,5 % et son confrère numérisé, accablé, lui, d'une TVA à 19,6 ne sont clairement pas sur un pied d'égalité...