Herta Müller en visite en Roumanie
Partie vivre en Allemagne en 1987 pour fuir la dictature instaurée par Nicolae Ceauşescu en Roumanie, Herta Müller a pu mener librement une brillante carrière de romancière couronnée en 2009 par l’obtention du prix Nobel de littérature.
Mais, comme nombre de ses œuvres en témoignent, Mme Müller garde un très fort attachement à son pays natal. En visite, en Roumanie, la romancière a reçu un accueil plutôt chaleureux de la part du public. Il est vrai que depuis l’obtention de son prix celle qui n’était presque pas connue en Roumanie, connaît des ventes très importantes de ses titres traduits en roumains.
Lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée à Bucarest, la romancière a tenu à revenir sur le passé sombre de la dictature communiste. Elle ne comprend pas que l’on tolère encore dans la vie publique un grand nombre de membres de la Securitate, qui fut la police politique mise en place par Ceauşescu. Ces personnes sont connues et devraient plutôt faire profil pas.
Si Mme Müller a dû quitter la Roumanie en 1987, c’est par son refus de collaborer précisément avec la Securitate alors que de nombreux autres écrivains n’ont pas véritablement eu d’état de conscience. Préférant faire le choix de se rallier aux côtés des plus forts, ces derniers ont pu allégrement monter dans la société en appui de leur collaboration.
Et, quand on interroge Mme Müller sur son amitié pour le poète Oskar Pastior, disparu en 2006, la romancière ne nie en rien le fait alors que l’homme fut un collaborateur connu de la Securitate. Mais Herta Müller explique que ce dernier n’eut pas le choix alors que d’autres l’ont eu…N’y aurait-il pas ici deux poids deux mesures…dans les propos proférés par Mme Müller ?
29/09/2010 - 07:57