À la fois victimes et auteurs de cette nouvelle forme de pression sociale, un sondage récent montre que les élèves s'inquiètent de la cyberintimidation. 92 % des interrogés la considère comme un fait « grave » tout en estimant que les auteurs ne prennent pas forcément conscience de leur acte.
Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec s'explique : « Les élèves sont les premières victimes de la cyberintimidation et les trois quarts du personnel de l'éducation se sentent démunis devant ce phénomène en émergence. Cette forme de violence sournoise et pernicieuse s'ajoute aux autres formes de violence en milieu scolaire et il faut s'y attaquer sans délai »
Les messages reçus varient : 36 % touchent l'apparence, un autre tiers a été victime de propos diffamatoires. Pour 21 %, les insultes portaient sur leur travail, 10 % des messages comportaient un caractère sexuel, 6 % des menaces dirigées contre les biens matériels, et 5 % contre leur propre personne
76 % du personnel découragé par la cyberintimidation
Lors qu'une campagne de sensibilisation, assez différente de celle pratiquée en France, le CSQ a noté que le personnel scolaire est assez mal à l'aise. 97 % estiment que les établissements doivent s'impliquer auprès des élèves et des adultes pour faire face. De même, une plus forte sanction doit être envisagée, pour 94 % d'entre eux, à l'encontre de ceux qui pratiquent la cyberintimidation. L'introduction d'éléments sur la cyberintimidation dans le code de conduite de l'établissement ainsi que le signalement à la police de ces faits est important pour 92 %.
Cependant, 76 % sont découragés face au phénomène. Voilà un an que le CSQ attend que le gouvernement lance un plan d'action contre la violence à l'école, que la ministre de l'Éducation avait promis et Jean-Marc Fournier avant elle. À Toronto, une ligne d'urgence avait déjà été mise en place, sans pour autant conjurer le phénomène.
Le gouvernement appelé à intervenir
« Nous demandons à la ministre de déposer son plan d'action dans les plus brefs délais. La violence à l'école est certes moins spectaculaire que la violence au hockey, mais elle exige néanmoins une intervention forte et structurée. Faut-il lui rappeler que la violence dans les écoles se vit au quotidien, qu'elle fait des victimes et qu'il ne faut surtout pas attendre les feux des projecteurs à la suite d'un événement malheureux pour s'y attarder ? »
Pour découvrir tous les résultats de ce rapport sur le phénomène de la cyberintimidation en milieu scolaire, vous vous rendrez à cette adresse.