Amazon aura toujours pour consolation d'avoir regroupé les éditeurs contre lui. Hier, nombre de PDG ont pris position contre le cybermarchand.
Alors que la réaction de Thierry Wolton, avait déjà alimenté la polémique, le Monde a publié deux interventions d'Irène Lindon et de Françoise Nyssen, respectivement PDG des Éditions de Minuit et d'Actes Sud. Pour la librairie, paru dans le courrier des lecteurs met en avant leur point de vue d'éditrices, contre Amazon, toujours autour de la gratuité des frais de port. Selon elles, cette pratique se résume à « un produit d'appel, le temps de se débarrasser des libraires moins riches qui ne peuvent faire face ».
Thierry Wolton se trompe
« En attaquant la librairie sur la question des frais de port dans Le Monde du 19 janvier, en traitant les libraires de poujadistes, de lâches qui s'enrichissent grâce à leurs remises et sans prendre aucun risque puisqu'ils peuvent retourner leurs invendus, Thierry Wolton se trompe, bien qu'il adopte un point de vue malheureusement partagé par nombre de consommateurs, pour qui le livre se réduit aux titres dont on parle dans la presse et les médias, ceux qui composent les listes des meilleures ventes et se vendent facilement pendant un temps, puis sombrent dans l'oubli. Ils sont loin d'être honteux ni négligeables, ces titres-là », attaquent-elles.
« Non, les libraires ne sont pas des boutiquiers
rétrogrades, inculteset âpres au gain »
Antoine Gallimard
Mais Antoine Gallimard a également fait entendre sa voix, plaidant pour un réseau de librairies indépendantes (un écho au Label dont il avait lancé l'ébauche avec Mme Albanel, en septembre dernier) « Non, les libraires ne sont pas des boutiquiers rétrogrades, incultes et âpres au gain ! Nous qui sommes quotidiennement à leurs côtés, nous le savons d'expérience », appuyait-il dans les colonnes du quotidien. « Reconnue comme illégale », cette concurrence déloyale menace toute la profession, ajoute Antoine.
Un soutien partagé
Autre intervention, et non des moindres, puisqu'elle provient de Véra Michalski, du groupe Libella, qui publiera justement le prochain ouvrage de Thierry Wolton. À travers un communiqué, elle affirme un « soutien entier » du groupe pour une profession sans laquelle « nous ne pourrions pas maintenir une politique exigeante sur le plan littéraire ».
Pourtant, nous l'avions vu dans notre entretien avec Vincent Roy, toutes les maisons ne résonnent, ni ne raisonnent à l'unisson. Ajoutons que les ventes en ligne a connu une croissance de 17 % de son CA en 2007... Une bataille qui ne cessera donc pas, les combattants ne manquant pas...