La grève des scénaristes, nous en parlons quand elle déborde sur notre univers, alors qu'il y aurait peut-être matière à tout un énorme dossier. Car elle s'éternise, cette fameuse grève, mais les départements littéraires pourraient bien en profiter. « Certains de nos écrivains qui ont des idées manquent de temps pour se consacrer à leurs projets de livre », explique Jennifer Rudolph Walsh, vice-présidente de la WMA.
Pourtant, une réalité cruelle rattrape cette solution : les maigres apports générés par ces livres par rapport à la rentabilité des scénarios hollywoodiens. Pour les écrivains, ces petits livres ne couvriraient pas même un mois de loyer. Le marché des scénaristes a en effet considérablement diminué ces derniers temps, avec des périodes de rechute et quelques accalmies.
« Écrire un roman rapporte moins
que d'écrire un scénario... »
Nombre de scénaristes se tournent donc vers l'écriture de romans durant cette période. Les scripts ne sont jamais que des lignes directrices pour un film et s'ils sont tenus à un rythme et un élan, les romans, eux, peuvent prendre leur temps et favoriser une recherche plus profonde. « La pénibilité de la création est inférieure à la satisfaction », commente un auteur. D'autant plus qu'il n'existe aucune part d'interprétation dans un scénario, contrairement à ce qui se tisse entre le lecteur et son livre.
Libre d'écrire
La liberté d'action dans la rédaction d'un roman reste cependant modérée par les maigres rentrées d'argent. « Si votre précédent roman n'a pas fait de ventes, l'éditeur est peu enclin à vous fournir une avance », ajoute un autre. Il faut alors cherche d'autres sources de revenus, pour ajouter à sa besace. « Ce n'est pas facile. Voilà la vérité. »
À cela s'ajoute le temps de rédaction et la gestation même du livre. Et l'accord de publication de l'éditeur, c'est une véritable lutte avec l'espoir que le livre trouve finalement un public. Jim Jennewein en atteste : « Vous ne faites pas beaucoup d'argent dans l'édition, sauf si vous avez énormément de succès. [...] C'est un moyen de nous libérer d'un joug et de s'ouvrir des opportunités. »
Aux États-Unis, 5 % du budget d'un film est accordé au développement du scénario.