Alors que fête ses 50 ans durant toute l'année 2015, nous en avons profité pour rencontrer , l'un des trois créateurs de celle-ci.
À 75 ans, l'homme est fier du travail accompli, du nombre de lecteurs heureux, et de la quantité de fantastiques auteurs et illustrateurs que compte SA maison d'édition.
Restée dans les mains familiales avec l'arrivée de son fils, Louis Delas, en novembre 2012 après son départ à la retraite, L'école des loisirs est sa plus grande fierté, quitte a – légèrement – dénigrer les autres maisons d'édition.
Comment est-ce que vous ressentez ces 50 années d'existence ?
Ha, c'est fantastique ! C'est comme si vous me disiez « On est au 21e siècle, comment c'était au moyen-âge ? »
À ce point-là ?
Vraiment ! Il y a cinquante ans, la France était « lanterne rouge » dans tous les domaines de la littérature jeunesse. Il y avait eu de très belles réalisations avant la Deuxième Guerre mondiale, notamment dans les années 30, le Père Castor, par exemple, Babar aussi. Mais après la guerre, c'était rien. Il n'y avait pas de bibliothèque, dans les écoles, il y avait des livres que l'on avait donnés, que l'on n'avait pas osé donner aux enfants de la femme de ménage. Alors qu'il y a maintenant des bibliothèques, il y a des enseignants qui s'intéressent aux livres de jeunesse, même s'ils devraient le faire encore davantage. Il y a des bibliothèques scolaires, et du coup il y a des livres qui vont avec…
Il y a des éditeurs en France… L'édition jeunesse en France est l'une des meilleurs au monde actuellement.
Comment est-ce que vous regardez l'évolution de cette littérature ? Comment est-ce que vous regardez les autres maisons d'édition ? Est-ce que L'école des loisirs regarde toujours ce qu'il se passe à côté, ou alors continue-t-elle à tracer sa route ?
C'est plutôt les autres qui regardent ce que nous faisons. Mais là, ils ne regardent pas dans la même direction. C'est à dire, nous sommes une entreprise familiale, je dirais « artisanale » d'une certaine manière et tous les autres ont une… quasiment tous, une formation en groupe. Donc ils passent beaucoup de temps à regarder les chiffres, à faire du « reporting », à communiquer avec les actionnaires, à tricher un peu sur les chiffres, ils ne s'occupent que de la rentabilité, que du rendement.
Un d'entre eux, dont je tairais le nom, m'a dit « Avant je faisais des livres pour les lecteurs, en pensant aux lecteurs, maintenant je pense à la B.N.P… » .
Il y a quand même des éditeurs qui font bien leur métier ?
Il y en a de moins en moins quand même. Toutes spécialités confondues… En Jeunesse comme en Littérature…
Il y a 15 ans, quand vous avez vu arriver Harry Potter qui a « changé » un peu le rapport aux livres et les adolescents avec la lecture, avez-vous…
… c'est là que le mensonge a commencé ! Parce que tout ça, c'était du pipeau, c'était du bidon ! Je ne parlerais pas d'Harry Potter parce que je n'ai pas le droit de le faire. Disons qu'il y a une drôle de coïncidence…
Juste après avoir éteint le micro, Jean Delas, en partant rejoindre ses invités une coupe à la main nous a affirmé que les jeunes ne lisaient pas Harry Potter « Vous lisiez 600 pages quand vous aviez 12 ans, vous ? » …
Et si l'on se pose la question de savoir de quel éditeur « dont-il-ne-dira-pas-le-nom » parlait l'ancien responsable de L'école des loisirs, quelques indices ont été laissés dans l'interview. On vous aide ? Allez, B.N.P et Harry Potter…
Bon anniversaire, L'école des loisirs… Nous avons déjà hâte de fêter les 100 ans !
Faire rapport de son activité.