Newsring, le ministre de l'Éducation répond plutôt énergiquement aux critiques que lui avaient adressées les professeurs d'histoire et de géographie, après l'annonce de la suppression de l'enseignement de la matière pour les classes de terminale scientifique.
« Alors, franchement, prétendre que l'enseignement de l'histoire est devenu anecdotique au seul motif qu'il est désormais optionnel pour une seule année d'une seule série de notre lycée – la terminale S - relève de la plus parfaite mauvaise foi » a balancé Luc Chatel aux professeurs d'Histoire et de Géographie dans sa tribune sur Newsring. La pique plutôt affûtée fait suite au Manifeste des États généraux de l'Histoire-Géographie, rédigé et publié par les professeurs fin janvier.
Dans ce manifeste, initiative de l'Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie (APHG), les professeurs s'opposent à la suppression de leur matière à la rentrée 2012, dans les classes de terminales scientifiques : l'histoire-géographie ne sera plus obligatoire, mais pourra toujours être étudiée de manière optionnelle par les élèves qui le désirent. Ils dénoncent aussi des programmes insuffisants et la disparition des formations continues pour les professeurs débutants.
La suite du manifeste propose les quatre mesures suivantes :
« 1. le rétablissement immédiat de l'enseignement obligatoire d'Histoire-Géographie validé par une épreuve au baccalauréat en terminale S ;
2. des horaires nationaux décents à tous les niveaux ;
3. des programmes intelligibles, réalisables par tous les élèves et aptes à structurer leur raisonnement ;
4. une formation réelle pour les professeurs débutants, incluant une année de stage ; le rétablissement d'une formation continue pour tous les personnels, financée par l'Etat »
Luc Chatel expose ses arguments dans une longue tribune peu avare en anaphores, où il rappelle que cette mesure vise à renflouer les sections littéraires avec les élèves désireux de s'orienter vers les sciences humaines. Par ailleurs, il mentionne l'épreuve anticipée d'histoire-géo en première STI et l'épreuve anticipée de français en fin de première, auxquelles, d'après lui, « personne [ne trouve] à redire ».
Chatel règle ensuite son compte à l'argument de l'éducation à la citoyenneté en mettant en avant les engagements d'un enseignement « rigoureusement chronologique, centré sur la France et l'Europe, tout en s'ouvrant davantage à l'histoire du monde ». Une orientation qui s'incarne même dans la décoration ambiante pour le ministre, avec « la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen du 26 août 1789 sur les murs de chacune de[s] classes ». Une défense à laquelle on pourra facilement opposer l'échec concret de l'éducation civique, juridique et sociale (ECJS), une matière indéfinie aux contours flous, souvent peu pratiquée par les enseignants et peu plébiscitée par les élèves.
Peut-être faudrait-il envisager une collaboration avec Guéant, qui, lui, respecte tellement l'Histoire de la France qu'il en a fait un questionnaire à destination des immigrés…