Slate reproduit une lettre adressée par l'écrivain Kurt Vonnegut au futur président des États-Unis, un certain John Fitzgerald Kennedy. La lettre est datée du 4 août 1960 et l'écrivain, qui n'était pas encore aussi r(e)connu qu'il l'est aujourd'hui, demande à faire partie de l'équipe de campagne du sénateur.
Franco Folini,CC BY-SA 2.0
Ce courrier a été retrouvé dans les cartons des archives de la campagne électorale du 35e président des États-Unis, actuellement entreposées au John F. Kennedy Presidential Library and Museum.
Ce qui frappe au travers de ce courrier, c'est sa brièveté et sa clarté. Sans détour, l'auteur informe le candidat de son désir de s'engager auprès de lui. Après les formules d'usage, il commence ainsi : « J'aimerais proposer mes services pour votre campagne ».
Et en guise de CV, il est tout aussi bref, sinon expéditif. « J'ai trente-huit ans, et je travaille en free-lance depuis 10 ans. J'ai publié deux romans (Le pianiste déchaîné, Les sirènes de Titan, NDLR). » Il énumère ensuite quelques publications pour lesquelles il a eu l'occasion de travailler.
Mais le plus piquant est la phrase suivante : « On occasion, I write pretty well ». À traduire par : « Parfois, il m'arrive d'écrire plutôt bien ». Fausse modestie ou jeune écrivain encore pas très sûr de lui ? À vous d'en décider.
Apparemment, son voeu de travailler pour JFK n'a jamais été exaucé. Cela ne l'a pas empêché d'émettre un avis positif sur l'action du président. À propos de la conquête spatiale et du rôle du président, il déclarait au magazine Playboy : « Il était un athlète coriace et joyeux. »
Pour la petite histoire, la femme du président Jaqueline Kennedy (devenue par la suite l'épouse d'Aristote Onassis, fait une apparition furtive dans le roman Galapagos de Vonnegut, paru en 1985.
Signalons enfin que l'éditeur Vintage vient de publier un volume de lettres de l'auteur. Ça s'appelle tout simplement Kurt Vonnegut Letters, sous la direction et avec une introduction de Dan Wekefield.