Un sondage a été réalisé par le CSA auprès d'un échantillon représentatif de la population enseignante au niveau national. Entre le 25 et le 29 mars c'est 503 enseignants de toute la France qui ont répondu à ce sondage par téléphone. Il en ressort que ceux-ci se sentent incompris et sont en balance entre colère et accablement.
C'est le Snes-FSU syndicat majoritaire dans le secondaire, qui a publié ce sondage, la semaine dernière. Celui-ci devait mesurer la profondeur du malaise dans ce corps de métiers et évaluer en quelle mesure les propositions du rapport Pochard apportaient des solutions. Les conclusions du CSA sont sans appel « Rarement on a vu un tel hiatus entre le sentiment de dévalorisation d’une profession et les propositions avancées pour le surmonter ». Une grande majorité des sondés 93 pour cent tout de même, estiment que leur profession est dévalorisée, et 44 pour cent en changeraient volontiers si on leur en proposait une autre, dans la fonction publique toujours.
Des réponses en décalage...
En ce qui concerne le taux de satisfaction envers le rapport Pochard, il est quasiment nul. Les enseignants sont en grande partie contre une autonomie plus grande des établissements notamment au niveau des horaires et des contenus. Et pas loin des trois quarts des sondés ne souhaitent pas que les chefs d'établissements aient plus d'attributions comme les évaluations et les primes qui en découleraient ou encore les affectations. Le CSA en conclut que « Les enseignants sont favorables à une tutelle réglementaire au niveau national, ils veulent garder une cohésion et redoutent une atomisation ».
...Loin des attentes des professeurs
Enfin les enseignants montrent un profond désaccord avec les solutions envisagées par le gouvernement à la suite de la lecture du rapport. Ils ne souhaitent pas pratiquer la bivalence (enseignement de deux matières), avoir des primes de mérite, ni faire plus d'heures de présence dans les locaux de l'établissement et cela même s'ils devaient assurer moins d'heures de cours.
D'autres grèves ?
Frédérique Rolet, la secrétaire générale du Snes explique « Les enseignants veulent des réformes mais pas celles-là, ils veulent davantage de travail en équipe, plus de souplesse aussi dans les établissements mais qui soit organisée par les équipes pédagogiques. ». D'autres journées de mobilisation ont été prévues par les syndicats les 15, 18 et 24 mai et les lycéens s'annoncent déjà prêts à les suivre dès leur rentrée.
Voilà qui pourrait apporter de l'eau au moulin du ministre de l'Éducation nationale qui considère que les syndicats manipulent les lycéens. Cela dit Xavier Darcos aura fort à faire dans les semaines prochaines avec les discutions sur la revalorisation de la profession qu'il avait promises et qui risque d'être assez houleuses.