Souriez, c'est la crise du crédit en Angleterre, et quoi que le pays vient de pousser un immense 'Ouf !' de soulagement, l'industrie du livre perçoit déjà les impacts : les ventes vont augmenter.
Et tout le monde continue de poursuivre sa logique de publication, en prévision de Noël pour alimenter le marché encore et toujours plus, quitte à laisser le pauvre lecteur noyé non plus sous les subprimes, mais sous les conseils d'économistes patentés qui délivrent au compte-gouttes des conseils pas tentants...
Déjà l'Amérique est frappée par cette surabondance, mais on se rend compte en parallèle que la demande a augmenté, et pas simplement Tatie Danielle en quête de sésames pour gérer son épargne. Non. Aujourd'hui, les professionnels se penchent sur toutes les solutions et l'on se découvre des passions de lecteur dans le milieu des finances et des affaires, élargissant ainsi le champ des ventes pour les éditeurs.
Oui, certes, tout cela est bel et bon, mais dans quelle mesure les maisons ne profitent-elles pas de l'engouement pour alimenter et gaver la machine, au détriment du reste de ce qui peut être lu ?
Car on compterait en vain la multitude d'ouvrages prévus, sortis ou en cours de parution qui traite par des voix multiples d'un thème unique : la crise. La réflexion de tout éditeur se porte toujours sur ce qu'attend le public et de ce point de vue, il commence à être servi, mais également sur une forme d'arrivisme éditorial, consistant à pratiquer tout ce qui de près ou de loin permettra d'appâter le chaland.
Mais quand les temps sont durs, jusqu'à quel point le serpent peut-il se mordre la queue ?