Forbes, Jeremy Greenfield, le directeur éditorial du site Digital Book World a adressé à Barn & Nobles une proposition originale pour tenter de remédier à leur échec en matière de numérique. Dans un article intitulé « One way Barnes & Noble can save Nook » il suggère en effet d'imprimer les ouvrages auto-publiés sur la plateforme Nook Press... Autrement dit, d'ouvrir un service d'impression à la demande.
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Jeremy Greenfield prend soin de rappeler les difficultés de B & N à valoriser son offre numérique. Et pour cause : même Kobo en France va se lancer dans l'impression, avant la fin de l'année, à la demande, alors qu'Amazon le propose depuis longtemps. Quant à son revenu, il a diminué de 50 % pour tomber à 157 millions $ en un an...
Dans son article Ten Bold Predictions for Ebooks and Digital Publishing in 2014, le chroniqueur prévoyait d'ailleurs la fermeture de la firme courant 2014… « Nook continue de perdre des parts de marché aux États-Unis. » Leurs ventes n'ont jamais réellement décollé, comme il l'envisageait. Dernièrement l'ouverture de la plateforme Nook Press en Europe s'est avérée hasardeuse, la firme étant peu connue du grand public sur le vieux continent...
C'est pourquoi le chroniqueur propose cette idée pour endiguer le déclin : que les meilleures ventes des livres auto-publiés soient imprimés et vendus dans les librairies B&N. La proposition ne tombe pas de nulle part : en effet, B&N consace déjà des espaces dans ses magasins qui sont exclusivement dédiés à Nook. Des étagères réservées aux ouvrages auto-publiés qui ont eu les meilleures ventes ne changeraient pas grand-chose au paysage.
En outre, Jeremy Greenfield précise qu'il s'agirait là de l'occasion pour les libraires et les imprimeurs de faire tourner à son avantage le vent de l'autopublication à l'honneur depuis quelque temps. L'initiative permettrait d'attirer d'une manière nouvelle et avec un argument neuf les auteurs souhaitant s'auto-publier : « La principale motivation pour écrire un livre vient de la volonté de le voir dans la vitrine de la librairie locale. Je pense que beaucoup d'auteurs auto-publiés abandonneraient les ventes additionnelles de ebook sur d'autres plateformes, particulièrement sur Amazon, pour voir leur livre en magasin. »
La vente de ces livres en libraire serait également une publicité «physique » pour enjoindre le lecteur de visiter Nook Press, et l'éditeur papier disposerait d'une réserve accrue de contenu dont la popularité a été « testée » . « L'idée peut paraître incroyable. Mais clairement, tout ce qu'a fait B&N pour Nook s'est avéré jusqu'ici misérablement vain. Pourquoi ne pas tenter quelque chose de drastique ? »
Il est vrai que Nook n'a fait que s'empresser de marcher dans le sillon tracé par Amazon et Apple. Peut-être serait-ce donc l'occasion pour B&N de donner un peu le ton à la grande marche du numérique ?