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Soldatesque

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Littérature française

Soldatesque

Ce roman relate l'histoire des soldatesques. Hommes valides noirs qui ont travaillé pour l'envahisseur au détriment de leur propre peuple, de leur propre race. Durant les voyages de l'esclavage intercontinental, les Noirs d'Afrique ont été surpris de voir leurs propres frères noirs les attraper et les livrer à l'homme blanc. Pendant la colonisation, plusieurs gendarmes noirs "les mbulu-mbulu" se sont mis à maltraiter leurs frères noirs pour les intérêts du blanc. Aujourd'hui, sous l'impérialisme, des militaires africains sont prêts, au sein des colonies françaises d'Afrique, à tuer leurs propres frères noirs pour l'intérêt de la métropole. Et à la suite de ces soldatesques, on retrouve les Noirs de souches qui eux combattent les Noirs d'exception. Apres avoir souligné le problème de la manipulation de l'homme noir par les occidentaux, ce roman est par ailleurs un cri de coeur qui demande aux forces manipulatrices du destin de donner à l'Afrique une chance de poser les bases d'une vraie démocratie, pour le bien de ses générations avenirs.

10/2016

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Poésie

Soldatesque Soldiering. Et autres poèmes

Elle voulait être un soldat. Elle voulait soldater et soldater sa voie. Qu'était-ce ? Un geste. De chasseur paléolithique dans la toundra, peut-être. Imaginez l'accoutrement : chasseur paléolithique dans la toundra. Il commencerait à faire froid partout où cette guerre se déroule si vous l'imaginez - ou trop chaud. L'" Errorisme " est chaud. Vous attendez une autre guerre froide. Dans votre tête c'est chaud. Elle voulait soldater. On ne sait jamais ce qui motive une personne. Appareil. Etre dans - ou sans - appareil.

12/2011

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Renaissance

La clé du labyrinthe. L’itinéraire aventureux et périlleux d’un philosophe du quinzième siècle

Normandie, l'an 1431. Eustachius, philosophe, évolue paisiblement entre bibliothèque et étudiants. Jusqu'au jour fatidique où une lettre de Sara le tire de sa retraite. Alors lui reviennent en mémoire ses années soldatesques et aventureuses. Par suite débute, pour Eustachius, un chemin de rédemption où se croisent, en un vertigineux labyrinthe intérieur, canailles, herboristes, sorciers, moines et inquisiteurs, baignant dans d'impressionnants débordements païens. Avec pour unique but : Sara.

02/2023

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Romans historiques

Malfront. Les fantômes de la Combe

An trois de la République. Lyon, ville insoumise, endure la plus sanglante des répressions. Fuyant la soldatesque, une nonne accepte l'invitation d'une étrange vieille, croisée au détour d'un chemin. Marceline restera à Malfront, contrainte et forcée par les effets d'onguents qui vont l'éloigner du Seigneur. Elle accouchera, malgré elle, d'une descendance bercée de maléfices qui ne s'éteindront jamais. Juin 2007. A Martebrun, paisible bourgade des Monts du Lyonnais, on égorge, on flingue, on assassine! Trio improbable, un commissaire alcoolo-dépressif, un écrivain fantôme et une fliquette néogothique tentent d'enrayer l'hémorragie de notables...

12/2011

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Science-fiction

La tueuse de dragons

On ne chasse pas les dragons en tout impunité... Mal embouchée, têtue, le visage balafré, Deirdra ne possède que son épée pour terrasser l'ennemi et ses dagues pour demeurer en vie. Et quand elle en a, elle troque tout son or contre de la dragonne, cette drogue grâce à laquelle les tueurs de dragons voient leur courage décuplé, oublient leurs douleurs et supportent leur marginalité au sein de ce royaume pourri qu'est l'Austrion. Or, c'est connu qu'on meurt jeune quand on pourchasse les monstres, et la vie peut être encore plus courte quand la soldatesque nous suspecte - à tort ! - d'avoir assassiné des devineresses...

12/2010

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Histoire internationale

La résistance des Baatombu à la pénétration française dans le Haut-Dahomey (1895-1915). Saka Yerima ou l'injuste oubli

La mort d'un, de deux ou trois tirailleurs, peut-être davantage, déclencha la furie de la soldatesque qui entreprit une attaque lourde : les coups de feu dans tous les azimuts firent de nombreuses victimes. La troupe perpétra le sac de Gbeguru. Pendant qu'elle recevait des grêles et des pluies de flèches, elle répondait par des feux de salve qui se succédaient à un rythme régulier et cadencé, faisant parmi les autochtones des dizaines et des dizaines de morts qui jonchaient le sol. Les soldats agissaient dans une ambiance d'agitation extrême et un contexte psychologique exaltant sous le ciel sinistre de Gbeguru qui se trouva, ipso facto, dans la tourmente.

12/2015

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Romans de terroir

Mariannon et ses deux amours

Dans le décor sombre de la montagne, la jeune Mariannon tranche par sa beauté saisissante. A l'auberge mal famée du Haut-Plateau, la pauvre servante, avec ses yeux de braise et son sourire enchanteur, enflamme les coeurs et les esprits. Les corps aussi... Il passe trop de gens dans ce hâvre perdu au milieu des landes désertes. Oui ! Trop d'hommes sur les routes, trop d'aventuriers perclus de solitude sur les sentiers du "Roulage" . Et trop de chaleur dans la nuit étouffante quand la musique endiablée du vielleux, Le Gambel, le bossu, fait danser ensemble les insoumis avec la soldatesque ivre. Trop de tout. Mariannon est en proie aux tourments de l'amour. La voilà partagée entre l'amour d'un beau muletier, "Va-De- Bon-Coeur" , et l'ivresse charnelle que lui procure le donnat Duny, le vieux et farouche chef des Chouans quand il l'attire dans sa cahute de reclus en son royaume de proscrits du Bois-De-Bauzon. Qui va sauver la belle, trop belle Mariannon des intrigues des pouvoirs ou des appétits des "damnés" ?

12/2015

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Histoire de France

Sur la guerre 1914-1919, neuf lettres. Suivies de La guerre en montagne et de Thérèse Bentzon : l'armée anglaise peinte par Kipling

Cet ouvrage rassemble neuf lettres de guerre adressées par Rudyard Kipling à son ami l'écrivain André Chevrillon, étonnant voyageur et fin connaisseur de la civilisation anglaise. Kipling lui confie ses interrogations sur la psychologie nationale du Royaume-Uni et analyse la foi qui galvanise son armée, composée de volontaires. La dernière missive est une sorte d'autobiographie imprévue où il dresse un bilan de son existence. Sont également réunis un reportage de Kipling sur le front italo-autrichien, "La Guerre en montagne", qui met au jour la dimension ethnographique de sa description du conflit mondial, ainsi qu'une étude de l'angliciste Thérèse Bentzon sur "L'Armée anglaise peinte par Kipling" parue également dans la Revue des Deux Mondes. Elle offre une synthèse sur la vie militaire et la place de la soldatesque dans la société telles que les perçoit Kipling. Regroupés pour la première fois, tous ces textes soulignent les célèbres talents d'observateur de celui dont l'écrivain Henry James disait : "Kipling me touche personnellement, comme l'homme de génie le plus complet que j'aie jamais connu".

03/2014

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Romans historiques

L'Indien blanc. Un chapelier breton dans l'ouest sauvage canadien

1675. Nicolas le Moing, chapelier de renom, mène une vie paisible entre sa femme Eléonore et son fils Zacharie quand la soldatesque de Louis XIV transforme la ville de Rennes en bataille rangée pour mettre un terme à la révolte des Bonnets rouges. Dès lors la vie de Nicolas bascule. Mille souffrances s'abattent sur lui, la mort brutale de son épouse, sa fuite éperdue pour sauver sa vie et celle de son fils, leur exil vers les terres nouvelles du Canada. Après une traversée cauchemardesque sur la grande mer océane, un sentiment de liberté sans égal l'envahit. Cependant, très vite, le destin s'acharne de nouveau. Zacharie est enlevé par les Iroquois, ennemis sanguinaires des colons français. Pour l'ancien chapelier, devenu " coureur de bois ", commence une quête improbable, obsessionnelle, à travers forêts profondes, lacs immenses et plaines infinies, pour retrouver son fils. Roman d'aventures sur l'épopée d'un Breton qui, peu à peu, devient chez les Indiens des Grands Lacs la légende de " Celui qui a vu le Wapiti blanc " dont on vante encore aujourd'hui les exploits.

07/2018

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Histoire internationale

Le Cameroun vu par la presse (1944-1955). Aux origines de la révolution de mai 1955

Mai 55, c'est un peu l'histoire d'un homme qui mord un chien. Et ça fait tilt. Mieux, un "buzz" comme on dirait aujourd'hui. Comme un "buzz", l'information accroche et fait les choux gras des journaux, toutes tendances et sensibilités politiques confondues. Décryptage des symboles : le chien, c'est le pouvoir colonial français, et l'homme, c'est le nationaliste camerounais qui va mordre ce pouvoir et sa soldatesque, pour une noble cause, l'indépendance du Cameroun. Ce livre présente les faits, gestes et postures des principaux acteurs ayant occupé la scène politique, syndicale et socioéconomique du Cameroun dans la période comprise entre 1944 et mai 1955. Onze années d'actualité camerounaise sont ainsi passées au peigne fin, donnant lieu à une abondante littérature journalistique, la palme d'or revenant au quotidien Le Monde, avec son reportage-fleuve en huit volets sur le Cameroun en 1949 et une cinquantaine d'articles de 1948 à avril 1955. Ce qui, à l'évidence, permet au lecteur de saisir en quelque sorte, même de manière imparfaite, les origines et les causes de ce qu'on considère comme la "révolution" camerounaise de mai 55.

01/2020

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Histoire internationale

Une saison au Tchad (juillet 1979-février 1985)

Dans un récit rehaussé d'anecdotes truculentes, cocasses ou dramatiques, Claude Soubeste évoque les péripéties de sa mission consulaire à N'Djamena, de son séjour en Guinée Equatoriale, voyage au bout de l'ennui, et de son Ambassade au Tchad pendant les années de guerre civile, période troublée, rude, dangereuse mais captivante, durant laquelle il fut confronté à des événements hors du commun et dut gérer des situations de crise : défense de nos compatriotes expatriés contre les menaces et les exactions de la soldatesque nordiste, évacuation, dans des conditions périlleuses, de centaines de ressortissants français et étrangers, sauvegarde, entre les combats, des dossiers, matériels et véhicules de la chancellerie consulaire, opposition à la montée de la xénophobie dans les villes du sud, départ de N'Djamena lors du repli de notre force armée "Tacaud" ; réouverture de notre Ambassade deux années plus tard, réfection des bâtiments et villas endommagés et pillés lors des affrontements entre les factions rivales, mise en place d'une diplomatie de terrain adaptée aux aléas de la politique locale, démarches préliminaires à l'installation de l'opération "Manta", coup d'arrêt militaire aux manigances déstabilisatrices et aux menées expansionnistes du Colonel Khadafi.

04/2012

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Littérature Espagnole

La pagode des corbeaux

1953. Depuis sept ans, l'armée française se bat pour conserver l'Indochine, la perle de l'Empire. Un jour de janvier de cette année-là un pilote informa la base de La Baume d'une concentration anormale d'oiseaux. Des corbeaux volaient par milliers. C'est ainsi que débute La pagode des corbeaux, le dernier roman de Joan-Daniel Bezsonoff. Trois frères d'origine russe, Serguei, Dimitri et Matvei, un Corse, quelques Catalans du nord et My Tiên, une attirante Vietnamienne courageuse et intelligente, se croisent dans les derniers jours de l'Indochine française. Saigon ressemblait alors à un petit Paris. Tout un monde qui va s'effondrer. Joan-Daniel Bezsonoff occupe une place particulière dans le panorama littéraire catalan. Avec lui, nous partons pour la Cochinchine et assistons à la chute de l'Empire. Joan-Daniel Bezsonoff nous permet de toucher de près la réalité de la "soldatesque" et nous parle aussi de l'amour et de la guerre avec humour et tendresse. Souvent primé en Catalogne pour ses romans - Prix Joan Crexells, Prix Serra d'Or, Prix Joaquim Amat Piniella - Joan-Daniel Bezsonoff a remporté en France le prix Méditerranée Roussillon.

07/2021

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Littérature française

Un jeune homme éventré

Rédigé en 1983, ce recueil de nouvelles nous plonge dans la genèse psychologique du groupe Bérurier Noir. Fortement marqué par le cinéma japonais d'avant-garde ou de la nouvelle vague, FanXoa, ancien chanteur et co-fondateur du groupe, nous livre 24 histoires courtes toutes en tension, pulsions et cruauté. On retrouve au fil des flashs illustrés par l'auteur quelques influences majeures de la culture de la fin des années 70 : Cavani, Fassbinder, Kubrick, Mishima, Pasolini, Visconti... L'époque est sombre, le tableau écarlate, la mort rôde. L'auteur, étudiant aux Beaux Arts de Paris, est traversé par un mal indicible et ne pensait qu'à mourir en beauté. Influence samouraï et soldatesque érotisée mais aussi manifeste nihiliste, gestuelle autodestructrice, le petit "théâtre de force" prend forme dans le fantasme d'un suicide psychologique et d'une renaissance. Corps, carcasses, chairs à vif, sensualité, "éros + massacre" comme le stipule le film de Yoshida. Sur le plan pictural, ce brûlot de sous-culture punk rappelle les belles heures de Bazooka. "Un jeune homme éventré" est une traversée crue et vacillante dans un néant sublimé.

08/2017

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Romans historiques

Cinquecento Tome 4 : Le brûlot de Clissa. 1531-1533

Depuis 1530, la paix de Charles-Quint s'étend sur l’Italie où, après trente ans de ravages de la soldatesque française, italienne et impériale, le blé peut enfin pousser. à présent, grandit à l’est la menace turque : Soliman le Magnifique se rapproche de Vienne à travers la Hongrie. Cependant, Venise, payant tribut au Sultan, continue à commercer sur mer avec le Levant, sans pour autant échapper à la piraterie de tout bord. En 1531, Pietro, le fils de feu le Grand Chancelier de Venise Nicolò Aurelio et de la noble padouane Laura Bagarotto, découvre le secret de sa filiation et le passé sulfureux de sa mère. à Florence où il se précipite, l’attendent d’autres révélations. C’est assez pour que Pietro décide de tourner le dos à la terraferma et de s’engager dans l’aventure maritime. Ce quatrième volet de la saga Cinquecento nous entraîne loin de Venise, sur les routes de l’Italie et de la Hongrie, et surtout sur la Méditerranée, où les galères de la Sérénissime voyagent entre ses colonies de Dalmatie et de Grèce, jusqu’à Chypre et jusqu’aux échelles du Levant. Pietro s’affirme parmi l’hostilité des uns et l’amitié profonde des autres, connaît la passion, s’expose aux dangers avec la témérité de sa jeunesse. Mais un jour, peut-être, fait-il le pas de trop…

03/2012

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Histoire internationale

Des trois royaumes aux Jin. Légitimation du pouvoir impérial en Chine au IIIe siècle

La naissance des Trois royaumes dans les années 200 de notre ère fut vécue en Chine comme un véritable cataclysme politique. Un Etat multiséculaire s'effondre, des rébellions millénaristes éclatent, des chefs de guerres surgissent aux quatre coins du pays et, après des années de luttes, de complots, de coalitions et de retournements, trois héros émergent et se taillent des royaumes sur les cendres d'un empire ravagé par la soldatesque : dans le Nord, l'Etat de Wei, au Sud-est, celui de Wu, et au Sichuan, celui de Shu. Chacun des souverains se proclame l'empereur légitime, considérant les deux autres comme des brigands usurpateurs. Tous tentent d'annexer leurs voisins pour restaurer la grandeur de la Chine et, plus important encore, pour rétablir l'unité territoriale telle qu'elle avait été réalisée par le Premier empereur plus de quatre siècles auparavant. L'unification n'est cependant pas l'oeuvre de l'un des héros des Trois royaumes, mais de la famille Sima qui, après avoir confisqué l'État de Wei à ses propriétaires, parvient à établir et à légitimer sa propre dynastie : les Jin. Qui sont les Sima ? Dans quel contexte politique ont-ils pris le pouvoir ? Comment ont-ils procédé au changement dynastique des Wei aux Jin ? Qu'ont-ils fait une fois leur dynastie fondée ? Telles sont les questions traitées dans cet ouvrage.

03/2010

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Ouvrages généraux

Charles Tillon. Le chef des FTP trahi par les siens

Qui était Charles Tillon ? Comment le chef et créateur des FTP (Francs-tireurs et partisans) a-t-il pu sombrer dans l'oubli ? Son parcours, digne d'un héros populaire, est celui d'une navigation à vue dans les eaux démontées du XXe siècle. D'une guerre mondiale à l'autre, des navires révoltés de la Méditerranée aux sables brûlants des bagnes de Biribi, d'une jeunesse prolétaire et militante aux aventures ministérielles, du Front populaire victorieux aux tragédies du Front popular, de la Bretagne socialisante à l'Allemagne agonisante, du pacifisme amer à la Résistance armée, du lyrisme de la Reconstruction à l'insanité stalinienne, de l'exclusion du Parti (accusé de "nationalisme bourgeois", de défiance envers l'URSS, de complot contre le parti et d'appropriation de fonds secrets en vue de buts cachés...) au ralliement à l'esprit de 68, de Prague abandonnée aux loups nazis à Prague envahie par la soldatesque rouge, de victoires en défaites, de trahisons en trahisons ... Fabien Tillon, en voulant lui rendre hommage, rend aussi justice à son grand-père. S'appuyant sur des sources familiales jamais exploitées mais aussi de nombreuses archives, il brosse brillamment le portrait d'un homme engagé qui, trahi par les siens et victime des pires travers du stalinisme, incarna vaille que vaille l'honneur du communisme français.

03/2021

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XXe siècle

La reine du Ritz ou Sept mois de la vie d'une femme

Février 1944. Dans le Paris occupé par la soldatesque nazie, Blanche de Crussol est contrainte, sous la menace d'une dénonciation, de participer à l'infamant Déjeuner de la Table ronde à l'hôtel Ritz, agapes mensuelles de la collaboration économique franco-allemande. Piège mortel où l'enferme le chef du réseau gaulliste du palace de la place Vendôme, personnage cynique et manipulateur. Blanche va vivre les sept mois précédant la Libération de Paris entre la curiosité pour les créatures frivoles qui fréquentent le Ritz tandis que les Parisiens crèvent de faim, Arletty, Chanel, Guitry, Lifar, et la terreur de la Gestapo qui la traque pour complicité dans l'attentat du 20 juillet contre Hitler, sans parler de la police de Sûreté criminelle de la rue des Saussaies qui la soupçonne à tort d'un crime sordide. Au fil de ses rencontres, elle croise chez une Américaine richissime, qui tient un salon littéraire, toute la fine fleur de la collaboration artistique, des écrivains antisémites jusqu'à l'indécence, Léautaud, Jouhandeau, Cocteau, et l'ambigu Ernst Jünger, héros de la Grande Guerre et auteur de romans à succès. Août 1944 est le mois de tous les dangers pour Blanche. Arrêtée par la police française, jetée en prison, sera-t-elle la victime expiatoire des libérateurs, comme ces femmes accusées de "collaboration horizontale", exhibées nues dans les rues et souillées de crachats, ou sera-t-elle épargnée pour service rendu à la France enfin libérée de l'oppresseur nazi ?

06/2021

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Sciences historiques

Terre de conquêtes. La forêt vosgienne sous l'Ancien Régime

Terre de conquêtes, la forêt vosgienne connaît entre les XVe et XIXe siècles les assauts d'un peuple de pionniers composé d'acteurs aussi emblématiques que les bûcherons et les schlitteurs. En rupture avec la prétendue médiocrité montagnarde, les Vosges témoignent de remarquables capacités d'adaptation fondées sur l'utilisation d'une richesse locale abondante : la sapinière. Transformée sur place, la matière première ligneuse devient rapidement un produit d'exportation prisé des. foyers économiques rhénan et mosellan. L'introduction puis la généralisation de la pomme de terre au détriment de l'arbre permet aux Vosgiens, en dépit de la pression démographique du XVIIIe siècle, d'échapper à l'émigration, exutoire traditionnel de bien d'autres milieux montagnards. Avec l'émergence des Etats modernes, la " Ligne bleue " suscite de nouveaux enjeux engendrés par la lutte entre Habsbourg et Bourbon. Aux ambitions économiques liées aux filons métallifères s'ajoutent désormais les visées navales de la monarchie française qui promeut le sapin au rang de matériau stratégique. C'est ainsi qu'à la soldatesque des années 1600 succède le temps de la centralisation pour des communautés très attachées à leurs libertés. Confrontés à une politique orientée désormais vers le marché, Alsaciens, Lorrains et Comtois n'ont de cesse de défendre leurs usages, une lutte inégale qui débouche après 1750 sur un climat de délinquance et de violence généralisées. La nouvelle de la prise de la Bastille dans les vallées donne alors le signal de la révolte contre l'Ancien Régime seigneurial et royal.

06/2004

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Histoire de France

Les mémoires du Général Rapp (1771-1821). L'intrépide de Napoléon

Les " Mémoires " du Général Rapp comptent parmi les plus intéressants du Premier Empire. Rapp, originaire de Colmar, fut pendant des années un interlocuteur privilégié de Napoléon, dont il devint l'aide de camp après la mort de Desaix, son ancien chef, à Marengo. D'une bravoure folle et d'une fidélité à toute épreuve envers l'Empereur, il reste connu pour sa franchise un brin soldatesque. Admiratif de Napoléon, mais également conscient des événements dont il fut témoin, Rapp n'hésitait pas à affronter ouvertement l'Empereur pour lui dire la vérité, lorsque tant d'autres se taisaient, comme par exemple pendant la campagne de Russie. Malgré tout, il resta toujours un soldat loyal, comblé par Napoléon, qui appréciait beaucoup ses qualités militaires et personnelles. A sa mort, Jean, comte Rapp, général de division de cavalerie était : Pair de France ; Premier Chambellan, maître de la Garde-Robe du roi ; grand-croix de l'ordre de la Légion d'honneur ; Commandeur de Saint-Louis ; grand-croix de l'ordre militaire de Maximilien-Joseph de Bavière et du Lion Palatin ; grand-croix de l'ordre de la fidélité de Bade, chevalier de l'ordre impérial de la Couronne de fer ; membre du consistoire de Paris ; vice-président de la Société biblique de France ; ce qui pour un homme qui ne s'était jamais caché de sa fidélité à l'Empereur témoignait de qualités humaines assez rares. Sous Napoléon III, le 31 août 1856, un monument au général Rapp fut inauguré à Colmar, sa ville natale. Napoléon l'avait surnommé l'Intrépide.

03/2004

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Littérature française

L'art du dressage

Le mal a ses génies, mais aussi ses seconds couteaux. Marceau, trop jeune pour avoir connu la Seconde Guerre mondiale, trop âgé pour avoir " fait l'Algérie ", tient sa descendance comme deux équidés au bout d'une longe et lui inculque les principes fondamentaux des moeurs soldatesques et de la virilité : Gilles, destiné à l'école militaire, et son cadet, " le Collectionneur ", désireux d'inscrire son nom dans l'histoire de l'aéronautique. Las, la guerre est loin : c'est sur le champ de bataille économique que l'on se bat désormais. Les deux frères cherchent leur place et leur identité, se répartissant réussites professionnelles, échecs personnels et humiliations intimes. Mais peut-on s'émanciper d'une tutelle paternelle aussi impérieuse, pourvoyeuse d'aversion pour les femmes, d'instincts racistes et de goût de la mort ? Comment devenir un homme lorsque le modèle familial de virilité est devenu hors de portée ? On rêve de combats épiques mais on tue des petits animaux. On rêve de panache mais on soumet des enfants. Quant à la guerre, on ne la fait plus que sur des maquettes de petits garçons. Authentique conte moral contemporain, L'art du dressage, tout en sondant les présupposés d'une introuvable masculinité, dresse le tableau d'un drame familial arrimé à la tragédie collective.

01/2023

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libération, épuration

Le jour le plus fou. 6 juin 1944, les civils dans la tourmente

En pleine nuit, des milliers de paras leur tombent sur la tête, et au petit jour, la plus terrifiante armada militaire de tous les temps déferle sur leur côtes. Pris dans ce maelström meurtrier, dans un enchevêtrement incroyable de combats, la population n'aura à l'esprit qu'un seul souci : ne pas se laisser broyer, rester en vie. La voici projetée dans la fournaise des villes écrasées sous les bombes ou mêlée à la traîtrise des combats à l'arme blanche. Dans la guerre des marais, la guerre des haies. Dans la guerre à l'aveuglette, avec ses raids, ses coups de main et ses chassés-croisés. C'est un chaos ubuesque, un vaudeville soldatesque. Restés longtemps à l'écart de la Grande Histoire, à l'ombre des médailles et des faits d'armes, les Normands racontent ici leur 6 juin 1944. Ce sont des récits de civils, totalement ignorants des opérations militaires, qui mêlés aux combattants, comprirent vite que le salut était une affaire personnelle, qu'il fallait "se débrouiller" pour s'en tirer. En l'espace de quelques secondes, et pour des jours ou des semaines parfois, leur vie ne tint plus que dans un trou où ils pouvaient se terrer, dans la virtuosité à slalomer entre les bombes et les obus, dans le réflexe d'un soldat qui ne tire pas ou ne lance pas sa grenade, dans le simple hasard de se trouver au bon ou au mauvais endroit. "On a souvent dit que nous étions pris entre deux feux, rapporte l'un des témoins, c'est faux. Nous étions dans le feu..."

04/2024

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Histoire de France

Le Temps des hommes doubles. Les arrangements face à l'occupation, de la Révolution française à la guerre de 1870

Le temps des hommes doubles : Louis Aragon a désigné ainsi la séparation voire l'opposition entre l'homme social et l'homme privé dans la société capitaliste. Pour les auteurs réunis ici, il s'agit plutôt de signifier qu'au temps de la souveraineté nationale en armes, dès lors que sont plus rigoureusement assignées aux soldats et aux citoyens à la fois une "identité" et une "cause" supposées dépasser leur état civil et leurs intérêts particuliers, l'occupation militaire multiplie, dans la recherche d'une accommodation entre les deux camps, les tensions et les combinaisons possibles entre fonctions ou statuts publics, sociabilités et influences locales, opinions et besoins. Pour caractériser les évolutions qui ont eu lieu entre les guerres déclarées par la France à l'Autriche en 1792 et à la Prusse en 1370, le présent livre met l'accent sur trois thèmes. Il traite d'abord des enjeux politiques et administratifs de l'occupation, parmi lesquels la neutralité, son devenir en tant que concept dans les relations internationales, et le positionnement des Etats neutres dans des conflits où l'on s'efforce de mobiliser aussi les opinions publiques. L'attention se porte ensuite sur les armées occupantes. Quelle que soit la part d'idéologie que l'autorité politique introduit dans leurs missions, la première de ces missions est de garantir leur propre sécurité. La recherche des accommodements ou le constat de l'extrême difficulté d'en trouer sont enfin abordés du point de vue des sociétés en proie à l'occupation. Dans ces situations où le présent peut être vécu et interprété en fonction d'une mémoire individuelle et collective d'expériences antérieures, le rôle joué par les occupants ne se réduit pas à la brutalité de la soldatesque et a l'exploitation économique. Ainsi, occupants et occupés peuvent aussi être amenés à jouer, même dans un contexte conflictuel, le rôle de passeurs culturels "malgré eux".

02/2013

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Religion

John Knox. Réformateur écossais (v. 1513-1572)

Théoricien de la démocratie, pionnier de l'instruction obligatoire et figure majeure de la littérature écossaise, John Knox est l'instaurateur du calvinisme en Ecosse et aussi un des premiers artisans de l'union de son pays avec l'Angleterre. L'existence dramatique de ce clerc d'humble origine se déroule sous le signe de l'opposition et du combat. Il entre en scène l'épée à la main, accepte contre son gré la vocation de prédicateur dans une forteresse assiégée, passe dix-neuf mois aux galères, prêche à la soldatesque comme à la cour, échappe aux tueurs et au bûcher et, même exilé, il est encore obligé de fuir. Il se marie en dépit de la belle-famille, invente l'agit-prop depuis la France, transforme une émeute en révolution, dresse contre lui trois reines, en fait pleurer une, organise la démocratie dans l'Eglise d'Ecosse, épouse à cinquante ans une héritière de dix-sept, survit à une guerre civile, meurt et devient un mythe tantôt vénéré, tantôt détesté. Pourtant, il avait choisi l'effacement et la vie intérieure, et c'est de sa spiritualité que se nourrissent ses combats pour la réforme de l'Eglise, mais aussi contre la tyrannie, la corruption et l'ignorance. Les idoles qu'il combat ne sont pas seulement les dogmes controversés, mais les prétentions de l'orgueil et de l'égoïsme chez les grands comme chez les humbles. Maintenant qu'ont prévalu ses principes de justice et d'égalité, c'est surtout par son expérience spirituelle qu'il touche le lecteur croyant ou non et qu'il atteint à la permanence de la foi qui, selon lui, constitue l'Eglise dans son développement historique depuis Abraham et les Prophètes. Sa connaissance des hommes, son expérience de la souffrance et son courage, malgré sa faiblesse ou grâce à elle, en font un des réformateurs les plus attachants.

04/2013

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Littérature étrangère

LA GLOIRE ET LA RENOMMEE. Tome 2

La Gloire et la Renommée s'inscrit dans la grande tradition du roman-fleuve et doit sans doute beaucoup à Proust et davantage à Henry James qu'à James Joyce. Avec ce roman d'envergure Iwaszkiewicz, pourtant célèbre pour ses formes coudes, a voulu rendre hommage à une Europe qui a sombré dans le cataclysme de la Seconde Guerre mondiale. Cet immense roman en deux parties débute en Ukraine avant la Première Guerre mondiale pour se terminer à Varsovie avec la Seconde. Pendant trente ans il nous promène à travers toute l'Europe des années 20 et 30. Le premier tome nous conduit de la Russie sanglante de la révolution jusqu'à la Pologne recouvrant son indépendance, du Paris des années Arts-Déco à l'Allemagne de la république de Weimar et celle d'Hitler. Les héros principaux du récit, Janusz Myszynski et son ami, le compositeur Edgar Szyller y vivent leur jeunesse " d'enfants du siècle ". Dans le présent volume nous les retrouvons mûris par les épreuves et les amours malheureux. Les destinées chaotiques d'une foule de personnages - la comtesse Bilinska et son fils, le fougueux Alo, la modeste Ola et son pâtissier de mari Golabek, la cantatrice Ela et la belle Ariadna - s'acheminent inexorablement vers la déflagration finale. Après avoir quitté l'Espagne en flammes Janusz retrouve Edgar à Rome. Nous sommes en 1937 et la guerre en Europe semble inévitable. Janusz passe par Paris en route vers sa demeure polonaise. C'est là-bas qu'il sera témoin de l'invasion allemande, de la terreur nazie, de la résistance... Les années noires de l'occupation fasciste en Pologne sont décrites à travers le sort tragique de tous les personnages qui disparaissent abattus par la soldatesque, meurent dans le ghetto, dans les camps ou sur les barricades de l'insurrection de Varsovie. Ce tableau épique d'un pays en guerre se termine en 1947 avec l'installation des communistes au pouvoir.

11/1999

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Indiens

Sitting Bull. Chef des Sioux hunkpapas

Seuls les Sioux qui ont connu Sitting Bull ont pu donner à Stanley Vestal les moyens de finaliser correctement, à leurs yeux, cette biographie, la biographie mère, historique et de terrain, grâce à laquelle d'autres auteurs - universitaires-de-bureau - jusqu'à nos jours, ont pu exister : le Vestal est le "livre-racine" sur Sitting Bull. Quand en 1926 Stanley Vestal rencontre de nombreux Sioux dans les réserves du Dakota, commence la gestation du premier grand livre sur les Indiens. Parmi les Lakotas avec qui il parle de son projet, Vestal retrouve les deux neveux de Sitting Bull : One Bull et White Bull dont la capacité à raconter les événements, à parler de leur oncle, contribuent de façon capitale à la réalisation de ce projet. Sitting Bull est né en 1831 au sein de la bande des Sioux hunkpapas. Dès 1865, les Américains commencent à entendre parler de lui. Après 1868 Sitting Bull émerge de plus en plus comme le leader des Indiens des Plaines que l'armée américaine aura à défier en priorité. De combats en combats, ses partis de guerre finissent par anéantir le 25 juin 1876, à Little Big Horn dans le Montana, le 7e régiment de cavalerie du général Custer. S'ensuivront la fuite au Canada puis le retour, en 1881, aux Etats-Unis où, après quelques tours de piste dans le Wild West Show de Buffalo Bill, Sitting Bull sera assassiné le 15 décembre 1890 dans la réserve de Standing Rock, Dakota du Nord, par un membre de la police indienne au service de l'armée. Quatorze jours plus tard, le 29 décembre, près de 350 Sioux, essentiellement miniconjous et hunkpapas, dont un grand nombre de femmes et d'enfants, trouvent la mort à Wounded Knee sous le feu de la soldatesque américaine qui se livre à un véritable carnage. Walter Campbell dit Stanley Vestal, 1887-1957, a grandi dans l'Oklahoma. Ses camarades d'enfance sont alors cheyennes et arapahoes. Après plusieurs années à Oxford et plusieurs autres livres sur les Indiens, il devient professeur d'expression écrite à l'université de l'Oklahoma.

02/2022

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Religion

Bordeaux. Ville d'accueil, de culture, de charité et de liberté

Il était une fois... une ville ouverte du beau nom de Burdigala, fierté de l'Empire Romain, par ses poètes et par son vin. Les barbares l'incendièrent et les fiers Gascons bâtirent trois séries de remparts pour arrêter les envahisseurs. Il était une fois... une ville close que la belle et douce Aliénor, d'Aquitaine par son (re) mariage avec Henri Il Plantagenêt offrit pour trois siècles aux rois d'Angleterre. Le Prince Noir dans son château de l'Ombrière y donna les plus grandes fêtes d'Europe.II était une fois... une ville reconquise par les rois de France qui voulurent lui imposer taxes et soldatesque. De violentes et successives révoltes, en dépit de féroces répressions, imposèrent respect au pouvoir absolu. Il était une fois... une ville de culture qui accueillit aussi bien les ordres mendiants, les grandes congrégations que la Fronde et les idées nouvelles de la Réforme dans ses collèges et universités. Élie Vinet et Michel de Montaigne offrirent à l'Europe les écrits de tolérance et de charité. Il était une fois... un intendant qui rêva de transformer Bordeaux en Versailles. Il fit abattre les murailles, ouvrir des portes, bâtir des hôtels particuliers, ériger la bourse des marchands et le grand Théâtre. Il était une fois... une ville de liberté, bouillonnante d'idées nouvelles avec son parlement, son philosophe Montesquieu, ses députés girondins, qui inventèrent la République et préparèrent avec le concours de son archevêque les droits de l'Homme et du Citoyen. II était une fois... une ville portuaire, première de France, qui lança ses trois-mâts et ses grands paquebots sur les océans et les mers du monde entier alors que sur sa rivière Il était une fois... une ville accueil, qui, par trois fois capitale de la France, servit de refuge aux gouvernements en exil tout en ouvrant ses portes aux peuples opprimés ou affamés d'Espagne, d'Italie et d'Afrique du Nord. Il est une ville... inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco qui se souvient, à travers ce Grand Journal de Bordeaux, de ses âmes charitables, de ses maîtres à penser, de ses partisans de la liberté, de son poète-académicien François Mauriac, porte-parole de la paix et de la fraternité.

11/2012

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Poésie

Les centaures & autres poèmes

Pour la première fois en français, ici dans la traduction du polonais d'Isabelle Macor, il nous est donné de lire enfin l'oeuvre poétique de Zuzanna Ginczanka (1917-1944), reconnue par les plus grands de son temps (Gombrowicz, Tuwim, et bien d'autres) comme une poète au génie précoce. Ce livre important en nombre de poèmes (110) se veut aussi un hommage à Zuzanna Ginczanka, et rend compte de l'évolution et de la diversité de son oeuvre, composée sur seulement dix années, tragiquement interrompue : elle meurt assassinée à l'âge de 27 ans en 1944 dans la banlieue de Cracovie après avoir été arrêtée par la gestapo une seconde fois. Ainsi ce livre démarre-t-il avec son premier poème connu ("Banquet estival" , écrit alors qu'elle était encore lycéenne en 1931) pour se poursuivre chronologiquement jusqu'à son dernier, "Non omnis moriar" , où elle nommait expressément ces dénonciateurs à Lvov (actuellement Lviv, en Ukraine) où elle fut arrêtée une première fois, avant de l'être à nouveau à Cracovie et ne plus revenir. Ce, en passant par une variété de poèmes relevant de la parabole, de la satire, de l'observation du monde et de la vie humaine saisie dans son regard... , selon un gai savoir grammatical où s'affirme librement sa féminité (fait remarquable), et où la nature abonde, cependant que, avec le pressentiment d'une catastrophe imminente, l'inquiétude s'installe. (Ainsi, dès 1934, un poème comme "Agonie" ne laisse aucun doute sur sa lucidité politique dans une Europe "secouée d'une toux / aux rythmes soldatesques" .) Les Centaures fut précisément le seul recueil de Zuzanna Ginczanka publié de son vivant, les autres poèmes étant quant à eux parus en revue ou dans la presse. Et elle n'aura eu guère le temps d'en composer un autre. Ce livre en édition bilingue comprend également, pour une plus grande appréciation, des documents (photographies, reproductions de manuscrits, etc.), des notes, et (au moins) une postface de la traductrice. Nous sommes plusieurs à vouloir que ressurgisse une telle voix des décombres de l'extermination. En Pologne, elle revit déjà plus particulièrement depuis 20 ans. Des ouvrages importants sur sa vie et son oeuvre y sont encore tout récemment parus. Et plus proche de nous, en France, un film documentaire lui a été consacré : "Tout de moi ne disparaîtra pas" (2022) de Joanna Grudzinska.

03/2024

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Littérature française

Tangente vers l'est

Dès l’ouverture de ce bref roman, on prend le train en marche, en l’occurrence le Transsibérien, déjà loin de Moscou, à mi-chemin de l’Asie. Le long du corridor, se presse une foule de passagers de 3e classe bardés de bagages, d’où se détache une horde de jeunes hommes en tenue camouflage agglutinés dans la fumée de cigarettes, que le sergent Letchov conduit à leur caserne d’affectation en Sibérie. Parmi eux, Aliocha, grand et massif, âgé de vingt ans mais encore puceau, et comme désarmé face aux premiers bizutages qui font partie du rituel de ces transports de conscrits. Il préfère s’isoler, lui qui n’a pas su trouver le moyen d’éviter le service militaire, qui n’attend rien de bon de cette vie soldatesque et sent la menace de cette destination hors limite. A l’écart, il commence à échafauder les moyens de fausser compagnie à son régiment. Mais comment se faire la belle à coup sûr ? Profiter d’un arrêt à la prochaine gare pour se fondre dans la foule et disparaître. A priori, il a tout à craindre de son sergent, mais aussi des deux provodnitsa, ces hôtesses de wagons, en charge de la maintenance des lieux et de la surveillance du moindre déplacement des voyageurs. Une première tentative échoue. Aussitôt repéré, il remonte dans le train. Sa fébrilité suspecte a dû le trahir. Occasion manquée donc, mais sur le quai, Aliocha a croisé une jeune Occidentale qui va bientôt s’émouvoir de son sort : Hélène, une Française de 35 ans, montée en gare de Krasnoïarsk. Elle vient de quitter son amant Anton, un Russe rencontré à Paris et récemment revenu au pays gérer un énorme barrage, un homme qu’elle a suivi par amour près du fleuve du même nom. Malgré les barrières du langage, Aliocha et Hélène vont se comprendre à mi-mots. Toute une nuit, au gré d’un roulis engourdissant, ils vont partager en secret le même compartiment, supporter les malentendus de cette promiscuité forcée et déjouer la traque au déserteur qui fait rage d’un bout à l’autre du train. Les voilà condamnés à suivre un chemin parallèle, chacun selon sa logique propre et incommunicable, à fuir vers l’Est et son terminus océanique, Vladivostok. Une histoire fragile et fulgurante dans une langue sensuelle et fougueuse, laissant à nu des êtres pris dans la rhapsodie d’un voyage qui s’invente à contre-courant. Ce texte a été conçu dans le cadre du voyage d’écrivains dans le Transsibérien organisé par Cultures France pendant deux semaines, en juin 2010, sur la partie orientale du trajet Novossibirsk-Vladivostok. Sa première version, sous forme de fiction radiophonique, a été profondément remaniée pour le présent volume.

01/2012

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Littérature française

Portraits birmans. Dix-Neuf Vues de la Shwedagon

Avec Dix-neuf Vues de la Shwedagon, Sébastien Ortiz, attaché culturel à l’ambassade de France en Birmanie (aujourd’hui Myanmar) publie son deuxième roman, qui, à l’instar du premier, Fantômes à Calcutta (Arléa, 2010), est nourri de son expérience à la fois de diplomate, de spécialiste des civilisations asiatiques, mais aussi d’insatiable curieux de la vie quotidienne. Avant tout, dévoilons le mot mystérieux que Sébastien Ortiz a choisi pour titre de son roman. La Shwedagon (de shwe, « or », et dagon, « ancien nom de Rangoun ») est le nom de la grande pagode de Rangoun (aujourd’hui Yangon), lieu saint bouddhique le plus important de Birmanie, qui abriterait huit cheveux du Bouddha historique Gautama. Située à deux kilomètres du centre de Rangoun, au sommet de la colline de Singuttara, la grande pagode se dresse au milieu de soixante-douze autres pagodes, pagodons, salles de prières et autres édifices, ainsi que de très nombreuses statues de bouddhas. Son stûpa atteint cent mètres de hauteur, et sa flèche est sommée d’une sphère d’or incrustée de milliers de diamants. Pour nous, Occidentaux, la Birmanie est un des pays le plus maudits de la Terre, avec ses généraux, la répression constante contre les moines et tous les opposants, mais, aussi, la haute figure de la grande Dame de Rangoun, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991. Les abominables contraintes qui pèsent sur elle et sur tous les Birmans, offusquant les images des tentatives de soulèvement toujours réprimées par une soldatesque brutale, nous empêchent d’imaginer que, malgré la terreur, tout un peuple essaie de vivre au quotidien, se débattant, comme partout ailleurs, avec ses préoccupations vitales – santé, travail, nourriture, et même divertissement… Tout au long de ces dix-neuf vues (qui sont aussi dix-neuf vies), Sébastien Ortiz nous révèle les mille facettes qui illustrent la vie quotidienne des « vrais gens », et cet éclairage tout à fait nouveau, s’il nous émeut bien souvent, ne manque pas de nous étonner. On vit, malgré tout, en Birmanie, à Rangoun, et nous le prouvent ces dix-neuf portraits de Birmans et d’expatriés qui se rendent à leur travail, vont en week-end à la campagne, « sortent en boîte », et, pour certains, recherchent, le soir, la chaleur tarifée et vite éteinte d’une prostituée. Ce qui lie entre elles ces « vues » et ses vies, c’est bien sûr l’omniprésence de la Shwedagon, fil rouge incontournable au centre de la ville. Mais d’autre part, et même si, cette fois, ce n’est pas dit dans le titre, la grande Dame de Rangoun est elle aussi partout étrangement présente, par allusions discrètes, et l’on devine qu’elle est aussi nécessaire, aussi indispensable aux habitants de la ville que la grande pagode. Un air un peu plus léger semble souffler aujourd’hui sur ce pays, qui fait entrer la Birmanie dans l’actualité de nos médias. Peut-être est-ce de bon augure à la fois pour le pays, pour la grande Dame, et pour le succès de ce beau roman.

04/2012

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Histoire de France

Je brulerai ma gloire

Historien de la condition des auteurs, des Grecs anciens à nos jours, Jacques Boncompain a couronné ses recherches par la publication d'un Dictionnaire de l'épuration des gens de lettres jugé " si nécessaire " par Jean d'Ormesson, fruit du dépouillement systématique des dossiers de la Commission nationale d'épuration conservés aux Archives Nationales. Des années durant il a vécu dans la compagnie de plus de 3000 auteurs, interprètes, producteurs et agents, sommés de rendre compte de leur comportement sous l'Occupation. Les côtoyer a changé son regard sur " un temps où manque toute lumière ", selon le jugement de Saint-Exupéry, et incité à élargir son étude aux deux principaux acteurs politiques du temps, le maréchal Pétain et le général de Gaulle. D'où ce nouvel essai. Le propre du Maréchal est d'être toujours demeuré en retrait. A Verdun, pendant la guerre du Rif, ambassadeur en Espagne, à chaque fois les autorités en place sont venues le chercher. Ce l'est de manière encore plus éclatante en 1940. Jules Jeanneney, Président du Sénat, reconnaît : " Il est incontestable qu'à ce moment tous les yeux étaient tournés vers le maréchal Pétain. Il était une sorte de bouée de sauvetage vers laquelle toutes les mains se tendaient. Il était certainement le seul nom autour duquel on pourrait faire l'union et la concorde de notre pays... " A 85 ans il ne s'est pas défaussé. Toute sa vie, entre deux solutions, il a choisi la plus exigeante. Doté des pleins pouvoirs, l'expatriation serait la plus facile. Par esprit de sacrifice il décide de rester en métropole et de s'interposer, autant que faire se peut, entre le peuple et l'envahisseur. Comme en 1916, mais en sous main, il va mener une guerre d'attente de l'arrivée des Américains. Au général Héring qui le félicite de son élévation au sommet de l'Etat, il répond tout de go : " A titre de martyr seulement. " Sans illusion sur ce qui l'attend il dit autrement : " Je brûlerai ma gloire. " Impossible, face à Hitler et la soldatesque allemande, d'empêcher toute atrocité. En fin de partie, il le sait, toutes lui seront comptées à charge, sans que soient prises en compte celles qu'il aura réussi à parer. D'avance il accepte d'être déshonoré par ceux qui lui devront la vie. Son amour de la France passe l'entendement, aussi ne sera-t-il pas compris. . Pendant quatre ans il va louvoyer et tenter de trouver un gentleman agreement avec Churchill qui dira en 1941 à son envoyé, le colonel Groussard : " Moi aussi, si je gouvernais votre pays, je ne dirais pas aux Allemands : " ; Je vous déteste ! " ; , parce qu' ; il faut toujours éviter le pire, avec acharnement... Moi aussi, je biaiserais, je chercherais à gagner du temps, à propos de tout : mais j' ; aiderais par tous les moyens possibles ceux qui restent mes compagnons d' ; armes... Dites à Vichy que je respecte profondément la personne du maréchal Pétain. Jamais je n' ; ai cru que cet homme puisse souhaiter la victoire allemande. " Telle n'est pas aujourd'hui l'opinion dominante, preuve que sur la période trouble de l'Occupation tout n'a pas encore été dit. Ce livre a le mérite d'ouvrir d'autres perspectives.

11/2019