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Serge Lesbre

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Roman d'amour, roman sentiment

Lesbie

De retour d'une visite chez un artiste peintre au Fort Mercredi, un journaliste en fin de carrière découvre, entre les pages d'un vieux Paris Match, la photo d'une jeune fille. Il commence alors la rédaction d'un roman. Deux vies se déroulent en parallèle : celle de l'auteur, gâchée par une consommation excessive d'alcool, et celle du héros du roman, jeune homme brillant, victime d'un amour impossible pour l'une de ses étudiantes, issue d'un milieu différent du sien. C'est ainsi que deux univers s'entremêlent : l'un, onirique, issu de l'antiquité gréco-latine d'où émergent des personnages étonnants (une Sapho et un Catulle poètes) et l'autre, bien actuel, celui de la misère omniprésente et de l'impitoyable tyrannie de Duvalier. Tout est pourtant lié : le tribun Cicéron et l'alcoolique père Minkowski, la Lesbie d'autrefois et celle d'aujourd'hui, aussi envoûtantes l'une que l'autre. Cette saga nous fait voyager d'une Haïti terrifiée à un New York trépidant, en s'arrêtant longuement dans le Paris des années 1960, vivant au rythme de l'agitation de la Sorbonne. Ce roman d'amour, dans une vie comme dans l'autre, questionne la notion d'identité à travers deux millénaires et, malgré un latent désespoir, fait émerger une timide lueur d'espoir.

12/2022

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Littérature française

Les imparfaits du subjectif Tome 2 : L'adolescence

Cette saga populaire a pour cadres un village du Bourbonnais et la capitale de l'Auvergne. Elle transporte le lecteur de la guerre de 1914-1918 jusqu'à la reconstruction de la France dans les années 50, en passant par l'occupation allemande de 1940 à 1944. Les diverses péripéties qui rythment le roman sont révélées à travers les souvenirs fugaces d'Antoine, un enfant abandonné à la naissance par un "géniteur" qui le jalouse. A l'adolescence, ce gamin devient un garçon rebelle et tourmenté par d'inavouables amours contrariées. Aussi d'un épisode à l'autre est-il souvent question de lumineux bonheurs et de graves maltraitances ; de challenges perdus et gagnés, d'indicibles soupçons et de rencontres fortuites. Autant d'événements poignants ou poétiques, parsemés d'un humour discret et d'une naïve sensualité au coeur d'une France en pleine mutation. En somme, une double résilience inespérée et - qui sait ? - peut-être réussie...

03/2017

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Littérature française

Oeuvres d'Adolphe Lèbre

Oeuvres d'Adolphe Lèbre / recueillies et publiées par M. Marc Debrit ; avec une notice biographique de M. Juste Olivier ; et une lettre-préface de M. Ernest Naville Date de l'édition originale : 1856 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2021

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Littérature française

Serge

"Chez ma mère, sur sa table de chevet, il y avait une photo de nous trois rigolant enchevêtrés l'un sur l'autre dans une brouette. C'est comme si on nous avait poussés dedans Reza à une vitesse vertigineuse et qu'on nous avait versés dans le temps".

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Littérature française

Serge

"En début d'année, Serge s'était rendu en Suisse pour faire une cure de bouillon. Harcelé par Valentina pour changer de corps, il avait accepté une retraite dans une clinique de médecine intégrative sur le lac de Vaar. Là, humant l'air du Waponitzberg sur sa terrasse panoramique et carrelée, engoncé dans une pelisse de mouton et ceint d'une couverture, il entamait à prix d'or son repos digestif (autrefois dit jeûne) par un bouillon de légumes et une eau minérale. Le lendemain, le bouillon disparaissait du protocole et ne lui restait que l'eau et la tisane aromatique à volonté. Une impression de malheur l'avait assailli".

09/2022

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Littérature française

Serge

L'institution se situe dans un château posé au milieu d'un grand parc, clos d'un haut mur, en pleine campagne agricole et proche de la ville dominée par sa monumentale abbatiale. Serge y séjourne depuis ses vingt ans. Jours et années se suivent, monotones. Serge s'en évade souvent. Mentalement, en observant la transformation du paysage agricole et de ses acteurs durant ces quarante années. Une brèche dans le mur remplacé par un grillage lui permet d'en suivre l'évolution. Physiquement, en s'échappant par divers stratagèmes. Il rejoint souvent le cloître de la cathédrale où l'attendent les gargouilles. Il a décidé aujourd'hui de vous raconter son histoire, d'abord celle de son enfance. C'est difficile, un peu chaotique, mais il parvient à revivre la maltraitance de sa mère, son placement en famille d'accueil, le collège puis le lycée où il connaîtra une amourette qui va lui être fatale. Son internement dans cette institution médico-psychiatrique commence ainsi.

03/2023

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Théâtre

Le moineau de Lesbie, comédie en un acte. 3e édition

Le moineau de Lesbie : comédie en un acte (Troisième édition) / par Armand Barthet Date de l'édition originale : 1851 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

07/2020

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Actualité et médias

Serge Dassault

Dassault : un nom mythique évoquant l'aviation, les armes, la politique. Mais le plus souvent, on songe à Marcel, le grand avionneur, et non à son fils Serge. II incarne pourtant aux yeux de nombreux observateurs le nouveau Citizen Kane français. Le constructeur des Mirage et du Rafale ne cesse en effet de faire parler de lui. En prenant le contrôle du Figaro en 2004, en se faisant élire sénateur UMP de l'Essonne après avoir remporté la mairie de Corbeil, et en multipliant les déclarations fracassantes. Une façon de se faire enfin un prénom, lui qui a été écrasé par la personnalité d'un père qui ne voulait pas qu'il lui succède ? Longtemps considéré comme un personnage de second ordre, Serge Dassault a montré à 61 ans des capacités qu'au sein de sa famille, on lui avait toujours déniées. En remportant en 1986 sa plus grande bataille, celle de son accession à la tête de l'empire industriel. Vingt ans plus tard, cette biographie impartiale atteste que celui qui passe pour l'homme le plus riche de France n'est toujours pas rassasié de pouvoir. Riche d'anecdotes, nourrie d'entretiens avec lui, son entourage, sa famille, ses adversaires, cette enquête brosse le portrait d'un chef d'entreprise ayant pris sa revanche sur le tard. Elle livre de nombreuses révélations sur les réussites et les faiblesses de l'empire aéronautique, les liens de son président avec l'Elysée et le pouvoir, ainsi que sur sa conception de la presse - comment s'y prend-il avec les journalistes, lui qui veut des " informations positives " et souhaite utiliser ses titres pour faire passer ses idées ? Lui qui cherche aussi à accroître son influence au Medef ne songe pas un instant à passer la main, donne son avis sur tout et veut peser sur la présidentielle de 2007. A plus de 80 ans, Serge Dassault a trouvé une seconde jeunesse et souhaite en profiter le plus longtemps possible. Au grand dam de beaucoup !

04/2006

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Littérature française

Serge, roman

Serge : roman / Abel Hermant Date de l'édition originale : 1926 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

03/2023

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Littérature française

Boléro

Boléro. Dans l'euphorie du début des années soixante et sur fond de guerre d'Algérie finissante, une gamine, Emma, découvre le cinéma, l'amour fou, la réalité du monde et la mort. La musique entêtante du Boléro de Ravel rythme les deux étés à la campagne pendant lesquels Gary Cooper et Marilyn, plus vrais que la vraie vie, le disputent à Fred et Paul, ses Jules et Jim, sous la bienveillante protection de Gisèle, leur initiatrice et leur mentor. Bien des années plus tard, alors qu'Emma est solitaire et perpétuellement en quête d'un emploi, le passé resurgit, évoqué une fois encore par la musique du Boléro qui ravive les blessures de la guerre d'Algérie. Avec ce portrait tout en nuances d'une adolescente qui s'ouvre à la conscience du monde, et de la femme qu'elle est devenue, Michèle Lesbre, comme dans ses précédents romans, porte un regard subtil sur une vie en apparence ordinaire, une de ces trajectoires singulières qui ancrent l'écriture dans le réel.

01/2003

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Lecture 6-9 ans

J'apprends à lire avec Sami et Julie : Plouf ! Fin de CP, niveau 3

Première séance de piscine pour les CP : Léa a peur, Tom est confiant et Sami n'a qu'une hâte : sauter à l'eau !

03/2017

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Littérature française

Ecoute la pluie

« Puis le ronflement sourd de la rame qui s’approchait à grande vitesse a provoqué un frémissement parmi les rares voyageurs. Le vieil homme s’est tourné vers moi avec toujours ce sourire limpide, j’ai cru qu’il allait me demander quelque chose, mais il a sauté sur les rails comme un enfant qui enjambe un buisson, avec la même légèreté. » Avant que le vieil homme ne se jette sur la voie en lui adressant son dernier sourire, la narratrice partait rejoindre l’homme qu’elle aime à l’hôtel des Embruns. Le choc a fait tout basculer. Plutôt que d’aller à la gare, elle s’enfonce dans les rues de Paris pour une longue errance nocturne sous l’orage. Revenue chez elle au petit matin, toujours incapable d’expliquer à son amant pourquoi elle n’était pas au rendez-vous, elle murmure à son intention le récit de sa nuit blanche. Lui, le photographe pour qui les mots ne sont jamais à la hauteur, sera-t-il capable de comprendre l’énigmatique message qu’elle finit par lui laisser : « Écoute la pluie » ? Avec ce roman dense et bouleversant, Michèle Lesbre poursuit une œuvre lumineuse qu’éclaire le sentiment du désir et de l’urgence de vivre. Ce douzième livre a été inspiré à Michèle Lesbre par le « petit monsieur de la station Gambetta » à qui est dédié Le Canapé rouge (Sabine Wespieser éditeur, 2007). En même temps que ce nouveau roman, reparaît un récit publié pour la première fois en 2001, hommage à un autre disparu, Victor Dojlida, une vie dans l’ombre. L’essentiel de l’œuvre de Michèle Lesbre, qui vit à Paris, est réuni dans le catalogue de Sabine Wespieser éditeur.

02/2013

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Littérature française

Victor Dojlida, une vie dans l'ombre

« Victor, le 26 septembre 1989, à sept heures du matin, les portes de la prison de Poissy s’ouvraient pour toi, et la rue te rendait une liberté tardive… Quelques semaines après, le mur de Berlin tombait… Ah, les beaux jours de cet automne-là ! Car il faut bien que les portes s’ouvrent, que les murs s’écroulent, quand ils empêchent les hommes de vivre… » Michèle Lesbre a rencontré Victor Dojlida à sa sortie de prison et l’a côtoyé jusqu’à sa mort en 1997. Bouleversée par le destin de cet éternel rebelle dont la vie a été brisée par la guerre et les désillusions, elle est partie sur ses traces, a exploré les archives et s’est surtout souvenue de leurs conversations, pour lui rendre cet hommage personnel. Victor Dojlida est né en Biélorussie en 1926. Il a trois ans quand sa famille émigre en Lorraine, où son père est d’abord employé à la mine, puis aux aciéries. Quand, le 10 mai 1940, la première bombe s’écrase sur Homécourt, l’école ferme. Victor a quatorze ans, il ne passera pas le certificat d’études, mais il entre aux FTP-MOI, les Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée. En février 1944, son réseau est dénoncé. C’est la déportation et les camps, où il voit mourir son copain Stanis. Il a presque vingt ans quand il revient. Le juge qui l’a livré à la Gestapo et le policier qui l’a dénoncé sont encore en place. Pour lui qui est rescapé de l’enfer, ce n’est pas supportable. C’est alors que commence l’enchaînement des faits qui le conduiront en prison pendant quarante ans. Victor Dojlida, une vie dans l’ombre a été publié pour la première fois en 2001, par les éditions Noésis. Sabine Wespieser éditeur le réédite aujourd’hui, en même temps que paraît le douzième roman de Michèle Lesbre, Écoute la pluie, hommage à un autre disparu, anonyme celui-ci. L’essentiel de l’œuvre de Michèle Lesbre, qui vit à Paris, est réuni dans le catalogue de Sabine Wespieser éditeur.

02/2013

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Littérature française

La petite trotteuse

D'un geste machinal, j'avais mis la montre en marche. Le tic-tac avait surgi avec une violence inattendue. J'avais cru ne pas survivre à ce bruit presque imperceptible, cette course inexorable de la petite trotteuse qui me donnait le vertige. Trente ans après sa mort, mon père me quittait de nouveau. La douleur était entrée en moi d'un seul coup. M. L. Depuis qu'elle a retrouvé cette montre, la narratrice s'est elle-même mise en mouvement suivant une impulsion implacable, elle visite des maisons, comme pour retrouver le lieu d'un rendez-vous manqué. Alors qu'elle est au bout de son improbable quête, le présent se substitue de plus en plus souvent, en autant de fondus enchaînés, à des scènes de sa vie passée : dans l'hôtel où elle s'est installée, le gros chat orange la renvoie à celui qui l'attend quelque part, mais aussi au compagnon de ses jeux de petite fille ; les pas de son voisin se superposent à ceux de son père, lourds de chagrin ; l'ombre de sa mère, silhouette frivole, rôde... Dans la maison du bord de mer, dernière étape du périple, la houle des souvenirs l'assaille : les images de son enfance qui commença avec la guerre, celles des uniques vacances en famille, un désastre, celles d'esquisses de maisons aussi, dessinées par un père triste et mystérieux, mort trop tôt et avec qui pourtant elle n'a pas cessé de s'entretenir. Peu à peu se construit, sous nos yeux et presque à l'insu de la narratrice, un magnifique et subtil roman des origines : les fils de sa vie se dénouent, ses engagements s'éclairent à la lumière des idées qu'elle soupçonne avoir été celles de son père... et elle connaît enfin l'apaisement. Jamais Michèle Lesbre n'est allée si loin dans l'entrelacement de son expérience intime et de la fiction, et jamais elle n'a montré de manière si lumineuse le pouvoir rédempteur des mots, qu'elle tisse comme un enchantement.

06/2011

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Littérature française

Tableau noir

Michèle Lesbre a été institutrice, puis directrice d'école, pendant de nombreuses années. Observatrice attentive des changements survenus dans l'Education nationale, elle s'interroge, dans ce texte qui n'a rien d'une fiction, sur le beau métier qui a été le sien. On sourit aux évocations de lectures buissonnières et aux tendres portraits d'élèves récalcitrants. On découvre une école libre et joyeuse, que maîtres et parents construisaient ensemble. Et où les enseignants, en fidèles héritiers des hussards noirs de la République, ne s'en laissaient pas conter sur le respect de leurs prérogatives. On lit aussi dans Tableau noir l'expression d'une sourde inquiétude. Face au désarroi des jeunes collègues en manque de formation sérieuse, face aux réformes à répétition et aux surcharges administratives, que va-t-il rester de l'utopie d'une école qui serait le lieu d'apprentissage de la vie ? Comme un contrepoint au texte vibrant et grave de l'écrivaine, les dessins de Gianni Burattoni viennent souligner ce magnifique hommage à un métier passionnément aimé.

10/2020

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Littérature française

Rendez-vous à Parme

RENDEZ-VOUS A PARME. Dans les cartons de livres que lui a légués Léo, un vieil ami avec qui elle partageait la passion du théâtre, la narratrice découvre un exemplaire de La Chartreuse de Parme. Les premières pages la ramènent à l'été de ses quatorze ans, quand un homme de l'âge de son père lui lisait le roman à haute voix sur une plage. A la fin de la saison, il lui avait murmuré : "Quand vous serez plus grande, vous irez à Parme, il faut lire ce roman de Stendhal à Parme." Des années plus tard, elle décide d'obéir à cette affectueuse injonction. Laissant désemparé l'homme qu'elle vient de rencontrer, elle prend seule le train pour l'Italie. Dans la sereine ville de Parme, la ferveur de ses préparatifs s'est évanouie. Mais, lorsqu'elle pénètre dans le théâtre Farnèse, son voyage soudain revêt un autre sens : sur la scène vide, défilent les silhouettes absentes dont les spectacles ont tant compté. Patrice Chéreau, Philippe Clévenot, Vàclav Havel, Tadeusz Kantor, Peter Brook et tant d'autres l'emportent dans une belle sarabande. Plutôt que celles, bien loin, de La Chartreuse de Parme, elle est venue suivre ici les traces d'un passé qui lui est essentiel. Le théâtre dès lors guide sa mémoire, envahit son séjour, l'apaise, et l'entraîne vers le présent. Quand, sur une impulsion, elle demande à son amant parisien de la rejoindre, un autre voyage peut commencer... Rendez-vous à Parme est un roman lumineux sur le désir, une invitation à vivre, comme au théâtre, tous les possibles.

02/2019

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Littérature française

Chère brigande. Lettre à Marion du Faouët

La silhouette libre et rebelle de Marion du Faouët, « Robin des bois » bretonne qui, dans les premières années du XVIIIe siècle, prenait aux riches pour redistribuer aux pauvres, n'a cessé d'accompagner Michèle Lesbre, traversant comme un feu follet certains de ses précédents livres (notamment Le Canapé rouge, voir citation infra). Parce qu'une femme aux cheveux roux prénommée Marion, qui avait élu domicile dans une boutique désaffectée en bas de chez elle, a soudain disparu après quelques mois de vie miséreuse, les traits de l'autre Marion, la « chère brigande », se superposent à ceux de la SDF parisienne, sorte de contrepoint au désarroi de n'avoir pu lui porter secours. Michèle Lesbre, comme pour conjurer le désenchantement et la pesanteur du monde d'aujourd'hui, décide de partir sur les traces de la Bretonne. Si la longue lettre qu'elle lui adresse va donner chair et corps à la voleuse au grand coeur, elle sera également pour l'écrivain l'occasion d'un texte très personnel – le « je » narrateur, cette fois, est bien celui de l'auteur –, où ses propres désirs, ses utopies et ses révoltes se confondent avec ceux de Marion. Dans le train qui conduit Michèle Lesbre à Quimper, les souvenirs de la vie de Marion reviennent par bribes, qui tendent un miroir à la jeune femme qu'elle a été et dont la conscience politique s'est éveillée avec les tragédies de l'histoire : à dix-huit ans, alors qu'elle découvrait la cruauté des hommes lors des premières manifestations contre la guerre d'Algérie, Marion, elle, créait sa bande de brigands. Avec ses comparses recrutés parmi ses proches, elle allait écumer les bois, redresser les torts, forcer les riches fermiers à partager leur blé avec ceux qui, dans une Bretagne exsangue, n'avaient rien. Le Faouët, les monts d'Arrée, Quimper : tous ces lieux où Marion a grandi et que Michèle Lesbre arpente, évoquent chez la narratrice la fougue et la générosité de son indomptable héroïne. Et même s'il lui arrivait d'administrer quelques coups de bâton, la « chère brigande » se contentait de frotter à l'ortie les réfractaires. La vraie violence, celle des soldats qui ravageaient la campagne, violaient les femmes, pillaient les paysans, a fini par s'exercer contre elle et ses complices, vite jetés en prison, torturés, puis exécutés. Michèle Lesbre, dans ce texte lumineux – qui nous parle aussi d'elle, de nous, du monde dans lequel nous vivons – nous donne à entendre le rire d'une gamine formée à l'école de la vie, d'une grande amoureuse et d'une femme insoumise que l'injustice a mise en marche. Sa belle lettre s'achève ainsi : « Dors tranquille, chère brigande, tu m'as sauvée pendant quelques jours de notre démocratie malade, des grands voleurs qui, eux, ne sont presque jamais punis parce qu'ils sont puissants, de ce monde en péril. Tu n'étais pas un ange, mais les anges n'existent pas. »

02/2017

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Littérature française

Sur le sable

Apercevant des flammes derrière une dune qu'elle longeait au gré de ses pérégrinations, la narratrice s'arrête. A la lisière de l'incendie, recroquevillé sous une couverture, un homme prostré contemple le sinistre. Intriguée, la femme accepte de rester près de lui. En rupture de ban, elle vient de quitter un poste de veilleuse de nuit dans un hôtel parisien. Elle a également rompu avec l'homme qu'elle aimait. Les personnages des romans de Modiano, qu'elle a intégralement relus à la faveur de ses nuits de veille, lui offraient sans doute une meilleure compagnie... Flottant entre les êtres réels et les êtres de fiction, elle suit ce qu'elle appelle sa " pente douce ". L'homme de la plage ne cesse de parler. Il est venu enterrer sa mère et, dirait-on, voir disparaître cette maison de malheur où se sont noués pour lui tant de drames : la jeune noyée d'un dimanche de son enfance, sa mère qui venait y rejoindre son amant, un ancien de l'OAS, et Sandra, avec qui il aurait aimé vivre là mais qui a été brutalement extradée vers l'Italie pour y être emprisonnée. Au fil du monologue de ce compagnon de hasard, son auditrice est comme malgré elle envahie par ses propres fantômes. Ses deuils, son amour perdu à Bologne, sa quête et ses combats ressurgissent, brossant par touches légères le portrait d'une femme dont la liberté et la solitude sont les véritables compagnes. Avec ce onzième livre, Michèle Lesbre poursuit sa route, déterminée et lumineuse, où le pouvoir enchanteur des mots réveille la rumeur du monde.

05/2009

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Littérature française

Chemins

"J'ai trois ans. Un homme qui me paraît immense entre dans la minuscule cuisine de l'appartement rue du Souci à Poitiers, me prend dans ses bras, je ne l'ai jamais vu. Ma mère me demande de l'appeler papa. C'est mon père." Il a fallu à Michèle Lesbre un long et beau chemin avant que se dessine si nettement, dès la première phrase de son nouveau roman, la figure du père dont elle a poursuivi l'ombre au fil de ses livres. Chemins est certainement le plus autobiographique d'entre eux. Il n'en reste pas moins un roman. Assis sous un réverbère, un homme bien mis est plongé dans sa lecture. De temps à autre, il sort une pipe de sa poche, sans se laisser distraire. La narratrice, qui tarde à se mettre en route pour aller occuper une maison d'amis absents, se sent curieusement attirée par la scène insolite qui, jour après jour, se répète sous ses yeux. Quand elle découvre le titre du livre dans lequel est plongé l'homme, Scènes de la vie de bohème, une silhouette du passé se substitue à celle du lecteur du réverbère : elle s'était souvent demandé pourquoi, du roman de Henry Murger qui traînait dans son bureau, son père avait un jour parlé comme d'un livre qui était toute sa jeunesse. Quel rapport entre les aventures de quatre joyeux drilles à l'humeur frondeuse, au mitan du dix-neuvième siècle, et son père si sombre, dont elle n'a jamais percé la part de mystère et de douleur. Avec le livre de Murger, qui attendait son heure, elle s'engage alors dans un voyage lent, rythmé par de paisibles étapes au bord du canal où se perche cette maison qu'elle n'a pas très envie de rejoindre. Son imagination et sa mémoire dérivent au fil de l'eau et des rencontres - une gardienne de vaches, un éclusier tendre et un peu menteur, un délicieux couple de mariniers qui vont l'embarquer pour un bout de route... Mais elle ne s'arrêtera jamais très longtemps auprès d'aucun de ceux-là. Elle sait qu'ils la mènent à un autre rendez-vous, bien plus intime, avec ce père qui un jour fut un jeune homme insouciant rêvant de la vie de bohème... Chemins est une bouleversante quête du père, et un très beau roman des origines.

02/2015

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Histoire de France

Victor Dojilida, une vie dans l'ombre

"Victor, le 26 septembre 1989, à sept heures du matin, les portes de la prison de Poissy s'ouvraient pour toi, et la rue te rendait une liberté tardive. Quelques semaines après, le mur de Berlin tombait. Ah, les beaux jours de cet automne-là ! Car il faut bien que les portes s'ouvrent, que les murs s'écroulent, quand ils empêchent les hommes de vivre". Michèle Lesbre a rencontré Victor Dojlida à sa sortie de prison et l'a côtoyé jusqu'à sa mort en 1997. Né en Biélorussie en 1926, il a trois ans quand sa famille émigre en Lorraine. A quatorze ans, il entre aux FTP-MOI. En février 1944, son réseau est dénoncé. C'est la déportation et les camps. Quand il revient, le juge qui l'a livré à la Gestapo et le policier qui l'a dénoncé sont encore en place. Pour lui qui est rescapé de l'enfer, ce n'est pas supportable. C'est alors que commence l'enchaînement des faits qui le conduiront en prison pendant quarante ans.

05/2014

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Littérature française

Nina par hasard

Nina est apprentie coiffeuse à Roubaix. Sa mère, Susy, travaille dans une des dernières petites usines textiles du nord de la France. Dans l'univers clos de ces deux femmes, les hommes ne sont que des passions ravageuses pour la mère, des pères impossibles pour la fille qui, au sortir de l'adolescence, a sur le monde un regard d'une singulière lucidité. Avec son premier salaire, Nina a décidé de souhaiter son anniversaire à Susy en l'emmenant au bord de la mer. C'était sans compter avec Delplat, le patron cynique qui tous les vendredis vient "se faire rafraîchir" au salon de coiffure, sans compter avec Legendre, le contremaître aux comportements sadiques à l'origine de la grève, sans compter avec l'accident du travail de Louise, la meilleure amie de Susy, ni avec le naufrage des idéaux et des illusions dans le rude monde des adultes. Pourtant les bonheurs fugaces, les bals du dimanche, la belle solidarité des femmes, et aussi Arnold, l'ami de Nina (qui lui montre les oiseaux et l'emmène au théâtre où elle rêve à une autre Nina, celle de La Mouette), laissent ouvertes les portes d'un ailleurs possible.

03/2010

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Littérature française

Un lac immense et blanc

« Je réinvente ma vie dans le désordre en mélangeant les temps, les lieux, les êtres chers, mais c’est tout de même ma vraie vie. Peut-être que cette journée est un cadeau plutôt qu’un empêchement et un rendez-vous manqué. J’attendais l’Italien, c’est Antoine qui est venu, dans le silence de la ville qui est une autre ville, lointaine et familière à la fois ». Ce court récit est bien dans la manière de Michèle Lesbre : dans la lente dérive d’une journée de neige, les époques, les lieux et les hommes se superposent. De beau matin, la narratrice s’en va attendre sur un quai de gare un homme qu’elle ne connaît pas : elle a envie de nouer une conversation plus intime avec cet étranger qui, le mercredi, dans ce Café lunaire proche du Jardin des Plantes, évoque inlassablement Ferrare. Elle a pris sa journée, mais l’homme n’arrive pas. Dès lors, le temps s’étire, en autant de fondus enchaînés que favorise la blancheur environnante : la ville s’estompe, peu à peu remplacée par des images d’enfance, par d’autres lieux et d’autres villes. Au détour d’une rêverie surgit, figure centrale de ses souvenirs, « le lac immense et blanc », noyé sous la neige de l’Aubrac, où Edith Arnaud vécut ses premières amours et ses premiers combats politiques. Elle n’a jamais revu Antoine, le jeune homme en colère qui, à l’aube des années soixante, voulait changer le monde. Sa silhouette traverse pourtant le récit et bientôt se superpose à celle de l’Italien du delta du Pô, dont les brumes hantent le paysage mental de la narratrice. Mais peu importe le temps qui passe, la perte des illusions et les rendez-vous manqués. Dans le silence et la lumineuse blancheur de cette journée particulière, la solitude de cette femme qui a tant vécu n’a pas le goût des renoncements. Ses dialogues loufoques avec le corbeau freux du Jardin des Plantes sont bien au diapason de la mélancolie joyeuse de son existence. Une fois encore, Michèle Lesbre tend avec une bouleversante justesse le fil d’une vie minuscule à laquelle ses mots donnent tout son sens.

04/2011

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Littérature française

Le canapé rouge

Parce qu'elle était sans nouvelles de Gyl, qu'elle avait naguère aimé, la narratrice est partie sur ses traces. Dans le transsibérien qui la conduit à Irkoutsk, Anne s'interroge sur cet homme qui, plutôt que de renoncer aux utopies auxquelles ils avaient cru, tente de construire sur les bords du Baïkal un nouveau monde idéal. À la faveur des rencontres dans le train et sur les quais, des paysages qui défilent et aussi de ses lectures, elle laisse vagabonder ses pensées, qui la renvoient sans cesse à la vieille dame qu'elle a laissée à Paris. Clémence Barrot doit l'attendre sur son canapé rouge, au fond de l'appartement d'où elle ne sort plus guère. Elle brûle sans doute de connaître la suite des aventures d'Olympe de Gouges, auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, de Marion du Faouët qui, à la tête de sa troupe de brigands, redistribuait aux miséreux le fruit de ses rapines, et surtout de Milena Jesenskà qui avait traversé la Moldau à la nage pour ne pas laisser attendre son amant. Autour du destin de ces femmes libres, courageuses et rebelles, dont Anne lisait la vie à l'ancienne modiste, une belle complicité s'est tissée, faite de confidences et de souvenirs partagés. À mesure que se poursuit le voyage, les retrouvailles avec Gyl perdent de leur importance. Arrivée à son village, Anne ne cherchera même pas à le rencontrer... Dans le miroir que lui tend de son canapé rouge Clémence, l'éternelle amoureuse, elle a trouvé ce qui l'a entraînée si loin : les raisons de continuer, malgré les amours perdues, les révolutions ratées et le temps qui a passé. Le dixième livre de Michèle Lesbre est un roman lumineux sur le désir, un de ces textes dont les échos résonnent longtemps après que la lecture en est achevée.

08/2007

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Littérature française

La furieuse. Rives et dérives 2023

LA FURIEUSE. "J'écris ce texte comme on s'échappe, comme un retour à un monde possible. Et cette échappée me conduit vers la Furieuse, petite rivière du Doubs, affluent de la Loue, où Courbet se baignait enfant, où il s'est baigné jusqu'à la fin de sa vie. C'est le nom qui m'a séduite d'emblée, la Furieuse. Sans doute contenait-il toutes mes colères, il parlait de moi. Ce n'est pas un roman, c'est le récit d'un voyage intime traversant aussi les oeuvres d'auteurs aimés qui ont descendu ou remonté fleuves et rivières, ont vécu sur leurs rives parfois. C'est un appel au secours à l'enfance, petite patrie lumineuse en laquelle je retrouve un peu de paix. C'est peut-être même elle qui a suscité ce voyage, en réveille d'anciens, me console de ce monde, me rend ma liberté", Michèle Lesbre.

02/2023

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Littérature française

Un certain Felloni

Un certain Felloni. Ferrare, 1943. Alors qu'il se rend à bicyclette à son poste de travail, Felloni est pris dans une embuscade fasciste. Sans rien comprendre à ce qui lui arrive, le jeune homme se retrouve peu après couché dans la neige, blessé, parmi d'autres agonisants. Dans ce temps suspendu qui s'ouvre entre la vie et la mort, les souvenirs affluent : la tendresse de sa mère, le gâteau aux châtaignes, l'odeur du tabac de son père, la pêche aux anguilles dans le delta, mais aussi ses frayeurs d'enfant face aux exactions fascistes, aux chants de propagande, au désespoir des adultes. Plane aussi le doux visage de Sandra, de son amour qui lui faisait oublier la guerre. Michèle Lesbre, en s'emparant du personnage de Felloni, apparu fugitivement dans une nouvelle de Giorgio Bassani, Une nuit de 1943, écrit un texte intense et poétique sur le chaos de la guerre, sur l'absurdité de cette mort et sur ces vies ordinaires que l'histoire jette dans les ténèbres. Comme en écho à ses visions, les dessins de Gianni Burattoni déclinent les gammes du gris, donnant corps aux brumes angoissantes du delta du Po, à la violence et à la mort, avec un trait d'une subtile beauté.

05/2004

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Sciences historiques

Le maquis Serge

Isolé, très boisé, le Morvan abrite, pendant la seconde guerre mondiale, de nombreux maquis. Le maquis Serge, installé dans les bois du hameau de Château, est essentiellement formé de jeunes réfractaires au STO (Service du travail obligatoire), qui s'organisent à partir de 1943 autour de Gérard Drouin, alias "Serge". Malgré ses nombreuses actions et sa participation à la libération d'Autun, le maquis Serge est resté méconnu et n'avait, jusqu'à maintenant, jamais fait l'objet d'une publication. Grâce à des documents d'archives et aux témoignages d'anciens maquisards, Noëlle Renault sort de l'ombre ces hommes qui ont lutté parfois jusqu'à la mort contre l'occupant.

02/2014

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Littérature étrangère

Le Père Serge

L'individu " animé d'un immense amour-propre ", dont le but est d'" atteindre la perfection et le succès dans toutes les entre-prises, et d'obtenir ainsi l'admiration et les louanges de son entourage", cet individu-là, brusquement contrarié dans son élan par un détail qui l'insupporte, peut-il, tournant le dos au monde, se consacrer à Dieu ? Ou bien, pour être plus précis : si la décision d'un tel être se trouve motivée par le désir de montrer à tous son mépris, se peut-il que, libérant alors une religiosité jusque-là étouffée par son orgueil, il se délivre de la pesanteur grâce à la soumission aux règles monastiques et ascétiques ? Telle est, brièvement exposée, la problématique du Père Serge. Cette nouvelle qui, pour être souvent passée inaperçue dans l'oeuvre de Tolstoï, n'en constitue pas moins, en même temps que son écrit le plus serré, le plus fondamental, une parabole à la fois violente, sobre et universelle digne de prendre place parmi les grands témoignages spirituels.

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Chanson française

Serge Reggiani, biographie

Serge Reggiani aurait eu cent ans le 2 mai 2022. Le petit apprenti coiffeur qui fuyait le fascisme et l'émilie-Romagne aura travaillé avec Visconti, Chabrol, Melville, Sautet, Becker, Cocteau, Ophüls... On l'aura compris, le cinéma, le théâtre et la musique le définissent, et il ne cessera d'être soutenu par les plus grands - à commencer par Barbara, qui sera l'une des femmes de sa vie. Le succès n'a jamais éloigné Reggiani de la politique, ni du militantisme, toujours à gauche, avec ses copains Piccoli, Montand et Signoret. Mais en 1980, à la mort de son fils Stephan, la dépression et l'alcoolisme le terrassent. Livre d'évocations s'attachant par flashs à la vie et à la carrière de Serge Reggiani, cette biographie feuillette l'univers du comédien chanteur pour y trouver les heures et les images les plus marquantes qui restent à la mémoire des Français.

08/2022

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Littérature russe

Le pere serge.

L'individu " animé d'un immense amour-propre ", dont le but est d'" atteindre la perfection et le succès dans toutes les entre-prises, et d'obtenir ainsi l'admiration et les louanges de son entourage", cet individu-là, brusquement contrarié dans son élan par un détail qui l'insupporte, peut-il, tournant le dos au monde, se consacrer à Dieu ? Ou bien, pour être plus précis : si la décision d'un tel être se trouve motivée par le désir de montrer à tous son mépris, se peut-il que, libérant alors une religiosité jusque-là étouffée par son orgueil, il se délivre de la pesanteur grâce à la soumission aux règles monastiques et ascétiques ? Telle est, brièvement exposée, la problématique du Père Serge. Cette nouvelle qui, pour être souvent passée inaperçue dans l'oeuvre de Tolstoï, n'en constitue pas moins, en même temps que son écrit le plus serré, le plus fondamental, une parabole à la fois violente, sobre et universelle digne de prendre place parmi les grands témoignages spirituels.

05/2022

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Littérature française

L'enterrement de Serge

Cet enterrement-là vous rendra heureux ! Dans une petite église de Saône-et-Loire, on enterre Serge Blondeau et ils ne sont pas nombreux à avoir fait le déplacement. Il y a Gilberte, sa mère, qui s'apprête à faire une annonce importante, Brigitte, sa soeur, qui compte les heures avant son retour en région parisienne, Bernard, son beau-frère, qui aimerait récupérer les quatre cents francs qu'il a prêtés au défunt en 1998, et une poignée d'autres. Il faut dire que Serge n'avait rien d'inspirant. Un homme qui habite un mobile home et gagne sa vie en conduisant le minibus d'un Ehpad ne peut pas espérer des obsèques grandioses. Celles-ci seront pourtant inoubliables...

10/2021