Recherche

Rachid Boudjedra et Milan Kundera. Lectures à corps ouvert

Extraits

ActuaLitté

Littérature comparée

Rachid Boudjedra et Milan Kundera. Lectures à corps ouvert

Quel rapport y a-t-il entre l'oeuvre d'un Tchèque et celle d'un Algérien ? Tout sépare les deux écrivains, surtout l'arrière-plan culturel et linguistique. Là réside l'apport de cet ouvrage. La lecture en tant que jeu, aventure, fascination, plaisir de lier/lire deux oeuvres différentes, désir de mettre face à face deux miroirs contemporains, d'établir une sorte de construction en relais où chaque ensemble transmet à l'autre ses marques et ses manques. Les littératures jouent sur l'alternance, consciente ou inconsciente, la combinatoire et l'intersection. Le lecteur aussi voyage et explore des contrées inconnues. Il convient donc de noter que la lecture relationnelle est vitale.

06/2021

ActuaLitté

Critique littéraire

Lire Milan Kundera

L'oeuvre de Milan Kundera est un hymne au pouvoir du roman. Du tchèque au français, elle n'a cessé, depuis près de cinquante ans, de célébrer, jusque dans l'essai méditatif, notre besoin vital de fiction pour penser le monde. Savante et accessible, portée par une esthétique de la variation, elle s'est inventé une langue musicale et polyphonique, à la composition exigeante. Mariant l'imaginaire d'Europe centrale à l'esprit des Lumières, Kundera emporte son lecteur par son rire, son humour teinté de mélancolie, au coeur des interrogations les plus existentielles, qui font désormais entrer son oeuvre dans le club très restreint de la "littérature mondiale" au présent.

04/2009

ActuaLitté

Critique

A la recherche de Milan Kundera

Milan Kundera est l'un des écrivains les plus lus au monde ; il est aussi un disparu volontaire. A force de refuser toute apparition depuis trente-sept ans, il s'est effacé du réel. Le geste de la main d'Agnès au bord de la piscine, le sourire du chien Karénine, ses personnages restent gravés dans les mémoires ; lui est devenu un écrivain fantôme. Il a posé des scellés sur sa propre existence et ce siècle d'histoires qui s'enroule autour de la sienne. Depuis ses vingt ans, Ariane Chemin rêve de rencontrer l'auteur de La Plaisanterie. Partie sur ses traces, elle voyage d'Est en Ouest, de Prague à Rennes, de la Corse à Belle-Ile-en-Mer, rencontre sa femme Véra, remonte le temps à ses côtés, croise des éditeurs et des cinéastes célèbres, une speakerine mystérieuse, des compositeurs et des pianistes assassinés, - de vieux dissidents et des espions repentis, entend la poésie de Desnos et celle d'Apollinaire, toujours à la recherche de Milan Kundera. Elle lit la vie dans l'oeuvre et l'oeuvre dans la vie d'un romancier désormais écartelé entre deux patries — quelque part perdu dans la traduction.

04/2021

ActuaLitté

Acteurs

A corps ouvert

On peut subir bien des orages et danser sous la pluie. A l'origine, il y a le trauma ultime, celui de l'inceste. Et après ? Quelle place pour l'amour de soi quand se rejouent sans cesse les violences de l'enfance ? Alors il faut explorer. Voir le monde pour y voir clair. En Amazonie péruvienne chez les chamanes, au Kenya chez les Massaï, à cheval à travers la steppe mongole, sous le soleil de Californie, mais aussi dans un cabinet d'hypnothérapie ou dans la peau de femmes fortes pour le cinéma, Vahina Giocante offre un récit initiatique riche, intense et optimiste.

03/2024

ActuaLitté

Critique littéraire

Milan Kundera, une vie d'écrivain

Evoquant les personnages de La Guerre et la Paix, Milan Kundera remarque que leur vie est "un voyage dont les phases successives sont non seulement différentes, mais représentent souvent la négation totale des phases précédentes". Ce parcours en ligne brisée est aussi celui de l'auteur de La Plaisanterie. Son oeuvre est faite des mêmes contradictions. Né en 1929, destiné à une carrière de musicien, il devient poète communiste, puis romancier critique à l'égard du régime. Exclu du Parti, mis à l'index après l'écrasement du Printemps de Prague (1968), il quitte la Tchécoslovaquie sept ans plus tard pour s'installer en France. Ni dissident ni exilé, il continue toutefois à écrire en tchèque (L'Insoutenable Légèreté de l'être), avant de choisir le français comme langue unique d'écriture et d'"exploration de l'existence". Paradoxal, secret, absent des médias, Kundera est considéré comme un des écrivains majeurs du dernier demi-siècle. Succès qu'il attribue, non sans ironie, "au fait d'être mal compris". Avec ou sans réserves, des auteurs aussi divers que Jonathan Coe, Orhan Pamuk, Salman Rushdie ou Taslima Nasreen le regardent comme un maître, dont les réflexions sur l'"art du roman" questionnent leur métier en profondeur. Ce parcours artistique, intellectuel, politique et littéraire, Jean-Dominique Brierre l'a reconstitué en l'insérant dans son contexte historique, du "coup de Prague" (1948) à la "révolution de Velours" (1989), s'appuyant notamment sur ses écrits, ses entretiens et sur des témoignages inédits, notamment ceux de son ami Alain Finkielkraut et de son traducteur François Kérel.

03/2019

ActuaLitté

Revues

Le 1 Hors-Série - MILAN KUNDERA

Kundera lui-même avait orchestré sa disparition, décidé depuis 1985 à ne plus donner d'entretien, à s'effacer derrière ses livres, à n'être plus qu'un être de papier. Il nous apparaît pourtant bien vivant dans ce numéro hommage du 1 des écrivains, que ce soit dans le portrait qu'en fait l'écrivaine tchèque Sylvie Richterová, ou sous la plume de Christian Salmon, son ami et plus proche collaborateur dans les années 1980. Ce dernier signe là un texte magistral, un tombeau littéraire qui donne à voir l'humour, la malice, mais aussi l'impétuosité d'un romancier passionné de musique qui ne détestait rien tant que le "tralala". Il invite, surtout, à lire ou à relire les oeuvres de Kundera, de La Plaisanterie à L'Insoutenable Légèreté de l'être, de La Lenteur à L'Immortalité. Autant de titres aux airs programmatiques, mais qui offrent en réalité aux lecteurs la liberté retrouvée.

07/2023

ActuaLitté

Critique littéraire

Paradoxes terminaux. Les romans de Milan Kundera

Enfant en Bohême, adolescente en France et au Canada, installée aux Etats-Unis à partir de l'âge de dix-neuf ans, mariée à un grand poète indien, professeur de littérature comparée et de littérature slave dans diverses universités américaines : Maria Nemcová Banerjee vit dans un admirable espace cosmopolite qui semble l'avoir prédestinée à écrire un livre sur les romans de Kundera, cet autre cosmopolite par destin et par conviction. Maria Necová Banerjee est ennemie de tout dogmatisme méthodologique. L'unicité inimitable d'une oeuvre d'art exige, selon elle, une approche également unique. A la rigueur, on pourrait dire que la méthode de Maria Nemcová Banerjee, c'est une lecture d'une extrême intensité, la lecture maximale ; une lecture qui découvre dans l'oeuvre le maximum de ses significations et devient ainsi ce que Maria Necová Banerjee considère, avec Kundera, comme le sens de la critique littéraire : la méditation sur la valeur d'une oeuvre. Cette valeur, on ne peut la saisir que dans le grand contexte de la littérature universelle. Le livre que voici n'est pas seulement une étude sur Kundera mais aussi une excursion dans le territoire qui s'étend de Cervantes à Joyce et qui est la seule patrie des romanciers.

02/1993

ActuaLitté

Littérature française

Milan Kundera. "Ecrire, quelle drôle d'idée !"

"Je me dis souvent que j'ai eu de la chance de connaître Milan pas trop jeune. Dans le dernier tiers de sa vie. Il avait déjà fait voeu de silence médiatique. A l'apogée de la maturité et de la liberté, il s'est mis à ressembler de plus en plus au vieil homme de La vie est ailleurs. Ce vieux savant qui observe en silence des jeunes gens "tapageurs"". Une amitié ancienne lie Florence Noiville et son mari, "le garçon de Jablonec", à Milan Kundera et son épouse Vera. Saisies au vol comme le souvenir éclos d'une sensation, des scènes de complicité malicieuse - déjeuners au Touquet, visites à leur appartement, rencontres au café, "insoutenable nostalgie d'un insignifiant bavardage dans une auberge" - dessinent avec sensibilité et tendresse l'oeuvre (vécue) et la vie (romanesque) de Milan Kundera. Jamais une oeuvre n'aura autant dit de son auteur. Des fragments de textes et de conversations, des souvenirs, un carnet de voyage en Bohême et de nombreuses photos sont ici rassemblés dans un seul but : donner envie de (re)découvrir l'un des plus grands artistes du XX ? siècle. Ce maître de l'ironie et de la désillusion qui n'a cessé de nous montrer de quelles plaisanteries nous nourrissons nos rêves et nos mensonges.

06/2023

ActuaLitté

Littérature française

Quatre-vingt-neuf mots / Prague, poème qui disparaît

Ce volume reprend deux textes initialement parus dans Le Débat. Le premier, Quatre-vingt-neuf mots, publié en 1985, constitue une explication avec son propre vocabulaire d'un écrivain confronté à une double épreuve : l'exil, la vie dans une autre langue que sa langue maternelle, et les trahisons de la traduction. Le second, Prague, poème qui disparaît, paru en 1980, est un plaidoyer pour la culture de la "petite nation" dans laquelle il s'est formé et qui a nourri la spécificité de son oeuvre. On y trouve, avec la même nostalgie angoissée que dans Un Occident kidnappé, la double condamnation de la "civilisation soviétique" qui a étouffé et persécuté cette culture, et de l'Europe occidentale qui ne sait pas la reconnaître, ni même la connaître. A l'heure où Milan Kundera nous quitte, la reprise et le rapprochement de ces deux textes nous le rendent dans sa présence la plus vive. Nous formons le voeu qu'ils soient pour certains lecteurs la meilleure des introductions à l'univers romanesque de Milan Kundera, et qu'ils permettent à d'autres de le retrouver dans son ironie ravageuse et sa subtilité de jugement.

09/2023

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Le vainqueur de coupe

Dimanche 26 mai 1957, pendant la finale de la coupe de France de football, un résistant algérien abat un collaborateur. Ainsi l'histoire collective faite, aussi, de subjectivité et de hasard se ramasse dans l'héroïsme anonyme d'un homme dépassé par son propre destin.

05/1989

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Topographie idéale pour une agression caractérisée

Voici l'odyssée pathétique d'un émigré qui se retrouve piégé dans les boyaux dédaléens du métro. Cette descente aux enfers prend ici un relief saisissant grâce à un style superbe et à une technique romanesque parfaitement appropriés aux lieux où se déroule - à huis clos - la mise à mort de l'étranger.

05/2005

ActuaLitté

Littérature française (poches)

L'insolation

Un homme, enfermé quelque part, tente de s'approprier le sens du monde qui lui échappe, parce qu'il a voulu déjouer le piège des traditions archaïques et des conventions sociales. Ce qui lui permettra de faire resurgir l'histoire et rejaillir l'enfance, sources de toute littérature qui essaye d'aller au bout d'elle-même. Ce roman se déploie superbement grâce à une écriture baroque d'une beauté et d'une violence exemplaires.

09/1987

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Fascination

Eleveur de pur-sang sur les hauts plateaux constantinois, Ila souffre d'une stérilité qui le ronge intérieurement. C'est pourquoi, entre deux séjours dans les geôles coloniales et deux voyages pour rechercher les meilleurs étalons, il recueille des enfants : Ali et Ali bis, qui s'enfuiront avec l'argent qu'ils lui ont volé ; Lol, une fille, qui rêve de devenir jockey, et qui entretient des rapports ambigus avec son frère adoptif Lam, à qui elle se donne la veille de son départ pour le maquis. Hanté par le souvenir de cet acte, en lequel il voit un inceste, Lam quitte l'Algérie pour un long périple qui le mènera à Barcelone, Hanoï, Moscou, Paris... La guerre, l'errance, les tourmentes de l'Histoire : le grand romancier algérien retrouve les thèmes de toute son œuvre dans ce roman foisonnant, polyphonique, mêlant le réel au symbolique, le mythique au réaliste, où il se montre plus que jamais le descendant de Joyce et de Faulkner.

06/2002

ActuaLitté

Littérature française

Hotel Saint-Georges

Jean est ébeniste. Appelé en Algérie, il est chargé de fabriquer les cercueils pour les soldats tombés pour la France. Jean se réfugiera dans les beautés de son artisanat pour échapper à l'horreur quotidienne.Après sa mort, quelques années plus tard, sa fille, Jeanne, curieuse d'en savoir plus sur ce père secret et blessé, part sur ses traces, à Alger et Constantine. Elle recontrera un jeune Algérien, Rac, qui lui servira de guide.Roman polyphonique, Hôtel Saint-Georges est un texte de bruit et de fureur, de tendresse et de compassion. Rachid Boudjedra continue d'explorer les mystères, les souffrances, parfois aussi les éclats de splendeur, d'un passé qui ne passe pas.

02/2011

ActuaLitté

Littérature française

Les figuiers de Barbarie

Deux hommes se retrouvent côte à côte dans le vol Alger-Constantine. A dix mille mètres d'altitude et en moins de soixante minutes, c'est leur destin, et celui de tout un pays à travers le leur, qui va se jouer au fil de la conversation et des réminiscences. Ils sont unis par de vagues liens de parenté, par l'expérience commune et traumatisante de la guerre d'Algérie, mais aussi par le souvenir d'un été torride de leur adolescence, épisode dont jamais ils n'ont reparlé mais qui symbolise la jeunesse perdue de leur pays. C'est toute l'histoire de l'Algérie, depuis la conquête française jusqu'à l'indépendance et ses ratages - de l'enfance dorée et sensuelle aux horreurs de la torture coloniale, des luttes fratricides et du terrorisme des années 1990 -, qui défile dans Les figuiers de Barbarie, emblèmes d'une Algérie sereine dont les deux protagonistes ne cessent de rêver. Avec ce texte habité de bruit et de fureur, élégiaque et épique, politique et intimiste, Rachid Boudjedra nous donne son grand roman sur l'Algérie.

03/2010

ActuaLitté

Théâtre

Mines de rien (Le Retable du Nord et du Sud)

A partir des destins croisés de quatre personnages, étalés sur une trentaine d'années (1964-1994), s'organise une sorte de saga du Nord et du Sud où les différentes crises ont effacé tous les repères. De Ali, l'immigré marocain arrivé en 1964 pour travailler dans les mines, jusqu'à Nadia, jeune médecin algérienne qui fuit l'intégrisme et essaye de se réfugier en France, il y a un lien essentiel : Jean, vieux mineur à la retraite qui fait le bilan de sa vie et de l'histoire de la région. Descente dans les profondeurs obscures de la mine et de la conscience humaine exprimée par ces quatre personnages où Sarah, une jeune Française d'origine berbère, prouve par sa vivacité et sa passion du monde que l'intégration est possible. La pièce se déploie pour cerner l'univers des quatre personnages que tout oppose et que tout rapproche, transformant la sociologie en mythologie de l'histoire et la psychologie en mythomanie du quotidien.

04/1995

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Lettres algériennes

Vingt-neuf lettres venues d'Alger nous parlent du FIS, de la violence, de la peur -et aussi de la France. Celle du métro et des marchés de Paris, de la pub, du chômage. Celle dont les antennes paraboliques, sur les toits d'Alger, captent les chaînes télévisées, bruyantes de " gros rires " et de jeux ineptes. Celle de Proust, de Céline et du Nouveau roman, qui donna à Rachid Boudjedra sa vocation et ses mots d'écrivain. Celle dont les démissions devant la misère et l'intégrisme l'emplissent de désarroi et de révolte. Car il n'a pas cessé de l'aimer, malgré les drames de l'histoire, la colonisation, la guerre. Il est rare qu'un homme s'adresse à nous en évoquant le revolver et le cyanure qu'il garde à portée de main. Rachid Boudjedra n'avait pas besoin de cela pour être un écrivain authentique. Mais de la situation tragique dans laquelle elles furent écrites, ces lettres tirent une force singulière pour nous questionner. Nous interpeller peut-être. Ses Lettres algériennes ressemblent à tous ses livres. Même rage, mêmes improvisations, mêmes provocations salutaires. A ceci près qu'aujourd'hui la liberté des mots se parie au prix du sang. Daniel Rondeau, Le Nouvel Observateur.

06/1997

ActuaLitté

Poches Littérature internation

La vie à l'endroit

Mai 1995. Le club de football de Belcourt remporte la Coupe d'Algérie. Dans Alger étouffée par le couvre-feu et la menace terroriste, c'est une explosion de joie délirante, qui prend de court les autorités aussi bien que les islamistes. Roi du carnaval et mascotte inénarrable, Yamaha, un nain bariolé et baroque, donne le ton de cette fête improvisée qui va durer trois jours. Trois jours pendant lesquels, Rac, clandestin depuis quelques années, enfermé dans son appartement, rumine sa peur et ses souvenirs : souvenir de Flo, une Française qu'il aime, et qu'il ne peut retrouver que durant de brefs moments. Souvenirs d'enfance, déchirés par la guerre. Peur présente, lancinante, qui le pousse aux frontières de l'irréalité... Dans une langue rauque, fiévreuse, superbe, Rachid Boudjedra nous dit de façon inoubliable la solitude de l'homme face à la barbarie.

12/1999

ActuaLitté

Littérature française (poches)

La répudiation

Un jeune Algérien raconte à son amante étrangère les péripéties hallucinées de son histoire parquée par la répudiation de sa mère. Ce roman met à nu la société traditionnelle où la sexualité débridée, la superstition et l'hypocrisie forment la trame romanesque -transcendée par une écriture flamboyante- d'une enfance saccagée. Prix des Enfants Terribles 1970.

11/1981

ActuaLitté

Littérature française

Printemps

Teldj a trente ans, ancienne championne olympique, elle enseigne la littérature érotique arabe à l'université, sans cacher pour cela son attirance pour les femmes. Traumatisée par un viol subi enfant et peu de temps après par l'assassinat de sa mère pendant la décennie noire à la fin du siècle dernier, Teldj assiste lucide et horrifiée à l'émergence de l'obscurantisme et de la sauvagerie islamistes dans tout le Moyen-Orient à la faveur du prétendu printemps arabe. Elle établit un parallèle entre les émeutes de 1988 qui ont mené l'Algérie à la guerre civile, et les révoltes arabes de 2011, dont l'échec flagrant a remis le pouvoir aux intégristes face à l'incompréhension et à l'impuissance des Occidentaux : un mauvais remake du scénario algérien des années 90. A travers ce roman puissant et âpre, plein de remous et de fureurs, c'est tout un siècle dévasté par les guerres et malmené par le progrès (1914-2014) que Teldj passe au fil de l'Histoire et de sa falsification ; avec beaucoup d'exaltation et de chagrin, Rachid Boudjedra pousse un cri d'alarme et de révolte.

04/2014

ActuaLitté

Littérature française

La dépossession

"La guerre battait son plein de massacres, de ratonnades, de fusillades et de guillotinages matinaux que Madame Albert, l'épouse de M. Albert, dénonçait violemment ; elle qui avait perdu son mari, une dizaine d'années plus tôt ! Cette même guerre obscène qui avait teint mon enfance de cette couleur lugubre, celle du malheur". Nous sommes dans l'Algérie des années 1950, encore meurtrie par les purges antisémites perpétrées par le régime de Vichy. La guerre d'indépendance plonge le pays dans le sang et la violence. Témoin direct de ce naufrage, le narrateur revient sur son enfance à Constantine. Souvenirs terribles où les troupes françaises paradent et tuent, où l'ombre de son père, patriarche implacable, ne le quitte jamais. Miné par une obésité maladive, écumant les rues de la ville avec son copain Kamel, et cherchant l'amour auprès d'une fille de colon, c'est dans le cabinet d'expert-comptable de son oncle que le jeune Rachid trouve le salut. Deux tableaux y sont accrochés. L'un a été peint par Albert Marquet, ami de Matisse, qui aime l'Algérie pour sa lumière, sa culture et son peuple. Deux tableaux envoûtants, sublimes, qui, chacun à sa manière, contiennent la mémoire du Maghreb. Dans ces pages pleines de couleurs et de drame, Rachid Boudjedra nous livre l'histoire d'une dépossession : la destruction de l'atelier d'Albert Marquet métaphorise celle d'un pays mutilé par la colonisation mais qui se cherche, par la langue, par la poésie des mots et des sens.

10/2017

ActuaLitté

CD K7 Littérature

L'insoutenable légèreté de l'être. 1 CD audio

"Qu'est-il resté des agonisants du Cambodge ? Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune. Qu'est-il resté de Tomas ? Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre. Qu'est-il resté de Beethoven ? Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre : "Es muss sein ! " Qu'est-il resté de Franz ? Une inscription : Après un long égarement, le retour. Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli". L'écoute en classe de ces CD est autorisée par l'éditeur.

11/2023

ActuaLitté

Littérature tchèque

Milan Kundera Coffret en 3 volumes : La lenteur ; L'identité ; L'ignorance

Coffret de trois volumes vendus ensemble

10/2005

ActuaLitté

Littérature étrangère

La vie est ailleurs

L'auteur avait tout d'abord pensé intituler ce roman L'âge lyrique. L'âge lyrique, selon Kundera, c'est la jeunesse. et ce roman est avant tout une épopée de l'adolescence ; épopée ironique qui corrode tendrement les valeurs taboues : l'Enfance, la Maternité, la Révolution et même - la Poésie. En effet, Jaromil est poète. C'est sa mère qui l'a fait poète et qui l'accompagne (immatériellement), jusqu'à ses lits d'amour et (matériellement) jusqu'à son lit de mort. Personnage ridicule et touchant, horrible et d'une innocence totale (l'innocence avec son sourire sanglant " !), Jaromil est en même temps un vrai poète. Il n'est pas salaud, il est Rimbaud. Rimbaud pris au piège de la révolution communiste, pris au piège d'une farce noire.

11/2008

ActuaLitté

Théâtre - Pièces

L'Avant-scène théâtre N° 1497, 1er février 2021 : Jacques et son maître

Un maître exige de son valet qu'il lui conte son dépucelage dans les moindres détails, mais il ne peut s'empêcher d'y ajouter ses propres fantasmes érotiques. Histoires et anecdotes s'entremêlent, laissant les personnages-narrateurs digresser à l'infini. Jacques et son maître a été créé dans une mise en scène de Nicolas Briançon le 2 septembre 2021 au Théâtre Montparnasse avec la distribution suivante : Stéphane Hillel (Le Maître), Nicolas Briançon (Jacques), Lisa Martino (L'Aubergiste), Pierre-Alain Leleu (Saint-Ouen et le Marquis), Camille Favre-Bulle (Justine et une fille de l'auberge), Maxime Lombard (Le Père Bigre et le Mari de l'aubergiste), Philippe Beautier (Le Fils Bigre et Jean), Elena Terenteva (Agathe et la Fille), Jana Bittnerova (La Mère).

09/2021

ActuaLitté

Poésie

Oeuvre. Tomes 1 et 2

"La seule chose que je désirais [...] profondément, avidement, c'était un regard lucide et désabusé. Je l'ai trouvé enfin dans l'art du roman. C'est pourquoi être romancier fut pour moi plus que pratiquer un "genre littéraire" parmi d'autres ; ce fut une attitude, une sagesse, une position ; une position excluant toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité ; une non-identification consciente, opiniâtre, enragée, conçue non pas comme évasion ou passivité, mais comme résistance, défi, révolte. J'ai fini par avoir ces dialogues étranges : "Vous êtes communiste, monsieur Kundera ? Non, je suis romancier". "Vous êtes dissident ? Non, je suis romancier". "Vous êtes de gauche ou de droite ? Ni l'un ni l'autre. Je suis romancier". "Milan Kundera, Les Testaments trahis. Dans Le Rideau, Milan Kundera oppose à la "morale de l'archive" , qui justifie la publication de tout ce qu'un auteur a pu écrire, la "morale de l'essentiel" : seuls appartiennent à l'oeuvre les textes que l'auteur juge dignes d'être retenus. Le reste relève de la biographie, peut-être des marges de l'oeuvre, non de l'oeuvre elle-même. La présente édition ne propose donc pas des Oeuvres complètes, mais une Oeuvre, complète dans la mesure où l'auteur en a lui-même dessiné les contours, fixé le titre et arrêté la présentation. Au sommaire de ces deux volumes figurent un recueil de nouvelles, neuf romans, une pièce de théâtre dont le point de départ est un roman et quatre essais consacrés pour l'essentiel à l'art du roman : quinze livres où se réalise pleinement la volonté esthétique de Milan Kundera, mûre, consciente, assumée. Le texte de ces livres, souvent retouché par l'auteur à l'occasion de rééditions ou de simples réimpressions, se veut aussi définitif que possible. On chercherait en vain, dans cette édition, une biographie de Kundera. On y trouvera en revanche la biographie de son oeuvre. En quinze chapitres, un par livre, François Ricard retrace le destin de ces livres et évoque les circonstances de leur publication, de leur diffusion, de leur réception. Ces chapitres sont enrichis d'extraits de déclarations, de notes ou de préfaces dues à Milan Kundera : autant d'écrits jusqu'alors difficilement accessibles, voire inédits en français.

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvre. Tome 2

"La seule chose que je désirais [...] profondément, avidement, c'était un regard lucide et désabusé. Je l'ai trouvé enfin dans l'art du roman. C'est pourquoi être romancier fut pour moi plus que pratiquer un "genre littéraire" parmi d'autres ; ce fut une attitude, une sagesse, une position ; une position excluant toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité ; une non-identification consciente, opiniâtre, enragée, conçue non pas comme évasion ou passivité, mais comme résistance, défi, révolte. J'ai fini par avoir ces dialogues étranges : "Vous êtes communiste, monsieur Kundera ? - Non, je suis romancier". "Vous êtes dissident ? - Non, je suis romancier". "Vous êtes de gauche ou de droite ? - Ni l'un ni l'autre. Je suis romancier". Milan Kundera, Les Testaments trahis. Dans Le Rideau, Milan Kundera oppose à la "morale de l'archive", qui justifie la publication de tout ce qu'un auteur a pu écrire, la "morale de l'essentiel" : seuls appartiennent à l'oeuvre les textes que l'auteur juge dignes d'être retenus. Le reste relève de la biographie, peut-être des marges de l'oeuvre, non de l'oeuvre elle-même. La présente édition ne propose donc pas des Oeuvres complètes, mais une Oeuvre, complète dans la mesure où l'auteur en a lui-même dessiné les contours, fixé le titre et arrêté la présentation. Au sommaire de ces deux volumes figurent un recueil de nouvelles, neuf romans, une pièce de théâtre dont le point de départ est un roman et quatre essais consacrés pour l'essentiel à l'art du roman : quinze livres où se réalise pleinement la volonté esthétique de Milan Kundera, mûre, consciente, assumée. Le texte de ces livres, souvent retouché par l'auteur à l'occasion de rééditions ou de simples réimpressions, se veut aussi définitif que possible. On chercherait en vain, dans cette édition, une biographie de Kundera. On y trouvera en revanche la biographie de son oeuvre. En quinze chapitres, un par livre, François Ricard retrace le destin de ces livres et évoque les circonstances de leur publication, de leur diffusion, de leur réception. Ces chapitres sont enrichis d'extraits de déclarations, de notes ou de préfaces dues à Milan Kundera : autant d'écrits jusqu'alors difficilement accessibles, voire inédits en français.

ActuaLitté

Littérature tchèque

Oeuvres. Tome 1

"La seule chose que je désirais [... ] profondément, avidement, c'était un regard lucide et désabusé. Je l'ai trouvé enfin dans l'art du roman. C'est pourquoi être romancier fut pour moi plus que pratiquer un "genre littéraire" parmi d'autres ; ce fut une attitude, une sagesse, une position ; une position excluant toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité ; une non-identification consciente, opiniâtre, enragée, conçue non pas comme évasion ou passivité, mais comme résistance, défi, révolte. J'ai fini par avoir ces dialogues étranges : "Vous êtes communiste, monsieur Kundera ? - Non, je suis romancier". "Vous êtes dissident ? - Non, je suis romancier". "Vous êtes de gauche ou de droite ? - Ni l'un ni l'autre. Je suis romancier". " Milan Kundera, Les Testaments trahis. Dans Le Rideau, Milan Kundera oppose à la "morale de l'archive", qui justifie la publication de tout ce qu'un auteur a pu écrire, la "morale de l'essentiel" : seuls appartiennent à l'oeuvre les textes que l'auteur juge dignes d'être retenus. Le reste relève de la biographie, peut-être des marges de l'oeuvre, non de l'oeuvre elle-même. La présente édition ne propose donc pas des Ouvres complètes, mais une Ouvre, complète dans la mesure où l'auteur en a lui-même dessiné les contours, fixé le titre et arrêté la présentation. Au sommaire de ces deux volumes figurent un recueil de nouvelles, neuf romans, une pièce de théâtre dont le point de départ est un roman et quatre essais consacrés pour l'essentiel à l'art du roman : quinze livres où se réalise pleinement la volonté esthétique de Milan Kundera, mûre, consciente, assumée. Le texte de ces livres, souvent retouché par l'auteur à l'occasion de rééditions ou de simples réimpressions, se veut aussi définitif que possible. On chercherait en vain, dans cette édition, une biographie de Kundera. On y trouvera en revanche la biographie de son oeuvre. En quinze chapitres, un par livre, François Ricard retrace le destin de ces livres et évoque les circonstances de leur publication, de leur diffusion, de leur réception. Ces chapitres sont enrichis d'extraits de déclarations, de notes ou de préfaces dues à Milan Kundera : autant d'écrits jusqu'alors difficilement accessibles, voire inédits en français.

03/2011

ActuaLitté

Littérature française

La fête de l'insignifiance

Jeter une lumière sur les problèmes les plus sérieux et en même temps ne pas prononcer une seule phrase sérieuse, être fasciné par la réalité du monde contemporain et en même temps éviter tout réalisme, voilà La fête de l'insignifiance. Celui qui connaît les livres précédents de Kundera sait que l'envie d'incorporer dans un roman une part de «non-sérieux» n'est nullement inattendue chez lui. Dans L'Immortalité, Goethe et Hemingway se promènent ensemble pendant plusieurs chapitres, bavardent et s'amusent. Et dans La Lenteur, Véra, la femme de l'auteur, dit à son mari : «Tu m'as souvent dit vouloir écrire un jour un roman où aucun mot ne serait sérieux... je te préviens : fais attention : tes ennemis t'attendent ». Or, au lieu de faire attention, Kundera réalise enfin pleinement son vieux rêve esthétique dans ce roman qu'on peut ainsi voir comme un résumé surprenant de toute son oeuvre. Drôle de résumé. Drôle d'épilogue. Drôle de rire inspiré par notre époque qui est comique parce qu'elle a perdu tout sens de l'humour. Que peut-on encore dire ? Rien. Lisez !

10/2015

ActuaLitté

Littérature tchèque

Oeuvres. Tome 2

« La seule chose que je désirais [.] profondément, avidement, c'était un regard lucide et désabusé. Je l'ai trouvé enfin dans l'art du roman. C'est pourquoi être romancier fut pour moi plus que pratiquer un "genre littéraire" parmi d'autres ; ce fut une attitude, une sagesse, une position ; une position excluant toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité ; une non-identification consciente, opiniâtre, enragée, conçue non pas comme évasion ou passivité, mais comme résistance, défi, révolte. J'ai fini par avoir ces dialogues étranges : "Vous êtes communiste, monsieur Kundera ? - Non, je suis romancier." "Vous êtes dissident ? - Non, je suis romancier." "Vous êtes de gauche ou de droite ? - Ni l'un ni l'autre. Je suis romancier"». Milan Kundera, Les Testaments trahis. Dans Le Rideau, Milan Kundera oppose à la « morale de l'archive », qui justifie la publication de tout ce qu'un auteur a pu écrire, la «morale de l'essentiel» : seuls appartiennent à l'oeuvre les textes que l'auteur juge dignes d'être retenus. Le reste relève de la biographie, peut-être des marges de l'oeuvre, non de l'oeuvre elle-même. La présente édition ne propose donc pas des Oeuvres complètes, mais une Oeuvre, complète dans la mesure où l'auteur en a lui-même dessiné les contours, fixé le titre et arrêté la présentation. Au sommaire de ces deux volumes figurent un recueil de nouvelles, neuf romans, une pièce de théâtre dont le point de départ est un roman et quatre essais consacrés pour l'essentiel à l'art du roman : quinze livres où se réalise pleinement la volonté esthétique de Milan Kundera, mûre, consciente, assumée. Le texte de ces livres, souvent retouché par l'auteur à l'occasion de rééditions ou de simples réimpressions, se veut aussi définitif que possible. On chercherait en vain, dans cette édition, une biographie de Kundera. On y trouvera en revanche la biographie de son oeuvre. En quinze chapitres, un par livre, François Ricard retrace le destin de ces livres et évoque les circonstances de leur publication, de leur diffusion, de leur réception. Ces chapitres sont enrichis d'extraits de déclarations, de notes ou de préfaces dues à Milan Kundera : autant d'écrits jusqu'alors difficilement accessibles, voire inédits en français.

03/2011