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La Généalogie de la morale

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Philosophie

Généalogie de la morale

Que de sang et d'horreur au fond de toutes les bonnes choses. La Généalogie de la morale applique ce principe désacralisant : l'idéal moral (ascétique) a désormais un prix, payable non en monnaie de singe, mais en livre de chair, en unité de désir ; principe cynique, qui découvre les pieux mensonges et l'hypocrisie de la belle apparence (les bons sentiments et saintes intentions). Les hommes " modernes ", de " progrès " ont là un miroir pour leurs tabous, leurs impuissances, leurs malentendus : la mièvrerie du consensus démocratique, la moraline du troupeau, les passions tristes, émondeuses des aspérités de la vie, le tabou du pouvoir (le misarchisme), la névrose généralisée du salut, par l'art (Wagner), par la science (le scientisme), la religion (le christianisme). Mesurons ce que l'animal humain a perdu dans l'affaire (l'innocence et la joie de l'affirmation première de la force, la vraie méchanceté, la distance, la noblesse) et son nouvel infini : réinventer un sens fort après des millénaires de sens faible.

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Nietzsche

Généalogie de la morale

"Combien de sang et d'horreur au fond de toutes les "bonnes choses" ! . . ". écrit Nietzsche. La Généalogie de la morale applique ce principe désacralisant : l'idéal moral (ascétique) a désormais un prix, payable "en livre de chair". Principe cynique, qui découvre les pieux mensonges et les faux-semblants (autrement dit, bons sentiments et saintes intentions). Les hommes "modernes", de "progrès", ont là un miroir pour leurs interdits, leurs impuissances et leurs malentendus : la mièvrerie du consensus démocratique, la moraline du troupeau, les passions tristes qui rabotent les aspérités de la vie, la phobie de l'autorité (le "misarchisme"), la névrose généralisée du salut par l'art, la science ou la religion. Mesurons ce que l'animal humain a perdu dans l'affaire - l'innocence et la joie de l'affirmation première de la force, la vraie méchanceté, la distance, la noblesse - et son nouvel infini : réinventer un sens fort après des millénaires de sens faible.

03/2023

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Philosophie

La Généalogie de la morale

" A première vue, ce problème de la valeur de la pitié et de la morale de la pitié semble n'être qu'une question isolée, un point d'interrogation à part ; mais à celui qui s'arrêtera ici, qui apprendra à interroger ici, il arrivera ce qui m'est arrivé : une perspective nouvelle et immense s'ouvrira devant lui, la foi en la morale, en toute morale s'en trouvera ébranlée- enfin une nouvelle exigence se fera entendre. Nous avons besoin d'une critique des valeurs morales, il faut commencer par mettre en question la valeur même de ces valeurs, et cela suppose une connaissance telle qu'il n'en a pas existé jusqu'à présent et telle qu'on ne l'a même pas souhaitée. "

06/2007

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Philosophie

Sur l'invention de la morale. Généalogie de la morale, deuxième traité

Le "bien", le "mal" : ces "valeurs", qui infléchissent nos pensées, nos jugements et nos actions, nous semblent évidentes, voire naturelles. A tort, nous dit Nietzsche. Ce sont en réalité des habitudes qui nous sont inculquées, depuis les temps archaïques, par les châtiments les plus cruels. Pire : loin d'être une marque d'humanité évoluée, elles sont le symptôme d'une civilisation malade de sa morale. Aux yeux de Nietzsche, le véritable coupable est la religion chrétienne qui, depuis deux millénaires, a imposé un système de valeurs essentiellement hostile aux instincts premiers de la vie. L'homme "moderne" a forgé sa conscience morale dans la conviction d'avoir fauté, instillant en lui remords et veulerie. Médecin de la civilisation, le philosophe appelle de ses voeux un renversement de cette forme pathologique de la morale - renversement qui redonnera à la vie sa noblesse et à l'homme sa joie, sa force, sa santé.

04/2018

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Philosophie

Eléments pour la généalogie de la morale. Ecrit de combat

Une histoire généalogique de la morale, de nos " préjugés moraux ", tel est le projet auquel s'attelle Nietzsche (1844-1900) dans La Généalogie de la morale (1887), un de ses livres les plus importants et les plus célèbres, rédigé à la suite de Par-delà le bien et le mal, Nietzsche renonce ici à l'écriture par aphorisme, et compose son ouvrage en trois dissertations (I. " Bon et méchant ", " bon et mauvais " ; II. " Faute ", " mauvaise conscience " ; III. " Que signifient les idéaux ascétiques ? ") : par cette généalogie des valeurs morales se trouve dévoilé le travail souterrain de la volonté de puissance à l'œuvre dans l'histoire des hommes. Ce que Nietzsche offre alors au lecteur qu'il appelle de ses vœux, ce lecteur capable de " rumination ", ce sont les moyens de s'affranchir de l'idéal ascétique qui, de la religion, a gagné l'art et la science, pour pouvoir ainsi surmonter le nihilisme contemporain.

06/2000

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Economie

L'Occupation du monde. Tome 2, Généalogie de la morale économique

Dans le prolongement de l'Occupation du monde paru en 2018, Généalogie de la morale économique expose quelques-unes des voies par lesquelles s'est constitué l'imaginaire économique qui gouverne les sociétés occidentales et entrave l'appréciation de la catastrophe environnementale produite par l'expansion du capitalisme industriel et financier. Cet imaginaire forme une idéologie d'autant plus oppressante qu'elle se présente comme pure expression d'une nature humaine. Sous couvert de neutralité, elle constitue une morale inflexible qui enjoint à chacun de prendre une part active dans le cycle des opérations économiques. La démarche généalogique permet de restituer les dynamiques culturelles et sociales à travers lesquelles s'est formé, dans la longue durée, cette figure très particulière de l'humanité qui en vient à détruire méthodiquement les conditions de possibilité de sa survie. Il y a plus de 130 ans, Friedrich Nietzsche vitupérait la morale bourgeoise et ses hypocrisies, issues d'un christianisme déclaré "ennemi de la vie" . A l'âge de l'opulence, il n'y a plus guère de motif de faire porter la critique sur les conséquences délétères des "idéaux ascétiques" . La question qui se pose est plutôt de comprendre ce que signifient les idéaux économiques et le cheminement souterrain qui a fait procéder les seconds des premiers. Nous avons à déchiffrer, pour parler comme Walter Benjamin, l'affinité qui a permis au capitalisme de proliférer comme un parasite sur le christianisme Le livre se compose d'une douzaine d'études, distribuées en deux parties. Dans un premier temps, il sera surtout question d'explorer les mythologies chrétiennes liées au travail, en premier lieu celle qui sont issues du livre de la Genèse. En observant l'apparition d'une iconographie médiévale d'Eve filant la laine après l'expulsion, ou l'interprétation du verset (Gn 2, 15) qui indique qu'Adam a été placé au jardin d'Eden "pour le cultiver et le garder" , on verra comment s'est formée l'idée que l'être humain, homme ou femme, est naturellement destiné à accomplir un travail productif, histoire dans laquelle saint Augustin et Luther marquent des inflexions notables, mais qui débute avec la rédaction de la Genèse au VIIe siècle avant notre ère. L'obsession d'un usage efficace du temps, qui est au coeur de "l'esprit du capitalisme" décrit par Max Weber, dérive d'une très ancienne structuration monastique de la temporalité, occupée à la prière et au travail manuel, qui a été puissamment relayée à l'échelle de la société entière par la pastorale du Moyen Age central. Le bon usage de ce temps, par la vertu de l' "industrie" , fait apparaître l'histoire plus complexe d'une dimension qualitative du travail qui s'appauvrit brusquement au XVIIIe siècle, quand l'industrie s'applique, non plus à l'invention et l'habilité humaine, mais à l'action des machines. Le second volet du livre est consacré à l'examen d'une série de notions et d'institutions fondamentales pour les pratiques et l'analyse économique contemporaines, dont l'histoire remonte souvent au Moyen Age central. La mise en évidence de leur profondeur historique permet de mieux faire sentir les sous-entendus qu'elles véhiculent. On s'intéressera en particulier à l'histoire du concept de valeur, néologisme du XIe siècle, thématisé pour la première fois par Albert le Grand. L'ensemble du réseau notionnel qui lui est lié dans l'analyse scolastique du juste prix (utilité, rareté, besoin) permet de rectifier le préjugé habituel d'une émergence de la pensée économique à l'époque des Lumières. A titre de confirmation, on verra que l'imaginaire du "choix rationnel" est une reformulation de la théologie chrétienne du libre-arbitre. Les notions de "capital" et de "risque" qui émergent dans le commerce méditerranéen du XIIe siècle, sous la plume de notaires pisans, sont également liées à une notion de responsabilité individuelle. L'histoire de l'institution monétaire conduit elle aussi à identifier une origine médiévale, associée à l'émergence d'une conception de la souveraineté territoriale au XIVe siècle. Une relecture des débats sur l'usure permettra de comprendre que, loin de représenter un archaïsme dépassé, l'interdit permet d'exprimer l'existence d'une sphère de moralité supérieure, faite de rapports fondés sur la bienveillance et la gratitude, sans laquelle la sphère inférieure de l'échange utile et intéressé serait tout simplement invivable. Sur la base d'une critique historique de la conceptualité et de l'imaginaire économique, il sera possible formuler, en conclusion, quelques propositions en faveur d'une morale écologique, qui subordonne la recherche de l'efficacité économique à la préservation des milieux de vie et de la justice sociale. Ce travail d'histoire intellectuelle de longue durée, englobant l'ensemble du second millénaire chrétien (avec une excursion ponctuelle dans l'histoire biblique et patristique), mené selon les canons de la recherche érudite, assume une orientation explicite vers la formulation d'une philosophie politique écologique adaptée aux conditions de la crise actuelle.

11/2020

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Histoire de la pensée économiq

La généalogie de la valeur

La question de la valeur est partout. Elle ponctue toute considération sociale, morale ou politique. Elle envahit le discours économique, politique, religieux, artistique. Elle est très certainement le problème philosophique de notre temps. Pour autant, c'est une omniprésence opaque. On serait bien en peine de la définir simplement. De quoi la valeur est-elle, pour nous, le nom ? Un "absolu" ? L'acte de valorisation ? L'évaluation ? Jérôme Batout, en une synthèse inédite et puissante, dresse la généalogie du concept. Sa lecture de l'histoire humaine - des sociétés premières jusqu'à l'ère contemporaine, en passant par Athènes et Jérusalem - distingue trois modes majeurs de valorisation. Le dernier, celui qui émerge avec l'Empire romain et se déploie jusqu'à la crise écologique, se révèle être une impasse. Pour qui veut comprendre ce qui, de l'économie à l'écologie, des inégalités aux identités, constitue l'arrière-plan commun des défis que nous aurons à relever, il est utile d'affronter cette question de la valeur.

09/2021

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Religion

Généalogie de la religion

Comment naît une religion ? Quelles épreuves doit-elle traverser pour transposer la foi d'un fondateur spirituel en une structure sociale orchestrée autour du sacré ? Par quels processus parvient-elle à faire fructifier son héritage et à s'imposer comme liaison des hommes avec Dieu ? A quel prix la religion peut-elle devenir l'affaire d'un peuple ? Entreprendre une généalogie de la religion, c'est assigner à la philosophie la tâche d'une démarche démystifiante : il s'agit de considérer la religion non comme résultat d'une histoire, mais comme source de celle-ci et comme processus. Dans cet essai, Nathan Devers se propose de " relire la Bible, à travers elle et contre elle ". Il revisite la trajectoire qui mène de l'inspiration solitaire d'Abraham à la révélation universelle de Moïse - et il s'attache à montrer qu'à cet égard, la religion, symbiose de l'idolâtrie et de son propre refus, se déploie dans la nostalgie d'un rendez-vous manqué avec Dieu.

09/2019

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Histoire de la philosophie

Généalogie de la liberté

La question de la liberté est à la fois fondamentale et posée en des termes qui la rendent insoluble : comment penser une action libre si l'on admet que les phénomènes sont soumis à la causalité ? En analysant l'émergence du concept de libre arbitre, Olivier Boulnois propose une autre généalogie de la morale. Sous un problème en apparence évident (la liberté de la volonté, née de l'idée de responsabilité, et la difficulté de penser cette liberté dans un monde régi par des rapports de cause à effet), l'auteur débusque une série de questions correspondant aux différents sens de la liberté : la liberté à l'égard d'une contrainte n'est pas la liberté à l'égard des causes extérieures ou internes ; elle peut viser la liberté d'agir, mais aussi la liberté de choisir entre plusieurs options et la liberté de vouloir ou de ne pas vouloir. Les approches classiques et modernes (celles d'Aristote, d'Augustin, de Descartes ou de Leibniz) sont confrontées aux pensées critiques des XIXe-XXe siècles (de Nietzsche à Freud et Wittgenstein). D'une liberté à l'autre, les questions ne sont pas les mêmes - ainsi, Aristote élabore une théorie cohérente de l'action sans poser la question de la liberté. Il fallait faire apparaître l'" impensé " des théories du libre arbitre pour poser correctement la question, et espérer la résoudre. Olivier Boulnois est spécialiste de la philosophie médiévale et de l'histoire de la pensée occidentale. Directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, il a publié une dizaine d'ouvrages dont, au Seuil, Au-delà de l'image. Une archéologie du visuel au Moyen Age. Il a reçu en 2008 le prix de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre.

11/2021

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Philosophie

Oeuvres philosophiques complètes. Tome 7, Par-delà bien et mal ; La généalogie de la morale

"Dans ce volume sont réunis Par-delà bien et mal et La Généalogie de la morale. La traduction suit le texte des éditions faites par Nietzsche lui-même chez Naumann en 1886 et 1887. Nous ne nous sommes écartés de ce texte de base qu'en de très rares cas : corrections portées par Nietzsche sur les épreuves et dont l'imprimeur n'a pas tenu compte, fautes d'impression manifestes, corrections imposées par la lecture des manuscrits destinés à l'impression. Le texte de ces deux ouvrages est accompagné d'un appareil critique pour la rédaction duquel nous avons utilisé un très abondant matériel inédit. Il s'agit d'une série de travaux préparatoires, de variantes, d'ébauches dont nous rendons compte exhaustivement dans l'édition allemande. Nous ne pouvions songer à utiliser la totalité de ce travail critique dans la présente édition française : on ne trouvera donc dans nos Notes que les variantes ayant un intérêt certain". (Note des éditeurs)

08/2015

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Philosophie

La faute de la mauvaise conscience et ce qui leur ressemble. Deuxième dissertation, extrait de La Généalogie de la morale

Dans Folioplus philosophie, le texte philosophique, associé à une œuvre d'art qui l'éclaire et le questionne, est suivi d'un dossier organisé en six pointes. Les mots du texte ; douleur, conscience, châtiment ; l'œuvre dans l'histoire des idées ; la figure du philosophe : les masques de Friedrich Nietzsche ; trois question posées au texte : Qu'est-ce que la méthode généalogique ? Quel est le statut de la temporalité historique dans la " Généalogie " ? La " Généalogie " peut-elle être une étape pour une " grande politique " ? ; groupement de textes : " Crimes et châtiments " ; prolongements.

11/2006

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Philosophie

La morale

A quoi bon la morale ? Pourquoi chercher des réponses à nos dilemmes intérieurs dans des livres anciens éloignés de notre présent ? Et qui sont ces soi-disant "sages", "amélioreurs de l'humanité" (Nietzsche), pour nous dire quel genre de vie mener ? Il semble difficile de se fier à des préceptes intangibles délivrés par des hommes las de la vie, retirés dans leur tour d'ivoire, pour qui le monde était "mieux avant". Mais Est-ce là tout ce que représente la morale ? Déprécier le monde actuel en faisant miroiter des valeurs sublimes et inatteignables ? Demandons-nous plutôt pour quelles raisons notre époque la soupçonne tant et discrédite les donneurs de leçons. Et, plus encore : pourquoi, tout en tenant la morale pour obsolète, nous nous obstinons à juger le comportement d'autrui. Dans notre méfiance, nous confondons souvent la morale avec le moralisme, voire avec l'hypocrisie ou le conformisme. Peut-on pour autant se passer de la morale ? Et d'ailleurs, qu'est-ce que la morale ?

04/2017

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Philosophie

La morale

Destinée aux étudiants, utile aux enseignants, la série "Les notions par les textes" est consacrée au traitement des notions inscrites au programme des capes et agrégations de philosophie ainsi qu'aux concours de grandes écoles. Rédigée par des professeurs de classes préparatoires, elle s'appuie sur un choix d'extraits de textes classiques de référence pour montrer comment élaborer une explication de texte, un commentaire ou une dissertation respectant les complexités, l'histoire et la fécondité de la notion abordée. A la différence des problèmes théoriques, les questions morales engagent une réponse pratique qui doit faire avec le temps. En effet, on ne répare pas une faute comme on refait une démonstration. Comment adopter une ligne de conduite morale, lorsque la contingence des situations pratiques promène la pensée au gré de ses imprévus ? A cette double contrainte de l'irréparable et de l'imprévisible, les valeurs censées guider l'action - le bien et le mal - n'ajoutent-elles pas leur propre variabilité ? Enfin, si autrui semble exiger le respect, ses intentions, qui sont illisibles de fait ou en droit, ne conseillent-elles pas la prudence et dès lors comment la raison pourrait-elle être pratique ? Ces difficultés installent la morale sur un terrain intégralement problématique, et de ce fait incontournable car la philosophie ne s'occupe pas de penser le pensable mais de soumettre au questionnement cela même qui prétend s'y soustraire. Centré sur la lecture précise et méthodique de textes d'Aristote, Descartes, Durkheim, Bergson, Hume, Jankélévitch, Platon, Kant, Levinas, Leibniz, Nietzsche, Epicure et Marx, cet ouvrage explicite les problèmes que pose l'idée éminemment paradoxale d'une philosophie morale.

09/2019

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Nietzsche

Pourquoi une Généalogie de la morale ?. Le projet de Nietzsche, ses sources et son horizon

Ce livre vise à redécouvrir le projet de recherche collectif, interdisciplinaire et fondamentalement ouvert que Nietzsche a présenté dans la Généalogie de la morale en 1887. Paradoxalement, la généalogie nietzschéenne a en effet été méconnue par les premiers interprètes qui en ont fait un philosophème à part entière : en particulier par Gilles Deleuze, dont le Nietzsche et la philosophie, paru en 1962, a présenté à tort la généalogie de la morale comme un concept propre à Nietzsche. Ce n'est pas ce que nous dit Nietzsche et il est essentiel de l'entendre. Car non seulement Nietzsche se reconnaît des prédécesseurs en matière de généalogie, comme l'allemand Paul Rée et l'anglais Herbert Spencer, mais son intervention personnelle dans ce champ consiste bien souvent à corriger des hypothèses antérieures trop "azurées" . Il faut donc lire les auteurs que Nietzsche a lus pour mesurer ses dettes, discerner ses originalités et saisir les enjeux de son travail. On mesure ainsi le sérieux philologique de son entreprise, qui en accroît à vrai dire la portée philosophique, y compris dans une perspective contemporaine. Suivant cette orientation générale, le présent ouvrage se décompose en une série d'études qui se focalisent successivement sur la préface et sur les trois traités. Un premier chapitre interroge la fonction que Nietzsche attribue à une généalogie de la morale : le généalogiste produit une critique méthodique de notre morale judéo-chrétienne, en s'appuyant pour cela sur les sciences historiques et les sciences du vivant, mais sans renoncer à la spécificité de son regard de philosophe. Un deuxième chapitre montre ensuite comment Nietzsche remet en question notre croyance spontanée en un concept stable de moralité qui aurait traversé l'histoire. Au lieu de postuler a priori ce prétendu universel, il convient de retracer l'histoire réelle du vocabulaire moral pour en faire un fil conducteur généalogique. Le troisième chapitre analyse dans cette perspective l'émergence de la catégorie de "faute" , telle qu'elle est reconstituée par Nietzsche au moyen d'une distinction anthropologique centrale entre faute et responsabilité : des millénaires durant, on a puni sans présupposer la moindre faute intentionnelle de l'individu, contrairement à notre principe juridique moderne du nulla poena sine culpa ("pas de châtiment sans faute"). Enfin, un dernier chapitre s'intéresse à la généalogie des idéaux ascétiques esquissée par le troisième traité, qui repose sur une autre distinction terminologique cruciale de Nietzsche entre sens (Sinn) et signification (Bedeutung) : ce que signifie généalogiquement le vaste succès de l'idéal ascétique est, ni plus ni moins, le fait global qu'il a jusqu'à présent été le seul à donner un sens à la souffrance humaine.

03/2023

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Ecrits sur l'art

Géricault. Généalogie de la peinture

Postuler que l'oeuvre de Géricault se laisse interpréter comme une généalogie de la peinture, c'est, pour mieux la voir, admettre qu'il y a en elle une autocom-préhension de ses conditions, une réflexion des fondements sur lesquels elle repose, où se montre l'origine de toute image. Cette hypothèse qui est d'abord une méthode descriptive, devient peu à peu une vérité de plein droit, reconnue comme la pensée en acte immanente à l'oeuvre entière. Elle donne à comprendre l'unité de celle-ci comme connaissance de soi, critique de la violence, affirmation de la vie, et lucidité de la compassion.

02/2021

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Philosophie

Les fondements philosophiques de la morale dans une société à tradition orale

Le système adahu est une tentative de présentation de ce que d'autres peuples que ceux du Nord peuvent apporter à la " foire de l'humanité ". C'est le manifeste d'un regard d'une culture sur elle-même et sur les contenus culturels d'autres sociétés par rapport à la question de la vie, de l'ordre, du bonheur de la justice, du droit, de la propriété, de l'amour, du mariage, du divorce, de l'homosexualité, du travail, de la jouissance, de l'art, de la paix, de l'État, de la citoyenneté, de la situation des étrangers, etc. Dans cet ouvrage, John Aglo aborde la condition commune des êtres humains. Il étudie aussi des questions telles que : " Comment s'expliquent l'injustice et les inégalités dont est victime une grande partie de l'humanité et en particulier les femmes ? Que signifie " être mère " ? Y a-t-il une différence entre " être mère ", " être épouse " et " être femme " ? Est-il légitime de se marier quand on est du même sexe ? L'État est-il un lieu permanent de guerre ? Une culture fondée sur la paix est-elle possible ? Peut-elle conduire à l'égalité et à la fin des discriminations ? " Ce travail s'inscrit dans le cadre des recherches que mène l'auteur autour des problématiques suivantes : la norme et la valeur, l'identique et le divers dans les cultures, la dimension culturelle du développement socio-économique, les concepts d'État culturel, de puissance culturelle et de superpuissance culturelle, l'Etat culturel comme une alternative à l'État militaro-économique. Elles peuvent être considérées comme une application pertinente de l'interdisciplinarité ou de la transdisciplinarité.

02/2001

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Philosophie

La Philosophie morale

La Philosophie morale divisée en quatre parties . Par Louis de Lesclache Date de l'édition originale : 1655 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

06/2020

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Freud

La morale sexuelle

Dans son ouvrage La morale sexuelle publié en 1908, Freud aborde la question du conflit entre les pulsions sexuelles et les exigences de la société en construisant un texte à la fois politique et réfléchi. Les questionnements de Freud sur les conflits entre les pulsions sexuelles humaines et les normes sociales restent pertinents à une époque où les débats sur la sexualité, l’identité de genre et la liberté individuelle continuent de diviser les sociétés occidentales. Ce livre offre une perspective éclairée sur une question cruciale qui transcende le temps. Dans le même souffle, ce livre rend hommage au travail et à l’engagement de Jean Allouch, qui nous a récemment quittés.

12/2023

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Sociologie

La morale sexuelle

Dernière leçon du cours professé en 1901-1902 par Gabriel Tarde (1843-1904) au Collège de France, La Morale sexuelle ne fut publié qu'une seule fois, en 1907, dans la revue Archives d'anthropologie criminelle, par Alexandre Lacassagne, ami intime de Tarde. De nombreux thèmes y sont abordés, dont la monogamie et la polygamie ; le matriarcat et le patriarcat ; les transformations contemporaines du mariage ; le rôle des conversations, des spectacles, des romans dans l'évolution des mœurs sexuelles ; l'influence respective des idées religieuses, politiques et scientifiques sur la procréation, la pudeur, la chasteté, l'infidélité, la prostitution et le jugement que l'on porte sur le plaisir sexuel. Salué par Havelock Ellis, ce texte est, pour la sociologie de la sexualité, ce qu'a été Le Fétichisme dans l'amour, d'Alfred Binet, pour la psychologie de la sexualité : un texte phare, un texte fondateur.

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Philosophie

La panique morale

" Le clonage suscite toutes sortes d'interrogations techniques ou psychologiques. Mais est-il immoral ? L'adoption d'enfants par des couples de même sexe pose certainement des problèmes d'acceptation sociale. Mais est-elle immorale ? Différentes pratiques sexuelles (sado-masochisme, échangisme, etc.) heurtent la sensibilité de ceux qui valorisent des normes de fidélité et de réciprocité. Mais sont-elles immorales ? La pornographie est un genre qu'on peut trouver contestable pour des raisons esthétiques ou politiques. Mais est-elle immorale ? La prostitution est, dans la plupart des conditions où elle s'exerce, un système d'exploitation répugnant. Mais l'acte d'échanger des services sexuels contre rémunération est-il immoral ? A toutes ces questions, il faudrait répondre non. Pourtant, on continue de dénoncer le clonage, l'homoparentalité, les pratiques sexuelles non conformes aux normes de fidélité ou de réciprocité, la prostitution, la pornographie, comme " immoraux. " Au lieu d'aider à démonter nos préjugés, tout indique que l'appel à la morale, au contraire, les renforce. Au lieu d'aider à calmer nos appréhensions injustifiées face à tout ce qui paraît neuf ou déviant, l'appel à la morale les alimente. Et, progressivement, la panique remplace la réflexion. Ne serait-il pas temps de penser ironiquement - philosophiquement - tout ce fatras d'effrois et de trop hâtives conclusions ? " R.O.

11/2004

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Couple, famille

La morale retrouvée

La morale est revenue au coeur de tous nos débats, au sein de la famille comme dans les salles de classe et les cours de récréation, dans la bouche de nos hommes politiques comme dans celle des enseignants, des éducateurs et des juges. Ce mot, tant décrié dans le vent de libéralisme socio-éducatif aux années 70, semble devoir retrouver le sens et la place qui doivent cependant rester les siens. La morale constitue un repère, indissociable de l'éthique, du civisme et du respect d'autrui qui demeurent les garde-fous de toute forme de liberté individuelle et collective. Si les institutions en général, et les parents en particulier, démissionnent devant leur rôle de parent des valeurs et des structures, comment s'étonner que les jeunes franchissent quotidiennement les frontières de l'irréparable? Et comment tolérer que notre actualité soit émaillée de faits-divers de plus en plus inquiétants? Faut-il pour autant retourner vers une éducation rigide et répressive, régresser vers un moralisme inadapté aux progrès que notre civilisation a su accomplir au fil des siècles? Michel Anselme, ethnologue et philosophe de renom, se situe entre ces deux extrêmes, à la recherche d'une réponse adaptée à nos sociétés contemporaines. A la lumière de la psychologie infantile, mais aussi de l'exemple des sociétés primitives qu'il a longuement étudiées, il tente une nouvelle définition de la morale, dans ses implications avec nos valeurs héréditaires, nos moeurs, nos désirs, nos responsabilités économiques et politiques, mais aussi biologiques et socioculturelles. A l'écoute des spécialistes, il dresse un tableau concret des valeurs morales pour chacun des âges de la vie et donne de précieux conseils. Son ouvrage est lucide, interrogeant et didactique. Sous sa plume, l'honnêteté, l'équité, la solidarité, retrouvent leur sens vrai. Il nous rappelle cette vérité si simple qu'on l'avait presque oubliée : pour devenir un être social à part entière, un enfant a besoin d'être guidé, éclairé et aimé. Il doit pouvoir revendiquer ses droits autant que remplir ses devoirs.

06/1998

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Ouvrages généraux

La morale sexuelle

Dernière leçon du cours professé en 1901-1902 par Gabriel Tarde (1843-1904) au Collège de France, La Morale sexuelle ne fut publié qu'une seule fois, en 1907, dans la revue Archives d'anthropologie criminelle, par Alexandre Lacassagne, ami intime de Tarde. De nombreux thèmes y sont abordés, dont la monogamie et la polygamie ; le matriarcat et le patriarcat ; les transformations contemporaines du mariage ; le rôle des conversations, des spectacles, des romans dans l'évolution des mœurs sexuelles ; l'influence respective des idées religieuses, politiques et scientifiques sur la procréation, la pudeur, la chasteté, l'infidélité, la prostitution et le jugement que l'on porte sur le plaisir sexuel. Salué par Havelock Ellis, ce texte est, pour la sociologie de la sexualité, ce qu'a été Le Fétichisme dans l'amour, d'Alfred Binet, pour la psychologie de la sexualité : un texte phare, un texte fondateur.

04/2008

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Littérature érotique

La morale déculottée

Vincent Visconti ne recule devant rien, il se glisse dans le sillage des puissants pour développer sa position chez Télé-Gen et ses ambitions sont sans limites. Sur le chemin du pouvoir, il profite des femmes qui croisent sa route pour assouvir ses fantasmes les plus obscènes en oubliant que tout se paye au prix fort dans la vie. Alors qu'un virus mortel fait son apparition, le monde de Vincent s'écroule. Hanté par ses démons, il devra finalement faire face à son destin jusqu'à l'impensable dénouement.

04/2022

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Sciences politiques

La morale anarchiste

" Pourquoi être moral ? " Une morale est-elle synonyme d'aliénation ? Est-il possible de vivre en balayant la soumission de l'individu, inculquée par des morales fondées sur la religion, l'arbitraire et les lois de l'Etat ? Telles sont les interpellations de Pierre Kropotkine : se libérer de l'habitude et de l'indifférence pour trouver une morale libre conçue par chacun, fondée sur l'entraide, la fraternité et le refus de sa propre mutilation.

02/2024

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Sociologie

La morale de la question sociale

Ce livre analyse la dimension subjective de la question sociale. L'auteur traite des mondes vécus de la question sociale à partir de la réflexion et des récits de ceux qui paient les pots cassés de la fausse émancipation " libérale ", et relie les transformations économiques et sociales actuelles à leur expérience. Puis il analyse la formule de subjectivité promue par l'Etat-providence jusque dans les années soixante-dix au moyen d'institutions chargées de répartir et d'atténuer les effets des risques sociaux. Il montre ensuite que les orientations des politiques sociales actuelles tendent, au contraire, à rejeter les perdants de la compétition sociale dans la culpabilité de l'échec personnel. Il analyse, enfin, les fondements culturels et les déterminants sociologiques de cette culture de la culpabilité. En conclusion de ce livre qui fera référence, Numa Murard, professeur de sociologie à l'université Denis-Diderot Paris-VII et membre du Centre de sociologie des pratiques et représentations politiques, appelle à modifier la relation entre la politique et le risque social en édifiant un État social correcteur des inégalités et accoucheur d'une nouvelle forme de responsabilité sans faute.

03/2003

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Sciences historiques

Archives de notaires et généalogie. Les basiques de la généalogie, 2e édition actualisée

L'état civil permet de trouver les noms, les dates et les lieux à faire figurer dans un arbre généalogique. Les documents notariés y ajoutent des anecdotes, des émotions, et transforment parfois en amis familiers des ancêtres vieux de plusieurs siècles. A travers les actes des notaires se dessine le portrait de l'ancêtre : sa position sociale et son évolution, sa bonne ou sa mauvaise entente avec ses enfants ou ses voisins, la façon dont il a aménagé sa maison, la couleur des robes de son épouse, ses casseroles, ses outils, ses livres... Encore faut-il savoir se repérer dans les fonds notariés. Ce guide incontournable ressort avec des mises à jour liées aux développements Internet. Un livre à garder près de soi, dans les centres d'archives comme à la maison lorsque vous surfez sur le web !

06/2020

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Littérature française (poches)

La morale des sens

Illustré de huit gravures anonymes - Le chevalier de Bar, écrivain mystérieux de ce petit bijou d'impertinence, n'est autre que le frère cadet de Mirabeau le tribun. En quelques chapitres brefs, et rondement troussés, l'auteur s'inscrit dans la continuité de Crébillon et de Cazotte. Roman libertin bien sûr mais aussi hautement politique, dans lequel la démocratie est déjà à l'oeuvre : baronnes, soubrettes, filles des champs, ou encore nonnes sont égales devant la seule loi qui gouverne les hommes, celle du désir. Classique de la littérature érotique, imprimé à Londres en 1781 pour déjouer la censure royale, et quasi introuvable depuis, notre volume reproduit fidèlement la première édition, gravures comprises.

11/2018

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Ouvrages généraux

La morale de cette histoire

L'éthique n'a pas le moral ! Fondements brouillés, valeurs perdues, repères flous : notre désarroi est total. Que ce soit vis-à-vis de la nature (fragile), du vivant (modifiable) ou de l'intelligence (artificielle), le train de la morale semble en retard sur celui de la technique. Même " autrui " est devenu incertain : est-il seulement humain ou aussi animal, végétal, minéral, voire machine ? Pourtant, dans cette crise globale, il y a de bonnes raisons de ne pas céder à la panique. Car nous disposons, sans le savoir, de principes solides et d'une méthode : la critique, cet art subtil de la distinction, qui nous permet de combattre les fondamentalistes de l'ordre moral comme les progressistes de " l'éthiquement correct ".

01/2023

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Notions

Le langage de la morale

Paru en 1952, cet essai consacré à la morale exposait alors un programme auquel l'auteur n'a jamais renoncé. Partant de l'idée que les énoncés moraux ne sont jamais réductibles à des assertions de faits, Hare se refuse néanmoins à les traiter comme de simples expressions d'émotions. L'enjeu, à l'heure du triomphe du positivisme logique, est de taille : soustraire le discours moral à l'accusation d'irrationalisme. Le projet au coeur de cet essai est à la fois ambitieux et modeste. Ambitieux puisqu'il s'agit de démontrer que la rationalité ne se limite pas à l'application de règles visant à faire correspondre des propositions et des faits. Employer "Devoir" , "bon" ou "juste" implique d'obéir à des règles assez rigides pour être explicitées par l'analyse, et assez souples pour permettre la créativité morale et l'adéquation avec l'expérience concrète. Modeste, car Hare s'en tient à une forme de minimalisme métaéthique : les termes évaluatifs sont ramenés à leur dimension la plus formelle, à savoir leur caractère prescriptif et universalisable.

02/2023

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Sociologie

L'avenir de la morale

209 pp. Envoi (de l auteur ? ). Couverture insolée.

06/1998