Mes enfants, il faut que je parte... Raymonde (13 ans) et sa famille dans la tourmente : correspondance et écrits (1942-1944)
Cette correspondance familiale, constituée d'une centaine de cartes interzones écrite entre 1942 et 1943, raconte à travers la banalité de la vie quotidienne la déchirure de la déportation d'une famille de Juifs polonais arrivée en France en 1930. La plupart des lettres sont écrites par Raymonde, l'aînée de la famille. Elles sont adressées à leur père dans les différents GTE (groupements de travailleurs étrangers en zone libre), avant et après l'arrestation de leur mère, le 14 juillet 1942. Celle-ci sera internée au camp de Pithiviers et déportée à Auschwitz-Birkenau, le 17 juillet 1942. Elle laisse derrière elle quatre filles de 13 ans, 10 ans, 7 ans et 6 mois et demi. Les trois grandes sont arrêtées à leur tour à l'école le 9 octobre 1942, incarcérées à la prison de Montargis et internées dans le camp de Beaune-la-Rolande, puis sont placées dans les maisons de l'UGIF à Paris. C'est là que Raymonde commence son journal qui nous décrit au quotidien sa vie d'enfant otage des nazis, les rafles et ses 7 tentatives d'évasion. La dernière tentative réussie avec ses soeurs les mène en zone libre vers leur père, en semi-liberté au camp de Sereilhac. Il les cache dans un pensionnat catholique près de Limoges jusqu'en août 1944. Puis, c'est le retour à Montargis - où elles retrouvent leur petite soeur - et l'attente vaine du retour de leur mère.
02/2018