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Démocratie et totalitarisme

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Philosophie

Démocratie et totalitarisme

Ce livre fait suite aux Dix-huit leçons sur la société industrielle et à La lutte de classes. II traite de deux régimes typiques de la civilisation moderne, l'un que j'appelle constitutionnel-pluraliste et l'autre que je caractérise par la prétention d'un parti au monopole de l'activité politique. La comparaison entre les régimes politiques, à la différence des comparaisons entre les économies, met surtout en lumière des différences. Les régimes apparaissent comme des solutions opposées à des problèmes semblables. L'année 1957-1958, celle durant laquelle le cours fut professé, fut celle de la fin de la IV` République et du retour au pouvoir du général de Gaulle. Une préface, écrite en 1965, équilibre le chapitre consacré à la République morte par une analyse critique de la République gaulliste.

12/2015

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Sciences politiques

Les religions de la politique. Entre démocraties et totalitarismes

La sacralisation de la politique est un phénomène quasi universel à l'époque moderne. Elle survient chaque fois qu'une entité politique - la nation, la démocratie, l'État, le parti, la classe... - se transforme en entité sacrée et devient objet de dévotion et de culte, véritable moteur d'un système de croyances, de mythes, de rites et de symboles, qui subordonne le destin de l'individu et de la collectivité à une instance suprême. C'est alors que naissent de véritables religions de la politique qui ne sont pas l'apanage exclusif de certaines idéologies ou de certains régimes : on peut aussi bien sacraliser la démocratie que l'autocratie, l'égalité que l'inégalité, la nation que l'humanité. Ce sont ces diverses formes de religions politiques que ce livre explore, avec pour perspective de démarquer les religions civiles propres aux démocraties des religions politiques autoritaires, intolérantes ou intégristes. Une analyse, particulièrement d'actualité, qui renouvelle la réflexion sur le fanatisme de masse, les idéologies et le lien politique.

04/2005

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Droit

Démocratie ? Démocraties ! Les formes renouvelées de la démocratie

Il serait vain de chercher l'origine de la notion de démocratie, comme d'en proposer une seule définition, voire d'essayer d'en sérier toutes les manifestations. Sous ce terme se dessinent en réalité différentes formes d'exercice du pouvoir et donc de souveraineté du peuple, dont certaines sont plus persistantes, même si elles sont souvent renouvelées. Ainsi en est-il de la démocratie représentative, de la démocratie directe et de la démocratie participative. La première, qui constitue le modèle d'une conception universaliste, est souvent dite en crise, la deuxième est désirée mais peu appliquée, et la troisième, présentée comme un substitut ou un complément des deux autres, prendrait mieux en compte la diversité des citoyens. Nonobstant les débats, souvent d'ordre politique, sur les formes de la démocratie, il semble aujourd'hui que la notion les rassemble finalement toutes, dès lors qu'elles peuvent légitimer les institutions, les pouvoirs et les normes. Mais encore convient-il de s'assurer que la concurrence des formes n'affaiblisse pas la démocratie tout entière.

10/2019

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Philosophie

Libéralisme et totalitarisme

Est-il possible que le libéralisme nous conduise à une vie soumise au régime de la contrainte absolue ? Globalement, les Occidentaux vivent librement. En paix dans le monde présent, malgré quelques crises économiques, ils ne connaissent la guerre que par des interventions armées hors de leurs frontières. Ils ne voient pas en quoi ces problèmes accidentels changeraient l'essentiel : la liberté individuelle. Certes, le diable se cache dans les détails. Il faut être vigilant. Seulement, le diable n'existe qu'à l'origine de toutes choses. Justement, quelle est l'origine du libéralisme ? Essayons de l'identifier et de la comprendre. Comme toute idéologie, le libéralisme part d'une idée simple qu'il développe logiquement : l'individu souverain. Il se heurte à l'Etat, forme moderne de la souveraineté collective. Pas à pas, le libéralisme phagocyte toutes les articulations de la vie collective et pénètre les esprits par les voies symboliques. Sa force ? Déployer un discours communément admis capable de modifier les comportements, les pratiques et les pensées. Tocqueville nous avait prévenus. Il entrevoyait l'hypothèse de l'émergence d'un monstre doux au sein de démocraties individualisées.

05/2015

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Droit

LES DOCTRINES DU POUVOIR POLITIQUE. Du totalitarisme à la démocratie

Qu'est-ce que la politique ? A quoi servent les théories et les philosophies politiques ? Comment se fait-il que l'homme, qui est né libre (Rousseau) soit si souvent assujetti, maintenu en esclavage ? Vingt-cinq siècles de philosophie politique ont apporté des réponses à ces questions que nous nous posons. Ce livre rappelle la nécessité pour tous de penser la politique à un moment où beaucoup d'entre nous doutent de leur sens et de leur aptitude à réaliser une société meilleure. Mais, pour construire le futur, il est nécessaire de connaître le passé. Ce livre est un guide de lecture des grandes pensées politiques qui ont forgé notre monde occidental et il fait le point sur la situation actuelle. Nous assistons simultanément à une montée de la violence politique et à un désir de secouer le joug des tyrannies qui ont de nouveaux visages : l'Etat, la classe, le capitalisme, la dictature, la torture, le totalitarisme, etc... C'est à nous tous, citoyens, que ce livre s'adresse car il nous permet de comprendre et d'analyser les mécanismes du pouvoir et de nous éclairer sur les théories qui le fondent. Voilà donc un outil de réflexion utile pour tous les citoyens et les responsables politiques, mais il s'adresse aussi à tous ceux, universitaires, enseignants, étudiants, chercheurs, militants, qui ont fait le choix passionnant de comprendre à quoi servent les pensées politiques pour agir : Platon, Bodin, Machiavel, Hobbes, Hegel, Aristote, La Boétie, Locke, Montesquieu, Rousseau, Tocqueville, Saint-Simon, Proudhon, Marx, Bakounine, Burke, Fichte, Maurras, Sorel, Alain, Sartre, Aron, Castoriadis, Foucault. Ces penseurs nous sont précieux en effet, non pas s'ils nous donnent un modèle tout fait, mais s'ils nous servent à être créatifs, inventifs, conscients des choix politiques que nous engageons pour construire la société d'aujourd'hui et de demain.

01/1986

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Histoire internationale

Femmes, totalitarisme et tyrannie

Considérant la tyrannie comme l'éternelle incarnation de l'arbitraire, de la coercition et du pouvoir outrepassant ses justes prérogatives, Femmes, totalitarisme & tyrannie embrasse la généalogie du phénomène totalitaire et entend brosser un panorama de l'apport féminin à l'insurrection de l'esprit contre l'idéologie, la démagogie et la logomachie. Consacrant cet apport éthique et intellectuel à la Résistance anti-tyrannique, trente-cinq auteurs de dixnationalités différentes et de toutes sensibilités apportent des théorisations inédites sur la nature et la teneur des processus totalitaires leurs tenants et aboutissants spécifi ques, des témoins illustrant la place des héroïnes et le rôle des anonymes. Constatant une amnésie séculaire sur l'apport des femmes à la pensée et, spécialement, à cette séquence majeure de l'histoire que fut le totalitarisme, on s'attache ici à réhabiliter leur réflexion stratégique et leur apport à la philosophie politique. Constituant une première, cette histoire au féminin tente d'échapper à l'écueil de tous les dogmatismes, en fournissant matière à comparaison, méditation et réflexion.

06/2019

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Histoire des idées politiques

Cinquante nuances de dictature. Tentations et emprises autoritaires en France et ailleurs

Tentations et menaces autoritaires agitent nos sociétés, tandis que les démocraties perdent du terrain ? : entre 2015 et 2021, le nombre de démocraties est passé de 104 (63 ? % des pays de la planète) à 98 (soit 56 ? %). Certains refusent de nommer la dictature, d'aucuns l'appellent démocratie, d'autres encore ne savent pas la définir. Pourtant, démocratures, proto­totalitarismes, totalitarisme islamiste, dinosaures communistes remastérisés, autocraties néo-sultaniques ou juntes militaires - sous des formes multiples, on voit bien que la dictature reste une réalité terriblement actuelle. Comment les dictatures adviennent-elles, comment y résiste-t-on, comment cèdent-elles le pas, comment juger leurs crimes ?? De façon à la fois érudite et vivante, forcément polémique parfois, Renée Fregosi nous invite à une réflexion critique sur la dictature d'aujourd'hui pour défendre la démocratie et envisager l'avenir. Ou comment regarder en face la dictature... pour sauver la démocratie. Renée Fregosiest docteure en philosophie et en science politique. Après avoir acquis une solide expérience des relations internationales "? sur le terrain ? " , elle a été directrice de recherche à l'université Paris-Sorbonne-Nouvelle.

04/2023

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Philosophie

Ernst Cassirer. Culture et totalitarisme

Ernst Cassirer est un philosophe juif allemand, contemporain de la Seconde Guerre mondiale. Auteur majeur pour l'histoire de la pensée occidentale, il est cependant resté dans l'ombre de Heidegger pendant de nombreuses années. Sa philosophie, centrée sur la question de la culture et du politique, trouve dans la forme symbolique du mythe une explication à la naissance du totalitarisme. Dans une démarche critique, Cassirer analyse l'apparition du mythe totalitaire en Allemagne comme une crise culturelle ayant engendré par la suite une crise morale et politique. Cette crise culturelle trouve sa source au sein du courant romantique allemand, dont les mauvaises interprétations – ou réutilisations – par les idéologues nazis ont conduit aux dérives nationalistes et au culte du héros. A la pensée mythique, Cassirer oppose la pensée libre, éclairée et critique, seule voie de sortie possible selon lui pour dépasser le mythe totalitaire. " Sapere aude ! ", selon la formule kantienne : osons penser ! Ayons le courage de nous servir de notre propre entendement.

05/2016

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Actualité médiatique internati

Le totalitarisme en marche

Et si la démocratie était bien plus menacée que vous ne le pensiez ? Dans le monde occidental, en Europe, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer un retour aux heures les plus sombres de l'histoire. Parmi ces voix, et de façon aussi symbolique que significative, des membres de la communauté juive elle-même, revendiquant explicitement leur judéité et le devoir de mémoire associé, ont alerté sur la possibilité d'un nouvel holocauste. " Le plus jamais ça ", c'est maintenant déclarait Vera Sharav, activiste américaine, lors de son discours au 75e anniversaire du code de Nuremberg. Pourquoi de telles affirmations, que la plupart des médias ont violemment condamnées, de façon aussi unanime que scandalisée ? L'analyse philosophique et politique des grands totalitarismes du XXe siècle a été magistralement produite par ces deux grands penseurs que sont Hannah Arendt et Giorgio Agamben. A partir de leurs oeuvres respectives, Le Totalitarisme en marche dissèque méthodiquement les étapes qui soutiennent la pensée et le fonctionnement totalitaires, pour les confronter à la situation actuelle. Le remplacement de la loi morale par la pseudo-loi scientifique permet de réactiver la figure antique de l'homo sacer, celui que l'on peut éliminer en pratique, par un sacrifice invisible, en s'illusionnant de ne commettre aucun crime. Par leur étude minutieuse, les auteurs analysent le statut politique et métaphysique des personnes âgées en EHPAD, des soignants, des pompiers et autres travailleurs " suspendus ", ainsi que des individus non-vaccinés ou qualifiés de " non-essentiels ". Le Totalitarisme en marche montre que le train du totalitarisme a bel et bien repris sa course effrénée, conformément aux avertissements dispensés par les survivants des systèmes totalitaires historiques.

04/2024

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Histoire internationale

Naissances du totalitarisme

La question totalitaire n'est pas close. Les révolutions communiste, fasciste et nazie forment un phénomène unitaire. Le fait est désormais à peu près accepté, mais il reste encore à le dompter dans la pensée. Philosophes et historiens se livrent ici ensemble à ce travail. Le totalitarisme ne se limite pas aux systèmes stalinien et nazi dans leur maturité. Dès les premiers pas du bolchevisme et du fascisme apparaît une combinaison inédite de violence politique et de foi révolutionnaire. Des observateurs lucides en eurent l'intuition dès les années trente (Bernard Bruneteau). Emilio Gentile montre le totalitarisme originaire du fascisme, dès la naissance du " parti milice " de Mussolini en 1919. Ce mélange de terreur et de ferveur défie les notions habituelles d'idéologie et de tyrannie. L'idéologie est-elle le coeur des régimes totalitaires ? La question divise toujours les historiens. Révolution du nihilisme, religion politique, contre-religion : Thierry Gontier, Philippe Raynaud et Paul Thibaud discutent ces interprétations. Pourquoi la Russie, pourquoi l'Italie, pourquoi l'Allemagne ? L'anthropologie renouvelle la question des origines : le totalitarisme est une réaction extrême à la modernisation, dans des pays où elle a été tardive et brutale (Philippe de Lara). À la fois réactions passéistes et surenchères futuristes, les totalitarismes sont partie intégrante de la modernité.

05/2011

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Littérature comparée

Le totalitarisme travesti

Les événements qui agitent l'actualité de ces premières décades du XXIe siècle conflits ethniques, pandémie, libération de la parole des exclus, redéfinition des différences sexuelles , servent d'appui à une mutation annoncée de l'humanité, considérée sous son aspect le moins rassurant dans cet ouvrage. Non pas un traité de philosophie, même si de grands penseurs sont les guides de cette approche, mais une suite variée de commentaires, intéressant le discours médiatique ou certains films, qui véhiculent une idéologie favorable à cette mutation.

08/2021

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Développement durable-Ecologie

Le totalitarisme industriel

Le "Progrès"? Bernard Charbonneau le représente sous la forme d'un bulldozer qui transforme les paysages en terrains vagues et nivelle tout sur son passage. Au cours du xxe siècle, la croissance a engainé l'exode rural, l'annihilation des sociétés traditionnelles, le triomphe de l'agrochimie. Le marché quadrille désormais la planète alors que l'accélération des transports et l'essor des télécommunications compriment les distances. Cette civilisation des machines est aussi celle de la dépersonnalisation : la banlieue s'étend, les modes de vie s'uniformisent, la culture de masse formate les esprits. L'Etat enfle, l'organisation se fait de plus en plus contraignante, les consommateurs passifs sont pris en charge jusque dans leurs loisirs. Et chacun est sommé de s'adapter au changement incessant. Standardisation, concentration, pollution... le développement exponentiel de la science, de la technique, de l'économie est ici analysé comme un phénomène social global. Face au totalitarisme industriel, l'écologie que défend Bernard Charbonneau est révolutionnaire, à la fois libertaire et conservatrice. Elle articule préservation de la nature et conquête de la liberté, et affirme la nécessité de décroître, de penser les limites et l'équilibre contre la quête destructrice de toute-puissance.

02/2019

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Communication - Médias

Le totalitarisme informatique

La critique des nouvelles technologies d'information et de communication, regroupées ici sous le terme générique d'informatique, se focalise souvent sur certains de leurs effets spécifiquesâ : la surveillance, l'artificialisation quantifiée de la vie, l'addiction au portable, etc.

02/2024

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Autres troubles du comportemen

Psychopathologie du totalitarisme

Le totalitarisme n'a jamais été complètement envisagé sous l'angle d'une maladie de civilisation, une pathologie collective délirante, du côté de la psychopathologie, avec les ramifications qui s'ensuivent. C'est ce qu'Ariane Bilheran propose, avec cet essai psychologique et philosophique sur le pouvoir total en politique. Elle démontre que le totalitarisme est un système paranoïaque dans lequel les pathologies perverses, sadiques, transgressives et psychopathes sont à l'honneur. La condition de survie de ce système est un mensonge premier qui est maintenu dans le secret, l'endoctrinement des masses à l'idéologie, la mise sous terreur des individus et des collectifs, entraînant tout à la fois sidération traumatique, jouissance pour certains et horreur pour d'autres. L'accent est mis sur l'alliance pathologique entre la paranoïa et la perversion pour casser les liens et détruire la subjectivité et les corps des individus, réduits à l'état d'instruments ou pire, d'objets de marchandises inertes et interchangeables. Chacun est susceptible de se laisser entraîner dans la contagion délirante, dont les ressorts sont ici expliqués avec précision. A partir de ce profond voyage dans la folie du pouvoir, l'auteur explore également les authentiques expériences spirituelles qui ont été faites au sein de l'enfer, comme autant de manifestations d'un cri humain qui rencontre sa liberté au coeur de son désespoir.

10/2023

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Ouvrages généraux

Chroniques du totalitarisme 2021. Suivi de Psychopathologie du totalitarisme

Les Chroniques du totalitarisme ont été rédigées au cours de l'année 2021, pour certaines publiées dans "L'Antipresse", et pour d'autres directement sur le site de l'auteur. Elles étudient, à partir de l'actualité, différentes notions, comme la mise au pas, la violence, le corps, la folie, la perversion, la paranoïa, le sacrifice, le témoignage, la charité et l'héroïsme, en époque totalitaire. Elles sont ici accompagnées d'articles, dont "Psychopathologie du totalitarisme" qui, en trois volets, résume le problème totalitaire selon les procédés psychiques collectifs décryptés par Ariane Bilheran. Par son analyse en prise directe avec les événements de 2021, l'auteur interroge avec profondeur et amplitude, selon la philosophie politique et la psychopathologie, les troubles qui envahissent périodiquement l'humanité. A certaines époques, l'humanité, prise dans la démesure et la tentation de transgresser les interdits fondamentaux de la civilisation, régresse dans la barbarie.

05/2022

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Ouvrages généraux

Les infortunes contemporaines de la démocartie

Que s'est-il passé depuis le tournant du siècle pour que la démocratie se voit ainsi mise en cause, tant dans les pays occidentaux que dans les cultures extérieures qui auparavant s'en réclamaient comme d'un modèle ? L'histoire tumultueuse de ce régime a-t-elle finalement eu raison de lui ? Les sortilèges mêmes de la démocratie, qui nous l'ont faite appliquer sans retenue dans tous les domaines et dans tous les territoires, l'ont-ils finalement profanée ? Peut-on vouloir la démocratie sans la liberté, et de quelle liberté s'agit-il, selon quels critères peut-on dessiner ses limites ? Faut-il voir dans les démocraties illibérales d'aujourd'hui un nouveau courant anti-moderne ? La technocratie, la gouvernance, le consensus, sont-ils des renforcements de la démocratie ou bien ses nuisances ? Peut-on imaginer des démocraties sans visions du monde, sans croyances, fondées sur le seul pragmatisme, en un mot sans pluralisme ? Avant la saison des Lumières il n'y a pas de démocratie en Europe, elle apparaît en Amérique et en Europe occidentale à partir du tournant du XVIIIe et du XIXe siècles. Le choc culturel est tel qu'il suscite l'écriture de cet ouvrage extraordinaire : La démocratie en Amérique de Tocqueville (1835). Les démocraties européennes, encore censitaires, se développent au long du XIXe siècle. Au XXe siècle, l'époque d'entre-deux guerres connaît une forte critique des démocraties parlementaires, corrompues et déliquescentes. C'est pourquoi monte une justification de la dictature et l'Europe va connaître une floraison de régimes autocratiques pendant les années 30, pendant que le totalitarisme communiste s'étend jusqu'en 1989 sous l'appellation fallacieuse de " démocratie populaire ". En 1983, lorsque Jean-François Revel publie Comment les démocraties finissent, c'est pour prédire la fin des démocraties faibles et complexées devant le totalitarisme arrogant et sans scrupule. Ces autocraties, dictatures ou totalitarismes, laissent derrière elles tant de désastres que la période suivante affiche une grande ferveur démocratique. Les années 1950-2000 sont celles pendant lesquelles il n'est pas permis de nuancer la louange de ce régime. La chute du mur de Berlin en 1989 suscite même chez nombre d'Occidentaux la certitude, présentée par Francis Fukuyama, selon laquelle la démocratie représente le régime de la " fin de l'histoire " : sans suite ni alternative possible, littéralement irremplaçable. Ce qui s'avère être un aveuglement du même ordre que ceux, idéologiques, qu'il vient remplacer. Le tournant du siècle voit les choses changer. Reproches et accusations apparaissent contre la démocratie, plus graves que celles des années 30. Et pour des raisons profondes qui tiennent au déplacement du sacré, la démocratie perd son aura. Nous en sommes là. Chantal Delsol est professeur des universités en philosophie politique, membre de l'Institut de France (Académie des Sciences Morales et Politiques), auteur de livres de philosophie, d'essais, de romans traduits en une quinzaine de langues.

02/2024

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Thématiques

Formes de la société - Vol 3 : Totalitarismes. Totalitarismes

Né à la Chaux-de-Fonds en Suisse en 1935, Michel Freitag obtient un diplôme en économie et en droit à l'université de Neuchâtel et un doctorat de sociologie à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris où Alain Touraine l'engage ensuite comme chercheur. Il s'installe à Montréal en 1970 où il pratiquera toute sa carrière de professeur à la faculté de sociologie de l'université du Québec. Totalitarismes est le troisième recueil de textes de Michel Freitag rassemblés à titre posthume sous le titre général de Formes de la société. Ce projet éditorial vise à rendre accessibles à un large public des inédits ainsi que des écrits épuisés ou disséminés entre divers lieux de publication, à diffusion souvent restreinte, et à les regrouper selon une thématique entrevue par l'auteur dès leur rédaction.

09/2021

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Actualité et médias

Vaincre le totalitarisme islamique

Oublions le politiquement correct et les préjugés sommaires, il est plus que temps d'appeler un chat, un chat et un totalitarisme un totalitarisme. Oui, l'invasion sanglante de l'islamisme dans notre quotidien prépare une troisième guerre mondiale. Oui, la vraie, la grande question, aujourd'hui, est de savoir comment nous pouvons vaincre cette terrible menace qui a pris la France et les Français pour cible. Assez de contorsions, assez de démagogie ! L'heure est trop grave pour s'adonner aux jeux d'appareils et aux concours d'egos. Loin de l'esprit munichois qui transpire, aujourd'hui, jusqu'au sommet de l'Etat, ce défi nous rappelle la phrase de Clemenceau : en politique, " il faut savoir ce que l'on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire ". C'est à cette tâche que je m'attelle, dès aujourd'hui, avec vous.

09/2016

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Philosophie

Vous avez dit totalitarisme ?

Dans ces essais foisonnants et décapants, qui constituent une voie d'accès idéale à son oeuvre, Slavoj Zizek propose une réinterprétation vigoureuse du " siècle des totalitarisme ", du fonctionnement de l'Etat stalinien, du système concentrationnaire nazi et, plus généralement, de la condition post - tragique qui est la nôtre. S'appuyant notamment sur les catégories élaborées par Jacques Lacan, dont l'emploi est ici clair et éclairant, et sur l'examen d'oeuvres de la culture populaire et classique (d'Antigone à John Woo, en passant par Chostakovitch, Hitchcock, James Bond et Spielberg), ce sont les usages politiques contemporains de la notion de totalitarisme qui se trouvent mis en question, ainsi que la possibilité de l'émergence d'une politique d'émancipation radicale. " Loin d'être un concept valable, la notion de totalitarisme est une sorte de subterfuge théorique ; au lieu de nous donner les moyens de réfléchir, de nous contraindre à appréhender sous un jour nouveau la réalité historique qu'elle désigne, elle nous dispense de penser, et nous empêche même activement de le faire. "

05/2013

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Sciences politiques

L'esprit du totalitarisme

Les auteurs de ce livre partent d'un constat clair : il n'y a pas eu de pensée du totalitarisme comme il y a eu une pensée du capitalisme, de la démocratie, de la dictature... C'est donc à la fois un concept "repère" et une notion chargée de passion. Aujourd'hui, la montée des extrémismes, religieux, politiques, nous contraint à nous interroger plus que jamais sur ce qu'est le totalitarisme, un mot inventé par Mussolini ! Certains parlent d'un "totalitarisme islamiste". D'autres, d'un "totalitarisme capitaliste", ou encore d'un "totalitarisme écologique" ! Mais que cela veut-il dire ? Quelle est l'histoire de ce mot et surtout, quelle est l'histoire du totalitarisme ? En étudiant à la fois l'organisation totalitaire, le déni de la réalité totalitaire, mais aussi les rôles que jouent les hommes dans cette organisation et la violence que le totalitarisme engendre, Antoine Delestre et Clara Lévy nous offrent les clés pour mieux comprendre une notion qu'il est urgent de maîtriser.

06/2016

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Développement durable-Ecologie

L'écologisme, nouveau totalitarisme ?

Interdire tout ce qu'on peut, éco-taxer le reste : telle pourrait être la devise des écologistes en politique. Si le CO2 humain est le problème, alors l'homme doit être bridé, contrôlé, brimé dans chacune de ses activités émettrices de CO2 : c'est-à-dire l'intégralité de son agir. Fouillant l'écologisme depuis la racine de son éthique anti-humaniste jusqu'à la cime de ses revendications concrètes - bannir la voiture, l'avion, la viande, le nucléaire, la vie à la campagne, l'économie de marché, l'agriculture moderne, bref la Modernité depuis 1750 - Godefridi montre que l'écologisme définit une idéologie plus radicale dans ses prétentions liberticides, anti-économiques et finalement humanicides qu'aucun totalitarisme des siècles précédents. "Diviser l'humanité par dix" : tel est l'idéal écologiste. C'est le peuple qui s'asservit, qui se coupe la gorge. Etienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire(1549)

04/2019

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Histoire internationale

Du tsarisme au totalitarisme

La Grande Guerre et la révolution du printemps 1917 ainsi qu'une aide discrète des services secrets allemands ont permis aux Bolcheviks, groupe très minoritaire mais bien organisé, de réussir un coup d'Etat débouchant sur l'imposition d'un régime totalitaire d'une cruauté sans bornes aux peuples de l'Empire russe. L'existence des paysans n'est pas conforme au schéma de Marx : ce régime les fait totalement disparaître, physiquement ou en en faisant, contre leur gré, des ouvriers. Un génocide, non pas ethnique, mais de classe. Pour industrialiser à n'importe quel prix, fût-ce en provoquant des famines, les Bolcheviks font appel à des entreprises américaines ou allemandes : le capitalisme franco-russe d'avant-guerre a vécu. L'autre partie de l'Europe orthodoxe — les Balkans —, bénéficiant de l'effondrement austro-hongrois, sort renforcée de la guerre et échappe, pour peu de temps, à l'emprise d'un système totalitaire. Cet ouvrage est le troisième opus de la tétralogie L'Europe byzantine, cette deuxième Europe dont le substrat religieux est l'orthodoxie.

12/2019

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Sciences politiques

Le totalitarisme. Un concept et ses usages

Forgé dans les années 1920, le concept de "totalitarisme" fait partie intégrante de l'histoire du XXe siècle et, à ce titre, ne saurait être exclu de son interprétation. Soumis à un usage social multiforme, au coeur des débats nourrissant anti-fascisme, anti-totalitarisme et anti-communisme, il est un concept "politique" devenant en lui-même un conflit. Destiné parallèlement à un usage savant transdisciplinaire où se côtoient philosophes, politistes, historiens et juristes, il en a hérité des significations parfois différentes. En raison de ces usages croisés et superposés, le concept a été jugé polémique (il l'obligerait à penser dans le cadre de la démocratie libérale), impuissant (à rendre compte de la réalité complexe et évolutive des régimes considérés comme "totalitaires"), voire banalisant (en estompant notamment la singularité du génocide perpétré par te nazisme). Les moments furent donc nombreux où il fut en passe d'être effacé de la critique publique et du lexique des sciences sociales. "Concept-symbole" de certaines conjonctures (guerre froide, intégration européenne, "fin de l'histoire" libérale...), son utilisation serait problématique dans te champ académique. Comment expliquer alors sa capacité de résistance au-delà des circonstances qui l'auraient fait prospérer ? Le fait qu'un concept ait été politiquement instrumentalisé devrait-il conduire à son excommunication scientifique ? Ne doit-on pas plutôt convenir que le concept de totalitarisme, si chargé soit-il, reste opératoire sous certaines conditions d'utilisation ? S'il est peu probable que le terme soit retiré du débat en dépit des plus rudes assauts, il est toujours utile de rappeler sa double nature : une représentation destinée à rendre le réel plus Intelligible ; des formes historiques où le concept compose avec la réalité. Penser le et les totalitarismes. C'est au regard de cette nécessaire double approche qu'un colloque organisé en mars 2012 à l'université Rennes 1 a eu l'ambition de mobiliser des représentants de plusieurs disciplines. L'ouvrage présent qui en est issu rend compte du regard qu'elles posent sur le "totalitarisme" tant en ce qui concerne ses usages, son contenu, ses limites et les enjeux qu'il suscite toujours.

12/2014

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BD tout public

Lignes de front. Bande dessinée et totalitarisme

La bande dessinée, à l'instar des autres arts, s'imprègne en permanence des secousses qui bouleversent la marche du temps. En tant qu'événements majeurs de l'histoire des nations et des peuples, les guerres et les totalitarismes, deux phénomènes souvent liés par des relations de cause à effet, se trouvent naturellement présents dans l'univers bédéistique. Il convenait donc d'interroger ce médium qui a toujours fait la part belle aux aventures guerrières en le considérant pour ce qu'il est vraiment : un témoin privilégié de son temps qui, en dépit d'avoir nourri l'imaginaire de millions d'enfants de 7 à 77 ans, reste trop souvent un objet d'étude à la marge de l'Histoire. Les seize chapitres qui composent ces Lignes de front, de par l'aire géographique qu'ils couvrent (Afghanistan, Allemagne, France, Espagne, Etats-Unis, Irak, Italie, Portugal, Royaume-Uni, Russie, Vietnam), la période historique qu'ils embrassent (le grand XXe siècle et le début du XXIe) et les œuvres et les artistes sur lesquels reposent leurs propos (Tardi, Hergé, Joe Sacco, Emmanuel Guibert, Carlos Giménez, Milton Caniff, Felipe H. Cava, etc.), illustrent les différentes tendances graphiques, esthétiques et idéologiques qui parcourent cet art depuis plus d'un siècle. En parallèle à cette histoire d'un art, c'est bien toute l'histoire d'un siècle qui se déroule, un siècle que d'aucuns ont justement qualifié d'âge des extrêmes.

02/2012

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Sciences politiques

L'Avènement de la démocratie. Tome 3, A l'épreuve des totalitarismes 1914-1974

Dans le sillage de la crise du libéralisme examinée dans le volume précédent, ce troisième volume est consacré à la crise totalitaire sur laquelle débouche la Grande Guerre. Il s'efforce d'en établir la signification dans l'histoire de la démocratie. Les totalitarismes ne se contentent pas. en effet, de combattre les démocraties "bourgeoises" comme si elles leur étaient étrangères, ils en procèdent. Ils leur lancent un défi qu'elles sont mises en demeure de relever. D'où ont-ils pu sortir ? Au-delà des circonstances, ils ont partie liée avec des idéologies d'un genre nouveau, nées autour de 1900, à l'enseigne de la révolution et de la nation. Marcel Gauchet en retrace la genèse. Elles sont à comprendre montre-t-il, comme des " religions séculières ", c'est-à-dire des antireligions religieuses résultant d'une phase spécifique et périlleuse élu processus de sortie de la religion. Le coeur de l'ouvrage est formé par la reconstitution des trois expériences qui méritent le nom de totalitaires au sens strict : le bolchevisme, le fascisme et le nazisme. L'accent est porté sur la dynamique qui les anime, voie royale pour en appréhender l'essence à partir de leurs contradictions intimes. Mais l'intérêt de la perspective est aussi d'éclairer par contraste les transformations profondes qu'a connues la démocratie. Les grandes réformes politiques et sociales d'après 1945 prennent tout leur sens en tant que réponses au défi totalitaire. Au vrai, la " démocratie libérale " telle que nous la connaissons aujourd'hui est issue de cet effort pour surmonter les failles dont se nourrissaient les refus totalitaires. Le XXe siècle n'a pas été seulement le théâtre de tragédies sans exemple. Il a été également le siège d'une réussite aussi méconnue que décisive qu'il n'est que temps de tirer de l'ombre.

10/2010

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Droit

Justice et démocratie

Les sociétés contemporaines sont pluralistes, elles doivent réussir à faire vivre ensemble des cultures ou des groupes très divers. Comment concevoir un consensus démocratique qui reste respectueux de cette diversité sans être pour autant une simple rencontre d'intérêts divergents ? Quelle base morale commune faut-il pour que s'édifie et s'entretienne la confiance dans la justice des institutions ? Le célèbre auteur du monumental Théorie de la justice (Seuil, 1987) considéré comme la charte philosophique de la démocratie libérale, approfondit ici sa réflexion dans le sens d'une conception politique de la société multiculturelle.

05/2000

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Philosophie

Scandales et démocratie

De Cahuzac à Benalla, les scandales suivent le rythme du monde ou participent à son accélération. Ils se diffusent par Internet, entraînant révélations et réactions instantanées. Au point que nous ne faisons plus la différence entre le vrai scandale et la provocation artificielle. Rien ne semble alors nous arrêter, ni dans la transgression ni dans la défense des règles, qui fragilise plus qu'elle protège. Scandaliser ou se scandaliser n'est pas réservé aux extrémistes. Nous sommes tous guettés par un conformisme qui engendre à son tour des scandales financiers, humanitaires, écologiques... C'est en résistant à cette multiplication de provocations, de scandales et d'affaires que nous pourrons faire apparaître le motif de cet emballement : un désir de justice qui affirme pour tous un droit à l'existence sur une Terre fragilisée. Que des êtres singuliers fassent de ce désir un droit, c'est la condition même de la démocratie. Jérôme Lèbre ancien élève de l'Ecole normale supérieure, est membre du Collège international de philosophie. Il a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels : Vitesses (2011) ; Derrida - La justice sans condition (2013) ; Les Caractères impossibles (2014) ; avec Jean-Luc Nancy, Signaux sensibles (2017) ; et plus récemment, Eloge de l'immobilité (2018).

10/2019

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Ecologie politique

Ecologie et démocratie

" Voilà l'urgence : comprendre que l'écologie et la démocratie sont soeurs. " La démocratie et l'écologie seraient-elles incompatibles ? On entend souvent qu'il y aurait dans l'écologie quelque chose d'élitiste, de contraire aux désirs majoritaires. Ou alors qu'il faudrait, pour prendre le tournant écologique à temps, avoir recours à des méthodes autoritaires, user de la manière forte. Cet essai entreprend au contraire de démontrer que non seulement il n'y a pas de contradiction entre l'écologie et la démocratie, mais que l'une ne va pas sans l'autre. Avant de critiquer ou d'acclamer son gouvernement, le citoyen au sens fort participe activement à la création de ses propres conditions d'existence. Il transforme le monde en le préservant. Il jardine, construit, aménage, s'associe à d'autres, inventant avec la nature comme avec autrui des formes de vie communes. Aux côtés du système représentatif, il y a ou il devrait y avoir un système participatif qui permette à chacun d'entre nous d'"ugmenter le monde. Voilà donc l'urgence qui anime ce propos : pour que notre monde ne devienne pas un monde de désolation, nous devons introduire dans l'idée de citoyenneté la production, l'entretien, la préservation et la transmission d'espaces concrets partageables - en somme, la juste occupation de la terre.

02/2022

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Sociologie

Sectes et démocratie

Dans toute l'Europe, et au-delà, on a assisté ces dernières années à un grand débat sur les sectes, leur nature, leur nombre, leur influence, leur rôle. Des événements tragiques comme les suicides collectifs ont confirmé dans leurs convictions ceux qui pensent que les sectes sont un fléau pour la société qui les tolère et pour les individus qui s'y engagent. D'autres, au contraire, mettent en garde contre la nouvelle " chasse aux sorcières " qu'on risque de déclencher et en appellent au respect du droit à la liberté religieuse. Ne faut-il pas compléter les analyses classiques de Max Weber et d'Ernst Troeltsch, qui distinguent entre le type " Église " et le type " Secte " ? Plusieurs études sur des groupes controversés (le tristement célèbre Ordre du Temple Solaire, les Témoins de Jéhovah, la Soka Gakkaï, les Loubavitch... ou des mouvances accusées de dérives sectaires) illustrent les évolutions contrastées du paysage religieux aujourd'hui. On assiste d'ailleurs à une mondialisation de ces phénomènes. Les auteurs reviennent longuement sur le débat de société autour des sectes, sur leur nocivité réelle ou supposée, sur leur stigmatisation légitime ou irraisonnée dans les médias et l'opinion publique. Les sectes interrogent la laïcité de l'Etat et le droit : entrent-elles dans le droit commun des religions ou faut-il créer une législation " anti-sectes " spécifique ? Toutes ces questions très actuelles sont abordées dans un langage clair et précis par des spécialistes européens, sous la direction de Françoise Champion et Martine Cohen.

01/1999

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Sciences politiques

Démocratie et autoritarisme

Considérée comme le destin indépassable de l'humanité, la démocratie se trouve pourtant loin d'être une réalité pour la masse des habitants de la planète. Pour preuve, nous n'avons qu'à penser au défi terrifiant adressé aux démocraties par les totalitarismes communiste, fasciste et nazi. Il est pourtant rarement question d'une autre espèce de dictature, moins monstrueuse mais tout aussi étrangère à la démocratie, que furent et que sont toujours les gouvernements autoritaires modernes. Apparus au milieu du XIXe siècle avec le Second Empire de Napoléon III et le Reich du chancelier Bismarck - et toujours en vigueur aujourd'hui ou il y a peu d'années en Europe, en Amérique latine, en Asie ou dans le monde arabe -, ces autoritarismes ont obéi à un modèle propre. Ils ont retardé l'avènement de la démocratie tout en rivalisant avec elle, mais également en apportant, qu'on le veuille ou non, leur pierre à la modernité de nombreux pays. Certains gouvernements autoritaires ont en effet laissé parfois une trace positive non négligeable. En Allemagne, le semi-dictateur que fut le chancelier Bismarck inventa l'Etat providence imité ensuite dans toute l'Europe. Plus tard, le régime du général Franco fit à l'origine de la monarchie démocratique du roi Juan Carlos. De son côté, le Chili ne doit-il pas à la politique économique du général Pinochet sa réussite économique sans égale en Amérique latine ? Quant à la stupéfiante prospérité de Singapour, elle est sans conteste le fruit de la main de fer du président Lee Kuan Yew.

11/2012