Recherche

Concepts et catégories dans la pensée antique

Extraits

ActuaLitté

Philosophie

Concepts et catégories dans la pensée antique

Depuis Aristote, on entend par catégories des concepts très généraux, dont la généralité ne dérive pas de l'expérience, mais en quelque sorte la précède, puisque c'est eux et eux seuls qui nous permettent de l'organiser et de la penser. Ces concepts — substance, quantité, relation, qualité, lieu, temps, action, passion, situation, avoir — sont-ils des structures universelles de toute pensée ou bien sont-ils liés aux particularités sémantiques ou syntaxiques d'un système linguistique particulier, en l'occurrence de la langue grecque, à l'intérieur de laquelle ils ont été pour la première fois énoncés et rassemblés ? Les études ici réunies, issues d'un séminaire qui s'est poursuivi durant plusieurs années au Centre de recherche sur la Pensée antique de l'Université de Paris-Sorbonne, associé au C.N.R.S. (Centre Léon-Robin), s'efforcent d'apporter des éléments de réponse à cette grande question, qui demeure au centre des discussions contemporaines sur les rapports de la philosophie et du langage. Leur apport spécifique consiste dans une exégèse rigoureuse des analyses du traité aristotélicien des Catégories, éclairé par les développements ultérieurs de la doctrine, tels que nous les connaissons notamment à travers le Commentaire du Néoplatonicien Simplicius. Certaines de ces études examinent l'influence ou les transformations des catégories aristotéliciennes chez les Stoïciens, les grammairiens grecs de la fin de l'Antiquité, les Néoplatoniciens tardifs, les Pères de l'Eglise et dans la tradition latine antique et médiévale. D'autres notions générales, qui ne sont pas des catégories proprement dites, comme celles de "chose", de "cas", de "disposition", sont également envisagées. Ces études, rassemblées et présentées par P. Aubenque, précédées d'une bibliographie annotée et accompagnées de deux index, sont dues à douze auteurs : R Brague, J.-F. Courtine, J : L. Delamarre, B. Dumoulin, P. Hadot, P. Hoffmann, M. Narcy, D. O'Brien, J. Pépin, L. Routila, N. Vamvoukakis, F. Zaslawsky. Elles contribuent à thématiser quelques-unes des présuppositions de la compréhension grecque de l'être : traits fondamentaux, et pourtant restés souvent implicites, qui marqueront pour longtemps — au moins jusqu'à Kant et à sa " table des catégories", mais sans doute aussi au delà — toute la métaphysique occidentale et qui ne resteront pas sans influence sur l'histoire des sciences.

10/1980

ActuaLitté

Philosophie

Concepts fondamenteaux de la philosophie antique

Le cours Concepts fondamentaux de la philosophie antique a été professé par Martin Heidegger à l'Université de Marbourg pendant le semestre d'été 1926, alors que le philosophe travaillait à l'achèvement d'Etre et Temps. Il vient après le cours sur les Concepts fondamentaux de la philosophie aristotélicienne, du semestre d'été 1924, et sir- le Sophiste de Matou du semestre d'hiver 1924-1925, et constitue un document capital pour cerner l'interprétation heideggerienne de la pensée antique à l'époque de l'ontologie fondamentale. A la différence des cours qui l'ont précédé, ce texte n'est pas consacré à un penseur en particulier, mais son ambition est essentiellement plus vaste : il vise à retracer les étapes de la constitution de l'ensemble de la pensée grecque en examinant une série de " concepts fondamentaux concrets bien déterminés " tels que " être - vérité, principe - cause, possibilité - nécessité, relation, unité, multiplicité, nature, vie, connaissance, énoncé - preuve ". Au-delà de ces notions et à travers elles, c'est bien le destin de toute la pensée occidentale qui est en question, car les concepts fondamentaux de la pensée antique ont non seulement déterminé de façon décisive la philosophie ultérieure dans son ensemble, mais ont également rendu possible la science occidentale en général et " lui procurent, aujourd'hui encore, son assise. ". Heidegger nous fait assister ici en fin de compte à la genèse de la philosophie elle-même, c'est-à-dire à cette pensée radicalement critique qui scinde et différencie l'être de l'étant et qui s'est développée en Grèce à travers une succession de figures majeures qui vont de Thalès à Aristote, " sommet de la philosophie antique ".

11/2003

ActuaLitté

Humour

100 pensées sans penser

Cet ouvrage regroupe plus de 400 de mes pensées. Elles reflètent qui je suis. Une personne qui a un avis sur tout, même sur ce qui ne m'intéresse pas. Il est conseillé de ne pas lire ce livre mais d'y piocher. Il est donc destiné aux jardiniers, mineurs de fond, chercheurs d'or et à celles et ceux qui cherchent du sens là où il n'y en a pas (et inversement).

11/2022

ActuaLitté

Histoire ancienne

Vivre et penser les frontières dans le monde méditerranéen antique

Cet ouvrage questionne la notion de frontière dans l'antiquité méditerranéenne, qu'elle soit géopolitique, anthropologique, métaphorique ou linguistique, de l'Indus aux Colonnes d'Hercule. Il fait donc dialoguer l'ensemble des sciences de l'antiquité pour offrir un regard neuf sur ce thème fondamental. Ce livre n'est pas seulement dédié aux spécialistes et aux amateurs de l'antiquité, mais aborde également des problématiques aux accents résolument contemporains.

09/2016

ActuaLitté

Sociologie du travail

Troubles dans le travail. Sociologie d'une catégorie de pensée

Que faisons-nous au monde ? Au centre de cette interrogation anxieuse, aux dimensions écologiques, sociales et existentielles, trône "le travail". Pilier de notre société, il est dans toutes les bouches, que ce soit pour en vanter la valeur ou le conspuer, souhaiter son extension, sa transformation ou sa disparition. Dans ces débats passionnés, nous peinons cependant à nous accorder sur ce qu'il désigne. Par exemple, peut-on dire qu'une aidante familiale, un stagiaire, un youtubeur, une bénévole, un chien d'aveugle, un manager placardisé, un algorithme, un inconscient, une somme d'argent ou encore une vache laitière "travaillent" ? Ce livre offre de regarder "le travail" en tant que catégorie de la pensée et de la pratique, historiquement construite. En dix siècles, le mot a pris trois significations principales dans les usages ordinaires, scientifiques et institutionnels. Il a servi à désigner la peine que l'on se donne pour produire des choses utiles, dans le cadre d'un emploi dont on peut vivre. Or la société actuelle regorge de pratiques qui désarticulent l'activité, la production utile et l'emploi rémunéré. Le trouble est donc jeté sur la catégorie de pensée "travail", mettant en question la valeur qui lui est accolée et les institutions qui portent son nom. Cet ouvrage documenté ébranle les évidences et pointe les juteuses équivoques sur le sens du mot "travail". Il propose de le déplier afin d'équiper plus finement la pensée et l'action.

09/2021

ActuaLitté

Philosophie

La pensée antique. Une histoire personnelle de la philosophie

Des présocratiques à Plotin en passant par Socrate, Platon, Aristote, Epicure et les stoïciens, Jean-François Mattéi nous convie à un voyage initiatique dans la philosophie antique. C'est à cette source que la raison occidentale se nourrit depuis des siècles. On y assiste à la naissance de la philosophie, de la physique, des mathématiques, de la politique : éblouissant feu d'artifice de la pensée comme l'histoire en a peu connu depuis lors, et qui continue de résonner dans les débats d'aujourd'hui. En fin pédagogue, Jean-François Mattéi construit des ponts entre hier et maintenant, fidèle à la formule qui fait le succès de la série "Une histoire personnelle de...".

09/2015

ActuaLitté

Rome

Renseignement et espionnage dans la Rome antique

Sans espionnage et renseignement, qui ont laissé des traces littéraires, manuscrites et archéologiques, les Romains n'auraient pu édifier et protéger leur extraordinaire empire. Rose Mary Sheldon retrace le développement des méthodes de renseignement romaines des débuts de la République jusqu'au règne de Dioclétien (284-305) : collecte d'informations, contre-espionnage, infiltration, opérations clandestines, utilisation de codes et de chiffres... Plongeant leurs racines dans le monde grécoromain, les questions soulevées dans ce livre sont d'une pertinence immédiate pour le présent : bien que les méthodes aient radicalement changé, avec l'avènement de la technologie moderne, les principes restent étonnamment similaires.

03/2023

ActuaLitté

Histoire ancienne

Guerre et violence dans la Grèce antique

André Bernand a choisi de reconsidérer l'Antiquité grecque, en s'éloignant des visions trop convenues, des réalités longtemps idéalisées pour souligner l'importance de la violence et de la guerre au sein des sociétés antiques. Sous sa plume, c'est une anthologie saisissante, émaillée de témoignages et de récits peu connus : brutalités, obsession de la virilité, goût du sang, tueries... Dans un monde qui ignore les droits de l'homme, le plus fort fait la loi, au mépris des traités et des liens du sang. Face aux Perses ou entre Grecs, la parole donnée est fréquemment violée. La traîtrise est une ruse de guerre plutôt qu'une infamie. On tue jusque sur les marches des autels. La mythologie, avec son imaginaire macabre, ses monstres et ses crimes, contribue à la banalisation de la violence. Le monde grec antique, dont nous nous réclamons a donc connu des formes de violences semblables à celles que connaît notre monde contemporain. Derrière la Grèce du savoir et de la sagesse, on découvre une Grèce de cris et de fureurs. Cet essai d'anthropologie historique est une nouvelle leçon de civilisation, aux résonances très actuelles.

05/1999

ActuaLitté

Autres

Philosophie antique N° 23/2023 : Commentateurs antiques

La destruction des écoles platonicienne et péripatéticienne d'Athènes en 86 avant notre ère signe la fin d'une époque où l'attachement à un courant philosophique se marque par une fidélité institutionnelle. S'ouvre alors une nouvelle ère, dite " des commentateurs ", où le lien à la pensée du maître se manifeste par l'étude de ses textes. Encouragée par le travail éditorial mené par Andronicos pour les oeuvres d'Aristote, et par Thrasylle pour celles de Platon, l'époque impériale voit ainsi fleurir les commentaires aux textes des deux philosophes. Pris dans une dynamique d'émulation et d'influences réciproques à partir de l'oeuvre d'Alexandre d'Aphrodise, platonisme et aristotélisme se transforment progressivement : tout d'abord rivaux, ils sont considérés par les derniers néoplatoniciens de l'Antiquité comme les deux emblèmes complémentaires d'une seule et même philosophie païenne. Ce sont les différents aspects de cette histoire qui sont présentés dans ce volume, depuis l'exégèse des textes d'Aristote par Alexandre, en passant par Amélius et son interprétation du Parménide de Platon, jusqu'à la réception d'Alexandre et de Porphyre au sein du néoplatonisme tardif de Simplicius, Philopon et David.

12/2023

ActuaLitté

Documentaires jeunesse

Voyage dans la Rome antique

Partons à la découverte du territoire de la Rome antique, et d'une histoire longue de treize siècles qui se termine par la chute de l'Empire romain d'Occident en 476 apr J-C. A travers les oeuvres du musée du Louvre et l'évocation des sites archéologiques du bassin méditerranéen, ce livre nous permet de mieux connaître la vie et le parcours des hommes et femmes de ces temps anciens, qu'ils soient illustres, simples citoyens ou esclaves. Du musée au Forum, de la louve romaine à Jules César, l'histoire et les légendes de Rome ont influencé toute la civilisation occidentale et continuent, aujourd'hui encore, de nous fasciner.

03/2014

ActuaLitté

Rome

Vivre dans la Rome antique

Entre la fondation supposée de Rome et le démantèlement de son empire, plus d'un millénaire s'est écoulé. La distance est grande des pauvres cabanes du Palatin, où - peut-être - le roi Romulus ramenait le soir ses troupeaux, jusqu'au palais impérial dont les premières fondations devaient, près de huit cents ans plus tard, être jetées au même endroit par Tibère. C'est dire s'il serait vain de prétendre fixer une image unique de ce qu'aurait été la "vie privée" des Romains. Dans ce volume qui réunit trois de ses titres parus dans la collection "Que sais-je ? " , Pierre Grimal n'en tente pas moins de nous replonger dans la vie quotidienne des hommes qui ont été les témoins et les acteurs d'une histoire longue et fascinante, s'arrêtant plus spécifiquement sur la société du siècle d'Auguste et sur le monde des villes, si structurantes pour l'empire. Ce faisant, il démontre, avec un génie de la vulgarisation qui a formé des générations de latinistes, qu'il n'y a aucune barrière entre les deux histoires : la "grande histoire" , qui se préoccupe des guerres et des révolutions, et l'autre, dont l'objet est peut-être plus humble, mais aussi plus intime et pénètre plus avant dans la connaissance de la psychologie et des hommes eux-mêmes...

04/2023

ActuaLitté

Histoire de la philosophie

Vingt philosophes incontournables. La pensée, les concepts, les extraits fondamentaux

Cet ouvrage présente vingt philosophes incontournables, dans la mesure où ceux-ci ont marqué l'histoire de la pensée et, parfois même, modifié la face du monde. Il s'adresse donc aux lycéens de Terminale et de Première (Spécialité Humanités, Littérature et Philosophie), aux étudiants en philosophie mais aussi, beaucoup plus largement, à tous ceux qui veulent découvrir ou redécouvrir ces grands auteurs, de façon synthétique et accessible. Quelques mots de leur vie et les grandes lignes de leur pensée sont présentés, ainsi que les définitions de leurs concepts-clefs. Nous proposons également un recul critique afin de permettre au lecteur d'envisager les limites de ces systèmes de pensée, des extraits d'oeuvres célèbres, ainsi qu'un survol de l'histoire de la philosophie, de ses origines à nos jours. Tout ceci doit pouvoir être utile à ceux qui souhaitent consolider leur culture générale, ou enrichir leur réflexion sur les grandes questions que les philosophes n'ont cessé de se poser.

11/2021

ActuaLitté

Linguistique médiévale

Le théâtre antique au Moyen Age. Etude des mots et des concepts dans les textes en français et en italien

Longtemps s'est imposée l'idée d'une redécouverte tardive du théâtre antique après la longue parenthèse du Moyen Age. Dans ce domaine, comme pour tant d'autres, l'" âge moyen " aurait représenté une coupure nette entre l'Antiquité, où le théâtre était une institution sociale répandue, et la Renaissance, qui aurait renoué avec les codes et pratiques antiques. Pour faire pièce à cette historiographie de la rupture, Frédéric Duval et Elisa Guadagnini ont recueilli et étudié les traces laissées par le théâtre antique dans l'encyclopédie et les langues vernaculaires du Moyen Age. Le présent livre s'intéresse à l'histoire des langues et à l'histoire des idées, aux mots autant qu'aux concepts. Les auteurs partent toutefois de la représentation lexicale du théâtre antique. Sous cet angle, la documentation vernaculaire présente des avantages par rapport à la documentation latine. L'analyse porte à la fois sur la mise en place d'un lexique théâtral référant à l'Antiquité et sur le processus de conceptualisation du ?théâtre antique? en France et en Italie entre le XIIe et le XVe siècle.

01/2024

ActuaLitté

Histoire de France

L'Éros dans la Grèce antique

Dans l'Antiquité grecque, l'érotisme est à la fois un jeune enfant espiègle, divinisé sous le nom d'Eros, et une pratique multiforme, inspirant les poètes et les peintres de vases. A partir de ces représentations symboliques, l'auteur nous fait découvrir la richesse des formes et des fonctions de l'amour dans la cité. Un cahier hors-texte de huit pages donne à voir quelques vases commentés dans l'ouvrage. Proposer une investigation sur la sexualité des Grecques et des Grecs reviendrait à projeter sur les représentations et la sensibilité des Anciens un concept moderne. Mieux vaut s'en tenir aux catégories indigènes. Ce livre a choisi d'esquisser, en suivant ses cheminements multiples, le profil de cette force que les Hellènes ont divinisée sous le nom d'Eros, faisant du jeune enfant espiègle le parèdre d'Aphrodite. A partir d'une physiologie de l'amour, l'étude des effets d'Eros conduit à interroger la fonction des poèmes et des images qui le représentent, puis à examiner les institutions qu'il contribue à soutenir et les espaces où il exerce sa puissance, productrice de relations sociales. Récupéré par philosophes et sectaires orphiques, Eros se révélera finalement le médiateur de véritables parcours initiatiques.

11/1996

ActuaLitté

Religion

Le champ de bataille de la pensée. Gagnez la bataille dans vos pensées

Soucis, doute, confusion, dépression, colère et sentiments de condamnation... tout cela constitue des attaques de la pensée. Si vous souffrez de pensées négatives, prenez courage ! Joyce Meyer a aidé des millions de personnes à vaincre toutes ces batailles cruciales - et elle peut aussi vous aider. Dans son best-seller le plus connu, cet auteur et pasteur bienaimé vous montre comment changer votre vie en changeant votre façon de penser. Elle vous enseigne à gérer les milliers de pensées qui vous envahissent chaque jour et à concentrer votre esprit pour penser comme Dieu pense. Elle partage aussi ses épreuves, ses tragédies et au bout du compte ses victoires dans son mariage, sa famille, son ministère, qui l'ont amené à une vérité merveilleuse qui métamorphose, révélant ses pensées et ses sentiments tout au long de son parcours. Maintenant, c'est à votre tour : de prendre le contrôle de vos pensées pour trouver la liberté et la paix ; de reconnaître les pensées destructrices et les empêcher d'influer sur votre vie ; d'être patient avec vous-même, quelles que soient les erreurs que vous commettez ; de vous armer de la Parole de Dieu, de louange, de prière et d'autres armes spirituelles puissantes ; de suivre la lumière pour sortir de votre `jungle' mentale - les mauvaises attitudes et les excuses que les gens adoptent et qui les tiennent loin de Dieu afin de trouver un bonheur et un épanouissement incroyables. Ne tolérez pas un jour de plus de succomber à la détresse. Découvrez aujourd'hui comment assurer votre victoire dans votre champ de bataille de la pensée !

01/2012

ActuaLitté

Histoire ancienne

La garde prétorienne dans la Rome antique

" Alors que la foule assistait aux jeux capitolins, une troupe de prétoriens pénétra dans le palais impérial où étaient restés Pupien et Balbin... Les soldats firent irruption dans la pièce, les dépouillèrent tous deux de leurs vêtements royaux et les éjectèrent du palais sous les injures. Après les avoir roués de coups, ils voulaient les traîner de force à travers la ville jusqu'au camp, mais quand ils virent que les Germains accouraient pour les défendre, ils les tuèrent tous les deux et les abandonnèrent en pleine rue. Puis, ils se retournèrent vers le jeune Gordien III pour l'acclamer empereur. " Qui étaient donc ces prétoriens ? Dans l'Empire romain, c'étaient des soldats d'élite privilégiés résidant à Rome, qui assuraient la garde de l'empereur et sa protection. Mais lorsque l'empereur se révélait être un incapable ou qu'il ne leur plaisait plus, ils se révoltaient, massacraient l'empereur... et en désignaient un autre. A plusieurs reprises, ils furent ainsi les maîtres de Rome : en 69, après le suicide de Néron, lorsqu'ils furent à l'origine de l'accession de Galba et d'Othon au trône impérial ; en 193, après l'assassinat de Commode, lorsqu'ils mirent l'Empire aux enchères et l'offrirent au plus offrant ; en 238, lorsqu'ils massacrèrent Pupien et Balbin, les deux empereurs désignés par le sénat, et proclamèrent Gordien III. Si certains de ces puissants préfets du prétoire, tels Séjan, Tigellin, Cléandre, furent les mauvais génies de leur empereur, nombreux parmi eux, cependant, furent les précieux conseillers de l'empereur pour l'administration de l'Etat. En fait, pendant trois siècles, les prétoriens ne jouèrent ce rôle de "faire et défaire" les empereurs que six fois, et pourtant ce sont ces "pronunciamento" qui leur donnèrent leur détestable renommée. En réalité, ils furent le plus souvent les gardiens fidèles de l'empereur, participant à ses expéditions militaires tout en assurant l'ordre public dans la ville. Ayant perdu tout pouvoir à partir de Dioclétien, ils furent supprimés, en 312, par Constantin.

10/2004

ActuaLitté

Philosophie

Arendt et Heidegger. La destruction dans la pensée

Hannah Arendt est connue pour sa critique du totalitarisme. Elle défend néanmoins sans réserve Heidegger à partir des années 1950. Celui-ci a pourtant publié, en 1953, un éloge de la "vérité interne et grandeur" du mouvement nazi. Une étude approfondie des écrits d'Arendt apparaît donc nécessaire, pour déterminer jusqu'à quel point elle s'est mise dans les pas de celui qui a entrepris de "démanteler la philosophie" (La Vie de l'esprit). Il s'agit en même temps de faire le point sur la métapolitique de l'extermination développée par l'auteur d'Etre et temps dans ses Cahiers noirs. Et de revenir sur l'opposition, forgée par Arendt, entre Heidegger, qu'elle érige en "roi secret" de la pensée, et Eichmann, exécutant prétendument sans pensée, "clown" muré dans sa cage de verre. Emmanuel Faye est philosophe et professeur à l Université de Rouen Normandie. Il a notamment publié chez Albin Michel, en 2005, Heidegger, l introduction du nazisme dans la philosophie, et a dirigé, avec Yannick Bosc, Hannah Arendt, la révolution et les droits de l homme, Kimé, 2019.

09/2020

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Une révolution dans la pensée

Une révolution dans la pensée, le nouvel essai de Jean François Billeter, parachève la série de ceux qu'il a publiés aux éditions Allia depuis quelques années. Il comporte trois parties : "I. Un nouveau paradigme", "II. Pascal et la connaissance du sujet", "III. La suite de l'histoire". En voici le début : "Depuis des décennies, je lis les auteurs qui décrivent la catastrophe en cours et concluent invariablement que, pour qu'elle ne nous emporte pas, il nous faudrait un projet de société, disent les uns, ou de civilisation, disent les autres, mais aucun ne dit ce que ce projet pourrait être. Il ne suffit pas que nous sachions ce dont nous ne voulons pas, me suis-je souvent dit ; il faut que nous sachions ce que nous voulons."

08/2023

ActuaLitté

Histoire et Philosophiesophie

Penser avec Whitehead. Une libre et sauvage création de concepts

L'ambition de ce livre, et elle est grande, est de faire vivre à son lecteur, qu'il soit ou non philosophe, le trajet fulgurant qui, en quelques années, a transformé le mathématicien Alfred North Whitehead en philosophe spéculatif. De la pierre grise que je vois là jusqu'à la création du Dieu qu'exige la cohérence spéculative, il s'agit bel et bien de cette " libre et sauvage création de concepts " associée à la philosophie anglaise par Deleuze et Guattari dans Qu'est-ce que la philosophie ? Mais " sauvage " signifie d'abord ici l'humour d'une mise à l'aventure de tous les " nous savons bien " qui rassurent, et l'expérimentation tranquille des concepts qui portent à leur plus haut degré, pour les faire converger, liberté et contrainte, audace et obligation. De l'aventure, nul ne devrait ramener une doctrine ou un mode de pensée unanime ; plutôt, différent pour chacun, un certain goût pour les questions qui mettent en risque, et une grande indifférence aux mots d'ordre qui prétendent nous dire comment penser.

08/2002

ActuaLitté

Religion

Temple et temples dans le Judaïsme antique

Depuis deux millénaires, le judaïsme rabbinique a façonné une image idéalisée d'un temple, pour un dieu et un peuple, propre à renforcer la cohésion et l'unité d'une communauté déchirée par les heurts des premier et second siècles de notre ère. Ceci ne reflète pourtant ni la richesse et la complexité du judaïsme antique, ni la pluralité des manières d'être, de se sentir, et de montrer son appartenance. Plusieurs temples furent ainsi construits alors même que celui de Jérusalem était en service, par des communautés se réclamant du même dieu, celui d'Israël. En Egypte, à Eléphantine par des soldats-agriculteurs, à Léontopolis par un grand prêtre exilé ; sur le Garizim, près de Naplouse, par les Samaritains, bien avant leur séparation d'avec le judaïsme de Jérusalem. Aux différents lieux et époques répondent la même construction, en contradiction formelle avec les prescriptions bibliques, et la relative tolérance des autorités de la capitale. Loin d'être aussi marginales qu'on put le penser, ces trois aventures éclairent un vécu religieux ; leur réexamen, et une large synthèse tentant d'en comprendre les motivations, aideront tant les spécialistes que les lecteurs curieux de ce judaïsme si loin et pourtant si proche.

09/2012

ActuaLitté

Histoire antique

Honneur et dignité dans le monde antique

Si l'on peine à trouver chez les historiens une définition de la dignité car elle semble relever du domaine de la morale, voire du droit, l'honneur n'est devenu un concept que récemment. Pourtant ce sont deux notions qui font agir a priori les mêmes ressorts psychologiques, l'estime de soi et une forme d'orgueil. Les sciences sociales se sont emparées de la notion d'honneur et l'ont analysé au prisme des "sociétés méditerranéennes" , lui donnant une définition anthropologique dont la compétition, l'obsession de la pureté sexuelle féminine et la violence vengeresse sont les principaux aspects. En réponse à l'injure, à la violence, à la séduction et au viol de la femme, ce modèle exigeant un acte réparateur est-il applicable au monde antique gréco-romain ? Y retrouve-t-on cette obsession du sang et du sexe qui est au coeur du "modèle anthropologique" ? L'ouvrage vise à resituer dans leur contexte historique les deux notions d'honneur et de dignité depuis l'époque archaïque jusqu'à celle de l'Antiquité tardive. Il les envisage selon quatre points de vue : le rapport entre l'individu et sa communauté politique, la nature de l'honneur familial et féminin en particulier, la violence, enfin, les formes du déshonneur.

10/2023

ActuaLitté

Histoire ancienne

Censeurs et publicains. Economie et fiscalité dans la Rome antique

A quelles conditions peut-on tenter d'écrire une histoire économique du monde romain ? La première est, bien évidemment, d'essayer de comprendre la perception que pouvaient avoir de l'" économie " les acteurs de la vie collective de l'époque. Et les moyens qu'ils employaient pour évaluer (de quelle manière ?) leur propre nombre, leurs ressources, la valeur et l'usage de leur monnaie, leurs besoins collectifs, etc. Ce livre se propose d'abord d'identifier les procédures de recensement romain (le census), plus perfectionnées qu'on le dit et significatives des corrections que le politique et le social peuvent imposer à l'économique. Ensuite, les conceptions - explicites ou implicites - de la monnaie (dans une économie à monnaie métallique) et leurs rapports avec le droit, ainsi que les crises financières. Puis, l'obligation où se trouvaient les cités antiques d'assurer, par tous les moyens, le ravitaillement des masses urbaines : elle a pris à Rome, mégapole par ses dimensions et cité conquérante et dominante, des proportions inégalées et a joué un rôle déterminant dans les révolutions politiques qui ont abouti à l'Empire. Enfin, s'est également développée, sur une échelle jamais encore atteinte, une procédure particulière de perception des revenus fiscaux, leur " prise à ferme " par des entrepreneurs privés, les publicains, organisés, pendant plus de deux siècles, en puissantes sociétés, dont certaines quasi " anonymes ", ce qui, bien entendu, n'a pas été sans effet. De ces études concernant ces quatre faits, en multipliant les points de vue, c'est en fin de compte le caractère bureaucratique de cette " économie politique " qui ressort le plus fortement. Se vérifient ainsi, d'une certaine manière, les débats historiographiques du XIXe siècle français qui, s'ils attribuaient aux invasions germaniques l'invention de la liberté, reconnaissaient pourtant que seule Rome avait su poser les bases rationnelles du gouvernement du monde - au prix du despotisme, il est vrai.

09/2000

ActuaLitté

Ethnologie

La folie dans la pensée Kongo

La maladie mentale est une maladie, quel que soit l'endroit où l'on se trouve et cela est vrai depuis la nuit des temps. La religion s'en est mêlée, la médecine, la science aussi, sans oublier les sciences sociales. Au Congo, c'est encore plus vrai qu'ailleurs, car toute maladie trouve son origine dans les rapports entre les gens. La sorcellerie, la magie blanche, les fétiches et autres sont les premiers responsables de la folie, du coup la prise en charge de cette maladie est collective. C'est ce que cet ouvrage tente d'expliquer.

04/2010

ActuaLitté

Critique littéraire

Aspects du divin dans la Grèce antique

Qu'est-ce qu'un dieu ? Et d'abord qu'est-ce que le divin ? A ces interrogations l'auteur entend apporter des éléments de réponse objectifs, que l'Histoire et la littérature grecques, l'archéologie, l'épigraphie, la philosophie et même la linguistique offrent à l'observateur attentif. Mais aussi les dieux apparaissent dans ce livre sous un jour différent de celui auquel nous ont habitués les mythologies classiques, tandis que les génies retrouvent la place que l'on aurait toujours dû leur laisser. Et s'éclairent les Mystères, d'Eleusis ou d'ailleurs, comme l'enseignement dit d'Orphée ou l'idée que l'on se fit d'une vie après la vie.

01/2021

ActuaLitté

Histoire ancienne

L'érotisme masculin dans la Rome antique

Dans la Rome antique, entre un homme et une femme libres nés de parents libres, toute relation est interdite en dehors du mariage. En revanche, avec un(e) esclave ou un(e) affranchi(e), tout est permis... dans la limite où tout excès de sexualité est stigmatisé et ruine la masculinité d'un Romain. D'où il ressort que la notion de sexualité moderne n'est pas pertinente pour dessiner l'érotisme romain, fondé sur la distinction sociale plus que sur la distinction sexuelle. Les auteurs tentent en outre d'éclairer les pratiques verbales propres aux Romains : invectives obscènes, poèmes érotiques de banquets ou portraits d'empereurs en monstres d'obscénité. Ils étudient aussi le mélange de fascination et de sévérité extrême que manifeste Rome pour la pédérastie. Leur analyse se fonde sur de très nombreux extraits de textes, dont la crudité - souvent au-delà de l'obscénité - laisse ébahi le lecteur d'aujourd'hui. Tous ces extraits sont proposés dans une traduction nouvelle, qui ne se dérobe à aucun des excès des termes latins.

10/2001

ActuaLitté

Rome

Le pouvoir financier dans la Rome antique

La vie financière romaine ne se laisse pas aisément décrypter dans la mesure où le maniement de l'argent demeure longtemps une activité honteuse contrevenant à l'idéal d'otium de l'aristocratie. La classe sénatoriale est pourtant très engagée dans les affaires : elle pratique largement le prêt à intérêt et investit dans les sociétés qui exploitent les mines de l'Empire. Son pouvoir financier passe néanmoins par l'intermédiaire de prête-noms qui sont souvent des esclaves ou des affranchis. Au-dessous d'elle, les chevaliers romains agissent en pleine lumière, tirant les fils des societatis pubiicanorum auxquelles l'Etat romain a externalisé nombre de fonctions régaliennes, notamment la perception de l'impôt. Ces multinationales des publicains sous-tendent largement la logique d'expansion impériale et soulèvent une interrogation fondamentale : les esclaves-financiers auraient-ils été les véritables maîtres de la république ?

03/2022

ActuaLitté

Communication - Médias

La publicité. Concepts et principes

Domaine pluridisciplinaire qui tient à la fois de l'art, de la technique et de la science, la publicité est et demeure une force économique exerçant ses effets sur les entreprises, les produits et les consommateurs. Elle étend les marchés, accroit la production et permet d'étaler l'incidence des coûts de production sur une grande quantité de biens ou services. L'économie de marché est en effet principalement déterminée par la publicité. Celle-ci exerce surtout un impact considérable sur les moyens de communication, lesquels réalisent généralement des bénéfices substantiels sur les annonces commerciales qu'ils diffusent. La presse est parmi ces médias l'un de plus anciens ; son fonctionnement est toujours lié à la pratique de la publicité.

12/2023

ActuaLitté

Ouvrages généraux

À vif. Penser la vie au-delà du concept

Peut-on cerner la vie que nous vivons, l'ici et le maintenant d'une vie, à vif sans qu'elle soit obscurcie par le concept comme l'a fait la science de Galilée à nos jours ? Peut-on penser la vie sans risquer de la perdre ? Michel Blay tente ici de montrer, faisant référence à la parole évangélique de Jean - en deçà de la tradition théologique dogmatique qui la dévoie -, à la mystique (Nicolas de Cues), à l'architecture de Suger qui tente de magnifier la lumière dans la construction des cathédrales, comment la vie peut s'exprimer sans la médiation du concept qui la prive de sa "vitalité" . Ne nous désolons pas, n'espérons pas une autre vie, la vie est là, dans toute sa prégnance, et il suffit de se laisser envahir pour battre avec elle à l'unisson. C'est sans doute en se mettant à l'écoute des poètes que nous pouvons entendre cette vie que nous vivons, toute puissante, jaillissante, charnelle, et ainsi sentir à nouveau en soi son épiphanie : "Prendre chair de l'oiseau, pour savoir le bonheur [... ] Trouver toujours le monde entre son cri de peur et son ravissement".

09/2021

ActuaLitté

Rome

Plaisirs, combats et jeux du cirque dans la Rome antique

Après l succès e son dernier livre, " petite et grande histoire du peuple étrusque ", Monique Jallet Huant nous entraîne, avec un grand souci de la vérité historique, au cœur des plaisirs divers, jeux, combats de gladiateurs, exécutions et massacres, courses de chars, banquets et orgies mais aussi manifestations littéraires et politiques qui illustrèrent pendant plusieurs règnes dé rois et d'empereurs le quotidien de 1a Rome antique et de ses habitants.

05/2003

ActuaLitté

Histoire ancienne

Rendre à César. Economie et société dans la Rome antique

Les Anciens ne sont pas les Modernes. Sont-ils, pour autant, habitants d'une autre planète, à tout jamais séparés par une altérité sans appel ? Les quatre essais réunis dans ce livre posent implicitement ce problème, sous l'angle particulier de l'histoire économique et sociale : peut-on écrire une histoire économique de l'Antiquité romaine et à quelles conditions ? Ce n'est pas aujourd'hui que la question se pose. La pensée libérale naissante à l'aube du XIX ? siècle avait déjà glosé sur la "liberté des Anciens" irréductible à la "liberté des Modernes" . L' "économie" - découverte en tant qu'objet de science et science autonome peu avant, dans l'Europe des Lumières - permettait, de manière analogue, au sentiment orgueilleux de la Modernité de se poser en s'opposant à l'Antiquité. Rome avait péri pour avoir maintenu l'esclavage, méprisé le commerce et l'entreprise, ruiné l'agriculture par les effets cumulés des "privilèges" juridiques, de la fiscalité abusive et du développement d'un état bureaucratique. Jusqu'où les progrès de la philologie, de l'histoire, de l'archéologie et de l'économie ont-ils permis de remanier ces certitudes moralisantes ? C'est en rappelant liminairement ces conditions "critiques" du travail historique que Claude Nicolet présente, dans un style qui est tantôt celui du bilan, tantôt celui de l'essai, l'acquis et le programme d'une histoire économique et sociale de Rome, de la fin de la République au "modèle" de l'Empire.

01/1989